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Riches et phi­lan­thropes ? Quand la ri­chesse in­ter­roge…

"L'ar­gent ne fait pas le bon­heur !", dit-on. Cer­tai­ne­ment vrai.

"Mais sache que sans le sou, tu te paies une drôle de vie." C'est tout aussi vrai, à mon avis.

En même temps, il est pos­sible d'être riche et de se payer une drôle de vie, à l'ins­tar d'Ing­var Kam­prad, fon­da­teur de la chaîne de ma­ga­sins Ikea :

Ingvar Kamprad, l'homme le plus riche de Suisse.

Ing­var Kam­prad, l'homme le plus riche de Suisse.

Voyons cela d'un peu plus près...

Qui veut d'un riche ?

Per­sonne n'aime le riche. Parce qu'on est ja­loux et qu'on ai­me­rait aussi la même voi­ture que lui, parce qu'il est ar­ro­gant ou trop puis­sant. Cha­cun se rai­son. Pour­tant, fis­ca­le­ment et éco­no­mi­que­ment, il in­té­resse. Parce qu'il paie beau­coup d'im­pôts, parce qu'il dé­pense son ar­gent. La vo­ta­tion suisse du 28 no­vembre l'a clai­re­ment mon­tré. No­tons d'ailleurs que les can­tons qui ac­cordent les plus grands "ra­bais" fis­caux ont re­fusé le plus ma­jo­ri­tai­re­ment l'ini­tia­tive.

Les résultats de l'initiative "pour des impôts équitables". En rouge, refusée ; en vert acceptée.

Les ré­sul­tats de l'ini­tia­tive "pour des im­pôts équi­tables". En rouge, re­fu­sée ; en vert ac­cep­tée.

Certes, Zoug, par exemple, est l'un des can­tons les pros­pères de Suisse. En crois­sance éco­no­mique, évi­dem­ment, mais éga­le­ment dans les pres­ta­tions so­ciales. De mé­moire, il me semble avoir lu quelque part que les ins­ti­tu­teurs y étaient les mieux payés de Suisse. 

On pour­rait s'in­ter­ro­ger sur la lé­gi­ti­mité d'une telle ma­nière de faire. Ce n'est pas le sujet ici. Ce qu'il convient de re­le­ver, c'est que faire dé­pendre plu­sieurs mil­liers de per­sonnes de quelques-unes pose des pro­blé­ma­tiques à pro­pos des­quelles il est né­ces­saire de ré­flé­chir. Nous y re­vien­drons.

D'un autre côté, tous les riches ne sont pas aussi in­té­res­sants. Re­ci­tons ici Ing­var Kam­prad, qui, s'il in­té­resse gran­de­ment les dé­par­te­ments des fi­nances, ne se pré­sente dé­fi­ni­ti­ve­ment pas comme un gros pois­son pour le ga­ra­giste du coin. Bon, peut-être pour un spé­cia­liste des Volvo "Old Timer". Et en­core.

Volvo GL 240 (1993) - modèle choisi par Ingvar Kamprad.

Volvo GL 240 (1993) - le mo­dèle choisi et tou­jours roulé par Ing­var Kam­prad. 

D'autres, tels que André Hoff­mann, posent de vé­ri­tables pro­blèmes lors­qu'ils dé­cident de s'ins­tal­ler quelque part. D'après un ré­cent ar­ticle du Temps, l'ar­rière pe­tit-fils du fon­da­teur de Roche a vé­ri­ta­ble­ment fait im­plo­ser la com­mune vau­doise dans la­quelle il s'est ins­tallé sous peu, j'ai nommé Vaux-sur-Morges. À vi­si­ter pro­chai­ne­ment ; il pa­raît qu'ils ta­pissent routes com­mu­nales avec des billets de banque... 

La commune de Vaux-sur-Morges.

La com­mune de Vaux-sur-Morges.

Il y a quinze ans, il pa­raît qu'ils n'avaient même pas le té­lé­phone. Bon, ça, j'ai du mal à le croire. En tout cas, pour le pa­pier de toi­lette, la so­lu­tion s'im­pose d'elle-même :

Les installations sanitaires de Vaux-sur-Morges, version "luxe".

Les ins­tal­la­tions sa­ni­taires de Vaux-sur-Morges, ver­sion "luxe".

