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Pa­rano ou sim­ple­ment pru­dente ?
La pre­mière fois que je me suis connec­tée sur in­ter­net, je m'en sou­viens en­core très bien : c'était du­rant le prin­temps 1997, de­puis chez moi, au moyen d'un Per­forma 630 (paix à son âme) et d'un modem qui fai­sait "tu-tu-tu-tu-tu-tu-tuuuuuuuuu-grrrrrrrrrrr" + une mi­nute au moins sans le moindre signe de "vie". Comme l'uti­li­sa­tion dudit modem me pri­vait du té­lé­phone et que je ne pos­sé­dais alors pas de por­table, pas moyen d'ap­pe­ler le co­pain qui m'avait ins­tallé tout ce bazar pour un an­xieux "dis, c'est nor­mal que ça fasse des bruits étranges et qu'il ne se passe rien ?"

J'en vois qui se marrent et à qui cette brève des­crip­tion rap­pelle des sou­ve­nirs....

Peu après cette pre­mière connexion, qui avait alors pour but de trou­ver des do­cu­ments pour mon tra­vail de fin d'études, j'ai com­mencé mon stage d'avo­cate chez un gars brillant qui se voyait ré­gu­liè­re­ment man­daté pour dé­fendre des vic­times d'af­faires peu re­lui­santes. Au cours de l'une de ces af­faires sor­dides, j'ai pris sou­dai­ne­ment conscience que si in­ter­net est le monde à por­tée de main, c'est aussi un truc dan­ge­reux. Une des clientes, une en­fant de quatre ans, avait été vic­time d'un pé­do­phile qui, non content d'avoir filmé ses agres­sions, avait eu l'idée mal­saine de ba­lan­cer ses vi­déos sur le net : pa­raît que ça s'échange très bien, ces "films"...

J'ai alors com­pris que le tort subi par cette en­fant était in­fini, non seule­ment sur le plan psy­cho­lo­gique mais éga­le­ment tem­po­rel : si cela se trouve, ces vi­déos conti­nuent de cir­cu­ler au­jour­d'hui en­core et elle n'aura ja­mais la cer­ti­tude qu'il ne sub­siste plus de traces phy­siques de ces abus.

C'est ainsi que na­quît la pa­rano de Ma­dame Pop­pins !

N'em­pêche que mal­gré ma pa­rano ex­trême à l'égard du net, j'ai réussi à nouer des contacts, sur un "chat" (que je ne fré­quente plus de­puis sept ans), sur un forum (dé­serté de­puis deux ans) et sur mon blog.

La pre­mière per­sonne que j'ai ainsi ren­con­trée en chair et en os était un prof de fran­çais, main­te­nant à la re­traite. En­suite, j'ai fait la connais­sance d'un ar­chéo­logue au chô­mage, d'une Pa­ri­sienne pleine d'hu­mour, d'une Fran­çaise exi­lée en Is­lande, d'une di­plô­mée d'une grande école fran­çaise, d'une très douée en in­for­ma­tique, d'une voix au té­lé­phone et d'un tou­bib au re­gard ma­li­cieux.

Re­mar­quez, avant d'être des hommes et des femmes, ces gens ont été pour moi des pseu­dos : cri­vain et LLdS, Val­tof et Isa­belle du Jeudi, Syl­phide et Frank­lin, Stitch et Pas­ca­lou.

En gros, huit per­sonnes en huit ans.

Si ce nombre est resté re­la­ti­ve­ment faible, c'est d'une part parce que je suis pa­rano, comme je l'ai déjà ex­posé, d'autre part parce que j'ai peur que les gens ne soient déçus de la ren­contre : étant à l'aise avec mon cla­vier, je le suis par­fois moins avec les gens et je crois que l'image que se font cer­taines per­sonnes de moi est très dif­fé­rente selon si elle se base sur un échange de mails ou de re­gards. Last but not least, je reste avare de ren­contres parce que mon temps est pré­cieux et que j'ai envie de l'of­frir avant tout aux gens qui me sont chers au­tour de moi, dans la "vraie" vie : pour­quoi ren­con­trer de nou­velles per­sonnes lors­qu'on ne voit cer­tains de ses amis que trois fois l'an ?

Le prof de fran­çais, ça fait mal­heu­reu­se­ment belle lu­rette que j'ai perdu sa trace; la ren­contre avec l'ar­chéo­logue a été un bide parce qu'il était sur­tout dé­pres­sif et moi pas psy. En re­vanche, je garde un ex­cellent sou­ve­nir des autres per­sonnes croi­sées, par­fois une seule et unique fois, par­fois presque ré­gu­liè­re­ment, la fré­quence étant lar­ge­ment dic­tée par la dis­tance géo­gra­phique.

Mal­heu­reu­se­ment, ces ren­contres "en vrai" ont toutes eu le même effet : l'écrit de­vient se­con­daire, se ra­ré­fie et par­fois même se tarit. En effet, pour­quoi écrire lors­qu'on peut se té­lé­pho­ner ou même se ren­con­trer ? Je sup­pose que le ré­flexe est lo­gique, nor­mal dans une exis­tence où le temps est une den­rée rare - com­po­ser un nu­méro est plus ra­pide que com­po­ser un mes­sage - mais je suis quand même "nos­tal­gique" de ces échanges, sur­tout lors­qu'ils ont été épis­to­laires, avec une vraie en­ve­loppe, un vrai timbre, du vrai pa­pier.... Quel bon­heur, cet ins­tant où, entre pu­bli­cité et fac­ture, je voyais la lettre !

Enfin... je m'égare, ceci n'est point le pro­pos de mon billet du jour : vous, avez-vous osé, osez-vous fran­chir le pas du vir­tuel pour en­trer dans le monde réel de quel­qu'un qui était d'abord un pseudo ?

28 com­men­taires
1)
bob
, le 06.04.2009 à 00:59

En gros, c’est ça, non ?

