C'est un passionné de montres mécaniques qui vous écrit ce petit article.
Un qui sait à quel point le savoir-faire helvétique est important et séculaire en matière d'horlogerie fine.
Un qui n'achète jamais de montre à quartz mis à part la Mio dont je vous ai parlé ici, mais seulement lorsque je cours et parce qu'elle comprend mes fréquences cardiaques.
J'aime l'âme d'une montre, le fait qu'elle avance ou retarde un peu (un tout petit peu) selon le temps qu'il fait.
J'aime remonter mes montres mécaniques, ou entendre et sentir le rotor du système automatique qui prend de la vitesse au moindre de mes mouvements.
J'ai un certain nombre de montres que je conserve avec soins, certaines dans une boîte qui les remonte automatiquement.
Un Longine, deux Oméga, une Girard-Perregaux, une Aerowatch avec phase de lune, plusieurs Swatch mécaniques dont la géniale System 51, une Tissot, une Mido (grand spécialiste des montres étanches), j'en passe et j'en oublie certainement, qu'elles me pardonnent. J'ai également deux pendules neuchâteloises et une pendule Atmos (qui fonctionne et se remonte avec les changements de pression atmosphérique.
La System51
J'ai fait l'acquisition récemment également d'une Antenen Swiss dotée d'une magnifique mécanique basée sur un tourbillon.
Prix minimum d'une de ces montres dans l'horlogerie suisse? Environ 50'000 € ou 60'000 CHF.
Bien évidemment, je n'ai pas cette somme-là.
Et bien évidemment, j'ai payé cette montre 1'800 francs suisses, soit à peu près 1500 €.
Ce n'est pas une copie, non, c'est une marque, qui fonctionne avec une mécanique totalement inédite fabriquée en Chine.
Oh je sais, j'ai un peu honte (mais vous savez qu'en fait pas du tout?), mais finalement, autant je n'aurais pas apprécié une copie justement, autant le fait de savoir que cette montre est assumée «montée en Suisse avec un moteur chinois», je le supporte très bien.
Je dirais même que depuis que je l'ai, soit un peu plus d'une année, je la porte au minimum la moitié du temps, et qu'elle est très belle, fiable, et fait un magnifique tic-tac.
Je précise que mon horloger artisan, qui répare encore toutes les marques et répare également des pendules anciennes, un vrai de vrai, un connaisseur, a démonté ladite montre et se trouve être stupéfait par la qualité de la mécanique embarquée.
Une vraie gifle à l'horlogerie suisse, qui bien sûr ne peut faire des montres de ce prix, mais devrait être capable d'assurer des montres équivalentes qui valent peut-être le double, allez, soyons gentils, le triple, mais en tout cas pas 30 fois plus cher.
Il se trouve qu'en plus de péter plus haut que son cul n'est haut (je ne me lasse pas de faire ce jeu de mots à l'humour froid et sophistiqué), le service des grandes fabriques est déplorable, et qu'il vous faut parfois bien plus d'une année sans votre précieux bijou pour assurer une réparation ou un service d'entretien.
Bien sûr, il y a la marque, l'histoire, ce savoir-faire sur lequel nous fonctionnons.
Il y aura toujours des riches qui vont pouvoir se payer de telles montres, et après tout, c'est tant mieux pour notre économie.
Mais moi ça m'énerve tout de même au plus haut point.
Nous en avons déjà parlé ici, mais monter artificiellement un modèle en gamme me débecte: qu'est-ce qui explique qu'une montre qui valait vendredi 5'000 francs en vale le lundi 9'500, parce que les gars du marketing pensent que c'est le moyen de vendre encore plus de montres que si on les laissait au prix qui était le leur jusqu’alors.
Ça me débecte parce que rien dans la valeur de la montre explique cette augmentation, mais ça me débecte aussi parce que nous sommes tout de même assez couillons pour entrer dans ce jeu.
Bref.
En fait, ce n'est pas tellement de l'industrie horlogère chinoise dont j'ai peur pour l'horlogerie suisse.
C'est plutôt des Smart Watchs à venir que je vois venir le danger.
Oh certes, on peut très bien, comme Nick Hayek, patron de Swatch Group, penser que la montre intelligente ne sera pas pratique, doublonnera le téléphone, devra être rechargée tous les jours, et en plus ne remplacera jamais le vrai bijou que représente une montre traditionnelle mécanique, avec tout ce qu'elle représente et dont je vous ai parlé plus haut.
Sauf que là, tout petit que je suis, je me demande si le patron du plus grand groupe horloger du monde ne fait pas une erreur colossale.
