Tu devrais t'acheter un Mac… Combien de fois avez vous eu ce cri du cœur à l'attention de quelqu'un de non équipé à qui vous vouliez du bien? En admettant qu'on ne tombe pas sur un PCiste qui a tout compris de chez j'ai tout compris (sauf bien sûr pourquoi on aime le Mac de chez on aime le Mac…), on récolte rarement en réponse un "Ah oui, tu crois?" franc et massif. Voyons plutôt.
Passons sur les déjà décidés, mais enswitchés dans les affres du choix, qui avancent dans un brouillard de silicium le nez sur des spécifications fantômes. Ils se rendront compte que tout cela finit au moment où sa machine commence, du moins chez nous, où cela peut durer jusqu'à plusieurs années. Écartons les Linuxiens, qui n'arrivent pas à calculer que Mac OS X est non seulement devenu du jour au lendemain la première distribution d'Unix, mais que c'est le portage dont ils n'ont jamais osé rêver. Négligeons les également les porteurs sains du virus informatique, flemmards de l'avoir déclaré, mais pour qui cela sera une formalité de s'équiper le jour où ils en auront besoin ou l'auront décidé. Tous ceux-là peuvent justifier l'effort d'une argumentation rationnelle sur les avantages (et les inconvénients) d'une plate-forme ou d'une autre.
Les autres, ce sont ceux aux yeux de qui l'informatique est comme pour vous l'Atlantide: un monde merveilleux, mais à l'accès difficile si l'on n'est pas noyé. Un mythe familier mais qui se dresse devant le néophyte comme un mur de building en verre blindé, qui brille de tous ses néons sans qu'on n'ose en franchir la porte, d'ailleurs où est-elle et y'en a-t'il une? Une réponse qu'on pressent essentielle à une question non posée mais qui se déshabille dans un flou artistique, pour vous traduire ça en multimedia. Profitons-en pour sauvegarder dans un autre paradis ceux qui n'acheteront un ordinateur que pour éviter de ne pas en avoir ou idem, ceux pour qui les horizons informatiques ne dépasseront jamais le Démineur.
dieuX merci, un ordinateur est une chose suffisamment chère pour qu'on se demande un peu quoi en faire avant de passer à la caisse. Vaine précaution pour qui se contente d'idéalistes réponses: tu vas faire des films, rencontrer l'âme sœur sur internet, devenir Bill Gates… C'est un fait, on peut: on peut aussi bien construire une maison de ses mains, tomber sur Steve Jobs dans le métro ou doubler son salaire. Il faut le vouloir, certes, à un point que bien peu d'entre nous le veulent autant. Bref, après le rêve, les cartons déballés, il y aura un nouveau truc dans la maison qui cause moins mais qui est moins difficile d'entretien que le chat, à qui l'on pardonne tout juste de ne servir à rien mais qu'on pardonne parce que justement on ne lui en veut pas. Un truc qui nous mettra au persistant et énervant défi de trouver quoi en faire.
Arrivent alors ceux qui veulent mais qui ne veulent pas, et qui ferraillent dur pour l'antidéprouver. Qui considèrent, à titre d'unique exemple, que la consultation d'un CD Rom est tentante mais incompatible strictement avec l'exercice éthique naturel de la visite de musée dans leur religion politique personnelle. Voilà enfin ceux qui ne sont pas contre le fait de s'équiper, mais qui ont besoin de valoriser par une utilité concrète la valeur d'un investissement quand même significatif. Ou bien même simplement d'une seule bonne raison honnête de coller sur son bureau ce nouveau compagnon familial version Décadence début XXIème.
Bref, mettons que ce soit moi, que je vis très bien sans ordinateur ni occupation qui en demande un jusque là, venant (c'est une simulation) de gagner au loto une somme de grosso modo un iMac G4, qu'est-ce qui me fera choisir de la dépenser comme ça que dans un home cinema à faire déménager les voisins ou un pique-nique en Micronésie ? Une seule vraie bonne raison qui me convainque que je doive faire la place dans ma vie pour un accessoire indispensable au point de justifier sans distinction plaisir et effort de la part d'une personne concernée mais qui ne l'aurait pas su? Si c'était ça ou un scouteur (orthographe pour rendre Noë joyeux)?
