Vendredi soir passé, j'ai été voir le film 2012 (lien IMDB).
Oui, j'ai été le voir, je ne m'en cache pas. Remarquez, les critiques ne sont pas mauvaises. Elles n'adulent pas ce film non plus. On sait qu'on va voir du Emmerich, que c'est du hollywoodien, que ça évoque la fin du monde, que c'est archi surenchéri... Bref, en sortant de la salle de cinéma, on ne peut pas être déçu : il n'y a pas erreur sur la marchandise. Et pourtant je l'ai été.
Je ne vais surprendre personne, ni même spolier le film si je "révèle" que des millions de personnes meurent dans 2012. Millions est peut-être un peu faible. Aller, je le dis. La planète entière est dévastée. Pratiquement tout le monde est mort (avec ou sans atroces souffrances), et pourtant ce film finit bien. Oui, Hollywood arrive à nous caser une happy end. Il fallait oser.
Bon, une happy end (ou happy ending) c'est quoi ? Selon notre très estimée Wikipedia,
le happy end est un terme d'origine anglaise couramment utilisé dans la langue française pour désigner la fin heureuse d'une histoire, notamment dans les films.
Selon un autre,
la happy end, c'est le bonheur des héros sympathiques, acquis de façon quasi providentielle, après des épreuves qui auraient dû normalement entraîner un échec ou une issue tragique. (NDR : j'adore cette formulation, le terme providence est tout à fait adéquat.)
D'accord, il y a plusieurs genres de fins heureuses. Dans les bluettes, tout le monde aime tout le monde, les couples se marient et ont des enfants, les méchants sont vaincus, le soleil brille, les oiseaux chantent... Dans d'autres films, un peu plus dramatiques, on a une fin heureuse bien qu'un événement triste se soit passé peu avant (la fin heureuse aurait donc un tribut dont il faut s'acquitter). Enfin, la fin heureuse qui n'est pas celle qu'on espérait : aucun couple ne s'est formé, mais le soleil brille et annonce des lendemains nouveaux et pleins de surprises. Pour ma part, j'ajouterais encore un type de fin heureuse : les improbables, celles auxquelles on ne s'attend pas.
J'espérais que cette fois Hollywood ne nous flanquerait pas une fin heureuse pour un film qui ne montre pas moins que la fin du monde ! L'homme est tellement plein de ressources, tellement débordant de bonté et de détermination devant l'adversité qu'il peut survivre à tout, même au 21 décembre 2012. Sidérant.
Certes, ce n'est qu'un film, réalisé par une personne avec ses défauts et ses qualités, et donc avec un point de vue totalement subjectif. Mais (attention, généralisation en approche), je suis persuadé que n'importe quel autre réalisateur nous aurait aussi collé une fin heureuse ! Pourquoi tous ces films finissent-ils bien ? Faut-il systématiquement et finalement montrer le bon côté des choses, notamment dans des "films catastrophes" ou de science fiction ? C'est à croire que le spectateur lambda a une vie désastreuse à ce point pour ne pas pouvoir supporter la fin dramatique d'un film...
Je me rappelle encore de Sweeney Todd (le film).
Dès le début, le spectateur a vite compris qu'il était impossible que cela finisse bien. Heureusement, Tim Burton n'a pas adapté la fin pour que les héros aillent chanter ensemble dans les champs de coquelicots au coucher du soleil. C'est noir, c'est terrible, ça émeut...
D'un côté, je concède que quand une œuvre délivre un message pessimiste, il est bon de finir sur une fin heureuse. D'un autre, je désapprouve cette quasi-systématique et persiste à envier un plus grand nombre de fins "malheureuses" qui sont souvent plus fortes et plus marquantes que des happy ends. Après tout, la notoriété de Roméo et Juliette aurait-elle été la même si l'histoire s'était bien terminée ? Certainement, non.
Pour ma part, je me souviens très bien de tous les films, opéras et pièces de théâtre que j'ai vus et qui finissent de façon dramatique. Le sentiment est tellement fort, j'ai été tellement ému à la fin que ça reste ancré dans ma mémoire. Une fin heureuse du genre de 2012 ne me fait aucun effet de ce genre, et renforce le caractère totalement irréaliste du film et le "superhéroïsme" des acteurs principaux. On arrive à divertir pour passer le temps, c'est tout. Rien de plus.
Je me souviens encore de la première fois où j'ai été voir Rigoletto, de Verdi.
