J'en vois qui se marrent et à qui cette brève description rappelle des souvenirs....
Peu après cette première connexion, qui avait alors pour but de trouver des documents pour mon travail de fin d'études, j'ai commencé mon stage d'avocate chez un gars brillant qui se voyait régulièrement mandaté pour défendre des victimes d'affaires peu reluisantes. Au cours de l'une de ces affaires sordides, j'ai pris soudainement conscience que si internet est le monde à portée de main, c'est aussi un truc dangereux. Une des clientes, une enfant de quatre ans, avait été victime d'un pédophile qui, non content d'avoir filmé ses agressions, avait eu l'idée malsaine de balancer ses vidéos sur le net : paraît que ça s'échange très bien, ces "films"...
J'ai alors compris que le tort subi par cette enfant était infini, non seulement sur le plan psychologique mais également temporel : si cela se trouve, ces vidéos continuent de circuler aujourd'hui encore et elle n'aura jamais la certitude qu'il ne subsiste plus de traces physiques de ces abus.
C'est ainsi que naquît la parano de Madame Poppins !
N'empêche que malgré ma parano extrême à l'égard du net, j'ai réussi à nouer des contacts, sur un "chat" (que je ne fréquente plus depuis sept ans), sur un forum (déserté depuis deux ans) et sur mon blog.
La première personne que j'ai ainsi rencontrée en chair et en os était un prof de français, maintenant à la retraite. Ensuite, j'ai fait la connaissance d'un archéologue au chômage, d'une Parisienne pleine d'humour, d'une Française exilée en Islande, d'une diplômée d'une grande école française, d'une très douée en informatique, d'une voix au téléphone et d'un toubib au regard malicieux.
Remarquez, avant d'être des hommes et des femmes, ces gens ont été pour moi des pseudos : crivain et LLdS, Valtof et Isabelle du Jeudi, Sylphide et Franklin, Stitch et Pascalou.
En gros, huit personnes en huit ans.
Si ce nombre est resté relativement faible, c'est d'une part parce que je suis parano, comme je l'ai déjà exposé, d'autre part parce que j'ai peur que les gens ne soient déçus de la rencontre : étant à l'aise avec mon clavier, je le suis parfois moins avec les gens et je crois que l'image que se font certaines personnes de moi est très différente selon si elle se base sur un échange de mails ou de regards. Last but not least, je reste avare de rencontres parce que mon temps est précieux et que j'ai envie de l'offrir avant tout aux gens qui me sont chers autour de moi, dans la "vraie" vie : pourquoi rencontrer de nouvelles personnes lorsqu'on ne voit certains de ses amis que trois fois l'an ?
Le prof de français, ça fait malheureusement belle lurette que j'ai perdu sa trace; la rencontre avec l'archéologue a été un bide parce qu'il était surtout dépressif et moi pas psy. En revanche, je garde un excellent souvenir des autres personnes croisées, parfois une seule et unique fois, parfois presque régulièrement, la fréquence étant largement dictée par la distance géographique.
Malheureusement, ces rencontres "en vrai" ont toutes eu le même effet : l'écrit devient secondaire, se raréfie et parfois même se tarit. En effet, pourquoi écrire lorsqu'on peut se téléphoner ou même se rencontrer ? Je suppose que le réflexe est logique, normal dans une existence où le temps est une denrée rare - composer un numéro est plus rapide que composer un message - mais je suis quand même "nostalgique" de ces échanges, surtout lorsqu'ils ont été épistolaires, avec une vraie enveloppe, un vrai timbre, du vrai papier.... Quel bonheur, cet instant où, entre publicité et facture, je voyais la lettre !
Enfin... je m'égare, ceci n'est point le propos de mon billet du jour : vous, avez-vous osé, osez-vous franchir le pas du virtuel pour entrer dans le monde réel de quelqu'un qui était d'abord un pseudo ?
, le 06.04.2009 à 00:59
En gros, c’est ça, non ?
, le 06.04.2009 à 06:25
Nous sommes très nombreux, participants de forums et autres listes, à être dans ce cas.
Il ne m’est jamais arrivé de chercher à établir un vrai contact avec des connaissances de la Toile. Pourtant, ici même, il y a un certain nombre de personnes que j’aurais eu un réel plaisir à rencontrer et avec qui je suis sûr que nous aurions pu établir des liens plus profonds et bien enrichissants. Mais voilà, trop loin, pas le temps pour établir une relation sérieuse et durable comme on aime ici, en Bretagne, pays de la fidélité en amitié.
