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Plus on com­mu­nique, moins on échange

Un peu d’his­toire

 

Il n’y a pas si long­temps, il n’y avait que deux moyens cou­rants de com­mu­ni­quer pour le bi­pède lambda : le cour­rier pa­pier et le té­lé­phone. Déjà, à cette époque, les sys­tèmes de «fil­trage»  étaient certes rus­tiques, mais, mal­gré tout, assez ef­fi­caces. Dans mon im­meuble, lorsque j’étais en­fant, la pou­belle était si­tuée juste au-des­sous des boîtes aux lettres.  Il suf­fi­sait d’ou­vrir les­dites boîtes et tout tom­bait dans le ré­cep­tacle à dé­chets. En cas de pro­blème, l’ex­cuse était im­pa­rable : «Votre lettre, quelle lettre ? Ce doit être la faute de la poste !». Pour le té­lé­phone, c’était éga­le­ment très simple. Qui n’a pas en­tendu le cé­lèbre (chu­choté) «Dis-lui que je ne suis pas là» à l’autre bout du fil !

 

L’évo­lu­tion

 

Tout cela fait sou­rire au­jour­d’hui, car nos tech­niques ac­tuelles sont bien plus ef­fi­caces.

Cela a com­mencé par le ré­pon­deur. Gé­nial, le ré­pon­deur. Alors que vous êtes confor­ta­ble­ment ins­tallé chez vous, c’est la ma­chine qui fait tout le tra­vail en cas d’ap­pel : (son na­sillard et de mau­vaise qua­lité, ac­com­pa­gné par­fois d’une mu­sique aussi dé­bile qu’exas­pé­rante) «Je ne suis pas là pour l’ins­tant, mais vous pou­vez lais­ser un mes­sage».

Il y a en­core des in­no­cents (si, je vous as­sure) qui laissent ledit mes­sage avec un nu­méro de té­lé­phone. Ri­di­cule ! Si, par le plus grand des ha­sards, la per­sonne ap­pe­lée tente à son tour de ré­pondre, elle tom­bera im­man­qua­ble­ment sur :  «Je ne suis pas là pour l’ins­tant, mais vous pou­vez lais­ser un mes­sage» !

 

Soyons mo­dernes

 

De toute façon, si on est «mo­derne» au­jour­d’hui, on uti­lise le cour­rier élec­tro­nique. At­ten­tion, là, je ne dis pas que ça n’a pas mar­ché. Au début, celui qui re­ce­vait un Mail avait ten­dance à le lire, voire à y ré­pondre. Était-ce la cu­rio­sité par rap­port à la nou­veauté, ou sim­ple­ment une in­com­pé­tence à se pro­té­ger face à cette nou­velle tech­no­lo­gie ? Mais très vite, les choses ont évo­lué et la contre-at­taque s’est or­ga­ni­sée. Les ex­cuses d’abord :

«Ton Mail, pas vu, ce doit être à cause de mon nou­veau fi­re­wall !». Ou : «C’est le bor­del avec mon four­nis­seur d’ac­cès ces temps». Ou en­core, plus ra­di­cal : «J’ai ma carte mère qui a cramé». Éven­tuel­le­ment, mais plus osé : «Mes Mails, j’en re­çois tel­le­ment que je ne les lis plus !». Ça, c’est quand vous avez réussi à en­voyer le mes­sage, car en gé­né­ral, vous tom­bez le plus sou­vent sur une ré­ponse en an­glais et en termes très com­pli­qués, vous ex­pli­quant en une page pleine que l’adresse est fausse et que, par consé­quent, le mes­sage n’est pas par­venu à son des­ti­na­taire. Parce que la grande mode au­jour­d’hui, c’est de constam­ment chan­ger d’adresse Mail. Pas évident d’ailleurs de s’y re­trou­ver quand il faut taper des trucs du genre : 

djkillerr69-stronglovedeadzone111@​xmailblackworld.​com !

 

Où nous at­tei­gnons le som­met

 

Mais le som­met, c’est le smart­phone. Là, on frise le génie ab­solu. C’est ap­pa­reil per­met même de ne plus échan­ger avec la per­sonne phy­si­que­ment pré­sente de­vant vous. 

 

Exemple... 

