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Une bi­blio­thèque et un homme: deux his­toires qui n’en font qu’une

Le cadre his­to­rique d’abord.

Je ne sau­rais rien de Jo­hann Ru­dolf Rahn si je n’étais allée l’autre jour, pour tout autre chose, dans la par­tie de la Bi­blio­thèque cen­trale de Zu­rich ap­pe­lée «Pre­di­ger­chor», ou Choeur des prê­cheurs.

Il faut vous dire que la place où se trouve la bi­blio­thèque, Pre­di­ger­platz, était au­tre­fois, avant la Ré­forme, oc­cu­pée par le couvent des Do­mi­ni­cains (un des ordres de frères prê­cheurs).

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L'image re­pré­sente la couvent des Do­mi­ni­cains, avec l'église en­core en­tière (en gris), on re­mar­quera que l'en­semble est for­ti­fié; l'image date du XIVe siècle.

Après la ré­forme on a fait du lieu l’hô­pi­tal de la ville, puis l’hô­pi­tal a dé­mé­nagé un peu plus haut sur la col­line, et la bi­blio­thèque a pris sa place. Elle s’ap­pelle Bi­blio­thèque cen­trale, car, au début du XXe siècle, elle a cen­tra­lisé la bi­blio­thèque can­to­nale, la bi­blio­thèque mu­ni­ci­pale, ainsi que di­verses autres pe­tites bi­blio­thèques, mu­ni­ci­pales ou pri­vées, du can­ton de Zu­rich. Au­jour­d’hui, elle offre un ca­ta­logue com­pa­rable à celui d’une bi­blio­thèque na­tio­nale, et sou­tient la com­pa­rai­son avec celles des grands pays d’Eu­rope. 

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Le choeur vers 1840, avant la res­tau­ra­tion (qui a entre autre rendu aux fe­nêtres, ici de hau­teur ir­ré­gu­lière, leur hau­teur ori­gi­nale).

L’église des Do­mi­ni­cains est tou­jours là, mais trans­for­mée, et am­pu­tée de son choeur. L’église ro­mane du XIIe siècle a été cou­pée en deux, cette opé­ra­tion ayant été fa­ci­li­tée par le fait qu'on a re­cons­truit le choeur en style go­thique (entre 1315 et 1365), alors que le reste de l'église est resté roman; le chœur a vécu, en quelque sorte, une vie in­dé­pen­dante. On peut trou­ver des dé­tails à son sujet ici, mal­heu­reu­se­ment en al­le­mand seule­ment, mais les illus­tra­tions valent tout de même la peine.

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Le choeur (à gauche de l'image) des­siné par Jo­hann Ru­dolf Rahn juste avant qu'il ne soit res­tauré, vers 1865. La par­tie du couvent en­core pré­sente sur le des­sin (qui était en ruines) a dis­paru, elle a fait place à la bi­blio­thèque.

 

Au 19e siècle il a été ré­nové, et lorsque la bi­blio­thèque s’est ins­tal­lée sur le site, elle a oc­cupé tout l’an­cien hô­pi­tal, sauf l’église, mais y com­pris le chœur, qui n’était plus consi­déré comme un bâ­ti­ment re­li­gieux. A par­tir de 1919, le chœur, dont l'es­pace avait été di­visé en cinq étages, a abrité les ar­chives com­mu­nales. Le der­nier étage était la salle de lec­ture des ar­chives, et pen­dant la ré­no­va­tion to­tale de la bi­blio­thèque il y a quelques an­nées, il est de­venu salle de lec­ture pour tous. J’y ai eu une des sen­sa­tions les plus étranges de ma vie. Les églises an­ciennes, qui ex­priment à la fois la re­li­gion et la vie de la so­ciété m’ont tou­jours fas­ci­née, et j’en ai vu beau­coup. Mais c’était la pre­mière fois que la clé de voûte, les arcs et les liernes d’une église go­thique étaient à cinq mètres au-des­sus de moi, que je pou­vais en étu­dier la moindre rai­nure.

