DXO Film­Pack 4, don­nez de la consis­tance à vos images

DxO, je l’ai testé pra­ti­que­ment au­tant de fois que son nu­méro de ver­sion. La der­nière fois, c’était ici.

Ce lo­gi­ciel est sim­ple­ment cer­tai­ne­ment le meilleur mo­teur de dé­ma­tri­çage des RAWS, ou pour le moins l’un des trois meilleurs (Ligh­troom, Pha­seOne et lui). Certes, Nikon Cap­ture est ex­cellent lui aussi, mais reste can­tonné aux pro­duits Nikon.

Mais ce n’est pas de DXO dont je veux par­ler au­jour­d’hui, ou plu­tôt si: je ne vais pas vous par­ler de DxO Op­tics Pro, mais de l’un de ses mo­dules, que l’on peut ac­qué­rir éga­le­ment en com­plé­ment à Ligh­troom, à Pho­to­shop, Pho­to­shop Ele­ment ou Aper­ture.

Pour­quoi DxO Film­Pack 4?

Pour com­men­cer, lais­sez-moi vous faire lire un pas­sage du site de DXO Labs, qui fait ré­fé­rence à l’un des plus grands pho­to­graphes ac­tuels:

Pour le pho­to­graphe de lé­gende Se­bastião Sal­gado, « DxO Film­Pack re­pré­sente un maillon in­dis­pen­sable à mon pro­cédé pho­to­gra­phique ». DxO Film­Pack lui a per­mis de re­trou­ver en nu­mé­rique le rendu exact de sa pel­li­cule Kodak Tri-X.

Je ne sais pas com­ment Sal­gado est passé au nu­mé­rique: sa photo a tel­le­ment de ma­tière, de grain, de beauté struc­tu­relle, que je m’ima­gi­nais qu’il res­te­rait à ja­mais sur l’ar­gen­tique.

C’est semble-t-il grâce à ce que sait faire DxO Film­Pack que cet ar­tiste peut conti­nuer à rendre son émo­tion à tra­vers le nu­mé­rique.

Film­Pack a pour mis­sion de rendre de vos trop lisses RAW des ti­rages "comme on fai­sait du temps de l’ar­gen­tique".

De par ses connais­sances in­croyables dans le do­maine de l’ana­lyse pho­to­gra­phique, DXO Labs a pu re­cons­ti­tuer un sa­voir-faire qui per­met de "rendre" comme le fai­saient un cer­tain nombre de grands noms du film. Nous re­trou­vons ainsi des pontes du noir et blanc sui­vants

 

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Ah, moi rien que de re­trou­ver les TriX 400 et T-Max 100, 400 et 3200, ça m’en­chante.

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Ici, un Il­ford Delta 400. Jolie tex­ture je trouve.

Bien évi­dem­ment, les films cou­leur sont de la par­tie éga­le­ment, tant les po­si­tifs...

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... que les né­ga­tifs...

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..., les vi­rages:

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... et les ef­fets de filtres de type Co­okin

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Mais bon, soyons bien clairs: Film­Pack nous of­frait déjà pas mal de choses dans la ver­sion 3 qui me don­nait en­tière sa­tis­fac­tion.

D’abord, un cer­tain nombre de nou­veaux ren­dus de types ar­tis­tiques. Bon, je ne suis pas fana de ces choses-là, mais par­fois, ça peut être utile.

Je vous laisse dé­cou­vrir ces ren­dus sur cette page, c’est tel­le­ment dy­na­mique ainsi que je pré­fère vous lais­ser voir que vous mon­trer mes propres ré­sul­tats. Déjà que je n’ai pas tout es­sayé moi-même!

J’aime bien per­son­nel­le­ment un cer­tain nombre de nou­veaux ef­fets qui per­mettent de vieillir les images, ou de leur ajou­ter quelques dé­fauts comme il y a bien long­temps.

Les fuites de lu­mière par exemple, blanches ou de cou­leur.

Tout cela est à dis­po­si­tion à droite, dans l’in­ter­face de Film­Pack, pas­sa­ble­ment re­ma­niée.

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Vous voyez au bout de la flèche verte les fuites de lu­mière dont je viens de vous par­ler.

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Un exemple de fuite de lu­mière

Au bout de la flèche orange, vous voyez le tout nou­veau bou­ton "Monde noir et blanc/monde cou­leur", qui per­met de fo­ca­li­ser sur un monde ou sur l’autre.

Tout simple, mais bien pra­tique!

Autre nou­veauté, autres ef­fets: les vieillis­se­ments et tex­tures de pa­pier sont de la par­tie.

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L’in­ten­sité des ef­fets se règle à l’aide d’un simple cur­seur, et si l’en­droit où se trouve un pli ou une rayure ne vous convient pas, vous pou­vez le chan­ger à l’aide d’un bou­ton nommé "dé­pla­ce­ment".

Vous trou­vez en­core l’ap­pa­ri­tion de quelques cadres simples, sou­vent dis­crets, comme des cadres de type dia­po­si­tive, né­ga­tif, et d’autres plus clas­siques d’as­sez bon goût, contrai­re­ment à ce qu’on trouve par­fois ailleurs. Ex­cep­tion: le passe-par­tout est hor­rible à mon goût.

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Ici, un cadre de type Diapo noir et blanc

Enfin, tou­jours au rayon des nou­veau­tés, je si­gnale la pré­sence d’un flou de vi­gnet­tage créa­tif très com­plet, et qui donne de bons ré­sul­tats.

