Il y a quelques jours, après un de mes commentaires, Ritchie a écrit:
"@ysengrain: faut arrêter de bougonner, c’est pas bon pour la santé."
Interpelé je fus.
Le dictionnaire Robert définit bougonner par "Exprimer pour soi seul, souvent entre les dents, son mécontentement, grogner, grommeler; familièrement râler."
La première acception du mot ne correspond pas, je vais tenter de vous dire pourquoi; la seconde, les verbes, oui, sans aucun doute. Voous verrez peut-être que je ne garde rien pour moi, au contraire je fais savoir que...
Voici donc, le pourquoi du comment.... du ton des commentaires incriminés.
Depuis que j’ai raccroché mon stéthoscope, j’ai maintenant du temps, non pour réfléchir — quoique —, mais pour observer beaucoup plus... comment enfoncer des portes déjà ouvertes, laissant passer moult courants d’air qui n’intéressent que peu!!
J’observe donc le monde dans lequel nous vivons.
Mai 68 a découvert le "tout est politique", heureusement qu’on savait avant... aussi. Les politiques et la politique donc — et sans parti pris, hein?
Les finances
Depuis des dizaines d’années, les politiques prennent des décisions, orientent le/les pays avec les résultats... actuels.
— crise financière d’une intensité et profondeur exceptionnelles, générant un endettement ayant atteint, en France, une valeur astronomique: 2000 milliards € (2,443,789,402.94 CHF!!!) pour 65,7 millions d’habitants, 93,5 % du PIB (34 % pour la Suisse), soit une dette individuelle de 30 441 € (37,195.11 CHF) par habitant: La famille moyenne d’un couple français avec 2 enfants a plus de 120.000 € de dettes... super, non !!!
Vous imaginez la gêne liée au contenu de vos pensées au moment de révéler à vos enfants, petits-enfants, qu'avant même de "prendre une place dans la vie, il faudra rembourser ...rembourser... rembourser..." Encore à propos de la dette, j'ai été totalement et définitivement rassuré en entendant ce ministre déclarer: "La dette n'est pas un déficit". Mais j'ai été totalement rassuré, quand le même ministre ... a été nommé ministre des Finances et des Comptes publics le 2 avril. Ouff!!!
- Corrélativement, la misère n'a, en France, jamais touché autant de gens. Avec un seuil de pauvreté à 917 € (seuil à 60% du revenu médian, de 8 à 11 millions de personnes sont touchées en France.
Mercis à Plantu et au journal Le Monde
L'école
- Le dernier classement PISA indique que l'enseignement en France « loin de réduire les différences de niveau, notre collège les accroît ». Notre école n’apporte pas les outils de décryptage du monde.
Dans un monde rugueux à souhait, le savoir et la culture sont seuls capables d'apporter les capacités de réflexion permettant de se mouvoir dans un environnement aussi négatif, de faire que les "moins bien lotis" aient de meilleurs capacités de réflexion.
La protection sociale en France.
- J'entends, lis, observe depuis plus de 45 ans que le déficit de la sécurité sociale ... "ça ne peut plus durer".
Que je sache, AUCUN politique n’a jusqu’à présent pris et mis en œuvre les décisions de refonte du système. En 1990, Rocard a créé la CSG suivie 5 ans plus tard de la RDS: ce "machin" devait servir à financer la sécurité sociale, et à rembourser son déficit. 18 ans après, efficacité? À propos de financement, le déficit perdure autant que le temps d’attente (4h minimum) aux urgences des hôpitaux et que les explications officielles entretiennent la xyloglottie. Puisqu’on parle des hôpitaux, aucun des 32 CHU n’est en équilibre financier et sont donc tous déficitaires - ce que le site officiel des CHU ne cite pas, se contentant de rapporter les chiffres d’activité sous forme de nombre de consultations.
Protection sociale encore, le chômage épidémo-endémique depuis 35 ans.
Au fait, comment conciliez-vous, vous autres, le fait que de moins en moins de personnes travaillent et/ou gagnent moins, en raison
- du chômage
- de l'abaissement du coût du travail: on est moins payé
dans une société dont le but est de faire consommer?
La santé
En France, 22 départements (sur 95) ne peuvent assurer la permanence des soins.bulletin du conseil de l'ordre des médecins Avril 2014
Pour clore - bel euphémisme - ce chapitre, reportez vous à vos journaux habituels pour vous rappeler le sublime imbroglio créé et sybillinement entretenu par les politiques autour de l'hôpital parisien de l'Hôtel Dieu.
