Ça y est ! La taxe poubelle (2 francs suisses par sac de 35 litres) a gagné tout le pays… Suite à un jugement du Tribunal Fédéral, le principe du pollueur-payeur a été définitivement adopté et est applicable sur tout le territoire dès le 1er janvier 2013!
Repentez-vous, pauvres pêcheurs, plus moyen d’échapper au châtiment. Coupables de consommer, de détruire la planète, il faudra désormais trier, stocker, acheminer, compresser, nettoyer si le container déborde (parce que vous pouvez être sûr qu’il n’y en aura pas assez !) et s’accommoder des mouches pour le compost.
Mais consolez-vous, dans son infinie mansuétude, l’administration vous fournira quelques sacs gratuits pour vos marmots, qui usent des couches-culottes même pas recyclables…
Et vous croyez qu’on vous paiera pour ce boulot ? Bien sûr que non, puisqu’il s’agit d’un châtiment, c’est vous qui paierez ! Enfin, un peu moins si vous faites bien votre travail…
On appelle ça une «taxe incitative»… Ah, vous pensez peut-être qu’on va vous baisser vos impôts en proportion ? A part peut-être Lausanne, qui a établi un système de ristourne pour les citoyens les plus modestes, ce ne sera pas le cas…
Curieux tout de même, dans certains pays c’est le contraire, on vous retourne de l’argent contre restitution de vos déchets recyclables. Peut-être après tout, que ce sont des marchandises comme les autres, même qu’on pourrait se faire de l’argent avec, allez savoir…
Le recyclage, ça existe depuis longtemps… J’ai assisté il y a quelques mois à une conférence sur les Roms : une des causes de leur misère depuis la chute du Mur semble bien être la fin des ferrailleurs, et récupérateurs de toutes sortes. Le développement industriel du recyclage serait en partie responsable de ce désastre social.
Et vous, vous pensez que ça vous prendra 5 minutes pour trier et jeter tout ce bazar de bouteilles et canettes ? Allons bon ! Faudra trouver le bon container, pas celui cadenassé de l’immeuble voisin en PPE (propriété par étages). Non, celui du magasin ou vous avez commis votre forfait de consommateur ! Et c’est là que les vraies dévotions vont commencer : introduire une à une dans les petit trous au milieu d’un mur les bouteilles de PET (les blanches et les transparentes pas dans le même trou). Bien écraser les boîtes en alu et les introduire à leur tour, une à une. Et ne pas y mélanger les boîtes de conserve qui elles, iront à la déchetterie mobile. Vous comprendrez enfin ce que rédemption veut dire. Tout comme l’iconostase des églises orthodoxes, jamais vous ne verrez ce qu’il y a de l’autre côté du mur. Est-ce que tout est mélangé ? Mais c’est la confiance dans ceux-qui-vous-veulent-du-bien qui motivera votre dévotion! Et en attendant le passage de la déchetterie mobile, vous méditerez devant le tas d'ordures accumulées sur le balcon, tout en apprenant par cœur la liste des déchets non-incinérables et leur destination…
Vous aimez faire vos courses à toute vitesse ? Oubliez-ça. À la sortie après les caisses, vous aurez de grandes tables et des poubelles pour tout déballer. Et n’oubliez pas vos tupperwares…
Vous préférez aller en ville pour vider vos déchets ? Vous y trouverez des containers adaptés, mais petits et pleins ! Il y en a qui sont vides ? Hélas, on ne peut pas les ouvrir pour tout mettre d’un coup, il faut passer par le petit trou… Je soupçonne d’ailleurs que la fonction de ce trou est de dissuader les éventuels voleurs de déchets recyclables, qui pourraient être tentés d’en faire un business. Alors, les poubelles publiques? Elles débordent déjà… Et si elles débordent encore plus, soyez sûr qu'on les retirera!
Vous pensez y échapper ? Vous pensez pouvoir mettre discrètement vos ordures ménagères dans le container à compost quasiment vide ? Vous vous dites que personne n’ira jamais regarder dedans, à cause de la puanteur et des mouches ? Détrompez-vous, pauvres mortels : une brigade des déchets sera constituée. Et on vous retrouvera, à l’aide d’un ticket de caisse, une empreinte digitale, un vieux préservatif, un médicament avec son ordonnance, l'œil vigilant d’un voisin… Vous serez alors amendable, jusqu’à Fr 1000.- !
