Je dois vous faire un aveu : il y a quelques années mon fils me fit un jour une réflexion particulièrement vexante sur une plage en vacances « Papa, tu es gros ! ». Bon, ce n’était pas encore désespéré mais il est vrai que le miroir ne laissait pas de doute sur la brioche confortable qui commençait à orner mon ventre. Pour une taille de 1m78, je pesais alors plus de 80kg, ceci dû en grande partie à la nourriture riche que je trouvais en déplacement lors de mes missions de conseil (ah, l’Hôtel du Parc à Baden !). Je décidais alors de remédier à cette tendance inflationniste d’autant plus que mes costumes commençaient à me serrer un peu. Le fait que je n’ai jamais trop accroché au sport me fit me tourner vers celui qui demandait le moins d’investissement, le moins de matériel et le moins de disponibilité. C’est donc tout naturellement que je fis l’acquisition d’une paire de chaussure de « running ».
L’avantage de la course à pied, c’est qu’avec un minimum de volonté et d’assiduité, les résultats sont rapidement visibles. Mais le problème de la course à pied, c’est que cela nécessite également un minimum de volonté et d’assiduité ! C’est donc avec beaucoup d’intérêt que je suivi l’arrivée sur le marché d’un gadget innovant proposé par Apple et Nike : le système Nike+. En plaçant un petit capteur dans votre chaussure (Nike) et en connectant un petit boitier sur le votre iPod, on avait enfin la possibilité d’enregistrer nos courses, mesurant ainsi la distance et le temps de l’exercice. Grâce à une synchronisation via iTunes, il était également possible d’accéder à son palmarès, pardon son log, depuis n’importe quel navigateur et ordinateur. Ce même service proposait enfin des niveaux de couleur reflétant la distance totale parcourue, ajoutant un challenge supplémentaire pour se forcer à courir. Cependant, avec plus de 3000km, je me suis arrêté au niveau Violet (avant le Noir).
En effet, je commençais à avoir le système Nike+ en horreur : gestion de compte liée à iTunes particulièrement opaque, impossibilité d’importer ou d’exporter les données, imprécision dans la mesure de la distance et, pire que tout, obligation d’utiliser du matériel Apple et Nike. Il y avait bien ce petit boitier pour fixer le capteur à des chaussures d’autres marques comme mes Vibram mais la mesure devenait alors encore plus dégradée. Il est vrai que j’avais entre temps commencé à utiliser Sports Tracker, un spin-off de Nokia, l’utilisation du GPS du téléphone et d’une ceinture FC bluetooth permettant alors de mesurer avec plus de précision l’effort accomplis. Le site web de Sports Tracker permet tout comme celui de Nike+ de suivre sa progression, de partager ses courses sur Facebook et Twitter, et de maintenir un bon niveau de motivation basé sur la satisfaction de l’égo (au moins, j’en suis conscient !).
Après cette débauche de technologie, et quelques courses officielles plus tard, je me rendait compte qu’il était temps de passer à la vitesse supérieur pour réussir la prochaine étape : finir un Marathon ! Pour cela il me fallait un outil simple et pratique me donnant accès en temps réel à deux paramètres important : la vitesse instantanée pour la régularité et cette fameuse FC (Fréquence Cardiaque) pour gérer son effort. Seul une montre dédiée offre ces fonctionnalités : le Père Noël s’en est souvenu.
Chose étrange, les Suisses ne sont pas présents dans le segment de la montre sportive. Il y a bien des chronomètres pour la plongée ou les Tissot Touch, mais pas à ma connaissance de modèle pour les coureurs. Il me semble que le marché est partagé entre les américains avec principalement Garmin et les finlandais avec Suunto et Polar. Après une petite étude de l’offre présente, je décidais de porter mon choix sur la Suunto Quest qui avec son Running Pack offre une solution simple à mettre en œuvre, un service web (pour l’égo ;) complet permettant entre autre de programmer son entrainement, le tout à un prix raisonnable. Enfin, je trouve également le design de ce modèle plus élégant que les autres : ce n’est pas parce que l’outil est fonctionnel qu’il doit être laid !
Ici, à la différence d’un logiciel pour smartphone, la principale fonction (en plus de donner l’heure) est de mesurer les principaux paramètres de votre course : vitesse et fréquence cardiaque, et de vérifier que vous êtes dans la zone prévue par votre entrainement, ni trop rapide, ni trop lent. J’ajoute également que tout comme un compteur de voiture, l’information est facile d’accès et très lisible (pas comme un smartphone…).