 

Vous (la vic­time) : «Salut !». L’autre : «Deux se­condes (tra­dui­sez : plu­sieurs mi­nutes), je passe vite un appel et je suis à toi !». Vous :  «Je di­sais...». L’autre «At­tends, j’ai un SMS (ou un Mail), zut c’est urgent, je dois ré­pondre». Plu­sieurs mi­nutes passent en­core. L’autre : «je t’écoute...». Pen­dant que vous dis­ser­tez sur des su­jets fon­da­men­taux comme l’in­fluence de la pen­sée de Kant sur la phi­lo­so­phie ac­tuelle ou comme l’évo­lu­tion pro­bable des per­son­nages dans la série té­lé­vi­sée «les feux de l’amour», votre in­ter­lo­cu­teur pia­note sur son jouet et ne vous re­garde pas une se­conde, sauf peut-être pour vous an­non­cer sou­dain (en vous mon­trant une page-écran de son jouet) : «Gé­nial, re­garde, ils ont enfin up­daté le soft en 4,6».

 

Cool !

 

Le ré­sul­tat

 

 C’est la même per­sonne que vous re­trou­ve­rez sur Fa­ce­book, sur Twit­ter, qui aura un blog et qui vous avouera un jour : «Je n’y com­prends rien, je n’ar­rive pas à sor­tir sé­rieu­se­ment avec une fille (ou un mec, selon le sexe de dé­part)». Pris de pitié, vous vou­drez peut-être l’in­vi­ter au ci­néma et la ré­ponse sera im­man­qua­ble­ment  : «ah ce jour-là, je ne sais pas en­core ce que je ferai. Ap­pelle-moi et on ar­range le coup» (ici, re­prendre la lec­ture au cha­pitre trai­tant des ré­pon­deurs té­lé­pho­niques).

 

La mo­rale

 

Ainsi, nous consta­tons ici  que l’homme a un fa­bu­leux pou­voir d’adap­ta­tion. 

Avec les tech­no­lo­gies d’au­jour­d’hui, il peut jour­nel­le­ment com­mu­ni­quer sur sa so­li­tude pro­fonde, ceci à la terre en­tière qui, bien en­tendu, n’en a stric­te­ment rien faire, trop oc­cu­pée elle-même à en­voyer des mes­sages que per­sonne ne lira et sur les su­jets les plus di­vers.

 

Cool !

28 com­men­taires
1)
Grumff
, le 06.09.2010 à 00:23

Les exemples sont amu­sants, et sans doute mor­dants de vé­rité. :) Mais en de­hors de quelques cas un peu ex­trême qui font sou­rire (comme on au­rait pu en trou­ver d’autres à d’autres époques), je pense qu’on a vrai­ment beau­coup gagné en terme d’échanges, d’in­ter­ac­tions, de par­tage des connais­sances. Les échanges se trans­forment mais ne s’ap­pau­vrissent pas. En tous cas c’est mon sen­ti­ment.

2)
Zal­lag
, le 06.09.2010 à 07:11

Lisez ceci, et j’es­père que ce si­gnet fonc­tion­nera. Sinon, tapez “Epi­dé­mie de sur­charge cé­ré­brale” dans votre na­vi­ga­teur pré­féré, et iden­ti­fiez un ar­ticle du Jour­nal Pour La Science que Le Temps a re­pris, en mai.

3)
Phi­lob
, le 06.09.2010 à 07:44

Il y a très très long­temps, c’était le début des “chats”, je pas­sais pas­sa­ble­ment de temps de­vant un écran; mais, j’ai fait des ren­contres gé­niales en com­men­çant par des échanges “vir­tuels”, je me sou­viens d’une ren­contre un 1 jan­vier à Paris, il y avait des Fran­çais (de toute la France, pas seule­ment des Pa­ri­siens), des Belges, des Suisses et même des Ca­na­diens et des Fran­çais qui ha­bi­taient très loin, mais qui à l’oc­ca­sion des fêtes de fin d’an­née étaient ren­trés. En Suisse, nous fai­sions ré­gu­liè­re­ment des ren­contres. In­ter­net est un lieu de ren­contre, comme la sor­tie de la messe avant, après une ren­contre, toutes les re­la­tions sont pos­sibles.