Au début, ça chante joyeusement, ça drague, ça danse... Puis vient le moment où le héros est maudit. Premier réflexe : on se dit tout de suite que le héros arrivera à vaincre cette malédiction. Et pourtant, non. Au contraire. Et c'est ça qui fait toute la force du propos. Le héros, fort et déterminé, n'est pas un super-héros (comme nous le fait sans arrêt croire Hollywood) et doit s'avouer vaincu à la fin. C'est triste, mais que c'est beau...
Le cliché de la fin heureuse brise et remet en question le réalisme de l'œuvre. Je n'aborderai pas le thème du réalisme (probable selon certains) de 2012, le sujet n'est pas là. Ces fins paraissent souvent trop gentilles, trop optimistes, surtout lorsqu'on les met en rapport avec le film dans son entier. Même des films d'horreur finissent bien, alors que tout le monde est mort de peur, se fait charcuter, enlever, torturer...
Peut-être nous identifions-nous trop à ces héros, de sorte que leur échec deviendrait insupportable ? Mais dans le cas (totalement improbable) où la fin du monde arriverait bel et bien en 2012, pourquoi nous faire miroiter que la survie est possible ? L'humain n'est-il pas censé apprendre de ses erreurs et échecs ?
Bref, tout ça pour dire que je commence à être las de toutes ces fins heureuses et de sortir du cinéma après qu'un réalisateur a brutalement remplacé le noir par du rose… Un peu d'évasion et de rêve ne fait pas de mal non plus mais c'est à se demander si le bonheur se vend mieux et rapporte plus que le drame, à Hollywood...
Malgré cela, j'ai toujours autant de plaisir à aller au cinéma. J'y suis même accro, d'une certaine manière. J'avais envie de partager ce petit coup de gueule avec vous, et comme le style de Madame Poppins est contagieux, je vais vous poser une question, si vous le voulez bien. (Remarquez, je vous la pose néanmoins, même si vous ne voulez pas. Na.)
Au cinéma principalement, êtes-vous contents et satisfaits quand cela finit bien, même contre toute attente ?
, le 18.11.2009 à 07:28
Ce ne serait pas plutôt « optimiste » ? Ce serait plus cohérent ! :-)
À propos de fin heureuse ou non, j’attache du prix, moi, à la cohérence du scénario, justement. Fin heureuse ou pas, elle ne doit pas détoner du reste, sinon j’en sors déçu. Je n’irai pas voir 2012 de toutes façons, ce genre de film n’est pas ma tasse de thé, mais ça ne m’étonne pas qu’il ait une fin en contradiction avec le reste.
, le 18.11.2009 à 07:29
Il est bien connu que les films, aux USA, s’ils ne finissent pas bien, se plantent commercialement. Les Américains veulent du “happy ending”, c’est un fait avéré.
2012 ayant coûté, je crois bien, 270 millions de dollars, les studios ne vont évidemment pas prendre le moindre risque quant à sa commercialisation. N’oublions pas que le public Américain est le premier ciblé par les Hollywood, le reste est “peanuts, right?” N’oublions pas non plus que contrairement à notre cinéma FR, par exemple, les USA ne veulent pas “de fond”, en général. Ils ne veulent que de “l’entertainement” et c’est tout. C’est une industrie du loisir, du plaisir, pas de la prise de tête où il faut se faire mal au neurone. Ce qui compte, c’est la vente du popcorn, pas celle du ticket de ciné.
A partir de là, il faut prendre la majorité de leurs films pour ce qu’elle est: de la bouffonerie ludique, plus ou moins bien foutue, mais sans plus.
, le 18.11.2009 à 08:11
Puisqu’on en est à choisir entre larmes et sourire, je vous propose les deux:
Courez, allez voir Le Concert !
Un petit joyau et, en sortant, outre l’amour pour Tchaïkowski, vous saurez même comment on dit :« Je vais te bouffer les c.. » en russe.
, le 18.11.2009 à 08:18
Quelques années après 2012, on a fini par résoudre ton problème. “Blade Runner”, qui se passe en 2019, est disponible en deux fins, à choix :-)
, le 18.11.2009 à 08:27
Un poil de désaccord! la fin de 2012 n’est pas si stupide ni QUE heureuse. Le problème est plutôt l’identification du spectateur avec 1 seul (ou 2 voir 3 héros) en passant tous les autres par pertes et profits…(les anonymes et les héros “faire valoir”). Pourquoi?
En fin de compte, dire que la fin est heureuse, c’est nous interroger NOUS sur Notre façon d’appréhender le rapport au monde. D’accord, l’impression d’une fin heureuse, c’est ce que veut le réalisateur. Mais quand même… notre responsabilité est entière dans cette appréciation, et c’est un peu affolant de parler de fin heureuse dans ce contexte…Hummm?
