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Comme une im­pres­sion…

Il me sem­blait, de­puis quelques temps... Non, c'est pas ça... J'avais l'im­pres­sion étrange... Non, non plus... Com­ment dire... Al­lons-y di­rec­te­ment , cra­chons le mor­ceau : je pense être en train de de­ve­nir un pa­ra­noïaque grave, ins­tallé dans un dé­lire de per­sé­cu­tion aigu. J'ai l'im­pres­sion qu'on m'ob­serve. Tout le temps. Quoi que je fasse. J'ai beau me dire que ce n'est pas pos­sible, que je ne vis pas dans ce genre de monde là, où, comme dans les ro­mans d'Or­well ou d'Hux­ley, on es­pionne, on note, on acte, on ar­chive, dans des buts ca­chés au ser­vum pecus. Non non non! Je ne vis certes pas dans un monde comme ça.

Mais quand même...

Bien sûr, je sa­vais déjà de­puis quelques an­nées que cha­cun de mes achats était ré­per­to­rié dans un re­levé ban­caire, que ma banque gar­dait pré­cieu­se­ment, donc, et aussi chez mes four­nis­seurs, et sû­re­ment en­core chez les four­nis­seurs de mes four­nis­seurs. Là, peu me chaut : c'était déjà comme ça il y a un siècle, pa­pier-crayon, peut-être, mais comme ça. Je sa­vais aussi que le lieu du paie­ment, la date et l'heure per­met­tait d'at­tes­ter ma pré­sence à un lieu donné, etc. et qu'on pou­vait donc, en cas d'en­quête par exemple, se ser­vir de ces don­nées.

Par ailleurs, je sa­vais évi­dem­ment aussi que cha­cun de mes clics était dû­ment re­pé­rable et re­pé­rés par mon four­nis­seur d'ac­cès et les dif­fé­rents ser­veurs où je me connecte et que ce fi­chier pou­vait être d'un in­té­rêt cer­tain. D'évi­dence aussi, mes four­nis­seurs de Cloud savent avec qui je com­mu­nique par mail, et en gardent trace, avec qui je fais la fête par un petit tour sur Vine, Snap­chat et Fa­ce­Book, et même, par re­cou­pe­ments, qui m'a flan­qué des mor­pions en re­cou­chant avec son mari sans m'en aver­tir au préa­lable, non mais je vous de­mande un peu, y'a dé­ci­dé­ment plus de grâce dans ce bas monde. Évi­dem­ment, que ces don­nées soient mon­nayées au­près des autres éle­veurs de cham­pagne, ou d'autres éle­veurs de dames, m'a for­te­ment in­dis­posé. Mais après tout, dans ce monde, qu'on le veuille ou pas, tout est com­merce, et on finit, à l'usure, par sup­por­ter de bien in­di­cibles choses...

La carte, je m'étais donc ha­bi­tué. Le por­table, moins. J'avais bien noté qu'on pou­vait se faire suivre en fonc­tion des re­lais sur les­quels le té­lé­phone se connec­tait.  Mais sa­voir qu'Apple ou Google pou­vaient, des an­nées après, dé­ter­mi­ner à quel mo­ment, et où,  je re­trou­vais la dame dont il était ques­tion un peu plus haut, com­bien de cham­pagne avait été né­ces­saire, pour la dé­ci­der, et dans quels éta­blis­se­ments, et en faire usage pu­blic m'a for­te­ment in­dis­posé. Mais après tout, dans ce monde, qu'on le veuille ou pas, tout est com­merce, et on finit, à l'usure, par sup­por­ter de bien in­di­cibles choses...

Bref entre le sys­tème ban­caire, le sys­tème de té­lé­com­mu­ni­ca­tions et les ré­seaux so­ciaux, j'avais bien ac­quis un peu de mal-être à ma pri­vacy, comme on dit, mais cela me sem­blait ac­cep­table, puisque j'avais l'im­pres­sion que le pro­blème se li­mi­tait au petit com­merce et à des choses bien sûr per­son­nelles mais re­la­ti­ve­ment bé­nignes, comme ce dont je vous par­lais, ex­cu­sez moi, il faut que passe un coup de fil, pen­dant qu'on y pense...

