Ne m’en veuillez pas, amis Eu­ro­péens…

Cette pé­riode de fin d'an­née, pleine de bulles, me fait pen­ser à une pe­tite anec­dote dont bien des Suisses ont déjà en­tendu par­ler. Mais, comme Cuk.​ch n'est de loin pas li­mité à ce pays, je me per­mets de vous la re­trans­crire ici mal­gré tout.

Nous par­lons sou­vent de l'ar­ro­gance des États-Unis d'Amé­rique face au reste du monde, et face à l'Eu­rope en par­ti­cu­lier.

Cet état de fait est bien réel, et il dé­coule me semble-t-il de la toute-puis­sance de ce pays dans le nou­vel ordre mon­dial que lui-même a créé.

Bien, je dé­teste cela, tout comme vous.

Mais en fait, ne fe­rions-nous pas la même chose si nous étions à leur place?

La puis­sance donne un étrange état d'es­prit me semble-t-il.

Re­gar­dez Mi­cro­soft. Son fric et son mo­no­pole per­mettent à cette firme d'écra­ser tou­jours un peu plus ce qui ne leur plaît pas ou ce qui leur ré­siste. La nou­velle ru­meur d'achat par cette firme de Ma­crod­me­dia n'est pas là pour nous ras­su­rer. Mais là en­core, pen­sez-vous vrai­ment que si Apple avait réussi au ni­veau mar­ke­ting ce qu'a réussi la firme de Red­mond, elle se com­por­te­rait au­tre­ment?

Mais où veut-il en venir me di­rez-vous?

J'y viens, j'y viens…

Tout d'abord, pour que tout soit bien clair, je rap­pelle que la Suisse est toute pe­tite, en plein centre de l'Eu­rope, et que pour­tant elle re­fuse et re­fu­sera en­core bien des an­nées d'en­trer dans cette grande com­mu­nauté. Pour que tout soit en­core plus lim­pide, je tiens à pré­ci­ser que comme une ma­jo­rité de Suisses ro­mands, je vo­te­rais de­main si je pou­vais pour qu'on puisse faire par­tie de cette fa­meuse Eu­rope qui de­vient chaque jour plus grande, mais mal­heu­reu­se­ment sans nous.

Cela dit, cette même Eu­rope qui se plaint tel­le­ment du mé­pris des États-Unis, que fait-elle avec les plus pe­tits?

J'ha­bite tout près d'un petit vil­lage ap­pelé Cham­pagne, dans le can­ton de Vaud. La vigne y est une tra­di­tion bien an­crée (un joli chas­se­las, bien de chez nous y est chaque année vi­ni­fié avec de plus en plus de suc­cès). Or, il est bien nor­mal que le nom du vil­lage ap­pa­raisse sur les bou­teilles ne trou­vez-vous pas?

Oui mais pas de bol, dans le cadre des né­go­cia­tions bi­la­té­rales entre la Suisse et l'Eu­rope, en 1998, la France a réussi à im­po­ser la sup­pres­sion pure et simple de l'ap­pel­la­tion Cham­pagne sur les bou­teilles suisses. 280'000 pe­tites bou­teilles de rien du tout!

Pré­ci­sons qu'entre un chas­se­las vau­dois et un Cham­pagne fran­çais, il n'y a au­cune confu­sion pos­sible, que ce soit au ni­veau du conte­nant (la bou­teille donc) qu'à celui du contenu qui n'ont stric­te­ment rien à voir.

Ja­mais nos vi­gne­rons de Cham­pagne (28 hec­tares seule­ment de vigne) ne cherchent et n'ont cher­ché à trom­per le consom­ma­teur. Chez nous, quand on vi­ni­fie à Lutry, notre vin s'ap­pelle du Lutry, et c'est très bien ainsi.

Et bien pour­tant, de­puis cette année 2003, Cham­pagne, ap­pel­la­tion Bon­vil­lars contrô­lée ne de­vrait plus être écrit sur les éti­quettes des bou­teilles.

Tout ça a été dé­cidé à l'époque pour que les avions Swis­sair puissent voler plus fa­ci­le­ment par­tout en Eu­rope. Eh oui, l'en­jeu de cette ba­taille, c'était en grande par­tie la li­berté de notre com­pa­gnie na­tio­nale. On a vu où ça nous a menés tout ça: faillite de la com­pa­gnie, mil­liards in­jec­tés avec l'ar­gent de nos im­pôts pour es­sayer de sau­ver les meubles, aban­don de la Sa­bena et d'Air-Li­berté, bref, heu­reu­se­ment que Cham­pagne a cédé parce que sinon, Dieu sait ce qui se­rait ar­rivé!

