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Les physiciens ont la grosse tête…
En feuilletant dernièrement un magasine de science, le courrier du CERN version papier du mois de novembre pour ne pas le nommer, je suis tombé sur un article qui m'a laissé presque sans voix; étant pourtant peu enclin à me laisser impressionner par le petit monde de l'informatique, je dois admettre que ce que j'y ai lu, et surtout compris, m'a "assis" encore plus que je ne le suis déjà...

Le CERN est LE laboratoire européen concernant l'étude et l'expérimentation de la physique fondamentale; tout le "gratin de matière grise", touchant aux multiples domaines de ce centre, s'y rassemble pour une cause unique: comprendre l'infiniment grand... et l'infiniment petit. On va y construire un nouvel appareil pour approfondir ces recherches, engin inversément démesuré que les éléments fondamentaux recherchés sont petits, appelé LHC (Large Hadron Collider), un collisionneur de particules. C'est une sorte d'énorme anneau-tunnel qui accélère la matière, des atomes, et les fait s'entrechoquer pour qu'ils se disloquent, se cassent. Ce sont des millions d'atomes, et donc de "cassures", à traiter en temps réel, et surtout à stocker pour garder des traces et les analyser ultérieurement.

Ceci m'amène donc à cet article; vu la quantité faramineuse de données générées par cette nouvelle expérience scientifique, il fallait un système qui puisse "gober" tant d'informations, mille fois plus performant qu'actuellement. Pour cela, les chercheurs ont du mettre au point une technique qui s'appelle "grille de calcul", ou projet OpenLab; on ne partage pas le travail seulement sur une dimension (quelques machines en réseau en ligne, par exemple), mais sur une "matrice" de machines, toutes interconnectées entre elles, aussi bien pour les opérations que pour le stockage. Ce qui est intéressant, ce n'est pas le système proprement dit (même si c'est une première en la matière), ni les unités de calculs en parallèle (cluster), mais bien la partie "stockage", support, et les chiffres proprement astronomiques qui en résultent.

Le LHC possède 4 détecteurs de particules; chaque détecteur va, au plus fort d'une expérience, générer plus de 10 millions de Go de données, et ce chacun pris séparément, et par année. Si on compte maintenant qu'ils sont 4, cela nous fait plus de 40 millions de Go d'informations par année. Plus de 40'000'000 Go ! En utilisant des règles simples d'arithmétiques et de notations, cela donne:

40'000'000 Go = 40 mio de Go = 40'000 To (tera-octets) = 40 Po (peta-octets)

... et 1 Go = 1'000'000'000 octets

... donc: 40 Po font 40'000'000'000'000'000 octets, soit 4.0E16 octets en notation scientifique.

C'est tellement gargantuesque, qu'il est difficile de se représenter "humainement" les possibilités et les capacités de stockage induites par OpenLab; pourtant, on arrive à en imaginer le "coffre" par un exemple: si on prend l'iPod, le nouveau lecteur MP3 avec son disque dur de 5 Go interne, on peut y stocker près de 1'000 chansons de, disons, 4 minutes chacune. 5 Go, pour 1'000 chansons. Donc avec 40 mio de Go, on pourrait stocker près de... 8 mio de chansons !... soit près de 533'333 heures et 20 minutes de musique (32 mio de minutes).

Bon, c'est pas vraiment "portable" comme système, mais c'est efficace. Vous pourrez me dire que je m'emporte pour bien peu de chose, et vous aurez cent fois raison; néanmoins, on ne peut que rester perplexe, voir admiratif, face à tant de place, face à tant de capacité, face à tant de demande... pour une seule expérience; car elle n'est pas seule, y'en a plusieurs de ces expériences qui vont utiliser le LHC et sa "grille de calcul" en même temps.

Voilà, c'est avec cette première anecdote informatique que je faisais mon entrée sur le site cuk.ch, et je voulais remercier ses fondateurs pour m'avoir permis de participer à cette nouvelle aventure; de plus, cette humeur m'a également permis de tripatouiller mon nouveau "jouet", un iBook 14"; wouiiiiiii, je sais, vous êtes des impatients, et un test complet est en préparation pour la semaine qui vient. Alors patience, et à bientôt.

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