Et puis il faut être curieux, ce que je ne suis guère, préférant penser que mes interlocuteurs de la Toile apprécient cette relation de premier niveau comme elle est, avec sa part d’ombre, pas nécessairement médiocre, et qu’ils l’estiment suffisante. C’est très bien ainsi.
—
Message personnel à mon cher alec6 : bien reçu tes derniers messages qui ont été appréciés, comme d’habitude. J’ai voulu t’en poster un mais je ne sais pas où je l’ai fourré. Dès que je le retrouve, je le poste.
, le 06.04.2009 à 08:12
Intéressant sujet, Madame Poppins, et comme tu fais bien le vieux modem téléphonique :-)
Il y a bien des pseudos sur la toile avec qui j’aime échanger. Cela ne veut pas dire que je désire forcément les rencontrer, même si ça peut arriver.
Rencontrer quelqu’un en “live” nécessite tout un protocole, des salutations, des petits cadeaux… C’est bien sûr agréable, mais pouvoir en parallèle échanger parfois des idées en terminant juste par “A+”, ce n’est pas mal non plus !
, le 06.04.2009 à 08:14
je ne sais pas tchater, je suis incapable de mettre une photo sur le web et pourtant rencontrer des pseudos du net ben je l’ai fait une fois, j’étais pas à l’aise, des gardes armés de mitraillettes à l’entrée, des fusils d’assaut en guise de luminaires, et quand je suis allé faire un petit besoin pressant, des douilles d’armes automatiques, vous vous rendez-compte mâââââââââââââme poppins, ou étais-je tombé, heureusement l’un ou l’autre cubi de 10l on vite éloignés la peur qui m’oppressait et tout comptes fait c’était vraiment chouette comme W-E helvétique…….
, le 06.04.2009 à 08:28
Très intéressante interrogation, ici, je trouve.
En tous cas, moi, elle m’interresse depuis une bonne dizaine d’années en effet: les relations virtuelles dans notre si belle époque à nous qu’on a.
En effet, c’est totalement nouveau, comme façon de communiquer et ça induit des comportements jusqu’alors inconnus, sans parler de languages, de syntaxes et autres idiosyncracies spécifiques.
Et bien, j’ai tout résumé à ça, la fameuse phrase de Clémenceau (je crois) qui disait: “le meilleur moment, dans l’amour, c’est quand on monte l’escalier”.
Ha oui? Et quel rapport donc?
Ben… tant qu’on est dans le virtuel, on est dans l’imaginaire, donc le rêve. Et le mot, si bien employé par certain(e)s, est un support de choix, bien plus que dans le réel évidemment.
Mais dès que l’on passe IRL (In Real Life), le rêve s’effondre, l’imaginaire se désagrège, la réalité nous agresse en plein direct.
D’où l’avantage évident de rester flou, dans l’imaginaire, en virtuel donc.
Et tout ça n’a pas forcément à voir avec des histoires de c*l ou ce genre de billevesées toujours présentes dans les relations inter humaines, non. Même dans des rencontres de même sexes (par exemple) dès que l’imaginaire s’effondre, le reste suit.
Bien sûr, je parle des 99,99% des cas. Il faut bien que chaque règle affiche son exception.
Mais c’est ma vision du “machin” et je la pense assez objective, et vérifiée pas mal, aussi…
, le 06.04.2009 à 09:05
Malgré son âge de raison, le net est encore considéré comme un moyen de communication neuf. J’entends ça au sens de la mécanique du psychisme. Nouveau = inconnu ce qui implique automatiquement peur et colère.
Le net, il faut s’en méfier, on y fait des rencontres dangereuses, les enfants y sont en danger, les jeunes femmes qui “chattent” peuvent y faire des rencontres douteuses... j’en passe et des meilleures. Bien entendu, sans négliger, les aspects douteux (voir ce qu’a révélé François), avec un peu de bon sens, le net ne me parait pas plus dangereux que les autres moyens de communications, voire de rencontres.
Dans le genre rencontres douteuses, j’ai vécu des moments difficiles quand un collègue m’a confié un patient au patronyme juif qui s’est avéré être un véritable nazi, ou quand un autre en désaccord profond avec mes conseils (car je ne prodigue rien d’autre professionnellement) a fait surgir un vrai délire paranoïaque venant surveiller ma maison ou celle de mon associé en menaçant de s’en prendre à nos familles respectives.