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Cet effet de flou vous per­met de mettre en va­leur de ma­nière assez fine un élé­ment de la photo, en gar­dant nette une par­tie dé­ter­mi­née en pla­çant le centre de la­dite net­teté. Tout le reste se gère de ma­nière fine et in­tel­li­gente, ce qui peut don­ner de beaux ré­sul­tats.

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Cela dit, cet effet peut don­ner des im­pres­sions peu na­tu­relles dans cer­tains cas, puisque des plans dif­fé­rents se­ront nets (près du point de net­teté), et d’autres, au même ni­veau que la net­teté, se­ront flous, puisque loin du centre de net­teté. Sur ce point, Film­Pack ne fait pas plus de mi­racles qu’un uti­li­taire dédié comme Focus.

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Un exemple de rendu peu na­tu­rel. Il fau­dra donc bien choi­sir son sujet!

Com­ment uti­li­ser Film­Pack 4?

Comme les ver­sions pré­cé­dentes de ce lo­gi­ciel, Film­Pack 4 s’uti­lise comme une ap­pli­ca­tion au­to­nome, ou comme plug-in pour Pho­to­shop, Pho­to­shop Ele­ment, Aper­ture ou Ligh­troom, mais en­core comme par­tie in­té­grante de DxO.

En ap­pli­ca­tion au­to­nome, vous avez accès à deux pa­lettes: celle des ré­glages, comme on en trouve dans les autres lo­gi­ciels, mais bien évi­dem­ment plus ba­si­que­ment que ce que pro­pose DxO 8 ou Ligh­troom.

Non­obs­tant cette sim­pli­cité, le prin­ci­pal est là, et dans bien des cas, cela suf­fit.

Et vous avez éga­le­ment, et bien évi­dem­ment, accès à la pa­lette des ef­fets, rai­son même d’exis­ter de Film­Pack.

J’aime beau­coup cette nou­velle in­ter­face qui per­met de voir à l’avance ce que l’on va ten­ter de faire, à l’aide d’aper­çus sous l’image prin­ci­pale.

Il s’agit vrai­ment en ce cas d’un pro­gramme très simple d’uti­li­sa­tion, et qui vous ap­por­tera cer­tai­ne­ment les ré­sul­tats que vous at­ten­diez.

Mais vous pou­vez éga­le­ment uti­li­ser Film­Pack comme plug-in à Ligh­troom. En ce cas, Ligh­troom, comme avec tous les plug-ins, en­voie une copie Tiff de l’image sé­lec­tion­née.

Vous vous re­trou­vez alors dans l’in­ter­face de Film­Pack, et une fois les mo­di­fi­ca­tions ef­fec­tuées, vous vous re­trou­vez dans Ligh­troom avec l’image em­pi­lée sur l’ori­gi­nale, bien évi­dem­ment non tou­chée.

Petit in­con­vé­nient de ce sys­tème: c’est bien un Tiff qui est uti­lisé, donc la sou­plesse est un poil moins grande qu’avec un tra­vail sur du RAW.

Vous at­tei­gnez Film­Pack par le menu "Filtres" dans Pho­to­shop ou Pho­to­shop Ele­ment, et là éga­le­ment, vous vous re­trou­vez dans l’in­ter­face de DxO, et un clic sur "En­re­gis­trer" vous ren­voie à l’ap­pli­ca­tion de dé­part.

Dans Aper­ture, vous pas­se­rez par le menu "Édi­teur ex­terne".

Mais bien évi­dem­ment, le ré­sul­tat le plus par­fait ou di­sons le plus poussé se fera à par­tir de DxO 8 lui-même, puisque l’in­té­gra­tion est alors to­tale et ef­fec­tuée avant le dé­ve­lop­pe­ment.

Sauf que…sauf que vous ne bé­né­fi­cie­rez pas de l’in­ter­face de Film­Pack, mais res­te­rez dans DxO, ce qui n’est d’ailleurs pas un vrai pro­blème, tant cette in­ter­face est bien réa­li­sée. N’em­pêche, c’est un peu dom­mage de ne pas avoir les aper­çus en bas de l’écran. Selon DxO, il s’agit d’un choix dé­li­béré pour ne pas cas­ser le flux de tra­vail, et pour que les gens com­prennent qu’ils res­tent en RAW pen­dant toute la phase d’édi­tion.

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Pour­quoi pas.

J’en ai déjà parlé lors de mon test sur DXO 8, mais il est im­por­tant de sa­voir que, contrai­re­ment aux an­ciennes ver­sions de ce der­nier, la pa­lette Film­Pack est en­tiè­re­ment re­grou­pée sur ledit thème, et qu’il n’est plus be­soin de cher­cher un peu par­tout où sont les com­mandes dé­diées.

Ouf, et qu’est-ce que c’est bien!

Des mé­langes créa­tifs in­té­res­sants

J’en ai éga­le­ment déjà parlé il y a quelque temps, mais ce qui est in­té­res­sant avec Film­Pack, c’est que vous pou­vez par­fai­te­ment croi­ser un vi­rage de type Sépia avec un grain de Tri-X et un rendu d’un autre type de film.

 

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Un autre exemple: j’aime bien le grain du T-Max 3200 sur cette photo, mais le contraste était trop fort. J’ai pré­féré pas­ser sur un grain 3200, mais un rendu T-Max 100, plus doux.

