Il y a un sujet sur lequel j’aime beaucoup lire, réfléchir et partager, d’où cet article, c’est la capacité de notre société à fournir un travail à chacun, si possible le plus épanouissant possible. J’ai eu la chance de travailler dans des industries variées et ai toujours rencontré des personnes enthousiastes à propos de leurs activités, que ce soit dans la construction navale, les turbines à gaz, les transports ferroviaires, les équipements de télécommunications, les équipements d’emballage, les pneumatiques, la robotique, l’automobile,... A part certains banquiers, tous montrent une grande fierté dans leur vie professionnelle. Malheureusement, cette vie est de plus en plus mise en péril par une concurrence que certains pourraient juger déloyale: la globalisation.
Jusqu’à présent, le message pour le grand public était que les travaux à faible valeur ajoutée valaient mieux être fait dans des pays en voie de développement que dans nos pays développés. Chez eux les produits de commodités, chez nous les produits de haute technicité. Ainsi, nous avons vu dévaler dans nos marchés des t-shirts et chaussures de sport à bas prix et des produits de grande consommation permettant à un grand nombre de ménages de s’équiper confortablement (TV, électroménager, etc.).
Puis la tendance a été de délocaliser de plus en plus d’activités dont le savoir faire était devenu disponible dans ces mêmes pays. Ainsi après une phase de sous-traitance en Asie ou Europe de l’Est, les entreprises industrielles ont du fermer bon nombre de leurs usines définitivement, allant jusqu’à considérer le déplacement de leurs activités de conception dans ces pays à bas couts (Inde, Chine, Roumanie, Ukraine, etc.). Cette situation a un fâcheux effets sur le taux de chômage et le déficit budgétaire de nos pays, reportant la responsabilité d’équilibrer la balance du commerce extérieur sur un petit nombre de secteurs et d’entreprises. A ce propos, je trouve insensé que personne ne s’étonne ni ne se révolte du fait qu’un pays comme la France soit débiteur d’environ 20 milliards d’euro par trimestre! En consultant les statistiques du Ministère des Finances, on remarque que pratiquement tous les secteurs d’activités sont en déficit (i.e. on importe plus que ce que l’on exporte) à part les produits agricoles et agroalimentaires, le matériel de transport et les produits chimiques, parfums et cosmétiques. On comprend mieux le rôle de Super VRP tenu par nos présidents successifs, de gauche comme de droite, cherchant à décrocher des contrats mirobolants afin de maintenir plus ou moins le PIB par habitant. Imaginez la tête de votre banquier si vous lui annonciez un déficit permanent de 5% par mois avec aucune intention d’inverser la tendance, empruntant toujours plus pour équilibrer votre compte et vous réjouissant les rares fois où votre déficit n’est que de 3%... avec la vague promesse que vos enfants rembourseront votre train de vie car vous espérez qu’ils gagneront plus que vous!
Encore plus grave, les soit-disantes hautes technologies comme l’électronique et l’informatique ne sont pas les relais espérés dans cette course à l’innovation: malgré des marges importantes, leur contribution est bien trop faible. De plus, combien de Google, d’Apple et de Nokia peuvent exister sur un segment donné? On se retrouve finalement avec peu de champions capables de tirer l’économie vers le haut, et une compétition toujours plus importante qui tire les salaires vers le bas, si ce n’est pas une destruction permanente d’emploi.
