Profitez des offres Memoirevive.ch!
Un en­fant, oui mais….
D'ac­cord, la ques­tion en sous-titre est dé­bile, le sujet de l'éga­lité ré­cur­rent sous ma plume et vous allez vous las­ser. Mais.... for­cé­ment, y a un "mais" : j'ai mal­gré tout envie de par­ta­ger avec vous quelques ré­flexions au­tour de la pa­ren­ta­lité et de l'éga­lité - ou l'in­éga­lité - entre homme et femme face à la sté­ri­lité et l'im­pos­si­bi­lité d'avoir un en­fant.

Au­tant l'ad­mettre, au­tour de moi, rares sont les hommes qui ont abordé en pre­mier le sujet "en­fant" avec leur conjointe ou concu­bine. N'em­pêche, un beau jour, la plu­part de mes co­pains et amis ont dé­cidé de de­ve­nir père.

Si pour cer­tains, le désir s'est très ra­pi­de­ment trans­formé en réa­lité, d'autres ont "ga­léré", la fer­ti­lité n'étant pas au ren­dez-vous.

Et - avance ra­pide dans le temps - dans ces cas-là, plu­sieurs cas de fi­gure sont pos­sibles :
a) le couple "ac­cepte" que la bio­lo­gie a dé­cidé pour lui,
b) le couple se tourne vers l'adop­tion, au­tant dire un par­cours par­semé de tel­le­ment d'em­bûches que par­fois, j'ai le sen­ti­ment que les lois ont pour but de dé­cou­ra­ger les gens en­vi­sa­geant cette op­tion,
c) il choi­sit de s'en re­mettre à la mé­de­cine et à ses avan­cées.

Vous trou­ve­rez ici un très large aperçu de ces pos­si­bi­li­tés qui font pas­ser la pro­créa­tion de la couette au la­bo­ra­toire. D'ailleurs, dans ce do­cu­ment fran­çais, il est fait men­tion du "don d'ovo­cytes" de la ma­nière sui­vante - je cite - : "un couple a re­cours au don d'ovo­cytes, lorsque la femme n'a pas d'ovaires, est mé­no­pau­sée pré­co­ce­ment ou est at­teinte d'une ma­la­die hé­ré­di­taire ; son uté­rus est fonc­tion­nel; et lorsque le conjoint est fer­tile."

En ré­su­mant gros­siè­re­ment, le don d'ovo­cyte est sim­ple­ment le "pen­dant" du don de sperme, au­quel un couple doit avoir re­cours en cas de sté­ri­lité mas­cu­line.

Fi­na­le­ment, pré­le­ver du sperme ou un ovo­cyte, quelle dif­fé­rence, si ce n'est tech­nique ? Le don de sperme re­quiert uni­que­ment de la "mo­ti­va­tion ma­nuelle" du don­neur, tan­dis que le don d'ovo­cytes est re­la­ti­ve­ment long et dé­li­cat. Mais au-delà de ces as­pects mé­di­caux, lar­ge­ment maî­tri­sés de nos jours, je ne vois pas en quoi ces deux actes se dis­tin­gue­raient : l'un comme l'autre visent à per­mettre à des couples in­fer­tiles de de­ve­nir pa­rents.

Cela dit, je dois être la seule à ne pas voir de dif­fé­rences entre le sperme et les ovo­cytes : en effet, la Suisse in­ter­dit le pré­lè­ve­ment d'ovo­cytes, allez sa­voir pour­quoi, par le biais de la LPMA (loi sur la pro­créa­tion mé­di­ca­le­ment as­sis­tée), une loi dont un CHU in­dique qu'elle est l'une des plus res­tric­tives au monde.

Ma ques­tion, au­jour­d'hui, sera in­ter­mé­diaire : voyez-vous une bonne rai­son de faire cette dis­tinc­tion, la­quelle conduit bon nombre de couples à Bar­ce­lone ?

Bon, ceci posé, il m'ar­rive d'être en­core plus en co­lère lorsque je pense au fait que l'adop­tion est im­pos­sible en Suisse pour les couples ho­mo­sexuels.

Pour être hon­nête, avant de de­ve­nir mère, parmi les théo­ries (à la noix) que j'ai pu tenir, il y a eu le fait qu'un en­fant a be­soin d'un père et d'une mère, donc d'un homme et d'une femme à ses côtés. Des an­nées plus tard, je pense qu'un en­fant a juste be­soin de deux per­sonnes qui prennent soin de lui et qui l'aiment.

A nou­veau, mal­heu­reu­se­ment pour tous ces couples du même sexe, même le par­te­na­riat en­re­gis­tré n'a rien changé à cette si­tua­tion, dans la­quelle les femmes sont peut-être "un peu plus égales" que les hommes : je sup­pose qu'il est un peu plus fa­cile de tom­ber en­ceinte même lors­qu'on sou­haite par­ta­ger sa vie avec une autre femme que pour un homme de trou­ver un uté­rus.

Quoi qu'il en soit, fran­che­ment, vous, vous voyez en­core une bonne rai­son de fer­mer l'adop­tion aux couples ho­mo­sexuels ?

74 com­men­taires
1)
In­connu
, le 08.11.2010 à 00:23

Oui, je suis contre l’adop­tion ou la “concep­tion” par des ho­mo­sexuels. Non pas par ho­mo­pho­bie. Mais parce que je crois que pour éle­ver un bébé, il faut un papa et une maman, et pas deux papas ou deux ma­mans.

Ayant deux en­fants en bas âge, j’ai lu un cer­tain nombre de livres sur l’édu­ca­tion pa­ren­tale. Et tous ces bou­quins mettent en avant l’im­por­tance de l’un et de l’autre dans l’édu­ca­tion et leur im­pli­ca­tion dans la construc­tion du com­por­te­ment du bébé.

Et ce n’est pas les pro­grès tech­no­lo­giques qui de­vraient nous pous­ser à chan­ger de com­por­te­ment. De même, je suis contre l’adop­tion ou la “concep­tion” par un pa­rent isolé, pour les mêmes rai­sons que pré­cé­dem­ment.

2)
pter
, le 08.11.2010 à 01:11

je ne vois pour ma part au­cune res­tric­tion pour l’adop­tion par couple ho­mo­sexuels. Je suis même cer­tain que l’en­fant se­rait élevé dans un mi­lieu sain, propre et avec une bonne édu­ca­tion. Un ami est ho­mo­sexuel en couple avec un fils: le petit est dia­ble­ment in­tel­li­gent, et au­cune signe de trouble psy­cho­lo­gique, que se soit a la mai­son ou a l’école. L’es­sen­tiel étant l’en­fant, je hais mes congé­nères qui au 21 siècle vivent avec des “va­leurs” d’obs­cu­ran­tisme da­tant du moyen âge, et/ou basée sur des livres (écrit par qui déjà?) Je re­pete: l’es­sen­tiel est le bon­heur et l’equi­libre de l’en­fant, notre futur sont nos en­fants. Le(s) lais­ser a l’or­phe­li­nat n’est en rien bien meilleurs qu’un couple ho­mo­sexuel qui a dé­cidé de don­ner le meilleurs d’eux même a un (voir plu­sieurs) ga­mins. D’ailleurs ja­mais ren­con­trer un gamin adopté qui a de­mandé a re­tourné a l’or­phe­li­nat. Par contre je connais très bien un gamin qui est par­tit sur la route a 11 ans, car ses pa­rents na­tu­rels on fait des en­fants plus par “ac­ci­dent” que par choix. Et il n’a pas eu ce que d’autres en­fants ont: un foyer, une ancre, un port, un lieu dit “mai­son” qui si­gni­fie énor­mé­ment dans la “construc­tion du com­por­te­ment du bébé”. En Asie, ici, je ren­contre tout les mois des couples, a la re­cherche d’un en­fant. Le plus sou­vent les sommes dé­pen­sées par ces gens se­raient suf­fi­sante pour nour­rir un môme en France pen­dant 15 ans. Mais en France trop de pa­pe­rasse, trop com­pli­qué, trop de bla­bla, et plus aucun, mais aucun sen­ti­ment ou res­pect de la vie de l’autre (et ba cause de prin­cipe “re­li­gieux donc po­li­tique da­tant de +2000 ans! – dingue non?).

3)
Alexandre
, le 08.11.2010 à 01:36

chez nous, c’est moi qui ai abordé l’en­vie d’avoir un en­fant: proche de la qua­ran­taine et six ans plus âgé que mon épouse ex­plique peut-être cela…

pour le reste, je suis aussi contre l’adop­tion ou la concep­tion par des couples ho­mo­sexuels (ou des per­sonnes seules, d’ailleurs). rien à voir avec l’obs­cu­ran­tisme ou de l’ho­mo­pho­bie… pour avoir un bébé, il faut un papa et une maman.

4)
Pierre.G.
, le 08.11.2010 à 02:34

Pour ré­pondre à deux des in­ter­ve­nants ayant une idée bien dé­fi­nie de ce qui doit éle­ver un en­fant, per­son­nel­le­ment je re­grette amè­re­ment d’avoir eu un père pour as­sis­ter ma Maman dans mon édu­ca­tion, et n’ai ja­mais été plus heu­reux que lorsque ce ne fut plus qu’elle aidée par une “nurse”(à l’époque il n’y avait pas vrai­ment de mots pour cela) qui se sont char­gées de me conduire pas-à-pas dans mon évo­lu­tion.

Je crois qu’il faut res­ter humble face à cer­taines af­fir­ma­tions, et pour avoir bon nombre de couples gays dans mes ami(e)s et client(e)s, j’au­rais pré­féré que ce soit un d’entre-eux(elles) en lieu et place de mon gé­ni­teur bio­lo­gique qui m’ait ac­com­pa­gné dans mes pre­miers pas.

J’ajoute n’avoir ja­mais voulu d’en­fants, peur de re­pro­duire cer­taines choses sans doute, et c’est beau­coup plus cou­rant qu’on ne l’ima­gine hélas…

5)
Smop
, le 08.11.2010 à 02:42

vous voyez en­core une bonne rai­son de fer­mer l’adop­tion aux couples ho­mo­sexuels ?

Une bonne rai­son ? Non…

Contrai­re­ment à Re­naud ci-des­sus, je n’y connais rien en édu­ca­tion, n’ayant et ne vou­lant pas d’en­fants. Quant à l’ho­mo­sexua­lité, elle me dé­passe com­plè­te­ment et je la com­prends en­core moins.

J’ima­gine pour au­tant qu’il est né­ces­saire de ne pas don­ner à l’en­fant un exemple de cel­lule fa­mi­liale qui pour­rait lui pré­sen­ter une ver­sion “biai­sée” du monde. Dans le même es­prit, je suis ca­té­go­ri­que­ment op­posé à l’édu­ca­tion re­li­gieuse. Par ailleurs, les hommes et les femmes étant psy­cho­lo­gi­que­ment tel­le­ment dif­fé­rents, je pense que l’en­fant doit ap­prendre cette dif­fé­rence par l’im­pré­gna­tion des rap­ports entre ses gé­ni­teurs.

Donc pour ré­pondre à la ques­tion posée, oui, je suis contre l’adop­tion d’en­fants par des couples ho­mo­sexuels.