Autre point d’in­té­rêt du chœur – at­ten­tion, ceci est pour vous, ar­chi­tectes et char­pen­tiers lec­teurs de cuk! –, la char­pente en bois du toit est la plus an­cienne de Zu­rich, une des plus an­ciennes de Suisse: les poutres qui ont pu être da­tées pro­viennent d’arbres cou­pés en 1317 et en 1323. Des ré­pa­ra­tions ont été faites par la suite avec du bois daté de 1664, mais les arbres ori­gi­naux sont en­core nom­breux. 

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La Pre­di­ger­kirche au­jour­d'hui, à tra­vers le feuillage on en­tre­voit le choeur. (Photo Ro­land)

Au­jour­d’hui, après une ré­no­va­tion com­plète de la bi­blio­thèque, le chœur est de­venu le dé­par­te­ment «Mu­sique» (on y trouve même une par­ti­tion ma­nus­crite du jeune Mo­zart), et au rez-de-chaus­sée la bi­blio­thèque pré­sente ses ex­po­si­tions. Je vous ai déjà parlé de cer­taines d’entre elles. Au cin­quième il y a tou­jours une salle de lec­ture (pour la mu­sique), où vous pou­vez aller étu­dier de près une voûte go­thique si le cœur vous en dit…

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La salle de lec­ture du dé­par­te­ment Mu­sique, qui fut celle des Ar­chives com­mu­nales et, un temps, celle pour tous les lec­teurs. (Photo Ro­land)

Les ar­chives can­to­nales ont été dé­mé­na­gées dans un autre bâ­ti­ment, au rez-de-chaus­sée du­quel on pré­sente aussi, ré­gu­liè­re­ment, des ex­po­si­tions; je vous ai déjà parlé de l’une ou l’autre d’entre elles aussi.

 

Joh­nann Ru­dolf Rahn

 

Et voici main­te­nant l’homme d’im­por­tance his­to­rique, Jo­hann Ru­dolf Rahn. Ses tra­vaux ont contri­bué à trans­for­mer, en Suisse du moins, le monde que nous avons sous les yeux. 

Il est né dans la vieille ville de Zu­rich en 1841, et dès son plus jeune âge il a dé­mon­tré un don ex­cep­tion­nel pour le des­sin.

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Un des­sin de Jo­hann Ru­dolf Rahn à l'âge de 12 ans, la Post­strasse de Win­ter­thur, où il vi­vait alors chez des pa­rents.

Il est resté très tôt or­phe­lin et a été, si j’in­ter­prète sa cor­res­pon­dance cor­rec­te­ment, bal­lotté de droite et de gauche, sans re­ce­voir beau­coup d’af­fec­tion, jus­qu’à l’âge de 14 ans. Et si je com­prends bien, il a réagi comme beau­coup d’en­fants mal aimés: il est de­venu cancre. A 14 ans, on l’a placé chez un pas­teur zu­ri­chois, l’ex­cellent pé­da­gogue Hein­rich Cra­mer. Après qu’il a raté son exa­men d’en­trée à l’Ecole in­dus­trielle, le pas­teur Cra­mer l’a aidé, en­touré, lui a fait confiance, et comme tout cancre doué en manque af­fec­tion, il s’est épa­noui, et a réussi ses exa­mens. Mais l’Ecole in­dus­trielle (pré­cur­seur de l’Ecole po­ly­tech­nique) n’était pas pour lui. Le vrai tour­nant de sa jeu­nesse a été la dé­cou­verte, par son en­tou­rage, de son ex­tra­or­di­naire don pour le des­sin. Comme cela se voit sou­vent avec les sur­doués, une fois qu’ils ont trouvé leur voie, plus rien ne les ar­rête. Une fois en­cou­ragé par ses aînés, Rahn a passé sans pro­blèmes ce bac qui lui avait causé tant de dif­fi­cul­tés, étu­dié l’his­toire de l’art, l’his­toire et la lit­té­ra­ture dans les meilleures uni­ver­si­tés.