Il y a quelques semaines, Andy Grove écrivait un article dans Business Week sur la nécessité d’une politique centrée sur l’emploi pour développer à nouveau le marché du travail domestique des Etats-Unis, reconnaissant que la nouvelle économie ne permet pas de créer suffisamment de postes afin de combler le déficit dû à la globalisation. En bon Américain pragmatique, Monsieur Grove propose d’y remédier en taxant les produits manufacturés dans les pays à bas couts, encourageant ainsi les entreprises à développer, produire, et servir localement, re-créant ainsi de nombreux emplois. Cette forme de protectionnisme est similaire à celui proposé par Emmanuel Todd qui, à l'échelle de l'Union européenne, permettrait de combattre la montée des inégalités et la pression sur les salaires exercée par la mondialisation de l'économie. Ce qui est incroyable est notre incapacité à remettre en cause le dogme des bienfaits de la mondialisation alors que les américains envisagent déjà une guerre commerciale... Nos élites politiques, surement bien conseillées par d’influent affairistes profitant de ces différences de salaires (une forme d’arbitrage similaire aux produits financiers basés sur les différences de valorisation locales), refusent jusqu’à prononcer ce fameux mot commençant par P en public. Est-ce pour ne pas froisser leurs sponsors?
J’ai vu beaucoup de personnes amoureuses et fières de leur travail le perdre au profit d’un ou plusieurs polonais, roumains, indiens, chinois avec finalement le rêve vain de rejoindre une de ces stars de la nouvelle économie dont la capacité à créer de nombreux emplois reste toujours à démontrer. Cela m’attriste d’autant plus que les quelques reportages que j'ai pu voir sur la vie de ces polonais, roumains, indiens et chinois s’apparentent plus à du Zola qu’au trente glorieuses...
Je conclurai donc cet article par deux questions:
- pensez-vous que la nouvelle économie, quelle qu’elle soit, peut créer autant d’emplois que ceux transférés par la mondialisation des marchés?
- seriez-vous prêt à supporter politiquement par votre vote une initiative de protectionnisme à l’échelle européenne (Suisse incluse)?
Amitiés,
Arnaud
, le 01.09.2010 à 00:54
1- pensez-vous que la nouvelle économie, quelle qu’elle soit, peut créer autant d’emplois que ceux transférés par la mondialisation des marchés?
C’est une fausse dichotomie. C’est aussi absurde de penser que le travail est un gateau qui peut se partager.
2- seriez-vous prêt à supporter politiquement par votre vote une initiative de protectionnisme à l’échelle européenne (Suisse incluse)?
Certainement pas
, le 01.09.2010 à 01:30
Pour ma part, je pense qu’il s’agit de préoccupations d’arrière-garde. Le marché intérieur des pays émergents va devenir suffisamment important pour qu’ils soient moins dépendants de leurs exportations. Sans compter que leurs régimes politiques plus ou moins autoritaires seront plus à même d’imposer leur rythme de développement. Chez nous autres, pays “riches”, la mise en place d’un protectionnisme, même si justifiable sur le fond, arrivera trop tard et ne fera que creuser les abîmes sociaux. Je crois surtout que la pénurie du pétrole et de ses dérivés nivellera tout ça, le temps d’inventer un modèle de société alternatif. Entre les deux, le cliquetis des armures se fera très probablement entendre.
, le 01.09.2010 à 01:56
On a libéré les économies (mondialisation) mais pas les hommes (frontières, visa, nationalités). Soit tout est libre, lieu de production et lieu de résidence (plus de passeport “Pays” mais passeport “work in xxxx”), avec une même protection sociale mondiale, les mêmes charges peu importe le pays (des normes).
Soit on remet des frontières a l’économie.
Mais pour moi, entre les deux et dans l’état du système, on est couillons. très couillons.
, le 01.09.2010 à 05:54
Le meilleur système – utopique – c’est bien d’importer des tee-shirts et d’exporter là-bas des syndicats forts et “Lutte Ouvrière”.
Pour autant, le protectionnisme est une arme à double tranchant et je ne sais pas de quel côté le fil est le plus aiguisé.
Je rentre de Chine et si je mesure le chemin parcouru par eux en 30 ans, s’il y a toujours des coolies, il y a aussi des ingénieurs de haut niveau. Si des collections sont toujours faites par des créateurs italiens, et les français sont très bien placés également, j’ai fait partie d’un jury de création : le plus inquiétant, vu du point de vue d’Arnaud, c’est que les jeunes créateurs Chinois valent bien ceux d’ESMOD ou des “Zarza”, cher à Alec6.