En plus de la montre, le Running Pack contient une ceinture FC qui, comparée à une Polar que j’ai utilisé avec Sports Tracker, tient bien en place (on ne se retrouve pas après 5km avec la ceinture tentant d’écouter votre cœur à partir du ventre), un pod à accrocher à n’importe quelle marque de chaussure pour mesurer la distance parcourue, et un petit récepteur USB pour synchroniser de façon simple et pratique les courses et le planning d’entrainement. Un logiciel est à télécharger pour utiliser ce récepteur sur un Mac ou un PC.
A l’usage, je réalise combien il est agréable et facile de gérer son effort en ayant constamment accès à sa vitesse, pour moi mesurée en minutes par km, et son rythme cardiaque, exprimé en pourcentage de votre maximum. De plus, l’égo n’est pas en reste avec un rapport bien conçu avec plein d’acronymes pour se donner l’impression que l’on est très « pointu » alors qu’il ne s’agit simplement que de course à pied !
Je n’ai pas encore fait le tour de toutes les fonctionnalités proposées par le site movescount.com de Suunto, mais j’ai tout de même pu inclure les données GPS en provenance de Sports Trackers, planifier un (petit) programme d’entrainement et configurer les écrans de la montre sans grandes difficultés.
Pour conclure, je dois admettre que je retrouve là une nouvelle source de motivation, particulièrement bienvenue pour répondre au challenge d’Avril prochain. Voilà un outil bien pensé ne cédant pas à l’appel du gadget mais remplissant efficacement sa mission. J’espère vous en dire un peu plus dans quelques mois, après quatre heures de course !
Montre Suunto Quest
- Plus:
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- Simple d’emploi et de prise en main
- Très bonne lisibilité des données enregistrées
- Mesure fiable de la distance et de la fréquence cardiaque
- Accessoires (ceinture et pod) préconfigurés avec la montre
- Service web bien conçu donnant envie de se bouger
- Moins:
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- L’outil Moveslink perturbe l’emploi du clavier et de la souris avec Mountain Lion!
- Approche communautaire du site movescount.com assez pauvre : n’est pas Facebook qui veut…
Amitiés,
Arnaud
PS: Petit ajout de dernière minute pour vous montrer que cette montre est de taille tout à fait normale!
, le 04.01.2013 à 08:01
Merci pour ce compte rendu. Je ne supporte pas de courir, je trouve ça bien trop violent, mais c’est le genre de gadget qui m’intéresserai sur mon Dragon, avec en plus la fonction GPS (les cartes routières, à vélo, soit elles sont trop précises et il faut cinq cartes pour une promenade, soit pas assez…).
z (qui ferait bien quelques BRM, pour le fun, je répêêêêêêêêêêêête : avant de penser au Paris–Brest–Paris…)
, le 04.01.2013 à 10:21
mmm je rappelle qu’on choisi une montre selon la taille de son poignet. quel diamètre fait t’elle ? :-p
, le 04.01.2013 à 10:38
Quelle précision pour ce “pod à accrocher à n’importe quelle marque de chaussure pour mesurer la distance parcourue”? Pour ma part, une Garmin Forerunner avec fonction GPS et un compte sur Garmin Connect ou strava.com (très ludique) et je suis un coureur à pied heureux :-)
, le 04.01.2013 à 12:05
Une fois que t’as ça au poignet, t’es obligé de courir ? Mince alors, comme dans le spectacle de Jamel quand il parle de sa banlieue ? :-)
Je pourrais marcher aussi, non ? (MP qui est devenue trop flemmarde pour courir mais qui aimerait quand même bien savoir combien elle parcourt tous les dimanches en 1h45 avec sa copine !)
, le 04.01.2013 à 12:31
La seule chose qui me gêne un peu, c’est ça, et plus encore, si on y regarde de près, ceci.
Voilà, c’était ma contribution, à deux pas (de course) du rédacteur de l’humeur du jour, ce que j’ignorais.
, le 04.01.2013 à 12:41
Ouille!
J’aimerais tellement m’y mettre, mais vu l’arthrose du gros orteil gauche, je ne peux pas.
Comment ça c’est une excuse???
, le 04.01.2013 à 12:44
Bonjour,
Mon expérience est très différente !
Il y a un an, après un mal de dos qui m’a éprouvé, mon médecin m’a dit : “Marchez, marchez, marchez ! Ne courrez pas, mais marchez !”
J’ai donc installé RunKeeper sur mon iPhone… et chaque jour, je rentre déjeuner et retourne travailler à pied, à un rythme soutenu pour mon âge (6 km/h) Tout ça en costume-cravate dans les rues de Dakar…
J’obtiens ainsi, avec le GPS, le parcours, la vitesse, la longueur, la durée, et bien entendu le cumul, consultable également sur internet.