Tout type de rencontre, quel qu’en soit le moyen peut évoluer vers une catastrophe.
J’ai fait grâce à Internet plusieurs types de rencontres.
J’ai retrouvé une partie importante de ma famille grâce à une cousine américaine qui m’a trouvé en cherchant mon nom au hasard sur Google. Après plusieurs mois, une vingtaine de personnes ont traversé l’Atlantique, sont venus des 4 coins de la Terre et nous nous sommes rencontrés dans un restaurant de Paris à 60 environ, évoquant des parents disparus, découvrant sur photos des visages jusque là imaginés, apprenant le devenir de tel oncle ayant quitté le berceau familial 50 ans auparavant …
Vers 1998, l’intérêt général pour la viole de gambe nécessitant un peu de structure, j’ai été amené au sein d’une association à publier un journal. Dans ce cadre, grâce au net j’ai rencontré des luthiers, des musicologues, des musiciens etc… Je suis encore en relation proche avec un luthier qui partage un peu de son savoir. J’ai entretenu une relation avec une violiste
J’ai eu aussi le plaisir de rencontrer un producteur de France Musiques qui m’a interviewé dans les studios de France Musiques. On y parle de …. viole de gambe
J’ai aussi rencontré une … originaire d’un pays situé au Sud Est de chez moi qui est … et aussi … quoique … !!!
Être à l’aise derrière un clavier a une propriété de protection assez singulière: elle filtre l’émotion !! Point n’est besoin de se composer une attitude à l’instant “t” comme “Je peux en fumer une” ou utiliser une onomatopée au moment de se quitter, marquant ainsi l’intensité émotive. Et puis, heureusement chère MP que l’image que se font certains du correspondant est différente de la réalité car sinon, tu resterais, je resterais, nous resterions derrière nos claviers, avec ou sans webcam.
Enfin, l’utilisation d’un pseudo est suggérée lors de l’inscription sur certains sites ou blogs. Tantôt j’utilise un pseudo, toujours le même, tantôt j’utilise mon vrai prénom, fort peu répandu.
P.S. je sors faire des courses: je vais acheter des timbres !!!
, le 06.04.2009 à 10:06
Petit a je n’ai pas de speudo, j’utilise mon vrai nom, je ne vois aucune raison de ne pas être responsable de ce que j’écris, et donc de me cacher derrière un speudo. Probable que cela aide pour les contacts.
Oui, j’ai rencontré de nombreuses personnes connues sur le net.
Dont l’un de mes meilleurs amis actuels. Il avait les mêmes enceintes hi-fi que moi, et habite à 40km de chez moi. Nous œuvrons très régulièrement en hi-fi, projecteur homeciné à calibrer, etc.
Correspondance journalière avec un spécialiste Mac de Concarneau qui est venu me voir.
En vacance en Bretagne plusieurs visites de personne faisant du modélisme. Mon site était très actif à l’époque où je faisais du modélisme, depuis je suis retourné à mes amours de jeunesse et je restaure un vieux bateau Brambers .
Idem pour des utilisateurs Leica. Etc…
Je n’ai jamais eu de déception, car, toujours des rencontres autour d’un sujet spécifique, là, où, la couleur de peau, le chauve ou boiteux n’importe pas. C’est peut-être cela le secret des bonnes rencontres internet.
, le 06.04.2009 à 10:58
J’ai aussi commencé «d’échanger sur le net» en 1997, il n’y avait pas beaucoup de «groupes» francophones à l’époque et j’ai trouvé formidable de «discuter» en même temps avec des suisses, des Belges, des Français, des Français des îles, des Canadiens, des Français émigrés un peu partout; même, je me souviens, une Japonaise qui enseignait le français et voulait «s’entraîner».
De plus, il y avait vraiment un mélange de tous les âges et de toutes les conditions. Mais pour moi, ça n’a toujours été qu’un moyen de connaître plus de gens et surtout de les rencontrer; je me souviens d’être allé un 1 janvier à Paris (j’habitais à Fribourg à l’époque) pour rencontrer toute une équipe très cosmopolite et nous avons passé une soirée formidable, nous avons dormi chez «l’habitant internaute» nous étions 5 dans une chambre.
