Comme chaque année, je sui parti en Grèce avec ma famille, avec un peu d’appréhension sur ce que nous allions trouver : villages sinistrés, transports bloqués, misère noire, délinquance urbaine, hostilité et que sais-je encore !
A l’arrivée: rien de tout cela, l’accueil des Grecs est toujours aussi chaleureux. Les transports (en tous cas les bus) fonctionnent, les réseaux de communication aussi. Mais au fil des jours, un net malaise est apparu, et l’évidence était bien là : la vie quotidienne subit des bouleversements suite à la crise de la dette.
Premier choc : à Thessalonique, des rues entières sont sinistrées ; il n’y a carrément plus de commerces dans certains quartiers… De vieux papiers et quelques restes de mobilier traînent derrière des vitrines même pas fermées par des volets. Une ambiance de guerre et d’évacuation soudaine ! Beaucoup moins de monde dans les rues que les années précédentes. Par contre, dans le centre ville, la plupart des commerces sont ouverts ; mais les enployés font grise mine, des journées entières avec très peu de clients. Et tout à coup, au coin d’une rue, un truc étonnant : un groupe de Rock répète dans un magasin de fringues, bien après l’heure de fermeture, amplis à fond. Probablement un moyen pour ce commerce de s’en sortir, en louant le local de temps en temps pour d’autres activités ?
Autre constat : le prix des chambres d’hôtel est en chute libre. Un moyen désespéré pour les remplir et attirer les touristes, mais qui ne m’a pas semblé vraiment couronné de succès.
Deuxième choc : à notre arrivée dans notre pension juste au bord de la mer, dans le Pélion, le grand et magnifique terrain juste à côté qui était couvert d’oliviers, complètement rasé, devenu un immense parking en terre meuble, avec juste une voiture au milieu !
Que s’était-il donc passé ? Un boom touristique local annonçant une reprise imminente ? Rien de tout cela, juste la continuation de la mauvaise gestion de la commune, amplifiée hélas par la crise, et probablement sur fond de corruption. Les Grecs ne sont probablement pas prêts de s’en sortir, s’il laissent les mêmes traditionnelles familles de politiciens au pouvoir…
Plutôt que de bronzer idiot, j’ai essayé de faire ma petite enquête … Hélas, je ne parle pas le grec, mais quelques vacanciers grecs parlant le français ou l’anglais m’ont donné des éléments de réponse. La première personne que j’ai questionnée est une architecte gréco-suisse, qui m’a dit que la municipalité était propriétaire de ce terrain, qu’elle le louait à un paysan, que le bail était terminé, et que tout le bois avait été vendu (les oliviers se vendent très cher). Elle m’a aussi souligné que des habitants avaient protesté, mais que face au pouvoir du maire, il n’y avait rien à faire.
J’en serais resté là, mais quand j’ai vu toute une équipe de femmes et hommes, accompagnant le maire, peignant des places de parc sur la terre meuble (!), et plaçant des bornes en plastique sur la seule route d’accès pour empêcher tout parking dans le village, là, je me suis vraiment posé des questions !
Le travail était visiblement fait par des non-professionnels : je ne parle même pas de la peinture des places de parc sur la terre meuble, ou de l’entretien de ce «parking», quand on connaît la violence des orages dans cette région ! Les bornes en plastiques sont posées n’importe comment, elles rendent la circulation encore plus dangereuse, et les manœuvres des véhicules de livraison problématiques. Et le comble, elles n’empêchent nullement les gens de se parquer, puisqu’elles sont flexibles et très faciles à dévisser !
Un autre vacancier Grec, parlant couramment l’anglais, m’a donné une version que je pense tout-à-fait crédible : il s’agit en fait d’un «programme d’occupation», pour des habitants sans emploi… Et ils sont nombreux à l’heure actuelle : plus de 20% de la population est au chômage, sans compter ceux qui n’ont plus du tout de ressources et sont hors statistiques !