Mais une question vous taraude : comment trier ce qu’on nous vend comme «bon pour l’environnement» ? Où allez-vous jeter l’ampoule à basse consommation qui vient de lâcher ? A la poubelle ? N’y pensez pas, elle est pleine de mercure! Au magasin, oui, mais le dit magasin n’a aucune obligation légale de l’éliminer proprement… Au moins votre conscience sera soulagée !
Et le papier ? Container à papier, bien sûr ! Seulement, il ne sera pas recyclé ici, le papier, mais en Chine. Ici, ça pollue trop. Et à quoi servira le papier recyclé en Chine ? A faire des cartons d’emballage pour les marchandises qui sont fabriquées là-bas, et exportées chez nous, ben tiens !
Vous me direz mieux vaut du recyclage que pas de recyclage du tout ! Bien d’accord, mais est-ce qu’on ne peut pas fonctionner sur la base du consentement citoyen ? Est-ce qu’on doit être obligé de faire ce qu’on n'a pas envie, ou simplement pas le temps de faire ? En période de crise, doit-on être sanctionné parce qu’on relance la consommation ? N’est-ce pas simplement un cycle de marchandises qui tourne en rond autour de la planète, en détruisant un peu plus l’environnement à chaque étape de leur transformation et ajouts de valeur ? Y a t-il un véritable «écobilan» mondial du recyclage, ou est-ce que tout cela n’est pas simplement du vent, comme les religions qui nous promettent le paradis, tout en faisant le malheur de millions de gens…
On ne sait plus où les mettre…
Mais ici, bien sûr, dans le trou!
Faut pousser, ça commence à être plein…
Ah non, celle-là pas ici!
… Mais ici, dans le mur du magasin, et on se sent tout de suite mieux!
En Grèce, cette machine vous rend de l'argent contre vos déchets recyclables.
Un «orgue à déchets», à Lausanne.
Un totem à déchets…
Les offrandes abondent. Et il faudra trier tout ça!
Encore une machine à dévotions, je n'ai pas bien compris comment ça marche…
, le 25.09.2012 à 01:59
Bonjour et bienvenu dans le monde des taxes déguisées.
Je m’explique: – Le commerce des déchets est rentable. Les usines d’incinérations (détenue par les communes) rapportent de l’argent. – Les tournées de récoles des déchets diminuent petit à petit. Les gros déchets (encombrant) ne sont plus récupéré. – Les impôts ne diminuent pas – et maintenant on nous ajoute une taxe sur les sacs.
Si c’est pas un genre de vol déguisé ou une augmentation des taxes ca!! Perso c’est une politique qui me dégoute.
, le 25.09.2012 à 06:32
J’ai vécu six ans à Zürich avec cette taxe, alors je ne sais pas si c’est du au fait que c’est la Suisse-allemande mais ca marche. Immeuble de taille comparable avec un à Genève, bien moins de déchet, récupération des papiers sur le pied de l’immeuble toutes les deux semaines et tous les déchets recyclables sont jetés gratuitement. Même d’un point de vue personnelle, alors que je suis considérée comme une écolo par mes amis, j’ai vu mes sacs poubelle se réduire, j’étais nettement plus attentive à mon tri…
Ca va marcher sur une bonne partie de la population et cela arrêtera le traffic de détritus, on va dans le canton voisin jeter ces sacs. Le seul couac, il y aura les irrécupérables imbéciles qui voudront toujours éviter de jeter leur déchet et les jetteront dans les forêts.
C’est vrai que l’on ne verra pas de diminution d’impôts, mais bon vous avez vu combien de fois votre loyer descendre quand les taux hypothécaire baissait?
, le 25.09.2012 à 07:37
Dans mon petit village de 250 habitants (au Pied du Jura) nous avons fait figure de précurseurs il y a 15 ans lorsque nous avons lancé la taxe au sac (je faisais partie de la commission d’études qui a analysé et proposé). Avec le recul (15 ans cela permet de juger) cela a toujours non seulement bien fonctionné, mais de plus cette façon de procéder à mon avis a rendu nos habitants très conscients. Au début on avait trouvé un truc pour éliminer le plastique gratuitement (hors sac payant), c’était un bon plan car les cornets ne contenaient plus alors que le strict minimum. Mais voilà le bon plan a disparu ! Bien sûr tout est (ou plutôt était) trié séparément: carton, tissus, compost, etc…
Dans un petit village c’est vrai aussi que tous les gens ont toujours une solution pour composter fastoche (voir le tas de fumier du voisin).