6)
Fran­çois Cuneo
, le 08.11.2010 à 03:25

Pierre.G, c’est assez ter­rible ce que tu écris. C’est un constat im­pla­cable, et je com­prends bien dans ce cas ta dé­ci­sion, même si tu n’es pas ton père, loin de là, et que tu ne re­pro­dui­rais cer­tai­ne­ment pas ce que tu as vécu. J’ima­gine que l’on n’est pas pro­grammé gé­né­ti­que­ment et que le mo­dèle que nous avons vécu ne va pas se re­pro­duire si on a com­pris ce qui ne jouait pas. Les en­fants bat­tus par exemple qui battent leurs en­fants, ça existe certes, mais les en­fants bat­tus qui ne battent pas leurs en­fants sont cer­tai­ne­ment très nom­breux aussi, parce qu’ils savent ce qu’il ne faut pas faire, parce qu’ils sont bien conscients de ce qu’ils ont vécu.

Cela dit, pour en re­ve­nir à l’ar­ticle, je dois dire que je ne com­prends pas en effet le pour­quoi de notre loi et de son ar­ticle 119. Pour­quoi cette dis­tinc­tion entre don­neur d’ovules et de sper­ma­to­zoïdes? Il doit y avoir une rai­son, mais là, je ne vois pas.

Quant à l’adop­tion d’en­fants par des couples ho­mo­sexuels, ma pre­mière ré­ac­tion a été de dire non, et dès qu’on ré­flé­chit quelques mi­nutes à la ques­tion, on se rend compte que ce non est sim­ple­ment le ré­sul­tat d’une peur dif­fuse qui n’a pas lieu d’être. Comme évo­qué plus haut, il fau­drait se de­man­der com­ment dé­fi­nir de bons pa­rents, et les ho­mo­sexuels au­raient cer­tai­ne­ment au­tant de chances de ré­pondre fa­vo­ra­ble­ment aux cri­tères “re­quis”, à une ex­cep­tion près: est-il vrai­ment im­por­tant d’avoir les deux sexes comme mo­dèles pour for­ger sa per­son­na­lité?

J’ima­gine que non, même si l’idéal au dé­part se­rait bien d’avoir les deux sexes comme pa­rents.

7)
Zal­lag
, le 08.11.2010 à 07:08

Il y a des psy­chiatres et psy­cho­logues dans ma fa­mille, et lors de dis­cus­sions, les uns et les autres évoquent sou­vent les grandes dif­fi­cul­tés (mais elles sont tues la plu­part du temps — le po­li­ti­que­ment cor­rect est aussi à la mode dans le sec­teur de l’adop­tion) des en­fants adop­tés.

Une pe­tite phrase sur­vient par­fois « Mais com­ment veux-tu qu’un en­fant noir ou ba­sané puisse s’iden­ti­fier à des pa­rents blancs ? Il voit bien qu’il ne leur res­semble pas. Quand je re­çois des pa­tients ayant été adop­tés et vi­si­ble­ment dif­fé­rents de peau de leurs pa­rents, ils me disent tous que c’est la no­tion d’iden­ti­fi­ca­tion aux pa­rents, dans leur en­fance et sur­tout leur ado­les­cence, qui a été un des plus gros pro­blèmes de leur vie, quand ils en prennent conscience.»

Alors, des pa­rents ho­mo­sexuels…

Bien sûr, on trou­vera tous les ar­gu­ments cor­rects, voire an­ti­ra­cistes pour hur­ler en en­ten­dant cette phrase, qui, vous l’avez bien com­pris, est un constat et pas une opi­nion, mais il faut gar­der les pieds sur terre et ces­ser de rêver que c’est très dif­fé­rent et que si on y met du coeur, de l’amour et de la bonne vo­lonté tout se pas­sera bien.

Par contre, les sta­tis­tiques montrent que des en­fants éle­vés par des duos ho­mo­sexuels n’ont en gé­né­ral pas de pro­blèmes de dé­lin­quance, sco­laires, parce que de tels pa­rents sont en gé­né­ral de haut ni­veau et à l’aise fi­nan­ciè­re­ment, c’est un as­pect dif­fé­rent, la vie de tels en­fants fonc­tionne bien au ni­veau de l’in­té­gra­tion so­ciale.

Mais leur ma­laise in­té­rieur est autre chose, la construc­tion psy­cho­lo­gique de ces per­sonnes ré­vèle des souf­frances qui s’es­tompent par­fois à l’âge adulte mais par­fois elles ne dis­pa­raissent ja­mais.

8)
Phi­lob
, le 08.11.2010 à 07:34

Comme Smop, je ne com­prends rien à l’ho­mo­sexua­lité (et pour­tant j’ai des amies les­biennes qui vivent en couple et je n’ai aucun pro­blème avec elles), mais pour moi l’ho­mo­sexua­lité, long­temps, n’était pas “na­tu­relle”, il y avait quelque chose qui clo­chait.

Main­te­nant ça va mieux, mais je dois faire chaque fois le der­nier petit bout de ré­flexion, cela me de­mande en­core un ef­fort in­tel­lec­tuel pour ac­cep­ter l’ho­mo­sexua­lité, ça ne vient pas en­core de soit …

Et j’ai exac­te­ment la même re­te­nue pour ac­cep­ter l’idée de pa­rents ho­mo­sexuels, j’y ar­ri­ve­rai, c’est sûr, mais, là aussi, je dois un peu me “for­cer”; il n’y a au­cune évi­dence, au contraire, ça coince en­core un peu. Heu­reu­se­ment je suis prag­ma­tique, et c’est plu­tôt dans la ré­flexion que ça coince, dans les faits, je n’ai aucun pro­blème si je vois que ça fonc­tionne, si l’en­fant est sou­riant, vi­vant et un peu peste aussi; je ne me pose plus de ques­tions.

Et si on par­lait plu­tôt d’anima et d’ani­mus, est-ce que l’en­fant n’a pas plu­tôt be­soin de cet équi­libre là ? Ors, dans la plu­part des couples ho­mo­sexuels, il y a un/e qui est plu­tôt anima et l’autre plu­tôt ani­mus; d’ailleurs même dans les couples hé­té­ro­sexuels ce n’est pas tou­jours l’homme qui est tou­jours “ani­mus” ( et bien sûr le contraire est aussi pos­sible).

Je suis per­suadé, que la no­tion de “bons pa­rents” n’existe pas et qu’il est im­pos­sible d’en faire une dé­fi­ni­tion in­faillible, et heu­reu­se­ment, l’en­fant, quels que soit les pa­rents, peut choi­sir son che­min, là, les exemples ne manquent pas.

9)
Gr@g
, le 08.11.2010 à 07:41

Bien sûr

Je connais un en­fant qui a d’un côté sa maman qui vit avec sa mar­raine, et de l’autre son papa, avec son ami.

Quelle dif­fé­rence avec des pa­rents di­vor­cés qui ont re­créé une cel­lule fa­mi­liale?

10)
Sé­bas­tien Pen­nec
, le 08.11.2010 à 07:48

Oui, je suis contre l’adop­tion ou la “concep­tion” par des ho­mo­sexuels. Non pas par ho­mo­pho­bie. Mais parce que je crois que pour éle­ver un bébé, il faut un papa et une maman, et pas deux papas ou deux ma­mans.

(j’ai cité Re­naud, mais ma ré­ac­tion porte aussi sur les com­men­taires sui­vants)

Comme d’autres ici, j’ajoute ma contri­bu­tion mo­des­te­ment: je ne suis pas mé­de­cin ni psy, et mon ex­pé­rience en terme d’édu­ca­tion est li­mi­tée: ma fille à 5 mois :).

Selon moi, il faut qu’un en­fant soit élevé par deux per­sonnes qui sont com­plé­men­taires. On parle de papa et de maman: deux ca­rac­tères dif­fé­rents et deux per­sonnes pour sou­te­nir l’en­fant. Où est l’obli­ga­tion d’être de sexe dif­fé­rent? Je ne la vois nulle part.

11)
dj­trance
, le 08.11.2010 à 07:55

J’en connais un du forum qui va bon­dir… :)

Je pense que c’est un sujet re­la­ti­ve­ment dé­li­cat: un en­fant peut avoir une en­fance de merde avec des pa­rents hé­té­ro­sexuels (j’en suis la preuve) tout comme avoir une en­fance en­so­leillée avec des pa­rents ho­mo­sexuels.

Tout comme le contraire…

Après, l’être hu­main n’a pas le recul né­ces­saire afin de dire “c’est bien” ou “c’est pas bien”, c’est trop “frais” selon moi!

En même temps, si un coupe ho­mo­sexuel a l’op­por­tu­nité d’adop­ter un or­phe­lin…

Sujet vague, et di­vers…

12)
In­connu
, le 08.11.2010 à 08:00

Se­bas­tien, je pense que pour jouer le role du papa il faut une per­sonne qui a ete eleve comme un gar­con, et idem pour la maman. Je vois mal com­ment un homme, eleve comme un gar­con par ses pa­rents, peut ar­ri­ver a jouer le role de la “maman”. Ce qui est dom­mage, cest le manque d etudes sur le sujet pour y trou­ver des cer­ti­tudes “cer­taines”

13)
406
, le 08.11.2010 à 08:16

Perso, pour­quoi les 2 hommes homo au­raient le droit de dé­ci­der que cette en­fant n’au­rait pas de mère. Pa­reil pour 2 femmes homo. les en­fants ont déjà assez de sujet de raille­rie entre eux à l’école. çà ne fe­rait qu’en ra­jou­ter. Je vais peut-être être bru­tal mais çà re­vient à la même chose, pour moi, que cette femme qui vou­lait avoir accès aux dons de sperme de son marie dé­cédé pour conce­voir un en­fant. nor­mal qu’on lui est re­fusé. ima­gi­nez plus tard, la mère qui dit à son fils : je t’ai conçu mais tu ne connai­tra ja­mais ton père. il est dé­cédé avant ta nais­sance. O-O .

14)
dj­trance
, le 08.11.2010 à 08:20

+1

En­core une fois, nous n’avons pas le recul né­ces­saire! :)

15)
M.G.
, le 08.11.2010 à 08:28

Une pe­tite phrase sur­vient par­fois “Mais com­ment veux-tu qu’un en­fant noir ou ba­sané puisse s’iden­ti­fier à des pa­rents blancs ?. Quand je re­çois des pa­tients adop­tés vi­si­ble­ment dif­fé­rents de peau de leurs pa­rents, ils me disent tous que c’est la no­tion d’iden­ti­fi­ca­tion aux pa­rents, dans leur pe­tite en­fance, qui a été un des plus gros pro­blème de leur vie, quand ils en prennent conscience.[…]”

Ce peut même être le cas pour les métis. J’ai bien connu les pe­tits-en­fants d’un homme de lettres sé­né­ga­lais re­nommé, marié à une Fran­çaise. Leur fille métis s’était ma­riée avec un Fran­çais et avait donné nais­sance à deux gar­çons. Par le jeu des Lois de Men­del, l’un était tout blond comme sa grand-mère. L’autre tout noir comme son grand-père.

D’après vous, le­quel par­lait cou­ram­ment « oulof » et di­ri­geait la bande de ga­mins de son quar­tier alors que l’autre re­fu­sait de par­ler ouo­lof au pré­texte qu’il était « tou­bab » puisque son père était blanc ?

