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Scri­ve­ner pour écrire un ar­ticle… ou un roman!

Il ne se passe qua­si­ment pas une jour­née sans que mon compte Twit­ter ne re­çoive un lien vers tel ou tel écri­vain an­glo-saxon van­tant les mé­rites de Scri­ve­ner. Il est vrai que ce lo­gi­ciel com­bine as­tu­cieu­se­ment deux ou­tils es­sen­tiels au tra­vail d’écri­ture: un trai­te­ment de texte et un col­lec­teur de do­cu­men­ta­tion. Mais ce n’est pas tout, et c’est ce que je vais es­sayer de vous mon­trer au­jour­d’hui...

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J’al­lais ou­blier de vous le dire, le texte que vous lisez en ce mo­ment, je l’ai com­posé au dé­part sur Scri­ve­ner et c’est avec plai­sir que je par­ta­ge­rai mes im­pres­sions à la fin de cet ar­ticle.

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Outre le menu et la barre à ou­tils sur la par­tie su­pé­rieure, l’ap­pli­ca­tion se pré­sente sous la forme d’un trip­tyque: la par­tie gauche, ap­pe­lée "bin­der", la par­tie cen­trale sur la­quelle on écrit et la par­tie droite qui re­prend le sy­nop­sis du texte, les me­ta­don­nées et les notes sur le do­cu­ment.

Après avoir dé­marré l’ap­pli­ca­tion, le plus simple est de sé­lec­tion­ner une page blanche. Voici com­ment se pré­sente le lo­gi­ciel:

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C’est bien sûr dans la par­tie cen­trale que s’ef­fec­tue l’écri­ture, alors que la par­tie de droite est dé­diée à la vue d’en­semble ("sy­nop­sis") de chaque do­cu­ment et à ses me­ta­don­nées.

A gauche, on trouve le clas­seur, ap­pelé "bin­der" puisque l’ap­pli­ca­tion n’est pas en­core tra­duite en fran­çais. Les deux élé­ments prin­ci­paux sont les do­cu­ments ("draft") et les élé­ments de la re­cherche ("re­search").

Dans la par­tie "draft" ne se trouve pour l’ins­tant qu’un fi­chier "un­tit­led". C’est là que Scri­ve­ner fait la dif­fé­rence par rap­port à un trai­te­ment de texte clas­sique: il vous per­met de créer de nou­veaux do­cu­ments. C’est la trame de ces do­cu­ments qui vont consti­tuer votre texte. Et il vous sera pos­sible d’agen­cer ces do­cu­ments comme bon vous semble. C’est bien sûr l’en­semble de ces do­cu­ments qui vont consti­tuer le texte que vous écri­vez, du petit ar­ticle au grand roman.

Scri­ve­ner n’ou­blie pas non plus la do­cu­men­ta­tion dont vous avez be­soin: elle trou­vera sa place dans la par­tie "re­search", ty­pi­que­ment sous forme d’images, de texte ou de pdfs.

Pour l’avoir ex­pé­ri­menté moi-même dans le tra­vail d’écri­ture de nom­breux rap­ports pro­fes­sion­nels, deux ap­proches sont pos­sibles: la pre­mière ap­proche consiste à dé­fi­nir au dé­part la struc­ture du do­cu­ment, et à écrire en­suite. C'est en quelque sorte l'ap­proche na­tu­relle avec Scri­ve­ner, qui vous sug­gère de créer au­tant de do­cu­ments que né­ces­site la trame du récit. Ce n’est qu’après que com­mence le tra­vail d’écri­ture, et à tout mo­ment il est bien en­tendu aisé de ré­or­ga­ni­ser l'agen­ce­ment des do­cu­ments.

Alors que la mé­thode plus clas­sique consiste à ou­vrir un seul do­cu­ment, à écrire d’abord, et à struc­tu­rer en­suite. C’est l'ap­proche im­pli­cite de la plu­part des trai­te­ments de texte.

