Disons tout de suite que je suis une grande voyageuse. Je vis à Zurich par choix, et jusqu’à récemment je travaillais régulièrement à Genève, à 300 km de là. Je fais le trajet deux ou trois fois par mois. En train. Je me suis débarrassée de ma voiture et de tous les soucis qu’elle me causait il y a longtemps, lorsque j’ai trouvé un appartement en plein centre-ville.
J’emporte toujours mon MacBook Pro 15” (3 kg et des poussières avec étui et chargeur), les livres dont j’ai besoin, et je suis forcée de prendre une valise. En effet, il y a très longtemps, on m’a enlevé un des muscles pectoraux sur lequel il y avait une tumeur maligne. Je me suis très bien remise, j’ai compensé l’absence de ce muscle, et je peux tout faire. Néanmoins, cette épaule est restée délicate, et fait vite mal si je porte trop de poids. Voilà pourquoi, pour avoir mes textes, mes livres sous la main, je me suis résignée à la valise permanente. Je suis partie en chasse du petit, du léger. Je suis rapidement tombée sur la valise à roulettes, peu répandue à l’époque. Et j’ai attendu avec trépidation l’arrivée des premiers Macs portables. J’ai bien entendu été une cliente précoce de PowerBook, j’ai longtemps eu un PB 140, qui m’a servi de 1991 à 2000 — oui, toujours le même.
Mais le véritable ami de mes voyages a été le Newton. Je ne me souviens plus de la date à laquelle quelqu’un m’a appris que désormais on pourrait brancher un clavier au Newton. Le lendemain, j’avais tout acheté, Newton et clavier.
Il s’agissait d’un Newton 2000 fraîchement sorti, et pendant plusieurs années, je ne suis jamais allée nulle part en emportant autre chose que le Newton et ses accessoires — qui n’allaient jamais au-delà de 1,2 kg tout compris.
Il avait des piles rechargeables, mais si je me souviens bien, en cas de panne totale, on disposait d’un chargeur dans lequel on pouvait mettre des piles ordinaires.
J’ai fini par remplacer le PowerBook 140 et le Newton par un PowerBook 12” qui, outre le fait qu’il était beaucoup plus avancé sur le plan technologique (on était passés à l’OSX), avait l’énorme avantage d’être petit, je pouvais le mettre dans un tout petit sac à dos. Mais bien entendu, il pesait plus de 3 kg avec ses accessoires.
Le Newton, miniature à tout faire
Si je reparle du Newton, c’est à cause de ce qu’on dit de l’iPad depuis que sa sortie a été annoncée.
La première question qu’il faut se poser est: qu’est-ce que je veux que mon portable fasse?
Entendu, c’est bien pratique de se promener avec son MacBook Pro et avoir ainsi tout sous la main, mais alors tout, tout, tout. On n’a même plus besoin de se demander pourquoi on l’emmène.
Mais l’expérience que j’ai faite avec le Newton m’amène à dire que, lorsqu’on part pour relativement peu de temps, l’indispensable c’est de pouvoir continuer à travailler. Le Newton me permettait de travailler.
Voici le bureau du Newton
Je disposais d’un traitement de texte compatible avec celui du Mac (AppleWorks), d’un tableur tout aussi compatible. Je pouvais synchroniser mes rendez-vous, mes adresses, mes notes. Je pouvais imprimer. J’avais un modem pour communiquer.
Envoyer et recevoir du courrier électronique avec la carte modem, rien de plus facile. Il existait même déjà des cartes Wi-Fi
Je me souviens d’un jour, à la Biennale du film à Venise. Je faisais la queue à la salle de presse pour imprimer le texte que j’allais envoyer à ma rédaction, histoire de l’avoir lu avant de l’expédier. Les autres journalistes faisaient cette queue chargés de leurs portables bien en vue, et mon voisin condescendant me fait: «Vous savez, pour imprimer, il vous faut votre ordinateur.» J’agite ma main dans laquelle je tenais le Newton et je lui fais: «Il est là». Ça l’a tellement ému qu’il a pris à témoin la queue tout entière, ça a créé une sensation, j’ai dû finir par faire une démonstration. Si les gars de Apple n’avaient pas, à l’époque, été si maladroits et si mauvais commerçants, ils auraient pu faire un malheur, dans le monde des journalistes. Car avec le Newton on pouvait faxer, expédier et recevoir du courrier électronique, transmettre des documents par infrarouge, imprimer par infrarouge ou avec un cordon, on pouvait surfer (mais surfer était encore généralement lent, et pas particulièrement agréable avec le petit Newton — encore que l’écran fût 3 x plus grand que celui de l’iPhone actuel), on pouvait en fait tout faire, et avoir son ordinateur pas vraiment dans sa poche, sauf si elle était vaste (les poches de mon imper et de mon manteau suffisaient), mais certainement dans son sac à main ou dans une petite serviette. Le Newton 2000 avait un couvercle, et il fermait si bien, qu’il n’y avait même pas besoin d’un étui.