Un ordinateur pourquoi pas, mais pourquoi faire ? Vous diriez quoi, vous? Réponses dans le forum, humour autorisé, et je les essaye sur quelques cobayes de mon carnet d'adresse. Je vous communique les résultats dans une semaine. Ça nous occupera, maintenant qu'on a déjà une machine et internet et tout vu tout lu tout su. Ou alors c'est que l'informatique est encore loin de la révolution domestique que l'on prétend dans les magazines. Sacrés journalistes, va!
Illustration originale Fredolini
, le 07.12.2002 à 09:33
J’ai une idée dingue: avec un oridnateur, on peut lire cuk.ch! J’suis sûr que ça peut en débloquer certains!
, le 07.12.2002 à 09:47
Un ordinateur ! Pour quoi faire ?
Mais pour combler un manque, une vie vide et formatée. Pas suffisament stupide pour s’abrutir devant la TV, trop "différent" voire asocial pour vivre dans une réalité finalement superficielle : sortir (ciné grosse prod us), danser (discothèque, soirée seventoone..) draguer (speed dating).
Un passe-temps au sens litérral voila sa vocation pour une société desabusée, de plus en plus matérialiste.
Un refuge au sens imagé. Devant un écran d’ordinateur, on interagit plus que devant sa télé mais l’on est tout de même plongé dedans comme absorbé !
, le 07.12.2002 à 11:17
espoir> excellent, je n’aurais pas dit mieux! Malgré tout, je sens comme une légère pointe d’ironie, me trompé-je?
, le 07.12.2002 à 12:37
Une bonne raison ? Tout simplement parce que comme la télévision, la radio ou le téléphone, l’ordinateur est en train de devenir un objet parfaitement assimilé et intégré dans le foyer, et qu’il est parfaitement possible que ce dernier effectue les mêmes tâches que les premiers ustensiles cités. Et à l’image de ces biens, simples à utiliser, le Mac l’est également : c’est un produit pensé AUTOUR de cette notion de simplicité, tandis qu’un Windows essaiera vainement de masquer la complexité sous-jacente de son concept. Il existe une différence majeure entre faire simple et donner l’impression que c’est simple.
, le 07.12.2002 à 13:15
Monsieur Belette > C’est trop de compliments merci, plus que de l’ironie, ca sent le vécu ;)
, le 07.12.2002 à 14:19
Groumphhh… inutile de raconter, par exemple, que l’on peut — avec un Mac — se connecter du bord d’une route via un modem GPRS au serveur de sa boite. Même si les solutions existent ailleurs (allemagne), les opérateurs français ne jurent que par Windows :-).
Hormis cela, on vit très bien sans TV, sans micro, sans radio, sans presse écrite, sans téléphone portable et même sans musique (!).
Une bonne paire de pompes, un pull bien épais et hop, les yeux au loin et les oreilles grandes ouvertes :-)
, le 07.12.2002 à 18:19
hum … un ordinateur … sa fonction de base est avant tout le traitement de l’information … personnellement … je crois que si je ne m’etait pas engagé dans mes etudes dans l’informatique, je crois que j’aurais revendu mon mac(ou le pc si c’etait un pc) et offert une belle bague a ma copine.
sinon … perso … ca me sert à :
– poster des messages sur le net.
– ecouter de la zike
, le 07.12.2002 à 18:23
oups … désolé g tapper entre trop vite … ca me sert aussi à :
– gagner un peu d’argent
– et a mes etudes.
sinon je crois que je pourrais m’en passé facilement.
perso … un ordi … pour un particulier … c est perdre un peu de son temps je trouve … je n’y trouve pas trop d’interets.
mais bon, cela est vrai que je ne joue pas … regarde tres peu de film … c est comme les dvd de salon … je trouve rien d’interessant la dedans …
ps : je c pas ce qui se passe a coté de chez moi .. j’entends des coups de feu …
, le 07.12.2002 à 20:37
> Écartons les Linuxiens, qui n’arrivent pas à calculer que Mac OS X est non seulement devenu du jour au lendemain la première distribution d’Unix, mais que c’est le portage dont ils n’ont jamais osé rêver.
ça c’est la meilleure !
depuis quand OS X est la première distro d’Unix ?
Et les linuxiens ne diront jamais qu’OS X est le portage dont ils ont rêvé, parce qu’ils ne le pensent pas.
OS X est propriétaire, au même titre que Windows XP.
Et même si on peut lancer un terminal, la plupart des fonctions intéressantes sont bridées ou cachées.