No­tons éga­le­ment que l’écri­ture "au ki­lo­mètre" est aisée avec Scri­ve­ner, puis­qu’il est tou­jours pos­sible de créer un seul do­cu­ment et de com­men­cer à écrire. A tout mo­ment, il est pos­sible de sub­di­vi­ser votre do­cu­ment (Do­cu­ment > Split > At Se­lec­tion). Enfin, il est aisé de dé­ter­mi­ner un for­ma­tage des titres, qui hisse Scri­ve­ner au ni­veau des trai­te­ments de texte clas­siques.

Pour chaque do­cu­ment créé, il est conseillé de rem­plir le sy­nop­sis, qui vous ai­dera par la suite de connaître en un coup d’oeil son contenu. Parmi les bonnes idées de Scri­ve­ner, on trouve le "Cork­board" (tra­dui­sez "Pan­neau en liège" ou, plus sim­ple­ment "Pan­neau"), qui peut être vi­sua­lisé au moyen du bou­ton cor­res­pon­dant:

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A ce mo­ment ap­pa­raît sur l’écran cen­tral non plus le texte, mais une vue d’en­semble de chaque do­cu­ment crée, avec ses ca­rac­té­ris­tiques propres:

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Cet outil per­met à tout mo­ment de se si­tuer par rap­port au tra­vail. Et il est aisé dans ces condi­tions de dé­pla­cer, voire de sup­pri­mer telle ou telle fiche.

Le mode "Struc­ture" ("Out­line" en an­glais) est com­plé­men­taire à l'ou­til "Pan­neau" si vous sou­hai­tez voir ap­pa­raître la struc­ture de ma­nière plus ver­ti­cale, comme dans une table des ma­tières clas­sique. Comme vous pou­vez le consta­ter, le sy­nop­sis de chaque do­cu­ment est vi­sible et peut être mo­di­fié ai­sé­ment dans ce mode "struc­ture":

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Et selon la phi­lo­so­phie de Scri­ve­ner ex­pli­quée plus haut, il est pos­sible dans ce mode d’in­sé­rer des nou­velles sec­tions ou de chan­ger l’ordre des sec­tions.

Dans un long texte, il ar­rive qu’on veuille com­pa­rer entre elles dif­fé­rentes sec­tions. Aucun pro­blème pour Scri­ve­ner, qui laisse même le choix entre une sé­pa­ra­tion ho­ri­zon­tale ou ver­ti­cale. C’est tou­jours pra­tique, no­tam­ment pour vé­ri­fier la co­hé­rence du texte dans son en­semble. La pre­mière fois que vous vou­lez ef­fec­tuer une telle sé­pa­ra­tion, c’est via le menu View > Layout > Split Ver­ti­cally (ou ho­ri­zon­tally, selon votre choix). L’écran cen­tral se pré­sente alors comme suit:

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Vous no­te­rez la pe­tite fe­nêtre sé­pa­rée ver­ti­ca­le­ment sur le coin su­pé­rieur droit de chaque sé­pa­ra­tion. C’est elle qui per­met de re­pas­ser al­ter­na­ti­ve­ment du mode "uni­forme" au mode sé­paré ver­ti­cal. Dans ce cas, cli­quez sur une des deux sec­tions, puis allez sé­lec­tion­ner à gauche un autre do­cu­ment. Vous pour­rez alors com­pa­rer les deux sec­tions et ef­fec­tuer au be­soin quelque mo­di­fi­ca­tion.

A tout mo­ment, il est pos­sible de prendre un ins­tan­tané ("Snap­shot") de votre tra­vail. C'est en fait une copie à un mo­ment donné. Par exemple, si vous sou­hai­tez mo­di­fier un texte sans être sûr de mener à terme la mo­di­fi­ca­tion, pre­nez d’abord un ins­tan­tané: Do­cu­ments > Snap­shots > Take Snap­shot

Après, il est pos­sible de voir les ins­tan­ta­nés à droite de l’écran prin­ci­pal, en veillant à sé­lec­tion­ner le bou­ton cor­res­pon­dant:

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Non seule­ment les voir, mais aussi les com­pa­rer entre eux, ou de les com­pa­rer avec le texte ac­tuel, bref, tout ce dont vous avez be­soin dans la phase d'éla­bo­ra­tion de votre texte.