Ce Newton avait été adapté sur mesure pour les médecins français, La fente sur le devant sert à lire la carte vitale. Les médecins avaient tous les dossiers des malades dans la poche. Son petit nom: Dr Watson. (Photo SirenCom)
Je ne m’attarde pas sur la reconnaissance de l’écriture: elle fonctionnait très bien chez moi, après un très court apprentissage de ma calligraphie, mais je ne m’en suis servie qu’épisodiquement, j’avais toujours mon clavier avec moi. On en a fait tout un plat, mais par rapport aux possibilités du Newton, c'était un gadget secondaire. De toute façon, il y avait un clavier virtuel.
Lorsque j’écrivais un roman et que j’étais en route, j’écrivais avec le Newton, puis j’importais dans le Mac ou je m’envoyais le texte électroniquement, et je faisais du copier-coller dans mon traitement de texte préféré (Nisus, déjà). Ce qui manquait à l’époque au Newton, c’était la capacité d’importer des photos et de la musique. Mais pour le reste, tout y était. Si vous étiez dans une profession qui demandait que vous écriviez beaucoup, vous aviez ce qu’il fallait, dans une profession qui demandait que vous calculiez beaucoup, idem. La mémoire était extensible, par ailleurs, grâce aux cartes-mémoire. Des fichiers spécifiques étaient prévus pour les professions qui vous forçaient à vous promener avec une grosse documentation, et pendant tout un temps, les médecins français ont eu la possibilité de travailler en nomades avec un modèle spécialement fait pour eux.
Ah! J’oublie: il y avait des jeux pour tous les goûts. Et 24 heures (oui, vingt-quatre) d'autonomie.
Je me demande si c'est juste de parler du Newton au passé: il y a des amateurs qui ne l'ont jamais quitté. Voyez plutôt.
L’iPad, descendant du Newton
J’en ai toujours voulu à Steve Jobs d’avoir donné la fameuse réponse qui a blessé tous les Newtoniens à tel point qu’elle resurgit régulièrement dans les récits de la fin du Newton. A un aficionado qui, à la présentation des nouveaux iMac, lui a demandé: Que va-t-il advenir du Newton?, il a répondu: Vous pouvez vous le foutre au cul. Je suis vulgaire, mais je ne fais que traduire littéralement. Ça m’enrage encore aujourd’hui. Il dispose d’un engin génial, éminemment utile, Apple nous l’a fait payer cher (quelque 2’000 francs suisses, si je me souviens bien), et on nous invite à le jeter! Au moment où il était en train de devenir un vrai assistant de poche. Des bricoleurs informatiques ont continué à créer des applications et des usages pour le Newton, ils prouvent le potentiel qui a été jeté là - ou mis en sommeil. Pour tout savoir sur le Newton, sur son présent comme sur son passé, je vous conseille ce site très sympathique et très bien informé. C'est là que j'ai pris quelques-unes des images qui illustrent ce texte.
Une fois ma rage passée et, à l’achat de mon PowerBook 12”, une fois le Newton relativement abandonné (mais je l’ai utilisé jusqu'à il n'y a pas si longtemps, le mail fonctionne toujours, en voyage j'écrivais et m'envoyais les textes), je me suis dit que ce n’était pas possible: Jobs disposait d’un engin tellement merveilleux, il allait s’en inspirer!
C’est venu peu à peu, et je trouvais qu’au traitement de texte près, on y était assez bien arrivés avec l’iPhone et l’iPod touch, auxquels il ne manque qu’un pilote qui permette d’utiliser un clavier Bluetooth pour pouvoir vraiment l'utiliser comme on a pu le faire pour le Newton.