Mais c’est vrai, je ne sup­porte pas d’être avec quel­qu’un et que cette per­sonne donne plus d’im­por­tance à la conver­sa­tion té­lé­pho­nique qu’elle a avec un autre in­ter­lo­cu­teur. D’ailleurs, je choque sou­vent mon en­tou­rage, car je ne ré­ponds pas sou­vent au té­lé­phone, je ne re­garde même pas qui m’ap­pelle (sauf si j’at­tends réel­le­ment un appel) et le pire c’est que je dois don­ner une ex­pli­ca­tion : “je suis avec toi, si c’est im­por­tant, la per­sonne va me rap­pe­ler ou me lais­ser un mes­sage”.

Mal­gré tout, je trouve le cour­riel et les SMS, bien moins in­tru­sifs qu’un appel té­lé­pho­nique, on peut les lire quand on le dé­sire (si on ar­rive à ré­sis­ter à la ten­ta­tion), et ça, je l’ap­pré­cie vrai­ment.

4)
El­Geko
, le 06.09.2010 à 07:55

Rhaaa zu­ta­lors…. le fil tendu entre les deux noix de coco me per­met­tant de com­mu­ni­quer s’est cassé ce week-end et je ne peux donc pas lire (ni ré­pondre à) cet ar­ticle. Dom­mage, ça avait l’air drôle.

5)
Tom25
, le 06.09.2010 à 08:14

C’est simple, si la conver­sa­tion dure je me barre. Et même avec des clients, et là ils sont en­core plus sur­pris, ils me re­gardent par­tir après que je leur ai fait un signe de la main avec des yeux écar­quillés. C’est bien simple, si ça l’em­merde de m’écou­ter, ça tombe très bien parce que moi ça me fait chier de lui cau­ser !

7)
be­noit
, le 06.09.2010 à 09:20

Qui n’a pas as­sisté à une réunion ou chaque par­ti­ci­pant passe son temps à lire ses mails et à y ré­pondre avec son Black­berry. Les por­tables sonnent à tout bout de champ et cha­cun y re­pond, per­suadé que c’est LE coup de fil im­por­tant à ne pas rater. C’est in­sup­por­table de voir les al­lées et ve­nues dans une salle de réunion au gré des ap­pels. Perso, je coupe le por­table, la mes­sa­ge­rie est là pour prendre le re­lais et je n’ai ja­mais eu un appel qui ne sup­por­tait pas d’at­tendre 1h ou 2.

8)
ysen­grain
, le 06.09.2010 à 09:59

Une fois que j’au­rais dit que ce n’est pas parce qu’on est face à l’in­ter­lo­cu­teur qu’on se com­prend (Suis-je Bou­vard ou suis-je Pé­cu­chet ?) n’au­rais-je pas pour­tant tout dit ? Le moyen de com­mu­ni­ca­tion im­porte peu, la seule im­por­tance est celle at­ta­chée à la pré­fé­rence de moyen de com­mu­ni­ca­tion.

Mon as­so­cié, homme fort pai­sible, zen et tout et tout, ne sup­porte pas qu’on com­mu­nique avec lui par écrit. Il veut qu’on lui parle, di­rec­te­ment ou par té­lé­phone.

Les In­diens d’Amé­rique uti­li­saient (le pré­sent est-il en­core de mise ?) les si­gnaux de fumée. Étaient/Sont ils pour au­tant moins com­mu­ni­cants ?

Les ou­tils “mo­dernes” de com­mu­ni­ca­tions ou de non-com­mu­ni­ca­tion pour aller dans le sens de Roger Bau­det, ont été créés pour faire du bu­si­ness, com­mu­ni­quer est au se­cond plan. Nous le sa­vons tous, n’est-ce pas ?

9)
ar­cheos
, le 06.09.2010 à 10:00

Bravo à Roger, Tom25 et be­noit : aucun coup de fil que l’on re­çoit n’est urgent, ce sont les pom­piers qui re­çoivent ces ap­pels. Ça me fait pen­ser aux aris­tos des an­nées 1900 qui n’ins­tal­laient pas le té­lé­phone, re­fu­sant qu’on les sonne comme des do­mes­tiques. Nous en sommes tous là : à nous de dé­ci­der si nous sommes es­claves ou non.

10)
Sa­luki
, le 06.09.2010 à 10:15

Bien d’ac­cord avec Ar­cheos.

