Le 6 mai a eu lieu la «journée de la mobilité douce», une manifestation européenne datant de 2002 pour sensibiliser le public aux déplacements non-polluants. Chaque année, en Suisse, un tronçon de route, ou même une région entière, sont fermés à la circulation automobile pour quelques heures.
Cette année, c’est la route du lac qui était réservée aux cyclistes entre Cully et Vevey, ansi que la route des vignes, soit un total de 18km, de 10h à 16h.
On peut bien sûr discuter longtemps de l’efficacité de cette action… Et se dire que ça ne sert à rien d’autre que de prêcher à des convaincus, ou à des nostalgiques des 3 ou 4 dimanches sans voitures, en 1973, au plus fort de la crise pétrolière ! Ou à vendre des saucisses grillées au bord de la chaussée. Je n’ai pas de réponse à ces questions, mais tout ce que je peux dire, c’est que c’était un vrai plaisir de prendre son vélo sur une route à grande circulation, livrée à la promenade tranquille, sans bruit et sans danger…
C’est aussi l’occasion de tester toutes sortes de véhicules «alternatifs», du basique Segway (très cher) à la voiturette électrique Twizzy (beaucoup plus cher), en passant par toutes sortes de vélos électriques et bien sûr, «pédaliques» (comme le mien).
Et bien sûr, le plaisir de pouvoir admirer ce magnifique paysage lacustre, en s’arrêtant où on veut et quand on veut !
Ce qui m’a frappé immédiatement, c’est le nombre élevé de participants, et la diversité incroyable des véhicules : vélos de toutes sortes, tandems, tricycles, quadricycles, patins, et même chaises roulantes plus ou moins bricolées, comme si les éclopés de la route s’étaient retrouvés là, pour une joyeuse revanche…
Evidemment, pour moi, partisan convaincu de la mobilité douce, cette journée avait un parfum d’utopie qui m’a bien plu. Et je rêve toujours de cette initiative qui a été balayée en 2003, qui demandait simplement un dimanche sans voitures par an, vraiment pas de quoi ruiner l’économie de la Suisse !
Cependant, depuis quelques années, la promotion de la mobilité douce est devenue clairement prioritaire : hausse constante des prix du pétrole, pollution et bouchons dans les villes, dégagement excessif de CO2, surcharge des transports publics et j’en passe…
J’ai quand même un espoir en voyant se développer la technologie des véhicules non-polluants. En effet, les vélos électriques ont fait des progrès énormes en poids et en autonomie, et sont parfaitement adaptés à la ville, voire même aux trajets péri-urbains. Et c’est bien agréable de pouvoir ranger son vélo le soir à la cave, à l’abri (relatif) du vol et du vandalisme, pendant que la batterie se recharge tranquillement la nuit !
Hélas, le prix élevé de ces engins, la faible durée de vie des batteries, ainsi que l’autonomie limitée et l’offre assez faible de points de ravitaillement, font que ces moyens de transports resteront encore pour quelques temps assez marginaux.
Mais le bon vieux vélo «pédalique» a fait aussi des progrès spectaculaires : en poids, confort, suspensions, position de conduite, freinage… Et qu’on ne me dise pas que c’est inutilisable dans une ville en pente comme Lausanne : au début vous allez transpirer, mais vos mollets vont rapidement se muscler et vous allez très vite changer de braquet pour augmenter la vitesse dans les montées.
J’ai quand même un souvenir qui me donne de l’espoir : en 1973, lors de l’éclatement de la crise pétrolière, en pleine période de surconsommation, de plein emploi et de croissance forte, le choc avait été rude ; je me souviens que plein de gens étaient furieux à l’idée de laisser leur voiture au garage. Pourtant, lors des journées d’interdiction de circuler, c’était largement la joie de vivre une expérience nouvelle qui dominait…C’est aussi un peu ce que j’ai resssenti le 6 mai.
