Tout est parti d’un article du « Figaro » en mars dernier, un reportage sur « une expérience unique » : une sortie d’une semaine sur le « Patricia », un baliseur anglais appartenant à Trinity House, société royale créée en 1514 par le Roi Henri VIII dont le but était (et reste aujourd’hui) la gestion des Phares et Balises de certaines côtes anglaises.
Depuis Dakar, l’organisation du voyage me paraissait être un vrai parcours du combattant. J’ai la chance d’avoir en France une amie capable d’organiser n’importe quel voyage compliqué et qui s’exprime parfaitement en anglais. Lorsqu’elle a lu l’article, elle s’est contentée de m’écrire : « C’est super, ce truc ! Ne t’inquiète pas, je nous fais ça et je te tiens au courant. » Seul problème, tout était complet jusqu'au départ du 24 septembre où il ne restait que deux cabines disponibles. Ça tombait bien, puisque c'est exactement ce qu'il nous fallait ;-)
Je passe sur les péripéties qui nous ont tenus en haleine jusqu’à quinze jours de notre embarquement, le 24 septembre dans le port de Swansea, en Pays de Galles, pour une semaine d’aventure en mer.
Pour moi, il fallait d'abord réussir à faire Dakar-Paris en pleine grève des pilotes d’Air France. J’y suis parvenu par la grâce de Brussels Airlines qui m’a amené à Roissy CDG après un transit par Bruxelles. Avions à l’heure, personnel de bord sympa sur Airbus. Pour l’anecdote, j’ai voyagé avec une amie hôtesse d’Air France qui devait impérativement rejoindre son poste à Paris où, par la suite, elle est restée d’astreinte au sol plusieurs jours sans embarquer puisque les pilotes d’Air France étaient toujours en grève !
Une fois à Paris, j’ai retrouvé ma compagne de voyage à Orly Ouest pour un vol Paris-Cardiff sur un Fokker 50 de Cityjet. Après une nuit à Cardiff, encore une heure de train de Cardiff à Swansea. Pour finir, un taxi nous a déposés au Trinity House Building du Port de Swansea où nous attendaient nos stewards du Patricia pour embarquement le 24 septembre à 14 h 30, en compagnie des huit autres «guests» qui étaient du voyage. Nous étions les seuls Français à embarquer.
Un baliseur, c’est quoi ?
C’est un navire spécialisé dans le mouillage et l’entretien des bouées qui balisent les côtes et assurent la sécurité de la navigation. Au Sénégal, Les Phares et Balises exploitaient le « Léon Bourdelles » que je connaissais bien pour l’avoir vu à quai et être monté à bord.
Quand j’étais gamin, j’ai toujours été intrigué par ces bateaux que je voyais à quai, que ce soit à Port-Étienne (actuelle Nouadhibou) en Mauritanie ou dans le Port de Dakar. Les marins qui les hantent sont toujours des personnages étonnants, pêcheurs ou membres d’équipage de caboteurs, de remorqueurs ou de très gros minéraliers, sans parler des Tankers pétroliers. J'ai toujours eu un grand respect pour ces travailleurs de la mer qui vivent dans un monde à part.
Le Léon Bourdelles à quai à Dakar (photo foggy - 31 octobre 2009)
Le Patricia de Trinity House
86 m de long et 6 cabines pour 12 invités (photo Trinity House)
Un peu de technique
Construit en 1982, le Patricia est propulsé suivant le principe du Diesel-Électrique :
Quatre moteurs Diesel de 750 kW à 750 t/mn entraînent chacun une génératrice.
Deux moteurs électriques de 1 120 kW à 250 t/mn entraînent chacun une hélice à pas fixe dont le sens de rotation est contra-rotatif. Cela permet d'avoir des arbres d'étambot très courts, situés tout à l'arrière du navire. La taille de ces deux moteurs électriques de 1 500 CV est imposante.
