Nous serons demain le 17 mai 2014. Pour beaucoup, une date quelconque. Pour moi, c'est un anniversaire. Le 17 mai 1984 à 19 heures, j'entrais en clinique à Dakar pour tenter de me débarrasser de l'ennemi qui me rongeait depuis de longues années : l'alcool.
C'était il y a trente ans.
Le 17 mai 1984, c'est le jour où j'ai bu ma dernière bouteille de Johnnie Walker, entre 18 heures et 18 heures 45…
Je laisse le soin aux médecins lecteurs de Cuk d'estimer mon taux d'alcoolémie à ce moment précis. Ce que je sais, c'est que je tenais toujours debout et que j'ai pu rejoindre la clinique à pieds, après avoir descendu les quatre-vingt-neuf marches de mon immeuble !
C'était la preuve qu'il était bien temps de mettre un terme à mon amitié de longue date avec mon copain Johnnie Walker… La décision avait été prise l'avant-veille, conséquence heureuse d'une rencontre improbable qui changea ma vie.
Le déclic
Pour moi, ce fut Mimi, la nièce d'une vieille amie à moi qui ne cessait de me dire que celle-ci avait trente (!) cures de désintoxication derrière elle et qu'elle s'en était finalement tirée puisqu'elle ne buvait plus d'alcool depuis cinq ans. Oh ! Le beau cas !
La chance voulut que Mimi était de passage à Dakar et j'ai donc pu la rencontrer dans le but de lui expliquer mon cas, avec pour seul discours de ma part « Je sais qui vous êtes, je sais ce que vous avez fait. Il faut que vous me sortiez de là ».
Elle avait trente-cinq ans, elle était très jolie et ses yeux verts pétillaient de malice.
Elle a très bien joué le coup, en commençant par me raconter en une heure toute sa vie d'alcoolique. C'était évidemment horrible, au-delà de ce que l'on peut imaginer. Ce faisant, elle m'apportait son « Témoignage », au sens où l'entendent les Alcooliques Anonymes (les A.A.).
Ma réaction fut celle qu'attendent les A.A. en de telles circonstances : j'avais devant moi une nana splendide, bien dans sa peau, qui venait de me raconter des horreurs et qui s'en était sortie depuis cinq ans. Alors, pourquoi pas moi ?
C'était le matin du mardi 16 mai 1984. Sur ses conseils, nous avons décidé ensemble d'un protocole qui déboucha sur mon entrée en clinique le lendemain 17 mai à 19h00 pour une cure de désintoxication "classique" de quinze jours.
Nous savions tous les deux que le taux de réussite d'une telle cure ne dépassait pas 20 % à deux ans mais il fallait faire avec puisqu'aucune des autres solutions qu'elle proposait ne pouvait me convenir, pour des tas de raisons, sociales en particulier. Trente ans après, je suis l'exception qui fait mentir les statistiques.
Mon témoignage
J'ai commencé à boire sérieusement dès mes seize ans, sur le chantier de la MIFERMA à Port-Étienne, cette ville de Mauritanie qui se nomme désormais Nouadhibou dont Jean-Christophe Rufin a si bien rendu l'atmosphère dans « Katiba ».
Le Whisky m'a d'abord servi comme inhibiteur du vertige incontrôlable dont je souffrais depuis mon enfance. Dès le casse-croûte de 9 heures du matin, nous le prenions en apéritif avant de passer au Boulaouane qui arrosait le jambon espagnol et le beurre néozélandais.
C'est ainsi que j'ai pu commencer à grimper aux échelles qui donnaient accès aux toitures, en surmontant le vertige qui me rendait l'exercice totalement impossible lorsque j'étais à jeun.
À midi, tous les responsables du chantier se retrouvaient au bar du Club où nous prenions nos repas. La règle était claire et incontournable : à chacun sa tournée. Comme nous étions régulièrement une quinzaine alignés le long du bar, il est facile de comprendre dans quel état nous étions lorsque nous passions à table… Où, déjà, je ne buvais que de l'eau.
Un qui m'a beaucoup aidé à apprendre à boire à cette époque était un Anglais, monteur des moteurs Mirlees de la centrale électrique.
Alors qu'il se faisait servir ses bières systématiquement additionnées d'une dose de Gin, j'avais remarqué qu'il ne s'asseyait jamais au bar. Pourquoi ? Simple : « Lorsque tu bois au bar, si tu es assis tu ne sens pas arriver le trop-plein et tu risques de tomber du tabouret. It's Shocking ! Si tu restes debout, tu sens arriver le verre de trop et tu sors du bar dignement, droit comme un "i" ».
La leçon a porté puisqu'on ne m'a jamais vu assis pour picoler, que ce soit en discothèque, lors de réunions publiques ou de soirées chez des amis.
Progressivement, au fil des années la dose d'alcool que j'étais capable d'ingurgiter sans désordre apparent a augmenté. J'étais devenu le prototype du mec qui "tient l'alcool", bref, un homme fort, pas une mauviette comme certains (!).
Et les ennuis ont commencé. On ne s'endort pas impunément chaque soir en état de coma éthylique. J'ai commencé à souffrir du syndrome de la brosse à dent le matin au réveil, qui provoquait des nausées incoercibles et me faisait régurgiter dans le lavabo mon repas de la veille au soir, absolument intact, non digéré. Ça tombait bien parce que j'avais oublié ce que j'avais mangé la veille. De même que j'avais complètement oublié les insultes éventuelles que j'avais servies à mon entourage ce soir-là.
Puis est arrivé l'œdème des membres inférieurs, qui se manifestait par le syndrome du poisson mort (l'empreinte du pouce reste marquée en creux lorsque vous relâchez la pression après l'avoir appuyé fortement sur une cuisse). Vinrent ensuite l'apparition de Gammas GT dans ma formule sanguine (en mai 1983, j'étais déjà à 63, ce qui m'avait valu une mise en garde sérieuse par le laborantin qui avait fait l'analyse. Je finirai à 262 en mai 1984).
Puis vinrent les troubles de la vision alors que j'étais à jeun (le matin, impossible de déchiffrer le nom des cargos que nous croisions dans la baie de Dakar, alors que nous rejoignions Dakar depuis l'île de Gorée où j'habitais à l'époque.
Le matin dès 08h30, j'étais incapable d'écrire mon nom tant je tremblais. Trois whiskies d'affilée étaient nécessaires pour me remettre les yeux en face des trous. Hélas, ce n'étaient que les trois premiers de la journée :-(
Bref, j'étais devenu une éponge dont on disait dans le monde professionnel « Grujon, c'est un mec génial mais il faut le rencontrer avant 9 heures du matin parce qu'après il est bourré ».
Quinze jours sans alcool, mais après ?
Arrêter de boire est une chose. Se réinsérer normalement dans la vie sociale et rester sobre en est une autre et c'est un vrai combat. C'est là que ma fréquentation des A.A. a été essentielle.
Une des particularités des A.A. est qu'ils ne formulent jamais aucun jugement de valeur sur les consommateurs d'alcool mais cherchent à faire partager leur expérience, basée sur une existence de bientôt quatre-vingt ans.
Les Douze Questions des A.A.
Ces 12 questions, vous seul pouvez y répondre.
1 – Avez-vous déjà résolu d’arrêter de boire pendant une semaine ou deux, sans pouvoir tenir plus que quelques jours?