Et pour ceux qui n’y croient pas

Avant de ter­mi­ner, j’ai­me­rais ré­pondre aux pu­ristes, aux grin­cheux, ou aux deux en même temps qui pour­raient pré­tendre que ces ef­fets sont de mau­vais goût, parce que "copie" de ce que font les vrais films ar­gen­tiques.

  1. je dé­teste la plu­part des filtres que l’on trouve sur iPad, ou dans la plu­part des pro­grammes qui pul­lulent sur nos ma­chines, sans parles d’Ins­ta­gram.
  2. je n’uti­li­se­rai peut-être pas trop sou­vent les filtres ar­tis­tiques, pour la même rai­son qu’in­di­qué au point 1.
  3. si les pas­sion­nés d’ar­gen­tique uti­lisent cer­tains films et pas d’autres, c’est bien parce que leur rendu copie le pré­cé­dent, et parce qu’ils savent que telle émul­sion va don­ner tel ré­sul­tat. Donc si l’on peut par­ve­nir au même ré­sul­tat nu­mé­ri­que­ment, où est la dif­fé­rence? Sal­gado semble l’avoir bien com­pris.
  4. DxO est tel­le­ment pointu dans ses connais­sances qu’il ne peut que don­ner en­tiè­re­ment sa­tis­fac­tion dans ses ren­dus. Donc si vous aimez le rendu d’un film Y re­connu par le sys­tème, vous re­trou­ve­rez vrai­ment le même rendu sur un ti­rage pris par un ap­pa­reil nu­mé­rique une fois le fi­chier passé par Film­Pack.

Alors, pour­quoi s’en pri­ver bon sang?

En ce qui me concerne, ça fait déjà bien long­temps que je suis convaincu!

La seule rai­son qui pour­rait vous faire évi­ter un pro­gramme tel que celui testé ici, c’est si vous pré­fé­rez vrai­ment la pu­reté nu­mé­rique, que d’au­cuns trouvent bien trop froide.

En conclu­sion

DxO Film­Pack est vendu sous deux ver­sions, l’Es­sen­tial (49 € prix d’in­tro­duc­tion, en­suite 79 €) et l’Ex­pert (99 €, prix d’in­tro­duc­tion, en­suite 129 €). Je vous laisse lire les dif­fé­rences ici.

Des mises à jour, selon ce que vous avez déjà, les prix étant dif­fé­rents, sont bien évi­dem­ment dis­po­nibles.

Que dire de ces prix?

Ils me semblent par­fai­te­ment nor­maux, voire li­mite pas oné­reux en re­gard des ser­vices ren­dus, en par­ti­cu­lier lors­qu’on ef­fec­tue des ti­rages pa­pier.

En effet, rap­pe­lez-vous du prix de cer­taines émul­sions...

Un ex­cellent pro­duit, qui per­son­nel­le­ment m’ap­porte beau­coup et, de­puis des an­nées, qui ne m’a ja­mais déçu.

.

 

 

23 com­men­taires
1)
Fran­çois Cuneo
, le 21.06.2013 à 10:38

Et voilà!

J’ai ou­blié de mettre l’ar­ticle en mode 4, soit apte à pa­raître…

Dé­solé!

2)
Ar­naud
, le 21.06.2013 à 11:00

Je l’ai déjà lu en mode “admin” ;)

A+

Ar­naud

3)
ysen­grain
, le 21.06.2013 à 12:49

J’ob­serve ma double ré­ac­tion à DxO film pack avec éton­ne­ment que le billet de Fran­çois ren­force:

1- j’aime la pos­si­bi­lité de “rendu ru­gueux” du nu­mé­rique ap­porté par DxOFP, d’une part

2- d’autre part, je per­çois une sen­sa­tion de grand écart entre le nu­mé­rique et le rendu ar­gen­tique, grand écart qui confine à l’élon­ga­tion – in­tel­lec­tuelle ;°)) bien sûr.

4)
yfic17
, le 21.06.2013 à 13:39

Si je com­prends bien, nous avons toute la magie des films ar­gen­tiques sans les odeurs de la chi­mie !

Pour en re­ve­nir au film­pack, nous avons des ap­pa­reils photo avec des pixels tout ri­qui­qui qui lissent la photo et on fait un trai­te­ment nu­mé­rique pour ajou­ter tout ce que nous ne vou­lions pas à l’époque ! That’s very funny !

5)
Blues
, le 21.06.2013 à 14:06

Merci Fran­çois, c’est top ce soft ! Je ne me suis ja­mais in­té­ressé à ce type de pro­duit, mais là ça pour­rai me ten­ter, comme le dit yfic17 “la magie des films ar­gen­tiques” ça me branche bien (sur­tout la ver­sion ex­pert).

Au fait en re­gar­dant leurs prix, pour moi qui ne pos­sède aucun soft DXO, je trouve dom­mage de ne pas pou­voir ache­ter les 3 softs de DXO à un prix de bien­ve­nue = un “Bundle at­trac­tif”.

6)
To­TheEnd
, le 21.06.2013 à 19:39

Com­men­tons, com­men­tons… mais de ma­nière construc­tive.

Ce genre de soft me dé­passe un peu car glo­ba­le­ment, vu qu’on va vers une es­thé­tique tou­jours plus épu­rée, j’ai de la peine à vou­loir re­tour­ner en ar­rière et ainsi don­ner à une photo une im­pres­sion “ar­rié­rée” (dans le sens vieille planche et vieux né­ga­tifs).