Scri­ve­ner pousse en­core plus loin la com­pli­cité avec son uti­li­sa­teur en pro­po­sant des ou­tils de pro­duc­ti­vité. Par exemple, je sou­haite que mon ar­ticle com­porte 2000 mots, en écri­vant 500 mots par jour. Je l'in­dique à Scri­ve­ner: Pro­ject > Show Pro­ject Tar­gets. Après avoir in­tro­duit le nombre de mots, l’écran ap­pa­raît comme suit:

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Vous voyez que je suis plu­tôt bien avancé dans mon pro­jet, même si le nombre de mots pro­duits au­jour­d’hui est plu­tôt li­mité!…

Une fois le tra­vail d’écri­ture ter­miné, plu­sieurs pos­si­bi­li­tés sont pro­po­sées pour ex­por­ter le do­cu­ment. Il suf­fit pour cela de se rendre dans le menu File > Com­pile. Vous pou­vez consta­ter que les pos­si­bi­li­tés ne manquent pas, y com­pris les plus ré­centes (.epub et .mobi), for­mats res­pec­tifs de des e-books et du Kindle. Sans ou­blier non plus le mul­ti­mark­down dont on a ré­cem­ment parlé ici.

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Bi­zar­re­ment, il est éga­le­ment pos­sible de re­trou­ver cer­tains de ces for­mats en ef­fec­tuant File > Ex­port, mais je vous avoue n’avoir pas bien com­pris les in­ten­tions de l’au­teur du lo­gi­ciel, qui fait la dis­tinc­tion entre ces deux opé­ra­tions que sont Com­pile et Ex­port.

Le fi­chier gé­néré avec Scri­ve­ner est en for­mat pro­prié­taire ".scriv", qui est en fait un for­mat ".zip" mas­qué, puis­qu'il suf­fit de lui don­ner ce der­nier suf­fixe pour voir ap­pa­raître un dos­sier qui contient les do­cu­ments pro­pre­ment dits.

Le lo­gi­ciel Scri­ve­ner a-t-il des dé­fauts? Il se­rait illu­soire de pen­ser le contraire.

Le for­mat natif d'écri­ture dans Scri­ve­ner est le ".rtf". Il est donc aisé de le com­pa­rer à d'autres édi­tuers ".rtf" comme Nisus dont on a parlé entre autres ici.

En fait, les op­tions de Scri­ve­ner sont moins nom­breuses: pas d’en-tête ni de pied de page, ni de nu­mé­ro­ta­tion des pages, moins bonne ges­tion des ta­bleaux. De plus, les images qu’on in­sère dans le texte sont gé­né­ra­le­ment tron­quées sur la droite, bien qu’ap­pa­rais­sant cor­rec­te­ment une fois le do­cu­ment ex­porté. Il s'agit bien d'un dé­faut de re­di­men­sion­ne­ment lié à Scri­ve­ner.

Le pro­to­cole OLE, qui peut être très utile pour col­ler des ob­jets édi­tés avec des lo­gi­ciels tiers (no­tam­ment les struc­tures chi­miques et autres for­mules ma­thé­ma­tiques) n’est pas sup­porté, ce qui est d’au­tant plus dom­mage que Scri­ve­ner pour­rait se ré­vé­ler très ef­fi­cace dans l’écri­ture de pu­bli­ca­tions scien­ti­fiques, al­lant du simple ar­ticle au ma­nus­crit vo­lu­mi­neux. C’est peut-être le prix à payer pour un outil qui n'a pas pour seule vo­ca­tion l’écri­ture, mais qui vous aide à or­ga­ni­ser les do­cu­ments.

Last but not least, le lo­gi­ciel n'est pas en­core tra­duit en fran­çais.