Un peu celle que Microsoft a faite lorsqu'il a regardé de haut les tablettes et téléphones mobiles tactiles de type iPhone.
Un peu comme l'a fait dans le même domaine Nokia, le plus grand pourtant alors.
Un peu comme l'a fait dans les années septante (et non pas soixante-dix) l'horlogerie suisse en voyant arriver le quartz.
Certes, dans ce dernier cas, ladite horlogerie s'est bien rattrapée et finalement, a eu raison de continuer sur les montres mécaniques qui rapportent bien plus, et sur le quartz, tout en délaissant les montres digitales ce qui au final était finement joué (malgré des milliers d'emplois perdus alors dans le domaine horloger).
Sauf que le quartz n'amenait qu'une chose: l'exactitude pour un tout petit prix.
Le digital lui n'amenait rien du tout, même pas une meilleure lisibilité.
Alors que là mes amis, si Apple joue bien le coup, et je suis absolument persuadé qu'elle le fera, eh bien j'ai l'impression que les horlogers, contrairement à ce qu'ils disent, ont bien du souci à se faire.
Apple sera certainement assez maligne pour apporter plein de choses qui ne doublonneront pas avec le téléphone et qui apporteront des plus qui deviendront vite nécessaires (même si certains le regretteront), en plus de donner l'heure.
Et à ce moment, se posera la question de savoir ce qui nous importe le plus: les informations sur notre santé par exemple, ou le simple fait d'avoir un bijou qui donne l'heure et n'apporte rien d'autre qu'une certaine assurance en soi apportée par tout le marketing sur le côté artisan des horlogers et sur l'image que l'on donne(rait) en portant une montre de luxe.
Et là franchement, je sens que nous allons être assez nombreux à hésiter assez souvent.
Ce d'autant plus qu'Apple ne va certainement pas nous sortir un truc épouvantable à la Samsung, soyons-en certains.
Alors, quand j'entends que Cupertino cherche à s'approcher de grandes marques suisses, pour pouvoir affubler peut-être leur montre d'un "Swiss Made", et que ces dernières regardent Apple de haut, alors oui, vraiment, je me fais du souci.
, le 21.03.2014 à 00:38
Un article très intéressant référencé par John Gruber de Daring Fireball:
http://furbo.org/2014/03/13/wearing-apple/
Désolé, à cette heure-ci, je n’ai pas le courage de résumé l’article, mais selon l’auteur ce n’est pas du coté de la montre qu’il faut attendre quelque chose d’Apple, mais littéralement du « wearable technology ». L’arrivée d’Angela Arendts (Burberry’s) ne serait pas fortuite…
, le 21.03.2014 à 00:39
Clairement, l’industrie horlogère suisse dort sur ses lauriers de luxe. Même si je ne pense pas qu’un acheteur aimerait acquérir une Rolex à 50k avec une puce à l’intérieur, la miniaturisation permettrait de sortir de nouvelles montres ou de nouvelles gammes. Pour le moment, à l’exception d’exemples absurdes, les montres sont au 21ème siècle sont équipées des technologies du 20ème.
Pas de quoi rêver.
T
, le 21.03.2014 à 00:53
L’inconvénient de la technologie, c’est qu’elle évolue très souvent et qu’il faut la remplacer régulièrement pour rester à la pointe. Un AP, Blancpain ou Patek, ça reste d’actualité plusieurs dizaines d’années après son acquisition, avec un peu d’entretien bien évidemment. Si une pomontre sort, son placement tarifaire ne sera clairement pas au même niveau que les marques précitées, ni des autres marques suisses moins classieuses, mais plus « abordable », pour favoriser sa consommation…
, le 21.03.2014 à 06:25
Je suis fan des montres suisses, j’ai une petite collection (Tag, Rolex, Jaeger, Zenith, Omega, Tissot, IWC). L’iWatch devra en faire beaucoup côté Style pour me pousser à abandonner mes montres mécaniques. Car d’un point de vue autonomie et pérennité, y a pas photo
, le 21.03.2014 à 07:14
Obtenir l’heure peut être considéré universellement comme gratuit: un clocher de village, l’inévitable pendule de la vitrine du pharmacien etc…
Obtenir l’heure à travers un objet sophistiqué, de prix … astronomique ne lasse pas de m’interroger. J’ai peut-être déjà rapporté ici la remarque d’une vendeuse de montre Mont-Blanc quand elle vit mon étonnement devant le prix: « Monsieur ces montrent ne donnent pas l’heure, elles la vendent ».