Je vais tirer un pa­ral­lèle avec l’ar­chi:

Quand on res­taure une ca­thé­drale… com­ment faut-il faire? Du béton et ça tien­dra 100 ans? Ou il faut prendre les mêmes pierres (même car­rière?), les tailler comme à l’époque (des plombes) et les ins­tal­ler comme d’an­tan (des morts je vous pro­mets)?

Les amé­ri­cains ont déjà ré­pondu à cette ques­tion et comme ils n’avaient pas “d’his­toire ar­chi­tec­tu­rale”, ils ont fait des tonnes de ca­thé­drales au style go­thique mais entre le 18ème et 19ème siècle.

Avec la mé­thode clas­sique, on re­com­mence tout dans 30 ou 50 ans (ca­thé­drale de Lau­sanne et sa mé­lasse mer­dique) mais avec la se­conde mé­thode, ça pour­rait durer 100 ans sans ré­no­va­tion et l’as­pect se­rait conser­ver.

Bref, ce que je veux dire, c’est que ce genre de soft donne un as­pect mais ne re­flète pas du tout le bou­lot ou la ma­nière de l’époque avec l’équi­pe­ment qu’on au­rait uti­lisé… et je trouve que le charme est là aussi.

Est-ce que vous voyez ce que je veux dire? Ou est-il temps de boire cette bou­teille que j’ai mis au frais ce matin?

J’at­tends vos ré­ponses… en al­lant ou­vrir la bou­teille!

7)
Mar­col
, le 21.06.2013 à 21:18

L’ar­ticle est in­té­res­sant, mais je suis du­bi­ta­tif sur le sens ar­tis­tique de pa­reils stra­ta­gèmes que pro­pose le lo­gi­ciel. De la même ma­nière, et à une autre échelle, je m’in­ter­roge sur la ten­dance à vou­loir don­ner des ef­fets de réel à tra­vers des filtres ar­ti­fi­ciels que cela soit sur PSD ou sur Ins­ta­gram.

Pour­riez-vous m’éclai­rer sur quelle(s) rai­son(s) avez-vous de vou­loir ar­ti­fi­ciel­le­ment re­trou­ver en pho­to­gra­phie nu­mé­rique les ca­rac­té­ris­tiques phy­siques de la pho­to­gra­phie ana­lo­gique, en de­hors d’une nos­tal­gie es­thé­tique ?

Pour­quoi ne pas as­su­mer soit la conti­nua­tion de la pho­to­gra­phie ar­gen­tique avec ses aléas, ces mys­tères, son ri­tuel chi­mique, sa cho­ré­gra­phie du ti­rage? Soit ex­ploi­ter la pho­to­gra­phie nu­mé­rique dans la ri­chesse de sa ma­tière (pixel­li­sa­tion, ar­te­fact de com­pres­sion, etc.)?

Je vois pour­tant une piste qui don­ne­rait sens à l’uti­li­sa­tion d’ef­fets de réel: la créa­tion d’une rhé­to­rique pho­to­gra­phique de l’image.

Je vous in­vite à lire et com­men­ter ces deux ar­ticles: pho­to­gra­phie de syn­thèse et ar­chi­tec­ture Confé­rence don­née à Mo­naco lors du fes­ti­val Ima­gina en 2011. Et ma­tière nu­mé­rique 01 Texte qui ac­com­pa­gnait l’ex­po­si­tion à la ga­le­rie Fo­cale à Nyon des membres de sou­tien en 2012.

8)
Zal­lag
, le 21.06.2013 à 23:58

Je com­prends les re­marques de Mar­col en comm. 8, et l’on pour­rait étendre son ar­gu­men­ta­tion au son, ou au film, ou à d’autres do­maines en­core.

Que vau­drait par exemple un en­re­gis­tre­ment mu­si­cal, ou un DVD ayant été tri­turé, re­mixé, re­mas­te­risé avec un en­semble de tech­niques lo­gi­cielles ac­tuelles qui vi­se­raient à re­créer l’illu­sion par­faite d’écou­ter un disque vi­nyle ou d’as­sis­ter à la pro­jec­tion “La Sor­tie de l’usine Lu­mière à Lyon”, fil­mée par les frères Lu­mière le 19 mars 1895, à la rue Saint-Vic­tor, alors qu’on se passe un CD ou un DVD qu’on vient d’ache­ter ?

Je pense que ça n’au­rait guère de sens, sauf à vou­loir faire pas­ser cet en­re­gis­tre­ment pour une ra­reté ex­hu­mée d’un vieux gre­nier. Sal­gado n’a pas be­soin de “faire du Sal­gado”, comme dans ses pre­mières an­nées, pour res­ter un mo­nu­ment de la pho­to­gra­phie, mais je crois qu’il tient à per­pé­tuer l’im­pres­sion qu’il tra­vaille tou­jours en ar­gen­tique, sa marque de fa­brique, et qu’il veut main­te­nir cette image de lui-même en­core et tou­jours en s’imi­tant lui-même.

Une telle at­ti­tude ne me semble pas très dif­fé­rentes de celle d’un faus­saire ou de cer­tains an­ti­quaires qui font du faux vieux. On vieillit bien des meubles neufs en les lais­sant à la pluie, en rouillant leurs fer­rures, en les frap­pant avec les chaî­nettes ou des fils de fer afin de leur don­ner un as­pect an­cien, afin de les faire pas­ser pour des an­ti­qui­tés. N’irait-on pas dans une voie si­mi­laire en pho­to­gra­phie? Est-ce presque une trom­pe­rie? Ça y res­semble dia­ble­ment, quand même. Je me pose la ques­tion.

