Tra­der, un jeu qui as­sume son pro­pos

Ache­tez, ven­dez, ra­che­tez, re­ven­dez… C’est vous qui tirez les fi­celles de la bourse. Soyez am­bi­tieux : don­nez des sueurs froides à votre por­te­feuille et faites-vous un ma­te­las de billets de banque !!! Domp­tez le CAC 40 et flir­tez dans la cour des grands avec des sommes co­los­sales…

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Lors d’ex­pli­ca­tion de règles de jeu, nous ré­pé­tons très sou­vent “Le but du jeu est de ga­gner le plus de points” ou en­core “Le but du jeu est de ga­gner le plus d’ar­gent”.

Dans Tra­der, pas de doute, c’est bien d’ar­gent dont on parle ! Vous in­car­nez des cour­tiers en bourse pour qui le seul but est de faire les meilleures ventes pour rem­por­ter le plus de po­gnon.

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Les au­to­col­lants qui sont sur la boîte lors de l’achat

Tra­der est sorti lors de la crise. Le thème n’est pas for­cé­ment des plus gla­mour et n’at­tire pas for­cé­ment au pre­mier abord. Ce­pen­dant, il s’agit d’un jeu aux règles très simples, mais d’une ri­chesse in­fi­nie.

Un vrai coup de coeur et plus par­ti­cu­liè­re­ment en­core à 4 joueurs, en équipe de 2.

La vidéo

Voici les ex­pli­ca­tions du jeu en vidéo. La pré­sen­ta­tion des règles écrites et notre ap­pré­cia­tion du jeu sont juste ci-des­sous.

La ver­sion fran­çaise ci-des­sus et la ver­sion an­glaise ci-des­sous. C’est comme vous pré­fé­rez !

La mise en place

Il faut pla­cer au mi­lieu de la table les 5 cartes re­pré­sen­tant les dif­fé­rents mar­chés (Rome, Londres, Paris, Ber­lin et Bruxelles). Juste en des­sous, pla­cez toutes les cartes re­pré­sen­tant les ac­tions (7 par bourses).

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La mise en place ini­tiale du jeu

C’est sur ces dif­fé­rents mar­chés qu’il fau­dra ache­ter les ac­tions les plus ren­tables et les re­vendre au meilleur prix.

Le prin­cipe

Le prin­cipe gé­né­ral est com­mun à 2, 3 ou 4 joueurs. À votre tour de jeu, vous pou­vez ache­ter une des ac­tions si­tuées au bas des co­lonnes au prix in­di­qué sur les cartes. Pour pou­voir les re­vendre, il vous faut deux ac­tions du même type. Le prix de re­vente est la mul­ti­pli­ca­tion du prix d’achat. Par exemple, si j’ai acheté au tour pré­cé­dent une carte “Té­lé­com­mu­ni­ca­tions” au prix de 4mio et une autre au prix de 5mio, je pour­rais les re­vendre au prix de 20mio. Sacré bé­né­fice !

Le jeu se ter­mine quand trois mar­chés sont fer­més (toutes les cartes sont épui­sées). Chaque joueur peut en­core faire une vente, puis il faut comp­ter son ar­gent. Celui avec le plus d’ar­gent a gagné.

Les règles ex­pli­quées ici sont celles pour 2 joueurs. Il y a des pe­tites va­riantes à 3 ou 4 joueurs.

Va­riante à 3 joueurs

À 3 joueurs, une bourse est tou­jours fer­mée. À la fin de son tour de jeu, le joueur doit dé­pla­cer la carte “Bourse fer­mée” sur un autre mar­ché. Au fur et à me­sure, le mar­ché fermé ne sera donc pas tou­jours le même et les ac­tions of­fertes vont éga­le­ment va­rier.