2 – Aimeriez-vous que les gens se mêlent de leurs affaires concernant votre façon de boire – qu’ils cessent de vous dire quoi faire ?
3 – Avez-vous déjà changé de sorte de boisson dans l’espoir d’éviter de vous enivrer ?
4 – Vous est-il arrivé au cours de la dernière année de devoir prendre un verre le matin pour vous lever ?
5 – Enviez-vous les gens qui peuvent boire sans s’occasionner d’embêtements ?
6 – Avez-vous eu des problèmes reliés à l’alcool au cours de la dernière année ?
7 – Votre façon de boire a-t-elle causé des problèmes à la maison ?
8 – Vous arrive-t-il, lors d’une soirée, d’essayer d’obtenir des consommations supplémentaires parce qu’on ne vous en donne pas suffisamment ?
9 – Vous dites-vous que vous pouvez cesser de boire n’importe quand, même si vous continuez à vous enivrer malgré vous ?
10 – Avez-vous manqué des journées de travail ou d’école à cause de l’alcool ?
11 – Avez-vous des trous de mémoire ?
12 – Avez-vous déjà eu l’impression que la vie serait plus belle si vous ne buviez pas ?
Les A.A. considèrent que si vous avez répondu OUI quatre fois ou plus, vous avez probablement déjà un problème d’alcool ou vous n'allez pas tarder à en avoir un.
J'ai découvert les A.A. et leurs Douze Questions après être sorti de clinique. J'ai constaté a posteriori qu'en ce qui me concernait j'étais capable de répondre OUI à 8 Questions sur 12 ! Curieusement, je n'étais absolument pas concerné par les quatre autres. J'en conclus que chacun a sa façon de vivre ses problèmes avec l'alcool.
Un des aphorismes des A.A. : « L'alcoolisme est une maladie progressive et mortelle »
Le Buveur du Petit Prince sur sa planète
Souvenons-nous du dialogue entre le Petit Prince et le Buveur, sur la planète du Buveur, dans ce très court Chapitre XII de l'ouvrage de Saint-Exupéry :
« La planète suivante était habitée par un buveur. Cette visite fut très courte mais elle plongea le petit prince dans une grande mélancolie :
— Que fais-tu là ? dit-il au buveur, qu'il trouva installé en silence devant une collection de bouteilles vides et une collection de bouteilles pleines.
— Je bois, répondit le buveur, d'un air lugubre.
— Pourquoi bois-tu ? lui demanda le petit prince.
— Pour oublier, répondit le buveur.
— Pour oublier quoi ? s'enquit le petit prince qui déjà le plaignait.
— Pour oublier que j'ai honte, avoua le buveur en baissant la tête.
— Honte de quoi ? s'informa le petit prince qui désirait le secourir.
— Honte de boire ! acheva le buveur qui s'enferma définitivement dans le silence.
Et le petit prince s'en fut, perplexe.
« Les grandes personnes sont décidément très très bizarres », se disait-il en lui-même durant le voyage. »
Une référence cinématographique ?
Le plus beau film jamais réalisé sur l'alcoolisme : Pour l'amour d'une femme
Désolé de proposer le lien vers la version anglaise du Wiki mais c'est celle qui offre la meilleure description du film. Un lien vers la version française est néanmoins disponible sur la page. Les deux lignes du Synopsis en français sont tellement indigentes que je vais tenter de me coller à la traduction de la version anglaise un de ces soirs.
Dans ce film, on retrouve dès les premières séquences tous les détails qui font la vie d'une alcoolique (en l'occurrence, c'est Meg Ryan, époustouflante) : les mensonges, les tics de comportement, les souffrances et l'incompréhension dramatique de ses proches.
La prière de la sérénité des A.A.
Pour terminer, je voudrais vous soumettre la Prière de la Sérénité. Au format carte de visite, elle est dans mon portefeuille depuis trente ans et ne me quitte jamais. Son origine est obscure, même si on l'attribue généralement à l'empereur Marc Aurèle. C'est en tout cas un guide de vie exemplaire, que vous buviez ou pas.
Cet article, c'est un bout de ma vie. Je le dédie à Maximilien Sagna, mon "Diola préféré" qui me tanne depuis plus de quinze ans pour que je l'écrive, avec l'espoir qu'il puisse servir à ceux ou celles qui se sentiraient un tant soit peu concernés.
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Marc, l'Africain
, le 16.05.2014 à 01:12
Excellente histoire dont je reconnais des passages. Malgré le fait que j’aie une bonne descente, je ne me suis jamais trop posé de question vis à vis de ma dépendance car je peux arrêter assez facilement de boire 2 à 4 semaines… D’ailleurs, après des grosses soirées, je fais un break quelques jours et naturellement.
Comme disait un copain œnologue, j’aime trop boire pour devoir arrêter un jour.
Ceci dit, je vois très bien le film dont tu parles. Je suis sorti avec une alcoolique et ça ressemblait bien au film… J’ai rien vu pendant des mois. Les soirées géniales se sont succédées et les soirées marrantes ont laissé place au soirées bizarres pour finir sur des soirées carrément flippantes. L’histoire c’est mal terminée et c’est la seule fois de ma vie où j’ai failli frapper une fille…
Je pense qu’il y a des prédispositions et par chance, je n’y suis pas sensible. Aujourd’hui, je bois rarement seul mais adore partager un verre ou une bouteille avec des copains/amis et je ne pense pas finir alcoolique car si j’étais prédisposé à le devenir, ça serait déjà arrivé. Bon, parfois, j’abuse un peu mais ayant l’alcool joyeux, mon entourage n’a jamais eu à pâtir de mon état.
Dans tous les cas, bravo pour cet arrêt! Mike Jaeger et d’autres ont souvent dit que l’alcool était la pire drogue à arrêter car omniprésente. D’ailleurs, les seules fois où j’ai bu de l’alcool le matin, c’est dans le cadre de mon boulot!!! Signature de contrat ou apéro de départ, toutes les excuses sont bonnes mais suite à une grosse fête, j’en suis incapable de reboire le lendemain… J’ai de la chance.
T
, le 16.05.2014 à 03:36
Marc, merci pour ce témoignage, ton honnêteté et ton courage. L’alcoolisme est une maladie incroyablement complexe, très difficile à vivre autant pour la personne alcoolique que pour son entourage… et une maladie incroyablement répandue ! Récemment lors d’un déménagement, j’étais sidéré de voir un jeune de 25 ans arriver en retard le matin, et il empestait déjà l’alcool à 11h… Dur.
Une personne très proche de mon entourage a été très durement touchée par ce fléau. Elle s’en est enfin remise, mais après un nombre incalculable de cures (j’ai arrêté de compter après huit, je crois).
Et oui, l’action des associations comme les AA est indispensable ! Ce proche a trouvé de l’aide auprès de l’association Al-Anon, et ça a aidé aussi énormément sa famille (ou plutôt l’inverse : une autre personne a trouvé de l’aide auprès d’Al-Anon, ce qui a permis ensuite d’aider la personne alcoolique…).
En France, on aimerait quand même que le baclofène soit plus largement autorisé… Ce médicament n’est sûrement pas la panacée, mais il semble donner des résultats surprenants. Une piste encourageante…
, le 16.05.2014 à 06:59
Un jour, un copain m’a dit « à 15 ans, je croyais qu’on avait des couilles si on savait boire; à 30 ans, j’arrive à la conclusion qu’il en faut bien davantage pour arrêter ».