Société
- Le 17 mars 2014, branlebas parisien: seules les immatriculations impaires avaient le droit de circuler au motif d'une pollution sévère aux particules fines. Je passe sous silence les beaufs de toutes sortes montés au créneau pour ..., mais j'observe que le 17/3/2014 était le cinquième jour de cette grave pollution. Au gouvernement, silence radio. Heureusement, une semaine "plus tard - mais trop - on apprend" que la pollution .... pas bon. Bien sûr, personne aux commandes, ne savait?
Les gouvernements français précédents ont "extrêmement" favorisé les moteurs diesel, mais sans imposer de filtres à particules, comme en Suisse: journal de la TSR le 25/3/2014. Est-ce que ça relève de la myopie intellectuelle ou ...?
- Les doigts encore poisseux des explorations subreptices d'innombrables pots de confiture, un ancien président se fend d'un article rageur sur les juges - qu'il voulait supprimer, sur les écoutes qu'il a lui même encouragées, etc... De fait, il illustre parfaitement le fait que s'il fallait permettre aux autres tout ce qu'on se/s'est permet/permis soi-même, la vie n'est plus/ne serait plus possible. Remarque: ceci n'est pas spécifique des politiques.
La recherche scientifique.
Entre 1995 et 2011, le pays a reculé de la 7e à la 15e place mondiale pour ce qui est de la dépense intérieure de recherche et développement, voire au 20e rang pour les dépenses intérieures d'enseignement supérieur et de recherche. Marco Zito, Le Monde du 19 Mars 2014.
... impuissance publique de la France...
Le monde fou
- La crise des subprimes générée par la titrisation a mis en route,"pour de bon", la crise financière actuelle. Au passage, si on titrisait les dettes souveraines? En voilà une idée qu'elle est bonne, non? Au fait, n appelle ça "dette souveraine", définie comme suit: Une dette souveraine est une dette émise ou garantie par un émetteur souverain, un État généralement ou parfois une banque centrale. Rien ne vous choque? Vous vous sentez "souverain", vous , si votre découvert bancaire est 90% de ce que vous gagnez?
Corrélativement, en 2014, la dette publique des grandes économies avancées devrait frôler 117,4 % du produit intérieur brut (PIB), un niveau jamais atteint depuis la seconde guerre mondiale. Le mécanisme en est connu: En 1945, sortis exsangues du conflit et de son financement, les dix Etats concernés (France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne, Etats-Unis, Canada, Japon, Corée du Sud et Australie) avaient vu leur dette culminer à 116 % du PIB en moyenne, avant qu'elle retombe à 23,5 % en 1965. Le Monde du 29 Mars 2014
Au rang des injustices, indignations comme vous voudrez...
... appelons-ça comme ça, le traitement réservé à certaines catégories de population relève de l’abjection la plus totale. En voici un exemple. Ma région recèle... disons 2 nuisances. Une ancienne décharge d’ordures le long de la Seine, et une ancienne usine traitant de l’amiante, fermée. Et bien entendu, les zones de stationnement réservées aux gens du voyage sont SYSTÉMATIQUEMENT situées... vous m’avez compris.
- Le monde bruisse de conflits, de morts, de réfugiés dont l’origine se trouve dans la religion, qui est un élément personnel de vie et dont la publication, a, dans l’histoire toujours été cause de violences extrêmes.
- Dans différents pays, on voit reparaître l’extrême droite (Hongrie, Grèce, anciens pays dits de l’Est, et maintenant en France). Sans entrer dans la politique politicienne, mais simplement à propos de culture, les positions du Front National montrent une aversion pour l’art contemporain, un éloge du folklore, une défiance vis-à-vis du " multiculturalisme ", le programme frontiste aux élections municipales trahit un rejet de la modernité (extrait d’un article de © Le Monde). Ça ne vous rappelle rien?