Va­riante à 4 joueurs

A 4 joueurs, Tra­der pro­pose de jouer par équipe de 2. La dis­po­si­tion au­tour de la table sera al­ter­née (les joueurs d’une même équipe ne sont pas côte à côte). Pour pou­voir faire une vente, il faut que chaque équi­pier pos­sède une carte de la même cou­leur. Par exemple, le pre­mier joueur de l’équipe A a acheté une carte “Éner­gie re­nou­ve­lable” de va­leur 4mio. Le deuxième joueur de l’équipe A a acheté une carte “Éner­gie re­nou­ve­lable” de va­leur 2mio. Le pre­mier joueur de l’équipe A peut à son tour de jeu faire une vente “Ener­gie re­nou­ve­lable” en uti­li­sant la carte de son équi­pier et la sienne pour une somme de 8mio. Le joueur qui fait la vente ré­cu­père l’ar­gent.

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Quelques cartes ac­tion, un exemple de carte bonus (la carte mul­ti­co­lore) et la carte bourse fer­mée

Il faut donc faire at­ten­tion à ce qu’un joueur d’une même équipe ne se re­trouve pas sans ar­gent. Il faut al­ter­ner les ventes. À la fin du jeu, c’est bien la somme des gains des deux joueurs d’une équipe qui dé­ter­mine l’équipe ga­gnante.

Le côté très sym­pa­thique de cette va­riante, c’est qu’il est pos­sible de se mettre d’ac­cord en début de par­tie pour avoir le droit de dis­cu­ter avec son par­te­naire. Du coup, on ré­flé­chit à voix haute (ou en es­sayant d’être dis­cret pour ne pas faire com­prendre à l’autre équipe son in­ten­tion).

La fi­nesse du jeu

Le jeu est très fin, car il faut tou­jours es­sayer de pré­voir plu­sieurs coups en avance. “Si j’achète telle carte, je vais li­bé­rer à l’autre joueur telle ou telle carte qui peut l’avan­ta­ger” ou en­core “Si j’achète cette carte quand est-ce que je pour­rais en ache­ter une du même type pour faire une vente ?”.

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Les mil­lions à votre dis­po­si­tion

Dans Tra­der, toutes les cartes sont vi­sibles, la seule chose qui est ca­chée c’est com­bien d’ar­gent pos­sède l’ad­ver­saire mais pour quel­qu’un qui ar­rive à cal­cu­ler en cours de jeu, il est par­fai­te­ment pos­sible de sa­voir com­bien a l’autre joueur en main.

Du coup, pas de ha­sard ! Il s’agit de stra­té­gie cal­cu­la­toire, mais aussi de psy­cho­lo­gie, car il faut com­prendre son ad­ver­saire pour pré­voir ce qu’il va jouer ou com­ment il est pos­sible de l’in­fluen­cer en jouant telle ou telle carte.

Conclu­sion

Un tout petit for­mat de boîte, un jeu de cartes de bonne qua­lité et li­sible font du ma­té­riel de Tra­der un jeu par­fait ! Et comme la mé­ca­nique est aussi par­faite, c’est un jeu à pos­sé­der et à gar­der tou­jours sur soi.

Lais­sez vos scru­pules de côté et lais­sez par­ler votre soif d’ar­gent pour ga­gner à Tra­der sans pitié !

de 2 à 4 joueurs, dès 10 ans, env. 30 min., 15€

8 com­men­taires
1)
ysen­grain
, le 14.01.2010 à 08:19

Ce qui suit n’est pas un ju­ge­ment de va­leur, mais une simple ques­tion: je vois que ce jeu est ac­ces­sible à par­tir de l’âge de 10 ans. Quelle vertu édu­ca­tive/pé­da­go­gique pos­sède ce jeu pour un en­fant de cet âge ?

2)
Mo­dane
, le 14.01.2010 à 08:28

Très mar­rant, çà! Quant aux ver­tus, sans doute stra­té­gie, psy­cho­lo­gie, né­go­cia­tion?

3)
Puzzo
, le 14.01.2010 à 08:43

A mon avis, tout au­tant qu’un autre jeu où le but est de ga­gner par rap­port aux autres. Comme je l’ex­plique dans l’in­tro­duc­tion, le but de très nom­breux jeux est de ga­gner le plus d’ar­gent à la fin. Ici, c’est pa­reil.

