Ce reportage remarquable, édité sous forme de brochure (Faut-il abandonner la poule à l'industrie? 48 pages A5), est le travail d’un ami journaliste : Michaël Rodriguez. Comme j’ai fait la mise en page et que tout ceci a été édité à compte d’auteur, c’est vrai que je suis un peu de parti pris…
Je précise quand même que je ne suis pas végétarien, je mange de la viande, quelquefois du poulet, mais sans excès, et en général je fais attention à la provenance de la bête.
Vous le mangeriez? (Photo: T Boy de la Tour)
En Suisse, il est vrai, les normes d’abattage des animaux sont plus sévères que dans l’UE : temps de transports limités, contrôles vétérinaires fréquents et utilisation modérée d’antibiotiques, espaces de confinement réglementés (les élevages en batterie sont interdits). Mais en Suisse, on importe aussi énormément de poulet, du Brésil notamment. Ce qui constitue une pression permanente sur les prix et la qualité du poulet suisse.
Et sous cette forme? (Photo Aurélie Schopfer)
J’ai vu quelques videos sur des grands élevages de poulets en Chine et au Brésil, je n'en ai mis aucune en ligne, c’est carrément insoutenable. Entre l’aspirateur à poules (vivantes) et l’entassement forcé dans des casiers (toujours vivantes), les coups de pieds dans les poules pas encore tout-à-fait mortes, et j'en passe… Curieusement, l’abattage en chaîne est rarement montré, alors que c’est plutôt la délivrance pour ces animaux… Le tabou de la mort en série est le plus fort, partout sur la planète ! D’ailleurs un dirigeant d’un de ces élevages en Suisse le dit bien : «on abat, on ne tue pas !»
Tout ça, je le savais.
Mais ce que je ne savais pas, c’est à quel point ces poulets sont génétiquement trafiqués, au point qu’une poignée de multinationales de l’agro-alimentaires sont devenues propriétaires du patrimoine génétique de ces oiseaux !
©Un élevage industriel aux USA. (Photo©Istockphoto)
Le problème, c’est d’obtenir le poulet le plus gros possible dans le laps de temps le plus court : 40 jours pour un poulet de 2 kilos, c’est la norme actuelle ! Ces poules génétiquement trafiquées voient leurs qualités régresser au cours des générations, et il faut sans arrêt recommencer le processus d’hybridation, ce qui fait la fortune de ces entreprises de sélection génétique.
La sélection des souches va très loin : même la couleur de la chair du poulet est préparée dans les laboratoires, et ce sont des études de marché qui déterminent les goûts du consommateur. Quand je dis les goûts, ce sont les goûts visuels, hein ? Pas forcément le goût de la viande… Curieusement personne n’en parle, à part quelques éleveurs bio plus ou moins marginaux ! Il faut que ça ait un goût de poulet, de farce pour les nuggets, mais rien de plus… Et pourtant, un poulet fermier de Bresse ou de la prison de Bochuz, c’est vraiment très différent.
Un énorme travail de manutention. (Photo Aurélie Schopfer)
Mais je cède la parole à l’auteur de la brochure :
«Le système industriel a remplacé, partout où cela était possible, les cycles de vie par des filières de production. Il a rompu le lien de la poule à l'oeuf. En effet, les performances des poules «turbo» ne se transmettent pas de génération en génération. Les éleveurs sont donc quasiment forcés de renoncer à la reproduction et de se réapprovisionner à chaque fois en nouveaux poussins. La poule est devenue un cul-de-sac, une impasse génétique. Pour l'industrie, en revanche, c'est une poule aux oeufs d'or.
Dommage «collatéral» de cette course au rendement: chaque années en Suisse, deux millions et demi de poussins sont tués peu après leur naissance. Dans un système qui cloisonne la production d'oeufs et de poulets de chair, les poussins mâles des pondeuses sont de trop. On préfère s'en débarrasser plutôt que de gaspiller du temps et de l'aliment pour les engraisser.
Les poules de nos élevages sont donc issues d'un processus d'industrialisation et de globalisation. D'aucuns y voient un progrès. Ce modèle n'a-t-il pas aussi permis de répondre à la demande croissante de viande? Même si la moitié environ de la volaille consommée en Suisse est importée, la production indigène a bondi de 58% durant la dernière décennie. Et le poulet, jadis considéré comme un produit de luxe, est aujourd'hui accessible.»