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Le cé­lèbre pro­fes­seur d'ar­chi­ture Gott­fried Sem­per (ar­chi­tecte qui a construit entre autres l'Ecole po­ly­tech­nique de Zu­rich et l'opéra de Dresde) don­nait ses cours en des­si­nant énor­mé­ment au ta­bleau noir. A la fin de la leçon, il ef­fa­çait tout. Mais nous connais­sons tous les cours qu'il a don­nés en pré­sence de Jo­hann Ru­dolf Rahn qui, grace à sa mé­moire sans faille, les a noté et re­cons­ti­tués au jour le jour.

Et pen­dant ce temps, il a des­siné, des­siné, des­siné. La Bi­blio­thèque cen­trale de Zu­rich, où sont dé­po­sées ses ar­chives, té­moigne de sa fé­con­dité. Jo­hann Ru­dolf Rahn uti­li­sait le des­sin comme nous uti­li­sons au­jour­d’hui la pho­to­gra­phie.

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L'ins­tan­tané sorti du crayon de Jo­hann Ru­dolf Rahn – mieux qu'une pho­to­gra­phie. Il re­pré­sente Ge­rold Meyer von Kro­nau, his­to­rien, ami de toute une vie et cou­sin par al­liance, pen­dant que les deux jeunes gens étaient étu­diants à Ber­lin.

Grâce à Jo­hann Ru­dolf Rahn, nous connais­sons l’état de mo­nu­ments qui se sont dé­gra­dés, ont été trans­for­més ou dé­truits tel qu’ils étaient il y a 150 ans…

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… la ca­thé­drale de Lau­sanne, par exemple.

Ainsi armé des ins­tru­ments du sa­voir, Jo­hann Ru­dolf Rahn a écrit l’ou­vrage qui al­lait le faire connaître: «Ges­chichte der bil­den­den Künste in der Schweiz von den ältes­ten Zei­ten bis zum Schlusse des Mit­te­lal­ters» (His­toire des mo­nu­ments his­to­riques en Suisse de­puis les temps im­mé­mo­riaux jus­qu’à la fin du Moyen Âge – j’ai cher­ché long­temps, et je n’ai pas trouvé de tra­duc­tion fran­çaise du livre, si quel­qu’un en connaît une, qu’il nous le dise!), et de­puis lors cet ou­vrage, qui té­moigne d’un sa­voir vé­ri­ta­ble­ment en­cy­clo­pé­dique, a été consi­déré par ses pairs comme l’acte fon­da­teur de l’his­toire de l’art en Suisse. Il a eu un effet col­la­té­ral: la conser­va­tion et la res­tau­ra­tion des mo­nu­ments.

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La cé­lèbre église tes­si­noise Riva San Vi­tale. Rahn s'est beau­coup oc­cupé du Tes­sin, et y a beau­coup des­siné.

Non seule­ment Jo­hann Ru­dolf Rahn a rendu les Suisses conscients de leur hé­ri­tage ar­chi­tec­tu­ral et ar­tis­tique, il leur a dé­mon­tré qu’il s’agis­sait de le mettre à l’abri. Et le mo­ment où il l’a fait était dé­ci­sif. C’était l’époque où l’on dé­trui­sait la moi­tié du vieux Zu­rich (le quar­tier du Chratz, grouillant de vie et cou­vert de bâ­tisses par­fois mul­ti­sé­cu­laires), qu’on rem­pla­çait par quelques bâ­ti­ments ad­mi­nis­tra­tifs mas­sifs. La vie qu’on a ainsi chas­sée du quar­tier n’est ja­mais re­ve­nue. En­core au­jour­d’hui, c’est la par­tie la moins ani­mée de la cé­lèbre Bahn­hof­strasse. Un homme de­venu pres­ti­gieux qui se bat­tait pour que les vieilles construc­tions soient étu­diées, conser­vées, res­tau­rées et qui réus­sis­sait à se faire en­tendre, était donc ca­pi­tal.