Mais en plus, ce­lui-là est comme le dit Mo­dane : stra­té­gique, tac­tique, psy­cho­lo­gique ! Donc, beau­coup de vertu. Et en plus, il faut sa­voir cal­cu­ler un mi­ni­mum :-)

Le thème est vrai­ment traité au 3ème degré dans les règles éga­le­ment ou avec le pa­cka­ging (les pe­tits au­to­col­lants que je montre au début de l’ar­ticle).

4)
Fran­çois Cuneo
, le 14.01.2010 à 08:55

Alors on de­vient com­plè­te­ment in­ter­na­tio­nal! Vi­deos en fran­çais et en an­glais, gran­diose!!

Merci pour cet ar­ticle.

Le Mo­no­poly non plus n’est pas très moral, et pour­tant, il est assez mar­rant.:-)

5)
Fa­bien Conus
, le 14.01.2010 à 10:08

Ysen­grain, il faut vrai­ment prendre ce jeu au 16e degré. Si même moi je l’ap­pré­cie, mal­gré mes convic­tions, ça veut tout dire.

Pour des en­fants, ce jeu est par­ti­cu­liè­re­ment in­té­res­sant à 4 joueurs car il oblige à dia­lo­guer avec son par­te­naire.

Libre aux pa­rents de mo­di­fier le thème: on achète des la­pins, ils se mul­ti­plient et du coup on en a plus (ou un truc comme ça).

6)
je­je31
, le 14.01.2010 à 11:55

Pour au­tant qu’un jeu sur la bourse me re­bute a priori, je trouve que, sou­vent, l’ar­gent sert d’ar­gu­ment dans les jeux. Il est clair que la fi­na­lité de qua­si­ment tous les jeux est de ga­gner et qu’il faut, d’une ma­nière ou d’une autre, quan­ti­fier ce gain : ar­gent, pions, wa­gons, tapis, …

Ap­prendre aux en­fants à ma­nier de l’ar­gent peut avoir des ver­tus pé­da­go­giques aussi (je joue beau­coup avec ma fille de 10 ans). Je pren­drais comme exemple un jeu comme Mar­ra­kech , ex­cellent à tous les ni­veaux. Bour­si­co­cotte est très bien aussi pour es­sayer d’ap­pré­cier le coût réel ou sup­posé d’un objet (jeu basé sur des en­chères).

Ce­pen­dant, nous (moi en par­ti­cu­lier) ap­pré­cions le jeu où l’ar­gent est ab­sent. Un exemple : nous ve­nons de dé­cou­vrir Mr. Jack qui, outre la par­ti­cu­la­rité de se jouer à 2, per­met de mettre en oeuvre des qua­li­tés de stra­té­gie et de dé­duc­tion sans par­ler ar­gent !

7)
Chi­chille
, le 14.01.2010 à 20:49

Le jeu est très fin, car il faut tou­jours es­sayer de pré­voir plu­sieurs coups en avance

Aux échecs aussi…

8)
Puzzo
, le 14.01.2010 à 23:10

Ce­pen­dant, nous (moi en par­ti­cu­lier) ap­pré­cions le jeu où l’ar­gent est ab­sent. Un exemple : nous ve­nons de dé­cou­vrir Mr. Jack qui, outre la par­ti­cu­la­rité de se jouer à 2, per­met de mettre en oeuvre des qua­li­tés de stra­té­gie et de dé­duc­tion sans par­ler ar­gent !

Je ne suis pas sen­sible au fait que le but du jeu soit de ga­gner le plus d’ar­gent. En règle gé­né­rale, si les mé­ca­nismes du jeu sont bons, j’ap­pré­cie­rais le jeu. (Evi­dem­ment, le thème, l’am­biance ont aussi leur im­por­tance).

Concer­nant Mr. Jack, c’est ef­fec­ti­ve­ment un très bon jeu à 2. La ver­sion new-york est sor­tie de­puis peu et est très in­té­res­sante. Peut-être un pro­chain ar­ticle…