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La Bel­gique et ses « com­mu­nau­tés », pre­mière par­tie

De­puis 10 ans, le Fran­çais d'ori­gine gre­no­bloise que je suis a le plai­sir d'ha­bi­ter en Bel­gique :

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J'ai ré­sidé d'abord à Bruxelles (vrai­ment tout près, mais pas en même temps, de là où ré­si­dait un autre Cu­kien, Coa­coa, bon­jour à lui ;-)), pen­dant 8 ans, et de­puis bien­tôt 2 ans à Tour­nai, à deux pas de la fron­tière fran­çaise et de Lille.

Cela pour­rait pa­raître peu évident pour un mon­ta­gnard comme moi d'em­mé­na­ger dans « le Plat Pays » de Brel (qui n'est pas plat du tout, mais c'est une autre his­toire). Et ça fai­sait quand même un dé­mé­na­ge­ment de 900 bornes, même si là où je m'éta­blis­sais la langue ne chan­geait pas.

Même si je conti­nue ici à m'ex­pri­mer en fran­çais la plu­part du temps, ques­tion dé­pay­se­ment, j'ai quand même été servi. Et c'est le sujet de mon ar­ticle d'au­jourd'­hui, et d'un sui­vant. Ce pays est dia­ble­ment at­ta­chant et sym­pa­thique, et in­croya­ble­ment riche et com­plexe. Et je le vois pour­tant ce pays faire une mon­tagne d'une sou­ris, et cette sou­ris, elle s'ap­pelle « le com­mu­nau­taire ».

Ce sont ces pro­blèmes com­mu­nau­taires que je vou­drais ex­pli­quer ici. C'est assez long et vrai­ment com­plexe, aussi ai-je dé­cidé de scin­der cette pré­sen­ta­tion en deux ar­ticles, peut-être trois. La pre­mière par­tie, celle que vous avez sous les yeux, est des­ti­née à « plan­ter » le décor, de façon aussi simple que pos­sible. La deuxième pré­sen­tera un his­to­rique de ces pro­blèmes, et lan­cera quelques hy­po­thèses sur leurs de­ve­nirs.

Com­men­çons donc. La Bel­gique, of­fi­ciel­le­ment créée en 1830 mais ayant une TRÈS longue his­toire der­rière elle, est une mo­nar­chie et un pays fé­dé­ral (avec un gou­ver­ne­ment fé­dé­ral donc, s'oc­cu­pant des ma­tières telles l'in­té­rieur, les af­faires étran­gères, le bud­get, la jus­tice, etc.). Le pays compte dix pro­vinces, les­quelles pro­vinces au fur et à me­sure de l'his­toire ont pris de moins en moins d'im­por­tance par rap­port aux « ré­gions » que je vais pré­sen­ter bien­tôt.

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Les pro­vinces (et ré­gions) de Bel­gique

Le chef de l'État belge est le roi Al­bert II, qui n'a guère qu'un pou­voir sym­bo­lique. Il ne fait d'ailleurs pas beau­coup par­ler de lui, si ce n'est pour quelques frasques de son passé.

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Les vrais pou­voirs fé­dé­raux sont en fait aux mains du gou­ver­ne­ment… fé­dé­ral (ah ?) et de son pre­mier mi­nistre, ac­tuel­le­ment Yves Le­terme, un chré­tien-dé­mo­crate :

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Par­lons main­te­nant des langues du pays. Pas mal de gens très mal ren­sei­gnés (no­tam­ment des Fran­çais), pensent que les Belges parlent une sorte de « Belge », qui se­rait un Fran­çais abâ­tardi et pro­noncé avec l'ac­cent que pre­nait Co­luche dans quelques-uns de ses sketches.

Mais pas du tout. En fait il y a trois langues of­fi­cielles dans ce petit pays (très) den­sé­ment peu­plé de 10 mil­lions d'ha­bi­tants : le néer­lan­dais, le fran­çais, et l'al­le­mand. Cette der­nière n'est en fait par­lée que par 70 000 ha­bi­tants, et n'est pas concer­née par les ten­sions ac­tuelles, j'en par­le­rai donc peu. Res­tent le néer­lan­dais et le fran­çais. C'est là que je dois pla­cer la di­vi­sion en ré­gions de la Bel­gique.

Ce pays fé­dé­ral est tout d'abord consti­tué tout d'abord de trois ré­gions, qui ne cor­res­pondent pas tout à fait à la ré­par­ti­tion lin­guis­tique. En re­vanche, elles cor­res­pondent à la ré­par­ti­tion en pro­vinces (au­cune pro­vince, au­jour­d'hui, n'est à che­val sur deux ré­gions) :

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  • Au nord (en jaune), la ré­gion fla­mande, la Flandre (Vlaan­de­ren) où le néer­lan­dais est seule langue of­fi­cielle. Elle re­groupe les pro­vinces de Flandre oc­ci­den­tale, de Flandre orien­tale, d'An­vers, du Bra­bant fla­mand et du Lim­bourg. Il y a en­vi­ron 5,8 mil­lions d'ha­bi­tants, soit 58 % de la po­pu­la­tion. Sa ca­pi­tale of­fi­cielle est Bruxelles (pour­tant en de­hors de la ré­gion fla­mande…), mais sa ville-fa­nion, et la plus peu­plée, est An­vers (Ant­wer­pen).
  • Au sud (en rouge), la ré­gion wal­lonne, ou Wal­lo­nie, où le fran­çais est la seule langue of­fi­cielle, ex­cepté dans une pe­tite par­tie des Ar­dennes à l'est, où c'est l'al­le­mand. Elle re­groupe les pro­vinces du Hai­naut, du Bra­bant wal­lon, de Namur, de Liège et du Luxem­bourg, à ne pas confondre avec le Grand-Du­ché de Luxem­bourg voi­sin. La Wal­lo­nie compte 3,2 mil­lions d'ha­bi­tants, soit 32 % de la po­pu­la­tion belge. La ca­pi­tale de la Wal­lo­nie est Namur.
  • Et enfin (en bleu) la ré­gion de Bruxelles-Ca­pi­tale, consti­tuée de 19 com­munes, dont la ville qui lui a donné son nom, Bruxelles, la ca­pi­tale du royaume en­tier (et de la com­mu­nauté fla­mande). Cette ré­gion est of­fi­ciel­le­ment bi­lingue, fran­çais-néer­lan­dais, et compte un mil­lion d'ha­bi­tants en­vi­ron, soit un bon 10 % de la po­pu­la­tion belge. En fait, la langue fran­çaise y est de­puis pas mal de temps la lin­gua franca de la ré­gion, et on es­time à 85 % le pour­cen­tage de Bruxel­lois fran­co­phones.