Le seul truc qui m’énerve ces dernières années, c’est la nouvelle norme des déchets encombrants = du TOUT AU SAC (en dessous de 61 cm de diam.) = ce qui n’entre pas dans un cornet 110 L… et là je trouve que ça nous déphase, cela nous a rendu moins conscient, puisque dans le genre “criminel” > même des pneus de vélos doivent être découpés et enfilé dans les sac (sans parler du reste…)
Voilà, reste que je suis hyper pour, mais j’abrège, car la discussion pourrait durer des heures. Petit coup d’œil sur la page déchet de notre site Web
, le 25.09.2012 à 07:39
Bon.
Alors c’est l’ancien syndic qui parle.
Ce que tu dis Tristan n’est pas tout à fait exact.
Pour l’instant, tu paies (si tu n’es pas déjà à la Taxe au sac ou autres) tes déchets par:
– une taxe par habitant (70 %)
– tes impôts communaux (30 %)
Dans certaines communes, les proportions sont différentes, mais en gros on y est.
La taxe au sac permettra de diminuer la taxe par habitant.
Normalement, on devrait passer à un financement de ce type:
– une taxe par habitant (30 %)
– tes impôts communaux (30 %)
– la taxe au sac
Maintenant pour les déchets qui rapporteraient aux communes: le verre parfois couvre ses frais, ou rapporte un tout petit peu. Idem le papier, idem le métal, selon le marché.
Mais ce que tu vas payer, ce sont les frais engendrés par le traitement des déchets qui sont énormes, même pour une petite commune.
Pour moi, il est évident que compter sur le côté civique des gens ne tient pas la route, j’ai bien vu des trucs incroyables pendant que j’étais à la Municipalité.
Obliger les gens à être respectueux ne me dérange pas.
Et c’est vrai, oui, j’ai trouvé étrange qu’on soit obligés parfois d’ouvrir les sacs-poubelles, mais quand des gens profitent, il faut bien essayer de les faire stopper. Quand tu ouvres un sacs-poubelles, ce n’est pas de gaieté de cœur, personne n’aime faire ça.
Là où je te rejoins, c’est dans le fait que le tri doit être confortable: c’est vrai que devoir entrer ses bouteilles une à une dans un container est fatigant.
Pour les boîtes de conserve, normalement, on peut les mélanger à l’aluminium sans problème. Le tri est fait par des machines à base d’aimants. Donc pas trop pénible.
Vider ses bouteilles de Pet ne me semble pas insurmontable (c’est un gars qui en utilise 6 par jour au minimum qui te parle).
Mettre le papier dans un cabas ou l’attacher n’est pas trop difficile non plus.
Il faut juste éviter l’état des containers comme tu les montres sur la photo. Oui, il faut bien penser les choses, et suivre avec le service.
Quant aux magasins, j’attends avec impatience des zones bien fichues de déballage, oui.
Bref, contrairement à toi, je soutiens la taxe au sac (même si elle me fait chichi), je soutiens un côté coercitif de la chose.
Merci pour cet article.
, le 25.09.2012 à 07:55
Ah, j’adore cet article !
Je suis française, j’ai obéi scrupuleusement aux directives … Mais quand on apprend le dessous des choses, on se pose des questions.Par exemple je ne dois pas mettre mes papiers brouillons avec les magazines, c’est trop difficile quand l’ensemble passe sur un tapis roulant pour le tri. Donc je ne reste écolo que pour les bouteilles et les journaux.
Il vaudrait mieux travailler en amont, sont-ils vraiment utiles tous ces emballages creux qui ne sont que des affiches publicitaires tape à l’œil?
Je rêve parfois à mes vacances d’enfant dans une ferme du Massif Central ; tout était recyclé pour le régal du cochon et la richesse du fumier. Le seul problème était la tasse cassée : les morceaux étaient enfoncés dans les trou des murets, et nous les retrouvions pour jouer à la dinette. Le bonheur, c’était la fleur Pompadour intacte ! Difficile à reproduire en ville !
, le 25.09.2012 à 08:14
Depuis l’introduction de la taxe au taxe dans notre commune, la Step, station d’épuration des eaux, a bien du mal a faire son travail, beaucoup trop de gros déchets. Donc les gens mettent les truc encombrant dans les égouts !
, le 25.09.2012 à 08:18
En Belgique, ce genre de politique est géré par des intercommunales. Il y a donc des dizaines de modalités différentes d’une entité administrative à l’autre. Chez les uns, tri par sacs poubelle de couleurs, chez d’autres conteneurs à puce qui pèse les déchets et calcule la taxe en fonction, etc. D’autres encore limitent le volume à un certain nombre de sacs par quinzaine (les habitants des immeubles trichent comme ils veulent, au contraire des familles avec petits enfants dans une maison, vu la quantité de langes).