, le 18.11.2009 à 08:39
En général je me fout que ça finisse bien ou mal. Bon, c’est vrai, j’adore le “zarbi”, par-là, j’ai déjà une orientation pour les fins “pas tristes” ;-)
C’est l’uniformité des éléments suivants et dans l’ordre qui définissent si j’ai passé une bonne soirée ou non :
1. l’histoire / scénario qui doit être excellent
2. la qualité du jeux des acteurs
3. le film (ou l’œuvre / Théâtre-Opéra-tec..) en tant que photo / cadrage / décors
Même si dans le genre dur-dur j’ai adoré Sweeney Todd (Ha là… Tim Burton est mon favori avec Jeunet et Terry Gilliam) et d’autres films où l’histoire se termine mal… il est vrai que j’aime aussi ressortir du spectacle optimiste et joyeux, je me rappelle par exemple d’Amélie Poulain, Charlie et la chocolaterie, etc… Par contre je n’aime pas (voir je ne supporte pas) les fins à l’eau de rose (si entendues d’avance) des films Amerloques orienté grand public (Independance Day, Die Hard et consorts).
, le 18.11.2009 à 09:04
On peut poser la question comme ça, mais, et j’approuve totalement ce que dit El Geko, nous ne jouons pas dans la même cour que le cinéma américain. Il me semble que ce monde là fonctionne dans un système où le bien est la valeur normative de la morale, avec comme opposé le mal.
Je ne crois fonctionner dans ce système et j’ai toujours défendu l’idée qu’on n’est pas dans un monde infantilisé et binaire que je désapprouve totalement.
Et puis, avec le pire … on n’est jamais déçu
, le 18.11.2009 à 09:12
Julien Duvivier, pour son célèbre film “La Belle équipe”, tourné en1936, a filmé 2 fins, l’une heureuse, l’autre non.
Arte avait diffusé les 2 fins il y a quelques temps, je crois (sans en être certain) que les 2 fins sont présentes sur le DVD.
C’est assez intéressant de comparer les deux versions de ce film, magnifique ode à la fraternité.
, le 18.11.2009 à 10:13
Vu de la perspective de celle-qui-écrit-des-histoires, j’ai fait une constatation: le public adore les happy end, les critiques européens les détestent – dès qu’il y a un happy end on est forcément face à un roman de gare, pour que ce soit sérieux, il faut des fins ouvertes, ou catastrophiques. Les critiques américains quant à eux… je ne dirais pas qu’ils s’en foutent, mais disons que ce n’est pas ce qui compte. Les producteurs de cinéma, par contre, misent sur le fait que beaucoup de gens ont BESOIN que «ça finisse bien».
Je l’ai déjà dit dans un autre contexte, mais je rappelle ici que les romans d’amour qui finissent sur un mariage à la fois impossible au départ, mais heureux, constituent le QUARANTE POUR CENT de toutes les ventes de livres aux Etats-Unis. Prototype de ces histoires: Pretty Woman, qui constitue pour ainsi dire un archétype de ces romans, qui ne sont presque tous que des variations sur le thème.
Je dois dire que, personnellement, j’aime bien les problèmes qu’on résoud, et que c’est cela qui m’attire dans le happy end: vaincre la maladie, vaincre la pauvreté, etc. Le happy end romanesque ou cinématographique ne sont qu’une expression déplacée du sens profond de cette aspiration. Le bonheur non universel, mais individuel.
Cela dit, lorsque l’humanité entière est morte, mais pas nos héros, ceux avec qui on s’est identifiés, c’est un happy end relatif – quelque part, on me dit que pourvu que je sois sauvé, la vie des autres n’a pas plus de prix que cela. Mauvaise nouvelle…
, le 18.11.2009 à 10:16
J’ai effectivement du mal quand la fin semble « détachée » du reste du film, quand on a cette impression que durant 1h30 on était plongé dans une ambiance et que, en quelques minutes, on en sort complètement. Ce peut être le résultat d’une fin heureuse sortie de nulle part sur un film qui n’en demandait pas, mais cela peut aussi être parfois cette impression que le scénariste avec une bonne idée mais qu’il fallait trouver une fin et que celle-ci était comme « posée », venue de nulle part, sur une histoire pourtant bien ficelée.