Il ne me vien­drait pas à l’idée de ne pas mettre en veille mon iPhone avant un ren­dez-vous, fut-il ga­lant.

11)
M.G.
, le 06.09.2010 à 10:17

Grâce à Cuk et à Roger, ma se­maine com­mence bien :-(

M’agres­ser ainsi de bon matin est une at­teinte in­to­lé­rable à ma li­berté ! Et mon bou­lot bor­del ?

Que faire ? Stop­per ce que j’étais en train de faire et ap­por­ter ma pierre aux ex­cel­lentes ré­flexions de Roger sur un sujet qui m’in­ter­pelle au plus haut point ?

Non ! Je ré­siste et je re­tourne sur mes banques et mes four­nis­seurs pa­ri­siens qui viennent à peine de re­ve­nir de congés et pré­parent déjà leur pre­mière grève de la ren­trée.

En tout état de cause, les pre­miers com­men­taires sont de bon au­gure ;-)

Je reviendrai plus tard…
12)
Tom25
, le 06.09.2010 à 10:55

En réunion, je coupe mon por­table bien sûr. Et quand je dis­cute avec une per­sonne, je ne ré­ponds pas, par­fois je jette un coup d’œil sur qui ap­pelle, par­fois non, et su je vois que ça va être ra­pide il m’ar­rive de ré­pondre.

Mais quand j’écris sur Cuk, là par contre je ré­ponds au té­lé­phone. Ca ex­plique par­fois le dé­ca­lage entre mon com­men­taire et les pré­cé­dents car le coup de té­lé­phone a duré, et beau­coup ont écrit entre temps.

13)
M.G.
, le 06.09.2010 à 11:52

Ça me fait pen­ser aux aris­tos des an­nées 1900 qui n’ins­tal­laient pas le té­lé­phone, re­fu­sant qu’on les sonne comme des do­mes­tiques. Nous en sommes tous là : à nous de dé­ci­der si nous sommes es­claves ou non.

De­puis tou­jours, je res­sens la son­ne­rie d’un té­lé­phone dans mon en­vi­ron­ne­ment im­mé­diat comme une agres­sion.

Mon por­table est en per­ma­nence en mode si­lence, vi­breur actif. Cela me per­met de le consul­ter dis­crè­te­ment si je suis en réunion et de sa­voir qui m’a ap­pelé. Mon ex­pé­rience me prouve que l’ur­gence n’est ja­mais telle qu’elle doive m’obli­ger à ré­pondre im­mé­dia­te­ment.

En au­to­mo­bile, si l’ap­pe­lant est dû­ment ré­per­to­rié, je ré­ponds. Sinon, je sup­pose qu’il me lais­sera un mes­sage que j’écou­te­rai au calme. Je ne ré­ponds ja­mais à un appel ano­nyme.

En re­vanche, j’ai vite com­pris l’in­té­rêt de cet outil de com­mu­ni­ca­tion. Dès 1997, lorsque le GSM a fait son ap­pa­ri­tion au Sé­né­gal, j’ai été le pre­mier à convaincre les pa­rents d’en of­frir à leurs ga­mins qui ne de­man­daient que ça. Mon ar­gu­ment : c’est un as­sis­tant de sé­cu­rité né­ces­saire (mais pas suf­fi­sant, hélas).

Une de mes as­tuces per­son­nelles : le pre­mier nu­méro en tête de liste de mon an­nuaire per­son­nel est le nu­méro d’ap­pel d’ur­gence na­tio­nal de la Gen­dar­me­rie au Sé­né­gal. À l’aveugle, je le com­pose en deux clics. Ça peut ser­vir. Ça m’a déja servi :-)

14)
Fi­lou53
, le 06.09.2010 à 12:41

Roger,

je n’ai qu’un mot à dire: “MERCI” ;-)

15)
Blues
, le 06.09.2010 à 16:31

Bien vu Roger … faut vivre avec son époque, reste la nos­tal­gie du “bon vieux temps” pour ceux qui ont connu autre chose ;-)

Quoique, pour moi c’est hy­giène stricte et pro­tec­tion maxi­male ! Pas de tél. mo­bile et je n’en vou­drais ja­mais, du moins pas en privé (évent. prof. si mon en­tre­prise ve­nait à m’y for­cer). Mon tél. fixe privé est passé en liste noire de­puis 2 ans, quel pied; tran­quillité ab­so­lue (sur­tout pour la pub non dé­si­rée) !

