Profitez des offres Memoirevive.ch!
Budget

En ces temps d’incertitude(s) de tout poil sur la dette des États, la croâ-ssance, le mal-emploi, il est quand même des questions de fond qui sont occultées en France par un débat vicié au moyen d’un postulat fort commode : la réduction des emplois publics serait le seul moyen de réduire les dépenses publiques, elles aussi, et leur part de prélèvement sur le PIB.

Pour un pôv’ Saluki, l’efficacité de la dépense est au moins aussi importante que son montant.

Rien que pour rigoler, il suffit d’aller sur le site du Ministère du Budget pour y trouver une revue de presse d’il y a “quelques” années sur les progrès de l’informatisation de la gestion des finances publiques.
Je n’ai pas trouvé de “cocorico” de victoire clamant que le chantier était achevé.

La France est un pays ordonné : chaque année, le Parlement vote la Loi de Finances. Et, cette fois-ci, cela n’a pas été sans mal au point d’être pratiquement mise en vigueur sur la table des réveillons.

Ce n’est pas parce qu’elle est promulguée qu’une loi est appliquée, mieux, que les outils sont prêts pour ce faire.

Au fait, au fait !

Les cris de la foule cukienne ramènent le Saluki sur son exemple vécu.
La chance, comme le dur labeur partagé par notre équipe, font que, dans sa vie de chien, la TPE (Très Petite Entreprise en jargon statisticiel) où il commet ses méfaits a connu en 2011 un exercice bénéficiaire.

Certainement comme de nombreuses entreprises, je l’espère, nous avons donc vécu ces derniers jours la mise en lumière de la joyeuse gabegie qui règne en bordure de Seine et dans les avenues voisines : le Ministère des Finances “marcotte” dans la nouvelle zone de bureaux ou quartier d’affaires autour de la Halle Freyssinet.

Il existe un formulaire, téléchargeable, et même une version .pdf modifiable, destiné à accompagner le prélèvement à la source des diverses impositions qui grèvent la distribution de dividendes. On le trouve et en particulier :

image

“Prélèvement social : 2,2%”

Oui mais…

Il ne suffit pas de prendre le formulaire Z’Officiel, faut-il encore ne pas oublier de vérifier qu’il est à jour ! Ou pas…

Pour ne pas l’avoir fait, dans le courant du mois d’avril, ma délicieuse gérante s’est attirée une volée de bois vert qui, pour être correctement formulée dans le style ampoulé de l’Administration, mérite quand même un commentaire.

image

Un poulet administratif de la meilleure espèce qui n’est pas élevé, mais veille, au grain.

La lettre est est un formulaire pré-imprimé avec case quasi-unique à cocher. Elle est affranchie à 0,53€, elle a été signée par une Agente Administrative qui a dû en parapher quelques centaines, voire quelques milliers, et ce n’est pas fini, car il y a des entreprises qui closent leur exercice plus tard que nous.

Je suis certain que, dans les autres départements de notre Belle France, il se passe exactement la même chose, sauf que, dans des lieux où la concentration de sièges sociaux est telle, je pense à La Défense en région parisienne, les équipes dédiées à la signature ont été dûment renforcées…

Ma délicieuse gérante va passer une petite demi ou quart d’heure, parce qu’elle est vraiment efficace, elle, à refaire le formulaire, corriger le mauvais chiffre, reprendre son virement, ne pas lécher l’enveloppe, dépenser un timbre… Comme quelques milliers de comptables aussi.
Quand je pense que nul statisticien émérite ne vérifie l’impact de ceci sur le maintien de l’emploi !

Chez nous, quand l’un ou l’autre fait une c°°°, par exemple : “tue” son mail.app, il en est quitte pour faire sauter un bouchon, ou alors préparer des andouillettes (comme ça on tient le Boss Patron d’Ici à distance).
Dans les boîtes où je suis intervenu, une telle c(hose) se serait soldée par un départ précipité du fautif.
Je crains que dans le cas présent, une commande surtaxée vu l’urgence, (et sans appel d’offres?) n’ait été passée à une grasse SSII pour remédier, avant la prochaine Loi de Finances, au dysfonctionnement constaté.

efficacité … Ouais, rêve toujours.

