C’est la crise? Mais oui puis­qu’on vous le dit!

In­tro­duc­tion

Ayant at­teint ma sur­dose ces der­niers jours de CRISE, je vou­lais faire ce qu'au­cun média n'ar­rive à faire... soit re­mettre un peu les choses dans leur contexte et ceci en toute mo­des­tie puisque je ne suis pas un éco­no­miste.

Il ne faut pas en vou­loir aux mé­dias, ils n'ar­rivent déjà pas à sa­voir pour­quoi ils ont tou­jours moins de suc­cès dans leur propre do­maine, alors ex­pli­quer ce qui ar­rive, ça va bien au-delà de leurs pré­ro­ga­tives.

Enfin, comme je re­çois des e-mails et des com­men­taires pour le moins ri­di­cules, je pense qu'un ra­pide tour d'ho­ri­zon s'im­pose ainsi qu'une pe­tite vi­site d'une pré­cé­dente hu­meur réa­li­sée par mes soins sur la bourse.

Dé­fi­ni­tion d'une crise...

Au-delà de l'éty­mo­lo­gie du mot, il est im­por­tant de bien com­prendre ce qu'il se passe et ce n'est pas les mé­dias qui vont nous aider car à part des slo­gans hys­té­riques et sen­sa­tion­na­listes, ils manquent le fond.

Tout d'abord, une crise peut venir de votre com­pagne, de votre pa­tron ou en­core de votre gamin... mais un peu plus sé­rieu­se­ment, quand on parle d'une crise éco­no­mique, elle peut prendre plu­sieurs formes et il est im­por­tant de s'ac­cor­der sur la na­ture de celle-ci.

La plus connue et la plus im­por­tante, ce n'est pas celle qu'on vit ces der­nières se­maines (voyons si cette in­for­ma­tion en sur­prend plus d'un).

La plus im­por­tante crise fi­nan­cière date d'oc­tobre 1929. En bref, une bulle spé­cu­la­tive at­tei­gnit son som­met et ex­plosa lit­té­ra­le­ment sur le dos de mil­liers (mil­lions?) de spé­cu­la­teurs qui n'avaient pas l'ar­gent avec le­quel ils jouaient (tout au plus 10%, c'est ce que la loi exi­geait à l'époque).

Tant que la bourse mon­tait, plus les gens ga­gnaient de l'ar­gent et plus ils s'en­det­taient puisque l'ar­gent réa­lisé en bourse était su­pé­rieur aux in­té­rêts qu'il fal­lait payer aux banques. Mais comme tou­jours, toutes les bonnes choses ont une fin et une pre­mière alerte ar­riva le 24 oc­tobre. Elle fut re­la­ti­ve­ment bien maî­tri­sée puisque en une ma­ti­née, l'in­dice Dow Jones (DJ) per­dit 22.6% pour ne céder que 2.1% en fin de jour­née.

Tou­te­fois, le lundi "noir" ar­rive quelques jours plus tard, soit le 28 oc­tobre 1929. L'in­dice DJ per­dit 13% en une jour­née et en­core 12% le len­de­main. Pour ré­su­mer, en à peine deux se­maines, le DJ al­lait perdre 39%...

Déjà à cette époque, la crise éco­no­mique a eu un im­pact ma­jeur sur tous les conti­nents. Aux USA, le chô­mage at­tein­dra 25% (6.1% au­jour­d'hui) dans les an­nées qui suivent et la pro­duc­tion mon­diale de pro­duits ma­nu­fac­tu­rés chu­tera de 40%.

L'in­dex re­trou­vera ces va­leurs en 1954 seule­ment...

Une crise éco­no­mique est donc un évé­ne­ment qui a un im­pact sur les éco­no­mies lo­cales, ré­gio­nales ou in­ter­na­tio­nales. Au mieux, elle ap­porte une ré­ces­sion et au pire, une dé­pres­sion (et il fau­dra plus que des pi­lules pour ré­cu­pé­rer!).

Cer­tains jour­na­listes qui es­saient de dé­mon­trer leur pro­fes­sion­na­lisme en même temps que leur igno­rance sur le sujet font des phrases toutes plus sen­sa­tion­nelles les unes que les autres... il faut bien at­ti­rer et cap­ti­ver le cha­land.

Grosso modo, il aura fallu 25 ans pour se re­mettre de la plus grosse crise de 1929 alors que les der­nières crises ont été "ef­fa­cées" en quelques an­nées.

Com­bien de crises avons-nous connues?

À en croire les mé­dias, ce que nous tra­ver­sons en ce mo­ment, c'est ce qui est ar­rivé de pire de­puis 1929... et en­core, d'autres disent que ja­mais on n'a connu une pé­riode aussi ter­rible.

Ben voyons... heu­reu­se­ment, contrai­re­ment aux mé­dias écer­ve­lés, cer­tains ont la chance d'être dotés d'une mé­moire ou du sens de la me­sure.

Je ne vais pas dé­crire toutes les crises car j'en au­rais pour des pages en­tières... mais on peut les ré­su­mer comme suit:

  • 1929 (bulle spé­cu­la­tive)
  • 1973 (choc pé­tro­lier avec une mul­ti­pli­ca­tion par 4 du prix du pé­trole)
  • 1979 (choc pé­tro­lier avec l'in­dé­pen­dance de l'Iran suivi de la guerre Iran/Irak)
  • 1987 (crise qui de­mande déjà l'in­ter­ven­tion de la banque cen­trale amé­ri­caine)
  • 1997 (crise asia­tique qui aura des ré­per­cus­sions in­ter­na­tio­nales)
  • 2000 (bulle spé­cu­la­tive et ef­fon­dre­ment des va­leurs In­ter­net)
  • 2001 (at­ten­tats du 11 sep­tembre)
  • 2007 (crises des sub­primes qui mè­ne­ront en 2008 à la crise des banques)

La crise de 1987 en­traî­nera une baisse du DJ de 35%

Comme on le voit, les crises sont re­la­ti­ve­ment com­munes et elles in­ter­viennent de ma­nière cy­clique. Elles ont néan­moins toutes un point com­mun: mal­gré les contrôles, elles se dé­ve­loppent dans l'in­cons­cience la plus to­tale... y com­pris pour les mé­dias.

À chaque crise, des mil­liards ont été per­dus dans les an­nées 1930 ou des bil­lions/tril­lions au­jour­d'hui... plu­sieurs di­zaines de fois le PIB des USA.

Sommes-nous en pleine crise éco­no­mique?

Je sais, je pousse un peu avec cette ques­tion... mais vu comme les mé­dias en parlent, on pour­rait pen­ser que la mort est proche. Du moins, si ce n'est pas la mort phy­sique, on pour­rait pen­ser que c'est la mort du ca­pi­ta­lisme.