Je n’ai aucune attirance pour ces objets de prix fournissant un service qu’on peut trouver gratuitement ailleurs. Et puis, je vous ai déjà entretenu de ce que je considère comme de l’indécence
La montre connectée ? Faut voir si elle « donnera » l’heure et ce qu’Apple y aura accroché, ou bien si une proposition de création de besoin-sans-lequel-on-vit-actuellement-très-bien-mais-que-ce-serait-tellement-mieux-si-on-l’avait est créé avec originalité.
, le 21.03.2014 à 07:37
J’ai eu l’occasion d’entrevoir les coulisses du monde de l’horlogerie, et ce n’est pas reluisant. Que ce soit avec des fournisseurs dont les clients principaux sont dans le milieu: fournisseurs systématiquement en retard, n’avertissent pas du retard, promettent les pièces pour dans 2 jour et toujours rien « Mais Monsieur, je ne comprends pas, nous n’avons que 2 semaines de retard! ». Si si, promis juré craché, je l’ai entendu, et de quelqu’un de plutôt réservé et de bonne volonté, pas d’une grande gueule imbue d’elle-même!
Si les fournisseurs travaillent comme ça et que c’est normal, imaginez vous ce que ça doit être chez leurs clients…
Commandez chez Bergeon, qui est un fournisseur d’outillage pour l’horlogerie. Le système de logistique et de commande est lourd et inefficace, dinosauresque. P. ex, un article commandé en trois tailles différentes (genre tournevis): chacun était conditionné dans un emballage différent, avec la référence parfois imprimée, parfois écrite à la main… Je vous laisse imaginer l’efficacité du système derrière…
Que ce soit en discutant avec des connaissances y ayant travaillé, ou même lors de collaboration avec des entreprises du milieu, on s’aperçoit vite de l’arrogance et de l’arbitraire qui y règne: l’ancien qui est « chef » de quelque chose est Dieu après Dieu. Les employés finissent par faire ce qu’on leur dit et la ferment. Comme pour un ami qui a sciemment et joyeusement flingué une machine à polir, car il a préféré suivre un ordre inepte plutôt que de se faire gueuler dessus.
Bref, à l’heure actuelle les marges sont telles, qu’ils peuvent se payer le luxe de l’inefficacité à tout les niveaux, et sans réelle innovation. Mais pour combien de temps encore?
, le 21.03.2014 à 07:47
Pour la deuxième fois, je poste un commentaire sans avoir rien lu. Oui, je ne suis pas sûr d’avoir les moyens de lire l’article et les commentaires.
Edit :
J’ai lu, et effectivement trop cher pour moi, même si j’aime bien les montres, mais les 300 € que j’y mets me paraissent déjà beaucoup. Ce que j’attends d’une montre c’est qu’elle soit robuste. Si par exemple j’étais dans un Boeing de Malaysia Airlines, que ce dernier explose en plein vol et qu’on passe de 20 à 3000°, puis à -180° une fois les flammes dissipées, et que là je tombe dans la fosse des mariannes à -11000 m, ben j’aimerais avoir l’heure.
Si j’avais une montre qui vende l’heure au lieu de la donner, quand je verrais un clodo, plutôt que de lui donner la pièce je lui ferais lire l’heure sur ma montre.
Plus sérieusement, qu’entendez vous par montre mécanique ? Montre à aiguilles mais forcément sans quartz ? Une montre à aiguilles mais à pile n’est pas non plus une montre digitale.
, le 21.03.2014 à 08:48
Ah que voilà une invention utile ! Où peut-on trouver la chose ?
Dans mon coffre, un chrono « Breitling Navitimer Automatic » de 1965, un chrono « Omega Speedmaster Professional Mark IV Automatic » de 1976 et une « Baume & Mercier Baumatic » de 1976 en or. Elles possèdent toutes un système de remontage automatique basé sur le mouvement, comme toutes les montres que je porte depuis plus de quarante ans.
Celle que je porte tous les jours ? Une SEIKO V (la fameuse SEIKO Five) à bracelet en inox que je porte H24, y compris en piscine ;-)
C’est ma deuxième. Elle me donne l’heure depuis plus de dix ans et le verre ne montre toujours aucune rayure. La première avait duré vingt-deux ans.
—
Marc, l’Africain
, le 21.03.2014 à 09:11
Alors Photo, je ne pense pas qu’elle fera en effet!
Par contre, la pérennité ne sera pas un problème: la plupart des gens s’en fichent de la pérennité.