, le 16.05.2014 à 09:51
Pour moi, ces moments de joie ont longtemps posé le problème de la tentation… Que ce soit dans le BTP ou chez les mineurs des Phosphates de Taïba, un beau contrat, une réussite sur un chantier compliqué, ça se fête au bar du Club ou au bistrot du coin. À chaque fois j’avais la trouille en offrant le champagne alors que je me contentais d’un verre de Badoit !
Pourtant, je n’ai jamais failli. Pourquoi ? Parce je suis convaincu que les A.A. ont raison quand ils affirment que lorsqu’un organisme a atteint un certain degré d’imprégnation alcoolique, il est programmé à vie et attend patiemment sa dose. Comme j’ai toujours gardé en mémoire l’état dans lequel j’étais « avant », je n’ai jamais essayé, même pas pour voir…
, le 16.05.2014 à 10:22
C’est indéniable, dans la mesure où la médecine « officielle » est totalement désarmée devant l’alcoolisme. J’ai l’habitude de dire qu’on ne soigne pas l’alcoolisme comme une jambe cassée.
Je crois avoir compris pourquoi la « Thérapie de Groupe » développée par les A.A. donne de si bons résultats. C’est parce que l’alcoolisme est une maladie « sociétale », au même titre que le tabagisme : au début, on boit ou on fume pour faire comme les autres. Avec le temps et l’addiction constatée, ce n’est pas une pilule qui va régler le problème mais bien l’influence d’un groupe d’hommes et de femmes qui savent de quoi ils parlent, sont la preuve qu’on peut s’en sortir et proposent des « trucs et astuces » simples pour entamer une rémission.
Une fois de plus, il n’y a de richesse que dans l’Homme, seul ou assisté d’un groupe d’influence qui partage les mêmes valeurs.
, le 16.05.2014 à 10:30
Merci M.G. pour ce témoignage.
J’ai lu en son temps un livre qui m’a marqué, celui du fameux père Aimé Duval, « L’enfant qui jouait avec la Lune », où il raconte sa descente dans l’enfer de l’alcoolisme et la rédemption qui s’est ensuivie. Il ne me reste que quelques souvenirs épars de cette lecture qui date d’une trentaine d’années. Étant « guéri », il se posait la question du sevrage. Après combien de temps de liberté pouvait-il se permettre de prendre une bière ? Sa réponse était simple : « Jamais ». Il ne buvait plus mais il ne s’est jamais considéré comme un non-alcoolique. Sa formule était simple, et elle est au présent :
« Je suis alcoolique, donc… je ne bois plus une seule goutte d’alcool ! »
Je n’ai personnellement jamais eu de problèmes d’alcool. J’aime bien le bon whisky, j’en ai une quinzaine de bonnes bouteilles dans ma collection. J’habite même le secteur où se trouve la distillerie de l’une des bonnes marques de Whisky japonais, le Nikka. Je n’en savoure un verre que lors de grandes occasions uniquement si je peux en partager la joie en amicale compagnie ; et de toute manière, jamais lorsque je suis seul.
Mais j’ai eu à me battre contre le tabac. Les conséquences pour la vie sociale sont moins problématiques que l’alcool, mais il me semble que la dépendance est comparable. J’ai donc arrêté de fumer deux fois. La première fois, je suis resté libre pendant huit ans, et croyant être sevré, j’ai repris une cigarette juste comme ça. Grave erreur, je m’y suis remis illico et ce pendant encore trois ans. J’ai de nouveau arrêté et voilà onze ans que j’ai retrouvé ma liberté. J’ai fait mienne la formule de Duval : « Je suis fumeur, donc je ne fume plus une seule cigarette ». J’ai fait la double expérience de la justesse de ce propos.
Pour l’anécdote, j’accompagne un groupe analogue aux AA au Japon. Un certain nombre de gueules cassées par la vie partagent en toute liberté. Mais ils ne manquent pas d’humour : pour Noël ou à d’autres occasions festives, ils m’offrent qui des chaussettes, qui un gâteau, qui du dentifrice (j’ai toujours été étonné par les cadeaux japonais…), mais toujours au nom du groupe une bonne bouteille de vin français qu’ils sont heureux de ne pas partager avec moi !
, le 16.05.2014 à 10:58
Merci, Madame Poppins. La phrase est jolie et pourrait inspirer ces jeunes dont on apprend que leur jeu favori est désormais de se saouler le plus vite possible devant les copains !
Souvenir de mon neveu à qui je conseillais de faire attention à l’alcool et de ne pas fumer (il devait avoir treize ans) : « Mais Tonton, c’est toi qui me dis ça ? Toi qui arrives à la maison avec trois bouteilles de whisky sous le bras et fume trois paquets de clopes par jour ? »
Ma réponse, très ferme : « Ben oui, si je te dis ça, c’est parce que ça t’éviteras de te retrouver à mon âge en te demandant comment arrêter ces c… ».
Aujourd’hui, il est un papa heureux, excellent connaisseur en bons vins qu’il partage avec sa femme et ses invités autour de plats délicieux qu’il aime cuisiner lui-même. Il n’oublie jamais ma Badoit lorsqu’il m’invite lors de mes séjours à Paris ;-)
, le 16.05.2014 à 11:27
Ces témoignages et récits montrent bien le problème de l’alcool et autres drogues qu’on peut résumer en deux étapes: arrêter puis tenir. Parce que si on ne tombe pas tous les jours sur de la cocaine, de la meth ou je ne sais quoi, pour l’alcool, c’est nettement plus compliqué.
Difficile d’aller manger, écouter un concert, faire une sortie entre potes dans un bar, etc. sans avoir à côté de soi quelqu’un qui boit une boisson contenant de l’éthanol. Difficile aussi de ne pas voir l’effet euphorisant, desinhibant, etc. et de ne pas être dans le même mood.
Bref, félicitations pour avoir arrêté mais surtout, pour tenir et ne pas te laissé tenter.
Et pour le tabac, tu en es où? ;-)
T
, le 16.05.2014 à 12:38
Merci Marc pour ce témoignage. Beau partage.
J’hésite toujours à partager mon expérience des addictions et m’interroge déjà sur la manière dont j’aborderai la question avec mes enfants si un jour …
Je suis malheureusement un très mauvais « individu » d’un point de vue statistique, car un exemple à ne pas suivre du tout.
Je suis passé par tous les produits illicites du catalogue et les ai tous arrêté quand ils ne m’amusaient plus, sans ressentir de manque. J’aime le goût d’un bon vin tannique et charpenté, d’une bière affinée, des purs malts insulaires et du rhum des caraïbes, mais déteste la sensation d’ivresse alcoolique ; sauf très rares exceptions, je passe à l’eau dès que j’en ressens les prémices. J’ai fumé pendant 20 ans et ai arrêté un matin, sans préavis, sauf erreur il y a 12 ans. Je n’ai jamais retouché une clope (ce qui a le don d’irriter Mme Poppins … mon côté yaka ;-)).
Bref, ne faites pas comme moi.