9)
dpesch
, le 22.06.2013 à 00:42

Je suis un uti­li­sa­teur et un fan des lo­gi­ciels DxO que je main­tiens ré­gu­liè­re­ment à jour. Je les trouvent vrai­ment ex­cel­lents et, en cher­chant, en ex­pé­ri­men­tant un peu, on peut trou­ver des ren­dus in­té­res­sants qui n’ont rien d’aussi vio­lents ni d’aussi peu na­tu­rels que ce que DxO nous donne comme exemples. Il faut sa­voir gar­der sa sou­ris lé­gère dans l’uti­li­sa­tion de FP. Comme di­sait l’autre, l’ex­cès nuit en tout…

Ce­pen­dant, je dois dire que je suis, comme cer­tains d’entre vous, sur­pris par cette idée de vieillir, abi­mer, rayer des images, y ajou­ter des taches, etc… (Cela dit, cela peut être amu­sant pour faire des pas­tiches de pho­tos an­ciennes). Moi, qui viens de nu­mé­ri­ser en­vi­ron 3000 dia­po­si­tives, j’ai­me­rais que DxO me ponde un filtre qui EN­LÈVE les taches et les pous­sières ! Merci d’avance.

10)
maxim
, le 22.06.2013 à 09:21

Doit-on où non faire appel à des lo­gi­ciels qui per­mettent de “dé­gra­der” ou “amé­lio­rer” une image?

La ques­tion ne se pose guère si la tech­nique per­met de ser­vir l’œuvre et non l’in­verse… A titre in­di­vi­duel et de prime abord, je di­rais “non” en tant que pu­riste, ou alors en ayant la sou­ris lé­gère comme dit Dpesch! A titre pro­fes­sion­nel c’est beau­coup plus com­pli­qué à tran­cher.

Donc ap­pro­fon­dis­sons vu que le sujet re­vient de ma­nière ré­cur­rente — sans même aller jus­qu’à la ques­tion de la si­mu­la­tion du rendu des films et leur dé­ve­lop­pe­ment — la ques­tion com­mence lors du trai­te­ment des .raw, à pro­pos de la fi­dé­lité des cou­leurs voire la dé­ter­mi­na­tion de la “ba­lance des blancs” in-ca­méra et même l’ex­po­si­tion (pour ceux qui ex­posent l’histo “à droite”) voire en­core éven­tuel­le­ment l’uti­li­sa­tion des “filtres créa­tifs” em­bar­qués dans chaque boî­tier (qui a dit “quelle hor­reur”?) pour ne par­ler que de ces as­pects. Un vrai casse-tête si on mé­lange tout!

J’ai eu long­temps af­faire à ces ques­tions avec des “clients dif­fi­ciles”, ce qui nous pousse dans nos der­niers re­tran­che­ments (au­tant comme pho­to­graphe que re­pro­gra­veur ou édi­teur). Hors en gé­né­ral, ceux qui ont be­soin d’images ou d’en re­pro­duire, ne savent pas for­cé­ment «ce qu’ils se veulent» (puis­qu’ils leur manque au moins le recul du pro, si ce n’est un recul re­la­tif à la “culture de l’image”, ce d’au­tant que pour cer­tains, il n’est pas éton­nant de s’aper­ce­voir qu’ils sont en phase d’ex­pé­ri­men­ta­tion, ils ont alors de la peine à mettre de la dis­tance entre leurs propres filtres de per­cep­tion et la “re­pré­sen­ta­tion pho­to­gra­phique” du sujet qu’ils ont à “ser­vir”) mais ils savent plus fa­ci­le­ment in­si­dieu­se­ment dire «ce qu’ils ne veulent pas», et au moins quand c’est le cas on a en­core de la chance, car entre pen­ser que l’on sait ce que l’on se veut et en avoir plei­ne­ment conscience, il y a par­fois une grosse marge de pro­grès (lol)

On l’a com­pris, c’est un do­maine où l’on est en plein dans le sub­jec­tif. Par­tant de là, il y a deux écoles:

— l’ap­proche prag­ma­tique: celle qui consiste à faire de la «re­pro­gra­phie» — dont le seul but est de ga­ran­tir la fi­dé­lité de la re­pro­duc­tion — et ce, dès la prise de vue (re­cherche de la fi­dé­lité du rendu de la lu­mière am­biante, et/ou de la fi­dé­lité des cou­leurs jus­qu’à la si­gna­ture de l’épreuve contrac­tuelle) et ce, confor­mé­ment aux stan­dards de l’in­dus­trie des arts gra­phiques. Cela si­gni­fie le res­pect d’un cer­tain nombre de contraintes, comme une stan­dar­di­sa­tion des pro­cé­dures, l’uti­li­sa­tion d’une charte grise 18% pour caler sa ba­lance des blancs (ou une simple feuille de pa­pier blanc), l’uti­li­sa­tion d’un es­pace cou­leur le plus large pos­sible ou en fonc­tion des be­soins, l’éta­lon­nage de toute la chaîne gra­phique (dé­sor­mais de­puis la prise de vue avec les ou­tils ac­tuels comme les SLT à vi­seurs élec­tro­niques éta­lon­nés) jus­qu’à l’uti­li­sa­tion nor­ma­li­sée des for­mats de fi­chiers .TIFF (prêts à l’im­pres­sion), Dans ce cas-là d’une ap­proche pro­fes­sion­nelle, il y a une obli­ga­tion de ré­sul­tat de la part de celui qui four­nit la pres­ta­tion et né­ces­site co­py­proof voire sca­las pour les tra­vaux les plus poin­tus.