Allez, vite un autre exemple de mé­pris pour le moins en­nuyeux lors­qu'on cri­tique celui des autres: la France fait de­puis des an­nées grand bruit au­tour de son ex­cep­tion cultu­relle, se plaint à juste titre de l'in­va­sion de la culture amé­ri­caine sur tous les mé­dias.

Et bien, amis fran­çais, sa­chez que nous aussi nous su­bis­sons cette in­va­sion. Mais nos li­brai­ries, pour prendre cet exemple, re­gorgent éga­le­ment de livres pro­ve­nant de votre beau pays et bon Dieu, qu'est-ce que c'est en­ri­chis­sant.

Par contre, pour qu'un livre suisse ro­mand soit conve­na­ble­ment dis­tri­bué en France, il faut im­pé­ra­ti­ve­ment qu'il soit ré­édité par un édi­teur fran­çais, tel­le­ment le pro­tec­tion­nisme est grand dans votre pays, dans le cas pré­cis au ni­veau des li­braires.

Bref, je vous donne ces deux ar­gu­ments en ré­flexion pour dire qu'il faut par­fois ba­layer sous notre porte avant de cri­ti­quer l'ar­ro­gance des autres.

Le pou­voir, le nombre et la force nous donnent vite de très mau­vaises ha­bi­tudes, à tous les ni­veaux.

Dites, amis Eu­ro­péens, vous ne m'en vou­lez pas trop de ce petit coup de gueule j'es­père. Parce que moi, je ne suis pas vrai­ment fâché, mais il y a des fois où il faut que ça sorte.

Et voilà, c'est fait! Ça va mieux…

24 com­men­taires
1)
tibam
, le 31.12.2002 à 00:53

hé oui on ne peut pas re­faire le monde!
Mais il est vrai qu’Apple avait un temps le quasi mo­no­pole des mi­cro-or­di­na­teurs, avant que Big-Blue et son ami Billou ne s’y mette. il se­rait in­té­res­sant d’ima­gi­ner (même si cela ne sert à rien de fan­tas­mer) ce qui se­rait ar­rivé si (un gros si) les pro­cès ayant suivi la sor­tie de Win­dows avaient tourné à l’avan­tage d’apple, et que la si­tua­tion pré­sente se trouve in­ver­sée…
Au­rions-nous le même es­prit vis-à-vis de nos ma­chines? le Think Dif­ferent au­rait-il la même si­gni­fi­ca­tion?
Il me semble qu’il est trop tard (dans le temps et la nuit aussi ;-) ) pour que je conti­nue dans cette voie…
Bref: pour cer­taines choses, les évé­ne­ments ne ga­gne­raient pas à être chan­gés. Par exemple, pour re­prendre la si­tua­tion de l’Eu­rope vis-à-vis des Etats-Unis, si ce pays com­men­çait à dé­cli­ner, à perdre de son ef­fi­ca­cité éco­no­mique et mi­li­taire, qu’ad­vien­drait-il du Vieux Conti­nent? Qu’ad­vien­drait-il de la "Vieille Suisse"?
Il se peut que l’Eu­rope re­gagne un peu de puis­sance, masi tien­dra-t-elle?
On ne peut ni chan­ger le passé, ni connaître l’ave­nir.

Il est donc temps pour moi d’al­ler dor­mir, et de vous sou­hai­ter une bonne année, même si celle-ci risque d’être pire que celle qui vient de s’écou­ler.
Res­tons op­ti­mistes!

2)
tibam
, le 31.12.2002 à 00:54

et j’ou­bliais! Vive le Lutry!

3)
Acri­mon
, le 31.12.2002 à 00:56

Ben c’est nor­mal, notre pays est plus grand alors notre "Cham­pagne en France" est plus le­gi­time… Hein, quoi… C’est qu’un nom pour dé­si­gner un lieu… Ben non, c’est un enjeu com­mer­cial et VI­TI­COLE… Va fal­loir chan­ger le nom de votre vil­lage, mes bonnes gens. On ri­gole pas avec le VIN en France. Pffff, fa­ti­gué moi, on sait plus sur qui taper, tout le monde est mé­chant…
Dis moi Fran­çois, on peut prendre des pho­tos à "Cham­pagne en Suisse"

Bonne nuit, peut-être; de­main; écri­rais-je un texte moins dé­cousu. C’est pas ma spé­cia­lité, mais j’fe­rais un ef­fort… Pour 2003…