Alors vivement 12 dimanches sans voitures, n’en déplaise au lobby du pétrole ! En attendant, je me contenterai de la prochaine édition de la journée de la mobilité.
Une foule considérable pour cette journée.
Un vieux truc polluant, mais j'adore ce design.
Béatrice et son petit vélo tout neuf.
Des trucs à roulettes simples…
… Et des plus sophistiqués.
Je n'ai jamais compris comment utiliser ce genre de vélo sans se casser la gueule!
Encore un truc où il faut le sens de l'équilibre…
Quelques gouttes de pluie sont venues perturber la manifestation.
Beaucoup de handicapés ont participé.
Des stands animés et sympas.
Aucune crainte sur les passages pour piétons!
, le 29.05.2012 à 02:30
Ce qui me plait surtout dans les journées Mobility ou autres appellations est le nombre de voitures avec un vélo sur le toit et une seule personne à bord que je croise et qui sont parquées ensuite à peu près partout.
Ainsi que la quantité d’emballages de barres énergétiques et de bouteilles de PET laissées ensuite, et c’est d’expérience, j’étais à Vevey ce jour-là(j’ai aussi vu celles autour des trois lacs d’ailleurs)…
, le 29.05.2012 à 09:06
J’aime ces manifestations, hélas je rejoins Pierre.G. sur le côté pseudo-écolo. Quand bien même je me rends en transports publics ou directement avec mon 2 roues sur place…
En plus j’ajoute que les transports publics ne font pratiquement rien lorsqu’il y a ces manifestations, si ce n’est mettre des bâtons dans les roues… déplorable.
NB : En plus, je commence à en avoir ras-le-bol des vols de bicyclettes… 3 en 1 an et pas des trucs luxueux.
, le 29.05.2012 à 10:30
Ah, ça doit être sympa de pouvoir tester les Segway et autres modèles originaux ^^
, le 29.05.2012 à 18:07
Quand mon père était enfant, le nombre de voiture était si faible que les enfants se postaient le long des routes pour les voir passer. Cela fait un mois que j’ai échangé mon deux roues pour un scooter électrique. C’est la première fois que l’on me demande ce que je conduis dans la rue. L’histoire se répète et ces journées sont une partie de la prise de conscience sur des moyens de transport alternatifs. Dénigrer les participants c’est un peu facile, l’activité qui pollue le moins c’est de faire la patate devant son écran plat, est-ce mieux ?
, le 29.05.2012 à 19:21
z (vive la vélorution, je répêêêêêêêêêêêêêête : vive les véhicules à traction animale !)
PS : quand à l’inventeur du Segway, je lui décerne bien volontiers un Darwin d’or : vu qu’il s’est lui–même tué en pilotant un de ses engins, il a parfaitement démontré par là que son invention n’était pas une voie d’évolution souhaitable pour l’humanité…
, le 29.05.2012 à 19:52
@ zit
Non, ce n’est pas l’inventeur qui s’est tué, mais le millionnaire ayant repris l’entreprise…
Il n’en reste pas moins que l’invention reste originale, mais nécessite de l’énergie non musculaire pour rouler.
, le 29.05.2012 à 20:33
Pseudo-écolo et autres …
C’est facile de critiquer, et quoi qu’il en soit et même si, de toute façon vu l’époque que l’on vit, être extrémiste c’est pas possible (ou alors oui en vivant reclus / à part). A mon avis, petit ou grand, tout effort est le bienvenu ! ça sert d’exemple et ça fait bouger les choses. J’ai pas mal d’exemples dans mon entourage, plus on parle et plus les gens prennent conscience et passent à l’acte (vélo, transport public, diverses modifs dans leur vie en relation avec le “durable”).
Bref, malgré les bugs qui entourent toutes ces actions, restons positifs !
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PS: dans le genre il y a le SlowUp de la Vallée de Joux (prochain le dimanche 1er Juillet)
, le 29.05.2012 à 20:58
Moi, en tout cas, attends une journée Paris sans aucune voiture. Je pense que là seulement on prendrait conscience de la magnificence de cette ville.
