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Ras-le-bol, des gens dynamiques et performants

Où l’auteur commence par se contredire

J’ai toujours aimé les gens qui entreprennent et se battent dans la vie. J’ai moi-même vécu trente ans comme compositeur de musique, un domaine où qui n’est pas parmi les premiers, n’est tout simplement rien ! Soyons clairs, j’ai pris un pied pas possible à mener cette vie particulière, qui m’a, en définitive beaucoup apporté. J’ai également applaudi de deux mains les efforts de copains qui montaient des projets en travaillant 14 heures par jour, qui se défonçaient à mort, ceci dans les domaines les plus divers. 

Où l’auteur se contredit un peu moins

Aujourd’hui, l’âge venant, j’ai considérablement freiné mon activité. Inconvénient : je gagne beaucoup moins. Avantage : je ne suis pas sous antidépresseurs ! Adopter cette attitude n’est pas simple, car cela signifie aller à contre-courant du dogme social. On m’a traité de fou lorsque j’ai commencé mon activité. On me traite de fou parce que je l’arrête ! Mais j’ai cette chance d’avoir ce choix, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Les obligations sociales sont terribles aujourd’hui. Chaque citoyen doit avoir une tenue, une mode de conduite, des performances définies par la norme sociale. C’est stressant. Comment s’étonner alors de ces multiples soirées de défoulement très arrosées qui se vivent chaque fin de semaine ? Comment également jouer les incrédules, quand on apprend que beaucoup de cadres, dans certains milieux, consomment régulièrement de la cocaïne pour garder le cap ? Notre société nous interdit le « je suis fatigué » ou le « je n’ai pas d’énergie ». Sa réponse est « reprends-toi », « secoue-toi », « regarde les autres, ils y arrivent ».

Où l’auteur s’inquiète pour les jeunes travailleurs

La réussite à tout prix, l’exigence d’être constamment au sommet de sa forme, partout, tout le temps et dans tous les domaines, font qu’aujourd’hui, on a l’impression que tout le monde ment à tout le monde, puisqu’il faut constamment « paraître ». Ceux qui ont dérapé autour de moi étaient souvent des êtres dont on admirait l’énergie et l’efficacité alors qu’à l’intérieur, ces héros étaient en train de se fissurer. Seulement voilà, sans objectif, sans dépassement de soi-même, sans combat à mener, pas d’adrénaline et une vie, avouons-le un peu morose. Alors, comment faire ?

Où l’auteur n’apporte aucune réponse et vous laisse... vous débrouiller...

Le bonheur et la sérénité ne peuvent se trouver que par sois-même, dans une recherche intime et qui ne regarde pas forcément les autres. Le problème, pour y arriver, est de se débarrasser d’un certain nombre de dogmes et de pseudo obligations que vous impose souvent votre entourage. 

... Mais où Cuk nous vient en aide ! 

Si on est lecteur régulier de ce site, on découvre que certains auteurs n’ont pas hésité, ceci avec une grande honnêteté, à écrire que parfois ça n’allait pas chez eux. Bien des lecteurs ont été touchés, émus, n’hésitant pas à dire qu’ils avaient connu le même problème. Pourtant, Cuk n’est pas un site à vocation « psy » où le larmoiement prédomine. Simplement, Cuk nous ramène de temps en temps, tout simplement, à l’humain tel qu’il est réellement.

27 commentaires
1)
Lebarron
, le 22.01.2013 à 00:49

Victime d’un burn-out, j’ai culpabilisé, bien aidé par mon médecin j’ai fait le tri dans mes priorités, trois ans plus tard la cicatrice est encore là, après la compassion c’est la touche que l’on m’invite à rejoindre gentiment , et cela dans un milieu associatif.

2)
ElGeko
, le 22.01.2013 à 07:26

Si les hommes cessaient juste de toujours vouloir se comparer aux autres, donc de les envier finalement, s’ils se recentraient un peu plus sur ce qu’ils sont eux-même, en essayant de définir leurs limites et leurs capacités et donc à mieux se connaître en leur sein, ils seraient certainement plus performants, moins stressés, moins cons, moins “full of shit” au fond. Cela fait bien longtemps que j’ai choisi d’être “associal” car ça fait longtemps que je me dis que si la société devient débile, être associal n’est qu’un pur geste de self defense.