Un poulailler artisanal. (Photo Aurélie Schopfer)
Et plus loin :
«La quasi totalité des poules élevées dans les pays industrialisés sont des hybrides provenant des firmes de sélection génétique. De quoi s'agit-il? L'hybridation consiste à croiser des animaux de différentes races ou lignées consanguines. En combinant leurs caractères, on amplifie certaines capacités (par exemple la croissance de la chair). Cette technique est aussi utilisée sur les végétaux, afin d'augmenter la productivité des semences.
L'hybridation est, à la base, un phénomène naturel. Elle est le principal mécanisme de la biodiversité parce qu’elle crée, à chaque génération, une collection d’individus nouveaux, tous différents les uns des autres ainsi que de ceux des générations précédentes et suivantes. C’est la base de l’évolution du monde vivant, sans laquelle les plantes et animaux supérieures n’existeraient pas.
Dans l’agro-alimentaire, l'hybridation contribue au contraire à un appauvrissement du vivant. Seuls certains caractères génétiques sont recherchés, en fonction de critères économiques. Le but n'est pas la création de petits groupes très variés, mais au contraire la production de masse de marchandises standardisées. On estime qu'en croisant sur trois générations 35 à 40 individus «de race», les laboratoires de sélection génétique peuvent fournir 300'000 poules hybrides. En se reproduisant, ces dernières donnent à leur tour 400 millions de poulets d'élevage – quasiment des sosies.
L'hybridation a largement contribué à augmenter la productivité et à réduire les coûts. En 1960, il fallait cent jours pour obtenir un poulet de deux kilos. Aujourd'hui, une quarantaine de jours suffisent. Mais cette amélioration constante du rendement a aussi eu pour effet de mettre sur la touche les races fermières. Mis sous pression par la baisse des prix à la production, les paysans ont dû les abandonner, perdant du même coup la maîtrise du patrimoine génétique.
Secret commercial oblige, la diversité génétique des souches de poules industrielles n'est pas connue avec précision. L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) suppose que la quasi totalité des lignées commerciales de poules se basent sur quatre races. Toujours selon la FAO, les races d'élevage – tous animaux confondus - disparaissent au rythme d'une par mois, sur un total de 8000 encore existantes. Nombre de chercheurs estiment que cette homogénéité croissante est un risque majeur pour la sécurité de l'approvisionnement, car elle favorise la propagation de maladies (épizooties).
La grande chance des entreprises de sélection génétique, c'est que les performances des hybrides ne se transmettent pas à leurs descendants. Elles régressent au fil des générations, tandis que des dissemblances entre individus commencent à réapparaître. Cette loi biologique vaut, pour l'industrie, mieux que tous les brevets. Sous peine de voir leurs rendements fondre, les éleveurs sont quasiment forcés de renoncer à reproduire eux-mêmes leurs poules et de se tourner à nouveau vers les firmes de sélection génétique.»
Et plus loin encore :
«Les multinationales de sélection génétique exportent des poussins, notamment depuis l'Allemagne, la France et la Hongrie. Selon la loi sur la protection des animaux, le transport des animaux ne doit pas durer plus de six heures. Mais pour les poussins, une dérogation permet de prolonger le voyage jusqu'à 48 heures après l'éclosion.
Une fois arrivés en Suisse, ces animaux y sont élevés et reproduits. Leurs oeufs sont ensuite placés dans des couvoirs. Les poussins qui en écloront seront alors vendus aux éleveurs.
La recherche du rendement a entraîné un cloisonnement génétique et industriel presque total. D'un côté, des poules sélectionnées pour leur haute performance de ponte (300 oeufs par année environ) et pour leur poids plume, afin d'économiser la nourriture. De l'autre, des poules programmées pour gonfler le plus rapidement possible (30 à 45 jours en moyenne).
Conséquence de ce système: les poussins mâles des souches de pondeuses sont liquidés dès que leur sexe est établi. Cela coûterait en effet trop cher - en temps et en aliments - de les engraisser. En Suisse, on estime à 2,5 millions le nombre de poussins gazés chaque année.
Quant aux femelles, elles sont abattues après une saison de ponte, à l'âge de 12 à 18 mois. Elles pourraient continuer à pondre, mais seulement après une période de mue et d'improductivité de trois mois. Or, l'industrie n'aime pas les temps morts. En outre, leurs oeufs seraient moins nombreux, trop fragiles et trop gros pour entrer dans les canons (et les emballages) de la grande distribution.»