Vous aurez peut-être re­mar­qué et c'est im­por­tant pour la suite, que la ré­gion de Bruxelles-Ca­pi­tale (que j'ap­pel­le­rai abu­si­ve­ment Bruxelles pour sim­pli­fier), bien que toute proche de la Wal­lo­nie, est com­plè­te­ment en­cla­vée en Flandre, plus pré­ci­sé­ment dans la pro­vince du Bra­bant fla­mand, tout en étant ad­mi­nis­tra­ti­ve­ment in­dé­pen­dantes de celles-ci.

Chaque ré­gion a son propre gou­ver­ne­ment, qui s'oc­cupe des com­pé­tences dites ré­gio­nales, comme l'agri­cul­ture, les trans­ports, l'em­ploi, l'amé­na­ge­ment du ter­ri­toire ou les fi­nances de la­dite ré­gion. Je ne m'at­tarde pas là-des­sus.

Là où ça se com­plique, c'est que la Bel­gique compte aussi trois « com­mu­nau­tés », cor­res­pon­dant cha­cune à une des langues of­fi­cielles du pays. Cha­cune de ces com­mu­nau­tés a (théo­ri­que­ment) éga­le­ment son propre gou­ver­ne­ment, s'oc­cu­pant d'af­faires telles que l'édu­ca­tion, la culture ou la santé :

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  • La com­mu­nauté ger­ma­no­phone et ses 70 000 membres (en bleu ici), ha­bi­tant tous la même par­tie de Wal­lo­nie donc. Elle re­pré­sente moins d'1 % de la po­pu­la­tion belge. Sa ca­pi­tale est la pe­tite ville d'Eu­pen.
  • La com­mu­nauté fla­mande (Vlaamse Ge­meen­schap) (en jaune), re­pré­sen­tant les gens de langue néer­lan­daise. Elle re­groupe les néer­lan­do­phones de Bel­gique, soit grosso modo les ha­bi­tants de Flandre et les néer­lan­do­phones de Bruxelles, c'est-à-dire en­vi­ron 60 % de la po­pu­la­tion belge. Par un tour de passe-passe ad­mi­nis­tra­tif, la ré­gion fla­mande et la com­mu­nauté fla­mande ont fu­sionné leurs ins­ti­tu­tions et forment donc un et un seul gou­ver­ne­ment. La ca­pi­tale est donc, on l'a vu, Bruxelles.
  • La « com­mu­nauté fran­çaise » (en rouge), dé­no­mi­na­tion of­fi­cielle mais très mal­heu­reuse, car elle n'a rien à voir avec la France et dé­signe seule­ment l'en­semble des Belges fran­co­phones, c'est-à-dire, pour sim­pli­fier, les ha­bi­tants de Wal­lo­nie (hor­mis les Ger­ma­no­phones) et les Bruxel­lois fran­co­phones, soit en­vi­ron 40 % de la po­pu­la­tion belge. La ca­pi­tale de la com­mu­nauté fran­çaise de Bel­gique n'est pas Namur, la ca­pi­tale de Wal­lo­nie, mais… Bruxelles.

Si vous faites le compte, cela fait un pays, trois ré­gions, trois com­mu­nau­tés, six gou­ver­ne­ments dif­fé­rents, qui re­pré­sentent une cin­quan­taine de mi­nistres et se­cré­taires d'état dif­fé­rents. Pas mal pour 10 mil­lions d'ha­bi­tants, n'est-ce pas ?

Vous trou­vez cela com­pli­qué ? Ras­su­rez-vous, la plu­part des Belges éga­le­ment, qui ont du mal à s'y re­trou­ver… Mais com­ment en est-on ar­rivé à cet im­bro­glio ?

Hé bien, en rai­son des « pro­blèmes com­mu­nau­taires », c'est-à-dire des pro­blèmes lin­guis­tiques, qui sapent ce pays en pro­fon­deur. L'op­po­si­tion langue fran­çaise/langue néer­lan­daise y joue un rôle cen­tral. Ou du moins semble le jouer. Quelques pré­ci­sions sur ces langues d'abord (je laisse comme convenu la langue al­le­mande de côté, elle n'in­ter­vient que très peu là-de­dans).

Le fran­çais parlé en Bel­gique, à Bruxelles et en Wal­lo­nie, est, contrai­re­ment à ce que cer­tains hu­mo­ristes vou­draient faire croire, très très proche de celui parlé en France ou en Suisse. Évi­dem­ment, on y dit « sep­tante » et « no­nante », comme en Suisse, (mais bi­zar­re­ment aussi « quatre-vingt »), et il y a une bonne col­lec­tion de mots et ex­pres­sions par­ti­cu­liers à la Bel­gique, voire à dif­fé­rents coins de Bel­gique. Reste qu'un Fran­çais ou un Suisse ro­mand n'aura aucun pro­blème à com­prendre ce que ra­conte un Belge fran­co­phone, et vice versa.

En fait, il n'y a pas vrai­ment d'ac­cent par­ti­cu­lier à la Bel­gique fran­co­phone. Il y en a plu­sieurs. On n'a pas le même ac­cent à Bruxelles, Char­le­roi, Namur, Arlon ou Liège. Et bien peu de Fran­çais sont ca­pables de mettre un nom et en­core moins une na­tio­na­lité sur ces dif­fé­rents ac­cents, même s'ils sont par­fois très pro­non­cés (je pense en par­ti­cu­lier à Liège — oufti, je vais m'y faire mal voir !). En fait, un Fran­co­phone de Bel­gique a toutes les chances de pas­ser com­plè­te­ment in­aperçu en France, s'il y fait at­ten­tion à ne pas em­ployer cer­taines lo­cu­tions propres à son pays.