4)
Blues
, le 31.12.2002 à 09:14

Hello .. j’ai aussi suivi cette mi­sé­rable af­faire … "Cham­pagne contre Cham­pagne" … OU "David contre Go­liath" (dom­mage cette fois c’est pas le plus petit et le plus malin qui gagne) …
C’est très en­nuyeux pour notre "si pe­tite" com­mune … Mais bon après mûres ré­fléxions, comme la pro­duc­tion est pe­tite et la qua­lité bof-bof (vi­ni­fié avec de plus en plus de suc­cès – cor­res­pond bien) , c’est pas trop grave … Y’a des fois, faut sa­voir la­cher du lest pour etre sympa…

Le prin­cipe est tout de meme RIPOU… Pour se pro­té­ger dans le futur, veillons à en­re­gis­trer toutes nos marques (re­gis­tred) Gruyère® (si ce n’est pas déjà le cas) Lutry®, Bof­flens®, etc…

Bye .. Blues (et sur­tout bon ré­veillon to­night)

5)
Michaël
, le 31.12.2002 à 09:17

Pour moi, l’Eu­rope, c’est la cen­tra­li­sa­tion d’un pou­voir tout sauf lé­gi­time : des di­ri­geants na­tio­naux "élus" par le peuple d’un pays se re­trouvent entre eux et prennent des dé­ci­sions qui ne sont pas sou­mises au peuple par la suite… sauf en Ir­lande, la­quelle a été for­cée de re­vo­ter une se­conde foi pour ac­cep­ter une conven­tion… c’est pas beau la dé­mo­cra­tie ?

le fait de créer des lois ou des conven­tions bien au chaud à Bruxelles, bien à l’abri des foules dé­rean­gantes et fa­ti­geante avec leur envie de li­berté, et sur­tout sans leur de­man­der leur reste est, comme le di­rait Bal­zac "un ma­gni­fique crime contre l’hu­ma­nité"…

Eu­rope-na­tion c’est sim­ple­ment la li­berté pour les di­ri­geants et "l’es­cla­vage" pour les peuples…

Un exemple de dys­fonc­tion­ne­ment ?
Les US ont dé­crété que tout ba­teau (qui a dit pé­tro­lier ?) na­vi­geant à leur large doit avoir une as­su­rance cou­vrant tous les dé­gâts qu’il pour­rait oc­ca­sio­ner… donc pas de pé­tro­lier-épage du genre "Pres­tige" au large des US et donc plus de ma­rée-noire chez eux. (là, je dis pour une fois bravo les US).

Et en Eu­rope ? une loi a été en­vi­sa­gée à Bruxelle, mais avec le droit de véto de cer­tains états (qui a dit que la Grèce était un re­père d’ar­ma­teurs vé­reux ?), au­cune loi n’a pu être prise… et avec la pro­chaine venue de 10 nou­veaux pays avec leur droit de véto, dont Chypre et Malte (eux aussi sont-ils des re­pères d’ar­ma­teurs vé­reux ?), au­cune loi n’est pour l’ins­tant en­vi­sa­geable… je pense dès lors que l’eu­rope, vu le nombre d’épaves na­vi­geant à son large, ne peut que de­ve­nir un cim­tière de pé­tro­liers…

triste à dire…

Et que pour­rait bien faire la suisse là de­dans ? Payer pour avoir des di­plo­mates à Bruxelles im­puis­sant si ce n’est com­plices ?

à bon en­ten­deur,

Meilleurs voeux pour 2003 – sans iro­nie

6)
an7re
, le 31.12.2002 à 09:26

Salut Fran­çois, je ne suis pas en total ac­cord avec ta chro­nique…!!
Certes la Suisse est un petit pays mais…

1. Le cham­pagne est une marque dé­po­sée de­puis pas mal de temps et ex­por­tée dans le monde en­tier. Il est certes assez ri­di­cule d’em­pé­cher vos vi­ti­cul­teurs suisses de vendre leur vin, non cham­pa­gnisé de sur­croît, sous cette ap­pel­la­tion. Mais on parle dé­sor­mais de marque.
Le pro­blème ré­side aussi dans le fait que votre ex­cellent vin est ra­re­ment ex­porté (plus exac­te­ment : ja­lou­se­ment consommé en suisse par les suisses :)… Bref, il faut venir le gou­ter sur les pentes de Mont sur Rolle par exemple, bref di­rec­te­ment à l’en­droit où il est fa­bri­qué !!!