, le 16.05.2014 à 12:44
Merci pour le témoignage. C’est émouvant…
, le 16.05.2014 à 13:09
Ma compagne, avec qui j’étais pendant 2 ans et demi (après mon divorce) et qui m’a quitté il y a 3 semaines, m’a dit un jour qu’elle aimerait arriver et me trouver saoul. Son ex-mari était un bon fêtard, mais l’an dernier était le summum car, ses enfants qui revenaient à la fin du week-end, nous rapportait qu’il ne se levait que pour attraper une autre bouteille de Vodtka. Ca inquiétait énormément mon ex-compagne qui d’ailleurs ne lui laissait plus les enfants. Vous imaginez ma surprise quand elle m’a dit ça (qu’elle voulait que je me lâche et me soûle).
J’adore le vin, la bière, les eux de vie etc. mais je me limite toujours. Elle me reproche de ne pas me laisser aller, de me soucier de l’image que je donne, (et même d’être trop gentil).
Pourtant, les gens ne me fuient pas dans les soirées, au contraire, et je déconne bien. Ne m’imaginez pas prostré dans mon coin.
Bref, tout ça pour dire que le coté « bad-boy » plait. Et que si on peut souffrir d’avoir bu, on peut aussi souffrir (dans une bien moindre mesure certes) de ne pas avoir bu.
L’alcool et la clope pour appartenir au groupe …
En tout cas, content que tu ailles bien M.G. .
, le 16.05.2014 à 13:25
Merci de ce témoignage sur le père Aimé Duval et votre rapport personnel avec le tabac, qui prouvent bien qu’une addiction ne peut se soigner que par un « Stop! » total et définitif…
Aujourd’hui, après trente années de rémission alcoolique, il m’arrive régulièrement de participer à des réunions « fermées » de Groupes A.A. (pas ici, au Sénégal, puisqu’il n’y en a plus). Je me présente toujours suivant la règle des A.A. : « Bonjour, je m’appelle Marc, je suis alcoolique ».
Curieusement, j’ai conservé sur mon Mac depuis 1988, dans l’excellent « Remember? » de Dave Warker l’alerte récurrente suivante : ‘Chaque lundi – 20h00, Réunion A.A.’.
Le Groupe A.A. de Dakar était géré en pratique (local mis à disposition, service téléphonique) par le service social de l’ambassade des U.S.A. dont le numéro de téléphone figurait dans l’annuaire international des A.A. à New York. C’était une ligne directe où tout appel au secours était pris H24/7, en français ou en anglais, au choix. L’opératrice renvoyait l’appelant(e) vers le numéro de téléphone personnel d’un membre du Groupe A.A. de Dakar dont elle savait qu’il s’exprimait en français ou en anglais.
Dieu que ces appels étaient stressants ! La règle est absolue : de jour comme de nuit, ne jamais laisser tomber un appel au secours.
Comme il est toujours dangereux pour soi-même (et peu efficace) d’aller seul à une telle rencontre, on appelait un autre membre du Groupe A.A. pour s’y rendre à deux. En dix ans, je n’ai jamais subi de refus ni d’excuse de la part de ceux que j’ai appelés pour m’assister, parfois largement après minuit. En un quart d’heure nous étions au lieu de rendez-vous et restions le plus souvent jusqu’au lever du jour auprès de notre frère (ou sœur) en détresse. C’est aussi ça, les A.A..
Cela dit, comme j’adore faire la cuisine et partager mes plats préférés, je reçois toujours mes commensaux avec de bonnes bouteilles, me réservant la Badoit.
Et oui, je me régale d’un bon coq au vin ou d’un Bœuf Bourguignon préparé dans les règles ;-)
, le 16.05.2014 à 13:40
Là, j’ai honte et je ne suis un exemple pour personne :-(
Malgré les quatre pontages coronariens que j’ai subis avec succès en 2005, malgré la revascularisation de ma jambe droite en 2009 et 2010 (oui, ils s’y sont repris à deux fois) après une artérite, je fume toujours autant. En fait, mon rapport avec le tabac est très spécial. Il semblerait que je sois un cas à part, ce qui ne m’empêche pas d’admettre que ce soit une c… de fumer autant.
Sache seulement qu’à 68 ans je nage encore plusieurs dizaines de mètres en apnée (même si les cardios ont voulu m’interdire ce genre d’exercice). J’en suis toujours au fantasme du « Grand Bleu » et de toute façon, je ne nage bien que sous l’eau.
, le 16.05.2014 à 14:09
Merci pour avoir partagé ton expérience !
Moi qui n’ai jamais fumé quoi que ce soit et qui doit boire au maximum un verre d’alcool… par an (parfois j’ai bu le verre de champagne du nouvel an), j’ai toujours trouvé une forte motivation supplémentaire dans ce genre de confessions pour continuer ainsi.
Ça paraît cynique et peut-être égoïste de l’énoncer comme ça, mais oui je suis content de voir à quoi j’ai échappé. Moi-même, j’ai tout simplement été dégoûté à vie par l’exposé à l’école des problèmes de santé auxquels sont sujets les tabagiques et alcooliques. Merci à elle, l’école, encore une fois.
Et pourtant ce n’est pas simple du tout de ne pas boire d’alcool : la pression sociétale pour « s’y mettre » est énorme, constante et quotidienne, et je crois la sentir aussi bien que les alcooliques repentis : « mais enfin, un verre de vin ça ne fait pas de mal… », « c’est reconnu, c’est bon pour la santé…», « tu te fais mal voir, là », et ainsi de suite.
Oui mais, voilà, si je commence où m’arrêterai-je ?
Tous ceux qui en souffrent ont commencé aussi. Je préfère ne prendre aucun risque… et je me fais ainsi mal voir. Moins bien même que l’alcoolique repenti car lui a une excuse. Aux yeux de mes contemporains je n’en ai aucune, et ma simple présence à une agape est un emmerdement.
Si seulement cette façon de voir pouvait changer…
, le 16.05.2014 à 14:13
Oh mais que ce soit clair: loin de moi l’idée de porter un quelconque jugement que ce soi sur toi ou tes dépendances! Ma question était purement motivée par de la curiosité car je voulais savoir si ton esprit avait réussi à dominer ces deux « emprises ».
Je pense que c’est aussi pour ça que je n’ai pas essayé un certain nombre de chose qu’on m’a proposé ici et là… je ne suis pas certain d’avoir un esprit assez fort ou un « yaka » suffisamment inné à la Diego pour garder le contrôle. En fait, la simple idée de me sentir dépendant d’un truc me stress au plus haut point…. j’aime trop le « contrôle ».
T
, le 16.05.2014 à 15:12
Je me demandais si cette pression était la même hors de France… ?
, le 16.05.2014 à 15:23
Elle est la même en Belgique, en tout cas !
, le 16.05.2014 à 15:23
Pour te répondre sur la situation dans le canton de Vaud, je citerai le directeur d’un service de l’Etat lorsque je tentais de lui faire exclure par voie de directive interne toute consommation d’alcool du lieu de travail pour mon département : « Je ne me tirerai pas une balle dans le pied, l’apéro, c’est culturel et social chez nous ». Un tiers de mes collaborateurs étaient chauffeurs poids lourd ou machinistes …
, le 16.05.2014 à 15:30
Au-delà d’avoir une prédisposition à la dépendance, tout est dans la dose et la fréquence. Je pense que boire des coups une à deux fois par semaine avec des potes et se mettre une mine une fois par mois pour une raison à la noix, c’est sympa et pas trop grave (aie aie aie je vais me faire ramasser par les spécialistes).
