Cy­clades

Grâce à de va­leu­reux membres de Joca, nous avons reçu en pri­meur une boîte de Cy­clades, tout droit venue de Essen. Ce jeu est tel­le­ment bien que nous avons dé­cidé de vous le pré­sen­ter.

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© Ma­ta­got

L’His­toire

Le jeu se dé­roule pen­dant l’An­ti­quité. Dans l’ar­chi­pel des Cy­clades, par-delà les côtes d’une Grèce qui n’est pas en­core uni­fiée, les grandes cités de Spartes, Athènes, Co­rinthe, Thèbes et Argos gran­dissent et s’af­frontent afin d’éta­blir leur su­pré­ma­tie. Tout cela sous le re­gard des dieux de l’Olympe.

Chaque joueur in­car­nera l’une de ces cinq cités et ten­tera d’af­fi­cher sa su­pé­rio­rité sur les autres en de­ve­nant le pre­mier à pos­sé­der deux mé­tro­poles.

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© Ma­ta­got

Ma­té­riel

La pre­mière chose qui frappe lors­qu’on dé­couvre Cy­clades, ce sont les fa­bu­leux des­sins de Mi­guel Coim­bra. La boîte est ma­gni­fique, les vi­sages des dieux sont éton­nants et même le pla­teau, pavé de cercles, est non seule­ment très li­sible, mais éga­le­ment su­perbe. Le pla­teau est mo­du­laire et sa taille s’adapte au nombre de joueurs.

Il faut pré­ci­ser que les boîtes dis­po­nibles à Essen in­cluaient des fi­gu­rines en bois, les fi­gu­rines dé­fi­ni­tives en plas­tique n’étant pas prêtes. Nous avons tou­te­fois reçu un code nous per­met­tant de re­ce­voir par cour­rier les fi­gu­rines dé­fi­ni­tives dès qu’elles se­ront dis­po­nibles. De ce fait, nous ne sommes pas en me­sure de juger de la qua­lité des fi­gu­rines, mais d’après ce que l’on peut voir sur in­ter­net, elles semblent ma­gni­fiques.

Comme nous sommes très at­ta­chés au thème, au ma­té­riel et la beauté d’un jeu, nous de­vons avouer que nous n’avons pas été déçus du tout par Cy­clades.

Le li­vret de règle est en outre très clair, fa­cile à lire et à com­prendre.

But du jeu

Le but du jeu est d’être le pre­mier joueur à pos­sé­der deux mé­tro­poles à la fin d’un cycle (tour de jeu).

Il y a trois ma­nières d’ob­te­nir le contrôle d’une mé­tro­pole :

  • En ayant quatre bâ­ti­ments, un de chaque type (un port, une for­te­resse, un temple et une uni­ver­sité)
  • En ayant quatre phi­lo­sophes
  • En cap­tu­rant une île ad­verse sur la­quelle se trouve une mé­tro­pole

Mé­ca­nisme

Bien en­tendu, le mé­ca­nisme prin­ci­pal de ce jeu est le contrôle de ter­ri­toire et le dé­ve­lop­pe­ment, un peu comme dans Small­world par exemple.

Tou­te­fois, pour pou­voir ef­fec­tuer des ac­tions à son tour de jeu, le joueur doit de­man­der les fa­veurs d’un dieu. Et pour cela, il doit faire une of­frande avec des pièces d’or. Cette par­tie du jeu fonc­tionne avec un mé­ca­nisme d’en­chère par ex­clu­sion. Cela si­gni­fie qu’un joueur peut sur­en­ché­rir sur un autre joueur, au­quel cas le joueur ainsi exclu doit im­mé­dia­te­ment faire une autre en­chère sur un autre dieu. Cela conti­nue jus­qu’à ce que chaque joueur se soit dé­cidé sur un dieu (bon gré, mal gré).

Bien sûr, chaque dieu of­frira des ac­tions dif­fé­rentes :

  • Arès, le dieu de la guerre, vous offre des troupes, la pos­si­bi­lité de dé­pla­cer vos troupes et la pos­si­bi­lité de bâtir des for­te­resses
  • Po­séi­don, le dieu de la mer, vous offre des flottes, la pos­si­bi­lité de les dé­pla­cer et la pos­si­bi­lité de bâtir des ports
  • Zeus vous per­met de re­cru­ter des prêtres qui vont di­mi­nuer la quan­tité de pièces d’or que vous de­vrez payer lors d’une of­frande et il vous per­met­tra éga­le­ment de bâtir un temple.
  • Athéna vous per­met de re­cru­ter des phi­lo­sophes (qui ne servent à rien, si ce n’est à re­ce­voir une mé­tro­pole lorsque vous en avez quatre) et de bâtir des uni­ver­si­tés

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© Ma­ta­got

Fi­na­le­ment, Apol­lon vous per­met de re­ce­voir des pièces d’or (Apol­lon ne de­mande au­cune of­frande, il est gra­tuit).