La propulsion finale étant tout électrique, la gestion en est confiée à un système informatique sophistiqué, relié à la passerelle et au Pilote Automatique, lui-même évidemment relié au DGPS. Le navire peut ainsi conserver sa position au mètre près lors des opérations de relevage des bouées, que l'on remonte avec leur « corps mort » de plusieurs tonnes. Le largage se fait exactement au même endroit après les opérations de maintenance et de réparations effectuées sur le pont. Impressionnant !
Deux moteurs Diesel de 240 kW à 600 t/mn entraînent chacun une génératrice et servent d'auxiliaires lorsque les moteurs principaux sont stoppés, au mouillage ou à quai.
La salle des machines ressemble plus à une centrale électrique, avec ses tableaux de commande à affichage graphique et ses armoires électriques qu'à une salle des machines traditionnelle de marine. Ici, pas de réducteurs mécaniques ni d'embrayage puisqu'ils ne sont plus nécessaires. Si le casque anti-bruit est obligatoire dans la zone des moteurs Diesel, je ne suis pas descendu en gants blancs. Pourtant, je n'ai pas éprouvé le besoin de me laver les mains en remontant. Tout est nickel ;-)
Si on ajoute à cela une centrale hydraulique qui débite de l'eau sous pression à 350 bars (joli Karscher !) et un mât de charge de 20 tonnes orientable dans tous les sens possibles dont les treuils sont à commande hydraulique, on comprend que le Patricia ait tout ce qu'il faut pour remplir ses missions.
Sur le plan des communications et des aides à la navigation, la liste en est trop longue pour être développée ici. Disons simplement que les fameux chalutiers espions soviétiques qui relâchaient en rade de Dakar passeraient aujourd'hui pour des navires de plaisance bien équipés. Les superstructures du Patricia sont hérissées d'une forêt d'antennes et de capteurs divers. L'Internet par satellite est au rendez-vous et tout le navire est câblé en RJ45. Les Firewalls sont strictement surveillés et gérés par un responsable système qui fait partie de l'équipage.
Tout le navire est équipé de l'air conditionné, réglable individuellement suivant les zones (cabines, salons, salle à manger, salles de réunion etc).
Et si on embarquait ?
Toutes les photos qui illustrent cet article et qui ne sont pas créditées ont été prises par ma compagne de voyage ou par moi-même. Les miennes ont été prises avec un iPhone 4 S et sont donc horodatées et géolocalisées.
La stèle installée face à l'entrée des bureaux du Trinity House Building à Swansea
Une petite partie du « Parc à Bouées »
Le Patricia amarré à quai dans le port de Swansea.
Les gilets jaunes sont les invités se dirigeant vers la coupée pour embarquer.
Dès l'arrivée à bord, premières surprises
Le moins que l'on puisse dire, c'est que les espaces réservés aux invités ne manquent pas d'allure !
Autant expliquer tout de suite que ces parties du navire ont été crées pour recevoir les membres du Conseil de Trinity House lors de traversées studieuses ou d'apparat, sous la houlette de la Couronne d'Angleterre. En effet, c'est la Couronne qui demeure depuis cinq cents ans la délégataire de la Charte régissant les Droits et Devoirs liés au fonctionnement de Trinity House.
Depuis 2011, le « Master » élu du Conseil de Trinity House est d'ailleurs la Princesse Anne d'Angleterre, qui a succédé à son père, le Prince Philippe d'Edimbourg.
Bref, on se sent un peu les invités de la Reine d'Angleterre sur son yacht. Stéphane Bern va-t-il en être jaloux ?
Le Salon des invités
Le Salon – Vue d'ensemble
Canapés et cheminée
Le Bar
La Table des Cartes
La Salle à manger
La Salle à Manger – Mise en place pour le Dîner
Un couvert du Dîner
Le Blason de Trinity House, repris d'un set de table.
On retrouve partout le lion de Saint-Georges,
y compris comme motif décoratif des moquettes des coursives
Executive Cabin 3
Literie moelleuse – Télévision par satellite – Lecteur de DVD –
Internet (gratuit) – Adaptateurs secteur et câble RJ45 fournis
Téléphone International Direct (payant) – Air conditionné
La Cabine, côté Canapé
Le Plateau avec bouilloire, thé, café, chocolat, lait. So British isn't it ?