Ga­geons tout de même qu’outre-Manche, où il est dé­ve­loppé, on n’hé­si­tera pas à conti­nuer l'amé­lio­ra­tion de ce for­mi­dable outil. Selon la ter­mi­no­lo­gie que j'ai sug­gé­rée ici, cette pe­tite en­tre­prise Li­te­ra­tu­reand­latte fait par­tie des pé­tillantes, celles qui font conti­nuel­le­ment évo­luer leur pro­duit. Du lait qui pé­tille, c’est suf­fi­sam­ment in­ha­bi­tuel pour mé­ri­ter d’être si­gnalé…

Je vous avais pro­mis que je par­ta­ge­rais mes im­pres­sions à son sujet, puisque je ter­mine l’écri­ture du pré­sent ar­ticle avec Scri­ve­ner. Le re­tour est po­si­tif: après avoir lu à son sujet et suivi plu­sieurs tu­to­riels dis­po­nibles (en an­glais) sur le site du dé­ve­lop­peur, j’ai éta­bli la struc­ture gé­né­rale du texte en in­di­quant dans les sy­nop­sis de chaque do­cu­ment ce que je sou­hai­tais y ex­pli­quer. Et en fonc­tion de ce que j’avais re­tenu, je com­men­çais à écrire telle ou telle par­tie, de façon il est vrai par­fois dé­cou­sue. Mais peu im­porte, si, comme je l’es­père, trou­vez mon texte co­hé­rent, c’est que mon ob­jec­tif -et, par­tant, celui de Scri­ve­ner- a été at­teint.

Au­tre­ment dit, je ne peux que vous re­com­man­der de l’es­sayer, gra­tui­te­ment pour 1 mois. Et si, vous êtes convaincu de son ef­fi­ca­cité, vous n’hé­si­te­rez pas à faire le pas de 35€ (prix ap­proxi­ma­tif en fonc­tion du taux de change avec la Livre Ster­ling), somme très rai­son­nable en com­pa­rai­son des prix pra­ti­qués ailleurs (Word, Nisus,...). Si vous vous lan­cez, je vous re­com­mande tout de même de ne pas tar­der à suivre les for­ma­tions qui, pour l'ins­tant, sont es­sen­tiel­le­ment en an­glais.

En conclu­sion, Scri­ve­ner ap­pa­raît donc comme une al­ter­na­tive cré­dible par rap­port aux nom­breux lo­gi­ciels de trai­te­ment de texte: il y ajoute l’or­ga­ni­sa­tion des do­cu­ments et de la do­cu­men­ta­tion.

Enfin, si vous tra­vaillez sous Win­dows, sa­chez que Scri­ve­ner est dis­po­nible en beta et sort, ha­sard du ca­len­drier, ce 31 oc­tobre 2011 en ver­sion 1.0.

16 com­men­taires
1)
dj­trance
, le 25.10.2011 à 10:33

Quelle pré­sen­ta­tion! Merci!

Ce lo­gi­ciel ne touche pas à mon do­maine d’ac­ti­vité, il se­rait bon d’avoir l’avis d’Anne, par exemple :)

2)
Mo­dane
, le 25.10.2011 à 13:32

Merci Migui. Le prix est ef­fec­ti­ve­ment très rai­son­nable!

3)
alain
, le 25.10.2011 à 13:45

À com­pa­rer tou­te­fois avec l’ex­cellent Ulysses qui four­mille d’idées gé­niales et me semble plus in­tui­tif.

4)
Anne Cuneo
, le 25.10.2011 à 14:07

il se­rait bon d’avoir l’avis d’Anne, par exemple :)

Voici l’avis de Anne (il vaut ce qu’il vaut…).

Pre­mière chose ce matin, j’ai té­lé­chargé Scri­ve­ner, et j’ai joué avec une ou deux (ou trois, je n’ai pas compté) heures. C’est sû­re­ment très bien. Mais pas pour moi.

Ce qui suit ne concerne pas spé­cia­le­ment Scri­ve­ner, mais aussi Scri­ve­ner. Il y a de nom­breuses pro­po­si­tions pour struc­tu­rer sa pen­sée lors­qu’on écrit, par­ti­cu­liè­re­ment lors­qu’on écrit de la fic­tion. J’ai trouvé, au fil des usages, que d’uti­li­ser de tels moyens cela a un effet sub­til sur le fonc­tion­ne­ment du cer­veau (le mien en tout cas). Tout d’abord, le be­soin ins­tinc­tif d’avoir de l’ordre dans ses pen­sées nous fait uti­li­ser de tels ou­tils à ou­trance, et cela donne un sen­ti­ment de sé­cu­rité. Mais au bout d’un temps, on se rend compte qu’en fait, on est soi-même plus sou­mis au fonc­tion­ne­ment de l’ins­tru­ment que l’ins­tru­ment à nous.