Hello iPhone - Hello Newton! Je ne suis pas la seule à voir les analogies… (photo Blake Patterson)
En voyage on pourrait, en cas de nécessité, se passer d’ordinateur. L’écran est petit, mais une fois encore: ni le Newton, ni l’iPhone ne sont des ordinateurs de bureau miniaturisés. Ils offrent l’essentiel, mais le travail lourd doit se faire sur une machine plus importante.
Cela dit, j’ai déjà écrit de longues lettres sur l’iPhone, c’est simplement barbant de constamment devoir passer d’un clavier à l’autre. Et quand on est pressés, c’est si petit qu’on tend à taper à côté de la lettre.
Mais quand je pense à l’iPad promis, je crains que je ne serai pas capable attendre l’arrivée de l’iPad 2, qui sera sans doute encore meilleur. Mon épaule douloureuse voudra tout de suite le No 1.
Dans une humeur récente, François ne voyait pas à quoi ça pourrait servir, cet iPad, et quelqu’un parlait de l’absence de magie. Pas plus tard que hier, François faisait de nouveau part de sa non-envie. Pour des raisons tout-à-fait compréhensible, c'est vrai. Il fait partie des critiques qui n’ont cessé de déplorer les possibles manques de la machine.
Chers amis, si vous voulez remplacer votre ordinateur de bureau, ou même votre portable, à mon avis vous faites fausse route. Tel que l'iPad est décrit, il est un appoint, du moins pour l'instant.
Clavier virtuel en cas de manque de place...
Mais sur le plan strictement utilitaire, il offre tout de même pas mal de choses. Je vais:
— disposer d’un traitement de texte, d’un tableur, de mes adresses et de mon calendrier;
— d’une liaison qui me permet de surfer, de lire mon courrier et d’aller sur mon disque dur externe mac.me;
— d’un clavier interne et d’un clavier externe (sans souris, il va sans doute falloir rapprendre à naviguer avec les flèches — quelle horreur, mais je parie que la souris ne va pas tarder à suivre);
— de lire tous les livres que j’ai téléchargés en .pdf et dont j’ai épisodiquement besoin pour mon travail. Ils seront TOUS là;
- d'avoir sous la main ma musique et de mes podcasts;
— et d’avoir tout ça pour un total impressionnant, tout compris, de 1,1 à 1,2 kg.
... et clavier physique si on en a besoin.
Et en plus, je vais disposer des 140’000 applications développées pour iPhone et iPod, et notamment de celles que j’ai déjà achetées, de ma musique et de mes photos.
Quelle misère! Je me demande comment je vais survivre avec une machine aussi déficiente. Même pas magique. Quelque chose me dit que mon esprit de sacrifice est suffisamment développé pour que je m’en accommode.
, le 09.02.2010 à 00:28
Dans mes bras, Anne, c’est exactement ce que je pense !
Enfin, disons, sur l’intérêt de l’iPad car pour le Newton, je serai plus nuancé ;)
Je ne sais pas si l’histoire sur ce site est vrai http://www.aventure-apple.com/flops/newton.html mais on parle d’un suicide d’un ingénieur, de 300.000 unités vendues en tout et de la concurrence de Palm et Psion…
En effet, le Newton était révolutionnaire pour l’époque. Je me rappelle m’être torturé l’esprit pour faire le saut de l’achat à l’époque ou pas… Un ami avait franchi le pas et j’avais pu le tester mais il avait deux gros défauts :
Résultat, j’ai fini sur un Palm…
Le Newton était révolutionnaire mais a été un échec commercial… D’ailleurs, je m’interroge si Psion avec son modèle série 3 n’a pas précipité la chute du Newton? En tout cas, le Psion a eu une époque de gloire et était utilisé par beaucoup de professionnels ;)
Car clairement, Anne, tous les usages que tu décris pouvaient être rempli par le Psion, premier netbook de l’histoire finalement…
Pour finir avec cet échec du Newton, n’est-ce pas parce que Apple a voulu tout faire avec un seul appareil et des technologies de pointe pour l’époque (reconnaissance écriture, interface, tactile sans clavier, réseau, …)?