La municipalité reçoit de l’argent du gouvernement pour mettre sur pied ces programmes, mais le problème c’est que M. le maire est aussi promoteur immobilier ! Et qu’il a beaucoup de difficultés à vendre ses résidences de vacances, par ces temps de crise. Il faut donc les valoriser. Par exemple, avec un parking à proximité, des aménagements pour faciliter l’accès à la mer… Et tout cela grâce à une main-d’œuvre quasiment gratuite, car d’après cet ami Grec, la plus grosse partie de l’argent destiné à ces programmes va dans les poches de devinez qui…
Le travail, fait par des gens non-qualifiés, est évidemment de très mauvaise qualité : équipements routiers défiant les règles de sécurité, déboisage sauvage, mépris de la biodiversité, etc…
Bien sûr, tout cela est sujet à caution : je n’ai pas demandé à M. le Maire si cette version est exacte. De toutes façons, vous pensez bien qu’il m’aurait envoyé sur les roses…
Mais si beaucoup de gens du coin partagent cette version, peut-être exagérée, ce n’est pas sans raison : je veux parler de l’opacité totale entourant les décisions de cette municipalité. Pas le moindre panneau d’information, pas de mise à l’enquête publique, pas d’article dans aucun journal, officiel ou non. On arrive, on rase, on bétonne et on repart, et tant pis pour ceux qui auraient d’autres arguments à faire valoir!
Bien sûr, aménager un parking sur de la terre meuble et sans aucun endroit ombragé peut sembler complètement idiot et contre-productif. Mais on est en période de crise, d’effondrement, et ceux qui ont encore du pouvoir, ou des biens, essaient de les garder à n’importe quel prix.
Cependant, pour moi, pas question de faire la leçon aux Grecs. Je pense que ces habitudes sont en grande partie l’héritage de la dictature, et une conséquence de la démocratisation imparfaite qui a suivi, ainsi que du développement d’un état favorisant la corruption.
Si une crise aussi brutale arrivait chez nous, pas sûr qu’on réagirait autrement !
Toutefois, beaucoup de gens résistent dans ce pays, sans se situer dans les clichés grossiers présentés par les tabloïds : par exemple l’anti-germanisme primaire, avec des images de la 2 ème Guerre Mondiale à la clef, et amalgames Merkel/Hitler. Je n’ai vu que peu de touristes allemands, mais aucun se faire agresser !
Je cite cet exemple allemand, et pour cause : le journal Bild a fait son Mea culpa après des séries d’articles calomnieux sur la Grèce. Il vient de publier un article remettant les pendules à l’heure : l’Allemagne s’est bel est bien enrichie suite à la faillite grecque ! Grâce au intérêts négatifs sur l’achat de dette allemande, la plus demandée sur les marchés en Europe depuis la crise…
Mais la tristesse et la détresse sont aussi très visibles, par exemple chez ces enfants du coin que nous connaissions bien, et qui soudain ne nous saluaient plus… Nous avons pensé à de la xénophobie, mais des vacanciers grecs nous ont dit que c’était pareil pour eux, les enfants du village ne leur adressaient plus la parole. Détresse familiale, jalousie, pressions des parents ? Nous ne le saurons pas…
La première fois que j’ai été en Grèce, c’était dans les années 70 sous la dictature. J’étais adolescent, je ne comprenais pas grand chose, mais je me souviens très bien de ces regards tristes, et de ces militaires omniprésents avec leurs uniformes d’opérette, de ces flics qui contrôlaient tout, pour la «sécurité des touristes», bien sûr…
Aujourd’hui, nul doute que la peur est de retour, quand on sait que les seuls salaires qui ne baissent pas en Grèce sont ceux des flics. Et que l’impunité est quasiment garantie lors de bavures ou de brutalités. Quand on sait aussi que les hôpitaux ne peuvent plus payer les médicaments. Et quand on sait aussi que l’extrême droite néo-nazie fait 7% des voix , et organise en toute impunité le «nettoyage ethnique» de certains quartiers à Athènes!