Ce que les gens pensent être « l'ac­cent belge » est en fait l'ac­cent de la plu­part des Fla­mands de Bel­gique lors­qu'ils parlent fran­çais. Faut-il rap­pe­ler que le fran­çais est pour eux une langue « étran­gère » com­plè­te­ment dis­tincte de leur langue ma­ter­nelle… Ce qui rend leur mé­rite d'au­tant plus grand quand on constate que très sou­vent, ils maî­trisent éton­nam­ment bien notre langue, ainsi que pas mal d'autres. Le Fla­mand est sou­vent un po­ly­glotte.

Cer­tains Bruxel­lois « de souche » ont aussi cet ac­cent par­ti­cu­lier. Ce n'est guère éton­nant quand on sait que Bruxelles était à l'ori­gine une ville néer­lan­do­phone, qui s'est fran­ci­sée au fil du temps. Mais cer­taines per­sonnes parlent en­core leur dia­lecte local (« Vloms »), le mé­lan­geant au fran­çais, ce qui donne un ré­sul­tat par­ti­cu­liè­re­ment co­casse. Mais au­tant dire que cette par­ti­cu­la­rité est en voie de dis­pa­ri­tion.

Par­lons main­te­nant de l'autre langue prin­ci­pale du pays, le néer­lan­dais (Ne­der­lands). Il s'agit d'une langue ger­ma­nique, aussi proche de l'al­le­mand que l'ita­lien l'est de l'es­pa­gnol (pour don­ner une idée). Plus pré­ci­sé­ment, il s'agit d'une langue stric­te­ment stan­dar­di­sée et co­di­fiée, qui est com­mune à la Flandre et aux Pays-Bas, et qui a été éla­bo­rée en fé­dé­rant tout un groupe de dia­lectes dits « bas-al­le­mands » par­lés dans ces contrées. Cette langue com­mune stan­dard est of­fi­ciel­le­ment ap­pe­lée Al­ge­meen Ne­der­lands (néer­lan­dais gé­né­ral). C'est la langue of­fi­cielle de Flandre et des Pays-Bas (et une des langues of­fi­cielles de Bruxelles). C'est celle de l'école, de la culture, de la lit­té­ra­ture et des mé­dias.

Mais les dia­lectes sont en­core très vi­vaces en Flandre (et aux Pays-Bas), et pour bien des Fla­mands, le Ne­der­lands est la pre­mière langue « étran­gère » qu'ils ap­prennent à l'école. Tout à fait comme l'Al­le­mand stan­dard en Suisse par rap­port aux dia­lectes lo­caux, si j'ai bien com­pris l'une des par­ti­cu­la­ri­tés de la Suisse ! ;-)

Ceci dit, tout Fla­mand est ca­pable de s'ex­pri­mer en Al­ge­meen Ne­der­lands, et la très grande ma­jo­rité fera l'ef­fort de le par­ler lors­qu'une per­sonne néer­lan­do­phone mais d'un autre coin de Bel­gique ou Pays-Bas (ou non-néer­lan­do­phone) l'em­ploiera de­vant eux. Mais l'Al­ge­meen Ne­der­lands ne s'est pas en­core com­plè­te­ment im­posé dans la vie cou­rante, que ce soit en Flandre ou au Pays-Bas, et les ac­cents peuvent dif­fé­rer énor­mé­ment d'un coin à l'autre de la néer­lan­do­pho­nie. Un An­ver­sois peut avoir bien du mal à com­prendre un Bru­geois ou un Am­stel­lo­da­mois, et ré­ci­pro­que­ment. Au point que cer­taines émis­sions té­lé­vi­sées cen­trées sur les ha­bi­tants d'une ville ou une pro­vince don­née sont sous-ti­trées, de façon à être sûr que tous les autres néer­lan­do­phones com­prennent. Une si­tua­tion assez vexante qu'on re­trouve par­fois entre Fran­çais et Qué­be­cois, par exemple.

J'ai en­tendu beau­coup de bê­tises sur le néer­lan­dais. Cette langue, il faut bien le dire et cela m'at­triste, est sou­vent dé­ni­grée en Wal­lo­nie et à Bruxelles. Je re­vien­drai dans l'ar­ticle sui­vant plus en dé­tail sur les rai­sons de ce dé­ni­gre­ment que je juge, moi, ab­surde, et sur ses consé­quences.

Di­sons briè­ve­ment ici que ce que j'ai pu en­tendre comme idées re­çues : que ce se­rait un al­le­mand abâ­tardi, que ce se­rait im­pro­non­çable, moche, que sa syn­taxe se­rait in­croya­ble­ment com­plexe, etc. Faux, ar­chi-faux. J'ai ap­pris cette langue, elle n'est pas plus dif­fi­cile à pro­non­cer que l'es­pa­gnol ou l'al­le­mand. Sa gram­maire est re­mar­qua­ble­ment sim­pli­fiée par rap­port à celle de l'al­le­mand, et elle n'est ni plus moche ni plus belle qu'une autre langue. En fait, la no­tion de « beauté » d'une langue me pa­raît ab­surde. Ha­bi­tuez-vous à une langue, faites-vous des amis (ou mieux en­core) avec, et elle de­vien­dra belle :-) Et un Ger­ma­no­phone et un Néer­lan­do­phone, s'ils parlent leur langue ré­ci­proque, ne se­ront guère ca­pables de se com­prendre.