Je ne sau­rais dire com­bien de textes j’ai com­men­cés dans ce genre de cor­set (cor­set lâche et ami­cal, mais cor­set tout de même). A un cer­tain mo­ment, j’ai dû ar­rê­ter, j’étais trop oc­cu­pée par le fonc­tion­ne­ment du pro­gramme.

Je suis tou­jours re­ve­nue à Nisus. Au­jour­d’hui Nisus est d’au­tant plus fa­cile que je peux le truf­fer de pe­tits billets jaunes (que je peux voir ou ne pas voir). Qui plus est, je consulte mon or­tho­graphe dé­faillante en écri­vant et je sais tou­jours à quel lon­gueur j’en suis. A côté de cela, j’ai un clas­seur dans le­quel je range les do­cu­ments qui me sont né­ces­saires.

C’est tout.

Par ac­quit de conscience, j’ai une sorte de dic­tion­naires des per­son­nages dans Story Mill (que je pos­sède parce qu’il fai­sait par­tie d’un bundle de 30$ dont les deux pro­grammes qui m’in­té­res­saient au­raient coûté trop cher pour que je les achète, Story Mill était là en plus); je l’uti­lise quand j’écris mes ro­mans po­li­ciers, car comme je n’en écris qu’un tous les deux ou trois ans et que c’est une série avec des per­son­nages ré­cur­rents, il y a des ca­rac­té­ris­tiques de ce­lui-ci ou de ce­lui-la que j’ou­blie. Mais écrire l’his­toire dans Story Mill même (ce se­rait pos­sible) – non. J’ai es­sayé, mais j’ai le même pro­blème. Nisus me suf­fit. D’au­tant plus qu’il me per­met de gar­der toutes les ver­sions consé­cu­tives d’un texte. Très utile. J’ai sou­vent com­paré après coup deux ver­sions, et choisi ce que j’es­ti­mais être le meilleur de cha­cune.

Scri­ve­ner peut pro­ba­ble­ment être utile pour des livres scien­ti­fiques, ou plus gé­né­ra­le­ment pour des cer­veaux struc­tu­rés au­tre­ment que le mien.

Edit: cela vaut aussi pour Ulysse, que j’ai es­sayé éga­le­ment il y a quelques se­maines, et que je pré­fè­re­rais à Scri­ve­ner si j’uti­li­sais ce genre de pro­gramme, mais comme je le di­sais, je pré­fère faire au­tre­ment.

5)
dj­trance
, le 25.10.2011 à 16:25

C’est classe!

Merci Anne, sé­rieux, c’est top! Un compte rendu pa­reil :)

6)
Fran­çois Cuneo
, le 25.10.2011 à 19:02

Merci Migui, et merci Anne pour votre avis.

Moi qui ai be­soin de struc­ture, vos ma­nières de voir me montrent qu’on peut fonc­tion­ner de di­verses ma­nières.

Je n’en dou­tais pas en fait:-)

Mais c’est bien d’être ras­suré!

7)
Migui
, le 25.10.2011 à 21:00

Merci pour vos com­men­taires.

Anne, j’ai bien com­pris ton in­ter­ven­tion, pour la­quelle je te re­mer­cie. J’ai énor­mé­ment ap­pré­cié Scri­ve­ner, mais du fait de mon mé­tier scien­ti­fique, je suis né­ces­sai­re­ment amené à des rai­son­ne­ments très car­té­siens. Mes rap­ports ou autres pu­bli­ca­tions doivent être struc­tu­rés et ex­pri­més dans un mi­ni­mum de mots, il n’y a pas vrai­ment de place pour s’écar­ter du sujet dont on traite.

Dans un roman, on peut prendre da­van­tage de li­ber­tés. D’ailleurs, je sup­pose que cer­tains au­teurs (lin­guistes, psy­cho­logues,…) ont dû ana­ly­ser in ex­tenso le pro­ces­sus d’écri­ture, qui varie né­ces­sai­re­ment entre les deux ex­trêmes de ceux qui écrivent, puis struc­turent en­suite et de ceux font l’in­verse.