Maintenant, si tu te lèves le matin et que tu ressens le besoin (même pas envie) de te mettre une mine pour te sentir mieux… je pense que tu as dépassé le côté ludique de la chose et que tu ne contrôles plus rien mais que c’est ta dépendance qui te contrôle.
Par exemple, ce soir c’est bonne bouffe suivie d’une dégustation de vieux rhums dans une réserve de 50 bouteilles… je sais déjà qu’à moins d’un évènement extraordinaire, je vais sélectionner 3 à 4 bouteilles dont je ne boirai que 2cl à 4cl de chaque sur une ou deux heures et ça s’arrêtera là. Je ne serai donc pas soul mais apprécierai pleinement ce voyage entre Cuba et le Venezuela… et demain, quelques heures de sport sentiront peut être un peu le sucre de canne;-)
Pour avoir travaillé et vécu dans quelques pays de l’OCDE, je dirais oui. Maintenant, dans des pays du Moyen Orient par exemple où j’ai quelques potes qui bossent… si à la surface y a rien, dans les soirées privées et autres, il semblerait que ce soit pire parce que comme les gens n’ont pas forcément l’habitude de boire, les gens s’imbibent plus que de raison. Il faut probablement aussi mettre ça sur le compte de ces soirées la bravade de l’interdit…
T
, le 16.05.2014 à 16:11
Elle n’est pas meilleure, et le laxisme est parfois bien pire dans certains pays. Ex : en Angleterre, j’étais choqué de voir des gamines même pas majeures se torcher à la bière en pleine rue les vendredis soir. C’était parfois hallucinant.
Maintenant, l’exemple de Diego sur le canton de Vaud est symptomatique du problème sociétal de l’alcool. Le père d’une de mes ex travaillait à EDF, avait sombré dans l’alcoolisme, et ça a été dur pour s’en sortir… mais il s’en est sorti. Il s’est ensuite battu pour mettre en place une cellule anti-alcoolisme au sein d’EDF, et ça a été un vrai combat… dont une de ses plus grandes victoires a été de pouvoir assurer la présence de boissons non-alcoolisées lors des soirées/fêtes au sein d’EDF.
On en est là…
, le 16.05.2014 à 17:14
Félicitations à toi !! C’est très courageux de témoigner à propos de cette expérience qui est souvent tabou !!
Pour compléter ce que disait guillaumegete:
Pour ce qui est du Baclofène en France (qui est, je pense, une véritable solution pour certaines personnes intoxiquée depuis longtemps), il vient d’obtenir une RTU (= Recommandation Temporaire d’Utilisation) en début d’année, et il va très probablement obtenir une AMM (= Autorisation de Mise sur le Marché) dans les prochains mois pour le traitement de l’éthylisme chronique.
C’est donc sur une bonne voie donc !!
Les 2 raisons principales de ce retard de mise sur le marché (à mes yeux) sont les suivantes:
1) La posologie utilisée pour lutter contre le craving (≈ envie de consommer qui augmente logiquement plus on s’éloigne de la dernière prise) dans l’alcoolo-dépendance peut être jusqu’à 10 fois supérieure à la posologie utilisée dans le traitement des douleurs neuropathiques (quasi seule indication du baclofène depuis 1975, dans le traitement de la sclérose en plaque). Donc les autorités de santé n’ont pas voulu aller trop vite et ceci est respectable à mon sens !!
2) Le baclofène est une molécule qui est tombée dans le domaine publique donc généricable et donc pas intéressante financièrement pour les labos pharmaceutiques qui doivent être en train de faire des mille et des cents pour inventer une nouvelle molécule brevetable !
Truc
, le 16.05.2014 à 20:54
Courageux d’en parler, Marc… et surtout d’avoir arrêté!
Parmi mes amis de mon âge, quelques uns ont disparus tués par l’alcool et le tabac. J’ai arrêté le tabac il y a 15 ans, averti par un cancer qui a été vaincu. Quant à l’alcool, je n’y ai jamais touché, je savais que je ne pourrais pas maîtriser. J’en suis heureux aujourd’hui.
, le 16.05.2014 à 23:09
Tu as tout compris et non, je ne pense pas que les spécialistes te ramasseront.
La cuite du samedi soir, même si elle est spectaculaire, n’est pas un signe de dépendance à l’alcool (j’allais même dire, au contraire).
En Afrique, l’alcoolisme féminin des expatriés commence souvent par ce que l’on nomme l’alcoolisme mondain. À chaque soir son cocktail où il est bon d’être vu. Un soir, pas de cocktail au programme et soudain apparaît le besoin impératif de se servir un verre à la maison. La dépendance, aussi minime soit-elle, s’est installée. Avec le temps, elle ne fera qu’empirer.
, le 17.05.2014 à 00:29
Remarquable est le mot qui me vient spontanément. Je suis impressionné car je devine la difficulté de ces situations.
J’espère que cet anniversaire bétonne la résolution.
Félicitationsss!
, le 17.05.2014 à 00:57
Je n’aurais pas mieux dit !
Après avoir arrêté de boire, je me suis créé des haines féroces de certains compagnons de beuverie, les pires étant évidemment les patrons de bistrot dont la recette avait diminué et qui m’en voulaient d’avoir réussi là où ils avaient échoué.
Aujourd’hui, je m’exclus de moi-même de la fréquentation de certains cercles où je sais que je dérange par mon abstinence. Pourquoi provoquer ces pauvres diables qui voient en moi le reflet de leur propre échec ?
En revanche, depuis quinze ans je participe tous les samedis au déjeuner de « l’Abreuvoir », une association originale dont le seul nom donne une idée de l’intérêt des membres pour les boissons fortes (alors que sa raison d’exister n’a rien à voir avec la bouteille).
Le repas se déroule dans un des grands hôtels de Dakar. Les convives sont regroupés par tables de huit.
Lors d’un de ces repas il y a quelques années, j’ai vécu une aventure amusante. Un de nos amis Sénégalais invité se proposait de servir le vin qui nous était offert ce jour-là. Lorsqu’il arriva à mon verre, avant que je n’aie eu le temps de dire quoi que ce soit, un des convives l’arrêta en lui disant « Non ! Marc ne boit pas d’alcool. En fait il y a longtemps qu’il a consommé son quota ». La remarque fit sourire ceux qui étaient au courant. Pourtant, la question que j’appréhendais arriva « Pourquoi ? C’est une question de religion ? ». À une table où plus de la moitié des amis étaient musulmans et franc-buveurs, que répondre ? Je m’en sortis avec une pirouette qui détendit définitivement l’atmosphère « Oui, en effet… Je suis bouddhiste Zen ».
Pour répondre à la question de Karim, je pense que l’alcool n’a pas de frontière et que l’incitation à la picole est planétaire.
, le 17.05.2014 à 18:25
Trente ans?! Ça se fête!
, le 17.05.2014 à 19:21
Témoignage prenant d’autant plus que j’aurais pu devenir alcolo dès le moment ou ma maman a perdu ses eaux (;D
, le 17.05.2014 à 21:34
En effet ! Déjeuner à quatre, de ceux qui ont connu « Avant » et « Après ».