Que dire de plus ? Juste deux choses : dans les pays développés, la consommation de viande atteint 80 kilos par an et par habitant, contre 5 en Inde ! Et cette énorme production représente 18% des gaz à effet de serre émis par l’homme…
Celle-là ne vient pas d'un élevage industriel! (Photo Aurélie Schopfer)
, le 25.06.2013 à 02:55
Il n’est jamais trop tard pour le devenir, a fortiori lorsqu’on est conscient des enjeux !
, le 25.06.2013 à 03:00
Triste faim :-/
, le 25.06.2013 à 05:52
“On reconnait le degré de civilisation d’un peuple à la manière dont il traite ses animaux.” disait Einstein !!!
, le 25.06.2013 à 06:21
J’ai 3 poules pour 1000 m2, soit 333,33m2 par poule. Nourries de produits bio. Leurs oeufs sont délicieux.
, le 25.06.2013 à 08:05
À ce propos, quand vous achetez des œufs, à défaut de les prendre chez votre voisin après avoir cherché où les poules ont bien pu les pondre, regardez bien le code qu’ils portent.
Par exemple : 1 FR xxx yy mérite d’être compris.
Le dernier groupe de chiffres yy indique le nº du bâtiment de l’élevage xxx.
FR indique le pays d’origine et c’est ensuite que les choses se compliquent : le premier chiffre est 0, 1, 2, 3.
0 – indique des œufs de la filière bio.
1- indique des œufs de poules élevées en plein air.
2- indique des œufs de poules ’’élevées au sol’’. Ce qui n’est pas ainsi précisé, c’est que la norme prescrit de ne pas en avoir ’’plus de neuf’’ au mètre carré.
3- indique des œufs de poules ’’élevées en cage’’. Ce qui n’est pas vraiment indiqué, c’est qu’il ne doit pas y avoir plus de dix neuf poules au mètre carré.
Devinez ce que Madame Saluki ou sa moins bonne moitié recherche quand nous n’avons pas les produits de nos voisins ?
, le 25.06.2013 à 08:20
Il me semble que les USA viennent de décider qu’aucun patrimoine génétique ne pouvait être approprié par qui que ce soit
, le 25.06.2013 à 08:53
Entre les poulets (et parties de poulets) non-bio et le bio, il y a un monde. De la vrai viande bien dense, miam. Nous passons par une AMAP avec un producteur de poulets bio installé à Bièvres, depuis je re-mange du poulet et aime bien ça !
Il est vrai que l’on consomme bcp trop de viande. L’humain n’a, en fait, pas besoin de plus de 250 g de viande par semaine, soit env. 12 Kg par an, même pour un sportif !
, le 25.06.2013 à 09:21
D’après ce que j’ai lu des lois récentes votées aux USA, il s’agit du patrimoine génétique humain… Mais je peux me tromper. Des 4 grandes firmes de sélection génétique, une seule est américaine (Tyson Foods)
, le 25.06.2013 à 09:31
Saluki, j’ai essayé d’imprimer des codes sur les oeufs de mes poules. J’ai salopé mon imprimante laser :)
, le 25.06.2013 à 09:57
Renaud, fais davantage chauffer ton imprimante, tu auras un oeuf au plat à défaut d’un code !
, le 25.06.2013 à 10:07
Madame Poppins, en général, je fais cuire mes oeufs au bain marie, à 64 degrés pendant 47 minutes pour obtenir ce qu’on appelle l’oeuf parfait, à savoir une belle homogénéité entre le blanc et le jaune :) Et ça, mon imprimante sait pas le faire :)
, le 25.06.2013 à 10:39
Combine de grand-mère: Comment rendre succulente une vollaille ? La fourrer avant la cuisson avec un… petit suisse.
Renaud : J’ai 3 poules pour 1000 m2, soit 333,33m2 par poule. Nourries de produits bio
Que voilà un vrai gentleman qui sait entretenir ses maitresses ;o)
, le 25.06.2013 à 10:50
Effectivement, sans être végétarien ou prôner le végétarisme, on mange trop de viande. Personnellement, j’essaie de limiter ma consommation de viande et d’acheter de la viande d’origine bien traitée .