Tu parles là du meilleur duo réalisateur-acteur de l’histoire, normal ! ;-) Bon d’accord, je suis hyper fan de Depp et j’adore le(s) monde(s) de Burton. Mais je pense que justement, comme le soulignent d’autres en commentaires ici, pour arriver à ce résultat, il faut une certaine folie du réalisateur/scénariste pour ne pas faire comme tout le monde et se retrouver avec un « film à l’américaine ».
, le 18.11.2009 à 10:18
Pour que je regarde un truc comme 2012 il faudrait que ma dépression dominicale atteigne un paroxysme au point que je regarde TF1 le soir, alors oui, dans ce cas l’happy end est médicalement indispensable. ;-)
Sinon il s’agit surtout de logique du scénario : “Sweeney Todd” ne peut pas bien se terminer, par contre “La vie est belle” de Capra annonce la couleur dès son titre.
Les films hollywoodiens sont la plupart contrôlés par les producteurs qui n’hésitent pas à faire tourner plusieurs fins et à les tester sur des échantillons du public, heureusement parfois les bonus des DVDs nous donnent à voir la fin préférée du réalisateur.
, le 18.11.2009 à 10:20
Anne Cunéo: “Vu de la perspective de celle-qui-écrit-des-histoires, j’ai fait une constatation: le public adore les happy end, les critiques européens les détestent – dès qu’il y a un happy end on est forcément face à un roman de gare, pour que ce soit sérieux, il faut des fins ouvertes, ou catastrophiques. Les critiques américains quant à eux… je ne dirais pas qu’ils s’en foutent, mais disons que ce n’est pas ce qui compte. Les producteurs de cinéma, par contre, misent sur le fait que beaucoup de gens ont BESOIN que «ça finisse bien»…/…
Cela dit, lorsque l’humanité entière est morte, mais pas nos héros, ceux avec qui on s’est identifiés, c’est un happy end relatif – quelque part, on me dit que pourvu que je sois sauvé, la vie des autres n’a pas plus de prix que cela. Mauvaise nouvelle…”
J’aurais aimé le dire aussi bien…
, le 18.11.2009 à 10:37
ElGeko, je ne peux pas cautionner ton commentaire par mon silence.
Ce que tu dis est valable pour l’ensemble des arts, sur une majorité de quelconque une minorité est exceptionnelle.
Après, concernant le cinéma US, même en étant un mutant, je n’aurai pas assez de doigt pour compter le nombre de chef d’oeuvre issu de ce pays. Certes en proportion de la production totale, cela doit être peu mais cela doit être sensiblement identique pour le cinéma Français, Indien ou Asiatique!
Il est bien connu que Titanic le plus grand succès du cinéma américain finit en happy ending sans mort et avec un mariage heureux!
, le 18.11.2009 à 10:52
à ce propos je viens de terminer “La route” de Cormac McCarthy (Pulitzer 2007), il parait que le film est en préparation … garanti qu’il ne va pas bien finir ! (pour une fois)
—PS: à ceux-celles qui pensent acheter le bouquin -> attention à la version poche de l’édition “Point” qui contient énormément de fautes frappe (et pas forcément bien traduite)… une horreur !, le 18.11.2009 à 11:46
Je me souviens d’une série d’émission sur le Moyen Age faites par Georges Duby.
Dans l’une d’elle, il évoque les pestes et le fait que celles-ci ont fait le bonheur des survivants par le jeu de l’héritage. Cela cadre assez bien avec de propos de Anne Cunéo.
Cela dit, j’ai visionné la bande annonce du film, celle où les “héros”? arrive à s’échaper en bimoteur, est ce la peine d’aller voir le film en entier?
, le 18.11.2009 à 11:52
@ Thierry F : Disons que le scénario est bidon. Personnellement, j’ai apprécié mais seulement car c’est spectaculaire à regarder, le reste c’est une coquille vide. Mais, au niveau spectacle, rien n’égale les batailles du Seigneur des Anneaux.
A toi de voir si tu veux payer pour aller “admirer” les effets spéciaux. ;-)
, le 18.11.2009 à 11:57
GUILLÔME: nulle part je n’ai dit que les USA ne faisaient que des films de daube, attention! J’adore leur cinéma, justement car il est très divertissant et je suis de ceux qui aiment, très souvent, apprécier un bon film sans prise de tête. J’ai juste rappelé quelques faits établis: – ce qui compte, pour les distributeurs, c’est le popcorn vendu (et on bouffe moins quand on pleure). – les Américains veulent du happy end.
Après, tous les films US ne se finissent pas bien, évidemment. Et aussi, même s’ils sont vraiment trop ceci-celà, ils font aussi des chefs-d’oeuvre, nous sommes tout à fait d’accord.