2)
Oka­zou
, le 06.04.2009 à 06:25

« Last but not least, je reste avare de ren­contres parce que mon temps est pré­cieux et que j’ai envie de l’of­frir avant tout aux gens qui me sont chers au­tour de moi, dans la “vraie” vie : pour­quoi ren­con­trer de nou­velles per­sonnes lors­qu’on ne voit cer­tains de ses amis que trois fois l’an ? »

Nous sommes très nom­breux, par­ti­ci­pants de fo­rums et autres listes, à être dans ce cas.

Il ne m’est ja­mais ar­rivé de cher­cher à éta­blir un vrai contact avec des connais­sances de la Toile. Pour­tant, ici même, il y a un cer­tain nombre de per­sonnes que j’au­rais eu un réel plai­sir à ren­con­trer et avec qui je suis sûr que nous au­rions pu éta­blir des liens plus pro­fonds et bien en­ri­chis­sants. Mais voilà, trop loin, pas le temps pour éta­blir une re­la­tion sé­rieuse et du­rable comme on aime ici, en Bre­tagne, pays de la fi­dé­lité en ami­tié.

Et puis il faut être cu­rieux, ce que je ne suis guère, pré­fé­rant pen­ser que mes in­ter­lo­cu­teurs de la Toile ap­pré­cient cette re­la­tion de pre­mier ni­veau comme elle est, avec sa part d’ombre, pas né­ces­sai­re­ment mé­diocre, et qu’ils l’es­timent suf­fi­sante. C’est très bien ainsi.


Mes­sage per­son­nel à mon cher alec6 : bien reçu tes der­niers mes­sages qui ont été ap­pré­ciés, comme d’ha­bi­tude. J’ai voulu t’en pos­ter un mais je ne sais pas où je l’ai fourré. Dès que je le re­trouve, je le poste.

3)
Roger Bau­det
, le 06.04.2009 à 08:12

In­té­res­sant sujet, Ma­dame Pop­pins, et comme tu fais bien le vieux modem té­lé­pho­nique :-)

Il y a bien des pseu­dos sur la toile avec qui j’aime échan­ger. Cela ne veut pas dire que je dé­sire for­cé­ment les ren­con­trer, même si ça peut ar­ri­ver.

Ren­con­trer quel­qu’un en “live” né­ces­site tout un pro­to­cole, des sa­lu­ta­tions, des pe­tits ca­deaux… C’est bien sûr agréable, mais pou­voir en pa­ral­lèle échan­ger par­fois des idées en ter­mi­nant juste par “A+”, ce n’est pas mal non plus !

4)
fxc
, le 06.04.2009 à 08:14

vous, avez-vous osé, osez-vous fran­chir le pas du vir­tuel pour en­trer dans le monde réel de quel­qu’un qui était d’abord un pseudo ?

je ne sais pas tcha­ter, je suis in­ca­pable de mettre une photo sur le web et pour­tant ren­con­trer des pseu­dos du net ben je l’ai fait une fois, j’étais pas à l’aise, des gardes armés de mi­traillettes à l’en­trée, des fu­sils d’as­saut en guise de lu­mi­naires, et quand je suis allé faire un petit be­soin pres­sant, des douilles d’armes au­to­ma­tiques, vous vous ren­dez-compte mâââââââââââââme pop­pins, ou étais-je tombé, heu­reu­se­ment l’un ou l’autre cubi de 10l on vite éloi­gnés la peur qui m’op­pres­sait et tout comptes fait c’était vrai­ment chouette comme W-E hel­vé­tique…….

5)
El­Geko
, le 06.04.2009 à 08:28

Très in­té­res­sante in­ter­ro­ga­tion, ici, je trouve.

En tous cas, moi, elle m’in­ter­resse de­puis une bonne di­zaine d’an­nées en effet: les re­la­tions vir­tuelles dans notre si belle époque à nous qu’on a.

En effet, c’est to­ta­le­ment nou­veau, comme façon de com­mu­ni­quer et ça in­duit des com­por­te­ments jus­qu’alors in­con­nus, sans par­ler de lan­guages, de syn­taxes et autres idio­syn­cra­cies spé­ci­fiques.

Et bien, j’ai tout ré­sumé à ça, la fa­meuse phrase de Clé­men­ceau (je crois) qui di­sait: “le meilleur mo­ment, dans l’amour, c’est quand on monte l’es­ca­lier”.

Ha oui? Et quel rap­port donc?

Ben… tant qu’on est dans le vir­tuel, on est dans l’ima­gi­naire, donc le rêve. Et le mot, si bien em­ployé par cer­tain(e)s, est un sup­port de choix, bien plus que dans le réel évi­dem­ment.

Mais dès que l’on passe IRL (In Real Life), le rêve s’ef­fondre, l’ima­gi­naire se désa­grège, la réa­lité nous agresse en plein di­rect.

D’où l’avan­tage évident de res­ter flou, dans l’ima­gi­naire, en vir­tuel donc.

Et tout ça n’a pas for­cé­ment à voir avec des his­toires de c*l ou ce genre de bille­ve­sées tou­jours pré­sentes dans les re­la­tions inter hu­maines, non. Même dans des ren­contres de même sexes (par exemple) dès que l’ima­gi­naire s’ef­fondre, le reste suit.

Bien sûr, je parle des 99,99% des cas. Il faut bien que chaque règle af­fiche son ex­cep­tion.

Mais c’est ma vi­sion du “ma­chin” et je la pense assez ob­jec­tive, et vé­ri­fiée pas mal, aussi…

6)
ysen­grain
, le 06.04.2009 à 09:05

N’em­pêche que mal­gré ma pa­rano ex­trême à l’égard du net, j’ai réussi à nouer des contacts, …

Mal­gré son âge de rai­son, le net est en­core consi­déré comme un moyen de com­mu­ni­ca­tion neuf. J’en­tends ça au sens de la mé­ca­nique du psy­chisme. Nou­veau = in­connu ce qui im­plique au­to­ma­ti­que­ment peur et co­lère.