La Salle de Bains et sa baignoire (photo Trinity House)
Et si on travaillait un peu ?
L'hélicoptère est depuis quelques années l'assistant idéal pour le transbordement entre les phares et le baliseur de toutes sortes de marchandises et matériels. Nettement plus rapide et plus confortable que les tyroliennes qui étaient utilisées depuis des siècles…
Le deuxième jour de notre voyage, nous avons eu la chance d'assister à cette démonstration de la rigueur et du professionalisme de l'équipage et du pilote. Que ce soit sur le pont du Patricia ou en vol, c'est un vrai ballet aux gestes millimétrés !
Le phare et la plateforme d'où seront évacués les colis vers le Patricia
En attendant l'hélicoptère.
(photo prise à travers un des vitrages du Salon qui donne sur ce pont)
Premier appontage de l'hélicoptère pour le briefing avant la mission
L'hélicoptère centre sa charge sur le "H"
Et hop ! C'est largué !
Effet de perspective impressionnant !
Un compresseur bien élingué. Il sera déposé en douceur sur le pont
Les "bags" rangés sur le pont après avoir été rippés par l'équipage
Arrimage soigné de l'hélicoptère sur le pont du Patricia
La photo de famille avant la pause déjeuner
Travail sur une bouée
Au cours de la semaine, plusieurs bouées ont été relevées, ont fait l'objet de travaux de maintenance sur le pont du Patricia puis remises à l'eau. Les quelques images ci-après donnent une idée du travail que cela représente.
Après son relevage, la bouée est déposée sur le pont de travail
Préparation de la chaîne et du guindeau pour relever le « corps mort » de la bouée
Le « corps mort » prêt à être hissé sur le pont
Et celui-ci est un petit !
Vérification et nettoyage des panneaux photo-voltaïques de la bouée
Forgeage « sur le tas » d'un nouvel élément de la chaîne
Nettoyage du flotteur de la bouée à l'eau sous pression
Bye bye ! La bouée a retrouvé sa place exacte sur l'océan. Mission accomplie !
Curieusement, à chaque fois que l'on remettait une bouée à l'eau et que le Patricia s'en éloignait, j'éprouvais un pincement au cœur de la voir abandonnée, seule au milieu de l'océan… Marque d'une sensiblerie excessive ?
Guest Inspecteur des Travaux Finis. Remarquez le sérieux ;-)
Quelques images pour finir
Une vue de la Passerelle
Le Poste de Commande Babord. Le même existe à Tribord.
Le Poste Central est encore plus complet, avec toute la Navigation regroupée.
La Cambuse de l'équipage !
Ceux qui ont déjà vu celle d'un chalutier breton feront la différence…
Le menu de l'équipage pour les trois repas du jour
Les plats servis aux invités
Les invités sont servis par deux majordomes et un chef cuisinier qui officie dans sa propre cuisine, mitoyenne de la Salle à Manger. Quelques impératifs – qui sont plus des règles de courtoisie – que tout le monde respecte sans barguigner :
Les heures de service : Breakfast 08h30 (les plats chauds sont commandés la veille) – Lunch 13h00 – Dinner 19h30.
Dress code : au Dîner, la veste et/ou la cravate sont fortement recommandées – Les jeans, totalement proscrits.
Curieusement, je n'ai pas été trop perturbé par le goût anglais des plats qui nous ont été servis ;-)
Saviez-vous que les fromages, servis exclusivement au dîner et d'une variété étonnante (les fromages français ne sont pas oubliés), arrivent sur la table après le dessert ? Moi non ! Je m'y suis fait.
Une assiette de fruits frais du Breakfast
Joli jambon fumé d'origine anglaise. Délicieux
Ça, je ne sais plus ce que c'est mais c'est joliment présenté ;-)
Agneau sauce brune façon "grand veneur" et ses légumes frais
Le traditionnel Roast-beef Pudding du dimanche
Un authentique Crumble aux pommes et à la cannelle
Dessert au chocolat et à la crème fouettée
Le pavillon de Trinity House, qui flotte fièrement à la poupe du Patricia
« La Chapelle » à Cardiff. C'est là que nous avons dîné le dernier soir,
avant le retour à Paris.