— l’ap­proche ar­tis­tique, celle qui per­met tous les écarts et in­ter­pré­ta­tions, mais dans ce cas, charge à l’ar­tiste de li­vrer ses fi­chiers .TIFF, qui ne se­ront plus tou­chés par l’édi­teur.

Et lors­qu’il y a une bonne sy­ner­gie et confiance entre par­te­naires, il peut y avoir com­bi­nai­son des deux ap­proches (à n’im­porte quelle étape si on sait ce qu’on fait).

Donc par­tant de là toutes les fan­tai­sies sont ad­mis­sibles, c’est selon!

D’ailleurs il est un peu dé­calé de pré­tendre que l’on ne de­vrait pas re­ve­nir en ar­rière, ce se­rait omettre le fac­teur hu­main. Si par exemple il s’agi­rait de sor­tir un bou­quin sur des in­édits de Car­tier Bres­son, un tel pro­gramme de­vien­dra in­con­tour­nable si on ne veut pas tra­hir l’es­prit de l’au­teur! Quant à re­trou­ver la chi­mie de l’époque… Ce type de feed­back ar­rive ré­gu­liè­re­ment en pu­bli­cité, selon la clien­tèle cible visée, la mise en scène et le rendu des images s’adapte en fonc­tion d’elle-même.

DXO a des out­lis fan­tas­tiques, de ré­fé­rence et in­con­tour­nables, s’en est un, après cha­cun ju­gera en fonc­tion de ses be­soins et/ou de sa sen­si­bi­lité ar­tis­tique: point final.

Conclu­sion: Il ne se­rait donc guère pos­sible de s’en pas­ser selon les tra­vaux. Cela tient au fait que la courbe de ré­ponse d’un cap­teur est gé­né­ra­le­ment li­néaire (sauf Canon) alors que celle du film est/était si­nu­soï­dale. Par ailleurs il y a une ex­po­si­tion op­ti­male en nu­mé­rique qui ne sera for­cé­ment pas la même qu’en ar­gen­tique, puis­qu’elle dé­pend de la plage dy­na­mique du cap­teur et de l’échelle de gris dis­po­nible à chaque “pas” entre hautes et basses lu­mières et que tout se dé­ter­mi­nera en fonc­tion de la ba­lance des blancs et de l’ex­po­si­tion que le pho­to­graphe “s’est pro­posé d’at­teindre”… Et ce n’est pas tout, il fau­drait en­core tenir compte de la «re­cette construc­teur» qui conduit au dé­ma­tri­çage op­ti­mal:

— si on en re­vient à l’ap­proche mi­ni­ma­liste et prag­ma­tique, en prin­cipe il n’y au­rait rien à faire, tout est joué à la prise de vue, en fonc­tion de l’ex­po­si­tion et de la “ba­lance des blancs”. Donc nor­ma­le­ment, à par­tir de là on ne de­vrait plus rien tou­cher. Et si tant est qu’on le doive, il fau­drait tenir compte dès l’ex­po­si­tion, de la façon dont le fi­chier sera traité in fine (on n’ex­po­sera pas la même chose si on veut un rendu “Ko­da­chrome” VS “Ek­ta­chrome”, c’est une évi­dence)

Et ceux qui croient que l’on peut faire n’im­porte quoi avec un .raw se trompent lour­de­ment.

L’en­semble de la maî­trise de tout ça est un vrai mé­tier. Une culture de l’es­thé­tique de l’image et des cou­leurs à part en­tière et qui peut prendre toute une vie! Rem­brandt l’un des sei­gneurs de la maî­trise des cou­leurs et des clairs/obs­curs, ne di­sait-il pas à l’au­tomne de sa vie, dans une de ses lé­gen­daires co­lères: que «tout ce qu’il avait fait jus­qu’alors ne va­lait rien et qu’il avait tout foiré» ?…

11)
giam­paolo
, le 22.06.2013 à 10:39

J’ai beau­coup de peine à ima­gi­ner in­té­grer ce genre de lo­gi­ciel dans mon flux de pho­to­gra­phie. Je com­mence avec Ligh­troom (qui fait énor­mé­ment et qui me per­met de res­ter en raw). Le noir-blanc je le fais dans LR qui me per­met à tout mo­ment de re­ve­nir en ar­rière puisque je reste en mode RAW (donc pas be­soin d’ex­por­ter en tif ou en jpg). Il va de soit que mon fi­chier raw est par­fai­te­ment bien ex­posé dès le dé­part.

Si c’est du por­trait ‘beau­té’, j’ex­porte en psd pour le re­prendre dans Pho­to­shop pour un tra­vail de type ‘Sé­pa­ra­tion des fré­quen­ces’ + ‘Dodge&burn’. Je re­viens à la fin dans LR pour ex­por­ter mon fi­chier au­quel j’ajoute, dans LR, 15% de grain, car quand on a un fi­chier d’en­vi­ron 9’000×7’000 pixels, la ré­duc­tion de la taille donne mal­heu­reu­se­ment une im­pres­sion de lis­sage. J’ajoute donc 15% de grain uni­que­ment pour ‘cas­ser’ cet effet de pseudo-lis­sage.

Les flous, les cadres, les ef­fets de lu­mière ajou­tés,, etc et tout ce qu’ap­portent des lo­gi­ciels comme DXO, j’ou­blie. Donc deux lo­gi­ciels et zéro plug-in ex­terne.