Le net, il faut s’en mé­fier, on y fait des ren­contres dan­ge­reuses, les en­fants y sont en dan­ger, les jeunes femmes qui “chattent” peuvent y faire des ren­contres dou­teuses... j’en passe et des meilleures. Bien en­tendu, sans né­gli­ger, les as­pects dou­teux (voir ce qu’a ré­vélé Fran­çois), avec un peu de bon sens, le net ne me pa­rait pas plus dan­ge­reux que les autres moyens de com­mu­ni­ca­tions, voire de ren­contres.

Dans le genre ren­contres dou­teuses, j’ai vécu des mo­ments dif­fi­ciles quand un col­lègue m’a confié un pa­tient au pa­tro­nyme juif qui s’est avéré être un vé­ri­table nazi, ou quand un autre en désac­cord pro­fond avec mes conseils (car je ne pro­digue rien d’autre pro­fes­sion­nel­le­ment) a fait sur­gir un vrai dé­lire pa­ra­noïaque ve­nant sur­veiller ma mai­son ou celle de mon as­so­cié en me­na­çant de s’en prendre à nos fa­milles res­pec­tives.

Tout type de ren­contre, quel qu’en soit le moyen peut évo­luer vers une ca­tas­trophe.

J’ai fait grâce à In­ter­net plu­sieurs types de ren­contres.

J’ai re­trouvé une par­tie im­por­tante de ma fa­mille grâce à une cou­sine amé­ri­caine qui m’a trouvé en cher­chant mon nom au ha­sard sur Google. Après plu­sieurs mois, une ving­taine de per­sonnes ont tra­versé l’At­lan­tique, sont venus des 4 coins de la Terre et nous nous sommes ren­con­trés dans un res­tau­rant de Paris à 60 en­vi­ron, évo­quant des pa­rents dis­pa­rus, dé­cou­vrant sur pho­tos des vi­sages jusque là ima­gi­nés, ap­pre­nant le de­ve­nir de tel oncle ayant quitté le ber­ceau fa­mi­lial 50 ans au­pa­ra­vant …

Vers 1998, l’in­té­rêt gé­né­ral pour la viole de gambe né­ces­si­tant un peu de struc­ture, j’ai été amené au sein d’une as­so­cia­tion à pu­blier un jour­nal. Dans ce cadre, grâce au net j’ai ren­con­tré des lu­thiers, des mu­si­co­logues, des mu­si­ciens etc… Je suis en­core en re­la­tion proche avec un lu­thier qui par­tage un peu de son sa­voir. J’ai en­tre­tenu une re­la­tion avec une vio­liste

J’ai eu aussi le plai­sir de ren­con­trer un pro­duc­teur de France Mu­siques qui m’a in­ter­viewé dans les stu­dios de France Mu­siques. On y parle de …. viole de gambe

Éton­nant, non ?

J’ai aussi ren­con­tré une … ori­gi­naire d’un pays situé au Sud Est de chez moi qui est … et aussi … quoique … !!!

Si ce nombre est resté re­la­ti­ve­ment faible, c’est d’une part parce que je suis pa­rano, comme je l’ai déjà ex­posé, d’autre part parce que j’ai peur que les gens ne soient déçus de la ren­contre : étant à l’aise avec mon cla­vier, je le suis par­fois moins avec les gens et je crois que l’image que se font cer­taines per­sonnes de moi est très dif­fé­rente selon si elle se base sur un échange de mails ou de re­gards.

Être à l’aise der­rière un cla­vier a une pro­priété de pro­tec­tion assez sin­gu­lière: elle filtre l’émo­tion !! Point n’est be­soin de se com­po­ser une at­ti­tude à l’ins­tant “t” comme “Je peux en fumer une” ou uti­li­ser une ono­ma­to­pée au mo­ment de se quit­ter, mar­quant ainsi l’in­ten­sité émo­tive. Et puis, heu­reu­se­ment chère MP que l’image que se font cer­tains du cor­res­pon­dant est dif­fé­rente de la réa­lité car sinon, tu res­te­rais, je res­te­rais, nous res­te­rions der­rière nos cla­viers, avec ou sans web­cam.

Enfin, l’uti­li­sa­tion d’un pseudo est sug­gé­rée lors de l’ins­crip­tion sur cer­tains sites ou blogs. Tan­tôt j’uti­lise un pseudo, tou­jours le même, tan­tôt j’uti­lise mon vrai pré­nom, fort peu ré­pandu.

P.S. je sors faire des courses: je vais ache­ter des timbres !!!

7)
Alain Le Gal­lou
, le 06.04.2009 à 10:06

Petit a je n’ai pas de speudo, j’uti­lise mon vrai nom, je ne vois au­cune rai­son de ne pas être res­pon­sable de ce que j’écris, et donc de me ca­cher der­rière un speudo. Pro­bable que cela aide pour les contacts.

Oui, j’ai ren­con­tré de nom­breuses per­sonnes connues sur le net.

Dont l’un de mes meilleurs amis ac­tuels. Il avait les mêmes en­ceintes hi-fi que moi, et ha­bite à 40km de chez moi. Nous œu­vrons très ré­gu­liè­re­ment en hi-fi, pro­jec­teur ho­me­ciné à ca­li­brer, etc.

Cor­res­pon­dance jour­na­lière avec un spé­cia­liste Mac de Concar­neau qui est venu me voir.

En va­cance en Bre­tagne plu­sieurs vi­sites de per­sonne fai­sant du mo­dé­lisme. Mon site était très actif à l’époque où je fai­sais du mo­dé­lisme, de­puis je suis re­tourné à mes amours de jeu­nesse et je res­taure un vieux ba­teau Bram­bers .

Idem pour des uti­li­sa­teurs Leica. Etc…

Je n’ai ja­mais eu de dé­cep­tion, car, tou­jours des ren­contres au­tour d’un sujet spé­ci­fique, là, où, la cou­leur de peau, le chauve ou boi­teux n’im­porte pas. C’est peut-être cela le se­cret des bonnes ren­contres in­ter­net.