De mon côté, le sac “déchets ménagers” coûte 1 € pour 60 litres, les papiers sont pris 1 fois par mois (mais on peut les déposer soi-même au parc à conteneurs) et les sacs à recycler “plastique-métal-tetrapack” chaque quinzaine. Plus une taxe annuelle selon la taille du ménage. Mais si je déménage à 15 km, ce sera complètement différent.
Ceci dit, je pense que la Suisse pratique le recyclage comme geste “naturel” depuis bien longtemps. Je me souviens d’une expression d’une amie de Lausanne qui disait “aussi déplacé qu’une pile dans une poubelle”. À cette époque, la collecte des piles ou lampes économiques usagées n’était pas encore d’actualité ici.
, le 25.09.2012 à 08:18
je connais actuellement deux méthodes
Le gros problème est celui de Soisic on ne sait jamais comment trier. C’est totalement différent entre chaque département, voire chaque ville. Chez moi, par exemple, le papier va avec les magazines, ailleurs non.
Un responsable d’un organisme de tri expliquait que cette situation était contre productive et qu’on obtenait des conteneurs avec des matériaux non recyclable et des poubelles ménagères avec des matériaux recyclable, la solution étant de laisser les professionnels trier eux même les familles de déchets.
Quand aux communes à sac ou poubelles fermées à clé, c’est super sympa quand on passe en camping car, le résultat est qu’on vide nos déchets dans les corbeilles de trottoir…
, le 25.09.2012 à 08:45
Bizarre, à part l’actualité du premier paragraphe, j’ai cru lire un article qui datait de 15 ans ! Je crois vraiment qu’il y a des “régions” où la vie s’est arrêtée il y a longtemps; le recyclage je l’ai appris à mes enfants en même temps qu’ils apprenaient à marcher (l’ainée à 27 ans), trier les déchets, si c’est fait à la base, c’est extrêmement facile.
La taxe aux sacs, c’était inévitable, car si seulement quelques villes et villages l’appliquent, il y a forcément un tourisme des déchets (j’ai vu des collègues amener discrètement leurs déchets au travail et les mettre dans les containers). Malheureusement, je ne crois plus du tout au consentement citoyen, il n’existe que dans des petits villages où tout le monde se connait et donc se “surveille”. Avec l’âge, j’ai perdu certaines illusions, sans incitation et sans contrôle, ça ne fonctionne malheureusement pas; est-ce un problème d’éducation, d’égoïsme, de manque de respect ? Je ne sais pas, mais ça ne marche plus.
Par contre, la déchetterie du samedi devient le lieu social d’un village, c’est même souvent là que les apéros commencent, c’est là qu’un nouveau citoyen peut facilement rencontrer les “gens” du village. C’est peut-être grâce à ce type de “socialisation” que le tri va devenir un “plaisir”, en tout cas une habitude agréable.
Ce qui se passe en amont et même en aval, ça sera toujours impossible de tout contrôler, je ne nie pas qu’il y a encore beaucoup de travail de ce côté-là, mais, pour ça, c’est plus en utilisant les urnes à bon escient que l’on va pouvoir changer les choses…. peut-être.
, le 25.09.2012 à 09:03
Moi j’aime bien cette idée: je trouve ça extrêmement malsain de ne pas avoir une idée précise de ce que l’on produit comme déchets, du coup, la quantité d’emballage jetable (sans “s” car je raisonne en masse, pas en nombre) influe sur mes décision d’achat, de même que la durée de vie des produits.
Alors oui, je vais au metal, au verre, aux PETS, je rapporte mes vieux rasoirs électriques chez Fust qui sont obligés de les récupérer gratuitement, je trie mon papier, et si j’avais un jardin, j’y stockerais le compost que je produis certainement en quantité. Le pire, c’est que ça me coûte 6-7 sacs poubelle par mois (litière oblige), un rouleau de ficelle tous les 18 mois pour le papier et le carton, et 10 minutes de ma vie par semaine… C’est très acceptable pour apporter ma pierre à l’édifice hygiénicologique.
Je lis beaucoup de fausses excuses dans cet article et les commentaires attenants: j’ai l’impression que les personnes incriminées veulent s’exonérer de leur paresse en se déchargeant sur un système certes imparfait. Ca m’afflige presqu’autant qu’une pile dans une poubelle (mais bon, je suis tatillon).