Authentique chapelle désaffectée, réhabilitée
et consacrée désormais aux agapes profanes.
Décoration totalement délirante, musique techno digne d'un night-club…
Et cuisine sympa.
Quelques impressions en vrac
La semaine passée à bord du Patricia fut un régal, vous l'aurez compris. Je me verrais bien en « Returning visitor », comme l'était d'ailleurs un couple dont c'était le troisième voyage en deux ans. Nous avons appris par un des majordomes qu'une vieille dame délicieuse avait passé les dix dernières années de sa vie en faisant le voyage au moins une fois par an. Chaque année à des époques variées pour bénéficier du hasard des ports d'embarquement et de la vue de côtes différentes à chaque voyage.
De ce premier séjour au Royaume-Uni, je garderai le souvenir de gens bien sympathiques, toujours prêts à renseigner et à aider les frenchies errants dans les rues de Cardiff que nous étions. Du chauffeur de bus au chauffeur de taxi, en passant par les agents en service dans les gares ou même de simples passants interrogés au hasard de nos balades, nous avons toujours été écoutés et renseignés avec le sourire. Même les agents de la P.A.F. locale restent souriants et patients pendant les contrôles de police et de sécurité à l'aéroport…
Le souci des différences
Un truc qui me chiffonne : pourquoi les véhicules ne circulent pas dans les couloirs où on les attend lorsque qu'on veut traverser une avenue à pied ? Pourquoi les chauffeurs de taxi ne sont pas assis du bon côté dans leur taxi ? Un seul séjour n'aura pas suffi à m'y faire ;-)
Autre chose qui m'a gêné pendant mon séjour au Royaume-Uni : non content de pas circuler du bon côté de la route en automobile, ces gens-là parlent anglais !
Même si je lis très bien l'anglais, je suis incapable de construire une simple phrase pour alimenter une conversation. Retrouver les mêmes personnes à table trois fois par jour pendant une semaine sans pouvoir leur adresser la parole est évidemment frustrant. Au fil des jours, la qualité de mes tentatives s'est pourtant très vite améliorée, bien aidée par la gentillesse de mes compagnons de voyage qui ne cessaient de corriger ou de compléter certaines de mes phrases et expressions.
Lorsque je me montrais désolé de ne pouvoir terminer certaines phrases, les encouragements pleuvaient, avec une remarque qui m'a déjà été faite : j'aurais paraît-t-il une excellente prononciation, plutôt américaine (ça, c'est peut-être ma réécoute attentive régulière des keynotes de Steve Jobs). On me promet que trois mois d'immersion à San Francisco suffiraient à me rendre fluently speaking. À essayer. Ce qui est sûr, c'est que j'ai rêvé pour la première fois en anglais vers le sixième jour du voyage. Il paraît que c'est bon signe.
Apple était très présente entre les mains de mes compagnons de voyage, à travers les iPad qui servaient de lecteurs au salon ou sur les transats du pont et les téléphones portables dont la majorité était des iPhone 4 S (dès qu'on s'approchait d'une côte, le roaming aidant on pouvait communiquer sans problème. Celui de Free est excellent).
En savoir plus
Pour tout savoir sur Trinity House et son histoire :
http://www.trinityhouse.co.uk/
Pour aller directement à la page de Patricia Voyages :
http://www.trinityhouse.co.uk/holidays/patricia-voyages/index.html
That's all, Folks !
--
Marc, l'Africain
, le 08.10.2014 à 00:25
Typically something I could do… mais ça manque de bulles;-)
T
, le 08.10.2014 à 00:35
Merci de ce partage et de ce beau reportage, je ne savais pas la chose possible.
Tout pareil, j’ai voulu aller à dakar avec une carte de Bruxelles, y a pas 2 rues qui correspondent, j’y suis donc pas allé…
, le 08.10.2014 à 05:36
excellente découverte. très bonne idée d’escapade, merci!