Peut-on raisonnablement regarder l’histoire, sans en tirer une leçon, une seule: la misère favorise toujours les extrêmes, surtout et y compris quand cette misère (pour intellectuelle qu’elle soit... puisque venant d'un ancien Chef d'État), est le fait d'une politique mononeuronale: exemple malgré l'extrême admiration que je porte aux neurones, je suis, ici, assez déçu
Les mots véhiculent concepts et idées: Écoutez Hubert Védrine parlant des habitudes de langage dans les relations internationales. À force de les asséner, les politiques qui s'essaient misérablement à gérer la cité, utilisant des techniques éculées du bonneteau changeant le sens profond, nous font vivre dans un monde qui n'est pas le nôtre, dont nous sommes les spectateurs impuissants d'une vie qui n'est pas la nôtre: Relisez "La société du spectacle" de Guy Debord. Il ne faut donc pas s'étonner des 37% d'abstentions aux municipales. (plus de 16 millions d'électeurs). .Le hiatus entre la réalité quotidienne et le discours des politiques s'accroit incessamment.... sans compter que "mal nommer les choses, c'est souvent ajouter aux malheurs du monde". Citation de Monsieur Albert Camus.
Et... là, là, là, alors, oui...aussi...hélas ... il faut être particulièrement fautivement coupable et inconscient (la connerie la plus pure n’est pas commercialisée, même sous forme de cristal) pour permettre la construction d’une centrale nucléaire au bord de la mer dans un pays hautement soumis à des tremblements de terre et pourtant ... M’est-il permis, alors, de remettre en ordre de marche mon vieux sécateur émasculateur ... néanmoins rouillé?
Avez-vous lu, vu, entendu, un politique dire - une fois, une seule fois - qu’il s’est trompé, qu’il a mal jugé la portée de ses décisions et mal apprécié la fondation de ses convictions (trop souvent confondues avec des certitudes).
J’observe que bien trop souvent, le cap est donné par "décider de ne pas décider"... qui est pourtant, bel et bien, une décision!! Encore faut-il en être conscient.
@ Ritchie (rien de personnel): Je bougonne? Quant à ma santé? elle, va... encore; mais les quelques éléments cités ci-dessus, me sont extrêmement douloureux, et la douleur chronique perturbe la santé et est destructrice. Le monde a mal, tellement mmla tant et si bien que ... Je n’oublie surtout pas, ni mes enfants, ni mes petits enfants, dont la santé future me préoccupe, tant au plan physique que mental. Je pense aussi à vos proches.
Je n’oublie pas tous les "autres trucs" qui là, oui, me font bougonner... Une autre fois, peut-être.
, le 24.04.2014 à 00:45
Et après qu’on ne vienne pas me dire qu’on s’étonne que ceux qui quittent le bateau en perdition (pays) ne veulent plus y revenir, sauf en vacance ! Et ce que n’importe qui soit au pouvoir !
Content que ma petite interpellation ait pu te faire écrire un article :-)
, le 24.04.2014 à 01:36
Et bien, c’est la forme!
Même si je partage quelques constats dans cette longue litanie, je trouve qu’il manque quelque chose: à qui la faute? Qui tolère que l’école se délite? Qui accepte que l’Etat s’endette toujours plus alors que dans le même temps, il passe des lois pour freiner l’endettement des personnes physiques? Qui acquière encore des véhicules diesel (67% des voitures immatriculées en France en 2013)? Etc.
Il faut oser et aller plus loin que les journalistes;-)
T
, le 24.04.2014 à 11:18
Si, si pour moi hier. Profitant de la pluie j’ai passé plus de 6000 lignes de code d’Hypercard écrites en 1993 vers Livecode, et je suis resté deux heures à bougonner sur « pourquoi je ne trouve pas où est cette bug. ». Livecode ne signalait pas d’erreur, mais interprétait différemment qu’Hypercard. Et comme, c’était une routine utilitaire d’une bibliothèque personnelle, qui en appelait une autre, puis une autre de base, j’ai longtemps cherché dans les chemins d’accès et non dans la syntaxe. J’en bougonne encore contre moi. Sans oublier cette saleté d’Apple qui a abandonné Hypercard. Çà, je ne pardonnerais jamais.
, le 24.04.2014 à 12:59
Ça, c’est du style ! Bravo ysengrain pour cette diatribe bougonne tellement bien vue. Rien à enlever et un bon moment à passer si l’on doit consulter tous les liens que tu proposes.
Là, le « Lapin Duracell » s’est laissé aller, tel qu’en lui-même !
—
Marc, l’Africain
, le 24.04.2014 à 13:07
Tu ne nous dis pas à quel moment tu as trouvé où se planquait ce p… de bug.
En ce qui me concerne, à l’époque du Basic et de l’Apple II, j’avais pris l’habitude de relire le programme fautif juste avant d’aller me coucher. À mon réveil le lendemain matin, une nouvelle lecture me faisait souvent apparaître brutalement l’erreur. « Bon sang, mais c’est bien sûr ! »
C’est toujours vrai aujourd’hui avec mes développements sous FileMaker…
, le 24.04.2014 à 14:43
@Ysengrain: c’est bon de te lire. mais ca fait peur, aussi.