Jour du départ : tristesse, comme chaque année, mais cette fois on se dit : pourrons-nous y retourner l’année prochaine ? Comme chaque été, le tenancier de la pension encaisse le prix de la location ; comme d’habitude, pas de facture. Mon épouse est choquée ! «Les Grecs ne changeront jamais leurs habitudes». Mais franchement, peut-on lui en vouloir ? Payer des impôts pour un maire qui se comporte comme un roitelet ? Sauver un Etat complètement délabré, qui préfère aider les banques plutôt que sa population en détresse? Payer des taxes alors qu’il ne touchera peut-être jamais sa retraite ?
À Thessalonique, arrêt de bus pour l’aéroport, un Grec parlant couramment le français, suite à un long exil au Québec, nous confie : «j’ai fait une connerie en voulant revenir vivre en Grèce, j’aurais mieux fait de rester là-bas».
Puis il a ajouté : «la Grèce, c’est fini !»
A lire : le blog Greek crisis now, beaucoup d’informations passionnantes sur la situation actuelle.
Immeuble inachevé à Thessalonique.
Des magasins abandonnés en ville.
Le métro est toujours en construction, mais ça avance très lentement…
Ce type de vente mobile "tout à 1 €" marche très fort en Grèce.
Le "Periptero" (kiosque), on y trouve presque tout, y compris de l'Aspirine!
Le terrain jouxtant la pension, visible en arrière-plan en 2011…
… Le même terrain, en 2012!
Peinture des places de parc sur terre meuble!
Premières ébauches de marquage, combien de temps tiendront-elles?
Des voitures transformées en fours à pizza…
Des bornes flexibles qui n'empèchent nullement de stationner…
Placées aussi au milieu de la route, un cauchemar pour les piétons, vu qu'il n'y a pas de trottoir!
Lui non plus n'a pas trouvé la bonne place de parc, c'est l'évacuation d'un bassin!
Cette plage était déjà peu fréquentée, mais c'est la première fois que la vois aussi déserte.
Très peu de monde sur celle-ci, malgré la gratuité sous les parasols…
, le 22.08.2012 à 06:56
Très sympa cet article.
Il est simple, nostalgique, je dirais presque affectueux. Les photos le sont tout autant.
Il me fait du bien, car j’entends tout le temps des slogans du type “On va encore payer pour les grecs”, “On va se faire ponctionner pour les erreurs des autres” etc.
Ce retour d’un nationalisme ambiant n’en finit plus de m’accabler. Je n’ose plus dire que quelques grecs me sont bien plus chers que mon voisin de palier.
La photo sur le crapaud en est symbolique. Lorsque je la vois, pour l’animal comme pour les grecs qu’il représente, je ne peux que penser : “On ne va pas laisser faire ça. On est là !”.
, le 22.08.2012 à 07:19
Au delà de la Grèce, cette formule peut s’appliquer à bien d’autres pays. Oui, les politiques grecs qui n’ont pas su… ceci, cela, mais balayons un peu chez nous.
Le site du très sérieux The Economist permet de visualiser les données tous les pays au regard de la dette. USA, Allemagne, Hollande, France font peser en moyenne 30.000 € sur chaque tête. Oui, vous là-bas au fond avec votre épouse et vos 2 enfants, pesez 120.000 €.
Une mention pour les Japonais qui “supportent” plus de 80.000 € individuellement.
Personne, aucun citoyen n’a créé cette dette, on est d’accord ?
Donc les gouvernants successifs ont organisé notre monde avec notre approbation – le vote ou pas, tellement il peut être manipulé – et ont créé la chienlit actuelle. Ces gouvernants grecs que l’on montre du doigt, surtout en Allemagne (27.000 € par tête)sont “plus/+ responsables”?
Le responsable mais pas coupable est ici pris en défaut, car je ne vois pas comment on ne peut pas ne pas parler de faute généralisée des politiques.