La course du calibre et de la cuirasse est toujours perdue par la cuirasse. On peut le regretter, mais “Les faits sont têtus” comme le disait un résident temporaire
, le 01.09.2010 à 09:14
Moi je pense qu’on est resté sur notre faim avec Nokia…
Je ne vais donc pas passer au sujet suivant… d’autant plus que comme tous les consultants, tu dois encore être en vacances je ne sais où.
, le 01.09.2010 à 09:22
Une question me turlupine depuis quelques années que le travail se raréfie dans nos contrées: Comment concilier faire consommer et générer du chômage ?
, le 01.09.2010 à 09:38
Le libre-échange est défendu par les libéraux/ultra-libéraux/néo-conservateurs ; or, le père du libéralisme, Adam Smith, s‘il défendait le libre-échange, ne le faisait que pour des pays dont les coûts salariaux variaient de 1 à 1,5, voire 2. Sinon les désavantages sont trop grands pour les uns comme pour les autres.
Les bonnes âmes qui nous disaient que les salaires des pays d’outre-Oder (et jusqu’au Pacifique) allaient nous créer des marchés se sont mis le doigt dans l’œil AMHA. Les emplois des avons vendus en Chine se créent en Chine : usine Airbus et usines du constructeur national chinois. Et tu as donné d’autres bons exemples.
Maintenant, comme tu dis, ces déséquilibres profitent, au secteur bancaire, aux élites, à ceux qui gagnent assez pour placer leurs excédents salariaux en Bourse et le prêter à l’État, à tous ceux qui gagnent plus quand les salaires sont moins élevés. Alors 1) oui, et 2) si je votais, oui.
, le 01.09.2010 à 09:40
@ Ysengrain : comme les États-Unis, l’Espagne, le Royaume-Uni ont fait : en prêtant de l’argent à ceux qui ne peuvent acheter de maison, ce qui génère de l’activité en BTP et procure une garantie à ces classes pauvres, qui peuvent hypothéquer et consommer. CQFD
, le 01.09.2010 à 09:41
J’avoue ne rien comprendre à l’économie, déjà, l’idée même de croissance obligatoire me pose un problème, on est dans un système qui repose sur l’avoir et le pouvoir, indissociables, en ce qui me concerne, le moteur est le savoir, voire le devoir…
z (le savoir, c’est le pouvoir, je répêêêêêêêêêête : et j’adore donner mon savoir…)
, le 01.09.2010 à 09:44
2 remarques:
1- le BTP n’est pas toute l’économie, loin de là cf Dubaï
2- la garantie à des classes pauvres …. => Lehman Brothers Je crois que ce n’est pas la bonne réponse à ma question, ou je ne comprends rien, ce qui est très possible
, le 01.09.2010 à 09:50
@ Ysengrain 2 : 1 : non, mais ça emploie quand même du monde, et pas qualifié, ceux qui trinquent le plus en ce moment ; 2 : eh oui, c’est le désavantage. Remarque que ça a quand même marché pendant deux décennies ou presque. Et je crois que tu as finalement très bien compris.
, le 01.09.2010 à 10:02
Hors-sujet : c’est moi ou il y a un problème avec la police des articles ? Le corps de texte est tout bizarre alors que les énumérations (“1. pensez-vous que…”) ainsi que les commentaires sont normalement lisibles.
, le 01.09.2010 à 10:13
Moi aussi
, le 01.09.2010 à 11:34
J’ai parfois l’impression que certaines personnes pensent qu’à un moment donné, dans un pays donné, le nombre d’emploi est une donnée fixe. Qu’il y a un nombre d’emplois disponibles et que le rôle de d’un gouvernement est d’essayer de remplir les places vides au mieux. Les postes se créent à partir de rien et disparaissent dans le néant.