Reste qu’il ne faut pas se voiler la face et être réaliste, acheter un poulet élevage 90 jours en plein air coute plus cher qu’un poulet industriel. Et malheureusement, quand on n’a pas les moyens financiers et que pouvoir réussir à manger à sa faim et payer son loyer sont la préoccupation principale, le bien être de l’animal ou le respect écologique du produit sont la dernière des préoccupations!
Bref, votez avec votre argent. Et si vous avez les moyens financiers, soutenez les produits de qualité, les filières éthiques et les productions respectueuses du vivant.
, le 25.06.2013 à 11:34
Je ne peux qu’être d’accord. Ceci dit, il n’est pas toujours possible (financièrement parlant) d’acheter dans tous les domaines des produits alimentaires issus de filières respectueuses de l’environnement, des animaux et… des producteurs. Préparer un maximum soi-même est un premier pas, les oeufs de poule élevées en plein air (code 1, donc) en est un autre, adopter quelques produits bio et issus du commerce équitable également.
Mais il vient un moment où le budget ne permet pas de le faire autant qu’on le voudrait. Sans oublier qu’on fait parfois un peu trop facilement le lien entre “bio” et “bon pour la santé” (de l’huile de palme bio reste de l’huile de palme; et on sait ce qu’il en est des filières soi-disant “responsables” pour ce produit précis. Il faudra d’ailleurs qu’on m’explique pourquoi la pâte feuilletée bio est toujours à l’huile de palme et pas au beurre…).
Mais on est bien loin des poules (et de la pâte de curry rouge maison qui accompagnera l’une d’elles)
, le 25.06.2013 à 11:34
Que dire d’autre à part Buerk !!! Cela fait pas mal d’années que nous évitons la nourriture de type industrielle, du fait que habitons à la campagne, nous sommes avons la chance d’être proches des producteurs: agriculteurs, bouchers, etc… nos choix se portent donc dans la plupart des cas sur eux (en principe pour une bonne partie de notre “filière nourriture”). Du bio pour une part et pour l’autre IP et respectueux des leurs bêtes et de l’environnement.
Il faut avouer que tout ceci a un coût important (pas loin du double) par rapport à de l’industriel. Mais c’est notre choix : investir sur la qualité de ce l’on mange et la provenance en favorisant les personnes de notre région pour qui l’on a du respect. Je suis aussi bien conscient que pas mal de gens ne veuillent ou ne puissent pas assumer cette plus-value.
Perso même que je suis pas fan de viande (mais pas carré végétarien/lien non plus) j’aime bien quelque fois manger un morceau de viande bien apprêté (pas plus tard que que hier soir, “on s’est fait” un joli poulet fermier “du paysan d’à côté”).
, le 25.06.2013 à 11:51
Hum, cela sent sa publicité mensongère où on prend sournoisement la surface brute du terrain sans en enlever celle de la maison, de la piscine, des parkings, du jardin d’agrément et du potager (incompatibles avec des gallinacées) etc. :-))
, le 25.06.2013 à 15:57
Je suis parfaitement d’accord pour dire qu’on mange trop de viande (enfin, je ne me mets pas dedans même si je ne refuse jamais un bbq), mais ce régime génère des problèmes bien plus importants que les gaz à effet de serre.
Maintenant, même si tu n’es pas végétarien, je trouve cet argumentaire facile pour défendre ou promouvoir une certaine alimentation. Rappelons simplement que avant de vouloir faire la révolution pour 18%, on pourrait s’attaquer aux 45% qui représentent le chauffage des habitations, le transport et les centrales énergétiques.
, le 25.06.2013 à 16:41
TTE, je ne suis pas en train de dire qu’on va tous bouffer des salades et du même coup réduire de 18% les gaz à effet de serre, et ainsi sauver la planète! Je voulais juste donner un ordre de grandeur de ce que représente l’élevage industriel… Mais tu as raison, je n’ai pas fait la liste des morts du cholestérol, des ravages de la déforestation pour créer des pâturages, de la pollution des eaux par les antibiotiques etc… D’autres sont sûrement plus compétents que moi dans ces domaines…
, le 25.06.2013 à 17:34
Bon, ben du coup, ce soir chez les Poppins, salade, pommes de terre et fromages, exit le poulet ;-)
, le 25.06.2013 à 18:21
J’en sais rien, mais selon cette source >>> ils laissent entendre que si le patrimoine génétique a été modifié, il serait possible de déposer des droits! Alors si cette disposition là perdure, la première deviendrait caduque dans son effet en tant que “principe de précaution”.
