Non non, je ne marcherai pas sur les plates-bandes de François. Il est hors de question pour moi de vous parler de course à pied. Je n’en aurais d’ailleurs pas du tout les compétences. Par contre aujourd’hui, je vais vous parler d’un autre type de marathon dans un domaine totalement différent, celui de l’astronomie. Il s’agit du marathon de Messier. Le seul point commun avec les marathons de François est la course contre la montre.

Avant d’entrer en détail dans ce sujet, je voudrais juste vous présenter Charles Messier qui a donné son nom à cette course, mais surtout à un catalogue au centre de cette dernière.

Charles Messier (et son catalogue)

Charles Messier 1730-1817 — Source Wikipédia

Pour ceux qui n’ont jamais eu l’occasion de voir le ciel à travers un télescope, il faut savoir que beaucoup d’objets visibles ne sont que des «taches» floues.

Pour mieux réussir sa traque aux comètes, et ne pas confondre une comète avec un objet du ciel profond, il commença à répertorier tous les objets lumineux diffus qui se déplaçaient avec le reste du ciel. Son catalogue contenant au final pas moins de 110 objets. 

De nos jours, ce catalogue est encore très utilisé. Non pas chez les astronomes professionnels qui utilisent maintenant le catalogue NGC (New General Catalogue) contenant plus de 7800 objets, mais chez les astronomes amateurs. En effet, tous les objets de ce catalogue sont accessibles, dans nos latitudes, aux amoureux du ciel, et ceci même avec des instruments peu coûteux. L’admiration de ces merveilles nous permet de passer de bonnes soirées derrière nos télescopes et nos appareils photo.

Les objets de son catalogue sont communément nommés par un M suivi d’un numéro. Vous retrouverez par exemple la galaxie d’Andromède (M31) qui est le seul objet, en dehors de notre galaxie, à pouvoir être vu (dans de bonnes conditions) à l’œil nu.

Galaxie d’Andromède M31 prise par le télescope spatial Hubble (source NASA)

Le marathon de Messier

Il n’y a plus du tout de suspens, maintenant. Vous aurez tous deviné, qu’un marathon de Messier, est simplement une course contre la montre. Le but étant d’arriver à voir tous les objets du catalogue en une seule nuit. Cette course est destinée aux amateurs.

Je ne sais pas si l’on peut vraiment parler de compétition, car le but premier est de réussir pour soi. Son exploit n’étant enregistré nul par d’autre que dans sa tête.

Je vous en parle volontairement aujourd’hui, car le mois de mars, à nos latitudes, est la seule période où la réussite de cet exploit est possible. En effet, en mars, le soleil se situe entre les constellations de la Vierge et de la Balance, une position idéale pour éviter de masquer des objets du catalogue.  Pour ajouter un peu de difficulté au choix de la date, une nouvelle lune est indispensable à la réalisation de cet exercice. La prochaine aura lieu dans la nuit du 29 au 30 mars.

La première partie de nuit est assez intensive, car il y a beaucoup d’objets qui sont déjà très à l’ouest, le temps est donc court avant que ces derniers ne se couchent. La suite de la nuit est plus «tranquille» mais la fatigue arrive rapidement.

La planification est importante. Certains sites web vous proposent des cartes que vous pouvez simplement suivre.

À l’heure des smartphones, vous imaginez bien qu’il y a une application pour ça. Sur iPhone, une application nommée «Messier Marathon» qui coute 2 SFr  est fort utile pour planifier sa soirée. Il est même possible de marquer les objets vus au fur et à mesure pour savoir ce que nous avons réussi.

Je conclurais simplement en disant que voir tous les objets est une utopie. Il serait plus juste de dire... en voir un maximum. Dans mon cas par exemple, en Valais, les montagnes nous empêchent de voir l’horizon. En plus, ce n’est pas la période de l’année la plus chaude. Y passer la nuit, demande une très grande motivation.

Personnellement, je dirais que de voir 40 objets sur 110 est déjà largement passionnant.

Merci pour votre lecture.