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Un ar­chet et du jazz

L’été, c’est la sai­son des fes­ti­vals… On le saura sur cuk.​ch d’ailleurs puisque Fa­bien vous en parlé la se­maine der­nière! Mais je ne ré­siste pas à l’en­vie de par­ta­ger à mon tour l’en­thou­siasme d’un concert: Bojan Z Trio au Fes­ti­val de la Cité à Lau­sanne.

Vous avez dit “Zul­fika”… com­ment?!

Sur la scène jazz ac­tuelle, Bojan Z est connu. Aucun doute sur ce point. D’ailleurs cer­tains le connaissent même sous son vrai nom, Bojan Zul­fi­karpašić. Mais “Bojan Z” c’est… plus fa­cile! Pour ma part, je l’ai dé­cou­vert lors de la sor­tie de So­lob­ses­sion qui est (en­core au­jour­d’hui) un de mes al­bums pré­fé­rés de piano solo. Un mé­lange unique de dy­na­misme et de sen­si­bi­lité. Si ce nom ne vous dit rien, je vous in­vite vrai­ment à le dé­cou­vrir (par exemple en sui­vant le lien pour écou­ter le début des mor­ceaux). J’ai eu un se­cond choc avec leur album en trio, Trans­pa­ci­fik. Ces mu­siques ont ac­com­pa­gné, entre autre, des pé­riodes de tra­vail in­ten­sif…

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Bref, vous avez com­pris: quand j’ai vu ce nom sur le pro­gramme du fes­ti­val, ni une, ni deux, nous étions dans le train pour Lau­sanne! Je ne pour­rais pas vous par­ler du pre­mier set en solo (puis­qu’un im­prévu me l’a fait man­qué). Mais la nuit tombé, nous étions sur les gra­dins de la place du châ­teau: à la bat­te­rie Mar­tijn Vink, à la contre­basse Tho­mas Bra­me­rie, et Bojan Z au piano. En trio donc… voire en qua­tuor tant le vent es­sayait de se mêler de la par­tie. Après un pre­mier mor­ceau très sombre dans un style assez élec­tro (Bojan Z a beau­coup uti­lisé son Fen­der Rhodes avec des boucles d’ef­fets), le mé­lange s’opère, entre les mu­si­ciens, et avec le pu­blic. Je re­trouve le dy­na­misme et la sen­si­bi­lité dont je par­lais plus haut, bien par­ta­gés par les trois com­pères. Et le vent qui souffle ra­joute un je ne sais quoi à la force de cette mu­sique.

Alors même si le trio n’a pas tou­jours réussi à ac­cro­cher un pu­blic qui n’était pas conquis d’avance (bien ti­mide par­fois les ap­plau­dis­se­ments…), c’était un concert dont je me sou­vien­drais.

Quatre cordes, un ar­chet et du jazz

Je m’en sou­vien­drai à plus d’un titre d’ailleurs. Car je n’ai pas men­tionné le spe­cial guest: To­bias Prei­sig, un vio­lo­niste “qui monte” (je cite le pro­gramme…). Pour une ren­contre, c’était une ren­contre ratée! Le vio­lon n’est ja­mais vrai­ment ren­tré dans le jeu du trio (qui pour­tant lui lais­sait la place). Et je n’étais pas seul à res­ter de marbre face aux mor­ceaux joués avec lui. Alors je me suis for­cé­ment fait en­core une fois la re­marque que les ins­tru­ments à corde et le jazz, c’est un ma­riage dif­fi­cile. Ce qui m’a donné envie de vous faire dé­cou­vrir un mu­si­cien “à corde et ar­chet” qui me touche [1].

Der­rière son vio­lon­celle… sou­vent des­sus, par­fois de­bout, voire cou­ché des­sous, Vincent Cour­tois. Apres l’avoir as­so­cié pen­dant long­temps à son pre­mier disque “Cello news”, je l’ai en­tendu à de nom­breuses re­prises à l’Ate­lier du Pla­teau à Paris. In­ou­bliable duo avec Louis Scla­vis… ou un dia­logue éton­nant avec le co­mé­dien Pierre Baux dans Écrits rocks. Ima­gi­nez un vio­lon­celle (seul) illus­trer une his­toire du rock new-yor­kais dans les an­nées 1980!