J’ai tendance à voir la globalisation comme un ajustement progressif et douloureux du niveau de vie. Prenons l’élargissement de l’Union Européenne. Je pense qu’à un moment donné, les pays membres se sont dit de manière pragmatique “On a des pays émergents à nos portes (Pologne, Slovakie…). Soit on fait du protectionnisme sans garantie et c’est un combat de longue durée, soit on ouvre les portes mais en leur imposant les règles que nous nous somme imposées.” Le plombier Polonais finira bien par vouloir acheter une Mercedes au lieu d’une Traban. Il finira bien par vouloir gagner autant que le plombier Français. Ce jour là, il ne sera plus tellement plus concurrentiel par rapport au plombier français.
Je ne dis pas que c’est bien ou mal. Je pense que l’élargissement européen a été aussi voire beaucoup motivé par des soucis économiques.
, le 01.09.2010 à 13:02
Le transfère du savoir faire des pays développés (nous ne pourrons bientôt – si ce n’est déjà le cas – plus dire « riches ») se fera toujours plus vite que notre capacité à inventer de nouveaux marchés. Donc il faut soit accepter le nivellement par le bas que nous sommes en train de subir, soit inventer quelque chose de nouveau. Pour ma part, je milite pour n compromis : le retour au protectionnisme. Mais pas celui de papa ou de grand-papa. Non. Mais un protectionnisme plus intelligeant, plus social : Remettons les barrières douanière pour que les produits provenant des pays sous développés tant au niveau social qu’écologique coûtent quasiment aussi cher que nos produits « respectueux » des normes sociales et environnementales. La ou je diffère, c’est que le produit de ces taxes ne sera pas reversé à nos gouvernements, mais à un fond de développement qui sera chargé de réinvestir dans les pays d’origine des marchandises. Ces investissements servant bien évidement à améliorer les conditions sociales et écologiques de ces pays en développement.
Mais, oui, je sais. A 46 ans je suis encore un grand naïf utopiste.
, le 01.09.2010 à 14:52
et comme d’habitude on oublie une donnée essentielle qui devrait mettre pratiquement fin à cette discussion. Pourtant TTE et moi même avons fait de notre mieux depuis plusieurs années maintenant ( Le plein SVP en 2006) pour causer de ce que l’on pourrait appeler les bases de la thermodynamique appliquée à notre société et que le sieur Jean Marc Jancovici expose si bien à l’oral comme à l’écrit !
En bref, une civilisation “mondialisée (vous savez, la spécialisation, les échanges infinis, la “croissance, ha la croissance ! 10% minimum comme les chinois) nécessite de l’énergie en quantité croissante aussi, de l’énergie (d’origine fossile pour l’essentiel : pétrole charbon et gaz). Or, vous le savez aussi, énergies et matières premières ne sont pas illimités sur notre petite planète. Nous vivons dans un monde fini ! dont les limites se rappellent à notre bon souvenir de temps à autres. Seuls quelques spécialistes s’en inquiètent vraiment, les autres se répétant en boucle “mais on va trouver autre chose ( et il va falloir nous dire très vite quoi…
Encore une fois la réalité physique et mathématique rattrape le monde rêvé de nos économistes en flanelle grayée. Damned ! l’entropie plus forte que tout !
, le 01.09.2010 à 16:08
Motu Manureva: tout s’arrangera tout seul; après la main invisible du marché, la main invisible de la mondialisation… ou celle de l’écologie.
Pter: tout à fait d’accord, ceci dit, je n’ai pas envie de devoir partir en Chine pour bosser.
Le protectionnisme est effectivement à double tranchant, et est donc dangereux.
Il est aussi difficile à soutenir d’un point de vue moral; de quel droit empêcherai-je mes concitoyens à consommer Chinois s’ils produisent mieux.
Par contre il faut définir ce que veut dire mieux produire, et, pourquoi pas, taxer l’exclavagisme, le carbone, le pas bio, etc.
Maintenant, faut-il le faire au niveau du gouvernement, de la banque mondiale, du consommateur?
Le protectionnisme ne date pas d’hier, il est constamment en usage, des “Buy American Act” en 1933 jusqu’aux subventions de la politique agricole commune.