Les mé­dias aiment bien les conclu­sions re­ten­tis­santes his­toire de ré­veiller en nous des ins­tincts pri­maires plu­tôt que de faire appel à la ré­flexion...

Il sem­ble­rait qu'un cer­tain nombre de pays soient déjà ren­trés en ré­ces­sion (bien que tech­ni­que­ment, il faut deux tri­mestres consé­cu­tifs de crois­sance né­ga­tive ce qui à ma connais­sance n'est pas en­core ar­rivé).

Bien sûr, l'in­dice DJ et d'autres ont perdu plus de 20% en une di­zaine de jours... mais pour le mo­ment, il est trop tôt pour dire si on va en­core perdre du ter­rain ou res­ter aux ni­veaux ac­tuels.

L'in­dice DJ ces 24 der­niers mois avec une pointe à 14'000 points en 2007

Ce qui va être dé­ter­mi­nant dans les jours et se­maines qui viennent, c'est les dif­fé­rentes an­nonces qui se­ront réa­li­sées sur des in­dices à la consom­ma­tion, le chô­mage, la crois­sance, etc.

Il faut dire que, tou­jours grâce aux mé­dias, tout le monde a tel­le­ment peur, qu'une ré­ces­sion semble in­évi­table. Pour­tant, à la base, cette crise fi­nan­cière touche les banques avant Ma­dame et Mon­sieur tout le monde.

Même si cer­tains ont perdu de l'ar­gent dans des pla­ce­ments, ce n'est pas le cas de la ma­jo­rité des gens. Tou­te­fois, faire pla­ner le spectre d'une crise ainsi que d'une ré­ces­sion, c'est avant tout dé­ve­lop­per le sen­ti­ment de peur chez les consom­ma­teurs et donc, figer la consom­ma­tion.

Dans ces cir­cons­tances, point be­soin d'avoir fait Eco­no­mie pour pré­dire que la crois­sance va bais­ser et que par consé­quent, le chô­mage va aug­men­ter. En effet, qui dit moins de consom­ma­tion dit moins de com­mandes et donc des li­cen­cie­ments...

Les mé­dias pré­disent ce scé­na­rio, et à force d'en­fon­cer ça dans le crâne de la po­pu­la­tion, de­vi­nez quoi? Et bien ça va ar­ri­ver!

C'est grave?

Bien sûr, une ré­ces­sion est grave car ça sous-en­tend des mil­liers, voire des mil­lions de chô­meurs en plus. Mais est-ce une fa­ta­lité? Contrai­re­ment à ce que les mé­dias veulent nous faire croire, NON!

En effet, la crise touche avant tout les banques et de l'ar­gent "frais", elles vont en re­ce­voir afin d'as­su­rer les li­qui­di­tés. Mal­heu­reu­se­ment, je crains que le mal soit fait et que la pro­pa­gande ait déjà planté le décor d'un ave­nir sombre et sans len­de­main.

C'est un peu un cercle vi­cieux: on fait peur aux gens, ils consomment moins et du coup, les en­tre­prises li­cen­cient en­traî­nant une baisse de la consom­ma­tion...

Bref, grâce au condi­tion­ne­ment des mé­dias, ça va ar­ri­ver.

Conclu­sion

Ceux qui pensent que c'est la der­nière crise éco­no­mique que nous al­lons connaître se mettent le doigt dans l'oeil... jus­qu'au coude (ça fait mal?). En effet, les nou­velles ré­gu­la­tions qui se­ront mises en place ne nous sau­ve­ront pas de la pro­chaine crise.

Comme je l'ai men­tionné, nous avons connu dif­fé­rentes crises et pour cer­taines, elles étaient en­core plus im­por­tantes que celle que nous tra­ver­sons ac­tuel­le­ment.

Cer­tains, dans un élan com­pré­hen­sible, es­saient de trou­ver re­fuge dans des va­leurs qui sont moins ris­quées comme l'im­mo­bi­lier ou des ma­tières comme l'or. Je pré­cise que ces sec­teurs ont aussi connu des spé­cu­la­tions im­por­tantes et que la Suisse a aussi connu ses "sub­primes" dans les an­nées 90 (les banques suisses avaient perdu CHF 42 mil­liards à l'époque).

Par exemple, l'or est sou­vent cité par les mé­dias comme frô­lant de nou­veaux re­cords chaque jour... mais c'est ou­blier un peu vite (comme d'ha­bi­tude) que ce sec­teur est éga­le­ment cy­clique et que nous sommes en­core loin des ni­veaux re­cords des an­nées 80.

His­to­rique du prix de l'or... réel et in­dexé à l'in­fla­tion!

Comme on peut le voir, les ni­veaux d'il y a 30 ans ne sont pas en­core là... je me sou­viens en­core d'un pro­fes­seur qui nous fai­sait part de son mal­heur en cours car il avait tout misé dans un mar­ché qui était ré­puté "sûr". Rien n'est sûr, sur­tout si quelques mil­lions de per­sonnes ont la même idée que vous.

Je reste per­suadé que le mal est fait. Mal­gré toutes les "bonnes" ré­so­lu­tions et in­jec­tions mas­sives d'ar­gent, je ne pense pas que les pays vont réus­sir à in­ver­ser la ten­dance que les mé­dias ont aussi sub­ti­le­ment et ha­bi­le­ment gref­fée dans nos cer­veaux.

Alors que l'éco­no­mie réelle va bien, les mé­dias ont réussi à ins­tau­rer un mou­ve­ment de pa­nique suivi d'une ex­trême an­xiété qui blo­quera le plus té­mé­raire des consom­ma­teurs... et la ré­ces­sion vien­dra sui­vie de sa co­horte de li­cen­cie­ments éco­no­miques ou autres. C'est dom­mage pour ceux qui se­ront tou­chés.

Je suis cer­tain que beau­coup vont poin­ter du doigt le fait que dans toute cette af­faire, on na­tio­na­lise les pertes, mais on ne man­quera pas de pri­va­ti­ser les bé­né­fices. C'est faire preuve d'un rai­son­ne­ment res­treint.

Bien sûr, les gou­ver­ne­ments vont in­ves­tir énor­mé­ment d'ar­gent dans des ins­ti­tu­tions fi­nan­cières qui ont merdé sur toute la ligne. Tou­te­fois, dans quelques an­nées, ces or­ga­nismes iront mieux et les gou­ver­ne­ments tou­che­ront leur pac­tole avec un joli bé­né­fice à la clé.

