Ils sont partout !

Non ce n’est pas un remugle douteux de la France d’avant-guerre !
Le titre est trompeur, – à dessein? : il ne faut y voir que l’importance planétaire d’un pays minuscule par la taille mais qui réussit à créer l’événement partout où ses représentants mettent le ou les pied(s).
Donc permettez à un Saluki errant de chanter le los de la patrie cukienne, et je n’ai rien de planqué chez UBS ni dans un recoin de Zug, sauf que, là, j’y ai un excellent souvenir.
Il y a plus de quinze ans maintenant, le teinturier-ennoblisseur qui (bien)traitait le fabuleux velours que je produisais pour une Créatrice-dont-la-maison-est-désormais-dirigée-par-la-fille (devinette du jour : qui est-ce?) était installé à Zug.

Je ne sais plus son nom, ni si l’entreprise existe encore, mais lors d’un de mes voyages, j’avais une sacrée migraine. Je m’arrête devant une pharmacie et… quoique bien parqué, il ne saurait être question de laisser le Saluki, le vrai, dans le quat’-quat’, il ne supportait pas et il m’avait déjà simplement défoncé la capote pour me rejoindre, parce qu’il me voyait. Donc, je l’avais…attaché à la manille d’attelage dans le pare-chocs avant.
Deux minutes, le temps d’acheter de l’Aspirin ® (zavez vu, je respecte le droit des Marques, moi !) et il y avait un attroupement autour du saluki.
Pour l’admirer, sans doute, le consoler, plus sûrement, tous étreints de compassion. 
Les passants étaient émus de sa solitude, certains m’ont dit qu’ils croyaient le pov’ chien abandonné, sûrement par un voyou qui ne méritait pas une si belle bête près de lui; une dame était même en train d’appeler la police de la cabine voisine… Une autre, regardant la plaque de son collier, lorgnant vers la plaque d’immatriculation, me lâche dans un français parfait : « Et vous attachez un Wolfgang, comme çà ? C’est un sacrilège, mon jeune ami…”
Elle me décocha quand même un sourire avant de tourner les talons quand elle vit que le fameux Wolfgang me faisait fête.

.o0O0o.

Donc revenons à…Shanghai. (J’écris cette humeur en volant vers Hong-Kong, puis Paris, traitement des images dans LR3 compris).
Hier après-midi, je croise, en plein centre-ville, devant le CC « Times Square » un curieux amoncellement de smart rouge à croix blanche : ce ne sont donc pas des ambulances miniature…
Un petit tour autour; et puis je vaque…

Ce sont des véhicules de location.

Pratique pour jouer à cache-cache.

Aujourd’hui, au moment de repartir pour d’autres cieux et aventures, je tombe sur ceci : Alphornbläser , n’est-il pas ?  

Et on l’entend de loin, malgré le trafic intense.

Je ne peux m’empêcher de dire au sonneur, quand il a terminé : « -Ils sont partouuut, eh bieeennn ? » Il éclate d’un bon rire et me dit : « – Vous n’avez encore rien vu, Monsieur; ça continue à l’intérieur ».

Il porte beau notre sonneur, non ?

A l’intérieur, c’est le grand jeu. 
Grand Pin’s lumineux avec leds tournantes sur fond d’edelweiss.

Bon, çà je suis sûr que ce n’est ni en provenance de La Chaux -de -Fonds ni d’ Œrlikon (qui a changé de nom ?)…
Puis un grand podium accueille le Consul (?) qui parle un chinois parfait, « – SieSie, ShangHaï ! »,

parce que la traductrice/interprète ne traduit que les propos des autres intervenants.
Ah, oui, celui-là, c’est le président du Syndicat d’Initiative de Shanghai.

…elle traduit son laïus en français et en allemand.

Et alors, on ferait du particularisme gravement discriminatoire, et rien de rien dans les autres langues ?
J’aborde le Consul… en italien pour le lui faire gentiment, mais fermement remarquer. J’ai quand même célé, sans doute une pudeur innée, mon rôle d’envoyé spécial free-lance de Cukpointcéhache. Décrire alors le parfait double cercle ébahi de ses yeux, c’est raviver instantanément le souvenir de Sonja Henie …
… Il me répond : « Molto Lieto di conoscerLà, I Svizzeri sono dà pertutto, davvero ? »
Je ne traduis pas, moi.

Bon, allez, comme je l’ai dit en titre : « Enchanté, les Suisses sont partout, pas vrai ? »…

Et on parle du train (le contrôleur, c’est celui de droite, je crois).

Ah, la Jeune Fille…

Et on parle des gâteries, généreusement offertes, mais non pratiquées.

C’est bon.

Il paraît que ça se boit…

Et on me vante les vertus du yogourt avec additifs, pas de chance, c’est en langage local, servi en dégustation aux ignares, comme des grains de caviar, 0,57 cm3 au moins et plutôt moins sur un mini-toast presque aussi large que mon ongle.  

Un sourire fait tout passer, même du yogourt.

Bon, je suis fier de l’Europe et de vous qui trouvez la manière de dire merci pour l’accueil durant l’Expo de manière si élégante qu’elle en gomme la démarche mercantile, et c’est tout bon comme démarche marquétique.

Sie Sie !

Le centre commercial est magnifique :

Expo temporaire culturelle

Et bien gardé.

  lls sont partout, ici entre Zara et Ermenegildo Zegna et …donc même sur cuk !