Un peu finalement le contraire de la philosophie de l’iPod, de l’iPhone ou de l’iPad à qui on reproche sans cesse le manque de ceci ou de cela alors qu’ils font un carton (du moins pour les deux premiers)…
, le 09.02.2010 à 01:14
Hihi, j’ai eu un Newton, puis un palm III (question d’encombrement). Et maintenant, un iPhone, pour ne plus balader un portable + un organiseur…
Ceci dit, j’ai eu plus de chance qu’Anne, mon épaule a été opérée pour recoudre un muscle qui s’était rompu -> le poids n’est pas une barrière et balader mon macbook, en plus d’un eos des chargeurs, des optiques etc. n’est pas un problème pour moi.
Je n’ai rien contre l’iPad, je pense juste que je n’en aurais pas l’usage, alors qu’il pourrait convenir à des tas de gens. Je pense qu’avec un iPad, par exemple, ma môman se serait peut-être mise à internet…
, le 09.02.2010 à 01:49
Comme Guillôme (décidément, on est souvent en phase ;-) ) : parfaitement d’accord avec toi, Anne !
Mon MacBook Pro 17 ”, dernier portable d’une longue lignée depuis mon premier 170, arrive à 3 ans, je devais le remplacer.
Portable qui me sert aussi, surtout devrais-je dire, de machine fixe au bureau. Mais qui, pour cet usage, est moins efficace, moins rapide qu’un “vrai” iMac.
Je devais donc le remplacer, l’iPad est arrivé.
Et tout bien pensé, je le prendrai sans la 3G. Un abonnement économisé et de toute manière, depuis des années j’ai utilisé mes portables sans cette 3G. Il n’y a pas de raison pour que j’en ai brusquement une absolue nécessité, d’autant que, si vraiment il le fallait, j’ai mon iPhone.
Donc, pour moi c’est clair : il sort, j’achète. Et je prends un iMac pour le bureau.
Merci d’avoir développé ma pensée, Anne :-)
Didier
PS : André, allez, dès que je l’aurai, j’essayerai de me mettre à Internet. Juste pour ne pas que ta môman le fasse avant moi ! :
P ;), le 09.02.2010 à 02:45
Moi aussi je suis passé par la case Newton, bien avant de toucher aux “vrais” ordinateurs Apple. J’ai eu un MessagePad 120, puis un 130. Ce truc était génial, mais comme l’a souligné Guillôme, il était trop gros (et trop lourd) pour tenir dans une poche. De plus, la reconnaissance d’écriture – gros manque sur le dernier iPad – était d’une lenteur vite insupportable. Et tout comme les deux premiers contributeurs, j’ai acheté un Psion, puis quelques Palm, et enfin presque toute la série des Nokia Communicator, jusqu’à l’iPhone.
, le 09.02.2010 à 05:30
Et bien moi, je trouve que la conclusion d’Anne est typique du syndrôme de Stockholm.
, le 09.02.2010 à 07:42
D’accord avec Anne.
-Je rajouterai la possibilité de le connecter à un vidéo projecteur, ce qui va ravir ma chère et tendre dont quasiment tous les cours sont sur Keynote…
-Et la 3G (faudra voir le coût !) qui permet une connexion quasi partout.
-enfin, pour les plus âgés (maman à 88 ans et fan d’internet), un ordi sans navigation dans les dossiers lui permettra d’en faire davantage sans peur…
Bonne journée à tous.
, le 09.02.2010 à 08:19
PS: Ah, puis Anne et Guillaume, je vous déteste, l’un pour m’avoir fait arriver sur cette article, et l’autre pour m’avoir fait regretter d’avoir donné mon newton. ;)
@ Didier > Tu feras d’office avant ma maman, grand sot, là où elle est je doute fort qu’il y ait de connexion.
, le 09.02.2010 à 08:31
Jolie phrase ! Anne Cuneo manie l’ironie de fort belle manière ;-)
Cela dit, l’historique de son utilisation du Newton est ce que j’ai lu de meilleur depuis la présentation de l’iPad par Steve Jobs.
Merci Anne.
, le 09.02.2010 à 08:41
Tout ce que dit Anne me convient parfaitement … sauf que je nai pas eu de Newton, je vous ai conté mes expériences
J’avais par mauvais jugement, regardé ce Newton comme un objet avec lequel je ne pourrais pas m’entendre. Il régnait à cette époque la magie de découvrir des objets tout aussi magiques, avec leur maniement étrange qui donnait l’illusion d’être dans un autre monde: chez certains, ça forcait un peu l’admiration, je crois.