Vous avez com­pris, c’était le petit blond…

Sans don­ner d’ex­pli­ca­tion au phé­no­mène (d’autres sont mieux pla­cés que moi pour le faire) j’ai constaté que les métis étaient sou­vent « mal dans leur peau ». Il semble pour­tant que cela se dis­sipe avec les gé­né­ra­tions sui­vantes.

Quant aux en­fants adop­tés, j’ai vu tant d’ex­pé­riences tour­ner au cau­che­mar que j’ai du mal à ex­pri­mer une opi­nion fa­vo­rable…

L’ho­mo­sexua­lité – as­su­mée ou pas – en­gendre des re­la­tions dif­fi­ciles entre par­te­naires tant les sen­ti­ments et les sen­si­bi­li­tés sont sou­vent exa­cer­bés dans ce mi­lieu.

Vous com­pren­drez qu’il me soit dif­fi­cile dans ce cas par­ti­cu­lier d’en­vi­sa­ger le dé­ve­lop­pe­ment har­mo­nieux d’un en­fant adopté par un couple ho­mo­sexuel.

J’ai plu­sieurs amis ho­mo­sexuels – aussi bien parmi les hommes que parmi les femmes – et j’avais trouvé que la for­mule du PACS fran­çais était une avan­cée élé­gante dans la re­con­nais­sance de leur exis­tence ju­ri­dique et so­ciale.

Aller plus loin, je ne sais pas si c’est rai­son­nable.

16)
coa­coa
, le 08.11.2010 à 08:31

Cher­cher à “com­prendre” l’ho­mo­sexua­lité, c’est un peu comme es­sayer de “com­prendre” les pois­sons ou de “com­prendre” les pommes de terre. On peut y pas­ser tout le temps qu’on veut, je ne suis pas sûr qu’il y ait quelque chose à “com­prendre”.

Ho­mo­sexuel, consi­dé­rant qu’il faut un homme et une femme pour conce­voir un en­fant, j’ai plu­tôt ten­dance à ne pas bien com­prendre les dé­marches des couples gay qui es­saient par dif­fé­rents moyens d’avoir des en­fants “na­tu­rels”.

Par contre, vi­vant dans une re­la­tion de couple archi saine, bien que n’éprou­vant pas le désir d’avoir des en­fants, je re­marque que notre foyer se­rait en bien des égards beau­coup plus pro­pice que nombre d’autres foyers pour ac­cueillir et éle­ver un en­fant.

A ceux qui conti­nuent de dire qu’il faut un papa et une maman à un en­fant (parce que c’est la “na­ture”), je rap­pelle que l’or­phe­lin n’a à priori plus ni l’un ni l’autre, et que livré à la seule “na­ture”, il n’au­rait pas beau­coup de chances de s’en sor­tir.

Je me sou­viens avoir vi­sité il y a quelques an­nées un or­phe­li­nat en Rou­ma­nie, peu après la chute de Ceau­sescu. Je conti­nue à croire qu’un en­fant se­rait in­fi­ni­ment plus heu­reux au sein d’un couple ai­mant, quelle que soit sa com­po­si­tion, que dans n’im­porte le­quel de ces or­phe­li­nats. Quoi­qu’en disent les bien pen­sants (à qui je rap­pelle que la plu­part – sinon toutes – les études exis­tantes concluent qu’il n’y a pas de dif­fé­rences – au ni­veau de la qua­lité de l’édu­ca­tion don­née et des risques de troubles psy­cho­lo­giques – entre les en­fants éle­vés par des ho­mo­sexuels et ceux éle­vés par des hé­té­ro­sexuels).

17)
coa­coa
, le 08.11.2010 à 08:40

L’ho­mo­sexua­lité – as­su­mée ou pas – en­gendre des re­la­tions dif­fi­ciles entre par­te­naires tant les sen­ti­ments et les sen­si­bi­li­tés sont sou­vent exa­cer­bés dans ce mi­lieu.

Voilà. C’est le type de dis­cri­mi­na­tion, basée sur des croyances po­pu­laires is­sues des pires cli­chés (du type “étude so­cio­lo­gique basée sur La Cage aux Folles”), que nous conti­nuons à lire ici et là et qui font que la lutte pour notre re­con­nais­sance en tant que per­sonnes et non pas en tant que ca­ri­ca­tures est loin d’être ter­mi­née.

Et les Juifs sont pingres et les noirs pa­res­seux.

Et Ivan S. un vio­leur bien­tôt suisse

M.G., je ne t’en veux pas, mais je fais un appel à ta vi­gi­lance : il y a un monde entre la ca­ri­ca­ture et la réa­lité. Si tu connais des couples res­sem­blant à ta des­crip­tion, mes amis hé­té­ro­sexuels “in­stables aux sen­ti­ments et sen­si­bi­li­tés exa­cer­bées” ne me per­mettent pas – fort heu­reu­se­ment – d’éta­blir une gé­né­ra­lité.

18)
M.G.
, le 08.11.2010 à 09:01

@coa­coa

Dé­solé de t’avoir froissé. À l’évi­dence ta vie de couple est réus­sie et crois bien que j’en suis heu­reux pour vous. En re­vanche, je me moque des croyances po­pu­laires et des cli­chés qu’elles ont fa­bri­qués. Je n’écris que sur ce que je sais et ce que j’ai vécu, lais­sant aux spé­cia­listes (?) les « Études psy­cho­lo­giques ».

Bien sûr que l’en­fer existe aussi chez les couples hé­té­ro­sexuels. C’est même le plus ap­pa­rent pour de simples rai­sons sta­tis­tiques.

En toute chose, l’har­mo­nie est si rare dans notre hu­ma­nité qu’elle reste l’ex­cep­tion qui confirme la règle.

19)
coa­coa
, le 08.11.2010 à 09:22

@M.G.

Ce qui me froisse – au risque de me ré­pé­ter – c’est la tour­nure de type dé­fi­ni­tive d’une pen­sée ap­pa­rem­ment ano­dine énon­cée comme une gé­né­ra­lité et qui – de fait – ne fait pas autre chose que col­por­ter un cli­ché.

C’est peu de chose, en soit. Je m’oblige à in­ter­ve­nir dès que je le peux pour ten­ter de dis­tin­guer ce qui – énoncé comme tel – ap­par­tient au do­maine de l’ex­pé­rience sen­sible du monde et ce qui ap­par­tient aux idées re­çues (et qui “com­mence à dé­ra­per”).

20)
ty­ra­nael
, le 08.11.2010 à 10:07

Hello,

Quant à moi, je suis to­ta­le­ment ou­vert à l’adop­tion pour les couples ho­mo­sexuels. L’ar­gu­ment qu’il faut un père XY et une mère XX pour per­mettre un dé­ve­lop­pe­ment har­mo­nieux est to­ta­le­ment par­tiel et, je suis dé­solé de le pen­ser, plu­tôt lié à des peurs in­avouées. Je suis sûr que vous trou­ve­rez des modes de vies dif­fé­rents sur notre brave pla­nète ou dans notre his­toire qui fonc­tionne ou ont fonc­tionné très bien.

Je vous rap­pelle par ailleurs que les sta­tis­tiques de di­vorces cassent un peu le schéma féé­rique que cer­tains tiennent à conser­ver comme idéal de dé­ve­lop­pe­ment pour des en­fants.

Si on veut par­tir dans les cli­chés, on peut com­men­cer à im­po­ser comme mo­dèle que pour avoir des en­fants, il faut que la mère reste à la mai­son pour les éle­ver… (heu­reu­se­ment ce­lui-ci s’est enfin es­tompé, quoi que…)

21)
ysen­grain
, le 08.11.2010 à 10:11

Avant de pas­ser aux ques­tions du jour, j’ob­serve plu­sieurs ré­ac­tions ici qui gé­né­ra­lisent des po­si­tions, at­ti­tudes, com­por­te­ments. Hit­ler était un sa­laud, Hit­ler était fou, mais il ai­mait son chien: tous les sa­lauds aiment leur chien !!! La­dies and Gent­le­men, un peu de dis­tance. Nous avons tous des ex­pé­riences per­son­nelles, n’en fai­sons pas une gé­né­ra­lité.

en effet, la Suisse in­ter­dit le pré­lè­ve­ment d’ovo­cytes, allez sa­voir pour­quoi, par le biais de la LPMA (loi sur la pro­créa­tion mé­di­ca­le­ment as­sis­tée)

Si le lé­gis­la­teur suisse est co­hé­rent avec lui même, il doit aussi in­ter­dire le don d’or­gane, et par là-même les greffes d’or­gane. Je ne sais ré­pondre quant à mon at­ti­tude vis-à-vis d’un en­fant dont je se­rais le père gé­né­tique parce que j’au­rais fait un don de sperme. Ceci dit, mis à part l’as­pect pu­re­ment mé­di­cal, je ne vois pas ce qui s’op­pose au pré­lè­ve­ment d’ovule. Quant au don, je di­rais que je ne sais pas.

Si des couples sont désem­pa­rés par l’im­pos­si­bi­lité «na­tu­relle» de faire un en­fant, je ne vois pas ce qui s’op­pose à la ré­cep­tion d’un don de ga­mètes. Je fais la dis­tinc­tion entre don de ga­mètes, d’une part et ré­cep­tion de ce don.

Pa­ren­thèse: une pa­tient me di­sait ce matin son ex­trême désir d’être gref­fée du rein; mais elle me di­sait aussi son émo­tion de sa­voir que ça ne se­rait pos­sible qu’au prix de la mort cé­ré­brale du don­neur.

Quant à la se­conde ques­tion, à pro­pos de l’adop­tion d’un en­fant par un couple ho­mo­sexuel, il me semble qu’il y a là, en­core confu­sion. Cultu­rel­le­ment, di­sons que le monde oc­ci­den­tal traîne tel­le­ment d’hor­reurs à pro­pos des ho­mo­sexuelles et ho­mo­sexuels que le re­gard – je n’uti­lise pas à des­sin le mot «ju­ge­ment» – est biaisé. Ce poids cultu­rel, le même, mais dans une autre di­rec­tion, celle des couples hé­té­ro­sexuels, trouve na­tu­rel d’éle­ver un en­fant dans un couple dit «nor­mal» mais se fout de sa­voir , la plu­part du temps s’il est «bien élevé», non mal­traité. Mais «on» ne se gê­nera pas pour stig­ma­ti­ser un couple ho­mo­sexuel si l’en­fant est mal­traité.

Les pos­si­bi­li­tés de la bio­lo­gie ont ou­vert des pos­si­bi­li­tés d’aide à la pro­créa­tion. Il n’est pas si fré­quent qu’un pro­grès bio­lo­gique ma­té­riel fasse évo­luer la pen­sée. Or­di­nai­re­ment, c’est le contraire: une idée dé­clenche une re­cherche qui per­met de mettre en oeuvre. Il est donc ex­trê­me­ment dé­li­cat de lé­gi­fé­rer. Je n’ai­me­rais pas avoir à lé­gi­fé­rer, ne sa­chant pas.

22)
Diego
, le 08.11.2010 à 10:20

Et moi qui suis en prin­cipe contre (tout), je pré­co­nise l’in­ter­dic­tion du di­vorce pour les couples ayant pro­créé.

En effet, com­ment donc es­pé­rer éle­ver de ma­nière cor­recte un fils si papa n’est pas là pour lui foutre une bonne baffe de temps en temps : c’est sûr, il fi­nira pédé !

