Vous avez déjà eu des relations de concerts sur cuk.
Du Zit, du BossPatrond’Ici, du David, du TTE (à propos : Salut !), on peut même revenir de six ans en arrière.
Bah, allez-vous dire, une de plus ? Oui, mais avec un “cent” de cordes.
o0O0o
Quand vous ne savez pas trop quoi faire de vos os pour le réveillon, il y en a qui vont chez Belle-Maman, certains qui fuient au soleil tropical, beaucoup qui ne bougent pas, nombre qui travaille ces jours-là, d’autres enfin, qui partent ailleurs. Drang nach Osten, pour nous, en quelque sorte…
Là vous retrouvez un univers très différent, mais bien entendu, des repères bien familiers vous font d’emblée un clin d’oeil.
iPadus UniversaLibris.
Vous l’avez compris, nous sommes allés pour quatre jours et trois concerts réveillonner à
Budapest.
Il y a tout ce qui est nécessaire aux assoiffés de culture.
Le Mausolée des Habsbourg.
Les violons tziganes au fameux restaurant “Fortuna”.
En ces jours suivant les révolutions amorcées et en cours en Tunisie et en Egypte, il est bon de se rappeler qu’en 1956 Budapest s’est soulevée contre le joug soviétique. Ceux qui s’insurgent si j’ose dire aujourd’hui que les gouvernements européens, et la translucide Ashton, soient restés les bras ballants devant la réaction de la rue à Tunis ou au Caire mériteraient bien une petite piqûre de rappel sur l’indolence de l’Ouest, sans doute de crainte de déplaire aux popovs, quand ils ont écrasé la révolte hongroise sous les chenilles des T54, et peut-être de déclencher une 3e guerre mondiale.
Je vous ai donc concocté quelques liens, à consulter si le cœur ou la raison vous en dit.
Le premier, une video, rappelle Gdansk et Budapest. Le second mêne à un recueil photographique du grand Erich Lessing et le troisième à une intéressante recherche d’après photo.
Bien entendu, “Budapest” est un nom connu des joueurs d’échecs.
Il faut ne pas rater une visite au Terror Háza ou encore ici qui illustre de façon prégnante les dictatures successives qui ne sont pas parvenues à asservir durablement les magyars.
Un monument est particulièrement émouvant : en fin 1944-début 1945, les Croix-Fléchées raflèrent environ 20000 juifs et les jetèrent dans le Danube. Le monument, érigé en 2005 représente une ligne de 200 mètres de souliers en bronze…
Il y a du grain : 3200 ISO à 16h…
o0O0o
Si on se contente de rester sur l’image ci-dessus du “Fortuna” on se prend à douter de l’affirmation-titre de cette humeur. Que nenni, mes bons Amis, il vous suffit de regarder ci-dessous et de compter.
Moi, je n’en ai noté que quatre-vingt-dix, mais vous aussi pouvez essayer en agrandissant l’image.
C’était un événement traditionnel, chaque année donc, dans le palais des Congrès, plein bondé, dîner au rez-de-chaussée et bonbons/cacahouètes au balcon.
Vous avez dit 2500 personnes ?
Et là, je me suis fait plaisir en allant au plus près de la scène faire joujou, l’oeil rivé à quoi vous savez et la sensibilité calée sur 1600 ISO. Presque comme Zit, mais sans le bracelet césame. Le lendemain, à l’Opéra, pas question de même sortir un iPhone, Cerberus était partout…
Le programme était emmené tour à tour par un des premiers violons.
Place à la musique locale.
Désolé, j’ai perdu le programme, donc le nom de ce Monsieur.
Le cymbalum, cimbalon en hongrois, est une cithare qui ne se porte pas en bandoulière, quoique l’instrumentiste, merveilleux virtuose par ailleurs, est tout à l’avenant en tour de bras, de poitrine, etc… On peut écouter un extrait d’une émission de Jean-François Zygel. Les notes vont du plus grave, près du ventre du joueur au plus aigu, au plus loin de lui.
Les cordes sont frappées par les marteaux.
Le deuxième Premier violon prend la main.
Ils affichent tous une belle suffisance, le tirant d’eau?, …
…et pourtant une extraordinaire légèreté d’archet.
Changement de costume et en avant chez Mendelssohn.
En langage de tailleur: “ça mange du mètre”.
Si le Saluki est passionné par ce qu’il fait, certains donnent l’impression d’aller à la mine ou… à la grise-mine.