Aujourd’hui, on allume, tapote, tout arrive. Il n’y a plus de merveilleux dans la survenue des iPad, iPhne, et autres Macs. je suis un peu en manque.
, le 09.02.2010 à 10:04
Le Newton a été tué parce qu’on avait focalisé sur une fonction que tu dis secondaire Anne, soit la reconnaissance de l’écriture manuscrite.
Comme toujours avec Apple, on nous promet la fonction qui tue, qui est mise en avant dès la sortie de la machine et bien sûr déjà plusieurs mois avant.
Cette reconnaissance ne fonctionnait pas du tout chez moi. Parce que oui, j’en ai eu un aussi. Mais je l’ai très vite revendu.
Il faut dire que je n’avais pas le clavier présenté sur la première photo.
D’ailleurs, cette première photo est étonnante! C’est vraiment l’iPad qui est représenté là.
, le 09.02.2010 à 10:51
Je suis un fidèle défenseur du Newton, et si l’iPad est un très bel objet, il est presque à l’opposé du Newton…
Car, au delà du tactile, ce qui faisait la puissance du Newton, c’était son ouverture ! Or, l’iPad est extrêmement fermé. Je m’explique :
Le fonctionnement reposait sur des bases de données complètement ouvertes aux développeurs et chaque application pouvaient compléter les renseignements qu’elles contenaient. Ainsi, vous pouviez ajouter autant de champs que vous souhaitiez à votre base de contacts, ces champs étaient alors disponibles à toutes les applications du Newton, ainsi une application de prospects commerciaux partagée la même base de contacts, une application d’agenda pouvait alors historiser tous vos RDV avec vos contacts, une CRM était très facile à mettre en place sur cet appareil. Ainsi, en écrivant “petit déjeuner demain avec sophie”, le Newton savait exploiter toute la puissance de ses bases pour créer un rendez-vous pour le lendemain avec la bonne sophie (il vous proposait au mieux toutes les sophies de sa connaissance) dans le lieu où vous aviez l’habitude de prendre un petit-déjeuner… vous proposant même de faxer l’invitation à sophie… Pour en savoir plus sur les ‘soup’ : http://en.wikipedia.org/wiki/Soup_(Apple)
Toute cette puissance, toute cette interactivité et interopérabilité entre les applications du Newton est quasi inexistante sur l’iPad. Des librairies permettent d’accéder à la base de l’appli Contact dans l’iPhone OS pour les développeurs, mais ça s’arrête là, aucune liberté, aucune initiative possible, sans parler du système monotache et de la rigueur d’Apple en ce moment. Les Newton, les Psion ou les Palm parlaient à l’époque d’être nos assistants personnels. Une notion totalement disparu maintenant avec ces appareils de poche.
, le 09.02.2010 à 10:53
Mais c’est ce que je disais: les quelques dernières années avant le retour de Jobs, le marketing de Apple a été désastreux: ils avaient la machine la plus moderne du marché, et ils la cachaient, en quelque sorte, derrière un gadget, qui marchait très bien avec la calligraphie anglosaxonne (c’est parce que quand j’ai vécu en Angleterre dans mon enfance je me suis fortement inspirée de cette graphie que ça marchait chez moi), mais plus péniblement avec toutes les autres.
@ Pour plusieurs des autres commentaires: le Newton était certes plus gros que ce qu’il fallait pour la poche de veston, mais je l’ai beaucoup porté dans la poche intérieure de mon imper (un Burberry, c’étaient encore des impers vraiment faits pour la pluie, britanniques à l’époque, ils ont depuis été vendus à des capitaux d’un pays chaud). Ou dans la poche de mon manteau. Ou dans mon sac à main. Le PalmPilote (j’en ai eu un parce qu’on me l’avait offert) était certes pratique pour les adresses et les rendez-vous, mais je l’ai peu utilisé, car il ne tenait tout simplement pas la comparaison. Avec le Palm, on ne pouvait pas travailler. Avec le Newton, je pouvais écrire et expédier de vrais textes, et j’avais aussi tout ce qu’on pouvait mettre dans le Palm.
Et j’en reviens au marketing: véritablement, Apple pré-Jobs a suicidé le Newton avec un marketing désastreux: je sais de première main que lorsqu’on montrait ce qu’il savait faire de sérieux, les gens étaient conquis – mais jamais la pub n’a été faite sur cela! Et pour une raison qu’on ne peut que deviner, Steve Jobs avait une dent contre le Newton, et il a donné le dernier coup de pied à un mourant au lieu de le repositionner. Douze ans plus tard, il arrive à une solution parallèle.
