Je ne sais sais pas si c'est le froid qui me congèle le fee­ling, si c'est Ma­dame Pop­pins qui me conta­gionne, ou si c'est parce que je sais que si je n'écris rien, Ysen­grain le fera pour moi...

Peut-être que c'est mon mer­veilleux job dans ma mer­veilleuse école qui me gri­gnote le sa­blier à force de mul­ti­plier les mis­sions, plans de charge et autres pal­lia­tifs de dé­fi­ciences...

Je ne sais pas si c'est le fes­ti­val de nul­lité que je croise dans le jour­nal, ou si c'est parce que j'écoute les ma­ti­nales de France Inter, qui tirent à droite comme une oc­ca­sion ma­quillée, que j'en ai peur de l'ac­ci­dent de media...

Je ne sais pas si c'est parce que les ré­dac­teurs de Cuk font en ce mo­ment ruis­se­ler sur ce site de super ar­ticles, comme vache qui pisse, qu'on ne sait plus où don­ner de l'intel­li­gence...

Que les films de com­mandes am­bi­tieux sans bud­get ne m'ins­pirent plus qu'une vague las­si­tude, et quer de toutes fa­çons, la lu­mière n'est pas bonne...

Que les nou­veaux cap­teurs 4/3 des nou­velles ca­mé­ras Pa­na­so­nic m'ont un peu froissé le nerf op­tique dans les co­lonnes des jour­naux tel­le­ment je les y vois...

Ou en­core qu'il y a bien long­temps que je n'ai été à la pêche, ou eu des pro­blèmes de ser­veur, ou que je ne suis pas en­core allé au ski cette année...

Que le prin­temps est loin, que la jeu­nesse aussi, qu'il se tombe au­tour de moi du quin­qua, d'in­farc­tus, comme des mouches...

Ou en­core qu'on m'a of­fert une ca­fe­tière Nes­presso, ce qui me per­met les crises de ta­chy­car­die les plus chères du monde légal...

Peut-être est-ce qu'on m'a dit que ma pré­si­dente, si jolie en noir et blanc, et aussi en cou­leur, dans les ma­ga­zines de luxe, ne se sen­ti­rait plus de gauche, qui l'eût cru?...

Ou qu'un mi­nis­tri­cule, au nom trop grand pour un cou­rage trop petit, a rayé du cadre des cé­lé­bra­tions na­tio­nales Cé­line, qui écri­vit des ro­mans in­dis­pen­sables où la Pour­ri­ture tient une place de choix, tant dans la ma­nière que dans le dit, don­nant ainsi nais­sance à toute une lit­té­ra­ture mo­derne, et à Fré­dé­ric Dard, per­for­mance qui ne peut que faire fris­son­ner le bien-pen­sant et ne pas être re­con­nue...

Ou alors que le der­nier Clap­ton, où il chante les feuilles mortes, est une daube sans nom....

En tous cas, je ne sais pas ce qui se passe, mais vrai­ment, vrai­ment, ce coup-ci, hon­teuse déses­pé­rance, je n'ai rien à dire...