Sa prin­ci­pale dif­fi­culté, pour des « go­siers » fran­co­phones, est son côté gut­tu­ral. On y en­tend très sou­vent des sons de fond de gorge, très proches de la « jota » es­pa­gnole et du « ach » al­le­mand. C'est es­sen­tiel­le­ment ce côté gut­tu­ral qui dé­plait à nos oreilles la­tines, qui y sont peu ha­bi­tuées. Mais jus­te­ment, une fois l'ha­bi­tude prise, tout change.

Voilà, le « décor com­mu­nau­taire » est planté. Dans l'ar­ticle sui­vant, j'abor­de­rai donc bien plus en dé­tail les pro­blèmes qui s'y rat­tachent…

37 com­men­taires
1)
bla­zouf
, le 08.04.2010 à 00:33

un régal a lire cet ar­ticle ! Enfin la Bel­gique ex­pli­qué clai­re­ment ! merci ! Un mar­seillais qui a hate de lire la suite ! :-)

2)
doew
, le 08.04.2010 à 07:36

Merci pour cet ex­cellent ar­ticle! J’at­tends la suite avec plai­sir…

3)
ben­hurt
, le 08.04.2010 à 07:53

Étant belge moi meme, je n’au­rais pas dit les choses au­tre­ment. J’at­tends la suite avec im­pa­tience… Peut-etre vais-je enfin pou­voir ex­pli­quer les affres com­mu­nau­taires a mes amis fran­çais un peu plus clai­re­ment, (en m’ap­puyant sur ton pa­pier;-)

Heel be­dank en tot ziens.

4)
zit
, le 08.04.2010 à 08:10

Quel sus­pense !

Vi­ve­ment la suite !

z (j’ai un co­pain qui trouve que le néer­lan­dais parlé donne l’im­pres­sion que le lo­cu­teur a une pa­tate brû­lante dans la bouche, je ré­pêêêêêêêête : ce qui n’en­lève rien au charme des fla­mandes roses ;o)

5)
pe­le­rin
, le 08.04.2010 à 08:14

Oui, merci pour cet ex­cellent ar­ticle.

Un Suisse qui se rend ré­gu­liè­re­ment à Tour­nai

6)
coa­coa
, le 08.04.2010 à 08:19

Par­fait ré­sumé de la com­plexité belge.

Et merci pour les sou­ve­nirs par­me­sans…

7)
Phi­lob
, le 08.04.2010 à 08:45

Merci pour cet ar­ticle, ma femme est ba­tave, mais je suis si peu doué en langue que je n’es­saye même pas d’ap­prendre le néer­lan­dais. Par contre, pra­ti­quant un peu un dia­lecte suisse al­le­mand, je ne suis pas cho­qué par les conso­nances gut­tu­rales.

Vi­ve­ment la suite

8)
kos­to­glo­tov
, le 08.04.2010 à 09:10

Il y a cer­tai­ne­ment des grin­cheux qui vont dé­bou­ler pour rec­ti­fier l’un ou l’autre dé­tail (genre les abon­nés à la chro­nique eu­ro­péenne de Jean Qua­tre­mer) mais moi je dis cha­peau pour l’ini­tia­tive !

9)
Migui
, le 08.04.2010 à 09:16

Clair, net et pré­cis. Bravo!

Wan­neer wordt dit ar­ti­kel ver­taald?

Quand cet ar­ticle sera-t-il tra­duit?

On at­tend la suite…

10)
Franck Pas­tor
, le 08.04.2010 à 09:33

À tous : merci ! Pa­tience pour la suite, c’est pour le mois pro­chain.

Wan­neer wordt dit ar­ti­kel ver­taald?

Quand cet ar­ticle sera-t-il tra­duit?

Geen idee, maar zeker niet door mij. Jam­mer ge­noeg heb ik daar geen tijd voor.

Je n’en sais rien, mais cer­tai­ne­ment pas par moi, je n’en ai mal­heu­reu­se­ment pas le temps.

Et puis, ce ne se­rait pas de la pre­mière qua­lité, ne maî­tri­sant pas (pas en­core ?) cette langue sur le bout des doigts ;-)

11)
Mar­cOS
, le 08.04.2010 à 10:02

Ma­gni­fique ar­ticle.

J’at­tends avec im­pa­tience la suite. Com­ment ex­pli­quer de ma­nière simple quelque chose d’aussi im­pos­sible à com­prendre que B.H.V. ?

Merci pour ton ar­ticle Marc S. Li­me­lette / Bel­gique

12)
Guillôme
, le 08.04.2010 à 14:05

Ar­ticle très sympa, mais mal­heu­reu­se­ment je connais déjà tout sur la Bel­gique car j’ai lu As­té­rix chez les Belges

Néan­moins, je lirai avec in­té­rêt les hu­meurs à venir pour éta­ler mon sa­voir le cas échéant.

J’ai aussi vu le sketch de Co­luche “C’est l’his­toire d’un mec”, très ins­truc­tif sur le sujet, dont je vous cite les pas­sages les plus si­gni­fi­ca­tifs :

Parce que les Belges et les Suisses c’est les deux seules races qui se rendent pas compte qu’en fait c’est pa­reil, mais il se gourent.

Met­tons qu’on ren­contre un vrai con en Suisse: C’est un Belge.

Mais dans l’en­semble ça va­lait pas le coup de faire deux pays rien que pour ça, hein ils au­rait pu se dé­brouiller… .

Faut quand même pas prendre les Suisses que pour des cons ! Non, y a des Belges dans le tas.

C’est mar­rant ce sketch de Co­luche car avec le recul, il ne pour­rait plus être fait par un hu­mo­riste ac­tuel sans être condamné et ac­cusé des faits qu’il dé­nonce : xé­no­pho­bie et ra­cisme.

Le fran­çais parlé en Bel­gique, à Bruxelles et en Wal­lo­nie, est, contrai­re­ment à ce que cer­tains hu­mo­ristes vou­draient faire croire, très très proche de celui parlé en France ou en Suisse.

Le pro­blème c’est qu’en France on a quan­tité d’ac­cents, de pa­tois, et de par­lés!