Si les lec­teurs de Cuk peuvent éclai­rer ma lan­terne, qu’ils n’hé­sitent pas!

Je note éga­le­ment le bien qu’alain et toi pen­sez de Ulysses. Peut-être le sujet de mon pro­chain ar­ticle?

8)
giam­paolo
, le 25.10.2011 à 23:05

Je l’avais acheté pour ma fille aînée lors­qu’elle avait écrit sa thèse uni­ver­si­taire en 2007. Elle avait trouvé cet outil gé­nial pour son tra­vail qui né­ces­si­tait beau­coup de struc­ture et d’or­ga­ni­sa­tion. Voilà… c’est juste un té­moi­gnage in­di­rect.

9)
Mirou
, le 25.10.2011 à 23:34

Ce que dit Anne me fait pen­ser, dans un tout autre do­maine, aux lo­gi­ciels de ges­tion de pro­jet (Mer­lin, Om­ni­plan) qui font no­tam­ment des Dia­grammes de Gant. J’en ai es­sayé plein, j’en ai acheté plu­sieurs. J’ai géré mon pre­mier pro­jet de tour­née théâ­trale avec l’un d’eux. Et ça m’a vrai­ment aidé à struc­tu­rer ma pen­sée.

Pour les pro­jets sui­vants, je me suis senti pri­son­nier des mé­thodes im­po­sées. Et j’ai ar­rêté d’uti­li­ser ces lo­gi­ciels.

Fe conti­nue à bi­douiller. Avec mes dos­siers de ré­fé­rences, mes mails, de temps en temps un plan­ning vite fait sur une feuille. C’est beau­coup plus stres­sant mais aussi plus ré­ac­tif.

Voilà. C’était un peu hors sujet, mais c’est vrai, je m’en rends compte main­te­nant, merci Anne, que tous ces lo­gi­ciels im­posent des fa­çons de pen­ser. Aucun ne per­met une réelle li­berté dans les pro­ces­sus….

10)
pat3
, le 26.10.2011 à 13:06

Merci Migui, j’at­ten­dais cet ar­ticle pro­mis avec im­pa­tience, et ta pré­sen­ta­tion met en avant les avan­tages du lo­gi­ciel. La ré­ac­tion d’Anne est vrai­ment in­té­res­sante, et touche à ce que j’ai res­senti à tra­vers dif­fé­rents ou­tils; peu d’entre eux li­bèrent vrai­ment, ils struc­turent plu­tôt, et, si l’on est sen­sible à la struc­ture qu’ils pro­posent, ils de­viennent des aides in­dis­pen­sables.

Comme je suis à la veille d’une ha­bi­li­ta­tion à di­ri­ger des re­cherches (une sorte de 2e thèse pour de­ve­nir pro­fes­seur au lieu de maitre de confé­rences), je suis vrai­ment en train de me poser la ques­tion des ou­tils à uti­li­ser pour ré­di­ger vite et de ma­nière struc­tu­rée. Ça fait un mo­ment que je tourne au­tour de Scri­ve­ner, et j’ai aussi Sto­ry­Mill, et même Celtx (de­puis long­temps, en fait, au mo­ment où j’écri­vais des scé­na­rios de court-mé­trage et où il n’y avait qu’une al­ter­na­tive pro, Final Draft, hors de prix).
J’ai be­soin d’un outil qui aide à struc­tu­rer l’écrit, et, contrai­re­ment à Anne, peut-être d’une sorte de car­can qui me per­mette d’ar­ri­ver à bout de cette tâche… qui me fait un peu braire, il faut le dire.

En tout cas, je suis d’ac­cord avec Anne: l’ou­til ne fait pas l’au­teur…
Mais il peut peut-être l’ai­der à aller au bout?

Ah, j’ou­bliais…
Pour nos écrits uni­ver­si­taires, il y a l’autre obli­ga­tion struc­tuelle de ci­ta­tions et ré­fé­rences qui est de­puis long­temps ou­tillée avec des lo­gi­ciels comme End­Note… mais je n’ai ja­mais com­pris com­ment les uti­li­ser de ma­nière op­ti­male, et au­tour de moi, je vois presque tous les cher­cheurs uti­li­ser leurs sys­tèmes D. Tu fais com­ment, toi, Migui, pour les ré­fé­rences et bi­blio­gra­phies, avec Scri­ve­ner?