, le 09.02.2010 à 10:58
@ grenoble
N’étant pas du tout programmatrice, j’ai été moins sensible à l’aspect ouverture du Newton, et ainsi j’ai oublié d’en parler, mais il est vrai que dans cette perspective, c’est tout l’opposé pour l’iPad. Et que l’esprit d’ouverture du Newton était remarquable.
Cependant, sur le plan de l’utilisation pratique pour le non-bidouilleur informatique, l’analogie me semble se défendre.
, le 09.02.2010 à 11:08
A propos de la reconnaissance d’écriture, je ne suis pas bien certain que ce soit LA solution ou LE truc incontournable d’avenir ! Je n’en retrouve pas la source, mais il semblerait que la saisie de texte soit plus rapide au clavier même pour des utilisateurs ne connaissant pas le clavier… a fortiori pour les habitués. D’un point de vue ergonomique, plusieurs doigts sont plus rapides qu’un mouvement combiné du poignet, du pouce de l’index et du majeur…
Je rappelle pour l’anecdote l’histoire des claviers de machines à écrire. Les premiers claviers étaient conçus de façon incurvée, les lettres étant distribuées selon leur fréquence dans chaque langue, les plus fréquentes se retrouvant au centre, accessible rapidement par nos trois premiers doigts. Trop rapidement même. A tel point que les claviers mécaniques alors, se coinçaient ! Il fut donc décidé de ralentir la frappe par un artefact anti ergonomique : faire taper des lettres courantes par les petits doigts et/ou les annulaires !
Si vous avez l’occasion d’aller au musée des Arts et Métiers à Paris (ou son équivalent ailleurs) vous y trouverez d’antiques machines à écrire avec des claviers forts différents !
L’habitude étant prise, les claviers sont restés les mêmes, faisant au passage disparaître les lettres accentuées et accessoirement les capitales accentuées par économie de touches et de mécaniques.
Nos claviers actuels anti-ergonomiques au possible sont hérités de cette époque lointaine, de déficiences mécaniques, de fabricants étasuniens ne connaissant pas l’existence des accents ou de lettres exotiques pour ces benêts (ß, ñ, ç et j’en passe).
Et malgré tout la frappe est plus rapide que la graphie manuelle !
Étonnamment on continue à nous proposer des claviers virtuels toujours aussi mal foutus, rectilignes quand la courbe devrait s’imposer d’elle même, AZERTY ou QWERTY quand d’autres distributions devraient voir le jour, sans accents e tutti quanti (je rappelle que les capitales DOIVENT être accentuées par nécessité sémantiques).
Force de l’habitude, paresse intellectuelle ou éternel syndrome de Stockholm ?
, le 09.02.2010 à 14:24
Pas d’accord.
Sur les téléphones, il y a 3 lettres par touche disposé par ordre alphabétique pour s’adapter aux contraintes du téléphone et à l’ergonomie du Sms.
Sur d’autres appareils, on a eu droit à des claviers dans l’ordre alphabétique.
Enfin, des claviers incurvé existent comme le propose Microsoft
Sur le problème de l’AZERTY/QWERTY, c’est un problème de demande… Comme la majorité ont appris avec un clavier AZERTY, ils n’achéteront pas ou n’utiliseront pas un autre type de clavier.
Cela n’est pas du à un entêtement mais simplement à l’efficacité! Dans mon cas, par exemple, je tape sans regarder le clavier. Si jamais le clavier n’est plus azerty, je suis incapable de taper sans regarder le clavier!
Réapprendre un clavier est vraiment difficile puisqu’il m’a fallu des heures de pratique pour taper à deux mains sans regarder ;) Le choix est rationnel est non basé sur un quelconque syndrome…
Quant aux accents et lettres utilisées par les non anglophones, c’est tout simplement la réalité du marché : la grande majorité des technologies logicielles/informatique sont issues des entreprises Américaines qui s’en foutent complètement des langues autre que l’anglais!
Exemple criant même si cela va peut être changer : Internet a été créé aux US, résultat une adresse web (url) ne peut contenir que des caractères alphabétiques non accentués, impossible d’écrire une url en japonais, en arabe ou en russe!