2. La dis­tri­bu­tion des livres se fait en France par l’in­ter­mé­diaire de gros dis­tri­bu­teurs comme la SODIS. Ainsi, les presses po­ly­tech­niques uni­ver­si­taires ro­mandes (PPUR) sont bien dis­tri­buées dans le mi­lieu uni­ver­si­taire, no­tam­ment un su­perbe traité des cou­leurs de Zup­pi­roli et Bus­sac, Construire en verre ou en­core le traité de genie civil en 14 ou 15 vo­lumes…

3. le coup de la Swis­sair re­vient éga­le­ment à la po­li­tique assez etrange de vos banques si je ne m’abuse :-)

Aussi, Fran­çois, ces­sez de vous prendre pour les lu­tins de l’Eu­rope… j’adore la Suisse et je re­grette d’avoir bê­te­ment dé­cliné la pro­po­si­tion qui m’a été faite il y a 10 ans de m’ins­tal­ler chez vous…
Mais cela ne vous em­pêche pas non plus de dé­con­ner, d’être par­fois chau­vins !

Je vous sou­haite en tous cas à tous une ex­cel­lente année 2003 même si les pers­pec­tives ex­pri­mées par
http://​www.​letemps.​ch/​template/​economie.​asp?​page=9&​article=103652
ne sont pas su­perbes… mais tout le monde peut se trom­per…
Bises à tous !

7)
an7re
, le 31.12.2002 à 10:43

Construire en verre est un autre livre que le traité des cou­leurs… CQFD

8)
Acri­mon
, le 31.12.2002 à 10:58

Exac­te­ment, An7re… Mal­heu­reu­se­ment on peux ge­ne­ra­li­ser se rai­son­ne­ment dans toutes les spheres d’ac­ti­vite hu­maine. Certes les US pro­tegent leurs cotes, mais ne-sont-ce pas ceux la meme qui re­jetent en bloc tout ac­cord plus ge­ne­ral de la pro­tec­tion de la na­ture(Kyoto).
Mais je ne vais pas ré­pé­ter là tous les griefs "jus­ti­fies" que l’on peut avoir les un contre les autres. j’ais sim­ple­ment l’im­pres­sion que les de­ci­sions prises en haut(eux/elus) creent les mo­tifs de conflit dans la base(nous/elec­teurs).
C’est pour cette rai­son que ce genre de site est im­por­tant, il per­met de se rendre compte avec bon­heur que NOUS ne sont plus dupes et EUX plus re­pren­sen­ta­tifs que d’eux meme. Les lois fi­nissent par nous em­pri­son­ner au lieu de nous li­be­rer. Les in­ter­dits, les de­voirs…

Vous pou­vez res­pi­rez… Dé­fi­ni­ti­ve­ment, la ponc­tua­tion c’est pas mon fort… Mais j’aime bien les guille­mets et les 3 p’tits points"…"
Bonne soi­rée à tous et si vous condui­sez, SVP, buvez pas, ce se­rait bien que tout le monde soit la en 2003.

9)
Fran­çois Cuneo
, le 31.12.2002 à 12:35

an7re, tout d’abord, je ne pré­ten­drai ja­mais que l’Eu­rope est res­pon­sables des dé­boires de Swis­sair!

Si à ce ni­veau il y a des res­pon­sables, ce sont:

1. Les Suisses qui n’ont pas voulu en­trer dans l’es­pace éco­no­mique eu­ro­péen en 1996.

2. Les banques suisses, les ra­di­caux (parti très puis­sant en Suisse, bour­geois, qui a voulu nous faire la leçon sur ce qu’était le li­bé­ra­lisme pur et dur) en par­ti­cu­lier les pontes de ce parti en pro­ve­nance du can­ton de Zürich. Ils ont mé­prisé les en­tre­prises, le so­cial, tout cela pour le po­gnon à court terme et main­te­nant tout s’écroule au­tour d’eux, et les em­plois avec. Une honte ces gens-là.

Et là au mi­lieu, Cham­pagne VD, qui de­vient un objet de chan­tage. Non mais on croit rêver.

En ce qui concerne les livres et le pro­tec­tion­nisme am­biant, je ne nie pas que cer­tains livres uni­ver­si­taires soient dis­tri­bués en France. Mais un Roman par exemple n’a stric­te­ment au­cune chance de tou­cher le grand-pu­blic s’il n’est pas ré­édité par un édi­teur fran­çais. Il est ter­rible de se dire que dans un sens, les choses passent et pas dans l’autre.