Je finis 2012 avec 235 km au total, pas grand chose, mais que je n’aurais jamais accompli sans l’ordre de mon médecin, et la stimulation psychologique de RunKeeper…
Après l’effort, je mesure mon rythme cardiaque avec Heart Rate, toujours sur l’iPhone !
Je ne cherche donc pas la performance (faut pas rêver…) mais un minimum d’activité indispensable à ma santé.
Et comme 2013 est là, Pace è Salute !
, le 04.01.2013 à 13:00
@Zit: la montre est fournie avec un mode cycliste dédié que je n’ai pas essayé. On peut également ajouter un pod GPS mais sans grand intérêt pour moi car je continue à utiliser Sports Tracker sur un N9…
@406: la montre fait 42mm de diamètre
@Toto: sur 21km, l’erreur n’est que de 400m par rapport au GPS, soit près de 2%, bien mieux que les 10%+ de Nike+!
@Madame Poppins: on peut évidemment marcher avec et ainsi mesurer les 8-9km que tu parcours chaque dimanche
@Saluki: Tu es également dans le coin d’Aubervilliers? Il faut absolument que l’on déjeune ensemble ;)
@J-C: pour la marche à pied, tu n’as pas trop besoin de réguler ta vitesse alors qu’en courant c’est plus nécessaire. Dans ton cas, une application sur smartphone est largement suffisante.
Sinon, il existe également chez Suunto un modèle plus onéreux, l’Ambit, qui intègre un GPS pour une utilisation multi-sport (cyclisme, running, sailing, ski, etc.). Mais à plus de 400€ et un poids conséquent, je préfère la Quest qui avec ses 40g est plus dans mon cahier des charges!
Amitiés,
Arnaud
, le 04.01.2013 à 13:16
Gadget ou pas, je ne ressens aucune envie de courir, ça m’ennuie même profondément! Je vous avouerai, quand j’y pense, cela me pose quelque problème existentiel: pourquoi est-ce que certains en ont absolument besoin, alors que d’autres comme moi, pas du tout? Est-ce que j’ai un problème, moi?
Merci, J-C pour ton intervention, qui me rassure un peu: je marche en effet très régulièrement et je fais attention à ne pas manger trop.
, le 04.01.2013 à 15:19
Bonjour !
Merci Arnaud pour ce commentaire ! Je cours depuis 12 ans, donc 12 Morat-Fribourg ! C’est vrai qu’il faut parfois se donner un coup de pied pour y aller, mais quel bien ça fait ! Arnaud, tu es à 4’23 au kil ? C’est ta moyenne sur un terrain plat ? Belle performance !
Au plaisir de te relire !
, le 04.01.2013 à 15:38
@marcdiver: malheureusement, je ne suis pas aussi fort que ça! Suivant la distance, je peux faire du 4:40 sur 10km (10km de l’Equipe) ou du 4:57 sur 20km (20km de Paris). Mais pour l’instant, je deviens plutôt un bon diesel ;)
, le 04.01.2013 à 21:09
Trop violent la course !!! Pas assez moi je trouve, c’est pourquoi je pratique le VTT (plutôt l’été) et le ski (essentiellement en hiver forcément).
Un de mes potes s’était offert une montre de ce type pour contrôler son rythme cardiaque, et il m’avait demandé de la lui paramétrer. J’avais du faire une connerie et la caler sur 20 ans. Et comme il en avait entre 50 et 60 à l’époque, il avait dû pédaler comme un malade pour garder son rythme cardiaque dans la plage appropriée. Il m’a incendié quand je l’ai revu en m’expliquant que j’avais failli le faire crever, la sonnerie de la montre le gonflait tellement qu’il s’était forcé à pédaler fort ! :-))))
, le 11.01.2013 à 10:57
Perso j’ai la Ambit de chez Suunto. Et j’en suis un inconditionnel, l’utilisant beaucoup en montagne (peau de phoque principalement).
Le seul reproche que je fais à Suunto concerne la ceinture cardio, moins fiable que celle de Garmin (heureusement maintenant compatible). Après 2-3h, la connexion tombe (et mon rythme cardiaque aussi, pour de faux évidemment), problème que je ne rencontre pas avec la ceinture de Garmin donc.
Autrement j’ai intensivement utilisé ces ceintures cardio en cyclisme, bien moins traumatisant pour les articulations, et au moins aussi efficace que le jogging pour perdre du poids.
Une fois qu’on s’est habitué à ces joujous que sont Movescount et Training Center (solution Garmin), difficile de s’en passer.
Par contre, pour avoir des données d’entrainement complètes, il faut arriver à centraliser toutes ces données dans une seule solution (celle de Suunto ayant ma préférence, puisque tous les devices de Garmin sont compatibles, entre autres le capteur de cadence à vélo). Pour les utilisateurs Mac, il y a également RubiTrack.