J’ai fait une fois une semaine de vacances à Paris (dans un hôtel) et j’avais annoncé ma venue et mon intention de rencontrer qui le voulait bien. Ce fut une semaine de rencontres continues; par exemple, j’ai passé un après-midi avec un représentant qui venait du sud de la France et allait en Belgique et qui avait un moment entre deux trains. Plus surprenant, j’ai été invité à manger dans une famille, par les parents d’une «chatteuse» qui avait 18 ans (j’en avais plus de 40), j’ai passé toute la soirée avec la famille et c’était une soirée un peu surréaliste; les parents étaient inquiets un peu de ces nouveaux moyens de communication, mais assez «modernes» pour inviter un inconnu chez eux et ayant confiance en leur fille.
Dans la région de Fribourg nous étions un groupe qui nous nous rencontrions assez régulièrement, juste pour faire une bouffe et se voir; et même, une fois par année, une équipe organisait un repas pour toute la Suisse romande souvent dans les environs de Lausanne et nous nous retrouvions entre 20-30 personnes un peu toujours les mêmes.
Je n’ai pas cessé de faire l’effort de rencontrer les gens et je ne l’ai jamais regretté, bien sûr il y avait aussi des rencontres superficielles, mais certaines furent même des rencontres importantes.
Mais, je suis resté un très grand naïf et je fais confiance assez facilement aux autres, je trouve que la vie est plus facile si on privilégie l’aspect positif, se méfier tout le temps, je trouve ça fatiguant; j’ai un certain goût du risque et cette attitude franche et ouverte (j’ai toujours mis une photo réelle et à jour dans mes profils et mon pseudo : Philo n’est que le diminutif de Philippe, mon vrai nom) m’a permis, jusqu’à présent, de rencontrer beaucoup d’individualités très intéressantes et j’ai eu très peu d’ennui malgré ma naïveté cultivée.
Je ne «chatte» plus, car les chats ne sont plus «universels» et je préfère les communautés d’intérêts comme CUK.
Comme tous moyens de communication et de rencontre, le net peut être dangereux, c’est pourquoi j’ai très tôt appris à mes enfants à utiliser ce moyen tout en restant prudents.
Non, je ne suis pas parano, je suis un grand naïf adulte et heureux dans cette jungle.
, le 06.04.2009 à 12:24
Je suis parano et misanthrope, je ne veux rencontrer personne. C’est pour ça que j’aime cuk qui est à 400 km de chez moi. ;-)
, le 06.04.2009 à 13:24
Il y a aussi les rencontres de type Cuk.
Il y a beaucoup de gens que j’ai connus d’abord sur Cuk, et puis cgrâce aux initiatives de François, nous nous sommes rencontrés «pour de vrai». Aux Cuk-Days, aux rencontres à Mémoire Vive, etc.
J’ai, moi aussi, vers 1998, organisé un rendez-vous dans un bistrot de Lausanne vers 18.00 un soir, et à la fermeture nous étions encore une vingtaine, très contents de nous être connus. J’avais pris la précaution d’emmener quelqu’un avec moi (et je n’arrive plus à me souvenir de qui) – peut-être qu’un de vous lecteur se souvient de cette rencontre?
, le 06.04.2009 à 16:07
Bonjour Madame Poppins
J’ose écrire un commentaire… Voilà ce que le chat et internet me permettent, ils me permettent d’oser. Internet me permet de communiquer en réfléchissant, chose que la vraie vie ne me permet pas. Quand l’autre est devant nous, il perçoit la moindre de nos réactions, volontaires ou non, et peut l’interpréter en conséquence. Là où j’ai le temps de trouver les mots parfaits et formuler ma réponse, le temps réel m’oblige au même exercice et fatalement le résultat n’y est pas. Internet me permet d’être celui que je suis dans ma tête, une projection virtuelle de mon moi intérieur. Vous savez, ce phénomène étrange quand on entend sa voix sur un enregistrement, et là, on se dit “Non, ce n’est pas possible, ce n’est pas ma voix…!”. Il en va de même avec notre comportement tout entier. Et puis il y a le cheminement de la rencontre. Sur internet, on commence par le psychique pour finir avec le physique. Qu’est-ce qui est le plus décevant, une personne agréable à notre regard qui se révèle être d’une vulgarité et d’une bêtise insupportable, ou bien un esprit noble, prévenant, amusant, instruit, qui a un grave problème d’haleine et quelques défauts physiques qui vous auraient fait changer de trottoir en temps normal ? Internet et le minitel en son temps, car on l’oublie, mais le paléochat, c’était bien lui, m’ont permis de rencontrer des gens, et depuis un peu plus longtemps (1987) que Mme Poppins, le résultat est le même. Réel ou virtuel, une connaissance ne dure pas plus ou moins longtemps, cependant, j’ai souvent pris beaucoup plus de plaisir avec les contacts du net, plus spirituel, moins de tabous, des dialogues échangés depuis nos barricades informatiques, choses que nous aurions mis des années à pouvoir faire dans la vraie vie, le temps de briser les tabous et de franchir quelques lignes que la morale réprouve… Merci à internet de nous offrir cette liberté, liberté que beaucoup voudraient contrôler et espionner.