Itou pour une fille d’ailleurs, qui lui trou­vera un bon mari, hein, si papa est ab­sent ? (j’ai d’abord écrit “qui lui fera son édu­ca­tion sexuelle”, mais je me suis dé­gon­flé).

<mode couple joke> Voilà chère épouse, si avec ça tu tapes pas les 50 com­men­taires, c’est que je ne sais plus mettre le feu à un fil de dis­cus­sion ;-)) </mode>

23)
Sa­luki
, le 08.11.2010 à 10:22

Beau­coup de choses in­tel­li­gentes et quelques cli­chés ont été dits.

Je vou­drais ap­por­ter mes deux balles de contri­bu­tion : tous les cas d’adop­tion que je connais sont mal­heu­reu­se­ment des échecs, sauf un. Les pa­rents ont souf­fert pen­dant des an­nées de la sté­ri­lité de l’un ou de l’autre, se sont ré­so­lus à l’adop­tion. C’est sou­vent vécu comme un échec du couple. Ils ont ef­fec­tué des dé­marches – par­cours du com­bat­tant- qui res­semble à la quête des pa­piers pour ses sans-pa­piers, qui ont duré des an­nées.

Le bébé ou le gamin, une fois ar­rivé, est sur-couvé. Le mythe de l’en­fant-Roi est une réa­lité chez ces couples. Et ça dé­rape.

Des quatre couples que je connais, si l’une des filles sera bien­tôt mé­de­cin, rayon­nante de vie, les trois autres sont dé­li­quants et non bé­nins, il y a un tra­fi­cant de came, pas dea­ler, hein, “gros­siste”, un bra­queur de bi­jou­te­rie et l’autre, dé­lin­quant sexuel, a op­por­tu­né­ment mis des océans entre le proc’ et lui.

Ce ne sont certes que des cas qui n’ont pas va­leur sta­tis­tique, mais…

24)
406
, le 08.11.2010 à 10:39

Ar­rê­tez de mé­lan­ger “di­vorce” et ” im­pos­si­bi­lité de voir ou re­voir son père ou sa mère de sang”. ce n’est pas com­pa­rable !!!

25)
Sé­bas­tien Pen­nec
, le 08.11.2010 à 10:58

Se­bas­tien, je pense que pour jouer le role du papa il faut une per­sonne qui a ete eleve comme un gar­con, et idem pour la maman. Je vois mal com­ment un homme, eleve comme un gar­con par ses pa­rents, peut ar­ri­ver a jouer le role de la “maman”. Ce qui est dom­mage, cest le manque d etudes sur le sujet pour y trou­ver des cer­ti­tudes “cer­taines”

C’est là où les gé­né­ra­li­tés com­mencent: qu’est-ce qu’être “élevé comme un gar­çon” ou “comme une fille”? C’est la ca­ri­ca­ture du papa sé­vère, qui fixe les li­mites et de la maman ai­mante et ras­su­rante? Que dire des couples où c’est l’in­verse? Que le papa a été “élevé comme une fille”? Et si les deux pa­rents (homme et femme) ont été “éle­vés comme des filles”, que va-t-il se pas­ser pour les en­fants?

J’ai l’im­pres­sion que tu ca­té­go­rises for­te­ment des choses qui peuvent avoir une in­fi­nité de nuances… non?

26)
Sa­luki
, le 08.11.2010 à 11:00

“Le Monde” a grillé la po­li­tesse à Mrs Pop­pins dans son édi­tion datée de Di­manche-Lundi avec un ar­ticle in­ti­tulé : « le Couple à l’épreuve de la sté­ri­lité ». Il n’est mal­heu­reu­se­ment ac­ces­sible qu’aux abon­née de l’édi­tion élec­tro­nique ou aux ache­teurs de l’édi­tion pa­pier.

27)
iVince
, le 08.11.2010 à 11:03

J’aime beau­coup les gens qui “croient”…

Je crois qu’un en­fant a be­soin d’un papa et d’une maman” et on ra­joute en gé­né­ral “d’un papa et d’une maman qui l’aiment”. Et pour quoi faire s’il vous plait ? Eh bien tout sim­ple­ment pour “se construire” (ta­daaa!!).

J’at­tends donc sous la plumes de ces croyants ma­gni­fiques les pro­po­si­tions de loi sui­vantes :

-In­ter­dic­tion des filles-mères (sou­ve­nez-vous, JJ Gold­man, “Elle a fait un bébé toute seule”).

-Consé­quence de l’in­ter­dic­tion ci-des­sus, in­ter­dic­tion aux femmes cé­li­ba­taires d’avoir des rap­ports sexuels (ben oui, elles ris­que­raient de faire un en­fant qui n’a pas de papa et donc qui ne pour­rait pas se construire).

-In­ter­dic­tion aux gens vio­lents de faire des en­fants (im­pos­si­bi­lité de se construire sans papa et maman qui vous aiment)

-Mise en place de bri­gades de contrôle de l’amour pa­ren­tal qui pour­raient se pré­sen­ter au do­mi­cile des fa­milles pour vé­ri­fier que l’amour pro­di­gué est suf­fi­sant pour la construc­tion de l’en­fant.

-In­ter­dic­tion faite aux pa­rents de dé­cé­der avant la ma­jo­rité de leurs en­fants (afin d’évi­ter qu’un en­fant se re­trouve or­phe­lin de père ou de mère voire – hor­resco re­fe­rens – des deux ce qui l’em­pê­che­rait sub­sé­quem­ment d’avoir un papa et une maman afin de se construire).

-Par me­sure ré­tro­ac­tive, re­trait du droit de vote aux in­di­vi­dus étant nés avant la mise en place de ces me­sures et dont il est prouvé soit qu’ils n’ont pas été éle­vés par un papa et par une maman, soit qu’ils n’ont pas été suf­fi­sam­ment aimés et qui, n’ayant pas pu se construire, ne peuvent pré­tendre être des ci­toyens nor­maux.

28)
ydi­koi
, le 08.11.2010 à 11:05

Bon­jour,

Ce sujet cache en fait deux ques­tions bien dif­fé­rentes :

– l’adop­tion : pas de mé­de­cine ici, juste un fait : un en­fant aban­donné, des adultes qui veulent adop­ter. Au­jour­d’hui, en France, un en­fant peut être adopté par un(e) cé­li­ba­taire. Mais pas par un couple ho­mo­sexuel, le lé­gis­la­teur consi­dé­rant qu’il faut un père et une mère pour éle­ver un en­fant. Pire en­core, un cé­li­ba­taire qui se dé­clare hé­té­ro­sexuel peut adop­ter, le même se dé­cla­rant ho­mo­sexuel, non.

Est-ce à dire que le(la) cé­li­ba­taire est donc condamné à se ma­rier ?

Cer­tains crient à la dis­cri­mi­na­tion, c’est au mi­ni­mum une belle hy­po­cri­sie.

– la pro­créa­tion mé­di­ca­le­ment as­sis­tée (PMD) : un couple ne peut pas avoir d’en­fant par lui même, il de­mande donc l’aide de la tech­nique mé­di­cale. Tiens donc, se disent les couples ho­mo­sexuels, nous aussi ne pou­vons pas en avoir. Au nom de quoi on nous le re­fuse ? la na­ture ? Mais la na­ture a fait ce couple hé­té­ro­sexuel sté­rile, d’une ma­nière ou d’une autre …

Ce débat me fait tou­jours pen­ser à un groupe de ga­mins qui dé­couvrent un nou­veau jouet, qui ex­cluent de facto une par­tie du groupe qui de­mande à y jouer, sim­ple­ment paske toi tu peux pas. Oui, mais per­sonne ne pou­vait, à la base … Parce que la vraie ques­tion n’est pas sur l’ac­ces­si­bi­lité des ho­mo­sexuels à la PMD, c’est celle de la PMD tout court …

Une fois qu’on a en­levé les ques­tions de pure lo­gique, res­tent des ar­gu­ments vieux comme le monde. Je me méfie des ‘il faut un papa et une ma­man’, ar­gu­ment uti­lisé il y a des lustres pour pré­dire la fin du monde avec l’ex­plo­sion des di­vorces (au­jour­d’hui 50% des ma­riages). Faut-il le rap­pe­ler, il y a tou­jours un papa et une maman dans une PMD, qui sont – ou non – as­so­ciés en­suite à l’édu­ca­tion de l’en­fant.

Le sujet est com­plexe, for­cé­ment com­plexe.

Ima­gi­nez bien qu’il y a les couples ho­mo­sexuels ayant un désir d’en­fant, avec – dans la ma­jo­rité des cas – un vrai pro­jet édu­ca­tif ; les mi­li­tants, qui posent cette ques­tion comme une pro­blé­ma­tique de droit vs. dis­cri­mi­na­tion. Et puis, il y a la foule des autres, qui comme le reste de la so­ciété, dit oui, dit non, dit peut être. Bref, rien que de très banal. Aussi banal sû­re­ment que l’en­semble de la so­ciété vis-à-vis de ces nou­velles mé­thodes de pro­créa­tion.

Je ne sais que trois choses :

1. Plus jeune, j’ai adoré le meilleur des mondes et “l’in­dus­tria­li­sa­tion” de la concep­tion me fait peur. Très peur.

2. Soit il faut ef­fec­ti­ve­ment un père et une mère pour éle­ver un en­fant ; et dans ce cas là l’adop­tion doit être re­fu­sée aux cé­li­ba­taires (tous) ; et les pa­rents doivent s’en­ga­ger, en cas de di­vorce ou veu­vage, à un re­ma­riage prompt : plus de veufs ou di­vor­cés qui se re­trouvent père ou mère ;

3. Soit, se ba­sant sur ce qu’on connaît du sujet (quelques cen­taines de mil­liers d’en­fants, ado­les­cents ou adultes main­te­nant, de pa­rents ho­mo­sexuels), on re­con­naît que le sujet n’est pas aussi simple que “pask’il faut un papa et une maman”.

Un der­nier mot, une touche plus per­son­nelle si vous le per­met­tez. Ne cher­chez pas à com­prendre l’ho­mo­sexua­lité, ou les ho­mo­sexuels. Ne cher­chez pas à com­prendre pour­quoi deux per­sonnes s’aiment, elles s’aiment, c’est tout. Cher­chez vous à com­prendre ceux qui n’ont pas les mêmes goûts que vous, ceux qui ont une per­son­na­lité dif­fé­rente de la vôtre ?

Et ar­rê­tons de par­ler pour l’ordre na­tu­rel (“il faut un papa et une maman“), c’est le genre d’ar­gu­ment que je me sou­viens avoir en­tendu pen­dant des lustres, gamin, pour m’ex­pli­quer pour­quoi l’ho­mo­sexua­lité c’était mal, et les ho­mo­sexuels, mau­vais, le genre d’ar­gu­ment que je me se­rais bien évité.

Cuk est un site ex­tra­or­di­naire et unique, où les dé­bats sou­vent pas­sion­nés sont à la hau­teur de l’éclec­tisme des su­jets qui y sont trai­tés. Ne pre­nez pas cette der­nière touche per­son­nelle comme une at­taque pas­sion­nelle ou mi­li­tante, juste comme un moyen de mieux connaître ce qui peut se pas­ser ailleurs …

ydi­koi, lec­teur as­sidu, com­men­ta­teur oc­ca­sion­nel

29)
In­connu
, le 08.11.2010 à 11:35

Se­bas­tien: at­tends que ton en­fant gran­disse et tu com­pren­dras.