, le 25.09.2012 à 09:12
Ah la déchetterie du village, avant, on se retrouvait sur la décharge, le gens mettaient de coté les beaux morceaux (mobylettes en état, tronçonneuses) et on récupérait des matériaux (planches tuiles…)
Aujourd’hui, on te demande ta carte d’identité, en plus de la carte d’accès obligatoire, t’as le droit de rien récupérer (sauf dans certaines en soudoyant le contrôleur). Cela a fait quelques morts dans le sud de la France pour une histoire de refus de ce type.
Mais là où j’ai les boules, c’est en voyant régulièrement des mecs qui remplissent leur voiture et remorques de déchets verts au lieu de les composter ou de les bruler, et après ce travail, avoir la flemme de les amener à la déchetterie (7kms) et faire deux trois rues pour remplir les conteneurs
, le 25.09.2012 à 10:01
Pour les campagnes, villages, et petites villes, je peux comprendre qu’on veuille diminuer les coûts d’élimination et éviter le tourisme des déchets… Mais dans les grandes villes, c’est la jungle, et la jungle c’est pas toujours propre! Tout est fait pour consommer un max, le plus rapidement possible (voir la zone du Flon le week-end!). Le fait de taxer et de «responsabiliser» par ce moyen ne va rien changer du tout! Je me suis amusé à faire un tour des places de containers à Lausanne le week-end passé: c’est hallucinant, tout déborde, tout est mélangé. Un appartement vidé, et tout est sur le trottoir… D’après moi, avec la taxe ce sera encore pire! L’anonymat des grandes villes ne permet absolument pas un contrôle précis des habitudes des citoyens, et heureusement d’ailleurs! Alors c’est quoi l’avenir, remplacer les éboueurs par des flics? C’est un peu comme ceux qui pensent qu’on peut éliminer la drogue et les marginaux des villes, c’est évidemment totalement impossible…
Alors peut-être à Zurich ça marche, les Suisses-allemands sont plus disciplinés. Mais je trouve très désagréable, à Bâle par exemple, de ne trouver que très peu de poubelles publiques, et des containers systématiquement cadenassés.
Je ne baisse pas les bras, je suis très soucieux de l’état de la planète, mais sans consentement des citoyens, sans travail en amont (emballages de marchandises p. ex.), on arrivera à rien…
, le 25.09.2012 à 10:31
Fait comme tous les touristes qu’on veut bien faire venir et faire consommer mais qui sont priés de remporter leur poubelles dans leur pays :
remplis les corbeilles de rue :-)
Chez nous, ce type d’action ne signifie pas forcément “gros porc”, en effet il existe un service d’enlèvement spécialisé qu’il faut appeler pour rendez-vous (pour ceux qui ne s’en foutent pas car c’est contraignant, un appel téléphonique)
, le 25.09.2012 à 11:38
Félicitations pour cet article tout en mesure et remplis d’humour. En effet, sans minimiser la question de la gestion des déchets et de leur prolifération, cet article illustre montre également l’absurde de certaines politiques moralisantes des nouveaux justes ou grand-prêtres de l’environnement.
Et j’abonde. C’est très ennuyeux de se retrouver dans une ville où les poubelles publiques sont inexistantes ou presque, nous forçant à trimballer son mouchoir en papier, son vieux chewing-gum ou sa bouteille vide jusqu’au moment où l’on retrouve “sa” poubelle, pour s’en débarrasser, du moins pour autant que, par rage ou par désespoir, l’on n’ait pas tenté de les abandonner discrètement et à l’insu de l’œil des “justes” qui auront tôt fait, surpris en flagrant délit, de nous poursuivre avec nos déchets, quand ce n’est pas de nous amender.
, le 25.09.2012 à 11:59
1) Le mouchoir: dans ta poche (ça ne pèse pas 20g une fois plein, non? et si ils débordent, change de marque).
2) Le chewing-gum, déjà, ça ne devrait pas exister parce que ça ne sert à rien (si tu en maches pour te calmer, arrête la caféine et dors plus/mieux), alors garde-le en bouche le temps d’arriver a la poubelle. Quand je me ballade en vieille ville et vois ces pauvres rues pavées maculées de chewing-gum écrasés, j’ai envie de ficher toute la population génétiquement pour retrouver chaque mâcheur et lui infliger une amende permettant de nettoyer ses équevilles.
3) La bouteille vide… Ah, ça c’est typique de notre époque: tous ces gens qui ne peuvent pas imaginer survivre sans porter leur bouteille-de-survie afin de s’hydrater en cas de besoin (indispensable dans la jungle urbaine… et puis il faut bien montrer qu’on n’est pas un homme-eau-plate mais un vrai gulpeur de HFCS ou d’édulcorants).