, le 18.11.2009 à 14:26
Ce qui me gêne, c’est que tu parles de faits établis, mais établis par qui?
Tu as peut être raison mais je me méfie énormément des idées reçues et des simplifications sur une industrie très complexe qui mélange valeur artistique et valeur marchande. Si tu as des sources, des études, des liens… je les lirai avec plaisir :)
D’ailleurs je cite wikipedia qui me semble mettre un pied d’égalité entre cinéma américain et français :
Il faudrait creuser les chiffres mais sur la base de ceux donnés par Wikipedia, c’est loin d’être le cas.
, le 18.11.2009 à 15:33
J’ai vu un jour la part du produit national brut américain consacrée à l’exportation de l’industrie du divertissement (cinéma et musique essentiellement), je n’ai plus le chiffre en tête, mais il m’avait paru vertigineux.
Et puisque j’y suis, je voudrais rappeler que Autant en emporte le vent, dont la fin est à 180 degrés inverse par rapport au roman d’amour – le mariage ne marche pas, les époux se quittent – a battu tous les records pendant longtemps, et que l’édition spéciale en DVD parue il y a deux ou trois ans a réussi à ENCORE faire un malheur.
Tout dépend de comment on raconte l’histoire… Pour parler de moi, Le Maître de Garamond, qui finit on ne peut plus mal – et dont le unhappy end est annoncé dès la première page, est un livre très populaire. Des dizaines (des centaines peut-être) des lecteurs m’ont dit avoir espéré jusqu’à la dernière page que Augereau s’en tirerait, alors qu’il suffit de lire le 4e de couverture pour savoir que ce ne sera pas le cas. Le seul «happy end» d’Antoine Augereau, c’est que cinq cents ans plus tard, je lui ai rendu justice alors que le pouvoir politique de son époque avait voulu faire disparaître jusqu’aux souvenirs qu’on pourrait avoir de lui.
Je crois que nous avons besoin de happy end parce que nous avons toujours besoin d’espérer, mais lorsque cela ne se passe pas comme on espérait, ce qui compte, c’est l’affection que l’écrivain a réussi à susciter pour ses personnages. Titanic, Autant en emporte le vent et quelques autres sont des exemples criants de ce mécanisme. Sans parler du Rouge et le Noir, ou de Mme Bovary.
, le 18.11.2009 à 16:26
Ça alors! je viens de revoir Casablanca avec Bogart et Bergman et je me demandais justement si la fin est heureuse ou malheureuse. Je n’ai pas réussi à trancher…
Milsabor!
, le 18.11.2009 à 16:33
D’abord, petite mise au point, 2012 n’est pas l’oeuvre d’un réalisateur. C’est une entreprise de production dont les éléments ont été décidés par des producteurs et des représentants des banques. Il s’agit du plus gros budget de l’histoire du ciméma. Emmerich, comme réalisateur, était l’exécutant du projet, et à lui d’y mettre le plus de talent possible pour sortir un ouvrage destiné au grand public qui rapporte des bénéfices.
A Hollywood, il est fréquent que plusieurs fins soient tournées. Elles sont ensuite présentées à des publics sélectionnés qui expriment leurs réactions sur un questionnaire. Dans la majorité des cas, ces publics préfèrent un happy-end.
Les films de Burton se situent dans une autre catégorie, celui de la création individuelle. Hollywood a toujours permis ce genre d’exercice, mais se venge parfois cruellement en cas de ce qu’il considère comme un échec : il suffit de voir ce qui est arrivé à von Stroheim, Buster Keaton, von Sternberg, Orson Welles, Cimino et bien d’autres.
Certains réalisateurs on pu choisir l’indépendance, mais Coppola, par exemple, avait joué tout ce qu’il possédait sur Apocalypse Now. La Palme d’or à Cannes l’a sauvé de l’abîme.
Et comme disait Malraux :
“Par ailleurs, le cinéma est une industrie.
, le 18.11.2009 à 16:37
Désolé, mais ça me fait un peu mal aux yeux …
Pas le film, hein, le “j’ai été”.
, le 18.11.2009 à 16:52
@ Diego : c’est peut-être la fin de la journée, mais je ne comprends pas où tu veux en venir. Tu aurais préféré “je suis allé” ?
, le 18.11.2009 à 17:20
je suis tété, voyons….