De toute façon, d’ici peu, le seul moyen de nourrir toute la population mondiale sera de réduire notre consommation de viande (voire de devenir flexitariens disent certaines sources). Puisqu’on sait qu’il faut dix protéines végétales pour produire une protéine animale (bien que le viande fournisse d’autres apports… pas si simple, Steve Jobs était végé-strict)
, le 26.06.2013 à 08:48
Si l’on devait “s’adapter”, on peut largement prendre exemple sur les hindouistes ou les bouddhistes qui se portent très bien en ne mangeant soit aucune viande, soit tellement peu que c’est dérisoire. La nourriture est riche, variée et les apports suffisants pour nos besoins journaliers (bon, c’est vrai que le “taux” d’épices dans le cas des occidentaux devrait être revu à la baisse). Perso il y a bien longtemps, j’ai été végé moyennement strict durant 3 ans, nickel… Par contre “pour faire bien”, cela prend un certain temps pour les calculs et les préparatifs.
, le 26.06.2013 à 10:35
@ Blues
Ha! le taux d’épices, il est verifié qu’il est souvent souvent proportionnel à la qualité discutable du poulet.
J’avoue, m’être pourléché d’un tel met, vendu dans le quartier coloré de la ville de Grasse à vil prix, sur que la bestiole venait de ces abominable élévages.
Souvenir des années 80 = les redoutables “poulets fumés”, avec une scène d’horreur, une nappe immonde de gras devalant de la porte du micro-onde ;o)
Plus sérieusement, on se gausse du poulet “fermier” qui passe sa vie à se faire les cuissots dans de grands espaces, combien de ceux de plus en plus nombreux qui n’ont pas eu l’occasion d’en goûter, seraient surpris du coriace de la chose ? de la “sécheresse des blancs” ( comme déjà écrit, ils deviennent extra avec un petit suisse à la cuisson).
, le 26.06.2013 à 11:02
Avant te tomber dans la totale indécence de proposer des “recettes de cuisine”, il n’est en effet pas si fou de parler de l’hindouisme et de s’interroger de l’économie souterraine de l’élevage… Car les fermes c’est une chose, mais il existe une quirielle de petits éleveurs indépendants pour qui l’élevage est un moyen de survie et d’améliorer l’ordinaire!
Mais si ces éleveurs sont là, c’est parce qu’il y a une demande.
C’est donc à nous, comme dit Passant, de trouver de nouvelles façon d’apprêter — non pas la viande mais… — d’autres sources de protéines comme le tofu qui est souvent succulent.
Alors comment arriver à une prise de conscience généralisée, et planétaire de bon gré en changeant la donne culturelle qui voudrait que toute fête conviviale soit agrémentée de plats de viande! Comment faire pour que change l’orientation de la demande sans que ce ne soit par la contrainte de la menace de la famine?
SI on veut faire les choses dans l’ordre logique, c’est donc pas tant à nous à nous adapter à l’offre que de changer notre demande en changeant nos coutumes! Alors changeons les! Et les éleveurs se convertiront à l’agriculture.
A nous de redévelopper une culture de convivialité hors consommation de viande! Aux hommes de ne plus exiger de viande à leurs épouses et à celles-ci de ne plus l’imposer sur la table (pour faire “plaisir” à leurs époux…), en commençant par en réduire la fréquence et la quantité…
Et encore aux hommes à se contrôler et devenir moins grognons lorsqu’ils n’ont l’estomac un peu plus léger… Pour ça il y a un truc radical: commençons par réduire la quantité de sucre blanc raffiné, qui rend tout le monde agressif! Quand je vois l’alignement des caddies dans les supermarchés, je suis pratiquement chaque fois effaré par le choix des consommateurs lorsque je guigne sur leurs achats: mais où sont les «produits frais»? Quelle faible proportion de fruits et légumes on constate! Je me dis aussi que c’est dans toute cette malbouffe dévitalisée que passe l’explosion des coûts de la maladie à terme! (Je dis pas les coûts de la santé, parce que la santé justement, elle ne coûte rien si on ne mange pas n’importe quoi)!
Il vaudrait donc mieux commencer par réintroduire les “sucres lents” et le pain complet, et bien sûr les légumineuses et verdure de saison, qu’on a un peu trop vite oublié dans nos habitudes alimentaires amha.