Sans même par­ler des pays in­dé­pen­dants que sont la Bre­tagne et la Corse, entre le gars du Sud et le fa­meux Chti du Nord, je t’as­sure que les Fran­çais ne se com­prennent pas par­fois (je me rap­pelle un jour­nal na­tio­nal de 13h sur tf1 où l’in­ter­view d’un fer­mier fran­çais du sud était sous-ti­tré!).

13)
Franck Pas­tor
, le 08.04.2010 à 15:26

Ci­ta­tion de Franck Pas­tor : « Le fran­çais parlé en Bel­gique, à Bruxelles et en Wal­lo­nie, est, contrai­re­ment à ce que cer­tains hu­mo­ristes vou­draient faire croire, très très proche de celui parlé en France ou en Suisse. »

Le pro­blème c’est qu’en France on a quan­tité d’ac­cents, de pa­tois, et de par­lés!

Sans même par­ler des pays in­dé­pen­dants que sont la Bre­tagne et la Corse, entre le gars du Sud et le fa­meux Chti du Nord, je t’as­sure que les Fran­çais ne se com­prennent pas par­fois (je me rap­pelle un jour­nal na­tio­nal de 13h sur tf1 où l’in­ter­view d’un fer­mier fran­çais du sud était sous-ti­tré!).

Dans le pas­sage concerné, je ne fai­sais pas al­lu­sion aux ac­cents, mais à l’es­sen­tiel du vo­ca­bu­laire, à la gram­maire, ce genre de trucs.

Évi­dem­ment qu’il y a quan­tité d’ac­cents fran­çais en France (je ne par­lais pas des pa­tois et des dia­lectes, ni du Corse ou du Bre­ton, mais bien du fran­çais qu’on ap­prend à l’école). Mais tout ceux que j’ai pu en­tendre, je n’au­rais pas eu be­soin de sous-titres pour les com­prendre s’ils avaient été dif­fu­sés à la télé. Et j’en ai en­tendu pour­tant, de la Pro­vence à la Pi­car­die en pas­sant par la Bour­gogne…Même chose en Bel­gique ou en Suisse.

Les seuls sous-titres que j’ai pu voir moi en fran­çais, c’est pour des in­ter­views au Qué­bec et en Haïti, où je les trou­vais d’ailleurs par­fai­te­ment su­per­flus, je com­pre­nais tout sans pro­blème.

15)
elo
, le 08.04.2010 à 17:33

Tu t’at­taques à un mor­ceau. Et là, tu n’as fait que le plus simple :-)

Quand je pense que cer­tains disent que LaTeX c’est com­pli­qué, ils n’ont en­core rien vu. À mon avis quand tu auras fini Fran­çois va se mettre au ter­mi­nal pour se re­laxer.

Un Brus­se­leir.

16)
Sa­luki
, le 08.04.2010 à 17:43

Puisque tu es à Tour­nai, tu peux aller voir ma Gran­d’Mère.
De­mande à Vincent, c’est le pa­tron des Taxis MOL !

J’ai fait quelques études à Rou­baix, je suis in­gé­nieur EN­SAIT, et je me sou­viens en­core de mon grand trouble, quand, après avoir été jouer au bow­ling de Mous­cron, nous ne re­trou­vions pas notre route : Ri­j­sel n’est pas Lille, n’est-il pas ?

J’ai enfin com­pris quelque chose à la “bel­gi­tude”. Vi­ve­ment la suite !

17)
Sa­luki
, le 08.04.2010 à 17:51

Dans le style Co­luche :

Les Vos­giens disent qu’un Mul­hou­sien est un Belge qui a été re­foulé en ten­tant d’émi­grer en Suisse…

18)
FMter
, le 08.04.2010 à 18:17

J’ai eu beau­coup de plai­sir à lire cet ar­ticle, fort bien ré­digé.

C’est dire que je me ré­jouis de la suite de l’ex­posé !

19)
To­TheEnd
, le 08.04.2010 à 22:06

C’est mar­rant ce sketch de Co­luche car avec le recul, il ne pour­rait plus être fait par un hu­mo­riste ac­tuel sans être condamné et ac­cusé des faits qu’il dé­nonce : xé­no­pho­bie et ra­cisme.

Pire en­core: si deux types en vue (po­li­ti­cien, cadre, etc.) di­saient pour l’un “ces ca­thos sont tous des cons” et l’autre “ces mu­sul­mans sont tous des cons”, je me de­mande bien com­bien de temps il se pas­se­rait avant que cer­tains pays de­mandent l’ex­tra­di­tion… ou rap­pel­le­raient son am­bas­sa­deur.

Peut être que le Pape de­man­de­rait aussi que cette per­sonne fasse pé­ni­tence et qu’elle passe une nuit ou deux avec deux bons re­pré­sen­tants de l’église… pour qu’ils lui in­culquent la to­lé­rance et le res­pect… par sup­po­si­toire évi­dem­ment.

Bref, on pro­gresse quoi…

T

20)
Tche
, le 08.04.2010 à 22:17

La Bel­gique et ses com­mu­nau­tés en trois le­çons ! Waoww ! Faut oser ! En tout cas, jus­qu’ici, rien à re­dire (selon mon point de vue de belge). Vi­ve­ment la suite.

21)
Guillôme
, le 08.04.2010 à 22:31

Bon, c’est pas tout ça, y’a pas que les his­toires de Belges et de Suisse dans la vie, y’a aussi l’an­nonce de l’iPhone OS 4 : Yeeaaah!

Enfin une Api pour ac­cé­der aux ca­len­driers pour les dé­ve­lop­peurs! De­puis le temps que j’at­tends ça! A nous la vue se­maine comme sur le Palm! A nous la vue co­lo­rée men­suelle li­sible! Raah, j’ai hâte!

Au pas­sage, vous avez noté que l’iPad fait un bide com­plet comme prévu. Nor­mal, il n’y a pas de ca­méra et ça lit même pas le Flash. For­cé­ment, dans ces condi­tions, c’était une évi­dence qu’ils al­laient ne pas en vendre une!