, le 06.04.2009 à 16:36
Mon expérience se rapproche de celle de Philob ; j’ai commencé Internet tard, en entrant en thèse, fin 1996. J’avais l’intuition que j’en aurait vraiment besoin, et je ne me suis pas trompé. Du coup, j’ai appris à utiliser internet à des fins professionnelles plutôt que ludique, ce qui m’a fait gagner énormément de temps.
Parallèlement, j’ai acheté mon premier mac (pour ma thèse toujours), après avoir testé en DEA (je faisais des permanences dans la salle informatique de mon département, une salle remplie de Performa 6400), et apprécié. J’ai très vite été accro au mac, et j’ai voulu en savoir plus; c’est là que je me suis abonné à la liste MacFR (à laquelle je suis encore abonné). Sur cette liste, qui était incroyable pour quelqu’un comme moi qui débutait – des gens te répondait sur tout, à tout heure, et tu avançais vite dans ta compréhension de ta machine, et dans son usage.
Après la liste MacFR, ça a été la liste AppleWorks, puis la liste Mac et Vidéo qui venait de se créer, et enfin, la liste TidBITS-fr (les traducteurs français de TidBITS.com), menée par Grégoire Seither. Là j’ai vraiment rencontré des gens géniaux, on se tirait la bourre à bosser le vendredi soir sur nos trads et les les trads en retard, j’ai même géré un numéro; surtout, c’était devenu une liste de potes, mon rendez-vous de copains. On s’est vu à plusieurs reprises. D’abord, il y avait le rendez-vous AppleExpo où on s’échangeait des tas de mails pour savoir où et quand on ferait un repas, et si on squattait un autre rendez-vous ou pas. C’est là que j’ai rencontré les autres en chair et en os la première fois, et la soirée fut mémorable. J’ai bossé ensuite avec une, que j’ai fait venir de Strasbourg pour intervenir sur une formation que je dirigeais, à l’invitation de Grégoire je me suis retrouvé à faire le traducteur bénévole au forum social européen de Paris, bref j’ai vécu des trucs sympas grâce à cette liste et à ses gens.
Mais j’ai un peu lâché prise ensuite, juste parce que dans ma vie les choses se précipitaient (gamins, fin de thèse puis nouveau boulot, etc.), et la liste TidBITS-fr s’est arrêté (Grégoire a eu un gamin aussi, ça calme!); il faut dire qu’entre-temps étaient nées les sites et blog mac comme MacGé, Macbidouille, etc., et la nécessité de traduire TidBITS était moins forte.
J’ai participé à des tas d’autres listes (celle des fans de Prince est absolument délirante, on y trouve des encyclopédies ambulantes du nain pourpre de Minneapolis, qui savent ce qu’il mangeait au concert de 1991 à Hambourg, ou des choses du genre; je me croyais fan, je me trompais!). Toujours un gros plaisir, toujours des échanges extra, des liens hors liste, mais plus dans la vraie vie. Clairement, c’est autour du mac que se sont concentrées mes activités “virtuelles”, et c’est même un élément essentiel de ma préférence du monde mac sur le PC: la communauté des MacUsers.
Du coup, comme le dit Alain le Gallou, je crois vraiment que c’est une communauté d’intérêt qui rend la rencontre via le web passionnante, et qui évite les mauvaises rencontres… mais je suis mal placé pour dire autre chose: je n’ai pas connu le “web sans but”…
, le 06.04.2009 à 21:33
Bob, étrange : ce matin, depuis chez moi, point de photo. J’ai donc dû attendre d’arriver au travail pour comprendre votre commentaire : j’ai bien aimé l’illustration et j’ose espérer que pour tous les lecteurs de cuk, la vie ne se regarde pas juste par une petite fenêtre….