Je sa­vais en­core qu'il exis­tait, sur le ré­seau des ré­seaux, des gens pas réel­le­ment fré­quen­tables, ou alors avec des looooongues pin­cettes, les ha­ckers et autres pi­rates. Parce qu'on m'avait bien pré­venu : c'est des gens, ils vous volent vos nu­mé­ros de carte bleue, et ils vont vous cro­quer vos éco­no­mies! Et s'ils re­trouvent les co­or­don­nées de la dame en ques­tion dont vous n'ar­rê­tez pas de nous re­battre les oreilles, ils vont pas­ser avant vous, et elle n'aura plus d'ap­pé­tit quand vous la rap­pel­le­rez! Jugez du drame!

Et puis on m'avait dit que des ha­ckers, tous les pays en avaient. Pour la guerre cy­ber­né­tique. Les ha­ckers du Bien contre les ha­ckers du Mal. Et qu'il le fal­lait bien, pour la pré­ser­va­tion du monde libre. Sans doute... En tout cas, cela ne sem­blait me concer­ner que de loin, voire pas.

Bien sûr, pas dupe, j'en re­mer­cie, moi, des ha­ckers. Ceux nous ont averti de failles de sé­cu­rité, d'in­com­pé­tences no­toires, et d'abus de pou­voir. Ceux du bon côté de la Force, quoi. En­core que... Et les abus de pou­voir, fi­na­le­ment,  je les trou­vais bien bé­nins.

Et ar­rivent Snow­den et l'im­mense scan­dale des écoutes des ser­vices spé­ciaux amé­ri­cains, le NSA.

lemondedu Monde...

J'ap­prends bru­ta­le­ment que la guerre cy­ber­né­tique en ques­tion a des ef­fets col­la­té­raux. Comme la vraie. Les ci­vils trinquent. On écoute votre Box ou votre wifi. On ré­ta­blit les ca­bi­nets noirs, où le cour­rier, quel qu'il soit, est ou­vert, ana­lysé, in­dexé, et bien rangé dans les bases de don­nées. Mes poèmes et mes lettres d'amour, tout passe sous les yeux de ro­bots, tout est dis­sé­qué. 

D'un seul coup, que j'aie le mal­heur d'écrire une chan­son sur Has­san qui part faire la bombe avec Farid pour mou­rir d'amour dans une ex­plo­sion d'ex­tase au mi­lieu des Hou­ris, vais-je avoir la vi­site de la Po­lice pour ter­ro­risme? Si je conti­nue à fré­quen­ter la dame en ques­tion, et à lui écrire, mal­gré son in­fi­dé­lité conju­gale, ah! je la re­tiens, celle-là!, vais-je tom­ber pour obs­cé­nité sur ré­seau pu­blic, et me voir of­frir mon étoile mauve d'as­so­cial ou de mau­vais chré­tien? Va-t-on me me­na­cer de tout ra­con­ter à mon prêtre usuel, au maire et à mon  char­cu­tier si be­soin est?

On ap­prend aussi que pour fa­ci­li­ter la chose, on en­voie des équipes faire car­ré­ment des dé­ri­va­tions phy­siques sur les câbles té­lé­pho­niques sous-ma­rins. Puis qu'un cer­tain nombre de taupes a été en­gagé par les construc­teurs de ma­té­riels, sur ordre ou conseil, pour né­go­cier un cer­tain nombre de ba­ck­door, d'en­trées, di­rec­te­ment à la concep­tion du ma­té­riel. Et que si cela n'a pas été pos­sible, on dé­route la li­vrai­son de votre ma­té­riel pour y im­plan­ter des mou­chards in­soup­çon­nables.

Là, au vu de la li­berté in­di­vi­duelle et des in­té­rêts éco­no­miques réunis, je trans­pire. Vous êtes vi­vants? Vous êtes sus­pect! La pré­somp­tion d'in­no­cence? Rayée de la carte! Et du point de vue de la vie cou­rante? Avec les Google Glasses et la réa­lité aug­men­tée, nous al­lons enfin pou­voir vous la trans­for­mer aux pe­tits oi­gnons, cette vie! Vous aurez une vie unique, et ce sont les mieux in­for­més qui en pro­fi­te­ront le plus, pour vous vendre ce dont ils sont sûrs que ça vous manque, vous l'avez dit dans le mail du 3 jan­vier à la dame qui...