Vous ne me croyez pas? Fi­gu­rez-vous que cette si­tua­tion, on l'a déjà connue en Suisse... et même sur Vaud. En effet, début 2003, le can­ton de Vaud a dû aug­men­ter le ca­pi­tal de la BCV à hau­teur de CHF 1.25 mil­liard car eux aussi avaient pas mal merdé... ça re­pré­sen­tait tout de même 2'000 balles par Vau­dois. C'est à peine moins de ce que les Ri­cains vont payer pour l'in­jec­tion de USD 700 mil­liards dans leur sys­tème fi­nan­cier!

Et bien de­vi­nez quoi? En 2005, la banque ra­che­tait CHF 200 mil­lions de ce ca­pi­tal-par­ti­ci­pa­tion suivi en 2006 par CHF 400 mil­lions et enfin, en 2007, CHF 737 mil­lions... au total, c'est donc 1.337 mil­liard qui est re­venu au can­ton, soit CHF 87 mil­lions de plus.

À l'ar­ri­vée, on peut ai­sé­ment faire une ana­lo­gie pour par­ler de la res­pon­sa­bi­lité des mé­dias dans cette af­faire: sur une plage bon­dée de monde dans un pays qui est connu pour subir quelques at­taques de re­quin par année, les mé­dias hurlent sur tous les haut-par­leurs qu'il faut sor­tir de l'eau pour évi­ter les re­quins qu'on a vu au loin, la bous­cu­lade créera des di­zaines de morts par pié­ti­ne­ment ou noyade.

En d'autres mots, la pa­nique a fait bien plus de morts que ce qu'un re­quin au­rait pu faire.

T

128 com­men­taires
1)
vi­bert
, le 16.10.2008 à 00:46

Salut, il y a long­temps que je n’avais pas res­senti cette ir­ré­prés­sible envie de ré­agir en com­men­taire (voilà un sujet in­té­res­sant ;-)

Si je te re­joins sur quelques points, je trouve par contre (dé­solé) ton ana­lyse du rôle de la presse très sim­pliste pour ne pas dire cho­quante ! J’irais même jus­qu’à dire ré­vol­tante… Je suis consterné de lire ceci :

” on fait peur aux gens, ils consomment moins et du coup, les en­tre­prises li­cen­cient en­traî­nant une baisse de la consom­ma­tion… Bref, grâce au condi­tion­ne­ment des mé­dias, ça va ar­ri­ver. “

…qui ça “on” ? Là je saute au pla­fond et je m’in­surge vio­lem­ment contre cette vi­sion des choses ma­ni­chéenne. D’abord il n’y a pas de “on”… Per­sonne ne dé­cide de faire peur aux gens. Il y a des faits qui sont graves, pal­pables et ex­pli­cables ! Les gens ne sont pas bêtes ils com­prennent d’ailleurs ce qui se passe…

Je trouve même que les me­dias (les bons, comme Le Monde, Libe… et même Rue 89 sans ou­blier cer­taines chaines TV) ont fait leur mé­tier très sé­rieu­se­ment et même plu­tôt bien sur ce coup… Ce qui prouve qu’il y a en­core de gens in­tel­li­gents dans ces ca­nards et que les jours ou il faut bos­ser : ils bossent vite et bien !

En d’autres termes : il n’y a pas de com­plot pour nous faire peur ! Nous sommes ar­rivé à la fin d’un cycle et c’était pré­vi­sible (et cela a été prévu no­tam­ment par Paul Krug­man le der­nier prix Nobel d’éco­no­mie ). Et cette fin de cycle se fait par (grâce) à la crise… qui va faire mal ! Mais lorsque tu écris :

“Mal­heu­reu­se­ment, je crains que le mal soit fait et que la pro­pa­gande ait déjà planté le décor d’un ave­nir sombre et sans len­de­main ”.

Non, vrai­ment non, non, non ! ! ! Pro­pa­gande ? Non vrai­ment… Voilà un mot bien trop grave pour l’em­ployer à tout va et sans ré­flexion… Il n’y a au­cune pro­pa­gande la des­sous (or­ga­ni­sée par qui et pour qui ?), les rai­sons de la crises sont très fa­ciles à ex­pli­quer… et même à com­prendre. D’ailleurs les mé­dias l’ont très bien fait et heu­reu­se­ment qu’ils sont la pour nous aider à y voir clair (et même pour nous dé­fendre dans cer­tains cas).

Les causes sont pro­fondes (une consom­ma­tion ef­fré­née re­po­sant sur l’en­det­te­ment et une sys­tème fi­nan­cier mas­quant et ré­par­tis­sant les risques), sur­tout aux USA, mais aussi un peu chez nous… C’est bête comme choux ! Il n’y a pas de ma­lice la des­sous, juste un sys­tème al­lant au plus simple, au pro­fit im­mé­diat. Un sys­tème qui ar­rive au bout de ce qu’il est pos­sible de faire en pre­nant un maxi­mum de risques… jus­qu’à ce que la corde raide, se casse.

Un homme po­li­tique Fran­çais (de droite, mais c’est sans im­por­tance) à dit ré­cem­ment :

” Quand un chi­nois gagne 10 dol­lar l’amé­ri­cain en gagne 250. Mais le chi­nois, sur 10 dol­lars, il éco­no­mise 5… L’amé­ri­cain, sur ces 250 dol­lars il en dé­pense 260 et il em­prunte 10 aux chi­nois. Au­jour­d’hui ce sont les chi­nois qui fi­nancent le dé­fi­cit amé­ri­cain. “

C’est la stricte vé­rité ! Comme vou­lez-vous que ça marche plus long­temps ? Voilà une des rai­son vé­ri­tables de la crise ac­tuelle (sans doute la rai­son la plus pro­fonde)… Quand on com­prend cela, on com­prend que la crise est sé­rieuse !

Si l’on élar­git sa vi­sion de choses il est donc fa­cile de com­prendre la si­tua­tion… Et l’on est moins tenté de par­ler de pro­pa­gande et d’ac­cu­ser les media, les ban­quiers, les tra­ders (qui n’ont fait que ce qu’on leur a de­mandé), ou n’im­porte quel bouc émis­saire…

Enfin un der­nier point : il ne faut pas ou­blier que notre ar­gent à nous oc­ci­den­taux (oui, nous sa­la­riés, épar­gnants, et sur­tout re­trai­tés Eu­ro­péens et plus en­core Amé­ri­cains) est le pre­mier ac­teur des sys­tème fi­nan­ciers qui ont conduit à cette spé­cu­la­tion un peu folle, qui a crevé comme un orage lorsque la crise de fi­nan­ce­ment des mé­nages US (prêts hy­po­thé­caires à risque) à dé­clen­cher cette ré­ac­tion en chaîne !