9 commentaires
1)
guru
, le 07.05.2012 à 00:49

Le président français s’appelle Hollande, est-ce que la reine de Hollande s’appelle France?

Parce que Cécile de France est de Namur, alors que Claire de Namur est française.

Ok, je sors…

2)
ysengrain
, le 07.05.2012 à 08:27

Dans le genre “compétence des services publics”, je vous narre une aventure vécue.

Les médecins libéraux cotisent au même organisme , l’URSSAF pour 2 types de prestations: couverture médicale (la sécu) et les prestations sociales (tu as des enfants, tu es au chômage …. tu touches des sous).

Le paiement se fait pour moi par prélèvement automatique. Depuis que j’exerce, rien n’a changé.

Début 2010, je dois subir une petite intervention. À l’admission à l’hôpital, on me fait savoir que mes droits médicaux ne sont plus en règle. Étonnement de ma part, mais rien n’y fait: je n’ai plus de Sécu !!

De retour chez moi, sans avoir été opéré, je vérifie mon compte en banque: le prélèvement de cotisation pour la Sécu a été prélevé et le document l’indiquant est en ma possession.

Mon plus beau téléphone va alors me révéler une particularité assez subtile: après avoir mis environ 40 minutes à obtenir le bon interlocutrice, je m’entends dire: “Ah oui, Docteur, les règles ont changé, mais personne n’a été prévenu: il faut maintenant que quand vous recevez le document qui indique le paiement de votre cotisation, il faut nous faxer cette déclaration. …. !!!

Je précise enfin que, dans un premier temps, “ça” n’a pas marché … le numéro de fax qui m’avait été indiqué était faux !!!

Ça c’est de la bonne gestion. Pour les non initiés, je précise qu’en France l’URSSAF prélève les cotisations pour la Sécu …. Remarquable organisation.

3)
alarache
, le 07.05.2012 à 09:03

Je confirme l anecdote de l URSSAF!!…

Et mercredi un ami reçoit un cheque de l administration française de 780€ pour trop perçu d impôts émis en aout 2010 à encaisser avant le 31 decembre 2010….

4)
Modane
, le 07.05.2012 à 11:18

Merci Saluki! Je ne peux pas m’empêcher de te rappeler cette vieille blague que je vous avais déjà servi, mais dont je ne retrouve pas l’adresse…

Monsieur le commissaire de l’Agriculture,

Mon ami Robert, habitant la Bretagne, a reçu un chèque de 500.000 FF de la part du gouvernement, pour ne pas élever de cochons cette année. C’est pourquoi je pense rentrer dans le programme de non-élevage de cochons l’année prochaine. Ce que j’aimerais savoir, c’est quelle est la meilleure ferme possible pour ne pas élever de cochons et quelle est la meilleure race de cochons à ne pas élever. Je préférerais ne pas élever de sangliers, mais si ce n’est pas une bonne race à ne pas élever, je serais tout aussi content de ne pas élever de Landrace ou de Large White.

Le travail le plus dur dans ce programme semble alors de tenir un inventaire précis du nombre de cochons que l’on n’a pas élevés. Mon ami Robert est très confiant quant à l’avenir de son affaire. Il a élevé des cochons pendant plus de 20 ans, et le mieux qu’il ait pu gagner, c’est 200.000 F en 1978; jusqu’a cette année lorsqu’il reçut un chèque de 500.000 F pour ne pas élever de cochons.Si je peux recevoir un chèque de 500.000 FF pour ne pas élever 50 cochons, alors, est-ce que je recevrai 1.000.000 FF pour ne pas élever 100 cochons? Je me propose de commencer à un petit niveau pour aller ensuite jusqu’à ne pas élever 4000 cochons; ce qui signifie que je recevrai un chèque de 40.000.000 FF et je pourrai ainsi investir dans un yacht.Maintenant, une autre chose est que ces 4 000 cochons que je n’élèverai pas ne mangeront pas les 100 000 seaux de maïs qui leur étaient destinés. Dois-je alors comprendre que vous allez payer les agriculteurs pour ne pas produire le maïs ? En somme, est-ce que vous me donnerez quelque chose pour ne pas produire les 100 000 seaux de maïs qui ne nourriront pas les 4000 cochons que je n’élèverai pas ? Je désire d’autre part commencer le plus tôt possible, puisqu’il semble que cette période de l’année soit propice au non-élevage des cochons.Très sincèrement, X.PS : Puis-je tout de même élever 10 ou 12 cochons, même si je suis impliqué dans le programme, juste pour avoir un peu de jambon à donner à ma famille ?