On parle beaucoup de l’Espagne et de l’Italie ces temps ci. Et après ? La France probablement. Après,….
, le 22.08.2012 à 07:30
Chouette article, bien représentatif, merci pour les photos et le topo.
Perso, je suis fifty-fifty “Elino-Elvetos” (Gréco de mère -je le parle plutôt bien – & Suisse de père), une bonne part de ma famille est là-bas (surtout à Athènes). Je possède aussi une maison au sud du Péloponnèse (Pylos). Je descends donc en moyenne “au pays” 2 à 3 X par année, par là je connais assez bien la situation. Je ne vais donc rien ajouter, ce serait bien trop long, et je n’ai pas envie de m’étendre (car ça serait surtout basé sur “«Les Grecs ne changeront jamais leurs habitudes» donc pas très positif).
Par contre, cela fait un bout de temps que j’ai désiré connaître le passé et pourquoi finalement nous en sommes là. Ce printemps j’ai acheté 2 livres pour parfaire mes connaissances. Pour ceux que cela intéresse je conseillerai celui-ci Histoire de la Grèce Moderne 1828-2010 / Mythes et réalités de Nicolas Bloudanis. Par exemple, il est intéressant de constater que l’histoire ne fait que se répéter, puisque nous sommes proches de la 3ème faillite du pays sur un peu plus de 100 ans (1893, 1933..).
Voir-lire ce PDF Grèce, la dette, une affaire d’état pour se faire une idée des étapes historiques importantes.
L’autre bouquin De La Résistance A La Guerre Civile En Grèce 1941-46 de Joëlle Fontaine, m’intéressait surtout parce que ma mère a vécu cette période comme “maquisarde” dans les montagne du nord, je désirais donc comprendre (on raconte aux enfants une vérité souvent édulcorée).
Voilà et pour terminer je vous mets une petite vue-pano touristique prise cet été : coucher de soleil sur Pylos (Navarin) et sa baie
, le 22.08.2012 à 09:47
La situation grecque te préoccupe ?
Moi, cette année, j’ai eu l’occasion de visiter , entre autres, deux pays “européens”, un “wannabe-européen” et un “extra-européen” qui m’ont fait réfléchir un peu.
D’abord, le Bulgarie et la Roumanie, qui n’ont même pas l’ombre d’un espoir d’atteindre un pouvoir d’achat et / ou un niveau de vie eurocompatible. Tous deux voient leur population se scinder en deux catégories de plus en plus distantes : celle qui surfent sur le vague et celle qui la regarde passer. Le seconde est nettement plus nombreuse. Tous deux sont pourtant clairement estampillée UE.
Ensuite l’Albanie, où les bureaux Western Union sont omniprésents. La population de ce pays vit vraisemblablement des envois d’argent frais fait par leur famille travaillant à l’étranger. En Albanie, il n’y a rien, l’infrastructure est en lambeaux, il n’y a pas (ou si peu) d’industrie, l’agriculture est celle de nos arrières grands-parents, et c’est à quelques kilomètres de l’Italie. Par contre, pas de label UE ici, pourquoi donc ? Enjeu géopolitique insuffisant ? L’UE a déjà accès à l’Adriatique, elle n’avait pas accès à la mer noire ..
Finalement, la Turquie, qui a souvent chez nous l’image d’un pays “quasi tiers monde”. Et bien, je peux vous dire qu’économiquement, ça va pas mal du tout (politiquement, c’est une autre paire de manches, mais on en parlera une autre fois …). L’Etat construit des infrastructures à tour de bras, les industries sont florissantes, la pyramide des ages est tournée dans le bon sens, la sécurité sociale est efficace et même généreuse. Bref, j’ai rencontré pas mal de Turcs qui m’ont souri quand je leur ai demandé si l’adhésion à l’UE était importante pour eux …
Tout ceci pour dire que je continue de ne rien comprendre à l’urgence de faire adhérer certains pays et pas d’autres, ou plutôt oui, je comprends très bien que l’urgence n’est pas dictée par une logique politique ou sociale, mais par une urgence de marché …
Ainsi va le monde.
