La chose dont je vous parle aujourd'hui n'est pas forcément de toute nouveauté. De plus, elle s'adresse plutôt aux parisiens, ou aux voyageurs.
Inconnu à cette adresse est une nouvelle de Kathrin Kressmann Taylor. Elle a été éditée en 1938, et c'est l'opus majeur de la carrière de cette écrivain. Je ne l'ai lu que récemment, apporté par Petit-Modane qui avait un devoir à faire.
L'argument est simple : deux amis, associés dans un négoce d'art, se séparent. L'un, juif, reste aux États-Unis, l'autre, allemand, retourne s'établir dans son pays. Nous sommes en 1932, en pleine montée du nazisme. Au cours d'un échange épistolaire s'étendant sur une quinzaine de mois, nous assisterons à l'endoctrinement progressif du personnage allemand, au délitement d'une amitié, à la montée de cette forme spécifique de haine et de lâcheté qu'on retrouve chez les sympathisants de ces extrêmes et finalement à la vengeance terrible de l'ami resté en Amérique.
J'avoue avoir été soufflé par la rigueur du procédé épistolaire et la clarté des mécanismes mis en évidence. Bon bouquin, donc, déjà...
Mais, coïncidence, il se trouve qu'un spectacle a été monté au Théâtre Antoine, tiré de ce texte. Mise en scène minimaliste et parfaitement adaptée. Deux comédiens persuasifs et sobres : Patrick Timsit, très loin de son registre habituel, en ami inquiet et vengeur implacable, et Thierry Lhermitte en allemand assujetti finalement victime de sa sujétion, impeccable.
Voulez-vous que je vous dise? Je n'ai pas pu m'empêcher de me lever pour applaudir, au final.
Allez-y!
Le livre est édité aux éditions Autrement. Le spectacle sera donné en avril avec un autre duo d'acteurs : Thierry Frémont et Nicolas Vaude.
Un peu de photo?
Si vous n'aimez pas le théâtre, ni la littérature, il se pourrait que vous aimiez la photo. Alors, j'ai pour vous deux pistes...
Mademoiselle Maho est une personne pleine de charme qui shoote en concert et ailleurs. Je trouve à ses photos un petit quelque chose qui me ravit. Alors, je fais croquer, et c'est ici...
Un petit échantillon, sans son consentement, j'espère qu'elle ne m'en voudra pas...
Sinon, j'ai eu le plaisir de rencontrer Isabelle Rozenbaum, spécialiste de la photo culinaire, et qui revient d'un voyage en Inde constellé de prise de vues. On peut visiter son site, et même acheter ses bouquins. C'est par là...
Bon... Si vous n'aimez pas ça non plus, allez donc vous commander un nouvel iPad. Vous pourrez surfer en 4G, retoucher vos photos, sur un écran Retina. Il est sorti! Enfin presque... Le 16 mars, en France et en Suisse.
, le 08.03.2012 à 09:16
Le jour des femmes tu pourrais écrire “écrivaine”, les autres jours aussi ;-)
, le 08.03.2012 à 09:41
Je déteste ça! Et puis c’est confus. Pendant longtemps, j’ai travaillé avec une directrice qui voulait qu’on dise “Madame le directeur”.
Mais dans écrivaine, il y a vaine, et c’est péjoratif. Et auteuse, autrice… Beurk!
Alors… Je ne sais pas… Je me tâte…
, le 08.03.2012 à 10:12
Argument spécieux, déjà anéanti sur l’excellent LSP
, le 08.03.2012 à 10:26
Bizarre, moi c’est quant on dit le ministre au lieu de la ministre, l’écrivain au lieu de l’écrivaine, le président au lieu de la présidente, le docteur au lieu de la doctoresse… que cela me gêne d’autant que cela rend confus si l’on parle d’une femme ou d’un homme…
Bref, tout ça c’est une habitude de langage qui va disparaître à mesure que la société utilisera le féminin et s’y habituera ;)
Mais je m’écarte, je m’éloigne de l’humeur du jour. Merci pour ces idées de découvertes!
, le 08.03.2012 à 15:40
Je vous propose une motion pour que tout titre, toute profession, tout rôle social devienne immédiatement neutre, et d’aller voir les magnifiques photos de nos photographes.
Euh… Photographe, au féminin, on rajoute un autre E?
, le 08.03.2012 à 21:15
La première photo de Maho a des nuances juste remarquables!
, le 09.03.2012 à 06:55
Merci François! Je la trouve aussi étonnante!