Enfin, si le grand protectionniste, Colbert, en 1600, interdisait les marchandises de rentrer et les hommes de sortir, c’était couplé à un fort investissement dans les infrastructures, la qualité de la production (le pilori à qui produisait du mauvais ouvrage), les moyens de production, l’éducation (même dans les arts) et la recherche.
Dans le grand catalogue des solutions à ce problème, il y a aussi l’économie planifiée.
Personnellement je préfère le modèle de l’économie sociale et solidaire (ESS) qui se permet d’incarner la production dans un territoire mais a des réseaux internationaux (tandis que le protectionnisme “nationalise” la production).
Donc, réponse aux deux questions: non et non.
, le 01.09.2010 à 16:54
@Alec6: C’est vrai… mais cela dépend à quelle échelle tu regardes! TE concernant, tu as raison (selon moi), en revanche pour tes petits enfants…tu n’en sais rien!!!
Tu parles d’énergie fini… notamment fossile! Je te suis à 100%!!! Par contre, en 1 jour, le soleil qui nous parvient produit nettement plus d’énergie que nous en avons besoin… ce n’est donc pas un problème de manque d’énergie, mais de quelle énergie on utilise… à mon avis!!!
Mais pour l’essentiel, je suis d’accord avec toi et Janco!!!
, le 01.09.2010 à 18:38
Ant ! comme le dit Janco, le problème de l’énergie solaire est de tomber à70% dans la mer, dans la journée car la nuit elle tombe de l’autre côté de la planète dans les mêmes proportions !
L’énergie solaire a aussi un gros inconvénient ! D’une part il faut la transformer pour qu’elle nous soit utile car c’est essentiellement (!) de la lumière et de la chaleur et d’autre part ce n’est pas une matière première transformable en plastiques, lubrifiants, solvants et tout un tas d’autres bidules qui nous permettent de clavarder (comme mézique dans l’instant ou je ne sais quoi d’autre…). Le gros avantage du pétrole est d’être les deux (énergie et matière première), ce qui est moins vrai pour le charbon (quoi que… )et pas du tout pour le gaz ! En bref donc, le solaire c’est au mieux de l’électricité qui ne se stocke pas et ne fait ps voler les avions ni rouler les camions (si nécessaires à la mondialisation joyeuse !
Pour ce qui concerne mes petits enfants… sept milliards de clampins ce n’est déjà pas joyeux, mais à neuf milliards, ce n’est pas un cadeau qui les attend ! Sans aborder bien sûr les conséquences de cette sur consommation de matières carbonées.
, le 01.09.2010 à 18:51
Pour le futur manque de pétrole, smop en avait parlé en #2.
J’entends souvent dire que le travail n’est pas un gâteau à se partager ! Pourquoi alors, certains ne demandent qu’à bosser et ne trouvent pas de travail ? Serait-ce tout simplement parce qu’ils refusent de casser des cailloux pour 10 cts de l’heure (coût d’une machine) ?
Pourquoi entend t’on régulièrement parler de sénior aussi qualifié que compétent qui restent sur le carreau ?
, le 01.09.2010 à 18:56
Envisager le protectionnisme à l’heure de l’économie Open Source (dans de multiples domaines) me semble pour le moins contradictoire. Si la crise que nous traversons avait généré ce réflexe, nous serions encore plus profondément atteints…
, le 01.09.2010 à 20:46
Moi qui vis a Varsovie depuis qques années maintenant, je peux vous dire qu’on est loin de Germinal et qu’il y’a plus de mercedes que de Traban (on voit plus beaucoup de Traban d’ailleurs). C’est surement différent dans le reste de la Pologne, mais faudrait arrêter avec ces préjugés…
, le 01.09.2010 à 23:55
Le transformation du pétrole pour des produits (pas énergie), c’est environ 10% de la production mondiale. Le problème n’est donc clairement pas là (le charbon peut également fournir du plastique).
(qui se demande où se trouve le consultant… Helsinki, Dublin, New York?)
