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Le sa­viez-vous? Les pé­tro­leuses du bord de mer

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L'es­so­rage du pé­trole.

Avant l'ex­ploi­ta­tion pé­tro­lière fré­né­tique que nous connais­sons au­jour­d'hui, la si­tua­tion était bien dif­fé­rente. Jus­qu'à la fin du XIXème siècle, le pé­trole était plus consi­déré comme une ca­la­mité que comme de l'or noir. Il y avait bien quelques hur­lu­ber­lus pour concoc­ter des po­tions et des on­guents à base d'hy­dro­car­bures, mais la de­mande était faible.

Comme le pé­trole n'était pas pompé, il suin­tait de la roche et cou­lait na­tu­rel­le­ment, re­joi­gnant les ri­vières, les lacs et les mers. Lorsque la de­mande in­dus­trielle prit son essor, on pensa à ex­ploi­ter ce pé­trole qui flot­tait à la sur­face de l'eau. Des femmes furent en­ga­gées pour ré­cu­pé­rer le li­quide de­venu pré­cieux. Elles éta­laient de grandes toiles de coton sur l'eau, at­ten­daient que la pièce de tissu ab­sorbe le pé­trole puis l'es­so­raient (d'où le nom de la com­pa­gnie Esso).

 

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Le sto­ckage dans des ba­rils.

Elles le sto­ckaient en­suite dans des ba­rils de bois et c'est pour cette rai­son que les quan­ti­tés de pé­trole pro­duites sont comp­tées au­jour­d'hui en­core en ba­rils. Le sa­viez-vous?

23 com­men­taires
1)
Sa­luki
, le 23.08.2011 à 00:20

J’ai tout com­pris :
Les toiles, qui étaient ainsi co­lo­rées, étaient en­suite éten­dues sur les prai­ries, c’est ce qu’on ap­pe­lait le “blan­chis­se­ment sur pré”, à la fa­veur des ef­fets conju­gués du so­leil et (ce n’est pas une blague) de la lune.

Edit : et com­ment sé­pa­rait-on l’huile de coude ainsi dis­pen­sée?

2)
In­connu
, le 23.08.2011 à 07:02

Non, je ne le sa­vais pas. His­toire fort in­té­res­sante. A l’époque, pas de CHSCT pour s’in­quié­ter des risques sa­ni­taires liées à cette ac­ti­vité sans équi­pe­ment de pro­tec­tion;..

3)
Fran­çois Cuneo
, le 23.08.2011 à 07:57

Enfin, je sais pour­quoi on compte le pé­trole en ba­rils.

Merci Ca­plan!

4)
McYa­vell
, le 23.08.2011 à 08:08

In­té­res­sant, mais j’ai quand même un doute pour l’ori­gine du mot Esso… Il me semble que c’est plu­tôt la trans­crip­tion des ini­tiales de Stan­dard Oil…

5)
Danih
, le 23.08.2011 à 08:25

Je pense qu’on ne de­vrait pas mettre en doute le billet de Ca­plan. Tout le monde connait la ri­gueur de sa dé­marche scien­ti­fique et l’hon­nê­teté in­tel­lec­tuelle qui le ca­rac­té­rise. C’est ce que je pense!

6)
ce­rock
, le 23.08.2011 à 08:54

Super ins­truc­tif cuk ce matin… Merci Ca­plan, un petit ar­ticle, mais qui est gé­nial !!!

7)
jean­bi­nus
, le 23.08.2011 à 09:11

Vouuiiii ! Je trouve in­té­res­sant, mais j’ai comme un doute… Et ce n’est pas que l’ex­pli­ca­tion de l’acro­nyme Esso !!!

Mais ceci ex­plique cer­tai­ne­ment com­ment les pé­tro­leuses de la Com­mune ont réussi à mettre le feu à l’Hô­tel de Ville, — et non pas qu’aux pas­sions, — sitôt être de­ve­nue membre à part en­tière de la so­ciété fran­çaise.

Elles flan­quait le feu à leurs draps. C’est ef­fec­ti­ve­ment une ma­nière de faire.

8)
Guillôme
, le 23.08.2011 à 09:57

Un point reste néan­moins obs­cur, pour­quoi ce tra­vail ne concer­nait-il que des femmes?

J’es­père que Ca­plan nous éclai­rera sur ce point cru­cial.

9)
Franck Pas­tor
, le 23.08.2011 à 10:44

Je pense qu’on ne de­vrait pas mettre en doute le billet de Ca­plan. Tout le monde connait la ri­gueur de sa dé­marche scien­ti­fique et l’hon­nê­teté in­tel­lec­tuelle qui le ca­rac­té­rise. C’est ce que je pense!

C’est aussi mon avis, et je le par­tage.

10)
tom­cat
, le 23.08.2011 à 11:52

J’ai quelques doutes aussi. Je pense que les ini­tiales de Stan­dard Oil sont bien à l’ori­gine du nom ESSO. L’ab­bré­via­tion ESSO n’a pas de rap­port avec le verbe es­so­rer en an­glais (to wring). Quand à l’usage du baril comme unité de me­sure, il pro­vient du condi­tion­ne­ment en baril pour l’ex­pé­di­tion et le sto­ckage (donc, à priori, pas dans des ba­rils comme ceux fi­gu­rant sur la photo), dans la se­conde par­tie du XIXe siécle… Dixit Wi­ki­pé­dia…

11)
iker
, le 23.08.2011 à 12:46

J’aime beau­coup “cri­tique de la dé­rai­son pure” de M. Ca­plan. Un mo­ment de bon­heur.