Pour les mails, à part mon obli­ga­tion pro­fes­sion­nelle de ré­pondre aux mes­sage (et ra­re­ment dans l’ur­gence); en privé @home, la plu­part de mes amis savent que le délai est de 2 à 3 jours.

Pour le “Chat” ja­mais es­sayé car pas l’usage, par contre “Skype” oui quelque fois pour des contacts avec de la fa­mille éloi­gnée. Fa­ce­Book, oui aussi mais me­suré et pas du tout dopé, ce “mode” m’a sur­tout per­mis de re­nouer avec la même fa­mille éloi­gnée.

Pour le reste, vive les contacts en live, vrais et “non-vir­tuels”.

Plus j’avance dans le temps et plus cette com­mu­ni­ca­tion élec­tro­nique à ou­trance me dé­becte. Je sais tout de même conser­ver ce qui est bon, du mo­ment que je suis sûr de ne pas me faire bouf­fer.

16)
Roger Bau­det
, le 06.09.2010 à 16:42

aucun coup de fil que l’on re­çoit n’est urgent, ce sont les pom­piers qui re­çoivent ces ap­pels

D’où cette pen­sée qui ne me quitte ja­mais : “On n’écrit pas aux pom­piers, on leur té­lé­phone” :-)

17)
Tom25
, le 06.09.2010 à 17:27

Oui enfin, sans se mettre constam­ment au ser­vice des autres, on peut res­ter à leur dis­po­ni­bi­lité tant que ce n’est pas trop long. C’est tout de même agréable d’avoir une ré­ponse ra­pide et de pou­voir pas­ser à autre chose, que ce soit dans le do­maine privé quand on or­ga­nise une sor­tie ou autre, ou dans le do­maine pro­fes­sion­nel où il est tou­jours agréable de clas­ser un dos­sier.

En­suite, étant tou­jours sur la route, et même si ce n’est pas des cas d’ex­trême ur­gence, j’aime bien quand on me ré­pond assez vite. Du genre : Mon client a dé­mé­nagé, je n’ai ni son tél ni sa nou­velle adresse, j’ap­pelle ma femme ou ma se­cré­taire afin qu’elle cherche sa nou­velle adresse sur in­ter­net. Ou plus sim­ple­ment, je suis parti sans son dos­sier qui est resté sur mon bu­reau, donc sans son adresse. Dans tous ces cas les moyens de com­mu­ni­ca­tions mo­dernes sont tout de même ap­pré­ciables.

C’est sûr que d’être dé­rangé par quel­qu’un qui veut vous ra­con­ter sa vie et qui ne sent pas que vous êtes oc­cupé …. Mais … , en même temps, ces cas là aussi peuvent être im­por­tants.

18)
Nept
, le 06.09.2010 à 23:23

Bon­soir et merci pour cette hu­meur in­té­res­sante.

S’il y a beau­coup de vrai, je trouve l’idée gé­né­rale ex­ces­sive. A titre per­son­nel, les fo­rums, mai­ling listes et autres chat m’ont per­mis de faire des connais­sances et de nouer des re­la­tions, qui par­fois se sont concré­ti­sées dans la vraie vie. Par ailleurs, pour ce qui est des com­men­taires qui disent qu’un appel n’est JA­MAIS urgent, ce n’est pas tou­jours vrai. Mais ce l’est sou­vent. Je suis mé­de­cin ur­gen­tiste, et à ce titre j’ai des gardes “rap­pe­lables”. Avant le GSM, j’au­rais eu un “bip­peur” et au­rais dû res­ter à proxi­mité d’un té­lé­phone. Main­te­nant, je suis libre, même de garde, tant que je reste suf­fi­sam­ment proche de ma zone de garde. Mais quand je suis de garde, je dois ré­pondre im­mé­dia­te­ment lorsque le ser­vice m’ap­pelle (d’où l’in­té­rêt de l’af­fi­chage de l’ap­pe­lant). Et même en de­hors des gardes, je peux être rap­pelé en cas de gros pro­blème, mais là, je peux ne pas ré­pondre, et écou­ter le mes­sage un peu plus tard si les cir­cons­tances l’exigent.