En­core une fois pour l'exemple d'An­dré Hoff­mann, on re­marque qu'une seule per­sonne "pèse" su­bi­te­ment plu­sieurs cen­taines de fois plus que les cent-sep­tante autres (re­cen­se­ment of­fi­ciel). Or, que ceci soit ou non une bonne chose, il convient de s'in­ter­ro­ger quand à la ges­tion d'un tel rap­port, de la part des sem­blables (les ci­toyens) et des au­to­ri­tés (la com­mune). 

Voyons à pré­sent le pro­blème à une autre échelle.

Mil­liar­daires et phi­lan­thropes ?

Je re­viens dans cette deuxième par­tie sur un do­cu­men­taire tourné par Geo­po­li­tis. "Mil­liar­daires, que font-ils de tout leur ar­gent ?", une vidéo d'une quin­zaine de mi­nutes que vous pou­vez consul­ter gra­tui­te­ment ici. Je vous in­vite à le faire, car c'est une émis­sion vrai­ment en­ri­chis­sante. 

Bill Gates est le fon­da­teur bien connu de Mi­cro­soft. Ayant fait for­tune grâce à la boîte men­tion­née pré­cé­dem­ment (ne m'obli­gez pas la ré­pé­ter), il n'est ce­pen­dant plus l'homme le plus riche du monde, d'après le clas­se­ment 2010 de Forbes. En effet, avec 53 mil­liards de dol­lars, il est dé­passé par Car­los Slim (53,5 mil­lards) et se place juste de­vant l'in­dé­bou­lon­nable War­ren Buf­fett (47 mil­liards). 

Bill Gates.

Bill Gates.

Créé en 1984 par William H. Gates (le père de Bill), la Fon­da­tion Bill et Me­linda Gates (ap­pe­lée ainsi dès 2000), gé­rait fin 2009 un peu plus de 33 mil­liards de dol­lars - fi­nan­cée en grande par­tie par le fon­da­teur de Mi­cro­soft et son épouse, ainsi que par War­ren Buf­fett. Par ailleurs, Bill Gates et War­ren Buf­fett ont d'ores et déjà an­noncé vou­loir consa­crer 95%, res­pec­ti­ve­ment 80% de leur for­tune à des oeuvres de bien­fai­sance. Au­tant dire que l'ave­nir ne s'an­nonce pas trop mal pour la fon­da­tion.

La Fondation Bill et Melinda Gates.

La Fon­da­tion Bill et Me­linda Gates.

Se dé­fi­nis­sant comme une fon­da­tion amé­ri­caine hu­ma­niste et phi­lan­thro­pique, la Fon­da­tion Bill et Me­linda Gates sou­tient prin­ci­pa­le­ment l'édu­ca­tion et la santé, avant tout sur le conti­nent afri­cain. En 2005, par exemple, celle-ci a no­tam­ment dé­pensé 750 mil­lions de dol­lars pour sou­te­nir un pro­gramme de vac­ci­na­tion au­près des en­fants. 

Les mon­tants pré­sen­tés ci-des­sus donnent le ver­tige. L'OMS (Or­ga­ni­sa­tion Mon­diale de la Santé), grand co­or­di­na­teur in­ter­na­tio­nal su­prême pour la pro­mo­tion de la santé, pré­sente à titre d'exemple un pro­jet de bud­get 2010-2011 s'éle­vant à 4,5 mil­liards de dol­lars. Cet ar­gent com­prend bien sûr les co­ti­sa­tions des états-membres, mais éga­le­ment de plus en plus de do­na­tions pri­vées ; parmi les­quelles on re­trouve, par exemple, la Fon­da­tion Bill et Me­linda Gates. 

Le siège de l'OMS, à Genève.

Le siège de l'OMS, à Genève.

Le pro­duit in­té­rieur brut du Togo, à titre de com­pa­rai­son tou­jours, s'éle­vait en 2008 à 2,8 mil­liards de dol­lars, pour un peu plus de 6 mil­lions d'ha­bi­tants.

Vous avez dit dis­pro­por­tionné ?

En conclu­sion

Lorsque l'on place ces chiffres côte à côte, on re­marque le très grand dés­équi­libre entre les aides éta­tiques et les aides pri­vées. Cela laisse son­geur, bien sûr.

