Le Samyang 500 mm MC IF f/6,3

Un 500 mm à 145 € sur un EOS 5D Mk II, vous n'oserez pas me lapider, car :

 

 

 

 

Vous voilà prévenus !! ;•))

Depuis que j'ai appuyé sur le déclencheur d'un appareil photo, ça commence à faire un bout, j'ai envie d'un gros télé.

J'écrivais ici: Je ne suis pas un "wide angle user"; j'aime voir de près, les détails, les gens, leur expression, le grain des pierres, de la peau, la texture des pétales d'une fleur. 

Depuis toujours, cette position n'a pas changé. Quand, récemment Jean François Vibert, a annoncé la disponibilité du Samyang 500 mm MC IF f/6,3 

 

 

je n'ai pas hésité et bouclé l'achat immédiatement.

Rappel :

N'OUBLIEZ PAS LA BAGUE ADAPTATRICE.

Cet objectif est en effet livré avec une filetage, cette bague est indispensable.

Il en existe pour Canon, Nikon, Olympus 4/3, Pentax, et Sony Minolta, bref, tout le monde photo.

Petit détour personnel sur un objectif de ce type qui m'a émerveillé, adolescent, dans la vitrine d'un photographe de la rue des Plantes à Paris. Un Zeiss catadioptrique de 500 mm ouvert à f 4 .... soit un diamètre proche de 25 cm !!

Il était affiché, je m'en souviens parfaitement, avant l'ère du franc lourd, à 2800.000 francs francais, ... soit le prix d'une Cadillac de l'époque.

De la même veine,  un boitier Praktika entre 2 de ces monstres: le 500 déjà cité et un 1000mm ouvert à f 5,6 !!

 

 

Conversion de focale: pour les APS, vous aurez une focale située entre 700 et 800 mm. Pour les FF, 500 mm, ce qui me parait déjà ... confortable.

Réglage: J'ai écrit « sans s », puisque seule la mise au point est réglable ...à la main puisqu'il n'y a aucune communication électrique avec le boitier. Lightroom le reconnait comme un ... 50 mm comme vous pouvez le voir ci-dessus.

Il s'agit d'un objectif catadioptrique: un tube de gros diamètre, ici 95 mm, un miroir, une bague. Qui dit objectif catadioptrique dit absence de diaphragme. La seule possibilité de "fermer" réside dans l'utilisation de filtres gris neutres vissé côté boitier, ce qui se révèle d'une commodité confondante. On joue donc sur la sensibilité et la vitesse d'obturation. A noter que le site Internet samyang.fr indique l'existence d'une diaphragme, si, si, et même qu'il a 6 lamelles !!

Les principaux défauts inhérents aux catadioptriques résident dans l'apparition de flare et d'un arrière-plan déformé, en croissant de lune disent certains, pour moi, il est ... bizarre !!

Ce type de construction optique est pratiquement abandonné. Mises à part des "exotismes":

- Opteka qui fait un 800 mm et un 500 mm, qui à mon sens sont les mêmes que les Samyang

- Rugift le constructeur russe fait le 500 mm et le 1000 mm dont des images (excellentes) sont publiées par Gérard Therin sur Nature pixel

Dans la catégorie des catadioptriques, la concurrence actuelle, à ce prix - aux alentours de 140 à 180 € selon les vendeurs, est inexistante. Sony fait un 500 mm entre 750 et 1000 € ... quand on le trouve !!

Une focale du même ordre, en construction "classique", se trouve entre 4500 et 8500 € chez Canon (4 kg), 7500 € chez Nikon, et 4000 à 5000 € chez Sigma.

Dernier avantage, non dénué de signification: le poids est sans comparaison possible plus léger en construction catadioptrique.

En 2008, le magnifique site de Michael Reichmann Luminous Landscape publie l'essai d'un Vivitar 800mm f/11 Solid Catadioptric. Michael y compare des images faites avec ce Vivitar et un Canon 100-400mm IS équipé d'un doubleur de focale 2x.

Le site Virus Photo a publié un test montrant des images assez propres.

Enfin, l'excellent site Forum-Hardware possède un "dossier" sur les catadioptriques.

Voyons maintenant ce que Jean Francois Vibert a montré ici

Vous pourrez télécharger les fichiers RAW ici.