Pire... Avec mes ob­jets connec­tés, dont on sait qu'ils sont ai­sé­ment ha­ckables, ça va se cor­ser. Avec ma mai­son en mode do­mo­tique aigu!?... Qui va pou­voir se faire la main sur le pi­ra­tage de ma chau­dière? Qui va tâter de la sé­cu­rité de mon por­tail?

En mode sur­veillance, mon frigo va-t-il com­men­cer à me re­gar­der d'un sale oeil si j'ouvre une bou­teille de plus que le quota mé­di­cal?

Ma Kinect va-t-elle me dé­non­cer à Weight Wat­chers et à la Corée du Nord si j'ai pris un peu d'ai­sance dans le plu­mage et que je dé­conne pen­dant les infos?

Sur simple lec­ture de cour­rier privé, mes toi­lettes vont elles sciem­ment me dé­ca­per  les gé­ni­toires à l'eau bouillante, sur ordre su­pé­rieur, pour m'ap­prendre la Doxa et le bon aloi?

Vais-je être, fi­na­le­ment, obligé de scot­cher her­mé­ti­que­ment les mi­cros et web­cams de mes or­di­na­teurs, que pa­raît-il on peut mettre en marche à dis­tance sans que rien ne tra­hisse la chose?

 Bon... Cal­mons-nous... Res­pi­rons à fond, et po­sons cal­me­ment la ques­tion sal­va­trice.

Sa­chant que je n'ai in­venté aucun des ces faits, que ce n'est ma­ni­fes­te­ment pas un rêve, pen­sez-vous que je doive faire plu­tôt une thé­ra­pie lé­gère pour la pa­ra­noïa, ou une pro­fonde cure de Co­gnac, pour l'ou­bli dé­fi­ni­tif de ce monde cruel? Ou faut il que je re­con­si­dère, d'une façon rai­son­née, le genre de vie que je veux mener?

Afin d'ai­der à votre ré­flexion, je vous pro­pose cette pe­tite confé­rence qui ne man­quera pas de vous in­ter­pe­ler.

18 com­men­taires
1)
To­TheEnd
, le 06.01.2014 à 01:59

Au-delà de la bou­tade, la réa­lité c’est que les gou­ver­ne­ments ont plus d’em­ployés qu’il n’en faut pour ef­fec­tuer des ac­tions lé­gales au tra­vers de mi­nistres et de mi­nis­tères tout ce qui a de plus for­mel et trans­pa­rent avec un cadre lé­gis­la­tif on ne peut plus clair. A l’in­verse, tous les ser­vices se­crets ou en­ti­tés pro­té­gées par le se­cret font des choses à la li­mite de la lé­ga­lité voire tout sim­ple­ment to­ta­le­ment illé­gales. C’est pour cela qu’ils ont été créés et qu’ils existent. Chaque pays en a et ceux qui font le plus de trucs illé­gaux sont ceux qui ont le plus de moyens… Au­cune sur­prise de ce côté la.

Main­te­nant, sur l’en­semble des in­for­ma­tions re­cueilles, il y a cer­tai­ne­ment un juste mi­lieu entre re­cueillir TOUTES les don­nées de TOUT le monde et être en me­sure de le faire ra­pi­de­ment ou de pou­voir in­ter­con­nec­ter entre eux des élé­ments sus­pects. D’une ma­nière gé­né­rale, il n’y a aucun sens à tout en­re­gis­trer car un mo­ment donné, il faut bien trai­ter ces in­for­ma­tions et 99% des dis­cus­sions hu­maines n’ont rien de dan­ge­reux.

Enfin, bien sur, dans un monde idéal, j’ai­me­rais qu’il ne soit pas pos­sible qu’un em­ployé gou­ver­ne­men­tal (ou un sous-trai­tant) puisse agir sans l’ordre d’un juge mais dans un monde glo­bal, to­ta­le­ment di­gi­tal, ce sou­hait est clai­re­ment naïf pour ne pas dire dan­ge­reux.