À tout seigneur tout honneur, le premier, avec lequel j’ai partagé les bancs de la Terminale Maths en 1962 au Lycée Blaise Diagne à Dakar. Notre complicité perdure depuis cinquante-deux ans ;-)
Le deuxième fonda en 1969 le premier News Magasine en français d’Afrique de l’Ouest. Respect !
Le troisième, ancien Commandant de Bord d’Air Afrique, figure de la Compagnie.
Un très joli côtes-du-rhône a circulé. Il avait un nez parfait. Ma Badoit était d’une très bonne cuvée ;-)
Le café de Caplan conclut ce repas en beauté. Merci !
—
Marc, l’Africain
, le 18.05.2014 à 04:40
Bravo et merci pour ce récit émouvant, et captivant !
Il fait remonter le souvenir de mes grands parents membres des bons templiers (iogt), qui distribuaient du jus de pommes sur les aires d’autoroute de la région. Souvenir d’enfance, dont le sens m’échappait alors. Selon ce qu’on m’a raconté, c’est un arrière grand-père alcoolique violent et absent qui a servi de moteur à cette activité.
Pour la petite histoire, ils ont cessé au milieu des années 90, après avoir été durement pris à partie par des passants qui les pensaient membres de l’ordre du temple solaire (souvenez-vous, 20 ans déjà…).
J’ai revu l’ancien logo des iogt la semaine dernière sur une maison à Francfort: un logo inspiré de la pan-am: un globe terrestre barré du nom.
Etonnant de faire remonter deux fois en une semaine des souvenirs enfouis aussi loin !
Luc
, le 18.05.2014 à 09:23
Quelle tristesse !
Décidément, ce Luc Jouret et son OTS auront fait bien du mal à la Tradition Templière ! La Presse de l’époque n’a rien arrangé…
L’arrêt forcé de l’action sociale originale et bénéfique de vos grands parents en est un exemple désolant.
, le 18.05.2014 à 11:29
Une question que je n’espère pas dérangeante M.G., sinon désolé : Tu ne bois plus une goutte, même un seul verre de bon vin. Mais tu as peur de boire jusqu’à l’ivresse dans l’instant même, ou de t’y remettre tous les jours suivants ?
, le 18.05.2014 à 15:05
Aucune question sur l’alcool ne peut me déranger si ma réponse peut servir à quelqu’un(e) :-)
Je n’ai jamais absorbé volontairement une seule goutte d’alcool depuis trente ans, sous quelque forme que ce soit.
Il m’est pourtant arrivé accidentellement d’en avaler à travers un cocktail de jus de fruits censé être sans alcool mais qu’un esprit malin avait complété avec une dose de Gin ou de Vodka. Je le détectais immédiatement et je recrachais la gorgée que j’avais dans la bouche. Gare à celui qui l’avait fait exprès et qui ne s’en cachait pas ! (oui, ce genre de c… existe).
C’est plus délicat pour les aliments qui me sont servis lors de réceptions officielles ou chez des amis. Là, je refuse de toucher à tout plat annoncé comme flambé avec un alcool quelconque.
Pourtant, je sais faire d’excellentes bananes flambées au rhum brun dont je me régale et que les gosses adorent en hiver avant de partir à l’école. Elles sont cuites jusqu’à disparition de toute trace d’alcool. Je fais tomber ensuite le sirop « à glace » dans la poêle avant de servir.
Non, je n’ai peur de rien. Simplement, parce que je crois à l’expérience des A.A., certaines de leurs remarques restent gravées dans ma mémoire.
Je reviens à celle que je citais dans un commentaire précédent : « Lorsqu’un organisme a atteint un certain degré d’imprégnation alcoolique, il est programmé à vie. »
Il n’y a donc pas de limite dans le temps et les 30 ans que je fêtais hier ne sont pas un rempart définitif.
J’ai le souvenir d’un reportage télévisé sur l’alcool et ses problèmes que la Chaîne Nationale sénégalaise a diffusé et rediffusé pendant plusieurs mois à la fin des années soixante-dix. C’était dans le cadre d’une émission d’Antenne 2 sur la santé, très connue à l’époque mais dont j’ai oublié le titre.
On y voyait un patient d’une cinquantaine d’années allongé sur un lit d’hôpital, alimenté par des perfusions multiples.
Il a insisté pour témoigner face à la caméra et répondre à toutes les questions de la journaliste.
Il était là parce qu’il avait déclenché une cirrhose alcoolique.
Il n’avait pas bu d’alcool pendant 25 ans, après avoir arrêté parce qu’il avait pris conscience de son état à l’époque.
Jusqu’au soir où, lors d’une fête familiale on lui a servi le discours maintes fois entendu : « Ça fait vingt cinq ans que tu ne bois pas ! Une petite coupe de champagne ne peut pas te faire de mal ». Et il a cédé…
Lorsque la journaliste lui a demandé « Mais c’était quand ? », il lui a répondu, les larmes aux yeux « C’était il y a six mois ».
Désolé d’avoir été un peu long sur ce coup mais je pense que c’était nécessaire pour répondre le mieux possible à ta question.
, le 18.05.2014 à 16:36
Et bennnnn :-( . Donc si j’ai bien compris, ce n’est pas tant le risque de rechute le problème. C’est un peu comme si tu y étais devenu allergique et une petite dose pourrait déclencher des problèmes de santé.
Je ne voyais pas ça comme ça. Je m’imaginais que le problème était la tentation.
Même si c’était ça, c’est déjà con de re-servir de l’alcool à une personne qui lutte pour ne pas en reprendre, mais là c’est carrément donner le produit qu’il ne faut pas à un allergique. A leur décharge, peut-être sont ils ignorants de ce risque comme je l’étais jusqu’à il y a 5 minutes.
, le 18.05.2014 à 20:55
Allergique ? Mais c’est exactement ça !
La définition que donnent souvent les A.A. de l’alcoolisme : « Être alcoolique, c’est être allergique à l’alcool ».
De prime abord, ce n’est pas toujours évident à comprendre. Pourtant, tu viens de l’écrire de manière lumineuse ;-)
C’est pour cela que les A.A. n’emploient jamais le mot de guérison. D’où la phrase rituelle prononcée par celui qui prend la parole lors d’une réunion A.A. : « Bonjour, je m’appelle Marc. Je suis alcoolique ».
Il ne viendrait à personne l’idée d’administrer volontairement à quelqu’un une substance à laquelle il est déclaré allergique (Aspirine, Pénicilline et autres), au risque de le tuer sans délai. C’est le fameux choc anaphylactique qui peut survenir accidentellement en milieu hospitalier par méconnaissance des antécédents du patient. C’est une des hantises des soignants aux Urgences.
Ce qui différencie l’alcool, c’est que le « patient » allergique à l’alcool ne mourra pas tout de suite. La « Rechute » va immédiatement relancer le processus qui avait mis de longues années (20, 30) à s’installer avant la première rémission. Six mois est l’ordre de grandeur habituellement constaté pour se retrouver dans le même état qu’à la fin de la première période.
La fin la plus courante : une cirrhose irréversible dont on meurt littéralement « saigné » par des hémorragies gastro-intestinales.
J’ai vécu l’agonie d’un proche qui a duré six mois, pendant lesquels il a reçu 48 transfusions de sang. Il savait qu’elles ne servaient à rien du fait du processus cirrhotique final qui était engagé. Il avait honte de ce qu’il considérait comme le gaspillage d’une ressource rare et les recevait vers sa fin en pleurant.