Certes, les montres mécaniques (pas les Quartz) sont pérennes. Mais le public les voudra-t-elle encore juste pour cette raison, ou parce qu’elles ne demandent pas d’être rechargées.
Je dis ça, je n’en sais rien: moi-même, comme je l’ai dit, j’aime les montres mécaniques, mais le jour ou Apple me propose de mettre au poignet un objet beau et UTILE (on verra s’ils y arrivent), je me demande comment je vais faire.
Ou alors faire comme Hayek, porter une montre à une main, à l’autre une iWatch.
J’ai bien un bracelet Jawbone sur un des deux poignets…
, le 21.03.2014 à 09:19
Ma Michel Herbelin dort sur mon bureau, car je ne porte plus de montre depuis belle lurette.
Par contre je m’offrirais plus facilement une pendule de qualité. Connaissez-vous des sites de vente d’occasion de pendule plus ou moins ancienne. Du style Atmos Classique Phases de lune
, le 21.03.2014 à 09:26
Bien que mon père ait travaillé 30 ans à fabriquer tous les supports des Rolex pour les vitrines, je n’ai que peu d’expérience avec l’horlogerie. Il m’en reste juste une Rolex, héritée de mon père.
Ma seule expérience concerne justement cette montre et le service de sa marque. Expérience qui a été bonne je pense. Cette montre, après 20 ans sans vrai entretien, ne fonctionnait plus. Je l’ai déposée chez un horloger de Lausanne (vous savez, en bas de la rue de Bourg). Pour le coût de l’entretien, la montre est partie à l’usine, elle a été ouverte, nettoyée complètement, le verre saphir a été changé. Après 1 semaine j’ai récupéré la montre. Depuis elle fonctionne très bien.
, le 21.03.2014 à 09:45
Jolie Humeur, merci François. Petite anecdote: j’ai eu l’occasionne de composer des musiques pour plusieurs marques de montres et ai donc eu le plaisir de côtoyer un peu ce milieu. Les gens que je fréquentais avaient pas mal d’humour et mesuraient la valeur de leurs produits en « Porsches » (les voitures). J’ai donc tenu dans mes mains des « 4 Porsches », mais possède depuis des années une modeste Swatch mécanique!
, le 21.03.2014 à 09:52
Le patron du SAV d’Hasselblad comptait lui en « Blad ». Sa voiture en valait 3.
, le 21.03.2014 à 10:44
@ysengrain : faut arrêter de bougonner, c’est pas bon pour la santé.
Sinon, perso, j’ai une TAG Pilot que j’adore (étant aussi pilote d’avion), et une Swatch, les deux à quartz et qui fonctionne depuis plus de 10 ans.
J’ai acheté une Armani Automatique (pas cher, mais 300 € quand même), et ben le mouvement (pas Suisse, je précise) est une horreur d’imprécision. Comme quoi les mouvements Suisse, ça vaut quand même qqch !
Sinon, j’ai aussi une Georg Jensen aussi à quartz, en acier anodisé, superbe.
Je lorgnais sur une Tissot Chrono Automatique, mais je mettrai l’argent ailleurs et je n’achèterai plus de montres.
Je crois que les jeunes sont de moins en moins attirés par les montres, puisque comme Ken Robinson disais « Elles ne sont que mono-fonction !! ».
Une autre raison pour laquelle l’horlogerie Suisse et l’horlogerie en générale a du souci à se faire.
++
Ritchie
, le 21.03.2014 à 10:47
Moi ça me fait penser à Leica, qui n’a pas vu venir la révolution numérique. Et quand on voit aujourd’hui qu’ils essayent de se raccrocher au wagons en vendant des compacts pathétiques hors de prix, que quelques bobos continuent de défendre, parce que quand même, si c’est cher, c’est que c’est bon non ?
Je me dis que le déclin des grandes marques d’horlogerie suisse, a démarré il y a bien longtemps !
, le 21.03.2014 à 11:13
Je ne sais pas que vous dire, pronostiqueurs de la fin de l’horlogerie suisse… Etes-vous déjà allés regarder du côté de la Vallée de Joux, où les fabriques d’horlogerie, en dépit de leur service déplorable, construisent, agrandissent à tour de bras? LeCoultre, Audemars-Piguet, Blancpain, etc. etc.?
Et je ne fais pas dans l’ironie quand je parle de service déplorable: j’ai une montre Blancpain achetée à une époque où ils ne pétaient pas encore plus haut que leur c… et qui avait coûté moins de 1000 francs. Elle ne marche plus, mais cela coûtait plus de 1000 francs pour une petite révision, entre temps, avec quelques mois d’attente à la clé.