Tom­cat, re­marque me fait ir­re­sis­ti­ble­ment pen­ser à la scène du cercle des poètes dis­pa­rus où le pro­fes­seur Kea­ting fait lire à Ca­me­ron l’in­tro­duc­tion à la poé­sie de Prit­chard. ;-)

12)
iker
, le 23.08.2011 à 12:56

Guillôme, l’ex­pli­ca­tion la plus pro­bable vient du fait que dans la sphère do­mes­tique les femmes “met­taient les mains dans le cam­bouis”. Elles ont trouvé avec l’es­so­rage, le le­vier de leur éman­ci­pa­tion, en le fai­sant pas­ser d’une ac­ti­vité bé­né­vole à une ré­mu­né­ra­tion contre es­pèces son­nantes et tré­bu­chantes.

La vé­rité his­to­rique veut qu’on re­mette la phrase de Ponce Pi­late dans son vé­ri­table contexte. C’est en dé­cou­vrant que les femmes d’Orient étaient mûres pour la juste ré­mu­né­ra­tion de leur tra­vail qu’il au­rait dit “je m’en lave les mains”

13)
Ca­plan
, le 23.08.2011 à 13:18

Merci pour vos com­men­taires en­thou­siastes! Ça m’en­cou­rage dans ma mis­sion d’édi­fi­ca­tion des masses.

Dixit Wi­ki­pé­dia…

Mé­fie-toi, Tom­cat! Il ne faut pas croire que tout ce qui est écrit sur le net, c’est la vé­rité! ;-))

14)
Sa­luki
, le 23.08.2011 à 13:29

Y en au­rait-il qui le pren­draient au pre­mier degré ? Je crains le pire avec la pro­chaine cam­pagne élec­to­rale…

15)
Le Cor­beau
, le 23.08.2011 à 14:11

La­men­table, titre res­sem­blant à s’y mé­prendre à de la pu­bli­cité men­son­gère. Je re­tourne sur Play­boy…

16)
Franck Pas­tor
, le 23.08.2011 à 15:54

Y en au­rait-il qui le pren­draient au pre­mier degré ? Je crains le pire avec la pro­chaine cam­pagne élec­to­rale…

Ose­rais-tu in­si­nuer que nos po­li­ti­ciens ne doivent pas être crus sur pa­role ?

17)
Tom25
, le 23.08.2011 à 18:59

Ben ouais, et quand Total fait of­frande à la Bre­tagne de mil­lions de litres de pé­trole afin que les femmes puissent per­pé­trer la tra­di­tion, on le traite de pol­lueur.

De toute façon, les Bre­tons ne sont ja­mais contents.

Mon hu­mour est aussi noir que le pé­trole, mais in­utile de m’es­so­rer, vous n’en ti­re­rez rien, et en tout cas pas de l’or … noir.

18)
Sa­luki
, le 23.08.2011 à 22:07

De toute façon, les Bre­tons ne sont ja­mais contents.

Sauf, peut-être Rue de la Soif où l’on peut ren­con­trer, aussi, quelques ha­biles es­so­reuses…

19)
zit
, le 24.08.2011 à 08:56

Merci, Ca­plan, de rap­pe­ler cet épi­sode de la conquête de l’in­dé­pen­dance éco­no­mique de la femme. D’ailleurs, sur la pre­mière photo, tout à droite, on re­con­nait fa­ci­le­ment Anne–Lisa Swa­rows­ken­berg­sky , celle qui la pre­mière eut l’idée de mé­lan­ger le naphte à l’eau de mer pour en faire une po­tion contre la toux, en fait, ça s’avéra être un vo­mi­tif puis­sant, puis comme pro­duit de vais­selle, mais ça las­sait plus de traces que ça n’en en­le­vait, fi­na­le­ment ex­cé­dée par les ré­cri­mi­na­tions per­pé­tuelles de son co­baye de mari, elle lui en versa une bou­teille sur la tête, et ce fut la ré­vé­la­tion : im­mé­dia­te­ment, il eut le poil soyeux (et l’œil vif ;o), elle ve­nait d’in­ven­ter le pro­duit qui fait en­core la for­tune de ses ar­rières pe­tits en­fants, et qu’elle nomma tout sim­ple­ment Pé­trole Anne…

z (ahh, mais quel for­mi­dable bouillon de culture, cuk !, je ré­pêêêêêêêêêête : on en ap­prends tous les jours)

20)
fxc
, le 24.08.2011 à 09:36

qu’elle nomma tout sim­ple­ment Pé­trole Anne…

pro­duit mer­veilleux s’il en est, pour preuve le gars qui s’est jeté du der­nier étage de la tour eif­fel suivi par sa cri­nière car le slo­gan dit bien :”Pé­trole Anne… le pro­duit qui ra­lenti la chute des che­veux.

21)
Ca­plan
, le 24.08.2011 à 09:49

on re­con­nait fa­ci­le­ment Anne–Lisa Swa­rows­ken­berg­sky , celle qui la pre­mière eut l’idée de mé­lan­ger le naphte à l’eau de mer pour en faire une po­tion contre la toux…

On ne voit mal­heu­reu­se­ment pas sa sœur Line qui in­venta un pro­duit ré­puté contre les mites à base de naphte!

22)
iker
, le 24.08.2011 à 20:32

C’est mer­veilleux le tra­vail col­la­bo­ra­tif… nous voyons main­te­nant pour­quoi wi­ki­pe­dia connaît un aussi for­mi­dable suc­cès, même si, comme le sou­li­gnait Tom­cat, les in­for­ma­tions n’y sont pas tou­jours aussi fiable qu’elles le de­vraient ;-)

23)
iker
, le 24.08.2011 à 20:36

Pour n’aphte à Line, je pen­sais pour­tant que c’était le re­cours aux noix, de la­vage, qui étaient à l’ori­gine de la dé­cou­verte.