Mes impressions "à l'oeuvre":

La visée: le 5D Mk II est reconnu pour disposer d'un viseur clair. Mais, si le temps est un peu couvert, la visée avec un diaphragme fermé à 6,3 (comme au temps de mon Exakta Varex !!) sur le dépoli devient délicate, le stigmomètre est quasiment noir....sauf grand soleil. J'ai donc abandonné le dépoli à stigmomètre EC-B pour revenir au dépoli d'origine, dans un second temps.

Autre solution, la visée en Liveview. J'ajoute que je n'avais jusqu'ici jamais utilisé ce mode de visée que je trouve un peu gadget, je ne suis donc pas un expert.

Vous comprenez que le taux de réussite peut avoisiner 1/10 si le temps est un peu couvert et si le vent souffle.

Petit aparté: je ne sais pas comment est la visée avec un APS dont le viseur ne comporte pas de prisme en toit, mais ces fameux miroirs a priori moins lumineux; de plus le facteur de grossissement largement inférieur à 1 , le plus souvent, me pose question. Je n'ai trouvé aucun avis probant sur la combinaison APS C avec le caillou du jour.

Quant à faire des photos de nuit ... je vais me payer un coach.

À la main, jamais en dessous de 1/4000 ème, sinon, pied obligatoire en toutes circonstances. À propos de pied, ce machin-là n'aime pas beaucoup les rotules Ball, si on veut ajuster finement la position du boitier ... ce qui avec un 500 mm ... J'ai donc monté la grande, l'immense Manfrotto 410 sur les conseils conjugués de Laurent Thion dans son excellentissime bouquin Photographier en toute stabilité et du non moins excellent Jean-Christophe Courte sur Unrbanbike.

J'ai, enfin, nettement amélioré mon taux de réussite en connectant l'EOS 5D Mk II à mon Mac avec l'application EOS Utility ouverte: je peux viser en utilisant l'écran du Mac. Plus de raté de mise au point. Alors là, je préviens tout de suite les ricaneurs du fond de la classe que ... OK d'accord, vous avez raison, mais je ne fais que vous expliquer ce à quoi s'expose le débutant que je suis (et que vous serez peut-être, ce sera alors mon tour de pouffer) en matière de longue focale. 

Maniement: l'objet est léger, ne déséquilibre pas le boitier. Finalement un peu de poids en plus donnerait de la stabilité, mais est-ce nécessaire. "The" réglage: la bague de distance est moelleuse à souhait.

Réglages d'exposition: sur le 5D Mk II, j'ai choisi, comme Jean-François Vibert - et je ne vois pas comment procéder autrement - de me caler en mode M, le diaphragme étant fixe, 6,3, - je n'ai pas essayé les "fantaisies avec les filtres gris neutre entre le boitier et l'objectif" - et j'ai ajusté la vitesse. Bien entendu, le corollaire de vitesses d'obturation élevées, est souvent une sensibilité élevée.

Quelques images: Voici brute, l'image de tête d'article, sans aucune retouche.

 

En utilisant le dépoli Ec-B à stigmomètre, voici l'image que je pense être la meilleure de celles faites jusqu'ici avec cet objectif. Comme précédemment, brute, simplement recadrée et redressée, puis un crop à 100% traitée dans LR3, puis les EXIF.

Pour ces 2 premières images, j'évalue la distance objet-boitier entre 20 et 22 mètres.

Toujours dans les mêmes conditions, toujours dans le même ordre: crop 100%, brut, LR3, EXIF.. Distance de prise de vue 30 à 35 mètres, recadrée.

Toutes les images montrées jusqu'à présent ont été prises, par un après-midi, très couvert, plus que venteux, au point que certaines sont floues-bougées (fastoche avec une telle focale me direz-vous)

Première conclusion: le maniement n'est pas aisé, car la profondeur de champ est minime; la mise au point est délicate car sombre.

Seconde méthode, dépoli "ordinaire", visée sur l'écran du Mac, EOS Utility connecté. Toujours, dans l'ordre: crop 100%, brut, LR3, EXIF.

 

Distance: une douzaine de mètres

Je ne suis pas encore vraiment familiarisé avec cet objectif - y parvient-on ? Ce n'est pas un objectif utilisable en toute circonstance; la mise en oeuvre nécessite beaucoup d'attention, mais pour 142€ ... quels plaisirs. 

 

Vos opinions seront les bienvenues.