, le 18.11.2009 à 18:27
Nettement, oui ;-)
, le 18.11.2009 à 18:46
2012? Scénario et jeu des acteurs très décevants selon moi. Cela dit , j’ai tout de même trouvé ce film divertissant, surtout grâce aux effets spéciaux. Pis, c’est pas si désagréable, par moment, de comprendre un film sans avoir à se luxer un neurone…
Lundi soir, j’ai regardé “l’armée des douzes singes”. Il m’a fallu plusieurs visions pour bien comprendre ce film, tant le scénario est fabuleux et complexe (ou tant je suis demeuré, c’est selon…). J’y trouve Brad Pitt sensationnel! Et pas de happy end!
Sweenny todd? La grande classe!
Sinon, j’ai particulièrement apprécié certains film de Eastwood, surtout “Million dollar baby” et “Gran Torino”. Il a encore la pêche, le vieux!
, le 18.11.2009 à 19:02
GUILLÔME: citer WIKIPEDIA comme “fait établi”, ça ne manque pas d’air, vraiment, je trouve. ;)
Pour le reste, tu fais comme tu le sens, “le fait établi” dont je parle est tellement connu, depuis 30 ans au moins, que tu n’auras aucun mal à trouver des liens qui le confirmeront.
Maintenant, tu peux ne pas me croire… pas de problème.
, le 18.11.2009 à 20:00
Bon, c’est bien gentil tout ça, mais enfin, la vraie question, c’est :
En 2012, est-ce que je meurs, MOI ?
C’est vrai quoi à la fin, pourquoi personne ne s’en inquiète ?
, le 18.11.2009 à 20:19
Je ne savais pas qu’il y avait 2 fins à Blade Runner !? C’est bien le film avec Harrison Ford qui traque les répliquants parce que ce ne sont que des machines et il se rend finalement compte qu’ils sont plus humains que biens de humains ? La fin que j’ai vue, tous les répliquants sont morts.
J’ai entendu dire qu’ils avaient fait une autre fin du Grand Bleu pour la version américaine. Le Jacques, au lieu de rester au fond avec les dauphins, il remonte et épouse la Rosanna.
2012 m’a diverti, mais c’est trop long, à mon âge on ne tient plus 2 h 40 sans aller pisser ! Heureusement on prend vite le rythme, 10 minutes d’actions, 20 de blabla, et re 10 minutes d’actions. J’aurais même eu le temps de faire plus que pisser. Ca m’a un peu gonflé malgré tout, même si les effets spéciaux sont sensationnels. Le gars il sort de la maison UNE seconde avant qu’elle s’écroule. Il décole avec son avion UNE seconde avant que la piste se dérobe. Il démarre sa bagnole UNE seconde avant qu’un rocher expulsé d’une volcan tombe à l’endroit où il était garé. Et à la fin du film, il a 40 secondes devant lui pour sauver les 4000 personnes qui sont dans son bateau, ben NON !!! Au lieu de prendre son temps pour faire les choses biens, il raconte sa vie à sa femme et fait une réunion familiale avec son gosse, tout ça pour finalement débloquer la porte qui allait faire couler le rafio dans la DERNIERE seconde. Putain, ben si c’est des gars comme ça qui sont chargés de nous sauver à la prochaine apocalypse, ben on est pas rendu. Et encore, ça fait 3 ans qu’ils savaient quand serait la fin du monde, et dans quelle ordre les catastrophes se produiraient, et quelles régions du monde seraient touchées en dernier etc. . Mais NON, ils ont tout fait dans la précipitation et à la dernière seconde.
Pis pour moi c’est pas un fin heureuse, il reste des humains. J’aurais préféré voir des baleines et des petits oiseaux sur une belle planète débarrassée de sa gangrène. Non j’déconne, y a des gens qui méritent de vivre.
Sinon j’ai noté autre chose et je suis surpris que personne ne l’ait relevé. Dans son précédent film, « Le jour d’après », les pays civilisés trouvaient refuge en Afrique, épargnée par le cataclysme. Et là encore, à la fin du film, les bateaux se dirigent vers l’Afrique car les images satellites leur montrent que ce continent n’a pas été immergé comme les autres. Je note un certain malaise, et/ou un petit clin d’œil à certains pour que chacun comprenne que ce ne seront pas toujours les mêmes qui iront chercher refuges chez les autres.
, le 18.11.2009 à 20:39
et après il va faire un chti pipi
, le 18.11.2009 à 21:41
C’est marrant que tu prennes cet exemple :
Tout cela est raconté dans le DVD de making of.
Et pourtant, c’est un superbe film avec une fin qui lui va très bien.
Pour le super scénario, on mettra un bémol car à la base c’est inspiré fortement (donc pas scénario original) d’un film français La Jetée (images fixes) que je n’ai pas encore vu mais que je compte voir avec la sortie dvd de ce chef d’oeuvre d’après la critique.