3)
Le Corbeau
, le 22.01.2013 à 09:01

Le problème, pour y arriver, est de se débarrasser d’un certain nombre de dogmes et de pseudo obligations que vous impose souvent votre entourage.

Ben, t’as deux solutions, soit tu suis et t’es dans le mouvement jusqu’à ce que tu craques, soit tu tu refuses et tu te retrouve isolé et regardé éventuellement comme une anomalie de la nature.

Si t’as du fric ou que tu te contentes de peu, tu peux faire un doigt d’honneur aux sprinters. Dans le cas contraire, t’es bien obligé de cavaler avec eux.

Moi j’ai choisi le doigt d’honneur, mais je me contente de peu depuis fors longtemps, ce qui est encore beaucoup, si on regarde autour se soi.

4)
Leo_11
, le 22.01.2013 à 09:12

ElGeko parle d’associal, moi je suis un électron libre… même geste d’auto-défense…

Merci pour cet instant d’humanité.

5)
Tom25
, le 22.01.2013 à 09:17

J’ai résolu une partie du problème en prenant un emploi sous-qualifié. Je pourrais viser plus haut en salaire, mais la charge de travail irait de paire. Quoique je bosse quand même … Je me tâte pour changer de job, mais justement, je ne voudrais pas tomber dans l’extrême dont on parle ici. Viser un peu plus haut, mais qu’on ne me demande pas la lune.

6)
ToTheEnd
, le 22.01.2013 à 09:25

Tout est une question d’équilibre… et beaucoup ont de la peine à le trouver. De là à dire qu’on en a ras le bol des gens dynamiques et performants, je trouve ça puérile.

7)
ysengrain
, le 22.01.2013 à 10:05

Roger, excellente description d’une situation qui, hélas, devient un lieu commun.

Une manière de voir la personnalité de chacun est assez bien représentée par le schéma de l’analyse transactionnelle ou AT.

L’AT stipule que notre “moi” possède 3 instances: le Parent (la norme), l’Adulte (l’instance de décision objective) et l’Enfant (l’affectif, l’intelligence créatrice)

Quand un sujet est mis sous pression, tant que la gestion de cette pression se fait dans l’Adulte, c’est à dire de manière raisonnablement objective, “on gère”. Si la pression est trop forte, c’est l’Enfant qui ne gère pas mais est submergé par des débordements affectifs plus ou moins importants, et sans doute une contamination de l’Adulte.

J’ai conscience de ne pas apporter de solution, mais savoir est déjà un grand plus.

8)
TroncheDeSnake
, le 22.01.2013 à 10:06

Je partage en partie ce ras le bol.

Pendant longtemps j’ai fait des complexes vis-à-vis des gens “super-efficaces”. Et puis, avec les années, j’en ai vu quelques uns qui se sont écroulés, plus ou moins gravement. Le problème est que, parmi les gens que j’ai vu s’écrouler, certains partageaient mes complexes…

Je m’applique à présent à respecter mon rythme, avec ce qu’il faut de motivation pour continuer à avancer; car je sais que j’ai une tendance naturelle à la… contemplation!

9)
iker
, le 22.01.2013 à 10:26

Se défoncer au boulot pour être performant dans tout ce qu’on fait, dans tout ce qu’on dit, en faisant abstraction des autres atteint un jour sa limite quand la contradiction entre soi et soi, l’adulte, le parent et l’enfant intérieur dont parle Ysengrain si bien, devient tellement intenable qu’on frise l’overdose.

Cette ligne permet-elle d’échapper au burn out dans les jobs exposés aux stress jusqu’à la fin de sa carrière ? Fait-elle des victimes collatérales ? Chaque fois qu’on piétine les autres pour se hisser plus haut n’est ce pas au fond une partie de soi même qu’on abîme ?

10)
Le Corbeau
, le 22.01.2013 à 10:30

De là à dire qu’on en a ras le bol des gens dynamiques et performants, je trouve ça puérile.