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Le couvent d'Oe­ten­bach par Rahn avant les res­tau­ra­tions.

Nous qui ai­mons les par­ties his­to­riques des villes avons une dette de re­con­nais­sance en­vers Jo­hann Ru­dolf Rahn. De son vi­vant, il a su­per­visé et di­rigé de nom­breuses res­tau­ra­tions dans toute la Suisse. C’est à lui que nous de­vons par exemple la res­tau­ra­tion du Châ­teau de Chil­lon (cer­tains disent qu'il en a été le sau­veur), ou de la Salle du Grand conseil de Ge­nève. La liste des mo­nu­ments his­to­riques qu’il a réussi à faire pré­ser­ver et re­mettre en état est très longue. Ses res­tau­ra­tions ne sont pas tou­jours du goût de 2012, mais le grand mé­rite de Rahn est que les mo­nu­ments sont tou­jours là.

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Ge­rold Meyer von Kro­nau et Jo­hann Ru­dolf Rahn (le plus grand des deux) en 1905

Il est mort en 1912, mais il a laissé de nom­breux hé­ri­tiers spi­ri­tuels, et pas uni­que­ment en Suisse; ils sont par­fois moins ef­fi­caces que lui, mais enfin si nous avons une Conser­va­tion des mo­nu­ments hel­vé­tiques ta­tillonne (dont les bâ­tis­seurs du béton se plaignent ré­gu­liè­re­ment) qui réus­sit, di­sons, au moins à ré­duire les dé­gâts, nous la de­vons à Jo­hann Ru­dolf Rahn. C’est en par­tie grâce à lui et à un cer­tain nombre de ses amis et col­lègues qu’une Loi sur la conser­va­tion des mo­nu­ments et des ob­jets d'art ayant un in­té­rêt his­to­rique ou ar­tis­tique a été votée en 1896. Elle est tou­jours en vi­gueur au­jour­d’hui.

La Bi­blio­thèque cen­trale de Zu­rich, dé­po­si­taire de ses ar­chives, ex­pose jus­qu’au 28 fé­vrier un grand nombre de ses des­sins et de do­cu­ments sur son tra­vail. Dé­so­lée de vous pré­ve­nir si tard, mais le nom de Rahn ne me di­sant rien, je n’avais pas prêté at­ten­tion à l’ex­po­si­tion, qui se trouve, pour re­ve­nir à mon point de dé­part, au rez-de-chaus­sée du chœur de la Pre­di­ger­kirche. Je l'ai, quant à moi, dé­cou­verte avec plai­sir et in­té­rêt.

 

PS. Tous les do­cu­ments sauf les pho­tos dont je donne l'au­teur sont conser­vés aux ar­chives de la Bi­blio­thèque cen­trale de Zu­rich.

9 com­men­taires
1)
Phil­Sim
, le 14.02.2012 à 07:53

J’ap­pré­cie beau­coup votre cu­rio­sité, votre ma­nière de la mettre en forme et de la par­ta­ger avec nous. Merci beau­coup.

2)
ce­rock
, le 14.02.2012 à 08:29

Merci pour toutes les dé­cou­vertes que tu nous ap­porte ré­gu­liè­re­ment. C’est tou­jours un plai­sir de te lire Anne ;)

3)
bo­re­lek
, le 14.02.2012 à 11:31

Merci Anne, un bon pré­texte pour aller à Zu­rich. Ami­tiés

4)
Tron­che­DeS­nake
, le 14.02.2012 à 13:14

Merci, Anne pour cet ar­ticle qui me donne envie de faire un tour par Zu­rich.

Je me re­mé­more que pen­dant la res­tau­ra­tion de la ba­si­lique Notre-Dame de Ge­nève, j’avais eu la chance de faire une vi­site un peu par­ti­cu­lière.