8)
Phi­lob
, le 06.04.2009 à 10:58

J’ai aussi com­mencé «d’échan­ger sur le net» en 1997, il n’y avait pas beau­coup de «groupes» fran­co­phones à l’époque et j’ai trouvé for­mi­dable de «dis­cu­ter» en même temps avec des suisses, des Belges, des Fran­çais, des Fran­çais des îles, des Ca­na­diens, des Fran­çais émi­grés un peu par­tout; même, je me sou­viens, une Ja­po­naise qui en­sei­gnait le fran­çais et vou­lait «s’en­traî­ner».

De plus, il y avait vrai­ment un mé­lange de tous les âges et de toutes les condi­tions. Mais pour moi, ça n’a tou­jours été qu’un moyen de connaître plus de gens et sur­tout de les ren­con­trer; je me sou­viens d’être allé un 1 jan­vier à Paris (j’ha­bi­tais à Fri­bourg à l’époque) pour ren­con­trer toute une équipe très cos­mo­po­lite et nous avons passé une soi­rée for­mi­dable, nous avons dormi chez «l’ha­bi­tant in­ter­naute» nous étions 5 dans une chambre.

J’ai fait une fois une se­maine de va­cances à Paris (dans un hôtel) et j’avais an­noncé ma venue et mon in­ten­tion de ren­con­trer qui le vou­lait bien. Ce fut une se­maine de ren­contres conti­nues; par exemple, j’ai passé un après-midi avec un re­pré­sen­tant qui ve­nait du sud de la France et al­lait en Bel­gique et qui avait un mo­ment entre deux trains. Plus sur­pre­nant, j’ai été in­vité à man­ger dans une fa­mille, par les pa­rents d’une «chat­teuse» qui avait 18 ans (j’en avais plus de 40), j’ai passé toute la soi­rée avec la fa­mille et c’était une soi­rée un peu sur­réa­liste; les pa­rents étaient in­quiets un peu de ces nou­veaux moyens de com­mu­ni­ca­tion, mais assez «mo­dernes» pour in­vi­ter un in­connu chez eux et ayant confiance en leur fille.

Dans la ré­gion de Fri­bourg nous étions un groupe qui nous nous ren­con­trions assez ré­gu­liè­re­ment, juste pour faire une bouffe et se voir; et même, une fois par année, une équipe or­ga­ni­sait un repas pour toute la Suisse ro­mande sou­vent dans les en­vi­rons de Lau­sanne et nous nous re­trou­vions entre 20-30 per­sonnes un peu tou­jours les mêmes.

Je n’ai pas cessé de faire l’ef­fort de ren­con­trer les gens et je ne l’ai ja­mais re­gretté, bien sûr il y avait aussi des ren­contres su­per­fi­cielles, mais cer­taines furent même des ren­contres im­por­tantes.

Mais, je suis resté un très grand naïf et je fais confiance assez fa­ci­le­ment aux autres, je trouve que la vie est plus fa­cile si on pri­vi­lé­gie l’as­pect po­si­tif, se mé­fier tout le temps, je trouve ça fa­ti­guant; j’ai un cer­tain goût du risque et cette at­ti­tude franche et ou­verte (j’ai tou­jours mis une photo réelle et à jour dans mes pro­fils et mon pseudo : Philo n’est que le di­mi­nu­tif de Phi­lippe, mon vrai nom) m’a per­mis, jus­qu’à pré­sent, de ren­con­trer beau­coup d’in­di­vi­dua­li­tés très in­té­res­santes et j’ai eu très peu d’en­nui mal­gré ma naï­veté culti­vée.

Je ne «chatte» plus, car les chats ne sont plus «uni­ver­sels» et je pré­fère les com­mu­nau­tés d’in­té­rêts comme CUK.

Comme tous moyens de com­mu­ni­ca­tion et de ren­contre, le net peut être dan­ge­reux, c’est pour­quoi j’ai très tôt ap­pris à mes en­fants à uti­li­ser ce moyen tout en res­tant pru­dents.

Non, je ne suis pas pa­rano, je suis un grand naïf adulte et heu­reux dans cette jungle.

9)
In­connu
, le 06.04.2009 à 12:24

Je suis pa­rano et mi­san­thrope, je ne veux ren­con­trer per­sonne. C’est pour ça que j’aime cuk qui est à 400 km de chez moi. ;-)

10)
Anne Cuneo
, le 06.04.2009 à 13:24

Il y a aussi les ren­contres de type Cuk.

Il y a beau­coup de gens que j’ai connus d’abord sur Cuk, et puis cgrâce aux ini­tia­tives de Fran­çois, nous nous sommes ren­con­trés «pour de vrai». Aux Cuk-Days, aux ren­contres à Mé­moire Vive, etc.

J’ai, moi aussi, vers 1998, or­ga­nisé un ren­dez-vous dans un bis­trot de Lau­sanne vers 18.00 un soir, et à la fer­me­ture nous étions en­core une ving­taine, très contents de nous être connus. J’avais pris la pré­cau­tion d’em­me­ner quel­qu’un avec moi (et je n’ar­rive plus à me sou­ve­nir de qui) – peut-être qu’un de vous lec­teur se sou­vient de cette ren­contre?