De sa­voir que, avec toute la gé­né­ro­sité dont ils font preuve, deux mil­liar­daires amé­ri­cains peuvent tra­vailler bien plus ra­pi­de­ment et avec dix à cent fois plus de moyens que les or­ga­nismes of­fi­ciels. De sa­voir aussi que la santé de mil­lions de per­sonnes dans le monde dé­pend des dé­ci­sions du ci­toyen Bill Gates. C'est fou, non ? 

Et Steve Jobs, me di­rez-vous ?

"J'échan­ge­rais toute ma tech­no­lo­gie contre un après-midi avec So­crates..." au­rait-il dit. N'est-ce pas là un bel acte de phi­lan­thro­pie ?

Merci pour votre lec­ture et à bien­tôt,

17 com­men­taires
1)
Krynn
, le 07.12.2010 à 00:11

Bon­jour,

En li­sant l’ar­ticle qui parle entre autre de la fon­da­tion Gates. Je ne peu m’em­pê­cher de mettre le lien que j’ai lu hier sur cette fon­da­tion. La fon­da­tion Gates

Juste pour dire que la phi­lan­thro­pie n’est pas tou­jours là ou ont sou­haite nous faire croire qu’elle l’est.

2)
pter
, le 07.12.2010 à 05:31

#Krynn: quel ar­ticle? la page web en lien est un ca­pharnaüm.​merci.

#AdMem: c’est quoi la phi­lan­thro­pie? On est dans un monde de fous!

3)
In­connu
, le 07.12.2010 à 07:51

Je trouve plu­tôt bien l’usage que Bill Gates fait de son ar­gent. Sur­tout qu’au lieu de faire des cheques a des or­ga­nismes, il lance aussi des pro­jets no­tam­ment sur la re­cherche pour un vac­cin sur le pa­lu­disme. C’est d ailleurs la seule chose agréable qui me vient a l’es­prit quand je me sers de Win­dows, alors je souffre en si­lence, pour la bonne cause.

4)
Alain Le Gal­lou
, le 07.12.2010 à 08:13

La phi­lan­thro­pie c’est la ver­sion mo­derne des in­dul­gences.

5)
To­TheEnd
, le 07.12.2010 à 09:31

Je ne com­prends pas bien le but de l’hu­meur… est-ce que l’ob­jec­tif est de mettre en lu­mière les dis­pro­por­tions entre des sommes? Je ne vois pas l’in­té­rêt de l’exer­cice mais quelque chose m’échappe sû­re­ment.

Krynn: poin­ter un ar­ticle qui est sensé ré­vé­ler ce qui se cache der­rière tout ça et qui men­tionne: Créée en 1994 par le fon­da­teur de Mi­cro­soft, la Fon­da­tion Bill et Me­linda Gates gère un ca­pi­tal de 33,5 mil­liards de dol­lars pour fi­nan­cer ses pro­jets “phi­lan­thro­piques”. Un joli pac­tole in­vesti à hau­teur de 23 mil­lions de dol­lars dans l’achat de 500 000 ac­tions de Mon­santo, comme le ré­vé­lait la Fon­da­tion en août 2010. Ac­qui­si­tion aus­si­tôt dé­non­cée par le mou­ve­ment in­ter­na­tio­nal Via Cam­pe­si­na1. Gates-Mon­santo, union entre deux mo­no­poles des plus cy­niques et agres­sifs : 90 % de la part de mar­ché de l’in­for­ma­tique pour la pre­mier, 90 % du mar­ché mon­dial des se­mences trans­gé­niques et la ma­jo­rité des se­mences com­mer­ciales du monde pour le se­cond. Né­ga­tion même du fa­meux prin­cipe du ca­pi­ta­lisme de “concur­rence de mar­ché”.

J’ai ar­rêté là… ainsi donc, cette fon­da­tion a in­vesti 0.06% de sa for­tune dans Mon­santo et voilà que l’ar­ticle parle d’union avec né­ga­tion du prin­cipe de “concur­rence de mar­ché”.

Au­tre­ment dit, com­ment tout mé­lan­ger pour at­teindre son pro­pos.

6)
Ca­tas­tro­phy
, le 07.12.2010 à 10:50

La cha­rité est pour­voyeuse de pau­vreté parce qu’elle en est la de­fi­ni­tive lé­gi­ti­ma­tion. En fait ce n’est n’y plus n’y moins qu’un bizz­ness dé­tourné. On a SES pauvres comme on a ses es­claves.

7)
ar­cheos
, le 07.12.2010 à 11:06

+1 à Ca­tas­tro­phy.