Et à moins d’être mal tombé, tu as une poubelle tous les 50 mètres,non?
Vas-y: traite-moi de “juste” tant que tu veux… vu d’ici je vois quelqu’un qui essaye de justifier sa flemme par de grands mots et dénigre le rôle d’exemple que chacun doit donner à la société.
, le 25.09.2012 à 12:19
Vaste sujet que celui de la production et du recyclage de nos montagnes de déchets… Mais bon, je souhaite juste rebondir sur l’intervention de Philob car notre déchetterie intercommunale a tout récemment accueilli une fête villageoise organisée par la paroisse et dont l’intitulé était “Dimanche, on récupère”. La journée a ainsi réuni plusieurs centaines de personnes autour de diverses activités la plupart artistiques et articulées autour de ce thème de réflexion (allant bien au-delà de cette question de déchets). Nettoyage d’une portion d’un ruisseau voisin, un grand buffet “canadien”, la réalisation d’une mosaïque (env 4m x 3m) avec de la vaisselle brisée, confection de costumes originaux avec des matériaux récupérés (suivi d’un défilé de mode), mini concert avec instruments improbables fabriqués avec des objets recyclés. Bref, ce fut une journée joyeusement festive et chaleureuse. Donc oui, la déchetterie peut être un lieu de rencontre et de partage où ce que l’on apporte peut être utile à quelqu’un d’autre et réciproquement.
, le 25.09.2012 à 13:04
La taxe au sac existe à Fribourg depuis un moment, ça a fait râler au début, puis les gens se sont habitués.
Les études de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) montrent que les communes qui l’adoptent voient leur taux de déchets incinérables diminuer de 30%, leur taux moyen de déchets recyclés dépasse les 50%, ce qui est supérieur de plus de 10%, en moyenne, aux communes qui n’ont pas de taxe.
Elle existe depuis 1975 dans certaines régions de Suisse alémanique, j’imagine qu’on peut tenter de se mettre à la page, même avec près de 40 ans de retard.
Et quitte à passer pour un “juste”, je ne peux que vous conseiller d’aller voir l’édifiante exposition Endstation Meer ? au Museum für Gestaltung Zürich, histoire de remettre la question des déchets à son juste niveau, à savoir à une échelle qui dépasse de loin nos petites frontières communales.
, le 25.09.2012 à 13:26
On doit pas avoir la même définition de “déchetterie” entre la Suisse et la France, z’êtes sûrs qu’en Suisse, ce n’est pas des simples décharges??? Chez nous, il est strictement interdit de récupérer quoi que ce soit, et on est surveillé de près (carte d’accès sécurisée+carte d’identité+vérification à la loupe de ce qu’on jette)car :
bon il est rare que cela aille jusque la
, le 25.09.2012 à 14:16
Que faire de nos déchets? Le recyclage n’est pas la solution. Par exemple, la plupart des plastiques ne sont pas recyclables, donc ils finissent dans les sites d’emfouissement, dans des incinérateurs ou dans la mer. Je pense qu’il faut les réduire. Mais, les industriels et les supermarchés nous n’en donnent pas vraiment la possiblité, bien que la vente en vrac refait son retour. Les éco-emballages par exemple se font rares. J’ai découvert il y a peu le blog d’une française vivant aux États-Unis. Elle s’est lancé un défi de taille: réduire les déchets de sa famille. Je trouve son expérience très enrichissante et encourageante. D’autres trouveront peut-être son approche extrême. Son blog s’appelle zerowastehome. Réduire ses déchets n’est pas seulement écologique, mais aussi un gain de temps: plus besoin de se demander où je jette ci ou ça, plus besoin de sortir les poubelles, etc… Le tri est trop complexe. Cela coûte beaucoup d’argent pour éduquer les citoyens, mais aussi quand le tri est mal fait. Je pense que réduire ses déchets est la solution la plus simple.
, le 25.09.2012 à 15:26
Le Corbeau
Quand j’habitais Etagnières, il y avait une déchetterie (toute neuve), il y avait un municipal qui s’en occupait, elle n’était pas ouverte tous les jours et il y avait une petite cabane, et dans cette cabane, il y avait une bibliothèque remplie de livres, qui étaient à la disposition de tous, il y avait aussi des jouets, j’ai moi-même récupéré une brouette, des châssis de couche, des faïences, etc. Ni besoin de carte d’identité à l’entrée, et aucune interdiction de reprendre des objets; mais c’était dans une petite commune, ça change peut-être bien des choses …
, le 25.09.2012 à 16:36
Nous avons une déchetterie intercommunale.