Okazou, la question que je me pose, encore et toujours est la suivante : comment détermine-t-on une “relation sérieuse et durable” ? A la fréquence des contacts ? A la proximité géographique ? Au nombre d’années à se côtoyer ? Je ne sais pas et ne saurai pas mais suis convaincue qu’une relation, même si elle est uniquement virtuelle, peut être très personnelle et sérieuse. Cela dit, je parie que très nombreux sont les lecteurs de cuk qui auraient très envie de te rencontrer !
Roger Baudet, merci, je savais que j’avais des dons pour le bruitage ;-))) Alors oui, ça peut être super de terminer juste par un “A+” mais parfois, rien ne vaut un regard, un sourire, une main sur l’épaule !
fxc, des gens qui ont des douilles ? non, vraiment, je ne me rends pas compte, mon pauvre, quelle frayeur ! heureusement que in vino veritas !
ElGeko, la réalité n’agresse pas forcément; tiens, le médecin, si je ne l’avais rencontré, jamais je n’aurais su à quel point ses yeux sont souriants et espiègles ! Et déjà rien que pour ça, la rencontre a valu la peine !
Ysengrain, je suis d’accord, le net n’est pas forcément plus dangereux qu’une autre manière de rencontrer les gens : rien ne garantit que le gars, au bar, soit “recommandable”. Toutefois, dans le cas des “films” que j’ai évoqués, tu admettras que sous cet angle, le net devient un instrument dangereux. Tiens, en parlant d’instrument, je goûte beaucoup Wieland ;-) Mille et mille et mille mercis ! Quant aux timbres, ma foi, tu les as trouvés très vite !
Alain Le Gallou, je comprends très bien qu’une personne décide de ne pas utiliser de pseudo. Mais pour moi, c’est exclu pour différentes raisons, tenant notamment au fait que cela me permet de séparer ma vie privée et ma vie professionnelle, parce que cela évite qu’on ne puisse apprendre des choses sur mes enfants (lieu de vie, leur visage etc).
Philob, je trouve génial que tu aies pu faire autant de rencontres sympathiques et que tu aies eu autant d’énergie pour ce faire. Je ne comprends toutefois pas ce que tu as voulu dire par “les chats ne sont plus universels” : tu pourrais expliciter ?
Haddock, c’est amusant que tu aies posté juste après ton “contraire”, Philob !
Anne, j’ose à peine l’avouer : à ma première cuk-day, il a fallu que je prenne mon courage à deux mains pour venir…. et je n’ai pas regretté !
Phyleas, combien je comprends vos lignes : moi aussi, j’aime pouvoir chercher le bon mot et avoir le temps de lire et relire un passage, autant de choses qui ne sont pas possibles dans la vie “réelle”. Mais dans la vie virtuelle, point de sourire ou d’intonations, d’accents… autant de choses qui font aussi un être humain.
pat3, y a vraiment des gens qui savent ce que prince a mangé au concert de 1991 ?? là, j’hallucine ! mais bon, avec internet, tout est possible et impossible n’existe pas. C’est quoi, un “web sans but” ?
, le 06.04.2009 à 22:19
Quand je pense au fiston de notre Jérémie national, à peine né qu’il avait déjà une adresse Gmail et un compte Facebook… :-)
Mais sinon, je ne suis pas plus parano que ça. Je m’inquiète d’avantage de la protection des données que du reste.
, le 06.04.2009 à 22:37
J’ai joué de l’internet dès mon MacPortable, afublé d’une adresse en sixchiffres@compuserve.com…
Et je n’ai rencontré des gens en chair et en os que grâce à cuk: un alec6 en voisin, un zit en leicaiste, des Helvètes “montés” à Paris en famille pour une cukApéro in Paname. D’autres bienvenus aussi dans la cave d’un restau aujourd’hui disparu.
Pour ce qui est des cukDays “véritables”, elles me coûtent vraiment trop cher pour récidiver, même si la première où je ne suis pas allé m’a permis de connaître la cousine d’un exilé dans la Caraïbe; A propos, comment vas-tu, Drazam?
, le 06.04.2009 à 22:42
Je n’ai jamais rencontré de personnes fréquentées sur le net, trop dangereux !
Par contre, j’ai eu le plaisir de rencontrer de nombreux cukiens, à la CukDay, chez l’habitant, à Lausane, à Bofflens, en Champagne, à Paname, yenna même qui sont venus dans mon boboland…
Mais là, c’est pas pareil : cuk, c’est vraiment “Nulle part ailleurs” !
z (à bientôt, je répêêêêêêêête : In Real Life)
pat3, oussa, les fans de Prince ? mais keskifait donc ? à quand le prochain concert ? Pourquoi son site ne fonctionne–t–il plus ?