, le 02.09.2010 à 00:35
Arnaud, grosse erreur : l’agriculture française, comme le reste, est en pleine déconfiture à cause de la globalisation.
La fameuse économie de la connaissance n’est qu’une formule de langue de bois pour nous faire passer la pilule de la disparition de nos industries à cause de la globalisation.
Pour l’UE, et l’OCDE, seule compte la doctrine financière et le dogme économique : le citoyen européen n’existe pas ! Il n’a pas moyen d’exercer le moindre contre pouvoir sur la commission européenne et les traités. Il peut voter (cf 2005), signer des pétitions, aller défiler à Bruxelles, rien ne changera la machine technocratique de l’UE.
Dans 50 ans, nous serons tous des chinois.
, le 02.09.2010 à 11:22
Merci pour vos commentaires!
Non, TTE, je ne suis pas en vacance (seulement 2 semaines cette annee, comme d’habitude). De plus, je ne suis plus consultant…
@Matkinson: la police de l’article est bizarre car le fruit d’un copier-coller entre Pages et Safari.
@Goldevil: Le probleme est le delai entre la transfert et le ratrapage economique.
@Kronos: il me semble que nous sommes tout deux utopistes!
@alec6: je n’ai rien compris… “comme d’hab’”!
@pioum: les capitales se portent toujours tres bien… mais quelques Mercedes ne sont malheureusement pas representative de l’ensemble de la population. As-tu ete a Gdansk recemment visiter les chantiers navals?
@Henrif: je ne fais que citer les chiffres du Ministere des Finances. L’agriculture est toujours en positif…
Amities,
Arnaud
, le 02.09.2010 à 16:14
@Arnaud : bien sur m’enfin si tu vas voir les chantiers navales en France c’est pas fameux non plus. C’est pas la peine en voulant éviter un extrème (la mercedes) de plonger vers un autre extrème (le chantier navale). Moi qui me ballade un peu partout en Pologne, je peux t’assurer que le niveau de vie a bondit depuis qques années. Quand je venais dans le sud de la Pologne il y encore 5 ans, on avais des petites fiat partout. Maintenant ca se fait de plus en plus rare…
, le 02.09.2010 à 17:18
@pioum: et bien justement, connaissant bien Saint Nazaire, je peux t’assurer des bonnes conditions de vie des employees de UTX (anciennement AckerYard/Alstom/Chantiers de l’Atlantique). Ceci dit, il est vrai que grace a l’Europe, la Pologne a bien progresse ces dix dernieres annees.
Amities,
Arnaud
, le 02.09.2010 à 17:49
Ce qui est certain, c’est que ma croissance aurait été géniale si j’avais breveté l’habitude de poser une question en fin de billet :-)
, le 02.09.2010 à 17:57
C’est le moins que l’on puisse dire, et je trouve d’ailleurs très agaçant que la Pologne soit si pro-américaine.
, le 02.09.2010 à 20:07
Ohhhh, ben si même Mme Poppins se met à avoir des idées capitalistes ! C’est la fin, autant se
, le 03.09.2010 à 13:43
un lien à consulter régulièrement pour mieux comprendre l’économie actuelle : Paul Jorion
Arnaud ! révise Jancovici !
, le 03.09.2010 à 13:45
un lien à consulter régulièrement pour mieux comprendre l’économie actuelle : Paul Jorion
Arnaud ! révise Jancovici !
, le 03.09.2010 à 13:48
Arnaud, je pensais avoir été clair… révise les cours de Jancovici ! il y a un lien entre civilisation (en l’occurrence la notre, fière de sa production et de sa consommation) et la consommation d’énergie et plus exactement la dissipation de l’énergie nécessaire au fonctionnement de la machine. En thermodynamique on appelle ça l’entropie (ne pas confondre avec “anthropie”(qui a un lien avec l’homme).