11)
Anne Cuneo
, le 26.10.2011 à 18:46

@pat3 Ce n’est pas à moi que tu poses la ques­tion, mais je viens de ter­mi­ner un roman (Un monde de mots , édi­tions Ber­nard Cam­piche ) pour le­quel ma bi­blio­gra­phie com­por­tait plus de cinq cents ré­fé­rences, entre livres, ar­ticles, sites in­ter­nets, lieux, etc.). J’ai fait un bête fi­chier File Maker, car il se trouve que je dis­po­sais de File Maker. J’au­rais pu le faire avec Bento. A la ré­flexion, j’au­rais pu le faire di­rec­te­ment avec Nisus, qui per­met de clas­ser les pa­ra­graphes par ordre al­pha­bé­tique. L’in­té­rêt pour moi, c’est que c’est juste un fi­chier, que je peux ou­vrir ou pas, il ne fait pas par­tie d’un sys­tème conçu par quel­qu’un d’autre.

Une fois que le livre a été fini, j’ai dis­tillé par une ex­por­ta­tion et des co­pier-col­ler les ré­fé­rences qui pour­raient in­té­res­ser les lec­teurs, et j’ai mis une bi­blio­gra­phie ré­duite dans le livre. Il m’a fallu une heure en­vi­ron.

J’au­rais pu uti­li­ser End­Note, mais fi­na­le­ment ça s’est si bien passé que je n’ai ja­mais fait le pas.

J’avais aussi be­soin d’une chro­no­lo­gie: j’ai fait exac­te­ment la même chose, une fiche par évé­ne­ment, et une ex­por­ta­tion en bloc à la fin. En­core une fois une heure.

12)
pat3
, le 26.10.2011 à 19:40

Oui, merci Anne, tu confortes l’idée qu’il faut s’af­fran­chir au mieux de l’ou­til, et l’ou­til idéal est celui qui te donne un meilleur accès à tes don­nées sans les en­fer­mer (enfin, en­core faut-il qu’il rem­plisse aussi sa fonc­tion d’ou­til…).
D’ailleurs, bien que j’ai tou­jours eu es­poir qu’End­Note (ou Sente, ou je ne sais) me per­met­trait d’évi­ter la cor­vée de ras­sem­bler les ré­fé­rences bi­blio exactes en fin d’ar­ticle, mais je me suis tou­jours dé­brouillé sans (c’est juste que c’est un peu fas­ti­dieux, je ne dois pas être aussi rangé que toi :)

C’est aussi une des rai­sons pour les­quelles j’uti­lise Mac­Jour­nal, d’ailleurs: outre ses fonc­tion­na­li­tés de prise de notes, c’est un ag­gré­ga­teur de fi­chiers qui les in­sère dans une sorte de base de don­nées, tout en les lais­sant to­ta­le­ment ac­ces­sibles. Rien de plus fa­cile que de ré­cu­pé­rer les fi­chiers, soi en ex­port, soi di­rec­te­ment.

Ceci dit, quand tu dis un “bête” fi­chier Fi­le­Ma­ker, tu as quand même fait une base de don­nées, ce qui n’est pas si bête que ça… Et qui n’est pas si dif­fé­rent de ce que fait End­Note, si ce n’est que c’est une base de don­nées spé­cia­li­sée.

13)
Anne Cuneo
, le 26.10.2011 à 21:08

@ Pat3 Je dis «bête» parce que j’uti­lise Fi­le­Ma­ker de­puis l’époque où il est sorti sous le nom de Cla­ris, et je m’en sers pour tout: pour faire des dope-sheets (liste de plans lorsque je tourne un film), bio­gra­phies de per­son­nages, chro­no­lo­gies, bi­blio­thèques, bi­blio­gra­phies – vrai­ment tout. Je l’uti­li­sais pour mes adresses avant l’iPhone et la pos­si­bi­lité de tout syn­chro­ni­ser au­to­ma­ti­que­ment.