@Ysengrain : pas tout à fait d’accord. La dette dont tu parles est principalement investie dans les infrastructures du pays (moins la part corruption, bien sûr …). Je-tu-nous en profitons donc bien.
, le 22.08.2012 à 10:34
Merci pour cet instantané, ça change de ce qu’on voit dans les journaux habituels.
Petit canaillou !
, le 22.08.2012 à 11:18
Reportage très sympa. Un mot de Napoléon, qui fût, on le sait, un bolchévique notoire : “L’argent n’a pas de patrie ; les financiers n’ont pas de patriotisme et n’ont pas de décence ; leur unique objectif est le gain.”
, le 22.08.2012 à 11:24
Et je viens de lire ça :
, le 22.08.2012 à 11:28
… comme de considérer une dette comme un actif ?
@ Diego: La dette dont tu parles est principalement investie dans les infrastructures du pays (moins la part corruption, bien sûr …). Je-tu-nous en profitons donc bien.
“Nous” en profitons, certes, mais c’est comptablement une dette; je ne parle que de cet aspect.
, le 22.08.2012 à 12:18
@Haddock
Ok, d’accord, elles étaient plutôt ils … corrigé
, le 22.08.2012 à 12:46
Hello Diego, bienvenue au bercail!:-)
J’étais aussi en Grèce à l’époque de la dictature: j’ai constaté comme toi cette tristesse.
J’adore ce pays, j’ai étudié le grec à l’école, mais je ne le retrouvais plus ces dernières années.
Si seulement cette crise pouvait être pour eux une remise en question pour faire les choses autrement, pour revoir un tourisme sain, pour nettoyer la corruption, pour que tout le monde participe à l’effort commun. Au moins que ça serve à ça, cette crise épouvantable pour eux. On n’y est pas je crois…
, le 22.08.2012 à 15:06
A mon avis, non plus, on n’y est pas … et de loin, mais le pire du pire serait un retour à la Drachme ! Seul avantage si l’Europe les laissent tomber, c’est que pour une fois ils ne seraient plus des “assistés”, ce qui éventuellement et je l’espère (dans cas) leur imposerait de se sortir les pouces du c.. pour s’en sortir par eux-même.
Mais bon, je ne rêve plus : entre chaos, corruption, tricherie, nombre de fonctionnaires astronomiques payés à rien f… un Oriental-Balkan-Style inadapté à l’European-Style et autres défauts connus comme un manque d’entrepreneuriat évident; ça sent le roussi grave. Dommage car ce peuple (50% de mon sang) reste super chouette. Bien manger et boire et refaire le monde à chaque fois sont toujours mes moments favoris.
, le 22.08.2012 à 15:54
Je ne suis pas Grec, je ne prétend pas tout connaître de ce pays, mais il m’arrive de consulter les statistiques… Nombre de fonctionnaires en Grèce: 3 pour 100 habitants. Nombre de fonctionnaires pour 100 habitants en Suède, Danemark et Finlande: entre 12 et 14! Horaires de travail en Grèce: 44 heures par semaine, seule l’Autriche fait plus!
Quand je parle d’état faible qui n’aide pas les citoyens à s’en sortir, qui n’a pas de projet de développement à long terme (par exemple des écoles et des universités performantes), qui souffre de déficit démocratique, c’est bien là que se situe le problème… Quand à l’entrepreneuriat, le néo-libéralisme prône le laisser-faire, la destruction de l’état. Mais dans un champ de ruines comme la Grèce, c’est sûr, aucun investisseur étranger ne veut y aller! Ou alors seulement en achetant à bas prix les «bijoux de famille», par exemple certaines îles complètement gérées par des Tour Operators…
Est-ce là un avenir pour un pays?
