Récemment, j'ai fait connaissance avec Cédric Jeanneret, grâce à une présentation de son site sur la 1ère chaîne radiophonique publique de la RTS. Ce jeune homme a lancé le site www.ethack.org avec le but de sensibiliser et conscientiser le maximum de personne sur un usage approprié des nouvelles technologies, mais également pour rendre visibles les droits, devoirs et manques de notre législation en matière de données personnelles.
Il s'est bien sûr spécialisé au sujet de ces données sur les supports informatiques, en lien avec la sécurité, les systèmes de chiffrements et autres. Mais ce que j'ai envie de partager avec vous, c'est ce qu'il a m'a appris lors de la 1ère des conférences que nous avons décidé de monter en partenariat. Il s'agit en fait d'un point de vue global sur ce que sont les données personnelles dans le droit suisse.
Peut-être que certaines et certains d'entre vous le savent déjà, le droit suisse voit les données personnelles ainsi selon RS235.1, article 3 :
a. données personnelles (données), toutes les informations qui se rapportent à une personne identifiée ou identifiable ;
b. personne concernée, la personne physique ou morale au sujet de laquelle des données sont traitées ;
c. données sensibles, les données personnelles sur :
les opinions ou activités religieuses, philosophiques, politiques ou syndicales,
la santé, la sphère intime ou l'appartenance à une race, des mesures d'aide sociale,
des poursuites ou sanctions pénales et administratives ;
Ces données sont recherchées par tout un tas d'organismes, comme les gérances par notre solvabilité (dettes, poursuite et salaires), les employeurs par notre casier judiciaire et dossier médical. Vous allez me dire que certaines sont « normales », ce avec quoi je suis d'accord. J'ajoute même que dans les cas précités, nous nous chargeons nous-mêmes de fournir ces données. Le problème vient peut-être après... est-ce que ces données sont conservées correctement par ces organismes ?
De plus, il faut savoir que les 1ers fournisseurs de données sont, dans le canton de Vaud en tout cas, les offices de population. En effet, nous devons quasiment tout donner aux communes lorsque nous emménageons. Ensuite, ces données (tout ou une partie) sont transmises à la Fondation BVA, qui oeuvre à l'insertion professionnelle de personne avec handicap physique ou psychique. Le hic vient de l'activité professionnelle de cette structure : il est de permettre à des entreprises de demander un adressage ciblé pour des publicités. C'est un 1er pas vers l'exploitation de nos données, sans vraiment nous avoir laissé le choix. Les informations sur le BVA sont là, particulièrement aux pages 12 et 13, où l'on apprend que les données ne sortent pas du BVA en respectant la loi, mais au final, ils monnaient tout de même ces informations.
Le plus choquant ici, je trouve, c'est que cela se fait sans nous le communiquer. Ou alors, je n'ai rien compris... mais avec 5 déménagements en 9 ans, je pense que j'aurai remarqué si l'une ou l'autre commune m'en avait parlé.
Heureusement, il existe déjà une parade : la liste Robinson, que vous pouvez remplir ici : http://sdv-konsumenteninfo.ch/francais/listes-robinson/
Cette liste permet justement d'informer les offices de population que nous ne voulons pas qu'ils transmettent nos données. Du coup, je viens de le faire. Ça n'empêchera pas toutes les sociétés de nous rayer, mais c'est un 1er pas. Et d'après ce que j'ai retenu, cette liste devrait nous être proposée lors d'une arrivée dans une nouvelle commune, ce qui ne se fait pas... pourquoi ?
Voilà ce que je voulais partager avec vous. Le sujet de la protection des données est immense, mais l'on voit que nous sommes dans un régime qui protège en partie, mais permet d'un autre de monnayer nos données. De mon côté, j'ignorais cette réalité, qui n'est qu'un tout petit aperçu.
J'espère vous avoir appris ces éléments et le cas échéant, tout apport supplémentaire est le bienvenu, par contre, j'avertis déjà que je ne suis pas un spécialiste du domaine, je ne pourrai donc pas forcément donner plus d'informations.
, le 26.09.2014 à 07:13
Bonjour et merci pour cette information relative à la liste Robinson. La protection de ses données personnelles commence en effet par la connaissance de ses droits et de l’existence de telles initiatives pour les mettre en oeuvre. Encore une parfaite illustration de l’adage populaire : un homme averti en vaut deux. Je vais de ce pas m’inscrire également sur la liste.