Et quand au côté Lutin d’Eu­rope, je te jure que je ne suis pas si fier d’en être un. Evi­dem­ment qu’on dé­conne, sou­vent même. Et évi­dem­ment qu’on est par­fois chau­vins. Cela dit, si cuk.​ch s’ap­pelle ainsi, ce n’est pas pour mar­quer une iden­tité hel­vé­tique. Cuk.​com par exemple est ré­servé (pas en fonc­tion mais ré­servé).

Une der­nière chose: tu nous donne un lien sur le Temps (jour­nal suisse), je sais que tu lis Le Monde sur In­ter­net puisque tu me donnes sou­vent des tuyaux à ce ni­veau (merci d’ailleurs!), je te vois sur Mac­Ge­ne­ra­tion, tu com­mentes sur Cuk.​ch, et j’en passe je pense.

Dis voir, tu fais com­ment????:-)

10)
an7re
, le 31.12.2002 à 14:03

Fran­çois : "Dis voir, tu fais com­ment????:-)"

Fa­cile, je suis pas seul : en fait il y a plein d’an7re(s) râ­leurs [les pires] qui ont été clo­nés bien avant les "raé­liens" (ceux là, ils pointent sur quoi ?! :-) D’ailleurs ce bébé fout le souk… si il est cloné, est-il ci­toyen amé­ri­cain ou pas…??!

Non, je fais comme tous les lec­teurs de CUK, je bu­tine sys­té­ma­ti­que­ment une série de sites (merci chi­mera) et, tel le gros bour­don (pas la pe­tite et fine abeille dans mon cas :-(, ze zon­zonne de paze en paze html. Et comme je bosse chez moi avec une ADSL pro, ben entre deux jobs, hop, je lis pour dé­com­pres­ser, j’hume l’air du temps…

Pour Le Temps, c’est en­core plus simple… j’y trouve des infos in­ter­na­tio­nales que par­fois Le Monde ou Li­be­ra­tion omettent de men­tion­ner. Donc, j’y viens quo­ti­dien­ne­ment. Autre point, je lis énor­mé­ment de dé­pêches d’agence car j’y trouve mes su­jets d’in­té­rêt, des "brut de fon­de­rie" que j’en­tends par­fois ré­agen­cées le len­de­main à la radio…
Bref, c’est pas com­pli­qué…

11)
Fran­çois Cuneo
, le 31.12.2002 à 16:41

Acri­mon<Bonne soi­rée à tous et si vous condui­sez, SVP, buvez pas, ce se­rait bien que tout le monde soit la en 2003.>

Pra­tique, ça se passe chez moi! Pour une fois, aucun souci!

Mais les autres, c’est vrai, faites gaffe.

12)
Vincent
, le 31.12.2002 à 16:48

Salut, je suis de Reims, ca­pi­tale de la Cham­pagne (en fait, Reims et Eper­nay se tirent la bourre de­puis des an­nées mais c’est Reims qui est LA ca­pi­tale ;-). Je vis en plein centre de la ville, et de mon ap­part je vois les vignes que les grandes mai­sons de Cham­pagne conservent au cœur de la ville pour les tou­ristes. Où vou­lais-je en venir ? au fait qu’au-delà d’une Union éco­no­mique de fait et né­ces­saire, l’Eu­rope est une com­mu­nauté de pen­sée, que la Suisse en fait par­tie. Ton coup de gueule illustre une grande vé­rité, l’Eu­rope a be­soin, main­te­nant plus que ja­mais, d’une vi­sion po­li­tique so­lide. La si­tua­tion in­ter­na­tio­nale (je suis loin d’être anti-amé­ri­cain) nous prouve que nous n’exis­te­ront que contre les Amé­ri­cains. Dans l’An­ti­quité les pe­tites cités grecques se sont fait as­si­mi­ler et ont été in­féo­dées par l’Em­pire Ro­main. l’his­toire ne se ré­pète pas, pa­raît-il. Nous avons fait l’Eu­rope éco­no­mique (quelle vraie et belle réus­site pour moi que l’Euro même si ça me fait tou­jours drôle de pen­ser que les francs, c’est en Suisse que je les trouve…), il nous faut le cou­rage de construire une nou­velle Eu­rope, fé­dé­rale. Il fau­dra aussi aux Suisses le cou­rage de re­gar­der au-delà de leurs mon­tagnes.

13)
an7re
, le 31.12.2002 à 17:14

Vincent, n’ou­blie pas que les suisses sont aussi de très grands voya­geurs, qu’ils ont pour ha­bi­tude de bour­lin­guer… D’ou ma confiance !