Effectivement n’y ont accès que les habitants des nos communes : carte d’accès fournie par la Mairie.
Nous pouvons y reprendre des produits : par exemple, l’autre jour, il y avait d’anciens casiers à bouteilles, déjà mis à disposition par le gardien, j’en ai pris deux. C’est plus facile d’emmener ainsi les bouteilles vides vers le container…dans le katkat ;°)
Mais ils ne reprennent pas les pneus usagés. Donc, c’est quasi obligé de les brûler dans une manif ?
Notre fils, quand il habitait Berlin, avait sept poubelles de tri différentes au bas de l’immeuble…
Edit : Notre fille, en Anjou, bénéficie du pesage de sa boîte, identifiée par une puce RFID, et paie au poids enlevé. Il leur arrive de se la faire remplir entre leur dépôt au bout du chemin et le passage du camion ;°((
, le 25.09.2012 à 16:42
La commune va payer une taxe au poids à l’usine d’incinération. L’usine en plus de toucher ces sous brûle les déchets et vend de l’electricité, et du chauffage à distance. Puis paye pour l’évacuation des cendres.
Ces usines sont rentables et appartiennent aux communes.
C est pas un peu tordu que les communes payent en Max a la tonnes et disant ça coûte chère et de l autres côté “profite” des bénéfices de l’usine d’incinération. On verra si mes impôts diminuent ou pas. Mais je ne le croit pas.
Perso, je trie mes déchets (pilles, médicaments, papier, verre, conservés, …). Je vais plusieurs fois par annees a la decheterie. Je donne mes vieux objets encore utilisable a des associations. Mais je trouve cette taxe injuste en temps que père de famille.
Les politiques devrait s attaquer aux grosses enseignes qui emballent leurs produits de manières anti écologique. Mais c est plus facile de tomber sur les privés qui ont ni les moyens, ni le poids pour changer ça. Rien qu’a voir les consignes sur les bouteilles en PET qui ont été supprimées.
, le 25.09.2012 à 17:36
, le 25.09.2012 à 18:00
@ Marcolivier
Ce que tu dis n’est pas politiquement correct, mais ça me plaît bien. Eh oui, en Suisse, on aime bien montrer l’exemple, expliquer comment il faut faire, et «tolérance zéro» après quand ça ne marche pas… «La majorité a toujours raison…»
, le 25.09.2012 à 18:40
Bon, j’avoue, en tant que francilien ne pas vraiment comprendre tous les tenants et aboutissants du féroce débat pour ou contre, nonobstant, je trie tout ce que je peux, et je récupère aussi beaucoup de trucs « qui trainent » ici ou là, paske « j’en f’rais bien kek chose un jour… » (mais ça, ça prends de la place !). Et je paye ma taxe sur les ordures ménagères aussi…
Dans la Nièvre, où je viens de passer quelques jours à pédaler, je suis passé assez souvent devant une série de gros conteneurs de tri (quatre, dans mes souvenirs) installés juste à la sortie d’un village… à côté de la grille du cimetière, j’ai trouvé ça assez étrange ;o).
z (en tout cas, faisant très peu d’achats en grande distribution, j’ai peut–être moins de déchets à trier, je répêêêêêêêêêêêête : et pas de voiture pour acheter trop de trucs encombrants, à part un vélo de temps à autres ;o)
, le 25.09.2012 à 20:25
et à défaut d’être re, il est cyclable
vais dormir.
, le 26.09.2012 à 00:23
Et moi qui pestais contre les crânes d’œuf de la Communauté de Communes d’Avranches lorsque j’ai reçu le poulet ci-après, je constate que l’exemple suisse a dû les inspirer :-(
MODIFICATION DU MODE DE COLLECTE DES DECHETS
MISE EN PLACE DE LA TARIFICATION INCITATIVE
Nouveau mode de collecte des déchets à compter du 3 septembre prochain, en Centre-ville d’Avranches
Collecte des ordures ménagères : mardi et vendredi à partir de 5 heures. Seuls les sacs transparents de 30 litres sur lesquels figure le logo de la Communauté de Communes d’Avranches seront collectés.
Collecte sélective : mercredi à partir de 7 heures. Seuls les sacs jaunes translucides de 50 litres sur lesquels figure le logo de la Communauté de Communes d’Avranches seront collectés.
Les sacs sont à déposer sur le trottoir devant l’habitation la veille des jours de collecte après 20 heures.