, le 26.09.2014 à 07:48
Merci Gr@g.
Je connais le nom de cette liste depuis des lustres, pour ne pas dire (comme l’autre, là…) des éons, mais je n’avais jamais creusé la question de savoir à quel domaine précis elle s’appliquait. Je croyais qu’il s’agissait de demander une suppression de son inscription de numéro de téléphone dans l’annuaire officiel, afin d’éviter la publicité par téléphone seulement, que c’était un équivalent d’une sorte de liste rouge, cette liste Robinson.
Maintenant, depuis ce vendredi, je serai seul, du moins sans pub sur mon île !
Enfin, j’espère.
Peut-être pourrais-je parler de KATIA, moi qui n’a jamais qu’osé poster ici des commentaires ? Qui connaît déjà ce stoppeur de publicités téléphoniques, parmi les Cukiens et iennes soucieux et cieuses de ne pas se faire em … bêter par les appels de télémarketing venus de partout et de plus loin encore?
Je l’ai installé il y a plus d’un an. Quelle tranquillité, maintenant !
, le 26.09.2014 à 10:38
Attention Zallag, il est bien expliqué sur la page de la liste Robinson qu’il faut 3 mois avant que le changement soit effectif, et il n’efface pas a posteriori. Cela veut dire que petit à petit, les informations vont être enlevées au fur et à mesure que les organismes mettront à jour leurs bases de données. Aussi, cela nous fera disparaître des organismes comme le BVA, mais pas de la publicité « tout ménage » qui arrive dans la boîte aux lettres. Pour celles-ci, je crois qu’il faut l’autocollant que le facteur respecte me semble-t-il.
Je n’ai rien contre la publicité tout ménage pour ma part, j’ai juste plus de peine avec le fait que quelqu’un génère de l’argent sur la base de mes informations que j’ai donnée à ma commune.
, le 26.09.2014 à 18:41
Si cela intéresse quelqu’un j’ai l’appareil Katia NEUF moitié prix que le prix vendu car je ne l’utilise pas
Merci à Gr@g :)
, le 28.09.2014 à 19:54
« Les Big Datas seront le pétrole du XXIe siècle »
L’appartenance à une liste ou une autre est déjà de peu d’effet dans le respect de la vie privée. Les algorithmes qui sont en cours de développement pour exploiter toutes ces données personnelles que nous apportons spontanément au « Système » permettront bientôt de lire notre vie comme un feuilleton télé, avec le son et les images.
Le meilleur des mondes d’Huxley nous paraîtra alors comme une douce rêverie devant le plus monstrueux totalitarisme qu’aura connu l’Humanité.
Je sais, c’est un peu lourd à digérer au départ mais il va falloir s’y faire…
, le 29.09.2014 à 05:47
À mon sens, on ne pourra parler de totalitarisme qu’en fonction de l’usage qui sera fait de ces données. Et pas uniquement simple du fait de leur collecte.
Mais je suis d’accord pour dire que le risque est immense.
, le 29.09.2014 à 10:13
Sur M6 hier soir le sujet sécurité téléphone portable-internet- carte bancuaire etc… était traité
Cette émission peut-être revu si cela vous intéresse.
, le 29.09.2014 à 10:49
Comme tu te répètes un peu, je me permets d’apporter aussi une répétition (propos de Tim Cook):
Our view is that when we design a new service we try not to collect data. So we’re not reading your email. We’re not reading your iMessage. If the government laid a subpoena on us to get your iMessages, we can’t provide it. It’s encrypted and we don’t have a key.
Our business is based on selling [products]. Our business is not based on having information about you. You are not our product.
T
, le 29.09.2014 à 12:20
C’est évident ! Mais à croire en l’angélisme du discours de Tim Cook comme insiste à le faire ToTheEnd, le réveil sera dur !
Ces deux paragraphes de citation de Tim Cook (merci TTE) sont à garder en mémoire tant le message est politique et plus du tout technique.
Je pense sincèrement que cela ne sert à rien de se chamailler aujourd’hui puisque je suis moi-même bien incapable d’apporter une simple approche de solution au problème. D’autres avant nous se sont retrouvés esclaves consentants de systèmes totalitaires qui avaient créé des « hommes superflus ». L’expression est de Hannah Arendt.
, le 03.10.2014 à 20:31
Merci pour lien. Pour ma part, j’ai trouvé cela choquant de recevoir le jour de mes 18 ans plusieurs prospectus personnalisés de divers partis politiques !