Nous avions le même groupe sanguin. À la demande du Médecin-Colonel qui dirigeait le service, j’ai souvent donné mon sang, le matin à l’aube lorsqu’il y avait pénurie de A+ à la Banque de Sang de l’hôpital.
Il est mort devant moi à l’aube du 6 décembre 1981. J’ai continué à boire pendant trois ans avant le fameux déclic qui m’a sauvé…
, le 19.05.2014 à 10:11
Toutes mes félicitations Marc.
Je constate en effet que nous ne sommes pas tous égaux face à l’alcool et aux dépendances en général. Personnellement, j’apprécie le vin et tout particulièrement la bière (dommage qu’il n’y a pas de bonne bière sans alcool d’ailleurs), mais pas les alcools forts. Néanmoins, je n’apprécie pas la sensation d’hébriété et mon corps me fait payer très cher les excès. Une cuite et je ne peux plus boire d’alcool pendant des jours sans qu’une sensation de régurgitation se fasse immédiatement sentir. Idem pour les autres substances « toxiques » pour le corps. Résultat des courses: très peu d’alcool, pas de cigarette ni autres choses. J’estime avoir beaucoup de chance.
, le 19.05.2014 à 16:39
Eh ben, bravo.
Je n’imaginais pas, pour ma part, que la dépendance à l’alcool pouvait être aussi rude.
Mon expérience est un peu curieuse de ce point de vue. J’ai commencé à fumer à 13 ans, et à boire de façon récurrente (« comme tout le mode », mais régulièrement), à partir de 16 ans. Je me soucviens comme si c’était hier de quelques expériences alcooliques sérieuses, qui ont sans doute été, avec le recul, les différentes alertes qui m’ont poussées à tout arrêter , sur un pari pour la cigarette, et sur un coup de tête pour l’alcool, dans ma 18e année.
Pour l’alcool, ce fut simple : un soir, alors que je me prépare à aller à une soirée bien arrosée, je trouve que c’est trop,,et que cette « convivalité » de l’alcool » est un peu fausse. Et je décide de ne pas boire ce soir là. Et bien croyez-moi ou non, j’ai été en butte à une incroyable pression de mes potes pour boire avec eux. Au point que j’ai dû en rembarrer durement. Et j’ai de idée de ne plus boîte, jusqu’à nouvel ordre. Ça a duré plus de 10 ans, pendant lesquels je n’ai plus touché une goutte d’alcool. Je ne trempe mes lèvres dans un verre de champagne qu’à certaines grandes occasions, et ça ne va jamais au-delà de la « larme », que la plupart du temps je n’arrive pas à finir.
Par chance, une chose que je déteste par dessus tout pour moi-même, c’est l’addiction. C’est ce qui je crois m’a sauvé d’un alcoolisme « social » dans lequel je serais sans doute tombé, et m’a aussi aidé à sortir du tabagisme, parce que je détestais l’état de manque dans lequel il pouvait me mettre.
Ça a été beaucoup plus long, et je m’y suis repris à de très nombreuses reprises (parce que j’étais allé beaucoup plus loin, aussi). Mais j’ai réussi à arrêter et je me considère comme non fumeur – la fumée m’indispose, et je la repère à plusieurs dizaines de mètres.
Mais ce qui m’étonne le plus c’est que je peux reprendre une cigarette quand je veux, fumer une ou deux taffes (en fait, je ne peux pas plus), et ne plus y revenir. Ça m’est arrivé à deux ou trois reprises, souvent quand sont représentés des moments très évocateurs (les films de Cassavetes, par exemple, où l’on fume à n’en lus pouvoir). Mais à la 2ème bouffée, c’est l’écœurement, au point que je me demande comment j’ai pu réessayer. À croire que je n’ai jamais été véritablement accro, au sens médical du terme? Je me demande, puisque j’ai toujours lu que les anciens alcooliques/fumeurs/drogués ne touchaient jamais à leur ancienne drogue.
, le 20.05.2014 à 08:56
Merci pour le témoignage Marc.
Mon petit témoignage : mon père (que j’ai très peu connu puisque j’avais 8 ans quand il est décédé) était tellement alcoolo qu’il en est mort (le foie, et autres…). C’était peut-être mieux pour la famille ainsi, car à la maison c’était invivable.
Cela m’a tellement marqué (la peur de le devenir aussi) que depuis l’enfance je me suis toujours tenu le plus loin possible de ce qui pouvait me pousser à être accro (pas de stock à la maison, j’ai évité de faire partie des groupes de jeunesses campagnardes, etc…). Ce qui a donné durant 40 ans : quelques foires annuelles et mémorables avec mes bons amis et surtout rarement un verre la semaine.
Avec les années, il y a 15 ans (j’ai maintenant 55) j’ai commencé à boire un peu plus : en appréciant les bons rouges (en mangeant) et irrégulièrement les bons whiskies (surtout les singles écossais) en fin de soirée.
Le fait d’avoir tellement été conscient du problème et fait attention durant la première moitié de ma vie, fait que j’espère ne jamais « tomber dans le panneau ».
, le 20.05.2014 à 11:43
@Blues
Ton témoignage est éloquent. Il prouve au moins qu’on peut vivre normalement en appréciant les bons vins et c’est heureux !
Moi qui me sens un peu « puni » parfois, d’être « tombé dans le panneau », j’ai curieusement gardé intact le souvenir du bon vin. J’étonne souvent mes amis de L’Abreuvoir en m’emparant du verre d’un voisin, en le faisant tourner, en l’observant et en le humant pour annoncer ensuite « Votre truc, là, il râpe. Pas génial » ou au contraire « Les enfants, vous allez vous régaler ». En général, toute la table se précipite pour goûter et j’ai droit à un « Il a raison ! Mais comment tu fais ? ». Amusant, non ?
, le 20.05.2014 à 13:17
En le « humant » tu as tout dit, car beaucoup de spécialistes ou passionés (œnologues, dons d’exception, etc..) arrivent à « décortiquer » un vin seulement avec l’odorat, sans le goûter au préalable. Mais bien sûr que le tester en vrai, en le goûtant permet non-seulement de confirmer ce qui été humé et bien plus encore (longueur en bouche, autres parfums, etc.).
, le 20.05.2014 à 17:36
@Blues
Là, tu es dur avec moi ! Tu veux me retourner le couteau dans la plaie ou quoi ?
Vade retro, Satanas !
, le 20.05.2014 à 18:05
Oui Blues, je me suis fais la même remarque ;-) .
MG, sincèrement, je trouve ça très injuste de payer aussi chèrement. Que notre corps nous fasse payer nos excès est somme toute logique, mais qu’il soit rancunier à ce point 30 ans après ….
Concernant ton ami qui culpabilisait pour son traitement, je me faisais la même remarque il y a 11 ans quand je recevais mes chimios. Je me disais « combien d’autres personnes on sauverait pour le même coût ? ». Mais aussi, en voyant la quantité de déchets générés par les traitements, les opérations, l’hospitalisation en général, « combien de personnes choperont un cancer à cause de ces déchets ? ». Bon dans ce dernier cas, je pense que c’est moins de 1, donc c’était « rentable » de me soigner.
J’ai eu un cancer du testicule, je ne me suis jamais drogué. Comme je fais du sport, on me demandait souvent si je prenais des substances car ça se fait beaucoup, semble t’il, même dans le sport amateur.