Par ailleurs j’invite tout le monde à jeter un regard et/ou une oreille attentive au blog de Paul Jorion>
, le 03.09.2010 à 17:05
@alec6: merci pour les multiples rappels!!! Au dela de l’aspect energetique, je souhaitais surtout parler de notre capacité à fournir un travail à chacun, si possible le plus épanouissant possible. Maintenant, je pense me souvenir assez bien de mes cours de thermodynamique et l’entropie ne m’est pas un concept etranger ;)
, le 04.09.2010 à 10:14
Euh, si j’en crois les discours des pays émergents, c’est plutôt en leur imposant les règles que nous ne nous sommes jamais imposées
, le 06.09.2010 à 18:03
Un petit article intéressant des Echos dont voici un extrait : “_Les profits du CAC 40 ont presque doublé
L’année 2009 n’avait pas été désastreuse pour les stars du CAC 40, loin de là. Pour s’en convaincre, il suffit de lire le document Profil financier du CAC 40 publié par Ricol Lasteyrie, société spécialisée dans l’expertise financière et le conseil en investissement, que l’on ne peut guère suspecter de sympathies pro-NPA ou altermondialistes… Que nous dit ce rapport, et notamment ses conclusions ?
« Des États surendettés, des entreprises désendettées. » Le détail est fourni quelques pages plus loin : « 31 milliards d’euros avaient été injectés à fin janvier 2010 dans l’économie dans le cadre du plan de relance (auxquels s’ajoutent 6,3 milliards d’euros de prêts consentis à la filière automobile en 2009). Ces mesures ne concernent pas uniquement les entreprises du CAC 40 mais ces dernières en ont profité comme elles ont profité des plans de relance décidés par les autres pays où elles sont implantées. Les entreprises ont amélioré leur BFR (c’est-à-dire, schématiquement, leurs réserves de « cash »), soit de façon volontaire par une politique plus rigoureuse de gestion de leurs stocks et de leurs créances clients, soit sous l’effet de la baisse du chiffre d’affaires. Le soutien massif des États à l’économie a permis d’éviter le pire. Cela se traduit par une forte dégradation des comptes publics. Le déficit public de la France a atteint 7,9 % du PIB en 2009, soit un niveau record de 138 milliards d’euros. »
Par comparaison, rappelons que les 40 entreprises composant l’indice CAC ont réalisé un bénéfice net de 46 milliards d’euros en 2009…
Et en 2010 ?
Tout va très bien pour les stars du CAC 40 : 42 milliards d’euros de bénéfices au premier semestre, soit un quasi-doublement des profits par rapport à 2009. De son côté, le déficit public – celui qui pèse sur nos épaules en tant que citoyens – ne devrait guère s’améliorer, loin de là : 115 à 130 milliards prévus en 2010.
Ce doublement des profits profite-t-il à la France et aux Français ?
C’est là que le bât blesse… On s’aperçoit en effet que cette hausse des profits est due à une compression des coûts : en d’autres termes, les TGE (très grandes entreprises) ont pressuré leurs fournisseurs (des PME qui, elles, sont souvent exsangues et au bout du rouleau), continué à délocaliser dans les pays à bas salaires et, en France, multiplié les CDD, intérim et autres contrats précaires.
Contrairement à ce qui est souvent affirmé, hausse des profits des sociétés du CAC 40 ne signifie pas amélioration de la situation de l’emploi en France, au contraire : une usine qui ferme en France pour s’installer dans un pays à bas salaires, c’est avant tout plus de bénéfices pour l’entreprise concernée et, globalement, un transfert de richesse supplémentaire du « travail » vers le « capital ».
Mais alors, comment va s’employer cet argent ?
Essentiellement de deux façons : d’une part des versements de dividendes (probablement une cinquantaine de milliards en 2010 pour les entreprises du CAC 40), d’autre part des rachats, fusions et acquisitions, bref du mécano financier qui va permettre à ces sociétés d’augmenter de taille. On assiste donc à un mouvement continu de concentration de la plus-value dégagée par les entreprises, celle-ci n’étant plus redistribuée aux ménages ou aux États mais restant confinée « en haut du système », dans un nombre de mains de plus en plus réduit, pour des montants de plus en plus faramineux.