5)
Saluki
, le 07.05.2012 à 12:15

Sur l’URRSAF, j’ai deux exemples :
Contrôle sur “pièces” au bureau. Menaces car nos teléphones sont au nom de la société et nous n’en avons pas à notre nom. Oui, mais nous n’avons jamais dépasse le forfait! C’est presque allé jusqu’au Tribunal…
Nouvelle visite deux ans plus tard : constat de trop perçu. Commentaire : ” Zut! J’ai perdu ma journée”.

Par ailleurs, dans une grosse boîte en redressement où je suis intervenu, en dépit de “manipulations” dans plusieurs domaines, il n’y avait pas eu de contrôle depuis au moins six ans!

6)
Jean-Yves
, le 07.05.2012 à 12:26

Budget

Cela amène à penser que certains fonctionnaires, devant exécuter les directives sans trop pouvoir les discuter, prennent un peu de plaisir à en montrer l’absurdité.

Manque clairement un service de débugage, là !

J’aime bien la nodule sur “La Charte du contribuable” en bas du courrier signé par l’agente. Agente large ?

Citation de Inconnu

Je ne la connaissais pas. Excellent !

7)
ThierryS
, le 07.05.2012 à 13:55

Ainsi voguent nos administrations entre Ubu et Kafka. Rien n’a changé et rien ne changera vraiment.

Dis moi Modane, es tu sur que Robert habitait en Bretagne ? En référence à ce super film que j’ai vu récemment (Le cochon de Gaza), je verrais bien cette lettre écrite par un habitant proche de la frontière Israelo-Palestinienne.

Thierry

8)
Pierre.G.
, le 08.05.2012 à 02:01

De quoi te plains-tu, dans mon beau pays, ma chère épouse ayant une raison sociale de “marchande de biens d’occasion” qui a remplacé le précédent titre officiel de “chiffonnier” bénéficie d’une loi datant sans doute de bien longtemps, là où les pauvres ramasseurs de guenilles ne passaient pas trop par la case école, la susdite loi nous permettant de ne pas tenir de comptabilité, mais simplement de donner un chiffre d’affaires.

Auparavant nous avions un livre de police qui servait à fixer le montant de la taxe cantonale, un jour où elle va le faire viser à la Préfecture, la préposée lui dit, et je ne blague pas : “De toute manière, vous marquez n’importe quoi, on sait très bien que ce ne sont que des mensonges…”.

Après cela, vexés, nous ne sommes plus allés le présenter, et ne payons plus de taxe professionnelle depuis au moins 5 ans sans que personne ne l’ait vu, comme quoi 20 ans d’honnêteté auraient pu être économisés pour se payer quelques vacances.

Moralité, mieux vaut être ici, cela ne fonctionne pas mieux, mais au moins on paie moins d’impôts…

9)
Le Corbeau
, le 09.05.2012 à 08:30

Faut aussi penser que les règles sont fixées par la loi et par décret, donc élus et gouvernement.
Le malheureux fonctionnaire “de base” est là pour se démerder de mettre en application des trucs parfois contradictoires.
Selon le service, il n’est en effet pas toujours possible comme le dit Jean-Yves d’avoir le petit doigt sur la couture et d’obéir aveuglément. (jouissif quand on peut le faire)