11)
Phy­leas
, le 06.04.2009 à 16:07

Bon­jour Ma­dame Pop­pins

J’ose écrire un com­men­taire… Voilà ce que le chat et in­ter­net me per­mettent, ils me per­mettent d’oser. In­ter­net me per­met de com­mu­ni­quer en ré­flé­chis­sant, chose que la vraie vie ne me per­met pas. Quand l’autre est de­vant nous, il per­çoit la moindre de nos ré­ac­tions, vo­lon­taires ou non, et peut l’in­ter­pré­ter en consé­quence. Là où j’ai le temps de trou­ver les mots par­faits et for­mu­ler ma ré­ponse, le temps réel m’oblige au même exer­cice et fa­ta­le­ment le ré­sul­tat n’y est pas. In­ter­net me per­met d’être celui que je suis dans ma tête, une pro­jec­tion vir­tuelle de mon moi in­té­rieur. Vous savez, ce phé­no­mène étrange quand on en­tend sa voix sur un en­re­gis­tre­ment, et là, on se dit “Non, ce n’est pas pos­sible, ce n’est pas ma voix…!”. Il en va de même avec notre com­por­te­ment tout en­tier. Et puis il y a le che­mi­ne­ment de la ren­contre. Sur in­ter­net, on com­mence par le psy­chique pour finir avec le phy­sique. Qu’est-ce qui est le plus dé­ce­vant, une per­sonne agréable à notre re­gard qui se ré­vèle être d’une vul­ga­rité et d’une bê­tise in­sup­por­table, ou bien un es­prit noble, pré­ve­nant, amu­sant, ins­truit, qui a un grave pro­blème d’ha­leine et quelques dé­fauts phy­siques qui vous au­raient fait chan­ger de trot­toir en temps nor­mal ? In­ter­net et le mi­ni­tel en son temps, car on l’ou­blie, mais le pa­léo­chat, c’était bien lui, m’ont per­mis de ren­con­trer des gens, et de­puis un peu plus long­temps (1987) que Mme Pop­pins, le ré­sul­tat est le même. Réel ou vir­tuel, une connais­sance ne dure pas plus ou moins long­temps, ce­pen­dant, j’ai sou­vent pris beau­coup plus de plai­sir avec les contacts du net, plus spi­ri­tuel, moins de ta­bous, des dia­logues échan­gés de­puis nos bar­ri­cades in­for­ma­tiques, choses que nous au­rions mis des an­nées à pou­voir faire dans la vraie vie, le temps de bri­ser les ta­bous et de fran­chir quelques lignes que la mo­rale ré­prouve… Merci à in­ter­net de nous of­frir cette li­berté, li­berté que beau­coup vou­draient contrô­ler et es­pion­ner.

12)
pat3
, le 06.04.2009 à 16:36

Mon ex­pé­rience se rap­proche de celle de Phi­lob ; j’ai com­mencé In­ter­net tard, en en­trant en thèse, fin 1996. J’avais l’in­tui­tion que j’en au­rait vrai­ment be­soin, et je ne me suis pas trompé. Du coup, j’ai ap­pris à uti­li­ser in­ter­net à des fins pro­fes­sion­nelles plu­tôt que lu­dique, ce qui m’a fait ga­gner énor­mé­ment de temps.

Pa­ral­lè­le­ment, j’ai acheté mon pre­mier mac (pour ma thèse tou­jours), après avoir testé en DEA (je fai­sais des per­ma­nences dans la salle in­for­ma­tique de mon dé­par­te­ment, une salle rem­plie de Per­forma 6400), et ap­pré­cié. J’ai très vite été accro au mac, et j’ai voulu en sa­voir plus; c’est là que je me suis abonné à la liste MacFR (à la­quelle je suis en­core abonné). Sur cette liste, qui était in­croyable pour quel­qu’un comme moi qui dé­bu­tait – des gens te ré­pon­dait sur tout, à tout heure, et tu avan­çais vite dans ta com­pré­hen­sion de ta ma­chine, et dans son usage.

Après la liste MacFR, ça a été la liste Ap­ple­Works, puis la liste Mac et Vidéo qui ve­nait de se créer, et enfin, la liste Tid­BITS-fr (les tra­duc­teurs fran­çais de TidBITS.​com), menée par Gré­goire Sei­ther. Là j’ai vrai­ment ren­con­tré des gens gé­niaux, on se ti­rait la bourre à bos­ser le ven­dredi soir sur nos trads et les les trads en re­tard, j’ai même géré un nu­méro; sur­tout, c’était de­venu une liste de potes, mon ren­dez-vous de co­pains. On s’est vu à plu­sieurs re­prises. D’abord, il y avait le ren­dez-vous Ap­pleExpo où on s’échan­geait des tas de mails pour sa­voir où et quand on fe­rait un repas, et si on squat­tait un autre ren­dez-vous ou pas. C’est là que j’ai ren­con­tré les autres en chair et en os la pre­mière fois, et la soi­rée fut mé­mo­rable. J’ai bossé en­suite avec une, que j’ai fait venir de Stras­bourg pour in­ter­ve­nir sur une for­ma­tion que je di­ri­geais, à l’in­vi­ta­tion de Gré­goire je me suis re­trouvé à faire le tra­duc­teur bé­né­vole au forum so­cial eu­ro­péen de Paris, bref j’ai vécu des trucs sym­pas grâce à cette liste et à ses gens.

Mais j’ai un peu lâché prise en­suite, juste parce que dans ma vie les choses se pré­ci­pi­taient (ga­mins, fin de thèse puis nou­veau bou­lot, etc.), et la liste Tid­BITS-fr s’est ar­rêté (Gré­goire a eu un gamin aussi, ça calme!); il faut dire qu’entre-temps étaient nées les sites et blog mac comme MacGé, Mac­bi­douille, etc., et la né­ces­sité de tra­duire Tid­BITS était moins forte.

J’ai par­ti­cipé à des tas d’autres listes (celle des fans de Prince est ab­so­lu­ment dé­li­rante, on y trouve des en­cy­clo­pé­dies am­bu­lantes du nain pourpre de Min­nea­po­lis, qui savent ce qu’il man­geait au concert de 1991 à Ham­bourg, ou des choses du genre; je me croyais fan, je me trom­pais!). Tou­jours un gros plai­sir, tou­jours des échanges extra, des liens hors liste, mais plus dans la vraie vie. Clai­re­ment, c’est au­tour du mac que se sont concen­trées mes ac­ti­vi­tés “vir­tuelles”, et c’est même un élé­ment es­sen­tiel de ma pré­fé­rence du monde mac sur le PC: la com­mu­nauté des Ma­cU­sers.

Du coup, comme le dit Alain le Gal­lou, je crois vrai­ment que c’est une com­mu­nauté d’in­té­rêt qui rend la ren­contre via le web pas­sion­nante, et qui évite les mau­vaises ren­contres… mais je suis mal placé pour dire autre chose: je n’ai pas connu le “web sans but”…

13)
Ma­dame Pop­pins
, le 06.04.2009 à 21:33

Bob, étrange : ce matin, de­puis chez moi, point de photo. J’ai donc dû at­tendre d’ar­ri­ver au tra­vail pour com­prendre votre com­men­taire : j’ai bien aimé l’illus­tra­tion et j’ose es­pé­rer que pour tous les lec­teurs de cuk, la vie ne se re­garde pas juste par une pe­tite fe­nêtre….