, le 09.02.2010 à 18:55
Tu as parfaitement raison Guillôme, La force de l’habitude hérité de l’histoire des techniques. J’aurais pu digresser sur le diamètre des boosters de la navette spatiale, hérité du gabarit des trains lui même hérité de l’écartement des voies, hérité de l’écartement des roues de chariots optimisé sous les romains pour s’adapter à la traction de deux chevaux côtes à côtes, induits par la largeur de leur cul !
L’histoire des techniques est émaillée de ce genre d’héritage (sens d’ouverture des robinets d’eau et de gaz, claviers numériques et claviers téléphoniques, orientation des cartes géographiques…)
Je voulais aussi signifier par là qu’il est enfin possible grâce à l’ipad de proposer des claviers virtuels conçus différemment. Car ce qui est intéressant dans ce bidule à venir c’est la possibilité d’en faire AUSSI un complément à son ordi classique, c’est à dire une tablette adaptable à un logiciel particulier avec des raccourcis spécifiques tels ceux qui existent pour les outils de la suite Adobe pour les connaisseurs (A = flèche blanche, V= flèche noire, T= saisie typo…). Avec un peu d’imagination, les possibilités sont infinies.
Libre à soi d’utiliser ou non le “module complémentaire qui pourrait être fournis par Adobe ou n’importe qui d’autre. Des fonctions à deux, trois ou x doigts peuvent être imaginées pour n’importe quel logiciel (iPhoto…) ou des touches dédiées comme le propose le fameux clavier Oled par exemple.
Ainsi l’ipad cumulerait plusieurs fonctions selon l’usage, le lieu ou l’heure de la journée : dans le train comme le décrit Anne, dans son fauteuil, sur son bureau, face à son grand écran dans le salon avec ses jeux favoris…
D’aucuns disent par ailleurs que ce bidule est bien plus adapté à leur maman préférée qu’à leur usage personnel… Sûrement, mais dans ce cas proposer un clavier virtuel conçu différemment de notre AZERTY (ou autre) habituel n’est peut être pas stupide… Les fonctions ne sont plus limitées par des tringles, des ressorts, des cames, des butées…
, le 09.02.2010 à 20:34
Je n’ai jamais entendu, comme médecin, parler de ce truc là. As tu des détails ?
, le 09.02.2010 à 22:44
A anne
Là, c’est le réflexe écran non tactile de portable ou de Mac de bureau…
Quel est l’intérêt d’une souris ou des flèches du clavier pour naviguer s’il suffit de poser son doigt sur l’écran ???
Le clavier apporte un plus, la souris n’en apporte aucun, pas plus qu’une souris pour un iphone.
, le 10.02.2010 à 00:21
Lorsque le iPad est dressé derrière un écran physique, une souris ou à la rigueur des flèches ont tout de même un intérêt. Lever le doigt sans arrêt pour qu’il fasse la souris ;-)), c’est peu pratique, ça interrompt le flux dactylographique, pour ainsi dire. Avec le Newton, on avait le stylo…
, le 10.02.2010 à 00:37
Et n’oublie pas les trains qui roulent à gauche parce qu’au départ la circulation terrestre était réglée à gauche partout (pas seulement en Angleterre) parce que les bateaux se croisent (et «roulent») à gauche.
, le 11.02.2010 à 17:16
Celle-là, j’y crois modérément (je dis “modérément” parce que je suis galant avec les dames). Wikipedia donne les explications les plus classiques, qui sont des explications terrestres et me paraissent donc plus vraisemblables. J’admettrais plus facilement que ce sont les bateaux qui ont repris les habitudes des véhicules terrestres que l’inverse.
, le 20.02.2010 à 18:11
Ah, le Newton… on en a deux ;-) des MP130 “Boulnois”* pour moi et le fiston pour le fiston ça n’a pas duré longtemps… le mien sert encore, en particulier en vacances, quand je ne veux pas transbahuter un ordi (n’importe je n’ai plus de portable depuis que le disque dur de mon “iceBook” G3 a rendu l’âme) bon le clavier US avec un MP 130 “francisé”, c’est dur ;-) pour la connection c’est un câble ad hoc, avec port USB virtuel (non, pas Keyspan) qui marche pas mal avec NCX pour la synchro
l’iPad ? j’attends encore un peu, il n’est pas à parité avec le Newton ;->