T

2)
zit
, le 06.01.2014 à 08:24

J’ai comme l’im­pres­sion que l’on vit une époque for­mi­dable.
Plus ça va, plus on en ap­prends, des sa­lo­pe­ries de ce genre, et de toute façon, tous les gou­ver­ne­ments sont com­plices, sans par­ler des ac­teurs éco­no­miques. Puissent–ils s’étouf­fer d’une giga–in­di­ges­tion de bits di­vers et ava­riés (mal­heu­reu­se­ment, ce sont nos im­pôts qui servent à phy­nan­cer l’achat des disques durs).
En 2002 déjà on en­ten­dait par­ler du ter­rible pal­la­dium, une ru­meur qui sur cer­tains points semble avoir été dé­pas­sée par la réa­lité.
Com­ment peut–on lut­ter contre ça ? En truf­fant tous nos mails, conver­sa­tions té­lé­pho­niques et autres com­mu­ni­ca­tions élec­tro­niques de « bombe, Obama, plu­to­nium, Pou­tine, coke, Bush, kill kill, AK 47 » ? En n’uti­li­sant pas de ma­chins connec­tés ? En ayant une confiance aveugle dans nos di­ri­geants élus au suf­frage uni­ver­sel ?

beuark !

z (quand on en­tend ce qu’on en­tend, qu’on voit ce qu’on voit, on se dit qu’on a rai­son de pen­ser ce qu’on pense, je ré­pêêêêêêêêêêêêêête : tuez les tous ! dieu re­con­naî­tra les siens…)

4)
Sa­luki
, le 06.01.2014 à 11:27

Aïe !

Ce matin, je me suis pesé sur ma ba­lance Wi­things. Elle m’a ver­te­ment tancé, en WiFi dans le texte, au vu de la va­ria­tion de poids en­re­gis­trée de­puis le 23 dé­cembre et ré­gu­liè­re­ment ac­cen­tuée avec la St Syl­vestre, l’Épi­pha­nie et le pas­sage des voi­sins entre-temps.

Vi­si­ble­ment une alerte a été don­née : de­puis dix mi­nutes un porte-en­gins à es­sieux mul­tiples sta­tionne sur l’ave­nue en face de chez nous…

5)
ysen­grain
, le 06.01.2014 à 12:14

Je vi­vais à l’écart de la place pu­blique, Se­rein, contem­pla­tif, té­né­breux, bu­co­lique, re­fu­sant d’ac­quit­ter la ran­çon de la gloire, Sur mon brin de lau­rier je dor­mais comme un loir

Nous sommes gou­ver­nés selon les ré­sul­tats du suf­frage uni­ver­sel qui donne aux po­li­tiques la pos­si­bi­lité de choi­sir pour nous, moyen­nant bien sûr – nous dira t on – la ré­gu­la­tion par­le­men­taire.

Les po­li­tiques ont donc choisi de nous « per­mettre » moyen­nant fi­nances bien sûr, afin que im­pôts et taxes y af­fé­rant puissent com­bler – à tous les sens du terme – les caisses de l’état.

Alors, pour sûr, il y a 15-20 ans quand on dé­cou­vrait les ca­pa­ci­tés d’In­ter­net, l’émer­veille­ment oc­cul­tait toute ré­flexion. Seul à ma connais­sance, le site de la CNIL met­tait en garde contre les co­okies et le fait que l’adresse IP était pis­tée sys­té­ma­ti­que­ment. Nous le sa­vions, tout ça … et pour­tant … voir le billet du jour de l’ami Mo­dane.

Un der­nier mot: Dans Le meilleur des Mondes d’Al­dous Hux­ley, où la re­pro­duc­tion hu­maine est ro­bo­ti­sée, les alpha do­minent le monde; et l’hé­roïne, amou­reuse, pen­sant à se « re­pro­duire alors qu’on ne fait plus du tout comme ça » finit par en rou­gir.

Allez, quel que soit notre de­ve­nir et sur­tout celui de nos des­cen­dants, tout n’est pas perdu: il ne reste en­core … à perdre

6)
Diego
, le 06.01.2014 à 12:15

Moi je dis, tout ça c’est un coup des pharma pour re­mon­ter les ventes des neu­ro­lep­tiques in­ci­sifs.

Ils avaient déjà fait un beau coup avec la A-H1N1 (ou était-ce la H5N1 ?), ils re-tentent leur chance avec la NSA.

Y a des bre­vets à ren­ta­bi­li­ser !