Cela dit, si un pa­tient té­lé­phone quand je viens l’exa­mi­ner, il a 15 se­condes pour s’in­ter­rompre, sinon je sors, et il at­ten­dra un bon mo­ment en plus…

Donc, en ré­sumé, les moyens ac­tuels sont un atout ex­tra­or­di­naire, mais ils sont source de nom­breux excès.

Cor­dia­le­ment,

19)
M.G.
, le 07.09.2010 à 01:52

Par ailleurs, pour ce qui est des com­men­taires qui disent qu’un appel n’est JA­MAIS urgent, ce n’est pas tou­jours vrai.

Sou­ve­nir au­then­tique d’une ins­crip­tion af­fi­chée dans la Salle de garde de l’Hô­pi­tal Aris­tide le Dan­tec à Dakar dans les an­nées soixante : « Il n’y a pas d’ur­gence… Il n’y a que des gens pres­sés. »

Cet hô­pi­tal était le CHU de l’époque et les ca­ra­bins te­naient à leur hu­mour pro­vo­ca­teur. Par la suite, les mé­de­cins qu’ils sont de­ve­nus ont été les pre­miers à uti­li­ser des “Bip­peurs”. Au­jour­d’hui, c’est le GSM tou­jours al­lumé et tout un ré­seau de com­pé­tences en cas d’éloi­gne­ment trop im­por­tant de l’un par rap­port au pa­tient qui l’ap­pelle au se­cours.

Bravo Mes­sieurs et merci !

20)
Ma­dame Pop­pins
, le 07.09.2010 à 07:08

Merci, j’ai ri et me faire rire le matin, au saut du lit, c’est pas évident-évident !

21)
Tom25
, le 07.09.2010 à 08:26

Cela dit, si un pa­tient té­lé­phone quand je viens l’exa­mi­ner, il a 15 se­condes pour s’in­ter­rompre, sinon je sors, et il at­ten­dra un bon mo­ment en plus…

Et quand tu vas chez ton ga­ra­giste et que tu poi­reautes 2 h (quoique ça ne dure ja­mais plus d’un quart d’heure chez un ga­ra­giste) et que tu en pro­fites pour trai­ter quelques af­faires, tu t’in­ter­romps en 15 se­condes quand enfin il daigne s’oc­cu­per de toi ?

Il n’y a pas que ceux qui causent dans leur té­lé­phone qui sont ex­ces­sifs !

Ce n’est quand même pas du tout la même chose quand tu dé­barques chez quel­qu’un et que cette per­sonne finit une conver­sa­tion té­lé­pho­nique qui était en cours, que lorsque tu es déjà là et que cette per­sonne en­tame une longue conver­sa­tion té­lé­pho­nique avec un autre.

La po­li­tesse, c’est de ne pas in­ter­rompre l’autre.

22)
Nept
, le 07.09.2010 à 21:59

Quand je de­mande à quel­qu’un de me re­ce­voir en ur­gence, je ne té­lé­phone pas lors­qu’il me re­çoit. Sur­tout quand il y a 10 autres per­sonnes der­rière moi qui at­tendent la même chose. Et quand je vais chez le ga­ra­giste, je prends ren­dez-vous, je ne lui de­mande pas de me ser­vir là de suite.

23)
Chi­chille
, le 08.09.2010 à 07:05

Qui n’a pas as­sisté à une réunion ou chaque par­ti­ci­pant passe son temps à lire ses mails et à y ré­pondre avec son Black­berry

Perso, je ne tra­vaille pas avec le petit Ni­co­las ;).

Re­marque à mé­di­ter d’Eric Schmidt, Pdg de Google, cité par Libé, lui-même re­pris par Sciences et Ave­nir :

« _L’hu­ma­nité crée tous les deux jours au­tant d’in­for­ma­tions qu’elle l’a fait entre le début de la ci­vi­li­sa­tion et l’an­née 2003_ ».