Si je ne fai­sais pas de por­traits ou de pho­to­gra­phies ‘beau­té’, LR suf­fi­rait pour ab­so­lu­ment tout.

Si je veux des pho­to­gra­phies à l’an­cienne, je fais des pho­to­gra­phies à l’an­cienne et je sors mon vieux et fi­dèle Ma­miya 6 dans le­quel je glisse une pel­li­cule 120.

12)
maxim
, le 22.06.2013 à 10:46

Arf, mon work­flow est aussi mi­ni­ma­liste puisque tu en parles, je ne fais presque rien en PP (tout à la prise de vue)…

J’uti­lise PS et me met en CIE-lab dès que pos­sible, pour ne pas tou­cher au canal de lu­mi­nance, pour le b-a ba.

Je règle le contraste final (ou­ver­ture du point dans les basses lu­mières selon le pé­ri­phé­rique de sor­tie et/ou la des­ti­na­tion fi­nale de la photo), puis quelques ch’tites re­touches mi­nimes et c’est à peu près tout…!

Je ne post-traite plus au­cune photo, sauf celles des­ti­nées à être pu­bliées: pas le temps!

Par contre je prends toutes mes pré­cau­tions à la prise de vue: je tire plu­sieurs cli­chés de la même scène avec dif­fé­rents ré­glages in-ca­méra (merci le num, ça ne coûte pas cher et m’évite de pas­ser des heures en PP). Ainsi j’uti­lise au max la plage dy­na­mique du cap­teur ce qui dé­ter­mi­nera tout le reste en aval ques­tion la­ti­tude de tra­vail… (donc si d’aven­ture je de­vais in­sis­ter sur la PP, je le fe­rais à par­tir d’une image bien “grasse” qui en a un maxi­mum sous le pied… Quoi d’autre?)

13)
Fran­çois Cuneo
, le 22.06.2013 à 11:42

maxim, tu ne vou­drais pas de­ve­nir contri­bu­teur Cuk par ha­sard?

Est-ce que ça te dé­range si je re­prends ton com­men­taire pour le mettre en ar­ticle ce week-end? Je trouve ton ex­pli­ca­tion ex­trê­me­ment bien faite.

Merci en tout cas!

14)
maxim
, le 22.06.2013 à 13:37

Ahah, merci! Pour qui était jus­qu’ici un lec­teur assez pas­sif: c’est une sur­prise! ^^

…si par là il se­rait pos­sible de se rendre utile (en es­pé­rant être suf­fi­sam­ment pé­da­go­gique?): comme bon te sem­blera, et re­prends tout ce qu’il te plaira.

15)
Laurent Vera
, le 22.06.2013 à 15:14

To­ta­le­ment d’ac­cord avec maxim, c’est à la prise de vue que tout se joue. Par contre, fran­çois, le film pack ne marche pas avec ligh­troom 5, im­pos­sible d’es­sayer le plug-in.

16)
Mar­col
, le 22.06.2013 à 21:21

Hmmm…

Tout se joue à la prise de vue? Mais l’acte pho­to­gra­phique n’existe-t-il pas de la prise de vue jus­qu’à l’image mise à la vue? Bien sûr à cha­cun d’agir à sa guise et plus ou moins sur l’une ou l’autre étape du pro­ces­sus.

Quant à la tech­nique em­ployée… qu’im­porte-t-elle? Certes, il faut par­fois suivre une pro­cé­dure bien pré­cise, no­tam­ment dans une op­tique re­pro­gra­phique. C’est d’ailleurs plus le pro­to­cole de prise de vue que l’image fi­nale qui va­lide le ca­rac­tère d’ob­jec­ti­vité de l’image, comme l’ex­plique bien maxim. Mais, en fait libre à cha­cun de tri­tu­rer comme il l’en­tend les com­po­sants de la créa­tion de l’image.

L’im­por­tant me semble être plus le sens que l’on met dans nos images, dans la créa­tion de nos images. Que ra­conte-t-on par ce qu’on livre au monde par nos images? Ou plu­tôt, que veut-on dire? Que nos images de­vraient avoir une por­tée spi­ri­tuelle ou phi­lo­so­phique? Qu’elles de­vraient sus­ci­ter des émo­tions? Qu’elles sont la dé­mons­tra­tion de notre ha­bi­leté tech­nique? Pro­ba­ble­ment tout à la fois. Mais ne se sou­cier prin­ci­pa­le­ment que de tech­nique et juger l’image à l’aune de sa pro­preté tech­nique c’est ré­duire l’acte pho­to­gra­phique à une dé­mons­tra­tion de force. Alors par­fois ça peut faire de jo­lies images, oui, mais juste jo­lies.

17)
Fran­çois Cuneo
, le 22.06.2013 à 22:11

To­ta­le­ment d’ac­cord avec maxim, c’est à la prise de vue que tout se joue. Par contre, fran­çois, le film pack ne marche pas avec ligh­troom 5, im­pos­sible d’es­sayer le plug-in.

Ben si il fonc­tionne! J’ai fait mon test avec, et là, je viens de res­sayer, c’est tout bon!

19)
Ti­lé­kol
, le 23.06.2013 à 07:56

Ex­cellent… Des par­fums de ré­vé­la­teur et de fixa­teur me re­montent aux na­rines, ac­com­pa­gnés d’”ffluves d’acide acé­tique…

Pe­tite ques­tion : et pour les ti­rages pa­pier ? Quelle im­pri­mante et quel pa­pier choi­sir ?