, le 29.05.2012 à 22:05
Pourquoi se casserait-on la gueule en vélo couché plus qu’en vélo « normal » ? Dans les deux cas on peut poser pied à terre à l’arrêt et en route c’est le déplacement lui-même, avec les minuscules et incessantes corrections de direction avec le guidon, qui maintient l’équilibre.
Et le vélo couché, c’est bien plus confortable et ça a un bien meilleur rendement… sauf en montée.
, le 30.05.2012 à 02:09
Lorsque je critique, je sais de quoi je parle, et question applications écologiques, j’en attends pas mal, donc je réitère mon avis sur ces pseudo-manifestations écologiques qui sont en plus une bonne occasion pour les sociétés locales de remplir leurs caisses grâce aux stands divers.
Et pour info, mon courant électrique utilisé en informatique est 100% solaire ;-)
Pour compenser cela, aujourd’hui, environ 4 heures de mon temps de travail/plaisir ont été passées sur le terrain en travail sur une compensation écologique comme quasiment tous les jours de l’année(et pas en promenades avec un vélo sur le toit le week-end)…
, le 30.05.2012 à 10:41
Je rejoins Pierre, il faut quand même se méfier de l’effet de mode et éviter des comportements pseudo-écologiques (bananes bio…, elles viennent à la nage ?).
Je ne suis pas parfait en la matière, ni même un extrémiste. Il faut simplement être un peu sensé.
, le 30.05.2012 à 15:22
Pour poursuivre sur le mot d’Ellipse, je viens de finir de tamiser mon compost, que je partage avec ma sœur, une “écologiste” convaincue, et je vais devoir sévir, les étiquettes en plastique de bananes ne sont pas biodégradables, pas plus que les peaux d’avocat ou de mangue, le tout venu par bateau propulsé électriquement depuis un pays respectueux de l’environnement et de ses travailleurs.
Le mot écologiste me hérisse le poil en général, car ils ont souvent un SUV, un gazon bien tondu, et mangent des fraises en avril pour une grande part, sinon ce ne serait pas si difficile de trouver de l’aide pour aller faire mes sorties de ramassage “sacs plastique”…
, le 31.05.2012 à 10:10
Pourquoi vouloir se justifier et/ ou faire des généralités ? comme je l’ai dit petit ou grand, tout effort est le bienvenu, chacun selon sa vision et son éthique (sans forcément regarder ou se calibrer sur ce que font les autres) pourvu qu’on ait conscience qu’il vaut mieux faire quelque chose, c’est toujours mieux que de rester inactif en pensant que de toute façon les choses sont soi-disant mal faites ou inutiles.
, le 01.06.2012 à 17:56
@ Blues
Sur le fond ok, mais c’est parfois le manque de bon sens et de discernement qui m’énerve. Les effets peuvent être contraire à ce qui est recherché, genre j’ai un SUV, mais il roule au carburant bio qui est très souvent un non-sens écologique.
Je pense que Pierre G. et moi, ce que nous dénonçons, c’est l’effet de monde. Ne pas oublier que les industriels ne sont pas fous et s’en emparent. Cela fait plus de 40 ans maintenant que la sonnette d’alarme a été tirée et c’est seulement depuis qu’une grosse claque (Fukushima) est arrivée que nous nous remuons réellement le popotin.
, le 02.06.2012 à 11:19
C’est comme la bouffe bio… Le nombre de gens qui bouffent bio pour manger bio, c’est effarant.
, le 02.06.2012 à 15:18
Surtout sachant que bio ne veut strictement rien dire et est uniquement un argument de la Coop et de la Migros pour vous vendre des patates nouvelles bio d’Argentine.
Les labels suisses comme PER sont 10x plus astreignants, mais ne concernent que de petites gens sans moyens politiques et économiques que l’on peut emm… à merci.