Je veux dire par là, que c’est bien la quête de ren­ta­bi­lité im­mé­diate pour nos pé­cules de pe­tits épar­gnants (dont les bras armés sont nos ban­quiers) qui a rendu cet édi­fice fra­gile. Et ceci bien évi­de­ment à l’insu de la plu­part d’entre nous… Mais au final les pro­duits fi­nan­ciers dans les­quels nous avons placé (une par­tie) de nos éco­no­mie, ont bel et bien contri­bué à la ca­tas­trophe…

Un écrou­le­ment d’un édi­fice fi­nan­cier en crois­sance ar­ti­fi­cielle, qui se ser­rait de toutes fa­çons écroulé tôt ou tard ! Pas de mys­tère, ni de com­plot, en­core moins de pro­pa­gande la de­dans… Juste des mé­ca­nismes très concrets et très pré­vi­sibles.

Bref je ne suis pas éco­no­miste : mais en li­sant la presse on fini par com­prendre : Ana­lyses, ex­pli­ca­tions, tout y est, il ne reste qu’à lire, à trier à se faire sa propre idée… Quand à la TV on a as­sisté à des dé­bats contra­dic­toires et pas­sion­nants sur toutes les chaines, avec des in­vi­tés brillants (qui avaient enfin l(oc­ca­sion de s’ex­pri­mer) : hommes po­li­tiques, prix No­bels, chef d’en­tre­prises et même ana­lystes, tra­ders et ban­quiers (que l’on a un peu vite rendu res­pon­sables : c’est très fa­cile)… Tu écris :

je ne pense pas que les pays vont réus­sir à in­ver­ser la ten­dance que les mé­dias ont aussi sub­ti­le­ment et ha­bi­le­ment gref­fée dans nos cer­veaux. Alors que l’éco­no­mie réelle va bien, les mé­dias ont réussi à ins­tau­rer un mou­ve­ment de pa­nique suivi d’une ex­trême an­xiété qui blo­quera le plus té­mé­raire des consom­ma­teurs…. “

Les mots me manque pour ex­pri­mer à quel point je suis en co­lère de lire cela sur Cuk.​ch !

Vrai­ment ça me ré­volte… C’est vrai­ment n’im­porte quoi ! Sim­pli­fi­ca­tion ri­di­cule ! Stig­ma­ti­sa­tion fa­cile ! Théo­rie du com­plot, l’air de rien ! N’en jetez plus…

La presse est un contre pou­voir né­ces­saire, les jour­na­liste sont pour la plu­part cou­ra­geux, hon­nêtes (pour la ma­jo­rité d’entre eux). Bien que mal payés ils font leur mé­tier par pas­sion avec dé­on­to­lo­gie et avec la vo­ca­tion hu­ma­niste de contri­buer à l’amé­lio­ra­tion de notre so­ciété… Et je ne peux m’em­pê­cher de citer le conbat du jour­na­liste .Denis Ro­bert dans l’af­faire Clairs­tream=

Tes sous-en­ten­dus sur le rôle des me­dias dans la crise, sont sim­plistes, scan­da­leux et dé­ma­go­giques.

2)
hen­rif
, le 16.10.2008 à 02:12

Ci­ta­tion de TTE : l’éco­no­mie réelle va bien

Faut pas pousser mémé dans la corbeille du palais Brognard quand même !
3)
loic
, le 16.10.2008 à 02:55

Merci JFV, tu nous épargne du tra­vail.

L’éco­no­mie réelle va bien… bof. Elle est conti­nuel­le­ment au bord de la crise car­diaque, de­puis déjà un an les de­vises comme le yen bougent de 10% en un rien de temps. Pas fa­cile de faire des pro­fits sur la ma­nu­fac­ture; 10% c’est sou­vent moins que la marge bé­né­fi­ciaire.

En­suite, ef­fec­ti­ve­ment, on fait tout et n’im­porte quoi, fi­nan­cia­ri­sa­tion, ti­tri­sa­tion… bar­ba­risme pour dire qu’on dé­coupe, on as­semble les dettes des gens (l’éco­no­mie réelle) pour les ra­che­ter par les éco­no­mies des gens (re­traites, éco­no­mie réelle en­core) en vi­sant des gains tels qu’on ou­blie la sé­cu­rité et qu’on joue le risque. Et quand le risque et trop grand pour être payé par les re­traites, on les éponge par les im­pôts (éco­no­mie réelle).

En bref, il n’y a que le tra­vail et les res­sources na­tu­relles qui crée de la ri­chesse. Grosso modo, 3 à 5% de crois­sance mon­diale, 2 à 3% si on ar­rête de pom­per les res­sources na­tu­relles non re­nou­ve­lables. Es­pé­rer plus c’est trom­per les gens (5 à 10% par l’ar­bi­trage d’un dif­fé­ren­tiel local de crois­sance, plus de 10% par des ponc­tions sur les éco­no­mies, le tra­vaille et les taxes).

Mais je ne crois pas que cela change de sitôt. Ce n’est pas en­core cette crise qui nous fera re­pen­ser notre sys­tème et qui ren­dra sa dé­fi­ni­tion au mot “éco­no­mie” (qui se rap­proche plus de fru­ga­lité que de consu­mé­risme) car nombre de per­sonnes pensent en­core comme toi que pour s’en sor­tir il faut pro­duire et consom­mer, pro­duire et consom­mer, bais­ser les taux, s’en­det­ter, mais tou­jours consom­mer. A par­tir de là, on peut déjà voir la pro­chaine crise se pro­fi­ler.

4)
vi­bert
, le 16.10.2008 à 03:10

merci Loic, j’es­père que cet ar­ticle conster­nant va sus­ci­ter de nom­breuses pro­tes­ta­tion !

Ex­pli­quer la crise par la main in­vi­sible des Media (ou du grand Ca­pi­tal ou de je ne sais quel Lobby (…) qui cher­che­raient à ef­frayer les gens pour… je ne sais quoi d’ailleurs ? C’est vrai­ment du très grand n’im­porte quoi !

Au lieux de consta­ter que les res­sorts de cette crise sont par­fai­te­ment ex­pli­cables et lo­giques… Au lieu d’ex­pli­quer qu’une se­conde crise (cli­ma­tique celle-ci) ri­sique aussi de nous tom­ber sur le coin de la tête d’ici quelques dé­cen­nies ! Mais je m’égare…

Un vieux re­flex sim­pliste qui re­vient une ou deux fois par gé­né­ra­tion et vou­drait qu’un jour on s’en pren­drait aux jour­na­listes, le len­de­main aux ban­quiers, la veille aux ou­vriers po­lo­nais et de­main peut-être aux im­mi­grés Chi­nois ?