Cette par­tie du jeu est pro­ba­ble­ment la plus in­té­res­sante parce que vous de­vrez non seule­ment es­sayer de ga­gner le dieu qui vous convient le mieux, mais par­fois vous de­vrez aussi vous ré­si­gner à pla­cer une en­chère éle­vée sur un dieu que vous ne vou­lez pas vrai­ment de ma­nière à ce que les autres joueurs ne l’aient pas !

Avec tout cela, le jeu se­rait déjà très bon, mais Lu­do­vic Mau­blanc et Bruno Ca­thala sont allés en­core plus loin en ajou­tant les créa­tures my­tho­lo­giques, vé­ri­tables ce­rises sur le gâ­teau qui rendent ce jeu tout sim­ple­ment ex­cellent.

À chaque cycle, trois créa­tures my­tho­lo­giques se­ront dis­po­nibles à l’achat. Ne vous mé­pre­nez pas, il ne s’agit pas de pe­tits bonus qu’un joueur peut ob­te­nir. Non. Ces créa­tures peuvent com­plè­te­ment et ra­pi­de­ment chan­ger la confi­gu­ra­tion du jeu du tout au tout ! Par exemple, le Kra­ken peut anéan­tir toute la force ma­ri­time d’un joueur, Mé­duse peut figer une armée, l’em­pê­chant de quit­ter son île et donc d’at­ta­quer, Pé­gase peut quant à lui dé­pla­cer des troupes vers n’im­porte quelle île du pla­teau, etc.

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© Ma­ta­got

Ceci ajoute en­core de la ri­chesse au pro­ces­sus d’en­chères, puisque le joueur qui ga­gnera la fa­veur du pre­mier dieu (celui qui se trouve le plus haut dans la liste) pourra choi­sir en pre­mier de payer pour des créa­tures my­tho­lo­giques. Cela pourra être une rai­son de plus pour un joueur d’en­ché­rir sur un dieu qui ne l’in­té­resse pas vrai­ment, de ma­nière à pou­voir uti­li­ser une créa­ture ou em­pê­cher un autre joueur de le faire.

Notre avis

Comme vous pou­vez le voir, ce jeu est très très riche, mais en même temps très simple. Le jeu s’ap­prend ra­pi­de­ment (env. 20 mi­nutes). Mal­gré les nom­breuses pos­si­bi­li­tés d’ac­tion, le jeu est fluide et les cycles s’en­chaînent ra­pi­de­ment.

Le début de la par­tie peut pa­raître lent, les joueurs com­men­çant par conso­li­der leurs po­si­tions, s’as­su­rer un bon re­venu de PO et pré­pa­rant leur stra­té­gie. Mais sou­dai­ne­ment, les pre­mières mé­tro­poles com­mencent à ap­pa­raître et très ra­pi­de­ment tous les joueurs sont à un cycle de la vic­toire ! La fin de par­tie est ex­trê­me­ment ten­due.

Comme men­tionné ci-des­sus, s’as­su­rer un bon re­venu de pièces d’or est très im­por­tant. Plus un joueur a d’or, plus il est en me­sure d’en­ché­rir, d’ache­ter des créa­tures my­tho­lo­giques et plus il est en me­sure d’ef­fec­tuer des ac­tions. La ges­tion de l’or est es­sen­tielle.

Fi­na­le­ment, il n’y a pas une ma­nière in­faillible de ga­gner. Il existe trois ma­nières de contrô­ler une mé­tro­pole et chaque joueur devra adap­ter sa stra­té­gie à la si­tua­tion… et cette stra­té­gie chan­gera sou­vent :-)

Cy­clades com­bine plu­sieurs mé­ca­nismes dif­fé­rents qui en font un jeu très riche et of­frant beau­coup de pos­si­bi­li­tés.

Peu im­porte le nombre de joueurs, deux, trois, quatre ou cinq, ce jeu garde tou­jours tout son in­té­rêt.

Vous l’au­rez com­pris, Cy­clades est l’un des meilleurs jeux au­quel il nous a été donné de jouer der­niè­re­ment.

Ré­sumé

Un jeu de Lu­do­vic Mau­blanc et Bruno Ca­thala
Pour 2 à 5 joueurs
Durée : env. 90 mi­nutes
Édi­teur : Ma­ta­got

Fa­bien Conus

3 com­men­taires
1)
gamov
, le 14.04.2011 à 09:41

En effet, un très grand jeu!

2)
jean­bi­nus
, le 14.04.2011 à 10:44

Voici un jeu qui me pa­rait pas­sion­nant, mais qui doit s’adres­ser à des jeunes pos­sé­dant un cer­tain ba­gage. Je me ré­jouis de dif­fu­ser l’in­for­ma­tion et de m’y es­sayer. Merci !