, le 08.10.2014 à 07:52
Merci pour cette belle et riche présentation et rédaction d’un sujet que je méconnaissais presque totalement, sachant seulement que de telles bouées existent.
Je me permets de poser une question et tant pis si elle confirme mon ignorance abyssale des choses maritimes. J’ai un peu cherché mais n’ai pas trouvé de réponse ici, par exemple.
À notre époque, n’est-il pas possible de connaître de manière très précise, quasiment au mètre près, où l’on se trouve, dans l’air, sur terre, ou en mer, au moyen de GPS ?
L’entretien de ces bouées de balisage ne relèverait-t-il pas un peu de la conservation du patrimoine maritime et de l’histoire de la navigation, ce qui, vu de cette manière, ne vise pas du tout à une critique, mais est une très bonne chose ?
Mais je saisis bien que pour la traversée de chenaux étroits, ou de reliefs affleurants compliqués à passer, des bouées, des feux ou signaux sonores soient finalement bien plus pratiques.
, le 08.10.2014 à 08:14
J’ai été tout de suite attiré par les promesses du titre, le sujet et les premières lignes qui laissaient entendre une petite aventure maritime, mais quelle déception car, finalement, il ne s’agit que de l’histoire d’un séjour probablement coûteux dans un bel hôtel flottant, comme si je racontais mes incroyables aventures dans un Club Med 4 tridents…
, le 08.10.2014 à 09:37
Pour Zallag, le GPS, aussi précis soit-il, ne suffit pas en navigation.
Le balisage reste totalement indispensable et rappelons-le, même si c’est devenu rare, un GPS peut toujours lâcher. En mer, dans certains passages, la marge d’erreur peut-être d’à peine quelques mètres. Par brouillard, ces balises ont des repérages lumineux et sonores, pas les cailloux! Enfin, les cartes marines sont précises, mais pas exactes, d’où l’importance du balisage qui indique par où passer.
Pou le reste, la tradition maritime britannique et hors-norme. On a souvent à faire à des gens et des bateaux d’exception.
, le 08.10.2014 à 09:41
J’avais déjà lu des articles sur le sujet, mais le tien est beaucoup plus complet. Merci pour la ballade.
, le 08.10.2014 à 10:00
@Zallag
La question est intéressante. Je pense qu’un marin présent sur Cuk.ch pourrait répondre avec son cœur et son expérience de la navigation côtière.
En tout cas, cette question m’a obligé à une réflexion globale sur la navigation et c’est très bien.
Savoir où l’on est est une chose. Avant l’existence du GPS, C’était « faire le point ». L’instrument de mesure était le sextant, assisté d’un chronomètre pour connaître l’heure exacte à laquelle on procédait aux mesures.
Il faut savoir que lors des premiers vols commerciaux qui empruntaient la route du pôle, le navigateur était astreint à cette mesure, comme les marins sur mer. Ce qui explique la bulle transparente située au-dessus du cockpit que l’on remarque sur les photos de certains appareils de l’époque.
Une fois que l’on sait où l’on est, il faut reporter cette position sur une carte, d’où l’importance de l’établissement des premières cartes marines dès les débuts de la navigation maritime.
Ensuite, il faut tracer sa route sur la carte. C’est là que la notion de balises intervient.
Lorsque j’ai appris à piloter sur un Jodel D120, le GPS n’existait pas et l’appareil n’était pas équipé de récepteur VOR. La navigation se faisait donc en reliant des points de repère sur une carte et la position était déterminée par la vue qu’on avait du sol par rapport à la carte, qui n’était bien souvent qu’une simple carte routière.
Au fil des années, les VOR ont été installés aux points stratégiques. Les VOR (Very Omnidirectional Range) sont des balises électromagnétiques dont la position au sol et la fréquence d’émission sont reprises sur les cartes aériennes et qui émettent un signal radio spécifique sur 360 °.
Un récepteur VOR installé dans un avion permet de savoir sur quelle « radiale » on se trouve par rapport au VOR. Il permet donc de tracer sa route sur la carte en allant d’un VOR à un autre. Aujourd’hui, avec le GPS on programme d’avance sa route en indiquant les « points de reports » qui permettront de faire des « verticales VOR » successives pour arriver à destination.