14)
Vincent
, le 31.12.2002 à 17:20

Les Suisses voyagent beau­coup, sû­re­ment. Sur le plan po­li­tique, et je ne veux don­ner au­cune leçon (com­ment le res­sor­tis­sant d’un pays qui a failli conne­ment bas­cu­ler à l’ex­trême droit il y a qqs mois le pour­rait-il ?), il me semble qu’ils manquent de cou­rage. Un pays gou­verné par consen­sus, ça a de quoi éton­ner un Fran­çais, moi en l’oc­cur­rence, tant ha­bi­tué, par ses an­nées d’école, à lire l’his­toire comme une suite de sou­bre­sauts plus ou moins vio­lents. Je n’ai rien contre le consen­sus, il me semble pour­tant qu’il faut sa­voir par­fois oser. Je ne veux ab­so­lu­ment pas cho­quer ni vexer les Suisses. Je n’ai cer­tai­ne­ment pas, une fois en­core, rai­son. Je fais part de mon sen­ti­ment : je ne vois pas ce que la Confé­dé­ra­tion fait en­core en de­hors de l’Union. Sa place est avec nous.

15)
Fran­çois Cuneo
, le 31.12.2002 à 18:57

On y sera, tôt ou tard, dans cette Eu­rope. J’es­père seule­ment que je ver­rai ça! Ben oui quoi, j’ai une es­pé­rance de vie de 75 ans je crois, il me reste donc 32 ans seule­ment, si tout va bien. Pour la Suisse, 32 ans, c’est pas beau­coup!:-)
Il est vrai que le consen­sus peut cho­quer. Moi, sou­vent, il me rend à moi­tié fra­pa­dingue mais il faut avouer qu’il ne fonc­tionne pas trop mal.
Il faut voir que chez nous, on vote pour tout. Vou­lez-vous ac­cro­cher votre cein­ture de sé­cu­rité? 50 dans le villes? Un nou­veau métro? As­su­rance chô­mage revue à la baisse (et là on vote oui en plus!).
Alors, perdre ces droits (qui ne sont pas tel­le­ment uti­li­sés lors­qu’on re­garde les taux de par­ti­ci­pa­tion), ça fait peur à cer­tains, et je peux le com­prendre.
Mais en­core une fois, l’his­toire de Cham­pagne n’est pas là pour nous ras­su­rer, je peux vous l’as­su­rer!

16)
iPote
, le 31.12.2002 à 19:11

Le vin de Cham­pagne/VD n’a pas le droit d’in­di­quer sa pro­ve­nance sur ses bou­teilles ?

OK ! Ci­tez-moi une ré­gion de l’Union Eu­ro­péenne qui s’ap­pelle Gruyères ou Em­men­tal. Lorsque je vais à la lai­te­rie de Gruyères, dans le can­ton de Fri­bourg, c’est pour ache­ter du gruyère sans trous ! Et à Lan­gnau, dans la val­lée de l’Emme, c’est pa­reil pour l’em­men­tal (et pas "émin­tâl", tout Pré­sident qu’il soit).

Il y a un truc qui m’hal­lu­cine, c’est l’af­faire du pé­tro­lier Pres­tige. Comme cha­cun le sait, il a coulé au large des côtes es­pa­gnoles. Quelques jours après, je mets mes lu­nettes et qu’est-ce que j’en­tends ? Un jour­na­liste de TF1 qui dit que "heu­reu­se­ment, la marée noire n’a pas at­teint les côtes fran­çaises". Si si, je vous jure !
Hé oh ! Elle est où l’UNION Eu­ro­péenne ? Je ne veux pas être mé­chant, mais ça a l’air d’être un beau pêt­chi. Alors la Suisse dans l’Eu­rope, d’ac­cord ! Mais pas tout de suite !

Ouais mais la Suisse fait aussi des conne­ries. Oh que oui ! En "cou­lant", Swis­sair a en­trainé avec elle des com­pa­gnies étran­gères (Sa­bena, Air-Li­berté). Le gou­ver­ne­ment hel­vé­tique n’ac­cepte pas que la pres­ti­gieuse com­pa­gnie aé­rienne meurt. Naît alors la com­pa­gnie Swiss, dont les avions (ex-Swis­sair) sont pour la plu­part aban­don­nés au bord des pistes de "Unique Air­port" à Zürich, dans l’at­tente d’être re­peints. Je les ai vus ! (Unique Air­port, wharf arf arf !)