Le « made in France » recule dans presque toutes les filières industrielles
« Les produits assemblés dans l’Hexagone contiennent de moins en moins de composants français : 69 % en 2009 contre 75 % en 1999 »… ou l’histoire d’un déclin structurel dû à des délocalisations constantes et à l’absence de protectionnisme au niveau européen. Richesse des stars du CAC 40, misère des salariés français qui voient leur pays se désindustrialiser et leurs emplois filer en Chine ou au Vietnam…
Ce déclin industriel de la France est bien sûr la conséquence logique de l’autre article de Une : pour doubler leurs profits en réduisant au maximum leurs coûts, les entreprises du CAC 40 ont fait « crever » nombre de PME sous-traitantes avant d’aller chercher de nouveaux sous-traitants à l’étranger. C’est une véritable tactique de terre brûlée à l’échelle planétaire qui ne profite en aucune façon aux individus ou à la collectivité (c’est-à-dire aux États) mais uniquement à une minorité qu’il n’est pas excessif de qualifier de prédatrice.
Impôts : l’avertissement de Parisot au gouvernement
Cerise sur le gâteau, pour peu que l’on lise entre les lignes : dans le contexte que nous venons de décrire, la présidente du MEDEF menace d’accélérer les licenciements si les prélèvements sociaux remontent. De plus – et cette déclaration est extrêmement intéressante en ce qui concerne l’évolution des rapports de forces – elle explique comment l’État doit s’y prendre pour retrouver l’équilibre des comptes et surtout fixe le cap des « réformes » : « Pour réduire les dépenses, il faut continuer les réformes structurelles. Nous sommes au milieu du gué pour celle des retraites. Il faudra ensuite lancer très vite celle de l’assurance maladie. »
Langage de Premier ministre, de détenteur du véritable pouvoir qui dicte ses conditions et sa feuille de route à un État affaibli. L’appétit du lobby de la bancassurance est véritablement impressionnant ! Alors que la « réforme » des retraites (qui vise, entre autres, à accélérer la mise en place d’un système de retraite par capitalisation dont la bancassurance sera le premier bénéficiaire) n’est pas encore engagée au plan législatif, Florence Parisot prépare déjà le coup suivant : la privatisation du système de santé « rentable », l’État prenant en charge les pauvres et les indigents…
Pour conclure…
Dans une déclaration restée célèbre, de Gaulle avait affirmé que « la politique de la France ne se fait pas à la corbeille », montrant le peu de cas qu’il faisait des manœuvres et gesticulations boursières.”_
, le 07.09.2010 à 08:30
Merci Alec6 pour ce lien.
Une pensée me vient à la tête quand je lis ces lignes, c’est que tout ceci aurait pu être calculé. Et les calculateurs se seraient dit : « En plus, celui qui sera amené à gérer ça va vouloir faire le beau et traitera ça vite et tombera dans le panneau. ». Il me semble qu’un autre président d’un pays voisin (j’aurais pu mettre un e mais je ne donnerai pas de nom) aurait aimé prendre un peu plus de temps dans sa réflexion. Et bizarrement, cette personne m’inspire beaucoup plus confiance dans la gouvernance d’un pays. Et toujours bizarrement, l’économie de ce pays semble aller un peu mieux que la notre.
Note : Je suis Français.
, le 07.09.2010 à 18:12
Des noms, Tom25 !(tout comptes fait ce n’est pas nécessaire.
Pour ce qui concerne nos chers (€€€€€) gouvernants, je reprendrai (encore la citation d’Alexandre Soljenitsyne: Ne les croyez pas, ne les craignez pas, ne leur demandez rien !
La citation est bien charitable car que je pense que la place de ces tristes individus soit bien plus entre quatre murs ! (Comme, parait-il Staline l’aurait dit(encore une citation venue de lEst, “quatre murs pour ces cons là, c’est déjà trois murs de trop (encore mieux que la barre à mine, hein Caplan !.