22)
Sa­luki
, le 08.04.2010 à 22:40

l’iPad fait un bide com­plet comme prévu

Tu es cruel pour les Cas­sandre à la pe­tite se­maine ;°)

23)
guru
, le 09.04.2010 à 03:25

En tant que belge, je dois avouer que je crai­gnais un peu… Mais rien à re­dire sur cette des­crip­tion com­plète et bien­veillante. Je sup­pose que le pro­chain ar­ticle ex­pli­quera les ori­gines de ces conflits lin­guis­tiques et je suis im­pa­tient de le lire… Bon cou­rage, ça mé­rite un bou­let sauce lapin!

24)
zit
, le 09.04.2010 à 08:07

In­croyable !

Un ar­ticle de cinq pages et 23 com­men­taires sur la Bel­gique sans au­cune oc­cur­rence du mot « bière » !

J’en bois peu, mais entre deux coups de rouge (« Le quart de rouge, c’est la bois­son du garde rouge » ;o), une « Vieux Bruges » ar­ti­sa­nale et bio­lo­gique est un vrai régal des pa­pilles (et des ma­milles aussi ;o).

fxc, j’adore « Les Fla­min­gants », mais je n’avais ja­mais re­mar­qué à quel point le texte était dur… la mu­sique est tel­le­ment guille­rette, pour du Brel…

z (Ahhh, une bonne blanche bien fraîche, je ré­pêêêêêêêête : enfin, là, c’est plu­tôt l’heure du petit noir ;o)

25)
fxc
, le 09.04.2010 à 08:52

fxc, j’adore « Les Fla­min­gants », mais je n’avais ja­mais re­mar­qué à quel point le texte était dur… la mu­sique est tel­le­ment guille­rette, pour du Brel…

Pas dur, juste réa­liste et vi­sion­naire.

Merci Franck pour ce billet, je me de­mande com­ment tu vas t’en sor­tir avec le

_B_azar des _H_ôtels de _V_ille

P.S. Hôtel De Ville, mai­rie pour tous ceux qui sont en des­sous de Quié­vrain

26)
dpesch
, le 09.04.2010 à 10:53

En tant qu’an­cien belge, j’at­tends moi aussi la suite pour ré­agir sur cet ar­ticle.

A fleur de peau, je di­rais déjà que si la des­crip­tion du sys­tème et le point fait sur les idiomes pra­ti­qués en Bel­gique sont assez réa­listes, il me semble que l’on est dans du consen­sus mou. Mais at­ten­dons la suite… BHV, l’ac­cueil des fran­co­phones dans la ban­lieue fla­mande de Bruxelles (Vil­vorde, Crain­hem,, Gooik, etc…), la mon­tée lente mais ex­po­nen­tielle de­puis 40 ans de l’ex­tré­misme fla­min­gant de droite (ré­écou­ter Brel, ef­fec­ti­ve­ment), la non-no­mi­na­tion de bourg­mestres (maires) fran­co­phones dans des com­munes de la pé­ri­phé­rie bruxel­loise, Fou­rons, les in­to­lé­rances et hu­mi­lia­tions di­verses en­vers ceux qui ne parle pas la langue de Von­del, etc…

Je me dois,ce­pen­dant, de pré­ci­ser déjà que les chiffres cités dans l’ar­ticle (la Flandre compte en­vi­ron 5,8 mil­lions d’ha­bi­tants, soit 58 % de la po­pu­la­tion – La Wal­lo­nie compte 3,2 mil­lions d’ha­bi­tants, soit 32 % de la po­pu­la­tion belge – Bruxelles-Ca­pi­tale compte un mil­lion d’ha­bi­tants en­vi­ron, soit un bon 10 % de la po­pu­la­tion dont 85 % de fran­co­phones) sont su­jets à cau­tion puis­qu’au­cun re­cen­se­ment n’a été fait de­puis 1961 (!) et que, par exemple les com­munes “fla­mandes” pé­ri­phé­riques à Bruxelles telles Rhode St Ge­nèse, Lin­ke­beek et autres sont ha­bi­tées ma­jo­ri­tai­re­ment par des fran­co­phones qui ne sont pas comp­tés comme tels, mais comme Fla­mands (car ils ha­bitent en Flandre) ! Des son­dages donnent plu­tôt 92 % de fran­co­phones à Bruxelles-Ca­pi­tale et en­vi­ron 10 à 12 % de fran­co­phones ha­bi­tant en Flandre, mais ces chiffres sont aussi su­jets à cau­tion puis­qu’il ne sont pas le ré­sul­tat d’un dé­compte of­fi­ciel. A sa­voir que ce sont les po­li­tiques fla­mands qui re­fusent tout re­cen­se­ment lin­guis­tique de­puis bien­tôt 50 ans !

Ajou­tons au menu que le Nord est plu­tôt riche, de droite et ca­tho­lique et le sud plu­tôt pauvre, so­cia­liste et bouf­feur de curé.

Bref! sujet chaud s’il en est ! Et, si les Belges sont les rois du com­pro­mis, au bout d’un mo­ment chaque chose trouve sa li­mite !

Da­niel (né belge à Bruxelles et au­jour­d’hui fran­çais de Sète où l’on parle en­core une autre langue).

27)
Franck Pas­tor
, le 09.04.2010 à 11:22

Dpesch : les chiffres que tu cites partent en effet du prin­cipe sim­pli­fi­ca­teur que chaque ha­bi­tant de Flandre (même fran­co­phone) est Fla­mand, et que chaque ha­bi­tant de Wal­lo­nie (même néer­lan­do­phone) est Wal­lon. Idem pour Bruxelles. Mais pitié, qu’on ne voie pas déjà un parti-pris là-de­dans ! Il fal­lait juste faire un choix.