, le 26.06.2013 à 11:39
A propos de recettes de cuisine et de légumineuse > un des met principal (et nourrissant) dont on s’est délecté durant nos 3 ans d’abstinence de viande est le pâté de lentille aux champignons et olives et bien sûr, le Tofu est aussi un des remplaçant apprêtable à souhait.
, le 26.06.2013 à 11:55
Désolé, mais je déteste le Tofu sous toutes ces formes.
Tant qu’à abandonner la viande, aussi bien l’abandonner complètement. Mais, pas moi, l’humain est omnivore, donc …
Ensuite, plusieurs changements doivent être opérés de façon à obtenir une alimentation soutenable par notre agriculture.
1) Manger local le plus possible, certes les oranges ne poussent pas en région parisienne ou en Suisse (quoique, je ne suis pas certain), mais de toute façon ne poussent pas en quantité suffisante pour fournir la population locale. Voir les AMAPs et autres associations pour commencer.
2) Manger les produits de saison le plus possible !
3) Manger en quantité raisonnable et en fonction des besoins du corps humain—> maxi. 250 g de viande par semaine, par exemple.
4) Manger Bio ou agriculture raisonnée le plus possible, permet d’avoir aussi un impact plus limité sur nos terres agricoles.
Déjà, en s’appliquant ces trois règles (évidemment en fonction de nos moyens financiers), on peut réduire énormément notre impact sur la planète.
, le 26.06.2013 à 12:16
La question n’est pas tant de savoir si l’humain et omnivore ou non (nous sommes plus sûrement frugivore à l’origine vu le faible développement de nos canines en comparaison de certains hominidés/singes qui en ont d’aussi longues que des félins…) la question est plutôt de savoir ce qui convient à TON métabolisme. Ce qui n’est pas forcément ce que tu aimes manger… D’ailleurs un frugivore-omnivore pouvait très bien se contenter de quelques insectes! (Bon appétit en tant qu’omnivore!)
Le vrai problème c’est la notion de plaisir qui est liée à l’alimentation et ce depuis l’allaitement. Alors les théories de ce qu’il FAUT…! Ou ce que l’on DOIT…! J’y crois pas du tout. Par contre, la donne culturelle me semble indéniable, ceux qui voyagent beaucoup savent à quel point les populations locales sont tellement imprégnées culturellement par leurs habitudes alimentaires…
, le 26.06.2013 à 12:30
@ Maxim
Je récapipète, l’argument des canines semble scabreux = ce sont, encore, les dents les plus solidement implantées ( racine) chez sapiens sapiens. Et ces dents ne servent pas à ruminer, ni casser des graines ;o) En plus du role de “guidance” dans les mouvements de la “polka du mandibule” ;o) Que faute de mamouth nous ussions mangé baies et racines, certes.
Denture humaine
Plus précisement, sur ce dessin on voit bien cela, les canines sont les dents N° : 13, 23,33, 34. Denture Pas une raison pour viander, ou ne pas se poser la question de l’alimentaion, re-certes.
, le 26.06.2013 à 12:55
Je ne vois que des canines de petits rongeurs là, et même pas…. Mébon. C’est pas le sujet, je suis prêt à admettre que nous sommes omnivores, puisque c’est la réalité vécue et que nous en sommes toujours aux hypothèses, s’agissant de notre passé, non?!
Par contre, les priorités de Ritchies sont loin de faire l’unanimité!
D’abord l’orange est un acidifiant, il vaut mieux lui préférer le citron, dont l’acidité à la particularité de se transformer en sel alcalin dès lors que l’on fait un effort physique. Nous y voilà, je dirais que la priorité numéro 1, serait de veiller à l’équilibre acido-basique!