TTE : si tu avais conti­nué la lec­ture, sur d’autres sites par exemple, tu sau­rais aussi que la fon­da­tion sub­ven­tionne les plan­nings fa­mi­liaux, sauf s’ils font la pro­mo­tion de l’avor­te­ment comme mé­thode pos­sible. Bon­jour le pro­gres­sisme.

Idem pour le dé­ve­lop­pe­ment des TIC, avec des li­cences gra­tuites de Win­daube, qui tor­pille le dé­ve­lop­pe­ment des lo­gi­ciels libres dans des pays où ce se­rait la meilleure so­lu­tion de dé­ve­lop­pe­ment au­to­nome (“ap­prends à pê­cher à un homme…”).

Illus­tra­tion qu’au delà de cer­taines sommes de plus en plus cou­rantes, il vaut mieux pré­le­ver par l’im­pôt que faire confiance : les mil­liar­daires œuvrent ra­re­ment pour le pro­grès so­cial, mais plu­tôt pour la so­ciété telle qu’ils la voient.

8)
ysen­grain
, le 07.12.2010 à 11:51

Ce que je vais avan­cer est de l’ordre de l’idée que je me fais soit des gens mis en cause soit des si­tua­tions, n’ayant accès à au­cune info di­recte.

Gates est «gé­né­ti­que­ment» pro­grammé pour fonc­tion­ner dans le monde du fric, c’est sa culture. Alors, quand bien même sa fon­da­tion est dé­diée à ce que vous choi­si­rez, à tra­vers cette fon­da­tion, il ne peut pas, ne pas faire au­tre­ment que «faire des sous», les gênes, mon bon, les gênes !!

L’ar­gent ne fait pas le bon­heur !

Co­luche ajou­tait sou­vent, «Oui, mais ça aide à faire les courses !!»

9)
tho­mas
, le 07.12.2010 à 14:11

Juste pour com­men­ter la phi­lan­thro­pie de la fon­da­tion Gates…

En tant que jeune cher­cheur en bio­lo­gie, je n’ai en­tendu que des re­tours né­ga­tifs sur la façon dont est dis­tri­bué et uti­lisé l’ar­gent. Sans doute l’ef­fet de di­verses ja­lou­sies entre autre… Mais aussi le fossé entre leur dis­cours (dé­bar­ras­ser le monde de cer­taines ma­la­dies, le palu entre autre) et leurs ac­tions (fi­nan­cer de la re­cherche fon­da­men­tale pas for­cé­ment très per­ti­nente, là où les gens qui ar­rivent à faire chan­ger les choses sur le ter­rain ex­pliquent que les so­lu­tions tech­niques existent et que la mise en oeuvre est avant tout une ques­tion de moyens et de vo­lonté po­li­tique).

De ma­nière gé­né­rale, il est rare que les meilleurs cher­cheurs soient de bons ad­mi­nis­tra­teurs et de bons com­mu­ni­cants: les moyens re­viennent sou­vent à ceux qui sont meilleurs pour en­tre­te­nir leurs re­la­tions pu­bliques.

Après, je pré­fère voir les mil­liar­daires in­ves­tir leurs moyens dans de la re­cherche que dans de l’im­mo­bi­lier… A noter pour finir une ini­tia­tive in­té­res­sante: du mé­cé­nat pour le jour­na­lisme d’in­ves­ti­ga­tion que la plu­part des grands mé­dias ne se donnent plus les moyens de fi­nan­cer (Pro­Pu­blica )

10)
Guillôme
, le 07.12.2010 à 15:07

il n’est ce­pen­dant plus l’homme le plus riche du monde, d’après le clas­se­ment 2010 de Forbes. En effet, avec 53 mil­liards de dol­lars, il est dé­passé par Car­los Slim (53,5 mil­lards) et se place juste de­vant l’in­dé­bou­lon­nable War­ren Buf­fett (47 mil­liards).

Sauf er­reur, ce clas­se­ment ne concerne que les per­sonnes s’étant en­ri­chi par le tra­vail.

Je pense que M. Car­los Slim n’est pas l’homme le plus riche du monde si on le com­pare aux dic­ta­teurs, aux mo­narques,… qui s’ap­pro­prient la ri­chesse de pays…

De sa­voir aussi que la santé de mil­lions de per­sonnes dans le monde dé­pend des dé­ci­sions du ci­toyen Bill Gates. C’est fou, non ?