Dis, c’est quand le retour au bercail ?
À ce propos, je ne cafterai pas, mais dimanche 6 février, à Pleyel, un splendide concert de la Staatskapelle de Berlin dirigé par le grand Barenboïm, Bartok, concerto pour piano n°2 interprété par l’excellent Yefim Bronfman et la 6e de Tchaîkovski, dite Pathétique . Nous nous sommes décidés impromtu et donc nous sommes retrouvés au deuxième rang. C’est dingue, mais au prix du fauteuil d’orchestre, ils pourraient cirer leurs souliers, ces m’sieurs-dames.
Le troisième Premier violon prend la main à son tour. Là, on voit les limites du moteur à 3 images/seconde de l’EOS 5. Sur une dizaine de photos en rafale, impossible de l’avoir “en l’air”. Et pourtant, il sautait comme un cabri sans faire la moindre fausse note.
Air sévère, mais extrême douceur.
Quand je vous disais l’éloignement des aigus ;°)
Le Quatrième Premier violon a arraché les larmes de tous les Europecentraleux réimportés pour le réveillon avec sa Jewish Mama.
Il guettait son public.
Deux heures et demie de musique tzigane, de folklores hongrois, rom, yitz, une impasse à l’encontre de Bartok, de plaisir partagé avec les voisins qui tapaient dans les mains, et un peu plus de 400 images dont je vous livre une petite vingtaine.
A l’année prochaine !
Conclusion
De retour en France, j’ai découvert que l’orchestre avait entrepris une tournée européenne, et en tout cas en France.
Il y a eu Nice, mais aussi Lyon ou encore Rennes
Voici les dates de leur tournée européenne et aussi un accès à leur démo.
Pour terminer à la mode miam-miam, en sortant du concert ou pour s’y préparer, il est bon de se retrouver …
…là, chez Gerbeaud !
PS: Enfin, si vous souhaitez un guide, charmante, érudite, parlant français aussi bien qu’un Suisse et quelques autres idiomes, c’est par là
, le 18.02.2011 à 06:04
il y a 15 ans je me promenais dans le vieux Berne un dimanche et dans les arcades j’entends au loin un instrument dont le son est vraiment “étrange” et mélodieux, plus je m’en rapproche et plus cette musique m’envahit, arrivé près des musiciens je suis resté durant toute leur représentation, j’étais seul, j’ai eu l’impression d’être un privilégié et depuis je cherche le nom de cet instrument
Merci Saluki, grâce à toi j’ai enfin trouvé le nom.
De plus c’est bien la 1° fois que je n’avais pas mon minidisc avec moi
, le 18.02.2011 à 11:06
A l’époque où je découvrais le jazz-rock, j’étais tombé sur un groupe arménien, Zartong, où le guitariste jouait à l’unisson avec ce drôle d’instrument. C’était vraiment magnifique!
, le 18.02.2011 à 13:07
Ah, Gerbaud, c’est un pâtissier d’origine suisse, Henry Kugler, qui l’avait ouvert vers la fin du XIXème siècle. Sous le communisme, cela s’appelait Verösmarty, du nom de la place où il se situait. Miracle, les gâteaux restaient excellents et les belles hongroises défiaient la grisaille du régime par leurs tenues pimpantes.
, le 18.02.2011 à 17:49
L’instant décisif Saluki ! C’est pas la peine d’appuyer sur le déclencheur comme un bourrin en mode rafale, quand bien même elle serait à 6 images par seconde, il suffit (plus facile à dire qu’à faire) d’appuyer juste, au bon moment… Dans le cas d’un musicien qui saute, un peu d’observation, et surtout de sens du rythme, et hop, c’est dans la boîte.
Sinon, oui, magnifique, le cymbalum ! Dommage que dans le lien que tu donnes l’image soit en retard sur le son de 4 secondes au moins à la fin, mais splendide !
z (effectivement, y z’ont l’air bien nourris, je répêêêêêêêêêêête : pause syndicale chez Gerbeau tous les quart d’heure ?)
, le 18.02.2011 à 19:41
@Argos : le portrait en pied du sieur Kugler règne dans la salle du fond…
oui, mais…Pour faire ça, je n’avais pas mon Leica ! Pour ce qui est du cymbalum, désolé, mais je n’avais pas mieux sur l’étagère.
, le 19.02.2011 à 11:29
Et c’est le violoncelliste qui met l’ambiance après le concert. “Stimmung” pince-sans-rire.
Superbe reportage, en tout cas !