Et pourtant, cette marque a ouvert un magasin à Paradeplatz, un grand magasin, à un endroit dont le m2 est le plus cher d’Europe, à ce qu’on m’a dit.
Je suis comme plusieurs d’entre vous ici: j’adore les montres mécaniques et j’en ai plusieurs, acquisses au fil des ans – automatiques parce que je ne supporte pas le quartz –, mais au-delà de ça, j’ai toujours eu de la peine à comprendre comment l’industrie horlogère suisse fonctionne.
Au snobisme, probablement, et celui-là ne risque pas d’être en crise
, le 21.03.2014 à 11:35
Plus de 500 marques de montre en Suisse (si si) et moins de 20 qui font de l’argent… quand la frénésie s’arrêtera, y aura un tsunami sur beaucoup de manufactures.
T
, le 21.03.2014 à 13:42
Je continue à me demander pourquoi une montre de 1500€ « devrait » être fabriquée dans un pays à bas coût.
Je m’explique: tout le monde peut comprendre qu’une montre de 15€ « doit » être fabriquée à bas coût, donc pas en Suisse. Mais je suis scandalisé que celui qui se permet de demander 1500€ « doive » encore en faire fabriquer une partie en Chine.
Un jour, je me suis posé la même question sur des objets qu’on achète plus souvent: une chemise achetée 80-100€, ce n’est pas rare. A ce prix, serait-il impossible de la fabriquer et de la vendre chez nous et d’en vivre, même décemment?
Voilà selon moi une piste plutôt simple à mettre en place et réaliste pour faire diminuer le chômage dans nos contrées…
, le 21.03.2014 à 14:00
Pour avoir droit à l’estampille « Swiss made », la montre (je ne sais pour les autres items) doit au moins être fabriqué/assemblé à 50 % en Suisse.
J’ai lu, sur internet (BBC ou Times), qu’il y avait un mouvement qui voudrait augmenter ce % à 80. Je suis d’accord avec ce principe !
, le 21.03.2014 à 14:28
ARGGHH.
Où puis-je trouver une sistem 51 ?
Comment en obtenir une à Paris ?
J’ai toujours suivi swatch. Parfois de loin. Parfois de près.
J’ai du en avoir plus d’une dizaine.
Alors celle-là je la veux.
Si une bonne âme pouvait m’aider, ce serait fabuleux.
Merci beaucoup
, le 21.03.2014 à 14:44
Eh bien ça c’est Rolex!
De l’avis de mon horloger, Rolex est la seule marque qui fait des prix corrects, et assure un excellent service après vente. Pour lui, Rolex ne force pas le prix dans ses gammes. N’oublions pas que si je ne me trompe pas, Rolex est la seule marque à faire des montres 100% fabriquées par elle-même, et de fond en comble.
Le problème pour moi, c’est que je n’aime pas leur look.
, le 21.03.2014 à 15:31
Pour les pronostiqueurs de la fin de l’horlogerie suisse, je vous propose de faire un tour à Baselworld la semaine prochaine…
, le 21.03.2014 à 15:36
…et comment s’en sortent les 480 autres si elles ne font pas de l’argent ??
Tu peux développer ?
Certaines montres sont devenues des bijoux ou des objets de « standing »: entendre par là qu’il n’y a pas de rapport entre le prix et l’objet…
Est-ce que un foulard Hermes « vaut » le prix qu’il est vendu ??
L’offre et la demande….
Ceci dit je comprends François: une montre mécanique, c’est un bel objet….
, le 21.03.2014 à 16:04
Je pourrais donner des noms avec des bilans opérationnels complets mais je me ferais mal voir. Le fait est que des marques (ou « manufactures ») ont été créées de toute pièce par des gens fortunés pour répondre à un marché de nouveaux riches pas très regardant sur la qualité ou l’excellence mais juste pour avoir un gros truc au poignet « made in Switzerland ».
Mais malgré les nouveaux riches et nouveaux marchés, il y a trop d’offres dans ce segment et la plupart des acteurs sont dans le rouge. Pour continuer, l’actionnaire ou bailleur de fond remet tout simplement la main à la poche… c’est dire la fragilité économique sur laquelle repose beaucoup de ces boîtes.
T
, le 21.03.2014 à 16:17
Deux arguments que Hayek a donné et qui ne sont pas si spécieux. Je pense les avoir lu dans le compte rendu de l’Express
– connecté en permanence, donc pisté/pistable
– la part « écologique » d’une montre mécanique, dans son fonctionnement, par rapport à une montre « rechargeable ».