C’est bien là tout le pro­blème de la ri­chesse concen­tré sur un petit nombre qui dé­cide pour la ma­jo­rité de ce qui mé­rite d’être sou­tenu ou aidé… à la place de l’état qui doit avoir ce rôle.

Si les droits de suc­ces­sion ont été créés, c’est pour évi­ter une trop grande concen­tra­tion des ri­chesses dans une seule fa­mille! Ce prin­cipe ne choque per­sonne.

Cela si­gni­fie-t-il qu’une nou­velle ré­flexion doit être en­ga­gée par les états sur la ré­gu­la­tion des grandes for­tunes?

Je n’ai pas la ré­ponse.

Mais une seule chose est sûre, Bill Gates et consort ne sont pas phi­lan­thropes mais ils ont au moins la dé­cence d’es­sayer d’agir selon leurs convic­tions avec leur ar­gent plu­tôt que ne pen­ser qu’à leur plai­sir ma­té­riel.

A leur place, je ne ferai pas mieux et je ne suis même pas sûr que je serai ca­pable d’en faire au­tant!

11)
ar­cheos
, le 07.12.2010 à 17:02

De ma­nière gé­né­rale, il est rare que les meilleurs cher­cheurs soient de bons ad­mi­nis­tra­teurs et de bons com­mu­ni­cants: les moyens re­viennent sou­vent à ceux qui sont meilleurs pour en­tre­te­nir leurs re­la­tions pu­bliques.

Et c’est aussi vrai pour les col­lec­ti­vi­tés lo­cales, dont plus du tiers du bud­get dé­pend de sub­ven­tions (ré­gion, État, Union eu­ro­péenne), sub­ven­tions qui ne s’ob­tiennent qu’avec des dos­siers, pas tou­jours so­lides et biens lus, mais tou­jours longs à consti­tuer.

Si les droits de suc­ces­sion ont été créés, c’est pour évi­ter une trop grande concen­tra­tion des ri­chesses dans une seule fa­mille! Ce prin­cipe ne choque per­sonne.

Billou n’est pas mort ! :-D Et la fon­da­tion, au dé­part, est un moyen de di­mi­nuer l’im­pôt sur les suc­ces­sions. Par contre j’ai l’im­pres­sion qu’il s’est pris au jeu, que c’est de­venu son bébé. Ça doit être plus gra­ti­fiant de soi­gner des pe­tits Afri­cains que d’es­sayer de dé­bug­ger Win­dows.

12)
mon­mac
, le 07.12.2010 à 17:45

C’est bon de voir dans les com­men­taires que la plu­part ne sont pas dupes sur le phi­lan­thro­pisme des Gates/Buf­fet… vac­ci­naion, re­cherche sur les vac­cins ou génie gé­né­tique.. ils sont flai­rés les mar­chés du futur et in­ves­tissent net d’im­pôts dans les groupes qu’on com­damnent jus­te­ment au­jour­d’hui pour leur pra­tiques plus que sus­pectes. Bien joué!

13)
To­TheEnd
, le 07.12.2010 à 19:42

si tu avais conti­nué la lec­ture, sur d’autres sites par exemple,

A lire beau­coup sur le web, on finit même par lire que les USA ont tor­pillés deux de leur sym­bole pour jus­ti­fier l’in­va­sion des terres arabes.

tu sau­rais aussi que la fon­da­tion sub­ven­tionne les plan­nings fa­mi­liaux, sauf s’ils font la pro­mo­tion de l’avor­te­ment comme mé­thode pos­sible. Bon­jour le pro­gres­sisme.

Et alors? Il fau­drait lui in­ter­dire de don­ner son fric parce qu’il met des condi­tions dans la ma­nière d’at­tri­buer l’ar­gent? La pro­chaine étape c’est quoi, se plaindre qu’il donne son ar­gent en dol­lar et pas dans la mon­naie lo­cale?

Ces types ont beau­coup de ronds et comme le dit tho­mas, il vaut mieux qu’ils uti­lisent ces ronds dans ce type de pro­jets qu’ache­ter une île à Peta Ô Shnock ou ache­ter le plus gros ba­teau du monde…

14)
Diego
, le 07.12.2010 à 20:00

C’est mar­rant comme quel que soit le sujet, il est de bon ton de cas­ser du Gates !