Dans l’absolu, je suis d’accord avec toi, le problème, c’est qu’il s’agit de se forcer à être dynamique et performant, non pas pour améliorer la société mais pour faire comme les autres et mettre son dynamisme au service du fric ou de choses sans rapport avec la vie en s’imposant par exemple l’idée qu’il faut obligatoirement un conjoint, une maison et une piscine et un bon salaire pour avoir réussi et en regardant le mec en hlm comme un pauvre type sans ambition, mollasson et improductif et ça, c’est puérile.

Actuellement, on est loin des grands projets de sociétés pour vivre heureux.

11)
Saluki
, le 22.01.2013 à 10:36

Je considère aujourd’hui que j’ai dépassé l’âge où l’on pouvait me ch…dans les bottes, ce qui de toutes façons aurait entraîné des réactions : la langue et la plume peuvent, en effet, être des armes de destruction massive ;°).

Pour rassurer notre Ami Lebarron, c’est dans le monde associatif que l’on rencontre des teignes d’autant plus inhumaines qu’elles ont raté leur carrière professionnelle auparavant. J’en parle pour en avoir ramené quelques uns à leur (ca)niveau. Je milite depuis belle lurette, et je constate que, de ce côté là, ça ne s’arrange pas.

12)
iker
, le 22.01.2013 à 10:37

Tu sais trouver les mots avec subtilité et respect pour le ressenti des autres TTE : ce que tu appelles puéril, c’est peut être la réconciliation avec son enfant intérieur précisément. Laissons le temps au temps.

On est pas obligé d’être fâché avec lui au point de détruire ses idéaux les plus simples tout au long de sa vie.

Il y a toujours un Gemini Cricket perché sur son épaule. Mais c’est vrai qu’avec tout ce bruit ambiant, il a du mal à se faire entendre.

Le monde associatif, où l’ideal est placé haut, plus haut que dans le monde marchand, est un lieu qui se confronte en permanence à des contradictions, et de voir cet idéal pietiné, ne serait-ce que par des contingences budgétaires, révèle rapidement des sources de tensions. C’est de ce fait un des lieu les plus conflictuels qui soit.

13)
Inconnu
, le 22.01.2013 à 10:39

Ce genre d’humeur me met mal a l’aise.

C’est l’effet de foule qui peut en resulter qui me deplait: chaque commentateur pourrait petit a petit revendiquer, voire amplifier, sa propre mediocrite afin de plaire au groupe, à l’auteur du billet, voire au boss du site.

Certes, ce sont là de sympathiques personnages et je n’accuse personne, (individuellement, c’est à dire) de manipulation, d’autant plus que ce commentaire est formulé au conditionnel.

En gros, l’idée de base est que l’auteur, Roger Baudet, donc, un over-achiever respecté, fort d’une belle carriere dans les media, dit qu’il lève le pied pour consacrer le temps qui lui reste à son bonheur.

Mais voilà, comme suggéré par Viktor Frankl , ce sont nos accomplissements qui nous font vivre.

Notez que personne (pas même Roger) ne demande d’en faire plus ou moins que le voisin, il est ici question de trouver son équilibre (comme judicieusement observé par ToTheEnd), alors mettons un terme à ces !doigts d’honneur! aux !gens “super-efficaces”!, et, comme le dit Candide, “il faut cultiver son jardin”.

14)
Inconnu
, le 22.01.2013 à 10:46

77k?

EDIT: yesse. Sorry, c’est le 77000 commentaire du site ;) On va dire que c’est un (petit) accomplissement ;)

15)
Roger Baudet
, le 22.01.2013 à 11:41

C’est l’effet de foule qui peut en resulter qui me deplait: chaque commentateur pourrait petit a petit revendiquer, voire amplifier, sa propre mediocrite afin de plaire au groupe, à l’auteur du billet, voire au boss du site.

Remarque légitime, mais qui, à mon avis, ne s’applique pas vraiment aux contributeurs de CUK. Je n’ai pas l’impression, en lisant les commentaires ci-dessus, que quiconque revendique sa propre médiocrité.