Oka­zou, la ques­tion que je me pose, en­core et tou­jours est la sui­vante : com­ment dé­ter­mine-t-on une “re­la­tion sé­rieuse et du­rable” ? A la fré­quence des contacts ? A la proxi­mité géo­gra­phique ? Au nombre d’an­nées à se cô­toyer ? Je ne sais pas et ne sau­rai pas mais suis convain­cue qu’une re­la­tion, même si elle est uni­que­ment vir­tuelle, peut être très per­son­nelle et sé­rieuse. Cela dit, je parie que très nom­breux sont les lec­teurs de cuk qui au­raient très envie de te ren­con­trer !

Roger Bau­det, merci, je sa­vais que j’avais des dons pour le brui­tage ;-))) Alors oui, ça peut être super de ter­mi­ner juste par un “A+” mais par­fois, rien ne vaut un re­gard, un sou­rire, une main sur l’épaule !

fxc, des gens qui ont des douilles ? non, vrai­ment, je ne me rends pas compte, mon pauvre, quelle frayeur ! heu­reu­se­ment que in vino ve­ri­tas !

El­Geko, la réa­lité n’agresse pas for­cé­ment; tiens, le mé­de­cin, si je ne l’avais ren­con­tré, ja­mais je n’au­rais su à quel point ses yeux sont sou­riants et es­piègles ! Et déjà rien que pour ça, la ren­contre a valu la peine !

Ysen­grain, je suis d’ac­cord, le net n’est pas for­cé­ment plus dan­ge­reux qu’une autre ma­nière de ren­con­trer les gens : rien ne ga­ran­tit que le gars, au bar, soit “re­com­man­dable”. Tou­te­fois, dans le cas des “films” que j’ai évo­qués, tu ad­met­tras que sous cet angle, le net de­vient un ins­tru­ment dan­ge­reux. Tiens, en par­lant d’ins­tru­ment, je goûte beau­coup Wie­land ;-) Mille et mille et mille mer­cis ! Quant aux timbres, ma foi, tu les as trou­vés très vite !

Alain Le Gal­lou, je com­prends très bien qu’une per­sonne dé­cide de ne pas uti­li­ser de pseudo. Mais pour moi, c’est exclu pour dif­fé­rentes rai­sons, te­nant no­tam­ment au fait que cela me per­met de sé­pa­rer ma vie pri­vée et ma vie pro­fes­sion­nelle, parce que cela évite qu’on ne puisse ap­prendre des choses sur mes en­fants (lieu de vie, leur vi­sage etc).

Phi­lob, je trouve gé­nial que tu aies pu faire au­tant de ren­contres sym­pa­thiques et que tu aies eu au­tant d’éner­gie pour ce faire. Je ne com­prends tou­te­fois pas ce que tu as voulu dire par “les chats ne sont plus uni­ver­sels” : tu pour­rais ex­pli­ci­ter ?

Had­dock, c’est amu­sant que tu aies posté juste après ton “contraire”, Phi­lob !

Anne, j’ose à peine l’avouer : à ma pre­mière cuk-day, il a fallu que je prenne mon cou­rage à deux mains pour venir…. et je n’ai pas re­gretté !

Phy­leas, com­bien je com­prends vos lignes : moi aussi, j’aime pou­voir cher­cher le bon mot et avoir le temps de lire et re­lire un pas­sage, au­tant de choses qui ne sont pas pos­sibles dans la vie “réelle”. Mais dans la vie vir­tuelle, point de sou­rire ou d’in­to­na­tions, d’ac­cents… au­tant de choses qui font aussi un être hu­main.

pat3, y a vrai­ment des gens qui savent ce que prince a mangé au concert de 1991 ?? là, j’hal­lu­cine ! mais bon, avec in­ter­net, tout est pos­sible et im­pos­sible n’existe pas. C’est quoi, un “web sans but” ?

14)
In­connu
, le 06.04.2009 à 22:19

Quand je pense au fis­ton de notre Jé­ré­mie na­tio­nal, à peine né qu’il avait déjà une adresse Gmail et un compte Fa­ce­book… :-)

Mais sinon, je ne suis pas plus pa­rano que ça. Je m’in­quiète d’avan­tage de la pro­tec­tion des don­nées que du reste.

15)
Sa­luki
, le 06.04.2009 à 22:37

J’ai joué de l’in­ter­net dès mon Mac­Por­table, afu­blé d’une adresse en sixchiffres@​compuserve.​com

Et je n’ai ren­con­tré des gens en chair et en os que grâce à cuk: un alec6 en voi­sin, un zit en lei­caiste, des Hel­vètes “mon­tés” à Paris en fa­mille pour une cu­kA­péro in Pa­name. D’autres bien­ve­nus aussi dans la cave d’un res­tau au­jour­d’hui dis­paru.

Pour ce qui est des cuk­Days “vé­ri­tables”, elles me coûtent vrai­ment trop cher pour ré­ci­di­ver, même si la pre­mière où je ne suis pas allé m’a per­mis de connaître la cou­sine d’un exilé dans la Ca­raïbe; A pro­pos, com­ment vas-tu, Dra­zam?

16)
zit
, le 06.04.2009 à 22:42

Je n’ai ja­mais ren­con­tré de per­sonnes fré­quen­tées sur le net, trop dan­ge­reux !

Par contre, j’ai eu le plai­sir de ren­con­trer de nom­breux cu­kiens, à la Cuk­Day, chez l’ha­bi­tant, à Lau­sane, à Bof­flens, en Cham­pagne, à Pa­name, yenna même qui sont venus dans mon bo­bo­land…

Mais là, c’est pas pa­reil : cuk, c’est vrai­ment “Nulle part ailleurs” !

z (à bien­tôt, je ré­pêêêêêêêête : In Real Life)

pat3, oussa, les fans de Prince ? mais kes­ki­fait donc ? à quand le pro­chain concert ? Pour­quoi son site ne fonc­tionne–t–il plus ?