Linus Torvalds a d’ailleurs déclaré qu’il détestait OS X…
Le mac c’est l’inverse de l’OpenSOurce : OS ET hardware propriétaire, rien de libre ou gratuit, le paradis du shareware… Et Mac OS X a sacrifé l’ergonomie pour l’esthétique (support de sa campagne switch.)
Pour répondre à la question de l’article, un ordi ça ne sert à rien. Griller des électrons venant des centrales nucléaires. Si au lieu d’acheter un PC on plantait 10 arbres, on aurait de l’occupation et à bouffer…
Alors si vos amis n’ont pas de PC, foutez-leur la paix !
(chuis en forme ce soir :-)
, le 07.12.2002 à 21:38
K:
Désolé, mias je ne suis pas d’accord avec vous. MacOS X est le UNIX le plus utilisé aujourd’hui, ou au moins le plus vendu puisqu’il n’est pas sûr que tous les possésseurs de nouveaux macs ne l’utilisent.
Ensuite, je trouve que Mac OS X est une très belle interface de UNIX. Toutefois je comprend que la communeauté Linux soit fâchée que Apple fasse payer un système dont ils auraient rêvé, mais ils en auraient rêvé opensource, et c’est là toute la différence.
, le 07.12.2002 à 22:39
J’ai commencé à programmer il y a près de 24 ans à une époque ou il existait des tonnes de systèmes informatiques différents. A cette époque, un ordinateur était une simple boîte mais qui pourtant donnait plus d’attrait à son utilisateur qu’aujourd’hui. Son champ d’action était lui aussi très restreint. Désormais un ordinateur est un concept en soi pour son possesseur, un moyen de montrer que l’on fait parti de la "révolution technologique". On en oublie l’intérêt pour l’image comme je peux le lire encore dans vos précédentes réactions. Pourquoi utiliser un ordinateur ? Mauvaise question ? Qu’est ce vous voulez faire ? Pouvez vous le faire plus facilement et plus économiquement avec un ordinateur ?
C’est peut être ça la question … et la réponse.
, le 08.12.2002 à 04:35
Mais euh K … pourquoi tu prends un pseudo qui commence par la meme lettre que moi … j’ai cru que momolerobot s’adressais a moi …
, le 08.12.2002 à 11:17
Pourquoi un ordinateur ? En fait, l’ordinateur est la quintessence du produit de consommation. Il n’est réellement utile qu’à une minorité. Mais on arrive à faire croire à la majorité qu’elle en a absolument besoin alors que tout ce qu’un ordinateur propose peut très bien être accompli différemment. De plus, c’est un outil surdimensionné qui n’est utilisé par la plupart qu’à un minuscule pourcentage de ses possibilités. Son seul réel intérêt est de concentrer de multiples fonctions là où elles nécessiteraient plusieur machines ou matériel. Et le problème des fabricants d’ordinateurs est qu’il faut que pour chacune de ces multiples tâches qu’on peut demander à ces machines, elles soient parfaites. Une sorte da quadrature du cercle. C’est vrai d’autre part que toutes les ouvertures offertes par l’informatique permettent des possibilités infinies de découvertes, de créativité. Mais combien les explorent réellement ? Combien utilisent complètement les machines surpuissantes qu’on leur suggère d’acheter ?
, le 08.12.2002 à 13:59
Il me semble que comrade ogilvy confonds le silicone avec le silicium.
Ne serait-ce pas plutôt "brouillard de silicium"?
Non pas que ça me déplairait de visiter la Vallée du Silicone, sorte de méga fantasme pour adolescent attardé (ce que je suis sûrement quelque part), mais (je viens de vérifier à nouveau dans mon Harraps), silicon se traduit par silicium. Et silicone par silicone.
Dimanche culturel, donc.
, le 09.12.2002 à 11:13
Merci à StephanB, tu as tout à fait raison. Et bravo à K, qui illustre si bien la phrase que lui-même souligne et à X-Mac, qui explique très bien pourquoi j’ai dit ça !
Mais je n’ai toujours pas de vraie bonne seule raison!
, le 09.12.2002 à 11:32
ComradE, c’est comme si tu demandais : "Pourquoi, faut-il prendre l’avion ?"
Cela ne peut intéresser qu’une personne qui a besoin de se déplacer sur une longue distance dans un premier temps et dans la mesure où un avion puisse l’amener là où elle le souhaite.
Ou bien encore une personne qui est obligée de l’utiliser.