7)
Fran­çois Cuneo
, le 06.01.2014 à 13:00

Le pire, c’est que je m’en fiche un peu…

Vrai­ment, c’est ce qui m’in­quiète le plus. J’ai peur d’être déjà tout flapi, prêt à tout ac­cep­ter…

8)
Mo­dane
, le 06.01.2014 à 13:20

À dire vrai, Fran­çois, je suis un peu comme toi. Enfin… J’étais… Parce qu’à force de suivre les news, comme ça, d’un oeil dis­trait, j’ai fini par être cho­qué. D’où cette hu­meur, qui de­vait à l’ori­gine être une grosse ri­go­lade mais qui s’est avéré être dur à écrire de façon plai­sante, et fi­na­le­ment si­nistre!

9)
ysen­grain
, le 06.01.2014 à 15:39

MacG fait état à l’ins­tant d’une brosse à dents connec­tée.

Je vous laisse ima­gi­ner toutes les autres connexions pos­sibles – entre autres le pré­ser­va­tif

10)
Mo­dane
, le 06.01.2014 à 16:45

entre autres le pré­ser­va­tif…

J’ima­gine fa­ci­le­ment un groupe de ha­ckers faire des paris en jouant avec le On/Off…

11)
To­TheEnd
, le 06.01.2014 à 16:45

Je vous laisse ima­gi­ner toutes les autres connexions pos­sibles – entre autres le pré­ser­va­tif

Pas be­soin d’at­tendre le fa­meux « In­ter­net of Eve­ry­thing » pour ça… les gens sont déjà bien assez bêtes pour se mettre dans les pro­blèmes tout seul!

Pour étayer le pro­pos, il faut re­gar­der ce que tu peux faire grâce à l’ou­til de re­cherche Graph de Fa­ce­book: ce qu’on peut ap­prendre sur tout le monde grâce à Fa­ce­book

En gros, tu ar­rives à faire res­sor­tir en quelques cliques quels sont tes voi­sins ou col­lègues qui, par exemple:

Quelles femmes ont des maris qui aiment les pros­ti­tuées…
Les em­ployés d’une boîte qui aiment le ra­cisme…
Les épouses qui aiment les sites de ren­contre spé­cia­li­sés dans les ren­contres adul­tères…
Les ca­thos (pra­ti­quants) qui aiment les ca­potes Durex…
Etc…

Bref, à un cer­tain stade, le pro­blème c’est pas les au­to­ri­tés et ce qu’elles peuvent ap­prendre sur vous mais bien tout le bor­del que les gens laissent trai­ner der­rière eux…

T

13)
guru
, le 06.01.2014 à 19:19

Tiens Fran­çois qui se ré­veille ! C’est tou­chant !

14)
Gilles Tschopp
, le 06.01.2014 à 20:30

A la fin des an­nées 1980, il y avait eu le scan­dale des fiches qui avait pro­vo­qué un énorme scan­dale à l’époque. Ou alors, à la même époque, les pra­tiques de la tris­te­ment cé­lèbre Stasi.

Mais ce qui m’in­quiète vrai­ment, c’est cette in­dif­fé­rence face à la dis­sé­mi­na­tion des in­for­ma­tions sur l’in­ter­net.

15)
Jean Claude
, le 06.01.2014 à 20:34

Mo­dane je t’adore !
(certes je ne te connais pas per­son­nel­le­ment, mais je par­tage ton point de vue).
Pour­quoi s’op­po­ser à tant de cu­rio­sité de la part de nos di­ri­geants puisque c’est pour notre sé­cu­rité, pour éra­di­quer les pé­do­philes de tous pays, pour em­pê­cher de nuire les ter­ro­ristes avant qu’ils ne de­viennent des ré­sis­tants.
Soyons fière des en­tre­prises fran­çaises, comme Ame­sys/Bull et sa So­lu­tion DPI EAGLE (deep pa­cket Ins­pec­tion).
Enfin, je ne ré­siste pas au plai­sir de vous citer un pas­sage de la pla­quette de la so­ciété Qos­mos :
*********
Les com­po­sants Qos­mos sont dé­cli­nés en deux types de pro­duits :

Le kit de dé­ve­lop­pe­ment ixEn­gine®
La sonde lo­gi­cielle Deep­Flow®

Ces briques tech­no­lo­giques ana­lysent en temps réel le tra­fic qui tran­site sur les ré­seaux in­for­ma­tiques. Qos­mos re­con­naît des mil­liers de pro­to­coles de com­mu­ni­ca­tion et d’at­tri­buts pro­to­co­laires (mé­ta­don­nées), et le ré­sul­tat de l’ana­lyse consti­tue une couche d’in­for­ma­tion qui ali­mente les ap­pli­ca­tions de nos clients, dont les so­lu­tions ga­ran­tissent la per­for­mance, la qua­lité de ser­vice et la sé­cu­rité des tran­sac­tions en ligne.