20)
giam­paolo
, le 23.06.2013 à 09:15

Quand on dit que ‘tout se fait à la prise de vue’, n’est-ce pas exa­géré? Tant qu’une photo nu­mé­rique n’est pas dé­ve­lop­pée, elle n’existe pas. A la prise de vue, on gère, au­tant que faire se peut, ce qui est “maî­tri­sable”, mais tout le reste est for­cé­ment le ré­sul­tat d’un trai­te­ment in­for­ma­tique. Il faut dis­tin­guer ‘dé­ve­lop­pe­ment’ de ‘trai­te­ment’ de ‘re­tou­che’.

21)
Laurent Vera
, le 23.06.2013 à 11:36

oui, giam­paolo, mais il vaut mieux avoir un bon fi­chier de dé­part pour faire un bon dé­ve­lop­pe­ment.

22)
Mar­col
, le 30.06.2013 à 08:56

Faire du vieux avec du neuf? Don­ner les qua­li­tés vi­suels de l’ar­gen­tique à du nu­mé­rique? Je ne pense pas qu’il n’y a qu’un in­té­rêt de conser­va­tisme ou de co­hé­rence d’une œuvre. Il y a aussi une ques­tion de lan­gage, de rhé­to­rique.

La course à la pré­ci­sion pho­to­gra­phique à conduit les in­dus­triels à pro­po­ser des grains de plus en plus fin, puis des pixels de plus en plus nom­breux avec des cou­leurs de plus en plus fi­dèles à la réa­lité. Pre­miè­re­ment, la quan­tité de pixels est for­cé­ment finie, c’est donc une course qui, elle, est in­fi­nie. Elle fi­nira donc à mo­ment donné, par es­souf­fle­ment. Deuxiè­me­ment, les cou­leurs de la pho­to­gra­phie sont moins fi­dèles à la réa­lité qu’au mythe de la réa­lité que nous nous sommes for­gés. Et puis de quelle réa­lité par­lons-nous? De celle pré­exis­tante à notre être ou de celle, ou plu­tôt celles vues par les mil­liards de re­gards hu­mains?

Aussi bien le géo­graphe sait que la carte n’est pas le ter­ri­toire, au­tant le pho­to­graphe doit ac­cepté que la pho­to­gra­phie n’est pas la réa­lité. Peut-être que ça cha­grine ceux qui ont un désir de pos­ses­sion, de cap­ture du monde. Et si la pho­to­gra­phie leur met du baume au cœur, tant mieux. Mais le monde, et donc aussi celui de la pho­to­gra­phie, ne va pas s’ar­rê­ter pour au­tant.

Alors pour­quoi rendre vi­sible le poin­tillisme du grain et sup­pri­mer la di­ver­sité des cou­leurs? Sim­ple­ment pour lais­ser place à l’ima­gi­naire du spec­ta­teur. Ne pas tout dire, c’est lais­ser l’au­di­teur rem­plir les blancs à sa guise. C’est le faire par­ti­ci­per au dia­logue ar­tis­tique. Ce que le pho­to­graphe donne à voir ce sont ses images in­té­rieures nour­ries par celle cap­tées par son ap­pa­reil pho­to­gra­phique. Le trouble vient que ce qui est don­ner à voir est aussi un té­moi­gnage d’une réa­lité vécue.

Alors quand Sal­gado al­tère ses images nu­mé­riques pour les trans­po­ser en ar­gen­tique, je ne pense pas que c’est pour faire croire qu’il tra­vaille tou­jours en ar­gen­tique. Je sup­pose que c’est sim­ple­ment qu’il a construit un lan­gage, son lan­gage avec l’ar­gen­tique noir et blanc et qu’il veut conti­nuer à par­ler le même lan­gage car c’est celui qui lui per­met de s’ex­pri­mer. Les consi­dé­ra­tions tech­niques n’ont d’autres fi­na­li­tés que de ré­pondre à sa vo­lonté.

Ar­gen­tique ou nu­mé­rique? N’est-ce donc pas d’abord une ques­tion de lan­gage? Mais, bien sûr, si on à rien à dire…

23)
maxim
, le 22.09.2013 à 04:54

Bon­jour,

Je si­gnale à ceux que ça in­té­resse, que Sony offre en ce mo­ment la ver­sion “DxO Film­Pack 3 Es­sen­tial edi­tion”, qui émule déjà toutes les émul­sions cou­rantes de l’époque de l’ar­gen­tique!

Dis­po­nible en té­lé­char­ge­ment gra­tuit (jus­qu’au 31 oc­tobre):

http://​www.​dxo.​com/​intl/​sony

(At­ten­tion, ver­sion ap­pa­re­ment ver­sion non li­mi­tée dans le temps – et dis­po­nible uni­que­ment via la page ci-des­sus, car l’autre ver­sion d’éva­lua­tion sur la page en fran­çais, est li­mi­tée à 30 jours – pour Mac et PC, donc avec “Free Li­cense” non up­gra­dable: mais c’est déjà pas si mal! Ainsi, ceux qui vou­dront ab­so­lu­ment la V.4 de­vront la payer)

Quand à DxO Op­tique Pro, il est éga­le­ment dis­po­nible, mais pour un mois d’es­sai / éva­lua­tion:

http://​www.​dxo.​com/​fr/​photographie/​dxo-optics-pro/​dxo-optics-pro-mac-confirmation-fr

Enjoy ! ;-)