Pour ToTheEnd, le “ras-le-bol” est un peu “provoc.”, je l’admets :-)

16)
Crunch Crunch
, le 22.01.2013 à 11:44

@Roger Baudet: Merci, Roger, pour ce texte touchant. Je suis entièrement d’accord avec toi. La performance au quotidien devient petit à petit la norme…

Hors l’être humain est un être vivant. Par un robot. Personnellement, je suis toujours touché, par les gens qui reconnaissent parfois leurs faiblissent et ose aller dans le sens de la vie qui est le LEUR. Et pas celui de la société, du politiquement correcte, etc…

Roger, je n’ai pas ta plume et tes mots. Mais tu exprime très bien ce que je ressent tout autour de moi, et dans ce monde.

Bravo pour ce mot !

PS: Dans le sens du “moins”, et ralentir le rythme. Il y a un magazine Moins

17)
Alexandre Butry de Kernaïs
, le 22.01.2013 à 12:50

Une des clés de ce problème est, je pense, la contrainte du raccourcissement du Temps que nous nous imposons autant qu’elle nous est imposée. Nous y vivons une accélération démente du rendement et une illusion d’efficacité.

Avec l’habitude du Grand Réseau, une info qui pouvait nous venir en plusieurs jours nous vient quasi-instantanément. Efficacité quasi-zéro aussi, puisqu’elle n’a pas eu le temps d’être vérifiée, correctement écrite, analysée et intégrée dans un processus de pensée.

Nous nous habituons progressivement à ce rythme, la quasi-instantanéité, nous nous la souhaitons, dans le cadre professionnel et parfois, malheur, dans le cadre personnel, pour nous y reconnaître une valeur sociale, entre proactivité et réactivité, les deux nez rouges du management actuel.

Notre entreprise, sous couvert de rentabilité, nous y pousse, bien que ce surrégime apporte manque de recul et vision à court terme, d’un côté, et mal-être et problème psychosociaux de l’autre.

Il y a pourtant un remède à ça, un remède personnel. Sortir du management par la peur. Remettre chaque matin les compteurs à zéro. Réouvrir les yeux et les oreilles, se développer au jour le jour, au lieu de ressasser notre conditionnement quotidien. C’est ce que font les pratiquants du Zen. Et sûrement pas mal des lecteurs de ce site?

Merci Roger, d’avoir attiré notre attention sur ce sujet.

18)
TroncheDeSnake
, le 22.01.2013 à 13:01

chaque commentateur pourrait petit a petit revendiquer, voire amplifier, sa propre médiocrité

Indépendamment de savoir si je fais partie des commentateurs visés (ce qui m’indiffère, vraiment) , je dirai simplement que pointer du doigt la (soi-disant) médiocrité des autres n’a jamais élevé personne…

En ce qui me concerne, je ressens ce terme de médiocrité comme étant peu respectueux; en tout cas ‘décalé’ par rapport à l’esprit cuk tel que je le perçois.

19)
Inconnu
, le 22.01.2013 à 13:18

…Indépendamment de savoir si je fais partie des commentateurs visés (ce qui m’indiffère, vraiment)…

Bien que tu déclares être indifférent quant à ton éventuelle appartenance aux je-ne-sais-qui que tu m’accuses de viser, je réponds (ne serait-ce que pour nous rapprocher du prochain K ;o) ):

Quand j’ai commencé à rédiger mon commentaire, tu n’avais pas encore posté. À vrai dire, je n’ai jusqu’à aujourd’hui JAMAIS fait attention à quoi que ce soit que tu aies pu poster sur ce site. Je viens seulement de découvrir ton surnom (qui fait résonner ma case “Plissken”), c’est dire… Tu postes ici depuis longtemps?

J’ai mis longtemps à rédiger le poste que tu as cité car je voulais le tourner de la façon la plus neutre possible.

Voici qu’en retour tu t’en attribues l’intention, et qu’au passage, tu suggères même, en t’en défendant (arguant que cela t’indiffère et que c’est ce que tu perçois), que mon propos est déplacé, voire incompatible avec/indigne de l’”esprit Cuk”.

Je ne vais pas aller lire le reste des commentaires que tu as postés sur Cuk pour savoir si tu es toujours comme ça ou non, à vrai dire, mais je te trouves assez négatif dans ce seul fil de discussion, j’espère que ce n’est pas là ce que tu considères être “l’esprit Cuk”.