, le 24.04.2014 à 17:24
Concernant la montée de l’extrême droite en France, beaucoup de mes clients sont tentés par ce vote. Ceux sont des artisans, connus pour leur penchant. Mais ils ne sont pas tentés par l’extrême droite pour les raisons que tu évoques, heureusement ! Ils sont exaspérés.
Ce qui me choque le plus, c’est que beaucoup de gens quittent la France pour ces mêmes raisons (qui font voter certains à l’extrême droite), mais gardent précieusement leur nationalité française en roue de secours. Des amis proches ont vécu à l’étranger. Et ils me rapportent les anecdotes suivantes :
Un personne vivant aux US, est rentré en France dès la déclaration de son cancer.
Un autre couple qui avait eu des quadruplés, est rentré également car il n’ont trouvé aucun moyen aux US de concilier travail et garde d’enfants dans des conditions financières jouables pour eux.
Bref, tout ça pour dire que ceux qui penchent FN ne parlent pas que des immigrés.
Cet hiver, lors d’un repas avec plusieurs convives dont un couple affichait clairement ses tendances FN, j’ai formulé une petite reflexion. Ce couple parlait justement de leur neveu qui avait eu des quadruplés et était revenu en France. Et à eux ça leur semblait naturel. J’ai alors demandé si un Rwandais fuyant la famine et la guerre avait moins de droit que leur neveu.
Car un votant FN qui souhaite qu’il faille cotiser dans un système pour en profiter, je peux l’entendre. Ca me gêne pour les plus pauvres, mais la démarche ne me met pas hors de moi. Le FN qui me parle d’appartenance à une communauté, ou de couleur de peau, là je monte un peu plus dans les tours.
Si le FN monte tant, c’est que personne n’a encore vraiment chercher les vrais raisons. Le FN pue, mais la privatisation de la santé vers laquelle on tend en France pue tout autant d’après moi. Le résultat sera le même pour pas mal de gens, d’où le vote FN.
, le 24.04.2014 à 18:04
Sans compter leurs options immondes de droit du sang
Les politiques, il faut le dire et même le crier sont responsables. Il n’y a pas eu de revalorisation des honoraires de consultation de spécialistes conventionnés depuis … je ne sais plus. La carrière privée médicale ne permet aucune promotion autre que se démerder pour gagner un peu plus. La seule solution trouvée a été celle des médecins conventionnés à honoraires libres. À propos des généralistes, ils vivent une vie de chien. Ils ont donc finalement refusé d’assurer les urgences tant diurnes que nocturnes. Ne vous demandez pas pourquoi il faut attendre plus de 3h en moyenne aux urgences d’un hôpital.
, le 24.04.2014 à 18:42
@ MG pour te répondre. Que les non-programmeurs sautent ce texte.
Initialement, pour déboguer, j’ai testé la routine en local. Elle fonctionnait. Donc, je suis parti à la recherche d’un problème sur le chemin d’accès. Ne trouvant pas, j’ai lu l’imposante documentation de LiveCode sur le sujet. (Étant connaisseur en Hypercard, mais débutant en LiveCode, je suis loin de connaître ses particularités). Donc les deux heures passées à lire ne furent pas perdues, et j’ai appris plein de choses sur de nouvelles possibilités inexistantes en Hypercard, et la confirmation que les chemins d’accès étaient identiques qu’avec Hypercard, donc le problème n’est pas dans la cascade de bibliothèques et la commande « start using stack blibliothèque ».
Donc, retour à la question initiale : « pourquoi le deuxième paramètre de la routine n’était pas transféré ». J’ai simplifié l’appel qui était dans des ifs imbriqués, pour ne garder que le cœur de l’appel, soit :
checkFieldDBA (stackName, « wchHandlerList ») qui marche parfaitement en Hypercard.
Là, je commençais à bougonner très sérieusement dans le genre « screugneugneu une routine c’est pareil dans tous les langages. Elle me fait quoi celle-là. »
Pour avancer, et par acquit de conscience, j’ai testé « wchHandlerList » dans une variable. Même bug. J’ai vérifié que je n’avais pas un guillemet bizarre qui générerait un truc comme chez Apple les 3 points “…” qui sont sur un seul caractère.