Et quand les gens me posaient cette question, je me demandais toujours quelle aurait été leur réaction sinon. Une personne qui fait des excès a t’elle le droit au soin ?
C’est un sujet grave, et qui prendrait des pages de discussion. Je n’ai pas la réponse, et si d’un coté la question m’énerve, d’un autre je ne suis pas choqué qu’on se la pose. Beaucoup de gens malades, sur notre planète, meurent non pas d’excès mais de malnutrition etc. .
Après, on doit tous être honnête, et nous ne menons pas une vie exemplaire d’un point de vue sanitaire, pollution émise etc., , aucun de nous. Donc bien malin, et surtout bien prétentieux, celui qui saura mettre le curseur pour décider de qui mérite les soins ou non.
, le 20.05.2014 à 18:59
Hé ! En ce qui te concerne, les chimios servaient à quelque chose. C’était un authentique traitement, au même titre que les quatre pontages coronariens qu’on m’a faits en juillet 2005 et qui ont coûté près de 40 000 euros à la Sécu. Lorsque je me suis étonné de l’importance de cette somme auprès de ma Cardio à mon retour à Dakar, elle a eu cette réaction désabusée « Ça prouve bien que l’intervention s’est bien passée, sans aucune complication ». Bref, c’était normal !
Au contraire des transfusions de sang à un cirrhotique en phase irréversible qui ne servent qu’à le maintenir en vie (?) sans aucun effet thérapeutique sur la maladie elle-même. 48 transfusions en 6 mois, ça fait un sacré litrage d’un sang qui aurait pu servir à sauver de nombreux patients lors d’interventions diverses où il est vraiment nécessaire. D’où la honte qu’il éprouvait car dès son entrée à l’hôpital il savait qu’il n’y avait pas de rémission possible. Comme moi, il avait tout lu sur la cirrhose et son évolution fatale.
Quand je dis qu’il est mort devant moi à l’aube du 6 décembre 1981, ce n’est pas tout à fait vrai. En fait, il m’attendait ce matin-là pour me demander de mes nouvelles et m’embrasser une dernière fois. Le temps que j’aille préparer un café dans la salle de bain de sa chambre d’hôpital, je l’ai retrouvé mort dans son lit. Dur :-(
J’ai toujours pensé qu’il avait décidé que ça suffisait comme ça mais qu’il ne voulait pas tout lâcher avant de me revoir une dernière fois…
, le 20.05.2014 à 19:38
C’est à ça que vont servir les iGadgets que testent François. On gagnera et perdra des points suivants les cas. Tu as couru 10 bornes ? +100 points. Tu as bu 1 verre de vin ? -300 points. Tu as mangé tes 5 fruits et légumes aujourd’hui ? +120 points. Tu as fumé une cigarette ? -500 points.
Et avec tes points tu auras droit, ou non, à des soins.
Bon, là je mets des valeurs de points au hasard, ça va être dur de se mettre d’accord sur ces valeurs de points !!! :-) .
, le 20.05.2014 à 21:29
Meuh non ! La « Commission » va se charger de cette tâche délicate, à la hauteur de ses prérogatives européennes ;-)
, le 22.05.2014 à 20:49
M.G,
Je reviens avec une question au sujet de laquelle j’aimerais connaître ta position. Il y a quelques années, dans le cadre de mon boulot, j’ai suivi une brève formation au sujet des dépendances (aux jeux, aux médicaments, à l’alcool etc) et leur impact sur la vie professionnelle; dans ce contexte a été évoquée l’intérêt grandissant, en matière d’alcool, pour une « consommation maîtrisée » en lieu et place de l’abstinence totale.
Je me suis toujours demandée si cette maîtrise n’était finalement pas plus difficile que l’abstinence complète; je me demande aussi si cela est une « réponse » adéquate ou non et je serais curieuse de connaître ton avis à ce sujet, non pas forcément pour toi à l’époque mais de façon générale, sur la base de ce que tu as pu observer chez d’autres gens, plus ou moins « gros » buveurs.
Depuis ton billet, les rares fois où je bois de la Badoît (cette eau est rarement proposée en Suisse), je pense à toi.
Bonne soirée,
, le 23.05.2014 à 02:46
Je crois que j’ai trouvé la réponse à ta question (et à beaucoup d’autres) à la lecture de Avec les Alcooliques Anonymes de Joseph Kessel (Amazon.fr – ASIN: B00FITPC8I).
J’avais entendu parler de ce reportage de Joseph Kessel sur les Alcooliques Anonymes aux U.S.A. mais je n’avais jamais eu la curiosité d’en savoir plus sur son livre, qui date de 1960.
Cinquante-quatre ans après, je viens de le lire d’une traite. Ce livre est fabuleux car il nous fait véritablement entrer dans l’Histoire des A.A.
En effet, lors de son séjour à New-York, Kessel a eu la chance de rencontrer Bill, l’homme par qui tout a commencé et qui est à l’origine des A.A. en 1935. C’est une sacrée aventure humaine…
Tu peux me croire sur parole, tout y est, dans le détail. Et ce livre n’a pas pris une ride ! Pourquoi s’enfonce-t-on vers le gouffre ? Comment s’en sortir ? Il aborde même les conséquences sociales souvent dramatiques après le sevrage ! À lire attentivement…
J’y ai découvert que la notion d’allergie à l’alcool, sur laquelle j’ai échangé avec Tom25 (Commentaires 33 & 34) a été découverte et formulée par Bill lui-même dès 1935.
Allergie innée (comme l’exprimait Bill) ou allergie acquise, peu importe. Elle impose de s’éloigner de la substance si l’on veut rester en vie : abstinence totale. On ne peux pas contrôler une allergie !
Bref, je ne crois pas à la « Consommation maîtrisée » mais je m’oppose à toute mesure d’interdit venant de l’extérieur. Cela ne sert à rien !
Pour information :
L’éditeur de la version Kindle donne fort opportunément les coordonnées des Services Généraux A.A. de Paris et Province, au cas où le lecteur voudrait en savoir plus sur l’actualité des A.A. Il doit bien y avoir la même structure en Suisse, puisqu’il y en a partout dans le monde.
, le 23.05.2014 à 14:52
Je suppose que certains diront que ce n’est pas une « allergie » mais une intolérance, laquelle permet une mise en contact modérée.
Serait-il envisageable qu’il n’existe pas un alcoolisme mais différents alcoolismes ? Et que, partant, différentes réponses soient possibles ?
Et bien sûr que les AA existent aussi en Suisse, d’autres structures présentant des liens et des infos intéressantes : ainsi, le CHU de ma région dispose d’une consultation en alcoologie fort bien dotée et construite.
Bon week-end à toutes et tous,
, le 23.05.2014 à 19:16
Sincèrement, je ne peux pas me prononcer sur cette question.
Ce que je sais, c’est que des quelques copains de beuverie qui ont fait appel à moi dans mes premières années de rémission (comme je l’avais fait moi-même avec Mimi) ont tous suivi un parcours identique, tel que décrit par les A.A.. Certains s’en sont sortis, d’autres ont rechuté, puis se sont repris. Tous les autres sont morts aujourd’hui. Le dernier, c’était il y a cinq ans. Comme quoi l’alcool tue lentement mais sûrement :-(