La pro­fes­sion de jour­na­liste est parmi les plus noble qui soient ! Au même titre que les en­sei­gnants qui nous gran­dissent, les mé­de­cins qui nous soignent et les avo­cat qui nous dé­fendent… Les jour­na­listes nous in­forment et sans eux on se­rait moins libres, moins égaux et plus bêtes !

5)
Oka­zou
, le 16.10.2008 à 05:26

Là, il a dû perdre gros, To­TheEnd. Dé­pité, il est, alors il se dé­foule sur le pre­mier pun­ching ball venu.

Non, To­TheEnd, la crise éco­no­mique n’est pas en­core là. Pour l’ins­tant, il s’agit d’une très forte crise fi­nan­cière. La preuve ? Lors­qu’on leur re­file à nou­veau du po­gnon, à ces joueurs de ca­sino in­vé­té­rés, ils re­mettent ça.

Le propre des li­bé­raux est qu’ils sont par­fai­te­ment in­ca­pables de re­te­nir les le­çons des faits réels du passé, même ré­cent. Ça pré­fère se men­tir, ces oi­seaux-là, pour conti­nuer à faire mu­muse à ga­gner du po­gnon sans rien pro­duire. Pour l’ins­tant, ils en perdent mais ils sont sûrs qu’ils vont se re­faire. Sur­tout si on conti­nue de leur dis­tri­buer des je­tons par seaux en­tiers. Le mieux se­rait de les in­ter­dire ra­pi­de­ment de ca­sino.

La crise éco­no­mique va suivre, lors­qu’il fau­dra in­ven­ter autre chose, quand on aura viré tous les dingues qui sont aux ma­nettes (de ban­dits man­chots) de la fi­nance.

Ce qu’il faut at­teindre ? Le prix des choses. Re­trou­ver la vraie va­leur des choses. La va­leur du tra­vail, no­tam­ment. Le prix des choses, tout sim­ple­ment. At­ter­rir, quoi… Trente ans qu’ils font de la vol­tige sur notre dos, les zozos. Eux n’at­ter­ri­ront pas : ils vont se cra­sher sé­vère. Sans pa­ra­chute en or (écou­ter Sou­chon).

Fais gaffe, si tu conti­nues à ne rien vou­loir com­prendre de ce qui se passe sous tes yeux, tu vas en­core te rui­ner.

6)
Oka­zou
, le 16.10.2008 à 05:36

« Les jour­na­listes nous in­forment et sans eux on se­rait moins libres, moins égaux et plus bêtes ! »

C’est tout à fait vrai. Les jour­na­listes sont bien le rem­part de la dé­mo­cra­tie. À la condi­tion ex­presse qu’ils tra­vaillent li­bre­ment dans des mé­dias libres. À qui ap­par­tiennent la plu­part des mé­dias ?

7)
Why­Not
, le 16.10.2008 à 07:08

Les jour­na­listes ne font que rap­por­ter les avis d’ex­perts en éco­no­mie. Or les ex­perts qu’on en­tend au­jour­d’hui, ne sont pas ceux qui prêchent ha­bi­tuel­le­ment sur les ondes. Cette fois-ci, les jour­na­listes sont allés cher­cher ceux qui portent une ana­lyse, de­puis plu­sieurs an­nées, plus cré­dible du sys­tème éco­no­mique, de ses excès et des risques qu’il prend. Le pro­blème est que les risques po­ten­tiels ne trouvent main­te­nant être réels.

C’est vrai que ces ex­perts alar­mistes avaient peu (il faut cher­cher un peu pour les en­tendre) accès au média lorsque tout al­lait bien. Puisque tout al­lait bien, c’était cer­tai­ne­ment qu’ils avaient tort. Et là, les jour­na­listes ont une res­pon­sa­bi­lité, celle de ne pas avoir rap­porté des avis di­ver­gents, d’avoir souf­flé dans le sens du vent.

Ce qui n’em­pêche pas les causes de la crise d’être réelles, que l’on va vers quelques an­nées dif­fi­ciles, et que les jour­na­listes n’y sont pour rien.

8)
AleX54
, le 16.10.2008 à 07:14

Et bien quelle chance ! Nous avons sur Cuk le seul com­men­ta­teur de la “si­tua­tion” ac­tuelle qui sait ce qui se passe et com­ment cela va finir…

On se ras­sure comme on peut.

Juste un mot sur sur le “joli bé­né­fice” que va tou­cher l’État. Per­sonne n’en sait rien, vous êtes soit cré­dule soit men­teur.

Mais de toute façon, bé­né­fice ou pas, c’est l’État, la col­lec­ti­vité qui doit sau­ver ceux-là même qui l’ab­jure et s’in­gé­nie à le dé­truire. Or sans l’État…

Cet ar­ticle est un co­pier col­ler des ar­gu­ments du mi­nis­tère des fi­nances fran­çais et de TF1 réunis, du pla­gia et de la pro­pa­gande. Sarko, sort de ce corps !

J’ai une se­maine chargé, je ne pour­rais pas trop pos­ter, je le re­grette car il ne faut pas lais­ser dire. Je vois que je ne suis pas le seul heu­reu­se­ment.

Cuk nous a ha­bi­tué à un mi­ni­mum de qua­lité dans les ar­ticles, ce­lui-là est en des­sous de tout. Il au­rait du être re­fusé je pense.

9)
Smop
, le 16.10.2008 à 07:43

Eh bin TTE, beau mé­lange de mé­thode Coué et de cy­nisme ! Si j’ai bien com­pris, selon toi, les mil­lions de mé­nages amé­ri­cains qui sont à la rue, les mil­lions de pe­tits por­te­feuilles qui ont perdu des dé­cen­nies d’épargne, les mil­liards in­jec­tés par des Etats ca­pi­ta­listes sur le dos de leurs contri­buables, tout ça doit être re­lé­gué en der­nière page, voire même tu, au nom de “l’in­té­rêt gé­né­ral” ? Dé­ci­dé­ment, tu me sur­pren­dras tou­jours !

10)
toto
, le 16.10.2008 à 07:45

Al­lons, al­lons, ou­bliez vos que­relles et faites acte de ci­visme comme moi pour contrer les ef­fets dé­vas­ta­teurs de cette crise : je viens de com­man­der un nou­veau Mac­Book Pro!

11)
Phi­lob
, le 16.10.2008 à 08:04

Je dé­teste “l’éco­no­mie», car elle me fait peur. Pour moi l’éco­no­mie li­bé­rale c’est es­sayer de ga­gner le plus pos­sible et le plus ra­pi­de­ment pos­sible; c’est une des dé­fi­ni­tions de l’égoïsme. Car s’en­ri­chir c’est tou­jours au dé­tri­ment de quel­qu’un; ce quel­qu’un ça peut-être, avant, un es­clave; main­te­nant, un ou­vrier mal payé et de­main : Toi ? Moi ? Nous ?