, le 19.11.2009 à 08:08
Et moi qui suis retourné au Kino une deuxième fois pour mieux la comprendre ? (et finalament je ne suis pas très sur que la fin est bien un happy end = ça laisse des doutes)
, le 19.11.2009 à 08:47
@pbook
Oui… Blade Runner. Quand on sait que la fin originale du Ridley Scott, la fuite dans la montagne est empruntée aux rushs du générique de “The Shining” de Kubrick…
, le 19.11.2009 à 10:23
Il passe en ce moment sur Arte
, le 19.11.2009 à 11:56
On peut voir le film “La jetée” sur Daily motion. Cliquer sur: La jetée
De toutes façons, nous allons tous mourir, n’est-ce pas? :-)
La question serait: quand et comment ?
, le 19.11.2009 à 12:30
Mai 2102 film de catastrophe bien réelle !
Le calendrier maya n’y est pour rien, mais l’autre raclure trouvera bien 53% d’abrutis pour voter pour lui une deuxième fois ! On appelle ça la prime au sortant !
Effrayant mais réel !
, le 19.11.2009 à 12:52
Je n’ai pas vu le film, mais j’ai trouvé ça sur le site du Monde
Rien de très surprenant donc.
, le 19.11.2009 à 14:03
C’est vrai que c’est marrant comme les films sans happy endings se vendent mal aux US, et qu’en même temps, on peut citer beaucoup de très grand succès qui se terminent mal. Un exemple très parlant : Blair Witch project. On doit pouvoir le résumer ainsi : un mauvais film a besoin d’une happy end pour espérer rentrer dans ses frais. Un bon film fait ce qu’il veut.
, le 19.11.2009 à 15:17
ah … parce que “Blair Witch project” est un bon film (et a été un gros succès) >:o
, le 19.11.2009 à 15:36
Je suis assez mitigé quant au Projet Blair Witch… J’ai pas d’autres exemples sous la main (pas celle de Henry) que ceux cités plus haut. Toutes ces happy ends me font oublier les dramatic ends. :)
, le 19.11.2009 à 18:34
Pour L’armée des douze singes, ils ont réussi à repérer le taré qui voulait répandre le virus grace à Brute Branlis, c’est pour ça que la mémé s’assoit derrière lui dans l’avion, pour le zigouiller. Enfin c’est ce que j’ai compris.
Un film que je reverrai bien, et je ne me souviens plus de la fin, ni du milieu, mais seulement du début. Un aviateur américain jette sa bouteille de coca par la fenêtre, et un membre d’une tribu la trouvé. Tout se passait très bien dans cette tribu avant l’arrivée de cette outil hyper pratique que tout le monde se dispute. Le chef du village décide d’aller la jeter au bout du monde car les Dieux n’ont pas été bien inspirés de leur envoyer cette chose : Les Dieux sont tombés sur la tête. Je dois aidé ma fille pour ses maths, si je trouve un lien je reviens le mettre.
, le 19.11.2009 à 18:57
A Tom25: j’ai eu la chance de trouver par hazard un coffret contenant “les Dieux sont tombés sur la tête” 1 et 2. Géniaux ces films, je ne m’en lasse pas! Et leur budget ne devait pas avoir grand chose à voir avec celui de “2012”…
Et merci pour l’explication sur la fin de “l’armée des douzes singes”, je ne l’avais pas interprétée comme ça.
, le 19.11.2009 à 19:05
Heum, c’est une possibilité, c’est ton interprétation, à mon avis c’est ? = cette fin nous laisse volontairement dans le flou. A l’époque cela m’a intrigué (raison pour la quelle je suis retourné au ciné la semaine suivante), ensuite j’ai fréquenté plusieurs forum où l’on a “débattu”, beaucoup d’interprétations, mais aucune ne m’a convaincu (j’ai revu le DVD y’a pas si longtemps), bref je reste sur ma faim / fin ;-)
—–“Les dieux sont tombés sur la tête” est un film EXTRA TOP sympa (j’ai adoré) intro à voir ici
, le 19.11.2009 à 20:03
En cherchant j’ai trouvé les 2 DVD en vente à 12 €, on va les commander, enfin ON … , ma femme, moi je n’ai pas le droit d’acheter quoique ce soit.
Pour l’armée des 12 singes, la porte était sans doute restait ouverte pour le cas où un deuxième film sortirait avec une chasse à l’homme. Mais au début du film ils ne savaient pas d’où venaient le virus, et à la fin si, donc il y a bien un grand pas en avant. Mais bon, comme tu le dis, c’est mon interprétation.