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De l’éclec­tisme donc? ? Par­fois, peut être, mais avec des lignes di­rec­trices: un jeu très libre, qui tra­duit un sorte d’émo­ti­vité. Et une écoute tel­le­ment at­ten­tive de ses par­te­naires de scène! Les cu­rieux pour­ront écou­ter un très bel album en quar­tet: Na­po­li’s wall. Les té­mé­raires au­ront l’au­dace de dé­cou­vrir son album en solo, par­fois ex­plo­ra­toire: L’im­prévu.

Je me rends compte en écri­vant ce billet que je ne connais que quelques fa­cettes de ces mu­si­ciens pro­li­fiques. Vite, il faut que je trouve le temps de dé­cou­vrir les autres! En disque sur­ement, et en­core mieux en concert… parce que cette mu­sique, elle s’écoute en vrai!


  1. C’est un choix to­ta­le­ment sub­jec­tif et je l’as­sume: j’au­rais aussi pu vous par­ler de Do­mi­nique Pi­fa­rély, de Joëlle Léandre, de Di­dier Lo­ck­wood ou d'Hé­lène La­bar­rière, qui m’ont cha­cun tou­ché à leur ma­nière… Et j’es­père en dé­cou­vrir de nou­veaux dans les com­men­taires!

6 com­men­taires
1)
Mar­co­li­vier
, le 22.07.2013 à 12:02

Salut Tho­mas,

Merci pour ce par­tage mu­si­cal. Vio­lon­cel­liste ama­teur et fan de jazz, je suis tou­jours très heu­reux de dé­cou­vrir des vio­lon­cel­listes pro­fes­sion­nels qui s’es­saient au jazz, ce qui fait que je me ré­jouis de dé­cou­vrir Vincent Cour­tois.

Connais-tu cet autre vio­lon­cel­liste de jazz ex­tra­or­di­naire, Gio­vanni Sol­lima? Je re­com­mande par­ti­cu­liè­re­ment ses al­bums Aqui­larco et Works, mais les autres en valent éga­le­ment le dé­tour. Entra jazz, clas­sique et dé­cou­vertes par­fois éga­le­ment fri­sant un ex­pé­ri­men­tal au­dible.

2)
dj­trance
, le 22.07.2013 à 16:07

Super!

To­ta­le­ment no­vice (et même plus) en la ma­tière, je suis ravi de dé­cou­vrir de nou­velles ré­fé­rences. Merci pour l’ar­ticle, vi­ve­ment le pro­chain :))

3)
ce­rock
, le 22.07.2013 à 18:02

Merci pour cette dé­cou­verte

4)
yfic17
, le 22.07.2013 à 23:58

Merci pour cette dé­cou­verte. Je vais écou­ter un peu.

5)
Fran­çois Cuneo
, le 23.07.2013 à 11:31

Merci!

Et merci Qobuz!

J’écoute Bojan Z Trio à peine le début de l’ar­ticle lu, puis Vincent Cour­tois, en qua­lité CD.

Tout ça pour rien, ou di­sons com­pris dans l’abon­ne­ment.

Bon.

Cela dit, pas fa­cile comme mu­sique, on dira, tu ne trouves pas?

Mais in­té­res­sant.

Sur­tout Vincent Cour­tois (j’écoute “Me­diums”, sorti en 2012.

6)
tho­mas
, le 23.07.2013 à 18:36

Merci pour vos com­men­taires.

@Mar­co­li­vier: je vais écou­ter Gio­vanni Sol­lima de ce pas!

@ Fran­çois: pas fa­cile, sans doute… Je ne met­trai pas sur le même plan les deux al­bums de Bojan Z (que je trouve plein d’éner­gie, et plu­tôt fa­ciles) et les ex­plo­ra­tions de Vincent Cour­tois qui sont sans doute plus dures à suivre; j’ai mé­langé pour es­sayer de ne pas re­bu­ter tous les lec­teurs ;) Pour ma part, c’est un type de mu­sique que j’ap­pré­cie beau­coup plus en concert.