J’adore le com­pro­mis. En ce do­maine, je me sens bien Belge. J’es­saie­rai d’être aussi neutre que pos­sible en ex­po­sant ces pro­blèmes, mais en­suite j’ex­po­se­rai aussi ce que j’en pense. Et au­tant aver­tir tout de suite les Belges de cuk.​ch : mon point de vue pour­rait dé­plaire aussi bien à cer­tains Fran­co­phones belges qu’à cer­tains Fla­mands. Et je parle d’ex­pé­rience. Mais vous ver­rez bien ;-)

28)
dpesch
, le 09.04.2010 à 13:14

@ Franck Pas­tor : au­cune in­quié­tude, je ne vois aucun parti pris dans ton pro­pos et je fais confiance à ta neu­tra­lité. J’ai sim­ple­ment vécu les 25 pre­mières an­nées de ma vie dans le nord de Bruxelles, j’y sé­journe en­core assez sou­vent et le lis as­si­dû­ment la presse belge. Et j’ai vu hier un re­por­tage sur France 2 concer­nant le com­por­te­ment de cer­tains bourg­mestres néer­lan­do­phones vis à vis de fran­co­phones qui sou­haitent venir s’ins­tal­ler dans leurs com­munes et on ne peut pas dire qu’ils fassent preuve d’une grande lar­gesse d’es­prit. Et même plu­tôt de col­lu­sion avec les agents im­mo­bi­liers pour choi­sir les ache­teurs en fonc­tion de la langue qu’ils parlent.

Mais je vais at­tendre la suite de ton ar­ticle pour m’ex­pri­mer à nou­veau. Quelque sera ton point de vue sur le sujet, je ne t’en res­pec­te­rai pas moins ;-) aussi !

29)
guru
, le 09.04.2010 à 14:37

Ar­ticle in­té­res­sant aussi sur le site RTL :

ici

No com­ment, j’at­tend la suite de la confé­rence…

30)
pilote.​ka
, le 09.04.2010 à 16:59

J’at­tends avec im­pa­tience qu’on m’ex­plique le conflit entre fla­mands et wal­lons qui s’est exa­cerbé ces der­nières an­nées

31)
Fran­çois Cuneo
, le 10.04.2010 à 00:50

Merci.

Très in­té­res­sant!

Et oui, comme le dit elo, le Ter­mi­nal a l’air plus simple à com­prendre que la Bel­gique!:-)

Mais la Suisse n’est pas mal non plus quand on y ré­flé­chit.

En tout cas, tu poses bien le dé­cors, comme tu nous l’an­nonces.

32)
Fi­loir
, le 10.04.2010 à 16:40

Pas mal, mais sans prendre trop de risques. On reste jus­qu’à pré­sent dans les grandes lignes, sans trop abor­der les ques­tions qui fâchent.

Quelques pe­tites re­marques tou­te­fois.

– Le dia­lecte local bruxel­lois est le “Brus­se­leer”, plu­tôt que le “vloms”.

– Le rôle du roi n’est pas sym­bo­lique du tout. Beau­coup moins en tous cas que dans les mo­nar­chies du nord de l’Eu­rope. Ce qui fait craindre pour l’ave­nir, son suc­ces­seur étant doté d’un quo­tient in­tel­lec­tuel proche de celui d’un petit pois.

– Concer­nant l’as­pect gut­tu­ral et pay­san de la langue fla­mande, il n’est be­soin que d’al­ler faire un tour en Hol­lande pour en­tendre la dif­fé­rence: la langue (pour­tant quasi iden­tique) y chante. Un peu comme l’ita­lien à côté du cas­tillan.

J’at­tends la suite avec im­pa­tience. Faire simple, c’est mis­sion im­pos­sible. Bon cou­rage, donc.

33)
Franck Pas­tor
, le 10.04.2010 à 17:07

Pas mal, mais sans prendre trop de risques. On reste jus­qu’à pré­sent dans les grandes lignes, sans trop abor­der les ques­tions qui fâchent.

Quelques pe­tites re­marques tou­te­fois.

– Le dia­lecte local bruxel­lois est le “Brus­se­leer”, plu­tôt que le “vloms”.

Dans les jour­naux et les livres fla­mands que je lis, c’est plus sou­vent ap­pelé « vloms » que « Brus­se­leer ». Mais bon, tant qu’on parle de la même chose !

Le rôle du roi n’est pas sym­bo­lique du tout. Beau­coup moins en tous cas que dans les mo­nar­chies du nord de l’Eu­rope. Ce qui fait craindre pour l’ave­nir, son suc­ces­seur étant doté d’un quo­tient in­tel­lec­tuel proche de celui d’un petit pois.

Tout acte pu­blic du roi doit être ava­lisé par un mi­nistre. Ça ne lui laisse pas beau­coup de marge de ma­nœuvre… Par contre, sa po­si­tion et le « col­loque sin­gu­lier » en font l’homme le mieux « ren­sei­gné » du pays. Son avis est donc in­té­res­sant à consul­ter et c’est peut-être là qu’il est in­fluent.

Info ou intox, cette ré­pu­ta­tion qu’on lui taille, au prince Phi­lippe ? En voilà une ques­tion in­té­res­sante.

– Concer­nant l’as­pect gut­tu­ral et pay­san de la langue fla­mande, il n’est be­soin que d’al­ler faire un tour en Hol­lande pour en­tendre la dif­fé­rence: la langue (pour­tant quasi iden­tique) y chante. Un peu comme l’ita­lien à côté du cas­tillan.

Heu… Tu étais où aux Pays-Bas ? Parce que les coins que j’y ai vi­si­tés (Zé­lande, Am­ster­dam), les gens avaient un ac­cent aussi gut­tu­ral, voire bien plus qu’en Flandre… (Pour la Zé­lande, c’était d’ailleurs assez lo­gique, ren­sei­gne­ments pris les gens y parlent le même genre de dia­lecte qu’à Bruges.)

Mais en fait pour moi le côté gut­tu­ral d’une langue n’a pas de lien avec son côté chan­tant (que j’ai du mal à conce­voir).