, le 06.04.2009 à 23:05
François Charlet, je ne crois pas trop me tromper en affirmant que Junior et Mini ont eu une adresse mail quelques heures après leur naissance :-) Quant à la protection des données, ma foi, par le biais de la LPD, tu devrais avoir accès à tes données… et éviter la carte cumulus !
Saluki, “que” grâce à cuk ? Mais alors, tu as rencontré la crème !
Zit, j’ai peur de ne pas piger : personne du net ? Mais alors, les cukiens, c’est pas le net ? Toutefois, t’as raison : cuk, c’est vraiment pas pareil !
, le 06.04.2009 à 23:42
Ah oui, le boboland de Zit, c’est le plus beau boboland que la France elle a au mooonde! ;-)
Hé! Ya 2n à Lausanne! C’est en province à l’étranger, mais ya 2n quand même! ;-))
Milsabor!
, le 07.04.2009 à 00:06
pourquoi tant de nnnnn..
p.s c’est mieux en lisant tout haut.
, le 07.04.2009 à 06:11
Fort judicieuse question. J’aurais dû ajouter « profonde ». Comment envisager une telle relation, sérieuse, profonde et durable, sans avoir la possibilité de se connaître aussi de visu ? Plusieurs contributeurs ont remarqué, à juste titre, que l’échange d’informations (ce qui forme le fonds d’une relation) serait incomplet si l’on ne disposait pas de l’expressivité de son interlocuteur. C’est cette absence d’une composante cruciale qui fait qu’une relation établie uniquement de manière épistolaire, comme nous le faisons sur cuk.ch, ne sera jamais vraiment satisfaisante. Merteuil et Valmont ne se contentaient pas de s’écrire, ils se rencontraient. Sans ces rencontres, point de Liaisons dangereuses.
Humour suisse. Désolé pour ceux d’entre eux qui seraient nourris de bonnes intentions.
, le 07.04.2009 à 07:23
“Humour suisse” (…) dont je serais fort aise que tu me l’expliques : bien qu’Helvète (depuis une génération), je ne pige pas parce que… ce n’était pas de l’humour !
, le 07.04.2009 à 13:31
Pour ma part c’est bien sur le net que j’ai rencontré mes amis les plus proches. Ceux qui savent tout de moi, me connaissent par cœur, ils habitent à 300 ou 500 km de chez moi… On ne se voit pas aussi souvent qu’on le voudrait, et même on n’est pas si souvent en contact, mais la profondeur et la force des sentiments sont toujours là, et ils sont tous les jours avec moi dans mon cœur et dans mes pensées.
Le net a cet avantage immense de supprimer toutes les barrières physiques : si les deux personnes sont sincères, elles sont directement en communication cœur à cœur, et ça c’est incomparable et ça crée une proximité irremplaçable. Alors bien sûr, il est essentiel de se rencontrer physiquement également. Une relation profonde peut difficilement être complète si on exclut la dimension corporelle : nous ne sommes pas qu’esprit, mais chair tout autant. Et aucun mail, aucun coup de fil ne peut remplacer l’étreinte et les échanges de regards.
Bref, tout ça pour dire que oui, j’ai rencontré plein de gens sur le net, comme j’en rencontre plein aussi dans mon quotidien IRL, mais ceux qui sont le plus proches de moi ont souvent été rencontrés sur le net : mes vrais amis, ils viennent de là.
, le 07.04.2009 à 13:36
C’est peut-être de l’humour suisse si on lit ça en Bretagne, Okazou, mais quand on lit ça depuis la Suisse, c’est très sérieux – j’ai vachement envie de te rencontrer. Et si je me remémore ce qui s’est dit dans les rencontres Cuk, ce qui s’écrit dans le forum, je ne dois pas être la seule.
Mais libre à toi de prendre nos envies pour des gags.
, le 07.04.2009 à 16:22
Merci, Anne : je n’avais pas conscience que ce qui était sérieux sous ma “plume” pouvait être perçu comme un gag de l’autre côté de la frontière. Parce que j’étais et suis très sérieuse, Okazou, en écrivant cela.
Ali Baba, si j’ai bien compris, pour toi, le net est une caverne aux mille trésors ! Et c’est tant mieux !