30)
iVince
, le 08.11.2010 à 11:48

Une pe­tite re­marque en pas­sant pour Ysen­grain (com­men­taire 21) qui écrit : “le monde oc­ci­den­tal traîne tel­le­ment d’hor­reurs à pro­pos des ho­mo­sexuels”

Je veux bien qu’il y ait en­core du che­min à faire en Oc­ci­dent, mais si on parle d’hor­reur je n’ai pas l’im­pres­sion qu’il faille se li­mi­ter au monde oc­ci­den­tal. Les der­nières pho­tos de ga­mins de 20 ans pen­dus à des grues pour ho­mo­sexua­lité n’ont pas été prises à Paris il me semble.

31)
Sé­bas­tien Pen­nec
, le 08.11.2010 à 12:04

Se­bas­tien: at­tends que ton en­fant gran­disse et tu com­pren­dras.

Quelle jolie ma­nière de ne pas ré­pondre… et sans condes­cen­dance en plus.

32)
alec6
, le 08.11.2010 à 12:16

J’ai lu bcp de choses in­té­res­santes.

Mon avis à deux balles:
Nous avons trois en­fants (9,11 et 13 ans), conçus et nés sans pro­blèmes. Ils sont beaux, in­tel­li­gents et en bonne santé (pas très ob­jec­tif tout ça, mais c’est ainsi ! hi hi hi !)

Par ex­pé­rience, je di­rais que les en­fants ont be­soin d’amour, de re­con­nais­sance, d’en­cou­ra­ge­ment, d’aide et par­fois d’être (ver­te­ment à l’oc­ca­sion, même si cela est rare chez nous) re­ca­drés.
Je ne vois pas en quoi un couple ho­mo­sexuel ne se­rait pas ca­pable de tout cela… Les ho­mo­sexuels (es) que je connais le sont à mes yeux du moins. Cer­taines l’ont prouvé !

Quant à “com­prendre” les pommes de terre, Coa­coa, je m’y éver­tue cer­tains soirs, mais c’est bien meilleurs avec de la graisse de ca­nard de l’ail, du per­sil, du gros sel et du poivre…

33)
In­connu
, le 08.11.2010 à 13:15

Se­bas­tien: meme pas, cest sin­cère. De­puis 5 ans que je suis papa, j’ai en­or­me­ment ap­pris et sur­tout com­pris de choses.

35)
iVince
, le 08.11.2010 à 13:41

Re­naud, tu es sym­pa­thique, mais il existe d’autre papas sur cette pla­nète (si j’en crois ma femme j’en fais aussi par­tie) et ils n’ont pas tous com­pris les mêmes choses que toi.

36)
in­fisxc
, le 08.11.2010 à 14:00

Si je peux me per­mettre :

1) L’ar­gu­ment (pour­tant ré­pété à l’envi) selon le­quel un en­fant au­rait be­soin d’un papa et d’une maman pour s’épa­nouir est une ab­sur­dité qui ne re­pose sur rien d’autre qu’un pré­jugé cultu­rel. Je vous ren­voie à la lec­ture de cet ar­ticle paru dans le jour­nal du CNRS : l’hu­ma­nité a dé­ve­loppé bien d’autres formes de cel­lules fa­mi­liales que la pré­ten­due nor­male cel­lule père-mère, et ça n’a ja­mais em­pê­ché les en­fants de de­ve­nir des adultes équi­li­brés (cf. http://​www.​loria.​fr/​~che­villa/Homoparentalite.​pdf). Pour dire, le mot “papa” n’existe même pas dans cer­taines langues.

Il ne s’agit pas d’un ar­gu­ment, mais d’une po­si­tion de prin­cipe, qui n’est fondé sur rien d’autre qu’un pré­tendu “ordre na­tu­rel”. Je suis dé­solé de le dire si abrup­te­ment, mais ça n’est ni plus ar­gu­menté, ni plus ré­flé­chi que de dire “un couple nor­mal doit faire in­ter­ve­nir deux per­sonnes de sexe op­posé ; si on est at­tiré par quel­qu’un du même sexe, c’est qu’on a un pro­blème dans son rap­port à l’autre et dans son iden­ti­fi­ca­tion sexuelle, il faut se faire soi­gner”.

@Smop: si un couple ho­mo­sexuel donne à l’en­fant une ver­sion “biai­sée du monde”, c’est donc que l’ho­mo­sexua­lité est un “biais”, une anor­ma­lité ? Et bien non, un couple ho­mo­sexuel n’est pas moins “nor­mal” qu’un couple hé­té­ro­sexuel, et cela ne consti­tue cer­tai­ne­ment pas un mau­vais exemple qu’il fau­drait se gar­der de don­ner aux en­fants.

2) Un autre ar­gu­ment qui re­vient : la construc­tion psy­cho­lo­gique de l’en­fant, en par­ti­cu­lier, face au reste de la so­ciété. Là, je suis obligé de sous­crire : un en­fant élevé par un couple d’ho­mo­sexuel (de même qu’un en­fant noir élévé par un couple blanc, comme le fait re­mar­quer Zal­lag) va être confronté au re­gard des autres et va de­voir le sur­mon­ter. C’est vrai. Et, oui, on peut se de­man­der de quel droit un couple ho­mo­sexuel pour­rait dé­ci­der d’in­fli­ger ça à son en­fant (comme le disent 406 et M.G.). Et bien tout sim­ple­ment, parce qu’un couple dé­cide de faire un en­fant parce que les deux par­tis ont envie d’un en­fant, ja­mais pour une autre rai­son. Des couples vio­lents ont des en­fants, des couples al­coo­liques ont des en­fants. Des couples ont des en­fants et se sé­parent en­suite. Mais ça ne s’ar­rête pas là : des han­di­ca­pés ont des en­fants, des in­té­gristes ont des en­fants, des mar­gi­naux ont des en­fants. Croyez-vous qu’il soit plus fa­cile pour ces en­fants-là d’af­fron­ter le re­gard des autres ?

Le trau­ma­tisme in­duit par un di­vorce me semble bien plus im­por­tant que celui in­duit par le fait d’être élevé dans un couple ho­mo­pa­ren­tal. Dans de nom­breux cas, deux per­sonnes qui di­vorcent ne peuvent plus se sup­por­ter. L’en­fant doit d’abord sup­por­ter ça à la mai­son (avant le di­vorce) puis il est le té­moin au quo­ti­dien de la ten­sion entre ses deux pa­rents. Il est ti­raillé entre deux mai­sons, deux édu­ca­tions, vic­time d’un chan­tage af­fec­tif lui de­man­dant en per­ma­nence de choi­sir (ex­pli­ci­te­ment ou im­pli­ci­te­ment) le­quel des deux il pré­fère. Et là-des­sus, il doit en­core ap­prendre à co-exis­ter avec une belle-mère et un beau-père à qui, peut-être, il au­rait pré­féré ne ja­mais avoir à faire.

Alors, oui, un en­fant élevé par un couple ho­mo­sexuel ai­mant va de­voir faire avec le fait qu’il a deux “ma­mans” ou deux “papas”. La belle af­faire. Il faut bien com­prendre que pour lui, la nor­male, ce sera d’avoir deux pa­rents du même sexe. Et à part le re­gard des autres, contre le­quel il fau­dra bien lut­ter, ça ne de­vrait pas lui poser plus de pro­blème que ça. Et il s’en ti­rera pro­ba­ble­ment mieux que son petit co­pain de classe dont le père est al­coo­lique et bât sa femme.

Tiens, d’ailleurs, en post-scrip­tum. Un couple de les­biennes a ré­cem­ment dé­frayer la chro­nique en France. Le couple avait eu un en­fant (tech­ni­que­ment, lé­ga­le­ment, une des deux avait eu un en­fant ; l’autre, au re­gard de la loi, au re­gard de la so­ciété, elle n’existe pas). Le couple s’était sé­paré (ça ar­rive aussi aux ho­mo­sexuels). Et bien la deuxième “maman”, elle vou­lait une garde par­ta­gée. La pre­mière “maman”, elle di­sait “non, c’est mon bébé, pas le tiens” (comme quoi, on peut être ho­mo­sexuel et pas ou­vert, l’un n’em­pêche pas l’autre). Ça s’est fini de­vant les tri­bu­naux, qui ont tran­ché pour la garde par­ta­gée. Et bien, ils ont eu rai­son : car un en­fant qui a eu deux mères, il a tou­jours be­soin de ses deux mères. L’autre n’est pas rien. Elle l’a éle­vée, elle lui a donné son amour et elle en a reçu en re­tour. Et pri­ver l’en­fant de ça, ça c’est dé­vas­ta­teur. Pas le fait de lui avoir donné deux ma­mans au dé­part.

In­fisxc

37)
In­connu
, le 08.11.2010 à 15:57

Je sens quon va se re­ga­ler avec lar­ticle que je pre­pare sur la peine de mort :

38)
Zal­lag
, le 08.11.2010 à 16:28

Une im­por­tante étude par ici sur le sujet de ce jour.

39)
Sé­bas­tien Pen­nec
, le 08.11.2010 à 16:29

Re­naud,

Je ne doute pas que tu aies com­pris plein de choses. Et que, de mon côté, j’ai plein de choses à com­prendre.

Cela dit, je ne te re­joins pas sur le côté “élevé comme un gar­çon”, ou comme une fille. Alex6 l’a bien ré­sumé:

Par ex­pé­rience, je di­rais que les en­fants ont be­soin d’amour, de re­con­nais­sance, d’en­cou­ra­ge­ment, d’aide et par­fois d’être (ver­te­ment à l’oc­ca­sion, même si cela est rare chez nous) re­ca­drés. Je ne vois pas en quoi un couple ho­mo­sexuel ne se­rait pas ca­pable de tout cela…

Ce qui est im­por­tant, c’est l’en­ca­dre­ment, pas le sexe des pa­rents… Toi, quand tu dis:

je pense que pour jouer le role du papa il faut une per­sonne qui a ete eleve comme un gar­con, et idem pour la maman

… tu sous-en­tend qu’une femme qui n’au­rait pas été “éle­vée comme une femme” ne pour­rait pas être une bonne mère, car in­apte à rem­plir son “rôle de mère”. C’est une vi­sion ter­rible… Quid des gens qui n’ont pas été éle­vés dans un foyer ai­mant? Sont-ils ir­ré­mé­dia­ble­ment des mau­vais pa­rents?

Si, pour toi, seul un homme “élevé comme un homme” peut jouer le “rôle du père”, et pa­reil pour la mère, je trouve ta vi­sion ter­ri­ble­ment li­mi­tante, mais ton op­po­si­tion à l’adop­tion par des ho­mo­sexuels est lo­gique… tout comme ton op­po­si­tion à l’adop­tion par des cé­li­ba­taires, j’ima­gine… sinon tu ne se­rais pas co­hé­rent.

Ta vi­sion en­ferme les hommes et les femmes dans un rôle pré­dé­fini… je dé­fend une vi­sion plus nuan­cée.