À pro­pos de « chan­tant », un groupe fla­mand que j’adore est Laïs. Une de leurs chan­sons, ‘t Smidje”, au­rait eu un franc succ­cès… jusque dans les camps d’été po­lo­nais ;-) Mais de l’autre côté de la fron­tière lin­guis­tique de Bel­gique, « connais pas ». Et pour­tant, ceux à qui je la fais écou­ter en Wal­lo­nie et à Bruxelles aiment bien aussi…

34)
Brux­ced
, le 12.04.2010 à 08:40

Bon­jour,

Fran­çais de pas mal de ré­gions (et ayant étu­dié à Gre­noble pour l’anec­dote), je suis ins­tallé à Bruxelles avec femmes et en­fants de­puis presque 4 ans.

On y est très heu­reux et avons pu nous faire des amis de tous bords (fla­mands de flandre, fla­mands de wal­lo­nie, fran­co­phones de par­tout,…). Une des joies de Bruxelles est d’ailleurs son as­pect très cos­mo­po­lite étant donné les ins­ti­tu­tions eu­ro­péennes. Par­fois on a l’im­pres­sion d’en­tendre par­ler toutes les langues sauf le fran­çais ou le néer­lan­dais !

Et ta des­crip­tion est vrai­ment très bonne. Elle ne me pa­rait pas consen­suelle : elle dé­crit des faits simples et re­la­ti­ve­ment ob­jec­tifs.

Pour la langue, j’ai juste ten­dance à dire que si l’on maî­trise le fran­çais, l’an­glais et l’al­le­mand, et que l’on a des bases de pro­non­cia­tion néer­lan­daise alors je trouve assez fa­cile de lire le néer­lan­dais car on re­trouve vite les ra­cines des mots et leur si­gni­fi­ca­tion.

Vi­ve­ment la suite !

Ce­dric

35)
Fi­loir
, le 12.04.2010 à 17:59

Concer­nant la Zé­lande, c’est tout faux: dès que l’on tra­verse la fron­tière, le décor change. En Hol­lande, tout est propre, ni­ckel, beau­coup mieux “or­ga­nisé”. Un peu comme le pas­sage de la fron­tière fran­çaise à la fron­tière suisse… idem pour la langue: tout est beau­coup plus “lisse”, propre, mu­si­cal qu’en Flandre.

Pour ce qui concerne Bruxelles, il fau­drait tout de même se mé­fier des sché­mas tout beaux tout propres. Si les fonc­tion­naires eu­ro­péens (et tout ce qui les ac­com­pagne), plu­tôt fri­qués et “édu­qués” oc­cupent les com­munes des ru­pins, une bonne par­tie de la ville (le bas de la ville, la zone du canal) est ma­jo­ri­tai­re­ment ara­bo­phone et tur­co­phone.

Bruxelles est sans nul doute la ville de Bel­gique qui pré­sente les in­éga­li­tés so­ciales les plus fla­grantes. Dans le bas de l’échelle, une po­pu­la­tion im­mi­grée (ma­ro­caine et turque) qui pré­sente de gros pro­blèmes d’in­té­gra­tion. S’y ajoute, en constante aug­men­ta­tion, la po­pu­la­tion d’Eu­rope Cen­trale (Po­lo­nais, Rou­mains, …). Il est donc faux, ar­chi-faux, de croire qu’on est dans une ville “in­ter­na­tio­nale chic” où on parle au­tant an­glais ou al­le­mand que fran­çais ou fla­mand. C’est seule­ment l’im­pres­sion que l’on peut res­sen­tir lors­qu’on ne fré­quente que les quar­tiers “fré­quen­tables”.

L’ar­ri­vée des ins­ti­tu­tions eu­ro­péennes n’a fait qu’ac­cen­tuer les contrastes: le lo­ge­ment est de­venu im­payable dans les zones “chic”, et dif­fi­cile à vivre dans les com­munes “pauvres” (de plus en plus pauvres, d’ailleurs).

Bruxelles n’est pas l’Eden eu­ro­cra­tique que cer­tains s’ima­ginent. Ces gens-là vivent dans leur bulle.

Vi­ve­ment la suite !

36)
Brux­ced
, le 12.04.2010 à 22:20

@PdF : certes, la ville n’est pas in­ter­na­tio­nale chic (mais je n’en connais au­cune), par contre pour moi la po­pu­la­tion d’ori­gine ma­ro­caine ou turque, mais aussi afri­caine de part l’his­toire co­lo­niale belge, fais to­ta­le­ment par­tie de l’as­pect cos­mo­po­lite que je dé­cri­vais.

Quant aux pro­blèmes d’in­té­gra­tion je trouve qu’ils ne se sont pas pires qu’en France (en tout cas à Bruxelles), bien au contraire, mais cela n’est que ma vi­sion. Evi­dem­ment, comme à beau­coup d’en­droits, il y a évi­dem­ment des quar­tiers où la mixité so­ciale ou mul­ti­na­tio­nale est très faible.

A noter tou­te­fois que ce phé­no­mène n’est pas nou­veau car à beau­coup d’en­droits en Bel­gique on trouve des “en­claves” ita­liennes de 2eme ou 3eme gé­né­ra­tion is­sues de l’émi­gra­tion de la deuxième guerre mon­diale

La Bel­gique est donc bien un pays mul­ti­co­lore dont le bi(tri)lin­guisme et l’op­po­si­tion cultu­relle ne sont que l’un as­pects po­li­tiques mal­heu­reu­se­ment par­fois trop mon­tés en épingle.

@Franck : j’ai hate de lire la suite !

37)
Serge
, le 17.04.2010 à 05:12

Com­men­taire tar­dif : je viens de tom­ber sur l’ar­ticle et je re­grette presque de l’avoir lu, car j’at­tends main­te­nant la suite avec im­pa­tience. Ici, à Mont­réal (car le reste du Qué­bec est plus moins concerné), il y a aussi ces ten­sions lin­guis­tiques qui op­posent l’an­glais au fran­çais et ce voi­si­nage de deux cultures tout à fait dis­tinctes qui ne se cô­toient à peu près ja­mais. Je suis bien cu­rieux de voir com­ment ça se passe en Bel­gique. En tout cas, le pro­logue est bien in­té­res­sant. Merci Franck !