Les balises maritimes sont les ancêtres des VOR. Ce sont des bouées parce qu’elles flottent à la surface de l’océan, mais elles sont solidement ancrées sur le fond par leur corps mort.
Elles sont indiquées sur les cartes marines par leur position précise et le type de danger qu’elles signalent. Même si leur variété semble infinie, elles sont parfaitement répertoriées et connues des marins.
À l’époque du GPS, elles peuvent donc servir de points de reports pour tracer une route GPS mais elles n’en restent pas moins indispensables à la navigation.
Donc, non, leur entretien ne relève pas de la conservation du patrimoine maritime et de l’histoire de la navigation. C’est au contraire une nécessité absolue pour pérenniser leur rôle d’aide à la navigation maritime.
En écrivant ces lignes, je comprend soudain pourquoi je ressentais un pincement au cœur lorsque le Patricia s’éloignait d’une bouée qui venait d’être bichonnée sur le pont et qu’on la voyait disparaître à l’horizon !
P.S.- Au fait, il est très bien l’article de Wikipédia que tu as mis en lien.
, le 08.10.2014 à 10:12
Je ne fréquente pas le Club Med, même les 4 tridents.
Quant au « bel hôtel flottant », je connais et j’en suis revenu ! Une croisière en Méditerranée sur le Splendida de MSC m’a suffi pour m’en dégoûter à jamais. Mais les Bidochons (ou les Deschiens, au choix) semblent s’y plaire…
, le 08.10.2014 à 10:14
@ M.G.
Ça doit te changer du « Bou-El-Mogdad »…
Sais-tu ce qu’est devenu « le Commandant » ?
, le 08.10.2014 à 10:20
La Loi de Murphy aidant, c’est une éventualité qu’on ne peut occulter.
Pendant le voyage, le Capitaine nous a montré avec fierté le poste de commandement à l’ancienne installé sur le pont supérieur, où trône le traditionnel compas et dans une armoire, un sextant ! « Avec ça, même si toute l’électronique tombe en panne on pourra toujours rentrer à la maison. »
, le 08.10.2014 à 10:25
Je suppose que tu veux parler de Georges Console ? Avant que je ne me désinscrive de Facebook, j’avais eu quelques nouvelles par sa femme. Il semble qu’il coule une retraite tranquille quelque part au Pays des Blancs.
Cela dit, j’ai appris en juillet que ma pharmacienne préférée d’Avranches a fait la balade sur le Bou El Mogdad en mars. Elle en est revenue enchantée ;-)
, le 08.10.2014 à 10:52
Ça ressemble à de l’avocat.
, le 08.10.2014 à 10:54
Merci du compliment.
J’avoue que tu fais partie des gens à qui j’ai pensé en le publiant :-)
, le 08.10.2014 à 11:48
Pour un premier commentaire sur cet article, tu me gâtes :-)
Pourtant, depuis cette nuit je me demande de quelles bulles tu veux parler, qui manqueraient à la chose ?
, le 08.10.2014 à 11:56
C’est mignon ! Merci :-)
Souvenir de la seule fois où je suis allé à Bruxelles en automobile. Une fois passée la frontière (!) sur l’autoroute, plus de téléphone portable. Ma Mobicarte n’avait pas le roaming…
Heureusement, j’ai rencontré des gens charmants qui m’ont guidé jusqu’à mon hôtel. Ceux-là parlaient français avec, c’est vrai, une pointe d’accent inimitable ;-)
, le 08.10.2014 à 12:10
Je taquinais car pas une photo du Champagne ou autre boisson gazeuse… et comme on a parlé de boissons gazeuses récemment.
T
, le 08.10.2014 à 14:45
Moi aussi je taquine.
Disons que j’aurais aimé un peu plus d’aventure et de rêve – un peu plus sur le travail à bord, et un peu moins de contenu d’assiette ou de détails sur le confort des cabines.
Même si tu ne connais pas le Club Med, malheureusement ton article fait un peu penser à ça, et je trouve que c’est dommage d’avoir mis un peu trop l’accent sur ce côté des choses.