24)
Tom25
, le 08.09.2010 à 08:41

ON peut ar­ri­ver chez le ga­ra­giste suite à une panne, et des fois on n’y ar­rive même pas, c’est lui qui vient nous cher­cher. Et il ne s’au­to­rise pas pour au­tant des com­por­te­ments hau­tains. Le fait que ce soit le bor­del aux ur­gences et que vous soyez constam­ment dé­pas­sés par les évé­ne­ments au point de ne pou­voir to­lé­rer plus de 10 se­condes de temps de ré­ac­tion n’est peut-être pas de votre faute, mais ce n’est pas non plus la faute de ceux qui se blessent.

Moi tu me fais ça je re­pars, et je dé­clare qu’une fois mon tour ar­rivé on ne s’est pas oc­cupé de moi.

Faut pas se mé­prendre, je ne suis ni un client ni un pa­tient chiant, ça s’est tou­jours très bien passé. Mais un mé­de­cin me fe­rait une re­marque parce que je ne suis pas au garde à vous quand il ar­rive ça vou­drait ron­fler. Ma femme a bossé avec des in­fir­mières aux ur­gences pen­dant plu­sieurs an­nées, et elles me ra­con­taient l’at­ti­tude de plu­sieurs mé­de­cins. Et en te li­sant, je n’ai ab­so­lu­ment aucun mal à ima­gi­ner ton com­por­te­ment.
Et je l’ai dis plus haut, il y a le fait de cou­per la pa­role aux autres, et le fait de faire cou­per la pa­role. Il ne faut pas mé­lan­ger les deux as­pects.

25)
Chi­chille
, le 08.09.2010 à 08:54

@ Tom25

M.G. par­lait « d’hu­mour pro­vo­ca­teur » et pré­ci­sait que tous ces jeunes gens avaient été les pre­miers à de­ve­nir des « bip­peurs ». Il me semble que cette pan­carte et cette his­toire doivent être prises au se­cond degré, non ?

26)
Tom25
, le 08.09.2010 à 10:07

Je ne ré­agis­sais pas à ça, mais aux 10 se­condes oc­troyées à la per­sonne pour cou­per court à sa conver­sa­tion. Ce qui est ex­trê­me­ment cho­quant et que cri­tique la plu­part des per­sonnes ici, c’est quand une per­sonne qui dis­cute phy­si­que­ment avec une autre la dé­laisse pour ré­pondre à un appel té­lé­pho­nique, et sur­tout faire durer cette nou­velle conver­sa­tion pen­dant que le pre­mier poi­reaute. Mais on ne peut pas exi­ger l’in­verse, à sa­voir quel­qu’un qui a une conver­sa­tion té­lé­pho­nique ne doit pas lui rac­cro­cher au nez parce qu’une per­sonne vient lui par­ler phy­si­que­ment.

27)
Chi­chille
, le 08.09.2010 à 10:10

Là, d’ac­cord. C’est d’ailleurs de la po­li­tesse élé­men­taire, mais c’est vrai que tout le monde ne le pra­tique pas.

28)
M.G.
, le 09.09.2010 à 09:45

M.G. par­lait « d’hu­mour pro­vo­ca­teur » et pré­ci­sait que tous ces jeunes gens avaient été les pre­miers à de­ve­nir des « bip­peurs ». Il me semble que cette pan­carte et cette his­toire doivent être prises au se­cond degré, non ?

En fait de pan­carte, la for­mule était peinte en bas-re­lief et en lettres géantes sur l’un des murs de la salle de garde.

Je ne sais pas si la tra­di­tion per­dure en CHU mais ce n’était pas le seul « mes­sage » qui égayait les murs de la salle de garde ;-)

Se­cond degré ? Cer­tai­ne­ment, puisque ces jeunes gens étaient ap­pe­lés à pro­non­cer le Ser­ment d’Hip­po­crate qui ne laisse aucun doute quant à leur en­ga­ge­ment.

Ceux qui ont vécu le stress et la fa­tigue des longues nuits de garde en In­ter­nat de Mé­de­cine savent de quoi je parle.

Pour eux, les 35 heures, ce n’était pas le temps de tra­vail de la se­maine. 48 heures c’était sou­vent le nombre d’heures d’af­fi­lée, par­ta­gées entre gardes et cours ma­gis­traux.

Mon « Bravo Mes­sieurs et merci ! » est sin­cère et à prendre au strict pre­mier degré puisque ce sont les mêmes qui me soignent de­puis qua­rante ans et m’ont déjà sauvé la peau à plu­sieurs re­prises.