La seule éco­no­mie que je puisse to­lé­rer et com­prendre (qui n’existe pas en­core, mais je suis un op­ti­miste in­vé­téré) est celle qui per­met à tous de vivre, si pos­sible en amé­lio­rant petit à petit les condi­tions de cette vie.

J’ai bien sûr, di­rec­te­ment ou in­di­rec­te­ment, aussi bé­né­fi­cié de cette “éco­no­mie” flam­boyante; mais à l’insu de mon plein gré, car je fais par­tie de la four­mi­lière et il est dif­fi­cile de faire au­tre­ment.

Et, comme il en faut un, je veux bien être ce­lui-là, oui les “li­bé­raux” ne veulent qu’une seule chose, c’est pri­va­ti­ser les bé­né­fices (sans les re­dis­tri­buer, ou alors le mi­ni­mum; il faut es­sayer de frau­der au maxi­mum le fisc, dé­mé­na­ger dans des can­tons très ar­ran­geants, pla­cer l’ar­gent dans des “pa­ra­dis” fis­caux, etc., et sur­tout râler contre ce fa­meux fisc qui tue le tra­vail, n’est-ce pas !) et éta­ti­ser les dé­fi­cits (voilà TTE j’ai amené de l’eau à ton mou­lin).

Ces évé­ne­ments au­ront peut-être un as­pect po­si­tif (en Suisse) car je pense que la pri­va­ti­sa­tion de la Poste ou la suite de la pri­va­ti­sa­tion des four­nis­seurs d’élec­tri­cité a du plomb dans l’aile et c’est tant mieux. Oui c’est tant mieux, même si tout n’est pas op­ti­mum dans ces “ré­gies” mais au moins on re­ce­vra tou­jours du cour­rier au fond des val­lées et l’élec­tri­cité y sera aussi tou­jours pré­sente.

J’es­père que je pour­rai en­core long­temps ga­gner ma vie en tra­vaillant, en étant fa­ti­gué le soir, mais content d’avoir fait des actes utiles ou pro­duit du concret. Pour les “joueurs”, il de­vrait exis­ter une loi qui leur per­met de jouer qu’avec leur ar­gent.

J’ai le désir d’une éco­no­mie simple et so­li­daire, basée sur la qua­lité de la vie et non sur le pro­fit im­mé­diat; je dois être un uto­piste. J’ai 51 ans, mon pre­mier mé­tier était jar­di­nier et main­te­nant je m’oc­cupe de per­sonnes en si­tua­tion de han­di­cap. J’ai be­soin que mes “théo­ries” collent à ma pra­tique.

12)
Yip
, le 16.10.2008 à 08:15

Je suis d’ac­cord avec TTE pour dire que les mé­dias ra­content n’im­porte quoi ! Ils ne vé­ri­fient pas leurs in­for­ma­tions (je parle en gé­né­ral), biaisent, tronquent et sur­tout orientent leurs com­men­taires alors qu’ils de­vraient res­ter neutres et ob­jec­tifs, qu’ils soient de droite comme de gauche d’ailleurs.

Je ne leur fait plus du tout confiance de­puis pas mal d’an­nées, de­puis que j’ai vu leur façon de rap­por­ter cer­tains évè­ne­ments (ab­so­lu­ment mi­neurs) aux­quels j’avais par­ti­cipé.

Il manque une chose aux jour­na­listes pro­fes­sion­nels : un conseil de l’ordre comme ceux du monde mé­di­cal, gar­diens d’un mi­ni­mum de confra­ter­nité et d’éthique (ceux qui manquent à cette éthique sont par­fois punis plus du­re­ment par les ins­tances or­di­nales que par les tri­bu­naux).

Je pré­fère ne pas ex­pli­quer ce que je pense réel­le­ment des jour­na­listes pro­fes­sion­nels, je risque d’être aussi mal­poli qu’en par­lant des hommes po­li­tiques, dire que j’avais en­vi­sagé d’em­bras­ser cette pro­fes­sion quand j’étais jeune (jour­na­liste, hein).

Bref, je consi­dère que leur rôle dans les pho­bies ac­tuelles (fi­nances, sé­cu­rité, ex­clu­sion, etc) comme par­ti­cu­liè­re­ment dé­plo­rable. L’ab­sence d’in­for­ma­tion est mau­vaise, une plé­thore d’in­for­ma­tion sur­tout biai­sée est pire en­core et je par­tage l’ana­lyse de TTE sur le chô­mage qui va être en­gen­dré par la seule crainte de “la crise” alors que cette der­nière au­rait eu des ef­fets beau­coup plus li­mi­tés.

13)
vin­di­ca­tif
, le 16.10.2008 à 08:39

il est vrai cher to­theend, que votre ar­ticle est dé­plo­rable,même au comp­toir du café du com­merce ,ils au­raient fait mieux… la si­tua­tion est claire , ils bour­si­cotent ,spé­culent et perdent des mil­liards et en plus ,on en rein­jecte pour qu ils re­jouent!!!! je crois aussi que l état et les col­lec­ti­vi­tés lo­cales sont tenus par les couilles par une par­tie de ces banques(en fai­sant une re­cherche sur le sujet ,vous ver­rez ,c est af­fli­geant…) en­core un tour mes­sieurs!!!

14)
fe­lix-fi
, le 16.10.2008 à 08:40

Al­lons al­lons… que la presse souffle sur les braises de la pa­nique, ou jette de l’huile sur le feu pour faire quelques bonnes man­chettes… peut etre. Mais de la a etre res­pon­sable de cette de­route, et de cette pa­nique… un peu de se­rieux.

et puis cette his­toire qu’on va re­trou­ver nos billes quand tout ca va re­mon­ter… et bien si ca a ete vrai dans le passe, il semble me sou­ve­nir aussi d’un ar­ticle recent sur ener­gie et cli­mat (ex­cellent celui la)… ou Jan­co­vici (dans ses pre­sen­ta­tions) dit entre autres que la crois­sance “ga­ranti” pour les pays oc­ci­den­taux, c’est pas gagne.

Je pense que les vrais res­pon­sables sont quand meme les banques… et leur po­li­tique de pla­ce­ment de pro­duits a tout va, en re­vant d’une crois­sance im­por­tante et conti­nue.

15)
loic
, le 16.10.2008 à 08:43

Yip

Pour­quoi un ordre spé­ci­fique, aux peut-être in­té­rêts biai­sés vu qu’ils se jugent entre eux, au fonc­tion­ne­ment dé­mo­cra­ti­que­ment dou­teux car sou­vent opaque, alors que la jus­tice et les lois existent? Et, en France, les po­lé­miques ne manquent pas sur cet ordre et ses dé­ci­sions pas­sées.