40)
levri
, le 08.11.2010 à 16:36

J’avais pensé com­men­ter, mais fi­na­le­ment d’autres l’ont fait pour moi ;)

En cette fin de pre­mière dé­cen­nie du XXI ème siècle, c’est sur­pre­nant comme les idées pré­con­çues d’un autre âge ont en­core droit de cité, même sur cuk.

@ 11. dj­trance : comme tu vois je n’ai même pas bondi, je sup­pose que c’est à moi que tu fai­sais al­lu­sion, ainsi qu’au sujet du forum cuk où nous avions échangé quelques vues sur l’ho­mo­pa­ren­ta­lité ?

41)
yoghi
, le 08.11.2010 à 16:48

Qui peux pré­tendre être un meilleur pa­rent qu’un autre? on fait tous de notre mieux… et si on le fait mal l’en­fant peux être ré­si­lient et en tirer parti….(qui sait…) on traine tous un hé­ri­tage fa­mi­lial (conscient et in­cons­cient) que l’on in­culque a nos en­fants; po­si­tif comme né­ga­tif….. Comme le dit si bien In­fisxc il faut sa­voir se li­bé­rer de ces an­nées de la­vage de cer­veau qui nous fait dire qu’il faut un papa et une maman…. les époques changent, nos ha­bi­tudes aussi…. tout change…

42)
Franck Pas­tor
, le 08.11.2010 à 17:19

En cette fin de pre­mière dé­cen­nie du XXI ème siècle, c’est sur­pre­nant comme les idées pré­con­çues d’un autre âge ont en­core droit de cité, même sur cuk.

Parce que tu vou­drais qu’on n’en parle pas du tout ??? Dé­solé, mais à tort ou à rai­son cela fait débat, non seule­ment sur cuk, mais sur les bancs de di­vers par­le­ments.

Mon point de vue : quand un couple, quel qu’il soit, veut un en­fant, il l’aura. Que ce soit par des voies lé­gales ou non. Au­tant que l’adop­tion par un couple ho­mo­sexuel soit lé­gale, l’en­fant lui-même s’en trou­vera beau­coup mieux dans sa fu­ture exis­tence.

Et je n’ai ja­mais cru en la né­ces­sité d’un schéma pa­ter­nel/ma­ter­nel. Il y a des gens or­phe­lins de père et/ou de mère qui sont quand même par­fai­te­ment bien dans leur peau. Alors avoir deux pères ou deux mères, pour­quoi pas ?

Quitte à pa­raître gnan­gnan : l’es­sen­tiel, c’est d’ai­mer et d’être aimé. Y com­pris pour un en­fant.

43)
Smop
, le 08.11.2010 à 17:20

@Smop: si un couple ho­mo­sexuel donne à l’en­fant une ver­sion “biai­sée du monde”, c’est donc que l’ho­mo­sexua­lité est un “biais”, une anor­ma­lité ? Et bien non, un couple ho­mo­sexuel n’est pas moins “nor­mal” qu’un couple hé­té­ro­sexuel, et cela ne consti­tue cer­tai­ne­ment pas un mau­vais exemple qu’il fau­drait se gar­der de don­ner aux en­fants.

L’ho­mo­sexua­lité fait par­tie de ces su­jets ex­trê­me­ment dé­li­cats à dé­battre, et la moindre cri­tique (dans le sens ré­flexion contra­dic­toire) ca­ta­logue im­mé­dia­te­ment son au­teur comme ho­mo­phobe. J’ai donc bien ré­flé­chi avant d’em­ployer l’ad­jec­tif “biaisé”. Je n’au­rais pas pris le risque d’uti­li­ser “anor­ma­lité”. Quoi qu’il en soit, si l’on s’en tient au sens strict des mots, il est dif­fi­cile de sou­te­nir que l’ho­mo­sexua­lité soit la norme au­jour­d’hui. Ce qui n’em­pêche pas qu’elle puisse l’être dans d’autres en­vi­ron­ne­ments cultu­rels ou qu’elle puisse l’avoir été par le passé. Je ne m’avan­ce­rai pas plus loin sur ce sujet – hors scope du billet de Ma­dame Pop­pins -. Je conclu­rai juste en pré­ci­sant qu’à dé­faut de le com­prendre, c’est un sujet qui ne me touche ni ne m’in­té­resse spé­cia­le­ment.

En re­vanche, je connais l’im­por­tance dans le dé­ve­lop­pe­ment psy­cho­lo­gique de l’en­fant a) du re­gard des autres, et b) de l’exemple donné par la cel­lule pa­ren­tale. Les consé­quences d’un “mau­vais ai­guillage” peuvent être ca­tas­tro­phiques – voire ir­ré­ver­sibles – en termes d’in­té­gra­tion de l’in­di­vidu dans la so­ciété et de fait de son égo.

Je suis bien placé pour le sa­voir à double titre. D’abord parce que mes pa­rents m’avaient donné un pré­nom peu usuel en France et que j’ai beau­coup souf­fert dans mon en­fance des raille­ries de mes ca­ma­rades. Au point que j’ai dû convaincre mes pa­rents à chan­ger mon pré­nom à l’âge de onze ans. D’autre part parce que chez mes pa­rents, le rap­port d’au­to­rité homme-femme était in­versé (ma mère “por­tait la cu­lotte”), et que j’ai mis des an­nées à prendre conscience puis me dé­faire de l’em­prise de ce dés­équi­libre (qui s’ex­pri­mait tan­tôt par l’idéa­li­sa­tion de la femme, tan­tôt par la mi­so­gy­nie).

J’ai donc de forts doutes quant au pro­ces­sus de construc­tion psy­cho­lo­gique d’un gamin élevé par un couple ho­mo­sexuel…

L’amour des pa­rents – dont j’ai lar­ge­ment bé­né­fi­cié – ne suf­fit pas à construire l’en­fant. A mon avis, le pre­mier rôle des pa­rents est de don­ner à leur pro­gé­ni­ture les clés de l’in­té­gra­tion so­ciale. Vient peut-être im­mé­dia­te­ment après le dé­ve­lop­pe­ment de l’es­prit cri­tique afin que l’en­fant de­vienne par lui-même un et unique.

44)
flup
, le 08.11.2010 à 17:20

Je pense que l’im­por­tant est d’avoir, au­tour de l’en­fant, une pré­sence des 2 sexes; ça peut être un couple hé­téro, mais ça peut fonc­tion­ner avec un couple homo qui a un ami très proche de l’autre sexe.

Je pense aussi qu’on idéa­lise quelque peu la si­tua­tion nor­male : vou­loir in­ter­dire l’adop­tion aux couples homo sur base d’une com­pa­rai­son avec un couple hé­téro qui fonc­tionne, c’est déjà être à côté d’une par­tie de la réa­lité. Chez les pa­rents adop­tifs comme chez les pa­rents “na­tu­rels”, il y a des couples qui se sé­parent, se font et se dé­font, des conjoints qui laissent l’autre en plan avec un en­fant sur les bras.

Si on in­ter­dit aux couples ho­mo­sexuels d’adop­ter, quid des couples hé­téro qui se sé­parent quand ils ont un en­fant ? Et les hommes ou femmes qui aban­donnent leur conjoint avec un en­fant sur les bras ? Ils ne sont pas si rares, pour­tant.

Je pense que les pro­blèmes liés à l’adop­tion (par­ti­cu­liè­re­ment l’adop­tion in­ter­na­tio­nale) sont bien plus im­por­tants que ceux liés au ca­rac­tère homo ou hé­téro. Pour moi, un couple ho­mo­sexuel bien pré­paré à l’adop­tion vaut mieux qu’un couple hé­téro mal pré­paré.

45)
Phi­lob
, le 08.11.2010 à 17:36

Oui, tout change, mais on n’est pas obligé de chan­ger.

Merci, à tous, ce débat va me per­mettre de “chan­ger” plus vite, j’avais quelques ré­sis­tances (comme je l’ai dit plus haut), mais main­te­nant, je vais mieux, vous m’avez donné de bons ar­gu­ments. Je sen­tais ins­tinc­ti­ve­ment une ré­sis­tance qui était sim­ple­ment due à mon en­doc­tri­ne­ment (et mon manque d’in­té­rêt pour ce sujet). Je me sens plus ou­vert, moins ma­ni­chéen.

46)
ysen­grain
, le 08.11.2010 à 18:01

A mon avis, le pre­mier rôle des pa­rents est de don­ner à leur pro­gé­ni­ture les clés de l’in­té­gra­tion so­ciale.

L’adresse de Sar­kozy est Pré­si­dence de la Ré­pu­blique Pa­lais de l’Ely­sée, 55 r Fbg St Ho­noré 75008 PARIS 01 42 92 81 00

;•DDDDDD

47)
ysen­grain
, le 08.11.2010 à 19:58

Pour moi, un couple ho­mo­sexuel bien pré­paré à l’adop­tion vaut mieux qu’un couple hé­téro mal pré­paré.

c’est com­ment un couple bien pré­paré à l’adop­tion ?

48)
levri
, le 08.11.2010 à 20:00

Parce que tu vou­drais qu’on n’en parle pas du tout ??? Dé­solé, mais à tort ou à rai­son cela fait débat, non seule­ment sur cuk, mais sur les bancs de di­vers par­le­ments.

J’ai vrai­ment dû mal m’ex­pri­mer, par “les idées pré­con­çues d’un autre âge” ce n’est pas aux pro­pos trai­tant de l’ho­mo­pa­ren­ta­lité que je fai­sait al­lu­sion, mais bien aux pro­pos d’un autre âge sur la “bonne ma­nière” d’éle­ver fille et gar­çons et la place qu’ils doivent oc­cu­per dans la so­ciété, ainsi que la soi-di­sant im­pos­si­bi­lité pour un gosse de s’épa­nouir au sein d’une fa­mille ho­mo­pa­ren­tale.

Le sujet du forum au­quel il était fait al­lu­sion

49)
dj­trance
, le 08.11.2010 à 20:17

levri :) C’est exac­te­ment ça (et en toute sym­pa­thie) :)

J’es­père que tu vas bien! Et que tu t’es remis de tes mor­sures de vi­sons!!

50)
Pierre.G.
, le 08.11.2010 à 20:26

Pour une fois j’ai pris la peine de lire la to­ta­lité, bravo Mme Pop­pins ;-) C’est très in­té­res­sant tout cela, et ef­fec­ti­ve­ment plein de cli­chés comme de bon sens, je vou­drais juste re­ve­nir sur le joke de Diego qui a quand même été le credo de pas mal de pa­rents

En effet, com­ment donc es­pé­rer éle­ver de ma­nière cor­recte un fils si papa n’est pas là pour lui foutre une bonne baffe de temps en temps : c’est sûr, il fi­nira pédé !

J’ai vécu cela comme sans doute nombre de cin­quan­te­naires du forum avec aussi “L’A…rmée fera de toi un homme”, et bien en fait je me suis dé­brouillé pour ne pas faire mon ser­vice mi­li­taire en agres­sant un su­pé­rieur, et ce fut long­temps ma ré­ponse à toute forme d’au­to­rité, comme quoi des gé­né­ra­tions peuvent se plan­ter la­men­ta­ble­ment.

Main­te­nant il n’y a plus que les contrôles radar et cer­taines opi­nions po­li­tiques pour dé­clen­cher cela avec l’âge… ;-)

51)
cro­cro
, le 08.11.2010 à 20:29

Quoi qu’il en soit, fran­che­ment, vous, vous voyez en­core une bonne rai­son de fer­mer l’adop­tion aux couples ho­mo­sexuels ?