Je suis sûre que je n’em­ploie pas le 10e de ses pos­si­bi­li­tés. Je me fais des fiches toutes simples. Mais je m’en sers in­ten­sé­ment. C’est tel­le­ment usuel que je trouve ça bête – à tort sans doute.

J’ai es­sayé Mac­Jour­nal, Ma­ri­ner me l’avait of­fert pour que j’en parle dans Cuk, mais j’ai re­noncé – et à l’ut­li­ser, et à en par­ler. C’était déjà trop sys­té­ma­tisé dans une lo­gique de quel­qu’un d’autre pour moi.

14)
Migui
, le 26.10.2011 à 22:53

Pour nos écrits uni­ver­si­taires, il y a l’autre obli­ga­tion struc­tuelle de ci­ta­tions et ré­fé­rences qui est de­puis long­temps ou­tillée avec des lo­gi­ciels comme End­Note… mais je n’ai ja­mais com­pris com­ment les uti­li­ser de ma­nière op­ti­male, et au­tour de moi, je vois presque tous les cher­cheurs uti­li­ser leurs sys­tèmes D. Tu fais com­ment, toi, Migui, pour les ré­fé­rences et bi­blio­gra­phies, avec Scri­ve­ner?

Je n’ai pas com­biné Scri­ve­ner avec un lo­gi­ciel bi­blio­gra­phique. Ca pour­rait être com­pli­qué, étant donné que Scri­ve­ner ne gère pas en­core les en-têtes et pieds de page, donc pas les notes de bas de pages et de fin de do­cu­ment. En fait, le lo­gi­ciel idéal com­bi­ne­rait selon moi les qua­li­tés de Nisus pour la ges­tion du do­cu­ment lui-même avec Scri­ve­ner pour la ges­tion de la col­lec­tion (= en­semble de do­cu­ments + do­cu­men­ta­tion).

Pour les lo­gi­ciels bi­blio­gra­phiques, mon pré­féré reste Men­de­ley, qui a l’avan­tage d’im­por­ter des pu­bli­ca­tions in­ter­na­tio­nales vite et bien, et de pla­cer ta bi­blio­thèque sur son “cloud”. Il est donc fa­cile par la suite de syn­chro­ni­ser cette base de don­nées sur plu­sieurs ma­chines, sa­chant que Men­de­ley existe pour Mac, PC, iPo(a)d et Linux.

Si on tra­vaille sur Mac uni­que­ment, Pa­pers est ex­cellent éga­le­ment.

End­Note, quant à lui, est et reste “pré­his­to­rique”… et cher!

N’hé­si­tez pas à consul­ter ici mon ar­ticle au sujet des deux lo­gi­ciels Men­de­ley et Pa­pers.

15)
Anne Cuneo
, le 26.10.2011 à 23:55

le lo­gi­ciel idéal com­bi­ne­rait selon moi les qua­li­tés de Nisus pour la ges­tion du do­cu­ment lui-même avec Scri­ve­ner pour la ges­tion de la col­lec­tion (= en­semble de do­cu­ments + do­cu­men­ta­tion).

C’est exac­te­ment ce que je me suis consti­tué: Nisus Pro + Fi­le­Ma­ker + 1 dos­sier dans le­quel sont mes do­cu­ments, in­dexés dans Fi­le­Ma­ker pour être re­trou­vés en deux clics. Quand je tra­vaille, j’ai les trois choses ou­vertes sur mon écran, et je passe de l’une à l’autre sans pro­blème.

C’est sû­re­ment idiot de ma part, mais si tout ça était dans un seul lo­gi­ciel, je me sen­ti­rais en­fer­mée.

16)
pat3
, le 28.10.2011 à 23:48

Merci Migui pour la ré­fé­rence à Men­de­ley et à Pa­pers, aux­quels je pen­sais en écri­vant Sente, sans pou­voir me rap­pe­ler de leurs noms…

Anne, en tout cas, ton sys­tème est le plus op­ti­misé pour toi, et c’est ce qui compte; je suis loin d’être ar­rivé à une telle sta­bi­lité (no­tam­ment parce que mon ac­ti­vité a connu de gros chan­ge­ments ces quatre der­nières an­nées, mais pas seule­ment)…