Le curé Kauf­mann, que je connais­sais, m’avait pris par la manche un matin après la messe en me di­sant: “T’as cinq mi­nutes, que je te montre quelque chose?” Et de m’em­me­ner dans l’es­ca­lier qui grimpe jus­qu’à la tri­bune. Là il en­jambe la ba­lus­trade et m’in­vite à le suivre sur le plan­cher de l’écha­fau­dage qui a été ins­tallé par les ou­vriers. On se trou­vait alors à quelques mètres du “pla­fond” de la nef, juste sous la voûte.

Je sup­pose que cette voûte-là n’a pas le même in­té­rêt ar­chi­tec­tu­ral que celle que tu as ap­pro­chée, mais si je peux aller contem­pler “ta” voûte quand je veux, tu n’es pas prête de pou­voir voir la “mienne” de si près! Na!

Plai­san­te­rie mise à part, je trouve tou­jours émou­vant de voir le soin et l’in­ves­tis­se­ment que met­taient les gens de ces époques peu ou pas mé­ca­ni­sées pour construire et dé­co­rer ce genre d’édi­fice. Je ne par­tage plus leur foi, mais je reste im­pres­sionné par cette ca­pa­cité à s’in­ves­tir dans une tâche qui dé­passe com­plè­te­ment la di­men­sion sa propre vie.

5)
zit
, le 15.02.2012 à 20:37

Quelle fi­nesse, ces des­sins, on croi­rait des pho­tos, en plus vrai !

z (qui au­rait bien aimé sa­voir des­si­ner, je ré­pêêêêêêêêêêête : mais qui se can­tonne à du des­sin tech­nique, moche)

6)
zit
, le 16.02.2012 à 14:33

<hors-su­jet> Je viens tout juste de faire l’ac­qui­si­tion d’un pavé à la cou­ver­ture rouge, (enfin) en bonne place (sur table) dans une (très) grande li­brai­rie du quar­tier latin </hors–sujet> ;o).

z (chic, de la lec­ture pour quelques heures, je ré­pêêêêêêêêêêête : ravi de pou­voir enfin voya­ger dans un monde de mots)

7)
Anne Cuneo
, le 16.02.2012 à 21:15

ravi de pou­voir enfin voya­ger dans un monde de mots

Ré­ponse hors sujet: ravie que tu l’aies trouvé dans une li­brai­rie pa­ri­sienne (je n’y croyais pas), et je sou­haite que ça te plaise. Je m’en vou­drais de t’avoir en­nuyé… ;–))

8)
Fran­çois Cuneo
, le 18.02.2012 à 22:48

Très in­té­res­sant.

Et très beaux des­sins, en effet.

Comme le dit Zit, il me semble qu’on fait plus at­ten­tion aux dé­tails que sur une photo.

9)
zit
, le 19.02.2012 à 09:04

Tou­jours sur le même hors–sujet : déjà, hier matin quand je l’ai pris en mains pour le com­men­cer, j’ai, pour la pre­mière fois été étonné par le titre (sans doute l’as–tu déjà men­tionné, mais la mé­moire est un drôle d’ani­mal), je me suis dit « Ah mais tiens, ça doit son­ner sa­vou­reu­se­ment dans la langue de Harpo Marx, ce titre… A world of words… (à pro­non­cer avec plein de langues tour­nant dans la bouche)  ». C’était donc bien parti, et puis quand j’en suis ar­rivé à la de­vise de ce Jean Fleury « Chi si contenta gode », alors là, je suis tel­le­ment dans cet état d’es­prit que je vais la faire mienne, avec celle de Guillaume d’Orange « Point n’est be­soin d’es­pé­rer pour en­tre­prendre, ni de réus­sir pour per­sé­vé­rer. » comme pen­dant.

z (aucun risque que je m’en­nuie, donc, je ré­pêêêêêêêêêêêêêête : déjà conquis ;o)