Donc de manger des légumes et en particulier des racineux qui sont des désacidifiants naturels (pommes de terre… raves… carottes….). Et bien sûr de préférence ne pas consommer de produit carné le soir (ni du sucre blanc en toute occasion) puisque tout ça a la particularité de développer la flore pathogène. La priorité numéro 2 serait de veiller à un apport quotidien d’acides gras polyinsaturé (pas la daube d’oméga-3 rajoutée dans les margarines hein… à proscrire). Et donc dans la foulée ne pas utiliser aucune huile pour cuire, mais juste très peu de beurre ou de graisse de coco (ou tout ce qui ne se transforme pas en acides gras “TRANS”)…
La priorité No 3, serait de manger des produits agro-alimentaires emballés qu’à titre exceptionnel (plus de viennoiserie, gâteau industriel, conserve, sucre blanc raffiné, etc) qu’on remplacera par des sucre lents, céréales complètes et autres aliments riches en fibre. Et ce pour favoriser une digestion par fermentation (et non par putréfaction, ce qui est l’apanage des grands carnassiers) c’est donc là que réside notre différence et la frontière réelle entre prédominance frugivore ou carnassière, amha.
La priorité numéro 4, serait de s’occuper de notre métabolisme du calcium (aller au soleil et faire du sport)
Après, en 5 il s’agirait d’équilibrer un bol alimentaire non carencé et de veiller à l’adapter à chaque métabolisme…
En 6, ce serait de coordonner toutes ces mesures simultanément, car elles sont totalement interdépendantes (mais il faut savoir y aller progressivement si on ne l’a pas fait jusque-là). Bref, tout ça c’est du bon sens.
Pour le bio, c’est très bien si on peut se le permettre, mais il y a pas mal de choses qui passent avant. Par exemple il vaut mieux avoir un bol alimentaire équilibré et non carencé mais pas bio, plutôt que de manger bio mais carencé!
Et il vaudrait mieux ne rien imposer à personne, sinon ça ne tient pas la distance (les mères de famille doivent en savoir quelque chose, lol).
, le 26.06.2013 à 13:32
Pour les priorités je me demande s’il y a de règles à adopter ? Par contre et à condition de trouver “ça” logique, il semble que selon notre groupe sanguin ça peut être déterminant, car nous n’avons pas tou(te)s les même attirances et goûts pour la nourriture. Mon épouse par exemple est grandement attirée par la viande et peu par les légumes, moi c’est le contraire. J’aime bien aussi me sentir attiré par ce que je vais ingurgiter = mon instinct qui soit le pilote.
, le 26.06.2013 à 13:33
@ Maxim
Canines de petits rongeurs ? hihi! jusqu’où mène la mauvaise foi, même pas, chez eux ce sont les Incisives Foi de hamster, eux il peuvent dire “pas de viande, on est pas équipés pour” vu que les canines il n’y en a point, juste un grand espace à la place celles-çi et des prémolaires ( un petit role viandard elles aussi). Hamster Hihi! faut pas que j’insiste sinon les vegans vont lancer la mode de se faire extraire canines et prémolaires ;o)
, le 26.06.2013 à 15:20
Je ne sais pas si c’est exact ou pas, mais quoi qu’il en soit, c’est notre conscience et notre capacité de choix qui nous permettent de nous affranchir de comportements auxquels nous serions éventuellement génétiquement prédisposés.
Avant de devenir végétarien il y a près de neuf ans, j’étais très amateur de viande et je n’hésitais pas à manger un steak tartare d’un kilo. Si nous étions esclaves de nos instincts, je sauterais deux fois par jour sur les femelles que je croise. En général, je m’abstiens ;-)
, le 26.06.2013 à 16:14
A propos d’instinct, y’a justement un gars près de chez moi qui a développé il y a bien longtemps des théories (très controversées) ayant trait à l’instinct humain et à l’alimentation, l’Instinctothérapie . Perso je suis loin d’être adepte, mais comme dans toute choses il y’a du bon !
, le 26.06.2013 à 16:29
Manureva: je ne suis pas végétarien, mais je trouve que tu as excellement répondu! Notre prof de chimie, éminent chercheur à Batelle pour ceux qui voient de qui il s’agit, nous disait toujours qu’un aliment ingurgité dans un carcan comme de présenter des choses “bonnes pour la santé”, mais mangées à contre cœur, pouvait libérer dans l’organisme “des produits” et transformer le tout en poison pour l’organisme (d’ailleurs on connaît tous à cette sorte de rituel de dire «mange ceci pour faire plaisir à tata» ou encore «mange ta soupe ça fait grandir» qui peuvent provoquer un réflexe de vomissement aussitôt ou peu après! C’est pas pour rien).
Honnêtement, j’ai pas étudié tout ce que prétend la personne qui a écrit au bout du lien donné, mais c’est vraiment à prendre avec des pincettes. A titre d’exemple: on a tous des os, donc on doit tous fixer le calcium, je ne vois pas alors que certains aient la possibilité d’y échapper eu égard à leur groupe sanguin!!! C’est pas sérieux et c’est même dangereux.