17)
Ma­dame Pop­pins
, le 06.04.2009 à 23:05

Fran­çois Char­let, je ne crois pas trop me trom­per en af­fir­mant que Ju­nior et Mini ont eu une adresse mail quelques heures après leur nais­sance :-) Quant à la pro­tec­tion des don­nées, ma foi, par le biais de la LPD, tu de­vrais avoir accès à tes don­nées… et évi­ter la carte cu­mu­lus !

Sa­luki, “que” grâce à cuk ? Mais alors, tu as ren­con­tré la crème !

Zit, j’ai peur de ne pas piger : per­sonne du net ? Mais alors, les cu­kiens, c’est pas le net ? Tou­te­fois, t’as rai­son : cuk, c’est vrai­ment pas pa­reil !

18)
Ca­plan
, le 06.04.2009 à 23:42

Par contre, j’ai eu le plai­sir de ren­con­trer de nom­breux cu­kiens, à la Cuk­Day, chez l’ha­bi­tant, à Lau­sane, à Bof­flens, en Cham­pagne, à Pa­name, yenna même qui sont venus dans mon bo­bo­land…

Ah oui, le bo­bo­land de Zit, c’est le plus beau bo­bo­land que la France elle a au mooonde! ;-)

Hé! Ya 2n à Lau­sanne! C’est en pro­vince à l’étran­ger, mais ya 2n quand même! ;-))

Mil­sa­bor!

19)
fxc
, le 07.04.2009 à 00:06

mais ya 2n quand même

pour­quoi tant de nnnnn..

p.s c’est mieux en li­sant tout haut.

20)
Oka­zou
, le 07.04.2009 à 06:11

« com­ment dé­ter­mine-t-on une “re­la­tion sé­rieuse et du­rable” ? »

Fort ju­di­cieuse ques­tion. J’au­rais dû ajou­ter « pro­fonde ». Com­ment en­vi­sa­ger une telle re­la­tion, sé­rieuse, pro­fonde et du­rable, sans avoir la pos­si­bi­lité de se connaître aussi de visu ? Plu­sieurs contri­bu­teurs ont re­mar­qué, à juste titre, que l’échange d’in­for­ma­tions (ce qui forme le fonds d’une re­la­tion) se­rait in­com­plet si l’on ne dis­po­sait pas de l’ex­pres­si­vité de son in­ter­lo­cu­teur. C’est cette ab­sence d’une com­po­sante cru­ciale qui fait qu’une re­la­tion éta­blie uni­que­ment de ma­nière épis­to­laire, comme nous le fai­sons sur cuk.​ch, ne sera ja­mais vrai­ment sa­tis­fai­sante. Mer­teuil et Val­mont ne se conten­taient pas de s’écrire, ils se ren­con­traient. Sans ces ren­contres, point de Liai­sons dan­ge­reuses.

« Cela dit, je parie que très nom­breux sont les lec­teurs de cuk qui au­raient très envie de te ren­con­trer ! »

Hu­mour suisse. Dé­solé pour ceux d’entre eux qui se­raient nour­ris de bonnes in­ten­tions.

21)
Ma­dame Pop­pins
, le 07.04.2009 à 07:23

“Hu­mour suisse” (…) dont je se­rais fort aise que tu me l’ex­pliques : bien qu’Hel­vète (de­puis une gé­né­ra­tion), je ne pige pas parce que… ce n’était pas de l’hu­mour !

22)
Ali Baba
, le 07.04.2009 à 13:31

Pour ma part c’est bien sur le net que j’ai ren­con­tré mes amis les plus proches. Ceux qui savent tout de moi, me connaissent par cœur, ils ha­bitent à 300 ou 500 km de chez moi… On ne se voit pas aussi sou­vent qu’on le vou­drait, et même on n’est pas si sou­vent en contact, mais la pro­fon­deur et la force des sen­ti­ments sont tou­jours là, et ils sont tous les jours avec moi dans mon cœur et dans mes pen­sées.

Le net a cet avan­tage im­mense de sup­pri­mer toutes les bar­rières phy­siques : si les deux per­sonnes sont sin­cères, elles sont di­rec­te­ment en com­mu­ni­ca­tion cœur à cœur, et ça c’est in­com­pa­rable et ça crée une proxi­mité ir­rem­pla­çable. Alors bien sûr, il est es­sen­tiel de se ren­con­trer phy­si­que­ment éga­le­ment. Une re­la­tion pro­fonde peut dif­fi­ci­le­ment être com­plète si on ex­clut la di­men­sion cor­po­relle : nous ne sommes pas qu’es­prit, mais chair tout au­tant. Et aucun mail, aucun coup de fil ne peut rem­pla­cer l’étreinte et les échanges de re­gards.

Bref, tout ça pour dire que oui, j’ai ren­con­tré plein de gens sur le net, comme j’en ren­contre plein aussi dans mon quo­ti­dien IRL, mais ceux qui sont le plus proches de moi ont sou­vent été ren­con­trés sur le net : mes vrais amis, ils viennent de là.

23)
Anne Cuneo
, le 07.04.2009 à 13:36

Cela dit, je parie que très nom­breux sont les lec­teurs de cuk qui au­raient très envie de te ren­con­trer !

C’est peut-être de l’hu­mour suisse si on lit ça en Bre­tagne, Oka­zou, mais quand on lit ça de­puis la Suisse, c’est très sé­rieux – j’ai va­che­ment envie de te ren­con­trer. Et si je me re­mé­more ce qui s’est dit dans les ren­contres Cuk, ce qui s’écrit dans le forum, je ne dois pas être la seule.

Mais libre à toi de prendre nos en­vies pour des gags.

24)
Ma­dame Pop­pins
, le 07.04.2009 à 16:22

Merci, Anne : je n’avais pas conscience que ce qui était sé­rieux sous ma “plume” pou­vait être perçu comme un gag de l’autre côté de la fron­tière. Parce que j’étais et suis très sé­rieuse, Oka­zou, en écri­vant cela.