Une autre conne­rie, la plus belle de toutes : "Vi­sion Zéro" (zéro mort sur la route). Une loi qui vise, entre autre, à bri­der les motos à 80 km/h. Les Eu­ro­péens doivent se foutre de notre gueule ! (et ils n’ont pas tort)

Allez, le mé­chant mo­tard fri­bour­geois vous sou­haite une très bonne année 2003 !

17)
rose
, le 31.12.2002 à 19:49

Cher an7re, vous dites que les presses po­ly­tech­niques suisses sont bien dis­tri­buées, et les livres d’ar­chi­tec­ture suisses sur la construc­tion en verre aussi. La géo­gra­phie, l’his­toire, les pe­tits pois, les chiens ou les bêtes-à-bon-dieu. Tout ça aura beau être édité en Suisse, cela se ven­dra en France, pas de pro­blème, vous avez rai­son. Mais es­sayez de faire pas­ser un livre de lit­té­ra­ture. C’est le gros ca­de­nas.

18)
Pa­lijn
, le 31.12.2002 à 20:38

Pour votre culture ou votre in­for­ma­tion (choi­sis­sez!), sa­chez que pas très loin de la Suisse (moins loin de Lyon) existe une ra­vis­sante pe­tite com­mune ap­pe­lée … Cham­pagne au Mont-d’Or !
Ses ha­bi­tants, au moins, ont eu le bon goût de ne fa­bri­quer NI du vin blanc, NI du fro­mage cou­lant…
:-)

Je suis aussi Cham­pe­nois d’ori­gine (d’ailleurs, Vincent, as-tu oubié que la Cham­pagne c’est 4 dé­par­te­ments? On di­rait un Pa­ri­sien qui croit que la France s’ar­rête à la Porte d’Or­léans!) et ça m’em­bête bien qu’on ait in­ter­dit aux vi­gne­rons de Cham­pagne de mettre le nom de leur vil­lage sur leurs bou­teilles.
Re­mar­quez, je ne sais même pas si TOUT leur vin est pro­duit de­puis des vignes sur le ter­ri­toire de Cham­pagne…Tu as cité quoi, déjà ? "Ap­pel­la­tion Bon­vil­lars contrô­lée" ?
Eh bien, puisque c’est "Bon­vil­lars" l’ap­pel­la­tion contrô­lée, il est où l’in­té­rêt de faire fi­gu­rer "Cham­pagne" sur la bou­teille?

Tiens, en­core une re­marque: c’est bien qu’il n’y ait pas une des 170+ com­munes s’ap­pe­lant "Join­ville" en Eu­rope qui ait dé­cidé de se ser­vir de son nom comme d’une marque…j’ima­gine le b..​el !

Allez, bonne année à tous , et pro­fi­tez-en pour le dé­gus­ter, le Cham­pagne! (Au fait, pre­nez-en du bon, pas du à 10.-, sinon la li­mo­nade c’est meilleur…)

19)
omido
, le 01.01.2003 à 03:46

oui il faut bri­der les moto à 80km/h
et meme les voi­tures!!!
et pour­quoi pas des al­co­test em­pe­chant le de­mar­rage ?

bien­sure, il y aura tou­jours 5% des gens qui de­bri­de­ront en ca­chete ou qui fe­ront souf­fler le voi­sin..

mais les ac­ci­dents de la route di­mi­nue­rait comme meme de plus de moi­tié& c’est loin d’etre rien!!

20)
Obi1
, le 01.01.2003 à 03:49

L’his­toire de Cham­pagne en Suisse me rap­pelle l’his­toire non moins crous­tillante de la Feta fran­çaise qui fit ré­cem­ment l’ob­jet d’un re­por­tage de l’émis­sion Ca­pi­tal sur M6. La France est un des plus im­por­tants pro­duc­teurs de Feta. On y voyait donc un mar­ke­teur de la Feta fran­çaise nous ex­pli­quer sans rire que la Feta n’est pas du tout une spé­cia­lité grecque. Il peut très bien exis­ter une Feta grecque, une Feta fran­çaise, une Feta al­le­mande, une Feta ita­lienne, etc… La Feta fran­çaise est ven­due sous la marque Sa­la­kis ? C’est juste la contrac­tion des mots ‘sa­la­de’ et ‘kiss’. Une conno­ta­tion grecque ? Une pure coïn­ci­dence tout à fait for­tuite… Un grand mo­ment de mau­vaise foi dé­gou­li­nante, à vrai dire. Mais là, les Fran­çais on perdu à cause de l’Eu­rope, la Feta est dé­sor­mais uni­que­ment grecque, au même titre que le Cham­pagne est ex­clu­si­ve­ment fran­çais.