Au­cune ne tient la route:

30% des couples “nor­maux” di­vorcent, quid de l’image de la “fa­mille” ?

Quant à la soit di­sant in­fluence “per­verse” d’un couple ho­mo­sexuel sur les en­fants, elle est illu­soire, car a contra­rio les homos ont eu deux pa­rents hé­té­ros, ce qui ne les a pas vrai­ment in­cité à suivre la même voie :-)

Je pré­fère voir des gosses épa­nouis dans une fa­mille ai­mante que cloi­trés jus­qu’à leur ma­jo­rité dans des struc­tures d’ac­cueil, ou dans des fa­milles payées pour les “éle­ver”.

52)
ysen­grain
, le 08.11.2010 à 20:35

Vous pou­vez consul­ter l’ar­ticle du Monde sur l’ho­mo­pa­ren­ta­lité cité par 26 Sa­luki ici

53)
levri
, le 08.11.2010 à 21:01

@ 49. dj­trance: ça peut aller, et les vi­sons sont de­ve­nus presque ado­rables …

PS : un peu plus et je m’éner­vais, mais heu­reu­se­ment en li­sant plus avant j’ai réa­lisé que d’autres in­ter­ve­nants re­met­taient quelques pen­dules à l’heure, mon in­ter­ven­tion per­dait de sa per­ti­nence et je me suis abs­tenu.

J’en ai ou­blié de ré­pondre à la pre­mière ques­tion de Mâââme Pop­pins : je ne vois pas l’uti­lité de faire une dif­fé­rence lé­gale entre le don de sperme et le pré­lè­ve­ment d’ovo­cytes.

54)
coa­coa
, le 08.11.2010 à 21:15

En re­vanche, je connais l’im­por­tance dans le dé­ve­lop­pe­ment psy­cho­lo­gique de l’en­fant a) du re­gard des autres, et b) de l’exemple donné par la cel­lule pa­ren­tale.

Tant que des gens conti­nue­ront à pen­ser que l’ho­mo­sexua­lité est “anor­male”, conti­nuant à confondre “ma­jo­rité” et “nor­ma­lité” (dans le sens “com­mun”, “or­di­naire”), oui, sans doute, des en­fants éle­vés par des ho­mo­sexuels pour­ront souf­frir du re­gard des autres (ton point a).

Je rap­pelle que de­puis la nuit des temps, des gens naissent ho­mo­sexuels, d’autres han­di­ca­pés, d’autres roux, d’autres dal­to­niens… Les mi­no­ri­tés (ran­gées tra­di­tion­nel­le­ment en “ca­té­go­ries de dis­cri­mi­na­tion”, tan­tôt ra­ciales, tan­tôt sexuelles, tan­tôt re­li­gieuses, etc… ) ont tou­jours existé, et ont tou­jours souf­fert d’être taxées “d’anor­males” alors qu’il est “nor­mal” (puis­qu’ayant tou­jours existé) qu’une franche de la po­pu­la­tion naisse ainsi (tan­tôt juive, tan­tôt noire, tan­tôt myope,…)

Bref.

Concer­nant ton point b), il dé­coule de ta vi­sion du a).

J’ai un frère sourd. Beau­coup de ses amis sont pa­rents, tan­tôt d’en­fants sourds, tan­tôt d’en­fants en­ten­dants. Pour don­ner un exemple “dé-pas­sionné”, ce ne sont pas ces pa­rents qui, en re­pre­nant tes mots, “peinent à don­ner à leur pro­gé­ni­ture les clés de l’in­té­gra­tion so­ciale”. C’est la so­ciété qui peine à don­ner ces clés à ces pa­rents, qui ne de­mandent pas mieux que d’y avoir accès.

55)
In­connu
, le 08.11.2010 à 22:29

er­reur de co­pier/col­ler

56)
In­connu
, le 08.11.2010 à 22:30

__­Sé­bas­tien; Tu peux consi­dé­rer ma vi­sion comme ter­ri­ble­ment li­mi­tante. Je re­ven­dique le droit d’être conser­va­teur, sur cer­tains su­jets que je consi­dère struc­tu­rant dans ma vi­sion de la so­ciété.

Parce que je pense que l’in­verse, cette soit di­sante ou­verte d’es­prit à ou­trance, je pense qu’elle est ter­ri­ble­ment dan­ge­reuse, parce qu’elle conduit à un peu n’im­porte quoi, et à des com­por­te­ments dé­pra­vés. Et après, ce sera quoi? On a trouvé des so­lu­tions mé­di­cales pour évi­ter les ef­fets de la consan­gui­nité, alors frères et soeurs, ma­riez vous entre vous.

Oui je suis contre l’adop­tion par des cé­li­ba­taires aussi. Prio­rité aux couples H + F.

Dans cette dis­cus­sion, per­sonne n’a rai­son et tout le monde a tort_._

57)
Alexandre
, le 08.11.2010 à 22:56

L’ho­mo­sexua­lité fait par­tie de ces su­jets ex­trê­me­ment dé­li­cats à dé­battre, et la moindre cri­tique (dans le sens ré­flexion contra­dic­toire) ca­ta­logue im­mé­dia­te­ment son au­teur comme ho­mo­phobe

at­ti­tude d’au­tant plus éton­nante qu’elle émane de per­sonnes qui se disent “to­lé­rantes”…

58)
levri
, le 08.11.2010 à 22:57

cette soit di­sante ou­verte d’es­prit à ou­trance, je pense qu’elle est ter­ri­ble­ment dan­ge­reuse, parce qu’elle conduit à un peu n’im­porte quoi, et à des com­por­te­ments dé­pra­vés

Il n’est pas vrai­ment ques­tion d’ou­ver­ture d’es­prit mais sim­ple­ment de res­pec­ter et ac­cep­ter des modes de vie autres que celui qu’on pra­tique. L’ho­mo­sexua­lité n’a rien de nou­veau long­temps elle n’a même pas été un pro­blème, sa dia­bo­li­sa­tion est ré­cente au ni­veau his­to­rique.

Quand à par­ler de “com­por­te­ments dé­pra­vés” il n’y a plus guère que quelques in­té­gristes at­tar­dés pour em­ployer ce genre de for­mu­la­tion.

N’im­porte com­ment, ou­vrir son es­prit n’est ja­mais dan­ge­reux, c’est bien le fer­mer qui mène à toutes les ou­trances et per­met toutes les hor­reurs.

J’écoute You Just Can’t Stop It des Doo­bie Bro­thers sur l’al­bum What Were Once Vices Are Now Ha­bits

59)
Ma­dame Pop­pins
, le 08.11.2010 à 23:04

Vu le nombre de lec­teurs – lec­trices sur cuk, je l’avoue, j’es­pé­rais se­crè­te­ment qu’il se trouve parmi eux – elles des en­fants éle­vés par un couple ho­mo­sexuel : fi­na­le­ment, n’au­raient-ils pas été les seuls à pou­voir se pro­non­cer “va­la­ble­ment” (sa­chant que tout vécu est unique et non re­pré­sen­ta­tif d’une règle gé­né­ra­li­sable) ?

Merci à cha­cun d’avoir su res­ter (à peu près) cour­tois dans ses com­men­taires, comme si sou­vent en­ri­chis­sants.

Bonne soi­rée, pre­nez soin de vous,

61)
Smop
, le 08.11.2010 à 23:53

L’adresse de Sar­kozy est Pré­si­dence de la Ré­pu­blique Pa­lais de l’Ely­sée, 55 r Fbg St Ho­noré 75008 PARIS 01 42 92 81 00

Un peu dou­teux comme hu­mour, un peu léger comme contra­dic­tion…

Tant que des gens conti­nue­ront à pen­ser que l’ho­mo­sexua­lité est “anor­male”, conti­nuant à confondre “ma­jo­rité” et “nor­ma­lité” (dans le sens “com­mun”, “or­di­naire”), oui, sans doute, des en­fants éle­vés par des ho­mo­sexuels pour­ront souf­frir du re­gard des autres.

La ma­jo­rité n’est-elle pas un vec­teur nor­ma­tif ? En­ten­dons-nous bien, loin de moi l’idée d’af­fir­mer que la ma­jo­rité a “rai­son”. Il n’en reste pas moins que la mar­gi­na­lité im­po­sée de fait par d’autres (la cel­lule pa­ren­tale ho­mo­sexuelle) n’est pas un ca­deau pour l’en­fant. Comme je l’écri­vais plus haut, mais for­mulé dif­fé­rem­ment pour évi­ter l’hu­mour ins­piré de l’ami ysen­grain, le rôle des pa­rents est de don­ner à l’en­fant les armes pour se fondre dans la masse, et l’es­prit cri­tique pour s’en ex­traire (s’il le sou­haite – ce qui est mal­heu­reu­se­ment peu sou­vent le cas).

Je rap­pelle que de­puis la nuit des temps, des gens naissent ho­mo­sexuels

L’ori­gine gé­né­tique est ma­tière à débat. Cette hy­po­thèse en ar­range bien cer­tains, en par­ti­cu­lier une église en mal de mo­der­nité qui pour­rait ainsi s’ou­vrir une voie “ho­no­rable” d’évo­lu­tion du dogme, l’inné étant sup­posé “divin”. Mais là, nous glis­sons hors sujet.

62)
Diego
, le 09.11.2010 à 00:20

@mi­rou : ma­gni­fique

Ça me rap­pelle une autre de Ma­dame Pop­pins lorsque son gy­néco nous an­nonce que notre troi­sième en­fant sera un gar­çon par cette mé­ta­phore : “Ma­dame, vous n’au­rez pas de beau-fils”.

Ré­ponse de Ma­dame : “Qui sait ?”

Je ne suis pas sûr que le gy­néco ait à ce jour com­pris.

63)
Pierre.G.
, le 09.11.2010 à 01:34

[mode pro­voc…] Pour ce qui touche de la “nor­ma­lité” de l’ho­mo­sexua­lité, je vous si­gnale juste qu’elle n’a rien à voir avec une quel­conque dé­viance, mais sim­ple­ment d’un mode de fonc­tion­ne­ment que nous par­ta­geons avec nombre d’autres es­pèces ani­males.

N’en dé­plaise aux fon­da­men­ta­listes, nous ne sommes que des mam­mi­fères, et guère dotés de rai­son puisque nous sommes la seule es­pèce à pou­voir cau­ser sa propre des­truc­tion, donc à priori toute ex­pli­ca­tion se tour­nant vers cela comme un “pro­blème” se­rait sim­ple­ment une né­ga­tion du dar­wi­nisme, nous sommes d’ailleurs dé­gé­ne­res­cents pour la rai­son citée plus haut donc en­clins à des idées fausses ou ex­tré­mistes comme l’His­toire nous le dé­montre ce qui peut ex­cu­ser de tels pro­pos… [mais juste quand même ;-)]

64)
In­connu
, le 09.11.2010 à 06:42

Il n’est pas vrai­ment ques­tion d’ou­ver­ture d’es­prit mais sim­ple­ment de res­pec­ter et ac­cep­ter des modes de vie autres que celui qu’on pra­tique.