Ali Baba, si j’ai bien com­pris, pour toi, le net est une ca­verne aux mille tré­sors ! Et c’est tant mieux !

25)
Karim
, le 07.04.2009 à 20:30

Merci, Anne : je n’avais pas conscience que ce qui était sé­rieux sous ma “plume” pou­vait être perçu comme un gag de l’autre côté de la fron­tière. Parce que j’étais et suis très sé­rieuse, Oka­zou, en écri­vant cela.

Vous allez le faire rou­gir, Mes­dames, alors que cer­tains sur ce site le trouvent déjà bien assez rouge !

26)
M.G.
, le 08.04.2009 à 00:18

Mes pre­miers contacts vir­tuels datent de 1984 et de Cal­va­dos (de­venu Cal­va­Com par la suite). On tra­fi­quait au début sur des mo­dems à 300 Bauds (!) en en­trant dans le sys­tème de­puis Dakar par un nu­méro ac­ces­sible par l’In­ter­na­tio­nal en mode V21…

Ce n’était pas en­core de l’In­ter­net qui n’exis­tait pas à l’époque mais l’or­ga­ni­sa­tion de Calva en “Cités” et en “Fora” per­met­tait déjà beau­coup d’échanges en mode texte.

Mon do­maine de pré­di­lec­tion : Cité Apple II – Forum Ap­ple­Works.

Ma si­gna­ture de l’époque : “Marc, l’Afri­cain”, à la­quelle j’ajou­tais le fa­meux “Apple II for ever !”.

Le lan­gage Mi­ni­tel style “3615 Mon c..” était pros­crit (au même titre que le style SMS au­jour­d’hui) et les contri­bu­tions étaient sou­vent de grande qua­lité. Je dois dire que c’est sur Cuk au­jour­d’hui que je re­trouve la même qua­lité d’ex­pres­sion. Merci à tous et toutes :-)

Mo­ment émou­vant (je de­vrais écrire très émou­vant car c’est le sou­ve­nir que j’en ai) mon pre­mier “visu” avec tous ces gens que je fré­quen­tais par cla­vier in­ter­posé de­puis des mois. C’était à l’Apple Expo de 1987, or­ga­ni­sée dans les Pa­villons Bal­tard.

Des “42” spé­cia­listes mon­diaux de la lit­té­ra­ture de science fic­tion, à Ma­de­leine Hodé, petit bout de femme de plus de soixante ans qui avait écrit “Gri­bouille” en as­sem­bleur Apple II avec l’aide de ga­mins qui fré­quen­taient Calva (sur le conseil de Jean-Louis Gas­sée dont elle était la pro­té­gée) en pas­sant par Chine Lanz­mann (qui a fait dé­cou­vrir plus tard le mulot à Jacques Chi­rac) ce furent quelques jours pas­sion­nants.

Nous étions tous un peu fous et mal­gré mes qua­rante ans je me sen­tais par­fai­te­ment à l’aise au mi­lieu de ces ga­mins dont cer­tains avaient à peine dix-sept ans ! Nous étions tous des Geeks (ou des Nerds, comme vous vou­drez) qui “fai­saient de l’or­di­na­teur pour faire de l’or­di­na­teur”.

L’In­ter­net est dif­fé­rent par tous les pro­to­coles dont il a pro­vo­qué le dé­ve­lop­pe­ment, avec la pos­si­bi­lité de re­trans­mettre images, sons et vidéo, qui ont eux même né­ces­sité le dé­ve­lop­pe­ment de liai­sons ra­pides comme l’ADSL. On est loin des 300 Bauds et du mode texte de 1984 !

Mais ren­con­trer des vrais gens dans la vraie vie reste quand même le meilleur moyen de vivre une re­la­tion. L’In­ter­net peut ser­vir de me­dium pour faire des connais­sances, qui dé­bouchent par­fois sur des aven­tures éton­nantes :

Une an­nonce sur Mee­tic, quelques échanges de mes­sages, une voix trou­blante au té­lé­phone et je me re­trouve à Bruxelles pour ren­con­trer une jeune femme d’ori­gine belge née au Congo (Belge, évi­dem­ment), vi­vant au Kenya après avoir connu les pires aven­tures au Bu­rundi. Trois jours fa­bu­leux à Bruxelles avec Jacques Brel chan­tant en fla­mand (si, ça existe) en fond mu­si­cal.

Même si nous n’avons pas pu nous mettre d’ac­cord sur les mo­da­li­tés pra­tiques de la suite de notre re­la­tion, ce fut un grand mo­ment d’échange et d’écoute ré­ci­proque.

Nous sommes re­par­tis de Bruxelles cha­cun vers son “Afrique” res­pec­tive mais ça va­lait le coup d’être vécu :-)

27)
Oka­zou
, le 08.04.2009 à 06:07

« Vous allez le faire rou­gir, Mes­dames »

Bien vu, Karim !

Que ré­pondre après ces ap­pels ? Que je ne suis pas sûr du tout de mé­ri­ter l’in­té­rêt que l’on me porte et que j’ai tou­jours pré­féré l’ombre à la lu­mière dans ma re­la­tion avec le monde. Fondu dans la masse, ça me va très bien. J’y suis à l’aise en ci­toyen lambda parmi les autres ci­toyens lambda. Et quand il m’ar­rive d’émer­ger quelque peu, comme l’es­car­got qui sort de sa co­quille, c’est par­fois né­ces­saire, il faut évi­ter tout contact trop mar­qué si l’on ne veut pas me voir dis­pa­raître dans ma co­quille. Tout cela ne m’em­pêche pas d’ai­mer in­fi­ni­ment mes sem­blables et d’être at­ten­tif à leur sort.

28)
zit
, le 08.04.2009 à 15:35

Toutes mes confuses pour cette re­gret­taaaaaable fôte, y fera en sorte que ça ne se re­pro­dui­sera pas du tout, non, pas du tout…

z (des pro­messes , tou­jours des pro­messes, je ré­pêêêêêêêêête : non, pas bien, pour­quoi tant de NNNNN !)