, le 07.04.2009 à 20:30
Vous allez le faire rougir, Mesdames, alors que certains sur ce site le trouvent déjà bien assez rouge !
, le 08.04.2009 à 00:18
Mes premiers contacts virtuels datent de 1984 et de Calvados (devenu CalvaCom par la suite). On trafiquait au début sur des modems à 300 Bauds (!) en entrant dans le système depuis Dakar par un numéro accessible par l’International en mode V21…
Ce n’était pas encore de l’Internet qui n’existait pas à l’époque mais l’organisation de Calva en “Cités” et en “Fora” permettait déjà beaucoup d’échanges en mode texte.
Mon domaine de prédilection : Cité Apple II – Forum AppleWorks.
Ma signature de l’époque : “Marc, l’Africain”, à laquelle j’ajoutais le fameux “Apple II for ever !”.
Le langage Minitel style “3615 Mon c..” était proscrit (au même titre que le style SMS aujourd’hui) et les contributions étaient souvent de grande qualité. Je dois dire que c’est sur Cuk aujourd’hui que je retrouve la même qualité d’expression. Merci à tous et toutes :-)
Moment émouvant (je devrais écrire très émouvant car c’est le souvenir que j’en ai) mon premier “visu” avec tous ces gens que je fréquentais par clavier interposé depuis des mois. C’était à l’Apple Expo de 1987, organisée dans les Pavillons Baltard.
Des “42” spécialistes mondiaux de la littérature de science fiction, à Madeleine Hodé, petit bout de femme de plus de soixante ans qui avait écrit “Gribouille” en assembleur Apple II avec l’aide de gamins qui fréquentaient Calva (sur le conseil de Jean-Louis Gassée dont elle était la protégée) en passant par Chine Lanzmann (qui a fait découvrir plus tard le mulot à Jacques Chirac) ce furent quelques jours passionnants.
Nous étions tous un peu fous et malgré mes quarante ans je me sentais parfaitement à l’aise au milieu de ces gamins dont certains avaient à peine dix-sept ans ! Nous étions tous des Geeks (ou des Nerds, comme vous voudrez) qui “faisaient de l’ordinateur pour faire de l’ordinateur”.
L’Internet est différent par tous les protocoles dont il a provoqué le développement, avec la possibilité de retransmettre images, sons et vidéo, qui ont eux même nécessité le développement de liaisons rapides comme l’ADSL. On est loin des 300 Bauds et du mode texte de 1984 !
Mais rencontrer des vrais gens dans la vraie vie reste quand même le meilleur moyen de vivre une relation. L’Internet peut servir de medium pour faire des connaissances, qui débouchent parfois sur des aventures étonnantes :
Une annonce sur Meetic, quelques échanges de messages, une voix troublante au téléphone et je me retrouve à Bruxelles pour rencontrer une jeune femme d’origine belge née au Congo (Belge, évidemment), vivant au Kenya après avoir connu les pires aventures au Burundi. Trois jours fabuleux à Bruxelles avec Jacques Brel chantant en flamand (si, ça existe) en fond musical.
Même si nous n’avons pas pu nous mettre d’accord sur les modalités pratiques de la suite de notre relation, ce fut un grand moment d’échange et d’écoute réciproque.
Nous sommes repartis de Bruxelles chacun vers son “Afrique” respective mais ça valait le coup d’être vécu :-)
, le 08.04.2009 à 06:07
Bien vu, Karim !
Que répondre après ces appels ? Que je ne suis pas sûr du tout de mériter l’intérêt que l’on me porte et que j’ai toujours préféré l’ombre à la lumière dans ma relation avec le monde. Fondu dans la masse, ça me va très bien. J’y suis à l’aise en citoyen lambda parmi les autres citoyens lambda. Et quand il m’arrive d’émerger quelque peu, comme l’escargot qui sort de sa coquille, c’est parfois nécessaire, il faut éviter tout contact trop marqué si l’on ne veut pas me voir disparaître dans ma coquille. Tout cela ne m’empêche pas d’aimer infiniment mes semblables et d’être attentif à leur sort.
, le 08.04.2009 à 15:35
Toutes mes confuses pour cette regrettaaaaaable fôte, y fera en sorte que ça ne se reproduisera pas du tout, non, pas du tout…
z (des promesses , toujours des promesses, je répêêêêêêêêête : non, pas bien, pourquoi tant de NNNNN !)