21)
an7re
, le 01.01.2003 à 10:41

Rose, vous avez rai­son sur le plan de la lit­té­ra­ture (mais n’est-ce pas aussi la res­pon­sa­bi­lité des édi­teurs suisses en ce cas…). Ef­fec­ti­ve­ment, les ou­vrages tech­niques suisses sont ré­pu­tés pour leur sé­rieux et sont dis­tri­bués en france… Mais pour le reste, il faut ces­ser d’at­tendre le bon vou­loir des édi­teurs et se prendre pour la main.
Néan­moins, n’ou­bliez pas le pari éco­no­mique de l’édi­tion d’un livre, quel qu’il soit (ima­gi­nez bien qu’il y a des tonnes de ma­nus­crits qui sont re­fu­sés en france :-). Et le coût des in­ven­dus pèse énor­mé­ment dans la compta d’un édi­teur (le pillo­nage est mal­heu­reu­se­ment la seule ma­nière de ré­duire les amor­tis­se­ments, fis­ca­le­ment par­lant).
J’ai par­ti­cipé à une al­ter­na­tive édi­to­riale via le web. Mal­gré une struc­ture de coûts ultra ré­duite, du paie­ment sé­cu­risé et le bé­né­vo­lat des uns et des autres (base de don­nées, ma­quettes de couvs, etc.), le site de­vrait fer­mer. L’idée était de vendre des ou­vrages ori­gi­naux au for­mat .pdf… Nous avons eu des re­cords d’au­dience, des cen­taines de té­lé­char­ge­ment des gra­tuits et des pre­miers cha­pitres mais les ventes se sont ré­duites à une ving­taine d’ou­vrages mal­gré des prix ultra bas…!!!
Alors, est-ce que les ma­nus­crits étaient bons ? Dans l’en­semble oui à mon avis, d’au­tant que pas mal de genres et thèmes voi­si­naient… Que nous avions des di­rec­teurs de col­lec­tion très poin­tus. Bref, echec.

22)
phil
, le 02.01.2003 à 13:44

ca me rap­pelle une autre ba­taille iden­ti­qeu d’il y a 40 ou 50 ans au mo­ment de la crea­tion du marche com­mun entre les cham­pe­gnois et les es­pa­gnols du cote de bar­ce­lone .. ils ont du le re­bap­ti­ser CAVA, leur vin mous­seux qui res­semble tres sou­vent à du "vrai" cham­pagne, je crois pas qu’il s’en porte si mal. cela dis il ya sou­vent des abus sur les ap­pe­la­tions,

bonne année plein de mousse a tout le monde

23)
Cube fo­re­ver
, le 04.01.2003 à 01:59

Cher Fran­çois,
Ce n’est pas la lit­té­ra­ture suisse, ro­mande ou non, qui est boy­cot­tée par les grands édi­teurs fran­çais, c’est toute lit­té­ra­ture qui pré­tend à la qua­lité.
La culture fran­co­phone se meurt, et ce n’est pas à cause des grands mé­chants Amé­ri­cains, qui sont venus deux fois lais­ser des boys sur les champs de ba­taille pour sau­ver l’Eu­rope du sui­cide, c’est dû à la mé­dio­crité de la chaîne "com­mu­ni­ca­tion" , édi­tion, presse, ci­néma, TV, etc., qui vend du "po­pu­laire" pour faire un max de fric, comme on dit en fran­çais mo­derne.
il n’est qu’à consul­ter les fo­rums sur In­ter­net pour consta­ter que la plu­part des jeunes sont non pas in­cultes, mais acultes.
Je vous sou­haite à tous, web­mestres et lec­teurs, une bonne année 2003.

24)
Obi1
, le 04.01.2003 à 11:16

Cube fo­re­ver,
Com­ment fait-on pour dis­tin­guer la culture po­pu­laire de la culture de qua­lité ? Et en quoi l’une se­rait pré­fé­rable à l’autre ? Je trouve ce genre de dis­cours éli­tiste fort dan­ge­reux. Mais si on peut me l’ex­pli­quer, j’en se­rais ravi. Je pour­rais ainsi aussi com­battre la mé­dio­crité et enfin me gaver de qua­lité.

Quant aux vieux, ils sont aussi acultes que les jeunes. Mais les jeunes ont ceci de su­pé­rieur qu’ils savent uti­li­ser un or­di­na­teur pour le faire sa­voir sur des fo­rums.