Concernant les coûts des mouvements c’étaient le combat du papa qui ne voulait plus vendre ces mouvements à « 10 francs » à des habilleurs qui vendaient les montres 10’000 frs.
, le 21.03.2014 à 18:05
Ca m’a toujours interrogé. Par principe, ou ça vous donne des boutons ? Des migraines ?
Je dis ça car ma compagne me somme d’enlever ma montre quand je me couche (avec elle en tout cas, quand c’est avec d’autres femmes elle s’en fou ;-) ). Elle me parle d’ondes qui coupent le sommeil etc. Moi je dors bien avec ou sans.
, le 21.03.2014 à 18:19
Il y a plusieurs montres que je trouve sublimes, que dis-je, SUBLIMES et il n’est pas rare que je m’arrête devant une bijouterie pour les contempler. A chaque fois, je me dis que j’aimerais en posséder une mais à chaque fois, je sais que j’aurais trop peur de la perdre – même si je sais qu’une montre, c’est pas comme un trousseau de clé, ça se perd nettement moins vite. Quant à la posséder pour la laisser chez moi, je n’en vois pas l’intérêt.
Du coup, je me rends compte qu’une carte découverte ce jour dans ma boîte aux lettres, au milieu de publicité et de factures me procure en réalité beaucoup, que dis-je, BEAUCOUP plus de plaisir !
, le 22.03.2014 à 00:51
J’aime les montres et les mouvements horlogers : réussir mécaniquement avec des engrenages, des ressorts et que sais-je encore, à reproduire la course du soleil dans le ciel m’a toujours fasciné.
J’ai deux montres dites automatiques : chaque jour, je change de montre.
Pour en revenir au sujet, lorsque nous subirons une CME et que tous les appareils basés sur l’électronique tomberont en panne, nous serons bien content lorsqu’il restera de vieilles toquantes ! L’industrie horlogère reprendra ces lettres de noblesse.
, le 22.03.2014 à 09:29
Comme mesureur de temps, je me suis installé une horloge d’une extrême précision et, sauf catastrophe naturelle, éternelle. Aucun entretien, exemplaire unique réalisé par un « meilleur ouvrier de France ». Seul inconvénient : nécessite du soleil, mais ce n’est pas ce qui manque là où elle est installée.
, le 22.03.2014 à 21:38
Je trouvais les montres à quartz jolies, fines, etc., à la première occasion je m’en suis acheté une, particulièrement belle dans le design trouvais-je, et je la portais avec bonheur.
Il a fallu des mois pour que je remarque que, depuis un certain temps, je dormais mal, j’avais des palpitations, j’étais nerveuse.
La chose allait en s’aggravant, je suis allée voir un médecin qui m’a fait toutes sortes d’examens. Un jour, pendant un de ces examens, ses yeux se posent sur ma montre.
«Quartz?», qu’il me fait. Je dis oui.
«Bon, alors, laissez-la-moi et revenez dans huit jours.»
Huit jours après, je n’avais plus de palpitations, depuis une ou deux nuits je redormais normalement.
Le médecin m’a suggéré de tester encore une fois en portant la montre huit jours les symptômes sont revenus. Il m’a alors expliqué que les montres à quartz émettaient des ondes auxquelles une minorité de personnes sont sensibles, et que j’étais l’une d’elles. Depuis lors, je porte des montres automatiques.
Un professionnel de l’horlogerie à qui je parlais de ma sensibilité aux piles quartz a remarqué récemment: «Pourquoi croyez-vous qu’il y ait encore des montres automatiques? leur disparition était programmée lorsqu’on s’est aperçu qu’un certain nombre de clients ne supportaient pas le quartz.»
Je n’ai jamais entendu parler du fait que ça dérange les voisins, mais je n’ai jamais approfondi le problème, et je le crois volontiers.
, le 22.03.2014 à 23:21
Ah non mais c’est pour mon bien être à moi qu’elle me demande de l’enlever. On (l’humain) peut donc être sensible au quartz. Ca me surprend tout de même.