20)
Philob
, le 22.01.2013 à 18:21

Alors ça, c’est de l’actualité, je suis en train de vivre mon premier mois à 85% au lieu de 100% (depuis l’âge de 16ans). Ça correspond à 1 jour de congé en plus par semaine et pourtant je viens d’être nommé responsable d’une équipe.

Quelques précisions : je travaille depuis plusieurs années avec des personnes polyhandicapées et ce qui est génial avec eux, vous pouvez arriver avec tous les masques que vous voulez, ils vous voient tel que vous êtes ce jour-là, alors la tentation de “paraître” disparait vite. Être soi-même est tellement plus reposant, mais aussi plus impliquant, c’est donc un métier qu’il faut faire par “vocation” et généralement, les à-côtés, comme le salaire, prennent beaucoup moins d’importance.

De plus, à mon âge, je n’ai plus de “plan de carrière”, il me suffit de faire mon travail le mieux possible, avec plaisir, mais sans zèle, car mon prochain objectif à moyen terme c’est la retraite.

J’ai eu beaucoup de chance, car à 16 ans, contre l’avis de tous (mes profs, mes parents), au lieu de suivre la voie “royale” que me permettaient mes résultats scolaires, j’ai choisi de faire un apprentissage de jardinier; je n’ai jamais choisi une profession ni un emploi pour d’autres raisons que l’envie de faire ce qui me plaisait (oui, c’était possible à l’époque), était-ce de la clairvoyance ? Ou simplement de l’esprit de contradiction ? Certainement un peu des deux, mais je n’ai jamais voulu participer à la course à la performance (sauf la course à pied, et encore que je pratique sans chronomètre). Mais je n’ai non plus jamais eu l’impression d’être un “mollasson”, ou de manquer d’ambition, j’ai simplement toujours pu faire des choix (pas toujours évidents), mais ainsi on a plus l’impression de faire du sur-mesure et le sur-mesure ça fait moins mal aux entournures et ça irrite moins.

21)
TroncheDeSnake
, le 22.01.2013 à 18:41

@korbo:

Cela fait effectivement peu que je poste ici, mais longtemps que je lis. (Et j’ignore ce qu’est une case “Plissken”!)

Je trouve sur cuk une ambiance de respect et de bonne tenue qui me plaît beaucoup. De temps en temps, un mot ou une phrase me choque un peu et me rappelle (peut-être à tord) le ton général de beaucoup d’autres forums qu’il m’est arrivé de parcourir. J’ai eu, cette fois, envie de le dire. Alors peut-être ai-je été maladroit dans la forme, et je m’en excuse. Sincèrement. Mais mon propos n’était que d’exprimer mon étonnement, indépendamment du fait que j’étais visé ou non.

Ta première phrase m’a bien plu:

Ce genre d’humeur me met mal a l’aise.

Car j’apprécie les intervenants qui écrivent au “je”. Confronter, s’opposer, interpeler, d’accord (et c’est même la richesse de ce genre de plateforme), mais en exprimant MA position, MON ressenti, et en évitant de juger, de critiquer, d’abaisser. C’est du moins ce que je m’efforce de faire (sans y arriver toujours semble-t-il!).

Alors en lisant, la phrase suivante, c’est moi qui ai ressenti un malaise. Car ici il n’était plus un “je” et un “tu”, mais des “ils”, affublés de médiocrité, et ayant de plus le mauvais goût de la revendiquer voire de l’amplifier, dans un but peu louable…

Car dans cette humeur il est question des gens performants et de ceux qui peinent à l’être (pour faire simple). Y sont exprimés les ravages de cette valorisation de la performance, de l’efficacité, de la vitesse, etc… Et c’est vrai que certains – dont je suis – en ont marre. Est-ce pour autant que l’on est “médiocre”? Entre deux manichéismes (être rapide c’est bien, prendre son temps c’est mal, ou l’inverse) pas toujours facile de trouver son propre style, lorsqu’on n’a pas soit le courage de vivre de peu, de s’engager réellement dans une décroissance constructive, soit les moyens d’être au top… Je serais très heureux si tu pouvais expliciter un peu ce que tu veux dire…

22)
Inconnu
, le 22.01.2013 à 20:33

j’ai un aveux honteux à faire ;o)

Quand j’était dans la course ( à mon niveau) je veillais à ne pas imposer un rythme de “course” que je trouvais idiot et délétère, souvent contre-productif, quitte à parfois, défendre la médiocrité, encore un moment de honte ;o) . Pourtant en bon flemmard, j’ai toujours cultivé la vraie efficacité, celle qui fait dépoter sans avoir l’impression de forcer. J’ai noté que souvent les méthodes les plus efficaces on été misent au point par des cossards, des “décroissant dans l’âmes”.