Dans les films, ils laissent souvent un doute planer pour garder une porte ouverte sur une suite. Ce qui fait qu’on reste souvent sur notre faim. Mais dans le sport, d’habitude c’est l’inverse, à la fin du match on est fixer. Il y a un vainqueur et un vaincu, ou il y a égalité, mais on sait, c’est clair. Mais j’ai vu un match il y a peu où je suis également resté sur ma faim, parait qu’il ne peut y avoir égalité dans ce genre de match, et je n’arrive pas à dire qui a gagné. Je suis emmerdé :•( . Mais ça fera peut-être l’objet d’une autre humeur ?
, le 19.11.2009 à 20:46
Merci pour le tuyau sur la jetée, je vais programmer le magnéto numérique ;)
Bon, ça a déjà commencé à spoiler sur la fin de l’armée des douze singes alors autant raconter la fin ;)
En fait, à la fin, la scientifique qui s’assoit à côté du taré avec son virus ne va pas le zigouiller (on ne peut pas changer le futur, c’est le propos de tout le film) mais elle va faire en sorte de se procurer un échantillon du virus à l’état pur permettant dans le présent (donc le futur) de faire un anti-virus pour que les survivants puissent revivre en surface.
C’est l’histoire du script et c’est celle qui est racontée comme cela est expliqué dans le Making Of du Film dans le pack DVD ;)
Après, Terry Gilliam a voulu mettre l’accent sur le mélange folie/raison, rêve/réalité au travers du héros pour que l’on ne sache pas si c’est une histoire rêvée par un fou ou la réalité ou un mélange (un fou dans un monde du futur apocalyptique qui s’évade par la pensée). Ca aussi, il le dit dans le dvd making of.
Mais comme on lui a imposé de mettre une explication à la fin de son film avec la séquence dans l’avion, on peut très fortement penché pour la première explication ;)
, le 19.11.2009 à 21:16
Dur d’être un benêt, un mal-instruit.
en 2004 Emmerich nous dit que c’est le jours d’après, puis en fait c’est 2012
Puis on nous dit que le réalisateur n’est le réalisateur de son œuvre, ou kekeuchose du genre (il était au toilettes pendant le tournage ?).
Bref dur d’être trop benêt pour comprendre tout cela (pffioou! c’est d’un compliqué, on nous mentirait ?) et en plus d’avoir des goût de latrine et préférer l’antique “le jour où la terre s’arrêta” de Robert Wise (vieus shnok, en plus).
Ouf! j’ai – encore – la liberté de ne pas aller le voir.
Déja que sans chercher le harcellement “la planête va creveuhhh” , ” le réchauffement ” et autre catrastrophisme,nous est “sovetiquement” imposé, en plus de l’exception culturelle subventionnée par les taxes.
Me dérangerais peut-être si un réalisateurs qui fait son œuvre nous concocte un “lendemain de la machine d’après Th.Sturgeon.
Maudit soit le Major Mantley Ranwson!
ou plus “gonflé” “les hommes frénétiques” de ( interdit de rire ) de Ernest Pérochon.
Au fait, rien de nouveau, non ?
la guerre froide et ses angoisses à donné un prédécesseur “chaud” (c’est chaud le souffle sur la Nuke) du même titre pour le jours d’après>
http://www.devildead.com/indexfilm.php3?FilmID=1743
Donc le “jour d’apres BIS ” c’est l’angoisse ” du réchauffement climatique à la GIEC” avec du froid.
Pffffffiou … c’est trop fort pour un benêt.
en plus avec le calendrier Mayas! avec 2012 ! mazette!
Paco Rabanne va réaliser 2016 ?
(idem ces culculteries on fleurit dans les année 70 – 80 cf les bouquin de charlatans ! tel que Robert Charroux … et aussi l’innénarable Jean-claude Bourré, pardon.. Bourret avec les neu-neux qui ont casqué en chailant la disparition de la première chaine télé de daube vraie en France… misère!).
Et surtout pour garder sa tête froide et ses goûts de latrine, hihi!
du “réchauffé” quoi
et le Titanic se conjugue en syndrome chez les mulots
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mulot
Pas d’angoisse pour la “moisson des rats” = elle sera bonnes, là on est sur, “happy end “assurée.
Quel cinoche! Alphonse !
, le 20.11.2009 à 09:32
YES ! enfin … Merci pour cette fin officielle (j’ai une version de DVD bas-de-gamme sans le making, je n’avais pas connaissance de cela)