, le 23.03.2014 à 13:06
Moi je suis tomber littéralement tombé amoureux d’une marque: ZIIIRO. A la base vous avez un designer qui poste un concept sur forum, des financiers qui le remarquent et l’aide dans la conception du building process. Au final des modèles simples, réellement innovants et surtout… où lire l’heure est FACILE (contrairement à certaines montres design genre tokyoflash, rigolotes mais totalement illisible) Je n’ai que les modèles en acier: montres incroyablement légères, acier très doux (le bracelet milanais an acier est un régal, ajustable au micron près). Vu le prix bas j’avais peur pour le verre, mais au final – je suis plutôt maladroit – les dizaines de bognes sur mes ziiiro n’ont jamais laissé la moindre rayure sur le verre ou l’acier. Ma préférée est la Celeste Black:. Je les ai toutes achetées sur http://www.timefy.com/fr/45_ziiiro. Service impeccable, même si ils sont très souvent en rupture de stock. Attention frais de douane suisse env. 30 francs!
, le 23.03.2014 à 13:24
Travaillant dans la branche, je ne me fait pas trop de soucis, car au final pas vraiment les memes clients.
Je travaille en Asie depuis plusieurs annees et nos clients sont les marques Suisse de fabricant de montres.
Ils fabriquent tous en Chine depuis des annees, une toute petite partie est encore fabrique dans notre belle chaine du Jura.
Il ne reste vraiment que les grandes marques qui fabriquent tout chez nous, et encore.
Et pour le prix, pas de soucis non plus ils ont des marges que vous ne pouvez meme pas imaginer.
, le 23.03.2014 à 14:13
Tissot prépare des montres connectées
, le 23.03.2014 à 16:24
Les montres connectées seront un segment de plus mais ne voleront pas de part de marché à l’horlogerie tarditionnelle. Ce ne sont pas les mêmes cibles conso. De tout façon même dans la montre « classique » il y aura toujours moyen d’innover. On pense toujours en avoir fait le tour et on est toujours surpris par l’innovation. Prenez la Ressence type 3 (Prix de la Révélation Horlogère au Grand Prix d’Horlogerie de Genève 2013)… n’est-elle pas plus révolutionnaire que n’importe quelle iWatch avec son absence de bague, son mécanisme baigné dans l’huile, son verre scaphandre en saphir et sa philosophie?
Page officielle de la RT3
le prototype de la RT3 en action
Je ne me fais absolument aucun souci pour l’horlogerie classique. Au contraire, les nouveaux clients de montres connectées, quand ils en auront marre d’avoir des bugs/virus, de tout le temps recharger les accus et de sans arrêt faire des mises à jour, (re)viendront à la montre classique.
, le 24.03.2014 à 10:51
Si l’on considère une montre comme un bijou, qui voudrait porter le même bijou que tout le monde, même si un écran LCD permet de simuler un cadran (beurk).
Il y aura peut être quelques soucis pour les marques suisse qui essaient de faire du connecté comme Tissot mais sinon, le seul point commun avec nos montres helvétiques est que ces objets se mettent autour du poignet.
Apple sortira sans doute un modèle supérieur aux horreurs qu’on a pu voir jusqu’à présent, c’est déjà une bonne chose. Et pourquoi pas la mettre pour faire du sport afin de se servir des fonctions embarquées et préserver la mécanique de nos belles.
, le 24.03.2014 à 18:45
Pour ma part, je serais prêt à porter les deux. Au poignet gauche, une « vraie » montre, suisse, que j’aurais peut-être payé cher mais qui me plait et remplit son rôle de donneuse d’heure. Au poignet droit, une montre « gadget technologique » qui fait tout sauf/en plus de (rayez la mention inutile) donner l’heure.
En ce qui me concerne, j’ai toujours eu beaucoup d’attachement à mes montres, que ce soit une Flik-Flak quand j’étais gosse, une Swatch ou une Tissot. Je ne délaisserai pas une « vraie » montre pour une montre technologique avec écran numérique qui fait plein de chose sûrement utiles.
Bref, même si je suis en partie d’accord sur le côté bijou d’une montre et le fait que ça montre certainement un statut social (ou que sais-je encore), rien ne me fera renoncer au plaisir de savoir que je porte une « vraie » montre, aussi altmodisch soit-elle à notre époque.
, le 24.03.2014 à 20:03
Quelqu’un sur ce forum, je crois me souvenir qui, avait écrit que quand il recevait une personne pour un entretien d’embauche, il regardait sa montre et cela influait son jugement (ça il ne l’a pas dit mais c’était sous-entendu).
, le 24.03.2014 à 22:41
Tom25, autre époque, autre réflexe : mon grand-père me disait toujours « si tu veux savoir qui tu as en face de toi, regarde ses chaussures » !