Que ces méthodes aient été exacerbées, perverties par des ” sur-croisssants” c’est une autre paire de manche…

La période où “plein de foutre” j’ai cédé au “toujours plus” rétrospectivement , je me suis trouvé odieux. . J’ai toujours pensé ( à tort ?) que l’on ne s’élevait pas en abaissant les autres, et que c’est l’ensemble qui doit s’élever quitte à dire merde aux délétère culte de la performance.

Même Darwin pensais ( ou alors j’ai mal lu) que notre espèce ( sapiens sapiens) devait sont essor au fait que l’on assiste les plus faibles, contrairement à ce qu’affirment des ….. imbéciles ?

Sapiens, sapiens, conscient d’être conscient d’être “médiocre” ??

ha! le burne-out… n’est pas, Lance Armstong? (Mauvais jeux de mot assumé).

Alors moi aussi je dis “merde”, point aux personnes ( quoique parfois ça fait du bien) , mais à ce culte.

Non mais!

23)
i-numerix
, le 22.01.2013 à 23:24

Voilà un sujet très intéressant.

Le dogme de la performance est diffusé à haute dose en permanence. On le respire comme on respire l’air ambiant. Difficile d’y échapper. A l’école puis dans la publicité, dans le travail et surtout dans le sport. On vénère les champions, véritables dieux vivants et milliardaires. Ils représentent l’idéal de l’homme d’aujourd’hui. Beau, riche, puissant, indestructible.

Vous y ajoutez le dogme de la croissance infinie et du toujours plus dans la consommation de biens matériels et vous avez là le mélange explosif.

Etre de plus performant pour consommer toujours plus.

Les esprits de la grande masse sont ainsi formatés.

Il n’est donc pas étonnant que renoncer au dogme de la performance c’est également renoncer au dogme de la croissance et de la consommation.

Je rêve d’une école ou l’on apprendrait la solidarité plutôt que la compétition. D’une société ou chacun aurait sa place et apporterait sa contribution selon ses moyens sans laisser personne sur le bas côté. Quel progrès le jour ou les hommes seront guidés par le désir du bien collectif et non par la recherche du profit immédiat.

Pour ça il faut une volonté politique. La volonté politique c’est nous. Personnellement je milite depuis des années pour la décroissance. Je dois dire que pour l’instant nous sommes peu nombreux. Et la politique en Suisse c’est déprimant. C’est quoi déjà le taux de participation aux élections ici? Probablement nous ne souffrons pas assez, il fait encore trop bon vivre, c’est tranquille, pépère. Le réveil sera dur.

En attendant on fait ce qu’on peut, on collabore avec le système ou on sort du système quand on peut. Perso je n’ai pas trouvé comment avec ma femme et mes 2 enfants.

Je sais, avec mes idées, je rêve mais ceux qui ont changé le monde étaient tous de grand rêveurs. Le autres n’ont fait que suivre…

Et pendant ce temps, le monde marche sur la tête et nous allons droit dans le mur. Et comme d’habitude certains aurons un airbag d’autres non…

24)
Inconnu
, le 23.01.2013 à 05:55

@TroncheDeSnake: tout est une question de focus.

“Médiocre” est un terme qui doit être vu ici employé en caméra subjective, pas pour d’autres dont toute l’expérience nous est souvent inconnue.

Si tu as bonne conscience en t’économisant, tu es raisonnable. Si tu as mauvaise conscience, tu es médiocre…

25)
zit
, le 23.01.2013 à 11:05

Ah, bin pour ma part, je me sent super raisonnable, comme un érable, dynamique comme une bernique, performant comme en dormant…

Et je suis sans doute médiocre aux yeux de bien des gens dynamiques et performants, mais ça, c’est leur problème, pas le mien.