, le 22.08.2012 à 16:18
Je ne voulais pas entrer dans les chiffres, stats, etc… mais je pense que tu es mal informé. Puisque tu aimes la Grèce et tu y va régul., je te conseille vivement de lire ce livre “Histoire de la Grèce Moderne 1828-2010 / Mythes et réalités de Nicolas Bloudanis” qui parle de 35 à 40% de fonctionnaires réels (en fait pas mal d’entreprises comme l’électricité (DEI), les Comm (OTE) et pleins d’autres, sont en fait étatisées sans que ce soit pris en compte dans les stats… je pense que M. Bloudanis a pris tout en compte et a l’air bien renseigné.
Selon cet article : La Chambre de commerce d’Athènes indiquait en 2010 qu’un 1,2 million de personnes étaient employées par l’Etat, incluant les professeurs, les médecins et les prêtes de l’église orthodoxe, ce qui représentait 27% de la population active du pays (= 80% des dépenses publiques).
Selon M. Bloudanis > lire cet interview , c’est encore pire : “Aujourd’hui, l’Etat emploie directement ou indirectement 45% de la population active” . Nous sommes donc très très loin du nombre annoncé par les stats que tu as vues de 3 fonctionnaires pour 100 habitants (en Grèce).
Pour les 44 heures, encore des stats… je ris, mais bon… peut-être que 20% de la population les font, le reste c’est plutôt olé-olé. Exemple : le nombre de magasins/banques/impôts d’état qui ouvrent de 8.30 à 14.30 non-stop du LU au VE (5×6 = 30 heures) et c’est pas les seuls. J’ai suivi une entreprise de construction (privée) durant quelques mois dans son fonctionnement, c’était légèrement plus (en moyenne 36). Maintenant si on y associe les heures “au black” et qu’elles entrent dans les stats, là je veux bien y croire ;)
J’ai fouillé on-line et je suis tombé sur pleins de chiffres différents (40,9, 42, 44 et même 48 comme moyenne d’heures/semaines travaillées du peuple Grec) tous le sites lus reconnaissent que les Grecs travaillent “beaucoup” (plus que les autres Européens, mais moins optimaux), bizarrement personne ne semble d’accord sur le chiffre moyen qu’il faut annoncer !
Perso, j’ai une petite expérience du fonctionnement (état et privé) en général (et des bugs), du fait que j’ai récemment construit en GR (entre 2006 et 2008) et tout géré moi-même sans intermédiaires / j’ai beaucoup appris :( . Pour le reste je me base d’expérience sur ce que je connais et vu/vois depuis env. 50 ans, sur ce que me dis ma famille et mes ami(e)s de là-bas et finalement sur ce que viens de lire dans le fameux bouquin cité plus haut. Vraiment lis-le, c’est édifiant… et envoie-moi ensuite tes impressions par email. On en reparle > “ta xenaleme” comme disent les Grecs.
Voilà pour moi.
, le 22.08.2012 à 16:20
Et ce maire…de mes deux qui fait arracher une oliveraie certainement centenaire devrait être pendu par les c…. jusqu’à production d’étincelles, et je suis poli.
, le 22.08.2012 à 18:06
Le respect de la nature et du pays, l’écologie, le traitement et tri des déchets, le développent durable, etc… sont pratiquement inconnus, ou en sont au stade du balbutiement (ou disons que tout le monde s’en fout / à part une minorité (de jeunes) qui en sont conscients et réagissent), /. Les bords de routes couverts de déchets divers et les moultes décharges sauvages (produits chimiques compris) visibles par nous tous en sont la preuve.
Un exemple parmi d’autres. Sur une grande plage l’été passé, j’ai vu de mes yeux les gars de la taverne du coin faire un trou dans le sable (à 10m. de la mer) pour y verser l’huile de friture usagée. J’en parle ensuite à mes amis; réponse: ouais on sait et personne ne dit rien, de toute façon ils ont versé un bakchich aux flics et à la commune et ils continuent leurs pratiques.