, le 25.03.2014 à 10:44
Personne ne l’ayant citée, je me dois de joindre photo et montre avec ceci
, le 28.03.2014 à 18:03
Et bien, article totalement limpide sur l’aveuglement de l’industrie horlogère face à des approches répétées de la part d’Apple. Pour Hayek, c’est non et non! Mieux: pourquoi réaliser un quelconque partenariat?
Bien que le secteur soit différent, je suis tout de même abasourdi de lire des propos aussi tranchés. Peut être que M. Hayek devrait passer un coup de fil à Olli-Pekka, Lazaridis, Fregin ou encore Zander… tous des anciens CEO à la tête d’entreprises célèbres dans la téléphonie mobile.
T
, le 09.11.2015 à 17:18
Cet article est tout à fait d’actualité et très judicieux et je voudrais y amener mon expérience et mes points de vue personnels destinés à tous les passionnés d’horlogerie comme moi.
Aujourd’hui, les prix de ventes et les réputations de telle ou telle marque de montres dépendent de la lutte entre les principales manufactures de mouvements Suisses dont les plus connues sont: « ETA » et « Ronda », et le prestige justifié ou non des différentes marques de montres Suisses.
La norme voudrait et ce n’est pas le cas que le prix de vente d’une montre dépende de ses qualités que sont celles des montres: Fiabilité, précision, solidité en général, design, etc….
Je peux donc donner deux exemples à 60 ans d’écart pour appuyer mes dires:
1) J’ai fait l’acquisition il y a environ un an d’un chronomètre ou chronographe automatique, j’ai pour habitude de regarder toujours le meilleurs rapport qualité/prix.
J’ai choisi un modèle de chez Longines, l’Hydroconquest L3.644.96.6, étanche à 300 mètres, équipé du calibre ETA « valjoux » 7750 dont les qualités de robustesse et de précision ne sont pas à mettre en doute ( + ou – une seconde par jour une fois son rodage et l’ensemble de sa lubrification terminées).
Le prix de cette montre qui est sortie depuis du catalogue était de: 1380 euros.
Je pose donc la question suivante: comment justifier la différence de prix avec le même type de montre dans d’autres maisons: Rolex ou Breitling pour ne citer qu’eux?
– Cela pourrait être justifié si ces maisons vendaient des montres du même type mais équipées de leurs propres mouvements qui seraient au moins d’aussi bonne qualité que ceux des autres; ce n’est pas le cas et la différence va de un à cinq pour la Breitling Navitimer et de un à dix pour la Rolex Daytona (sans tenir compte des tarifs du SAV).
2) Il y a quelques temps, j’ai fait l’acquisition d’une montre d’occasion par le biais d’internet, de la marque: Bulova, en me basant seulement sur les photos et quelques rares indications.
Lorsque j’ai reçu la montre j’ai d’abord été agréablement surpris par son état général alors que je ne connaissais pas encore son âge.
Après quelques recherches sur internet j’ai trouver tout ce que je voulais savoir (et là j’aimerais bien avoir quelques avis d’éventuels propriétaire de mêmes montres), il s’agit d’une Bulova 23, modèle L5, série A, de 1958 équipée du mouvement avec 23 rubis et 6 ajustements de 1956.
Vous me direz: quel rapport?
Il s’avère que cette montre ne prend que quelques secondes par jour d’avance et que son état de conservation et donc de fonctionnement en général après 59 ans de bons et loyaux services est intact.
Cette montre coutait à l’époque: 59,50 dollars, ce qui correspond à un mois de salaire moyen environ.
On peut donc se demander après 60 ans d’évolution horlogère si nous avons progressé et ou en sommes nous?
, le 09.11.2015 à 18:49
On en est 60 ans plus tard et donc il y a plein de conclusions à tirer. Une Ferrari 250 GTO coûtait USD 18k et aujourd’hui, des modèles originaux peuvent se vendre dans les USD 40 millions.
Pourtant, ça n’a échappé à personne que l’automobile a fait de sacré progrès et qu’il est difficile de justifier un prix pareil d’un point de vue purement mécanique… maintenant la rareté de l’objet et son histoire peuvent en attirer plusieurs.
On ne m’ôtera pas de l’idée qu’une montre est une sorte de faire-valoir… qu’elle reflète à 100% ce que le vieux disait: « Enfin… tout le monde a une Rolex. Si à cinquante ans, on n’a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie ! » et on peut mettre dans le même panier bagnoles et autres jouets qui sont tout simplement sous-utilisés.
En 60 ans, la volonté de montrer qu’on peut se payer un truc qui donne l’heure à des prix de dingue est toujours aussi fort… peu d’évolution à ce niveau.
T