16)
Fran­çois Cuneo
, le 16.10.2008 à 09:10

Moi je suis en va­cances dans les Gri­sons, je n’en­tre­rai pas dans cette po­lé­mique si ce n’est pour dire que

1. je ne pense pas non plus que les mé­dias sont res­pon­sables de la crise (ou alors ils sont vrai­ment très très puis­sants)…

2. je trouve in­té­res­sant de lire une autre ap­proche de cette crise que celle qu’on en­tend tous les ma­tins à la radio, même si je ne suis pas d’ac­cord avec elle.

Quand au fait de de­voir re­fu­ser ou non cet ar­ticle, ma ré­ponse est simple: ce n’est pas parce que je ne suis pas d’ac­cord avec ce qui est écrit que je vais em­pê­cher sa pa­ru­tion.

J’ai assez d’es­time pour TTE, même si nous n’avons de loin pas la même façon de pen­ser, pour le lais­ser écrire ce qu’il pense.

Sauf que TTE, tu me pro­mets de ne pas t’éner­ver en com­men­taires hein!

17)
zit
, le 16.10.2008 à 09:42

C’est la crise ?

Ah, bin j’étais pas au cou­rant, je ne re­garde pas la radio (sauf FIP), je n’écoute pas les jour­naux, je ne lis pas la tévé…

Faut–il que je fasse des pro­vi­sions de sucre et de fa­rine ?

La pro­fes­sion de jour­na­liste est parmi les plus noble qui soient ! Au même titre que les en­sei­gnants qui nous gran­dissent, les mé­de­cins qui nous soignent et les avo­cat qui nous dé­fendent… Les jour­na­listes nous in­forment et sans eux on se­rait moins libres, moins égaux et plus bêtes !

Tu ou­blie de citer, parmi les pro­fes­sions nobles :

  • le ban­quiers qui gèrent notre ar­gent avec brio
  • les “forces de l’ordre” (ah, j’adore, on ne se lasse pas) qui nous pro­tègent
  • les no­taires qui nous as­sistent (presque bé­né­vo­le­ment) à tous les mo­ments de la vie
  • les as­su­reurs qui prennent tous les risques pour nous
  • les pro­mo­teurs im­mo­bi­liers qui nous logent
  • Mon­santo, MacDo et Coca qui nous nour­rissent
  • Exxon et Total qui four­nissent presque gra­cieu­se­ment de quoi nou­rir nos kat­kat
  • et j’en ou­blie sû­re­ment !

Comme le monde irait mal sans tous ces gens dés­in­té­res­sés et épris de l’amour de l’hu­ma­nité…

z (vive la bourse ! je ré­pêêêêêêêête : vive l’hu­ma­nisme)

18)
To­TheEnd
, le 16.10.2008 à 09:52

D’abord je tiens à ras­su­rer tout le monde… j’ai bien gagné ces der­nières se­maines en bourse. Grâce aux mé­dias, j’ai tout de suite senti qu’on al­lait bien dé­rouiller sur les mar­chés et j’ai misé dans ce sens. Il faut dire qu’avec quelques ca­ma­rades, on avait aussi an­ti­ci­per ça il y a un an et un fond est né… au­jour­d’hui, il af­fiche un gain de +28% en un an alors que la plu­part des in­dices af­fichent -30% au moins.

Selon toute vrai­sem­blance, les dif­fé­rents in­dices qui doivent sor­tir cette se­maine vont confor­ter tout le monde et sur­tout les mé­dias dans le fait que “c’est la crise”. Cette spi­rale est bien par­tie et très fran­che­ment, les mil­liards qui sont in­jec­tés dans le sys­tème n’ar­rê­te­ront pas ce cercle vi­cieux.

Au­jour­d’hui, on at­tend le Consu­mer Price Index ainsi que la de­mande d’in­dem­nité au chô­mage et In­dus­trial Pro­duc­tion… pour les USA. Si un seul de ces in­dices est pire que ce qui est at­tendu, je ga­ran­tis une forte baisse au­jour­d’hui en­core. La se­maine pro­chaine de­vrait être plus calme.

JFV: je loue les qua­li­tés de Paul K de­puis des lustres sur Cuk et ça me fait mar­rer qu’on me conseille ce gars au­jour­d’hui… j’ai même pos­ter un fil sur le forum pour par­ta­ger ma joie suite au Nobel!

Bref, je re­mer­cie avant tout Fran­çois pour la li­berté qu’il me laisse sur ce site… ce n’est pas fa­cile d’être à contre-cou­rant.

Bonne jour­née…

T

19)
Zal­lag
, le 16.10.2008 à 10:09

TTE, j’aime bien tes chro­niques, tu postes ré­gu­liè­re­ment, nous te li­sons tous. Je sou­haite juste at­ti­rer ton at­ten­tion sur des cas que tu connais as­su­ré­ment. Je pense que tu as gé­né­ra­lisé, c’est une chose qui ar­rive aux meilleurs, par­fois.

Je t’in­vite – sur le sujet des jour­na­listes – à son­ger à Ro­berto Sa­viano, à Anna Po­lit­kovs­kaïa, Mil­ton Fabián Sánchez et tant d’autres. Ou Mi­chael Moore, ou Günther Wal­ralf ou Car­los Car­doso au Mo­zam­bique. Le nombre de jour­na­listes ex­cep­tion­nels est im­pres­sion­nant, le nombre de ceux qui sont pres­sés par la ré­dac­tion de faire vite, de sor­tir de l’in­for­ma­tion bâ­clée et ins­tan­ta­née l’est tout au­tant, voilà. Sur­tout que, jour­na­lis­ti­que­ment par­lant, l’alar­misme et le ca­tas­tro­phisme ont tou­jours été très ven­deurs, dans cer­tains jour­naux et pour le lec­to­rat qui est le leur, c’est clair.

Le pro­fes­sion­na­lisme des jour­na­listes des ru­briques fi­nan­cières, ça existe aussi, for­cé­ment.

20)
sui192
, le 16.10.2008 à 10:24

TTE a par­tiel­le­ment rai­son sur les mé­ca­nismes qui vont faire peur au “peuple”, et qui vont en­gen­drer la crise, il manque juste un petit as­pect : la confiance. Qu’est-ce qui fait que le bou­lan­ger ac­cepte votre pa­pier mar­qué 10Fr contre son pain ? C’est qu’il peut ré-uti­li­ser ce pa­pier pour s’ache­ter de la fa­rine, de l’es­sence, une TV, etc. Cet éle­ment fon­da­men­tal est sou­vent ou­blié dans les ré­flexions : la cou­ver­ture or n’existe plus, donc toute notre éco­no­mie se base sur la confiance des gens sur l’Etat et la mon­naie qu’il im­prime.