Et juste pour l’exer­cice, es­sayez, dans le monde fi­nan­cier ac­tuel, d’in­ves­tir (théo­ri­que­ment bien sûr) 33 G$ de ma­nière 100% éthique, l’exer­cice est sim­ple­ment im­pos­sible.

PS. Parce que ceux qui pensent qu’il dis­tri­bue le ca­pi­tal n’ont pas bien com­pris le prin­cipe d’une fon­da­tion : c’est bien sûr les in­té­têts du ca­pi­tal qui sont dé­vo­lus aux ac­tions de la fon­da­tion

15)
zit
, le 08.12.2010 à 09:25

Ah bin Diego, ça me fait beau­coup de peine, ce que tu nous dit là. Donc, en gros, une fon­da­tion, ça sert à conti­nuer à bour­si­co­ter (et donc le sym­pa­thique état d’es­prit qui va avec) pour don­ner les miettes à ceux–là mêmes que l’on vient de pres­su­rer…

En gros, je presse le ci­tron à mort, et je lui rend très gé­né­reu­se­ment les pé­pins.

z (la classe, quoi, je ré­pêêêêêêêêêête : vive la phy­nance !)

PS : TTE, paske ça l’em­pê­che­rait d’ache­ter une île ET le plus gros ba­teau du monde, aussi ?

Et puis là, on parle de mil­liards « of­fi­ciels », on ne va quand même pas me faire croire que ces gens là n’ont pas aussi un petit bas de laine d’al­paca dou­blé soie sau­vage du côté du Léman, des îles Caï­man et autres coins ac­cueillants…

16)
Diego
, le 08.12.2010 à 11:08

@zit : Dé­solé de te faire de la peine, mais, néan­moins … (et voilà que je vais pas­ser pour un grand pro-Gates, mais il faut quand même re­mettre l’église au mi­lieu du vil­lage)

Pour ob­te­nir le sta­tut de fon­da­tion, il faut 3 condi­tions (peut être dif­fé­rent aux USA, mais le prin­cipe sub­siste pro­ba­ble­ment).

L’ob­jec­tif : quel est l’ob­jec­tif de la fon­da­tion (act for health and edu­ca­tion, fight against po­verty)

L’in­dé­pen­dance : ga­ran­tir l’in­dé­pen­dance stra­té­gique et fi­nan­cière par rap­port aux in­ves­tis­seurs (la fon­da­tion est re­con­nue “Pu­blic Cha­rity Pri­vate Fun­da­tion” par le “Uni­ted States In­ter­nal Re­ve­nue Ser­vice”)

La via­bi­lité : L’au­to­no­mie fi­nan­cière doit être as­su­rée, pé­renne, et en rap­port avec les ob­jec­tifs visés (il n’est donc pas ques­tion de di­la­pi­der un ca­pi­tal et de “faire ses bonnes oeuvres” tant qu’y en a)

N’en dé­plaise aux hu­ma­nistes, les fon­da­tions Abbé Pierre, Ca­ri­tas, etc, ainsi que l’Ins­ti­tut Pas­teur pour ne citer qu’eux “bour­si­connent, dans le sym­pa­thique état d’es­prit qui va avec pour don­ner les miettes à ceux–là mêmes que l’on vient de pres­su­rer… ”, comme tu dis, et ceci afin de ga­ran­tir leur via­bi­lité fi­nan­cière.

17)
Sé­bas­tien Pen­nec
, le 08.12.2010 à 13:42

C’est quand même mar­rant… j’ai l’im­pres­sion que cer­tains ou­blient le prin­ci­pal, là…

Même s’il a fait une fon­da­tion dans un but fis­cal, ou pour in­ves­tir, ce type a fait des dons, des vrais dons, pour des sommes que la plu­part de ses dé­trac­teurs ne ga­gne­ront ja­mais dans leur vie en­tière. Ne par­lons même pas de don­ner de telles sommes.

Plus il y a d’ar­gent pour, par exemple, la re­cherche contre le sida, mieux c’est. Et si le don­na­teur ne fait ça que pour échap­per à des im­pôts (ce qui reste à prou­ver) ou pour se don­ner bonne conscience, on s’en moque! Le but est là: il y a plus d’ar­gent pour com­battre la ma­la­die.

ps: merci Diego pour tes com­men­taires. Je suis tout à fait d’ac­cord avec ta ré­ac­tion. :)