Si je fais des choses, c’est pour le plaisir, et la connaissance, le plaisir d’accroître mes connaissances, et celles des autres si possible (si ça les intéresse). Outre une activité salariée pour laquelle j’ai la chance de ne pas me dire en partant le lundi matin « vivement vendredi soir », je fais plein d’autres trucs qui occupent mon temps, toujours pour le plaisir. Pas nécessairement un plaisir immédiat d’ailleurs.

Et puis, j’utilise la technique du canard. Vous savez, quand il pleut, quand il se baigne, le canard n’est jamais mouillé : l’eau glisse sur ses plumes. Et bien, quoique l’on dise de moi, je garde ce sourire béat et indifférent qui en insupporte plus d’un, et ça fonctionne super bien, surtout avec la hiérarchie. Mon chef me déteste, alors que, justement, il n’a rien à me reprocher : je fait très bien ce pourquoi je suis payé, voire plus (n’ayant pas encore, je crois, dépassé mon seuil d’incompétence), mais je le fais pas pour lui faire plaisir, mais pour mon plaisir, et ça énerve, mais ce n’est pas mon problème…

Donc, oui, probablement que je suis performant, dans mes nombreux domaines d’activités, mais cette recherche d’efficacité a pour principal moteur la paresse (et pas la fainéantise comme dit plus haut, ça n’a rien à voir !) et comme but à atteindre, le plaisir. Je fait les choses du mieux possible et le plus vite possible pour y passer le moins de temps possible, pas pour être le meilleur (ça, la compétition, je l’abhorre, pouerk !).

z (vive la paresse, je répêêêêêêêêêêêêêêête : et mort aux con-sommateurs, pétiteurs, spirateurs, stipés-)

26)
Inconnu
, le 23.01.2013 à 13:01

Gniarf! Moi j’ai un remède pour cette feiiiiiiiiiiiiiiiigneasssssssse de ZIT!

Quand Môssier fait son canard sur l’eau, très sournoisement je met du détergent…

Et alors, quoi ? Il coule petit à petit, hin! hin!

Me reste plus qu’à le cupabiliser en lui disant qu’il n’agite pas assez ses petites papattes….palmées.

Toutafé d’accord pour l’approche de la parresse de ZIt.

D’où la recommadation du détergent pour “dégraisser” ses propos subversifs !

27)
yperg
, le 23.01.2013 à 15:58

“Avec l’habitude du Grand Réseau, une info qui pouvait nous venir en plusieurs jours nous vient quasi-instantanément. Efficacité quasi-zéro aussi, puisqu’elle n’a pas eu le temps d’être vérifiée, correctement écrite, analysée et intégrée dans un processus de pensée.”

Très juste, beaucoup de “gens dynamiques et performants” sont débordés par l’instantanéité du réseau avec une boîte mail qui explose et des tweets ou commentaires qui affluent dès la moindre intervention sur un réseau social. La nouvelle génération, mes enfants sont de jeunes adultes, gère beaucoup mieux ce genre de choses avec une distance salutaire par rapport aux entreprises ou collectivités. Pour eux ce qui est important ce n’est pas ce que pense le Boss mais ce que pensent leurs amis !

””De là à dire qu’on en a ras le bol des gens dynamiques et performants, je trouve ça puérile.” _ “Dans l’absolu, je suis d’accord avec toi, le problème, c’est qu’il s’agit de se forcer à être dynamique et performant, non pas pour améliorer la société mais pour faire comme les autres et mettre son dynamisme au service du fric ou de choses sans rapport avec la vie en s’imposant par exemple l’idée qu’il faut obligatoirement un conjoint, une maison et une piscine et un bon salaire pour avoir réussi et en regardant le mec en hlm comme un pauvre type sans ambition, mollasson et improductif et ça, c’est puérile. Actuellement, on est loin des grands projets de sociétés pour vivre heureux.”_

Très très juste, on se bat pour du plus au lieu de se battre pour du mieux ;-)

PS : Roger, nouvel utilisateur Mac je découvre ton blog et le ton me plaît bien, ne change rien :-)