Les emballages en verre sont toujours à déposer dans les conteneurs « verre » répartis sur le territoire de la Communauté de Communes.
Texte “officiel” complété par les explications suivantes, reçues par courrier du syndic de mon immeuble :
Chaque occupant d’un logement dans le centre-ville d’Avranches devra lui-même déposer ses déchets devant son immeuble, dans des sacs transparents de 30 litres. Les déchets recyclables seront également déposés par chaque occupant devant son immeuble. Les sacs jaunes de 50 litres devront être utilisés.
La femme de ménage chargée de l’entretien de l’immeuble n’aura plus pour tâche de déposer collectivement les déchets ménagers.
Désormais le dépôt à la rue sera fait individuellement par chaque occupant. Les colonnes de vide-ordures sur chaque palier seront donc condamnées et ne devront donc plus être utilisées.
Les conteneurs collectifs seront enlevés.
C’est du Kafka ou je rêve ?
J’imagine une famille de quatre personnes, chacune avec son ou ses sacs (dument estampillés du logo ad-hoc) de 30 litres qu’elle devra conserver précieusement dans sa chambre entre les jours de collecte (où voulez-vous les mettre ?).
Par les impôts locaux, je paie annuellement la T.O.B. (Taxe sur les Ordures Ménagères) et la prestation de la femme de ménage qui s’occupe des parties communes est reprise dans les charges de l’immeuble.
L’éternelle “Véolia” est grassement payée pour procéder à la collecte des ordures ménagères.
J’imagine le papy en fauteuil-roulant se rendant à la Mairie pour récupérer les sacs “officiels” obligatoires.
Pour terminer, j’apprends que la Mairie ne fournira les sacs “officiels” gratuitement que jusqu’à fin décembre 2012. Après, ils seront payants !
N’est-ce pas du foutage de gueule ? C’est en tout cas une régression sociale grave dans le seul but d’augmenter les marges de toute la chaîne du traitement des ordures ménagères sous le prétexte fallacieux d’améliorer le tri des déchets !
C’est mon avis et je le partage :-)
, le 26.09.2012 à 09:07
@Marcolivier : tu devrais arrêter d’écrire si tu n’as rien à dire… on dirait le solo de guitare de final countdown: plein de fioritures, mais inesthétiquement, inopportunément et inadéquatement formulé. Je suis sûr que tu es le roi dans ton propre fan-club, mais ça, c’est à défaut de concurrence.
@Tristan : Félicitations, tu vas pouvoir créer une belle décharge avec ton nouvel ami. Un conseil: ne préjuge jamais de l’origine de ton interlocuteur: si je ne suis pas Suisse, tu passes pour un imbécile, et ça, ça serait contre-productif avec une volonté de légitimité comme la tienne.
, le 26.09.2012 à 11:32
J’arrive après la pluie… mais vu qu’ils annoncent encore de l’eau pour ces jours… je vais moi aussi y aller de mon laïus.
Pour commencer, je suis surpris de voir François pour la taxe au sac et ô surprise, pour son côté coercitif. J’approuve pleinement et me demande pourquoi, quand je parle de doubler ou tripler le prix de l’électricité, il y est farouchement opposé.
Les déchets ou l’électricité ont un point commun: on en produit/consomme trop.
Dans un monde parfait est responsable, tout le monde devrait faire attention et tout irait mieux mais ce miracle biblique n’arrivera pas. Seule une taxe ou une incitation financière fait réfléchir à deux fois les gens. Bien que je sois ennuyé par l’introduction d’une taxe au sac (je fais déjà pas mal de tri), je suis convaincu que c’est le seul moyen de réduire les déchets et donc de rendre les gens plus responsables face à leur responsabilité écologique.
Maintenant, si un putain de parti ou autre pouvait avoir les boules de faire exploser le prix du kWh, vous verriez qu’on ne parlerait plus de construire une nouvelle centrale nucléaire ou d’autres infrastructures imposantes et contraignantes. Mais bon, à l’image de François qui comprend qu’il faut une taxe coercitive, beaucoup ne comprennent pas que l’électricité tourne exactement autour du même problème.
, le 26.09.2012 à 17:04
Deux jeunes ingénieurs français achèvent leur “tour du monde” en voiture électrique.
La radio, ce matin, vante le “Zéro Carbone”. Voui, Voui, et l’électricité elle vient comme çà, partout sur la planète ?
, le 27.09.2012 à 10:00
Voui, suffit d’utiliser l’antenne de la CIBI du katkat comme paratonnerre :-))