, le 08.10.2014 à 14:46
Superbe!
Purée, ça fait envie…
Merci !
, le 08.10.2014 à 15:02
J’avais compris le rapport avec nos récents commentaires sur les « bulles » mais c’est bien que tu précises ta pensée :-)
J’ai bien vu passer du Champagne lors de l’anniversaire d’un des invités. J’ai trinqué avec un verre d’eau, comme d’habitude :-)
Cela dit, les invités de ce voyage étaient plutôt portés sur des boissons plus fortes !
Mais tu as raison, ça manquait de bulles : je n’ai pas eu de Badoit à table :-(
, le 08.10.2014 à 15:20
Je ne sais pas si j’ai réussi à faire passer ce que j’ai ressenti pendant cette semaine géniale.
J’aime les belles choses, j’aime les belles mécaniques et j’aime les gens qui font bien leur boulot. J’étais comblé au-delà de tout ce que je pouvais espérer.
Sache que parmi mes compagnons de balade il y avait un fan du Mac emballé par mes débuts sur l’Apple II et la façon dont j’avais appréhendé cette bécane. Son « Marc, you are a true nerd », venant d’un californien à la trogne enluminée façon Bill Clinton m’a été droit au cœur :-)
, le 08.10.2014 à 15:38
Ben oui mais l’hébergement fabuleux fait aussi partie du plaisir de cette balade.
J’aurais pu raconter une escale à Milford Heaven, avec transfert par une des splendides annexes motorisée du Patricia. Hélas, toutes les photos que j’en ai affichent de manière trop reconnaissable les invités qui participaient à la mini-croisière en rade de ce port étonnant. C’est la raison pour laquelle toutes les photos que j’ai publiées sont aussi impersonnelles et font un peu catalogue d’agence de voyages.
Par respect de la vie privée de mes petits camarades, je me suis interdit de publier sur l’Internet aucun visage qui soit reconnaissable. That’s it.
, le 08.10.2014 à 16:58
Et puis il manque quelque chose à cette affaire… le prix;-)
Pas de souci si tu ne veux pas publier ici mais vu que ça m’intéresse, tu peux m’envoyer une idée par email?
Thanks!
T
, le 08.10.2014 à 19:08
Pour ce détail prosaïque, je pense que le mieux est d’aller visiter le site de Patricia Voyages dont j’ai donné l’URL en fin de mon article :
http://www.trinityhouse.co.uk/holidays/patricia-voyages/index.html
Ce que j’ai payé moi-même ne veut pas dire grand chose, dans la mesure où je partais de Dakar. Attention quand-même : en plus du tarif de la cabine sur le Patricia, il faut prévoir le voyage pour le rejoindre à son port d’embarquement, qui ne sera peut-être (sûrement ?) pas le même que le port de débarquement.
Si j’ai bien compris, la seule chose dont on soit certain, ce sont les dates d’embarquement (qui tombent toujours un mercredi) et de débarquement. Pour le reste, c’est « somewhere » et on ne le sait qu’une semaine avant la date. Je pense que ça fait partie du jeu ;-)
Bref, c’est tout sauf le Club Med !
, le 08.10.2014 à 20:14
@TTE :
Pour voir les prix ICI
et
, le 08.10.2014 à 23:49
@Jean Claude
J’étais en « Executive Cabin 3″ en Single. Mon tarif était donc de 1.990 £. Au cours du jour du paiement et avec les commissions de change, ça m’a coûté 2.173 €. Mais je le répète, il faut compter les « frais d’approche » pour arriver jusqu’au navire.
Pour info, le tarif pour ma croisière de 7 jours en Méditerranée sur le MSC Splendida en octobre 2012 et en « Yacht-Club » Single (le Top sur ce navire) était de 2.895 €. Je partage l’avis de Philippe Chevallier dans un « coup de sang » chez Bouvard le 7 janvier 2013. Après avoir raconté de manière très drôle et très critique ce qu’avait été sa croisière sur un navire de ce type, il avait conclu : « J’en suis revenu ».