Puis pour avancer, j’ai regardé la valeur transmise du premier paramètre, utilisé plus tard dans le code, pour voir si elle était aussi vide. Horreur, elle contenait sa valeur, virgule, et la valeur du deuxième paramètre.
Là, je n’ai même pas bougonné, assommé pendant un instant.
Et, j’ai, enfin, compris que Livecode prenait le contenu des parenthèses pour un array, donc un seul paramètre.
Evidant, mon cher Watson.
C’est une fonction comme ils disent chez Apple, pas un bug.
Mais, documenté où ? Toujours pas trouvé dans les 378 pages de l’User Manual
, le 24.04.2014 à 21:17
Merci d’avoir pris le temps de m’éclairer sur ton cas. Joli travail de débogage, c’est toujours passionnant à lire ;-)
La programmation est un bon moyen d’entretenir ses petites cellules grises en bon état de fonctionnement au fil des années qui passent !
Citer Apple dans cette phrase me semble une méchanceté inutile pour notre marque adorée qui nous donne désormais bien des raisons de la critiquer car je crois bien que la phrase a été attribuée ironiquement au Marketing de Microsoft « It’s not a bug. it’s a feature. ». Je viens de trouver ça :
it’s not a bug, it’s a feature
J’aime bien la plaisanterie introduite dans le manuel de l’Apple II dès 1979 (Apple II Reference Manual, Apple Computer Inc., Cupertino, 1979, p. 180).
Souvenirs…
, le 24.04.2014 à 22:13
J’ai bien l’impression que cette exaspération touche nombre de Français de souche (Aïe !).
J’ai moi-même quitté la France en 1957 (j’avais onze ans et on ne m’a pas demandé mon avis).
Depuis cinquante-sept ans, je vis dans un pays étranger peuplé à 95 % de musulmans et je mange donc de la viande « Hallal ». Je ne m’en porte pas plus mal. Simple respect des règles du pays d’accueil.
Pourtant, aujourd’hui se pose aux Sénégalais le même problème qu’aux Français : la volonté de groupes islamistes radicaux d’instituer la Charia dans le pays au nom d’un islam pur, respectueux à la lettre du Coran. C’est le but des « Frères Musulmans » depuis 1920 en Égypte.
Cela fait dix ans que je souscris à cette remarque d’amis Sénégalais musulmans : « Le Mouridisme est le meilleur rempart contre les extrémistes musulmans. Jamais les mourides n’abandonneront leurs prérogatives et l’influence qu’ils en tirent. Les « Baye Fall » (catégorie privilégiée des membres de la Confrérie mouride. Ils assurent la sécurité du Khalife) et leurs pilons se chargeront de neutraliser tous ceux qui manifesteraient des velléités de vouloir attenter à la puissance de leur Khalife. »
Dernièrement, Tareq Ramadan a été très mal reçu à Dakar lors d’une conférence donnée sur le ton qu’on lui connaît. À l’évidence, sa dialectique diabolique n’a pas eu de prise sur les musulmans sénégalais. Tant mieux mais les Sénégalais doivent rester vigilants.
Au moment où les « Frères » se lancent en Europe dans une « Reconquista à l’envers », quel sera le rempart qui les empêchera de parvenir à leurs fins ?
Alors que nous sommes englués dans nos principes démocratiques que les sympathisants des « Frères » nous rappellent à toute occasion, ce ne seront certainement pas nos politiciens actuels… Ils sont bien trop occupés à conserver leur fauteuil à chaque prochaine élection et font tout pour éluder le problème !
Alors, le FN ? En quoi cet héritier d’un autre totalitarisme meurtrier serait-il la solution ?
Une autre voie est nécessaire. Laquelle ? Avec quels hommes ?
Sincèrement, je n’ai pas de réponse et j’en suis terriblement désolé.
—
Marc, l’Africain
, le 25.04.2014 à 17:31
Bougonner, c’est déjà s’exprimer. Et quand j’épluche ta liste de doléances, je dois bien m’avouer solidaire.
J’ai, à plusieurs reprises, déploré le manque d’implication de mes concitoyens dans la vie ou le débat politique, débat qui se résume souvent à être supporter d’un parti comme on est supporter d’une équipe de foot.
Je porte en ce moment beaucoup d’attention à un nouveau parti : la Nouvelle Donne, où il semblerait que les idées soient plus discutées que les dogmes, et dans un sens pragmatique. Si ce n’est pas encore un espoir, c’est au moins un progrès!