La tech­no­lo­gie Qos­mos ana­lyse le tra­fic à des dé­bits de plu­sieurs di­zaines de Gbps et la re­con­nais­sance pro­to­co­laire est constam­ment mise à jour, uti­li­sant un pro­ces­sus si­mi­laire aux anti-vi­rus.

La tech­no­lo­gie de Qos­mos peut être uti­li­sée dans tous types d’en­vi­ron­ne­ments in­for­ma­tiques, phy­siques ou vir­tuels. De plus, la couche d’in­for­ma­tion créée par Qos­mos s’in­sère na­tu­rel­le­ment dans les ar­chi­tec­tures ré­seau de nou­velle gé­né­ra­tion ba­sées sur le SDN (Soft­ware De­fi­ned Net­works) et le NFV (Net­work Func­tions Vir­tua­li­za­tion).

Qos­mos four­nit une tech­no­lo­gie puis­sante qui doit être uti­li­sée à bon es­cient ; nous sommes donc en fa­veur de toute ré­gle­men­ta­tion pro­té­geant la vie pri­vée et les don­nées per­son­nelles.
*********
J’ai sou­li­gné en gras le der­nier pa­ra­graphe afin que tous com­prennent bien que ces so­cié­tés sont régis par un code dé­on­to­lo­gique à toute épreuve.

@y­sen­grain :
« Une même brosse pourra ser­vir à cinq uti­li­sa­teurs dif­fé­rents, de quoi contrô­ler toute une fa­mille. » en es­pé­rant qu’ils ont in­té­gré des anti-vi­rus.

16)
Mo­dane
, le 06.01.2014 à 23:13

Merci à tous d’avoir réagi. Vos ré­flexions tendent à me faire pen­ser que nous de­vons nous in­ter­ro­ger sur la ges­tion de nos don­nées, que nous ne de­ve­nions pas trop ai­sé­ment in­fluen­çables ou ex­ploi­tables. Ceci dit, il semble y avoir ici consen­sus dans ce sens! ;)

17)
M.G.
, le 08.01.2014 à 09:09

Merci Mo­dane pour cet ex­cellent dé­ve­lop­pe­ment sur un sujet sen­sible, qui de­vrait in­ter­pel­ler tous les in­ter­nautes conscients.

Je m’étonne seule­ment qu’un tel sujet n’ait pas gé­néré plus de com­men­taires. C’est pour­tant nos li­ber­tés in­di­vi­duelles qui sont en cause. Le fa­ta­lisme ne me semble pas le meilleur moyen de les pro­té­ger. Mais quoi faire ?

Marc, l’Afri­cain

18)
Mo­dane
, le 08.01.2014 à 15:40

Je ne peux qu’être in­dul­gent. Avant de me do­cu­men­ter sur le sujet, je n’avais pas une per­cep­tion très pré­cise des ef­fets.
Quelque part, ce n’est pas le pro­blèmes des li­ber­tés in­di­vi­duelles qui m’ef­fraie. C’est que le monde élec­tro­nique, dans un but mar­chand, va pou­voir fa­bri­quer un en­vi­ron­ne­ment « per­son­na­lisé » à cha­cun d’entre nous, comme ça, dans la rue, à la télé, sur notre écran d’ordi, dans le­quel nous se­ront ab­so­lu­ment libre de nos dé­ci­sions, ou tout au moins d’en avoir l’im­pres­sion. In­vi­sibles, in­cons­cients mais quand même col­liers et laisses.

Les neu­ro­psy­chiatres sont ar­ri­vés à un point où la fonc­tion du « se re­con­naître soi-même » passe par uni­que­ment par la somme de nos per­cep­tions et des mes­sages cel­lu­laires et nos ré­ac­tions à ces don­nées fil­trées par Eros et Tha­na­tos. Qui al­lons-nous donc fa­bri­quer avec ces en­vi­ron­ne­ments élec­tro­niques mo­di­fiés?

Tu no­te­ras que fi­na­le­ment, c’est un banal pro­blème d’éco­lo­gie! ;)