Quant à d’emblée qualifier de «poison» certains aliments, ipso facto en fonction du groupe sanguin! Voilà bien une approche qui présage une forme de sectarisme dangereux. C’est assez épouvantable.
Passant: je ne sais pas où tu vas chercher tout ça, je parlais plus haut de flexitarisme (lol). Il n’y aurait pas plus à rejetter les propos de Blues, Manureva ou qui que ce soit — en tant que personne et non eu égard aux arguments qu’ils déploient (c’est juste un exemple) — là non plus je ne suis pas d’accord, chacun a le droit d’avoir son avis. Et puisque je t’ai déjà dit que oui, omnivore, pourquoi pas! (hum… alors, c’est quoi ton point?)
Si on revient aux questions de priorités: oui c’eat absurde pris comme ça, par contre la piste de la médecine orthomoléculaire est sérieuse. Elle se recoupe avec le fait de peu consommer de viande. Toujours pour ces questions de digestion, semble-t-il… Et il y a bien d’autres pistes en médecine qui disent la même chose!
Bien, bien… Et si on commençait par écouter son corps et son goût? L’instinctothérapie sonne juste à mes oreilles! Si toutefois on ne se contente pas exclusivement de ça…
, le 27.06.2013 à 07:51
Les limtes de l’instinctomachin ( j’évite le mot “thérapie” volontairement). Je suis fumeur , mon cooooorps instinctivement réclame sa dose de poison, donc c’est bon pour mouaaa.
C’est comme ça que certains instincto-escrocs-barjots en arrivent à persuader leur “dévots” (je n’ose ni “clients” ni “patients”) de boire leur urine ( vrai, j’en ai connu un qui recommandait cela) . là j’assume ma non-convialité et mon refus de “chacun a le droit de…) = ces types sont des dangers publics.
, le 27.06.2013 à 12:16
Salut Passant !
j’ai bien ajouté à l’idée, «le goût». Car en effet, en adoptant un bol alimentaire correct, ton goût change radicalement après deux ou trois mois, rendant les “poisons” très détectables par l’organisme (alors qu’ils ne l’étaient pas avant…) chez certains cela re-provoque l’envie de vomir lorsqu’ils consomment le produit auquel ils sont addictés. Chez moi, je ne supportais plus les yogourths avec arôme artificiel, car je les détectais immédiatement (et d’autres choses du même genre)
Mais ce n’est pas de l’instincto, juste une réaction de défense normale du corps qui est rétablie (chez certains sujets) et une question de «récepteurs» qui ne sont plus encombrés ou qui refonctionnent.
Ça marche très bien chez ceux qui ont des allergies. Ça peut aussi amener certains qui consommaient de la viande, à faire en sorte que leur organisme la rejette en partie (parce que la viande dégage des toxines, qui peuvent être “critiques” pour la santé de certaines personnes). Mais c’est juste l’avis de quelqu’un qui a expérimenté ça par la prévention (et pratiqué quelques interview dans le même pôle d’intérêt et qui ont éclairé sa lanterne).
, le 27.06.2013 à 13:00
y’a du vrai, Maxim
Ayant passé par la case “reset” de l’organisme, j’ai noté effectivement que l’on détecte très vite ce qui est de trop, en sels, sucres, etc. Un exemple édifiant = la canette de 33 cl de bière “standard” désaltère sur 15 cl et après ont sent le sel qui active la “pépie”, les patisseries saturées en sucre “brulent” très vite. et ainsi de suite. Et une bête portion de riz délicatement cuite révèle un gout et un parfum insoupçonné.
Quelque part on touche à ce que pourrait être une “frugalité heureuse”.
Attention, je ne parle pas de certains états provoqués par des carences, ces fameuses carences orchestrées que savent tant mettre en musique les gurus.
là je comprend très bien ce que tu veut exprimer, faut y être passé pour ressentir à quel point c’est édifiant !
Seul “bémol” de ce passage, pourtant validé par des exams médicaux complets, l’addiction à la clope est restée ( ho! rage! ho desespoir! ).
, le 27.06.2013 à 20:37
Oui: Courage ! Courage ! Courage ! En effet y’a un effet mémoire des cellules. Aïe!