Ah bon? C’est pas la même chose? C’est gé­nial Cuk, on “dis­cute” avec plein de gens que je n’ai pas l’oc­ca­sion de croi­ser dans la vie de tous les jours.

65)
In­connu
, le 09.11.2010 à 07:47

Quand à par­ler de “com­por­te­ments dé­pra­vés” il n’y a plus guère que quelques in­té­gristes at­tar­dés pour em­ployer ce genre de for­mu­la­tion.

Ah que c’est beau l’éli­tisme en ac­tion. Si ça se trouve, tu votes à gauche aux élec­tion. C’est ça?

66)
levri
, le 09.11.2010 à 07:51

@ 64. Re­naud

Bah, c’est juste une ques­tion de for­mu­la­tion “ou­ver­ture d’es­prit” sug­gère un plus, ici je trouve qu’il n’est pas ques­tion de ça mais juste de vou­loir consi­dé­rer du haut de sa soi-di­sant nor­ma­lité ma­jo­ri­taire (ou de sa men­ta­lité de mou­ton, sui­vant cer­tains) d’autres ma­nières de consi­dé­rer les choses de la vie et d’ac­cor­der ou non un “droit” à la dif­fé­rence.

Cha­cun a le droit de vivre sa vie comme il l’en­tend, aimer c’est sur­tout ap­pré­cier un autre être, cer­tains peuvent faire fi de la cou­leur, de la re­li­gion ou de la na­tio­na­lité de l’être aimé et même de son sexe, d’autre pris dans le car­can étroit des conven­tions ne sau­raient faire le moindre écart par rap­port au dogme … c’est leur pro­blème, mais il est in­ad­mis­sible qu’ils es­sayent d’im­po­ser leur étroi­tesse d’es­prit en fai­sant croire que leurs li­mites sont une norme “na­tu­relle”.

Pour ce qui est de “l’adop­tion” d’en­fants (ou tout autre moyen de for­mer une fa­mille), tout a été dit, per­sonne n’ose­rait par­ler d’ac­cor­der ou pas un “droit” de pro­créer à des couples hé­té­ros … pour­tant nom­breux sont ceux qui fe­raient mieux de ne ja­mais avoir d’en­fants, il n’y a au­cune base sé­rieuse qui per­mettent de dis­cri­mi­ner les couples homos pourl’adop­tion.

67)
In­connu
, le 09.11.2010 à 08:00

ac­cor­der un droit à des hé­té­ros d’avoir un en­fant? Ce se­rait une idée peu pro­gres­siste, mais quand je vois cer­tains pa­rents, je pense que le sujet est in­té­res­sant :)

68)
levri
, le 09.11.2010 à 08:01

Ah que c’est beau l’éli­tisme en ac­tion. Si ça se trouve, tu votes à gauche aux élec­tion. C’est ça?

Tu avoue­ras que pla­cer “com­por­te­ments dé­pra­vés” dans une dis­cus­sion sur l’adop­tion par les couples ho­mo­pa­ren­taux il faut oser !

Ex­plique moi où est l’éli­tisme dans mon com­men­taire ? je ne vois pas vrai­ment le rap­port avec mes sup­po­sées in­ten­tions de votes.

Bien sou­vent la dé­pra­va­tion est dans l’œil de celui qui se per­met de juger, puisque tu fais des sup­po­si­tions sur mes pré­fé­rences po­li­tiques, puis je te de­man­der ce que tu penses du cé­li­bat des prêtres ?

69)
Leo_11
, le 09.11.2010 à 10:29

à part le re­gard des autres, contre le­quel il fau­dra bien lut­ter…

Le re­gard des autres… di­sons sur­tout le re­gard pro­vo­qué par les adultes bien pen­sants qui in­sitent des en­fants pour la plus part in­no­cents à s’éle­ver contre des ” an­nor­ma­li­tés” dé­fi­nies par eux-mêmes…

C’est vrai que les en­fants sont durs entre eux… mais je n’ai à ce jour ja­mais vu d’en­fant émettre un ju­ge­ment sur la fa­mille de ses co­pains… il y a bien d’autres chose qui les in­té­ressent…

70)
Mo­dane
, le 09.11.2010 à 14:15

Au­jour­d’hui, je note sur mon car­net :

– La façon dont les gens prennent leur plai­sir ne me re­garde pas, sauf à les par­ta­ger.

– Il n’existe pas de re­la­tion de cau­sa­lité entre type de sexua­lité et vie fa­mi­liale.

– Seule la com­pa­ti­bi­lité entre les per­son­na­li­tés (adultes ou en­fants) fait la re­la­tion har­mo­nieuse, seule la mise en re­gard fait l’édu­ca­tion.

– La nor­ma­lité n’existe pas : il n’y a qu’une doxa.

Ré­flexion in petto : Quand mon fils est né, et que j’ai vu sa ra­pi­dité d’adap­ta­tion à ce monde in­connu pour lui, s’est gravé en moi la cer­ti­tude que les en­fants “ne sont que des pompes à moyens de sur­vie”, et que ce que je pense, fait, ou im­pose im­porte peu. Peut-être suf­fit-il de don­ner les in­for­ma­tions (toutes celles qui sont dis­po­nibles) né­ces­saires à la ré­so­lu­tion du pro­blème qu’il lui est posé. N’est-ce pas là le prin­cipe de l’édu­ca­tion?

Et puis un mot de Dolto : “Vous vou­lez réus­sir l’édu­ca­tion de votre en­fant? Fou­tez-le de­hors!”

(Écrit un peu vite entre deux RV)

71)
LayZ
, le 09.11.2010 à 18:42

Au­tant l’ad­mettre, au­tour de moi, rares sont les hommes qui ont abordé en pre­mier le sujet “en­fant” avec leur conjointe ou concu­bine.

A ce sujet, je ne ré­siste pas au plai­sir de vous citer le point de vue d’Alain Val­te­rio, psy­cho­logue ana­lyste jun­gien, que je viens de dé­cou­vrir dans le jour­nal Co­opé­ra­tion de ce jour. Je cite:

“Il n’est pas dans la na­ture de l’homme de vou­loir un en­fant. Du moins, pas comme une femme l’en­tend. Sa na­ture (à lui) c’est de céder au désir qu’a sa bien-ai­mée de tom­ber en­ceinte. Il n’y a pas de plus belle dé­cla­ra­tion d’amour qu’une femme puisse faire à un homme que de lui dire:”Je veux un en­fant de toi.” En­core faut-il qu’il dé­clenche chez elle ce désir,ce qui n’est pas ici le cas. De tout évi­dence, l’en­vie qu’a notre homme d’avoir un en­fant masque sa peur in­cons­ciente qu’elle en ren­contre un autre qui pour­rait dé­clen­cher ce désir.”

Alors, si un homme ex­prime son désir d’en­fant, c’est que sa par­te­naire n’en veut pas! Quant au désir d’en­fant chez un couple ho­mo­sexuel, le com­men­taire du psy me plonge dans un abime de ré­flexion qui me donne le ver­tige…

72)
YOYO
, le 09.11.2010 à 22:50

Ben di­sons que je suis peux-être mal placé, mais bon voilà, ca fai­sait seule­ment quelques se­maines/mois que j’était avec ma co­pine.

Elle avait ré­gu­liè­re­ment des nau­sées, et je lui ai dit d’al­ler chez le mé­de­cin et pour ta­qui­ner je lui di­sait qu’elle était en­ceinte….. En ren­trant du bou­lot, elle m’an­nonce que j’avais rai­son. Alors ef­fec­ti­ve­ment d’une cer­taine ma­nière j’en ai parlé le pre­mier et je pense pas que ce soit rare !

Dé­solé pour ceux qui ont de la peine, chez nous le sou­cis à tou­jours été d’évi­ter l’in­verse, et quand sa co­pine ne sup­porte pas la pi­lule c’est un peu la m….. quoi que j’au­rais pû aller faire quelques in­jec­tions ré­gu­lières…

Pour les homos, j’ai plu­sieurs amis qui le sont, cela ne me pose aucun sou­cis. Mais pour la ques­tion des en­fants, je ne sait pas quoi pen­ser, fran­che­ment je sait pas quoi ré­pondre, je suis un peu pour oui et non en fait.

73)
amon­bo­phis
, le 11.11.2010 à 23:39

a pro­pos de la dif­fé­rence lé­gale entre don d’ ovo­cyte et don de sperme, je vais ten­ter de don­ner une ex­pli­ca­tion mé­di­cale, même si la dé­ci­sion du lé­gis­la­teur doit pro­ba­ble­ment prendre en compte d’ autres ar­gu­ments moins scien­ti­fiques. le don de sperme, ce n est pas com­pli­qué: un pot, une mas­tur­ba­tion et le tour est joué. pas d’at­teinte a l in­té­grité cor­po­relle. le don d’ ovo­cytes, c est dif­fé­rent, et ça peut s’ap­pa­ren­ter au don d’ or­gane de son vi­vant. on ne peut pas don­ner ses ovo­cytes comme on donne son sperme, le me­de­cin doit les pré­le­ver: donc at­teinte a l in­té­grité du corps du don­neur. il faut im­po­ser une sti­mu­la­tion hor­mo­nale a la femme pour que plu­sieurs ovo­cytes ma­turent en­ne­mie temps et pas un seul comme a chaque cycle. cette sti­mu­la­tion n est pas sans risques et ef­fets se­con­daires. en­suite, il faut ponc­tion­ner ces ovo­cytes dans les 2 ovaires sous écho par voie trans­va­gi­nale : en­core des risques ( hé­mor­ra­gie prin­ci­pa­le­ment). les risques liés a la sti­mu­la­tion et a la ponc­tion sont pris par le couple lors des tech­niques d’aide a la pro­créa­tion en vue d’ une fé­con­da­tion in vitro lorsque cela reste dans le couple. mais en cas de don, la femme prend un risque sans bé­né­fice pour le couple. enfin, on peut conge­ler 150 mil­lions de spe­ma­to­zoides en une fois et pour des di­zaines d’ an­nées, et un seul suf­fit, alors qu a ma connais­sance les ovo­cytes ne sont pas conge­lables ou sup­portent très mal la congé­la­tion. tous ces ar­gu­ments ont sur­ement été pris en compte par le lé­gis­la­teur pour in­ter­dire ce don d’ ovo­cyte. enfin, je com­pa­rais ce don d’ ovo­cyte au don d’ or­gane ( rein prin­ci­pa­le­ment) de son vi­vant, mais une dif­fé­rence lé­gale existe: le don d’ or­gane est au­to­risé uni­que­ment dans le cercle de la fa­mille au 1er degré (en tout cas en France), alors que le don d’ ovo­cytes est ano­nyme: la femme prend des risques pour sa santé pour des in­con­nus.

voilà quelques ap­pro­fon­dissent sur le sujet du don. voyant sou­vent des couples en consul­ta­tion pour des pro­blèmes de sté­ri­lité (mas­cu­line), je reste tout de même étonné que l on in­ter­dise le don d’ ovo­cytes. si une femme est prête a prendre des risques pour per­mettre a des couples de trou­ver le bon­heur, tout de­vrait être mis en œuvre pour l’y aider

74)
Sé­bas­tien Pen­nec
, le 12.11.2010 à 07:42

amon­bo­phis,

Ex­cellent com­men­taire, ça éclaire le sujet: merci beau­coup.

(et ex­cellent pseudo aussi… :-)