Et c’est ça qui va de tra­vers en ce mo­ment : les gens perdent confiance. Et pour­quoi perdent-ils confiance ? Parce ils lisent des his­toires de crise chaque jour.

Fla­sh­back de 2 ans : ces chers mé­dias que per­sonne n’ose soup­çon­ner, et qui nous pré­di­saient une mort ra­pide due à la grippe aviaire, n’ont-ils vrai­ment rien ap­pris ?

TTE n’ac­cuse pas les jour­na­listes d’être mau­vais, cor­rom­pus ou ma­ni­chéens. Ils ex­plique juste que ce sont eux qui vé­hi­culent ces infos né­ga­tives.

21)
al1
, le 16.10.2008 à 10:26

TTE, quel aveu­gle­ment !

Ar­ri­vera-t’il un jour où tu en­lè­ve­ras tes œillères et tu diras “je me suis trompé” ?

Je ne crois pas. Tu conti­nue­ras à suivre ton idéo­lo­gie jus­qu’à l’ab­surde.

Ce sys­tème que tu dé­fends a be­soin que nous le sui­vions tous. Et, sans doute grâce à quelques jour­na­listes (Denis Ro­bert, Pierre Carles, …), nous n’avons plus envie de vous suivre. Et c’est ça qui te fais peur. Et tu as bien rai­son d’avoir peur. Ca ne marche plus. On ne marche plus.

Moi je vais ou­vrir un compte à la NEF, je n’ai que trop at­tendu.

Hé, vous, les gens, vous êtes prêts ? On leur montre qu’on n’a plus be­soin d’eux ? On leur montre qu’on est grands, qu’on peut être AU­TO­NOMES ? Allez voir les pay­sans, fon­dez des AMAP, ap­pre­nez à construire une éo­lienne, à vivre de votre jar­din, …

Com­men­cez par lire ça, ça va vous être utile : http://​www.​autarcies.​com/​

On y ré­flé­chit et on en cause ?

22)
jpp
, le 16.10.2008 à 10:33

Le ca­pi­ta­lisme triom­phant (ne par­lons pas du li­bé­ra­lisme qui est une doc­trine) vient de trou­ver dans cette af­faire une de ses li­mites mais se ré­vèle par­fai­te­ment in­ca­pable de la dé­pas­ser. Vous connais­sez tous le jeu de mo­no­poly et bien sûr ses règles. Alors met­tez-vous au­tour d’une table entre amis et ima­gi­nez qu’un de vos amis dé­cide uni­la­té­ra­le­ment de mo­di­fier les règles à son pro­fit, s’oc­troyant le droit d’être le seul à pio­cher dans la banque. C’est à peu près la si­tua­tion ac­tuelle, née au mo­ment des Trente Glo­rieuses où les USA, maître du monde, ont fixé les règles. D’où un dé­fi­cit co­los­sal, fi­nancé par les étoiles mon­tantes (les nains de ser­vice des trente der­nières an­nées) : Japon d’abord puis Chine plus ré­cem­ment. Ce qui est drôle dans l’af­faire, c’est le rôle joué par Bush, py­ro­mane de ser­vice lors­qu’il a dé­cidé de ne pas em­pê­cher la faillite de Leh­man-Bro­thers. Les te­nants d’un sys­tème de­venu sans chal­len­ger sont de­ve­nus tel­le­ment aveugles que la croyance en l’in­failli­bi­lité EST la com­po­sante es­sen­tielle de la re­li­gion ca­pi­ta­liste. Sauf que de­puis les an­nées 80 les USA perdent ré­gu­liè­re­ment et iné­luc­ta­ble­ment des par­celles de pou­voir au bé­né­fice des étoiles mon­tantes, éco­nomes elles, et qui n’ac­cep­te­ront sans doute plus très long­temps de fi­nan­cer un “mo­dèle” de­venu ob­so­lète et ris­qué pour elles-mêmes, ce qui n’était pas le cas dans un passé en­core ré­cent.

Cette crise pro­fonde du sys­tème amé­ri­cain sup­pose pour être ré­glée que les USA re­viennent aux règles com­munes; de mon point de vue, ni Bush/Mc­Cain ni Obama n’en ont les moyens (ni la vo­lonté) pour deux rai­sons es­sen­tielles : d’abord le né­ces­saire af­fron­te­ment cultu­rel avec leur po­pu­la­tion to­ta­le­ment blo­quée dans le mo­dèle im­posé du “je consomme plus que ce que je gagne” et en­suite parce que cette ré­vi­sion cultu­relle im­po­se­rait à la sous-po­pu­la­tion des ac­tion­naires sa propre ré­vo­lu­tion : la fin du dogme re­li­gieux du court-terme avec son pro­fit maxi­mum. Ce qui est in­ac­cep­table dans le monde doc­tri­nal du li­bé­ra­lisme. D’où ces ten­ta­tives de faire payer par la col­lec­ti­vité (les na­tio­na­li­sa­tions lar­vées) ce refus d’as­su­mer leur res­pon­sa­bi­lité d’ac­tion­naires.

Dès lors, toutes les me­sures prises (et assez bien com­men­tées me semble-t-il), ne tou­chant pas à l’es­sen­tiel, n’ont au­cune chance d’être ef­fi­caces. Ce n’est pas avec une in­fil­tra­tion que vous gué­ri­rez une lé­sion ten­di­neuse. La crise fi­nan­cière ac­tuelle n’est que l’ex­pres­sion de cette si­tua­tion et l’ex­por­ta­tion de celle-ci par les USA fonc­tionne assez bien. Quant à la crise éco­no­mique dont on nous res­sasse l’iné­luc­ta­bi­lité, nous ver­rons bien.

Ce matin les bourses perdent gros, j’ai 6 mails dans ma boite aux lettres qui m’in­vitent à pro­fi­ter des op­por­tu­ni­tés ac­tuelles en pla­çant mon ar­gent dans des war­rants, des op­tions, j’en passe et des meilleures. La vir­tua­li­sa­tion de notre monde fonc­tionne bien. La vie est ailleurs.

23)
Fran­çois Cuneo
, le 16.10.2008 à 10:36

al1, d’ac­cord, on en cause mais pas sur In­ter­net alors…:-)

24)
Anne Cuneo
, le 16.10.2008 à 10:43

Je suis d’ac­cord avec TTE pour dire que les mé­dias ra­content n’im­porte quoi ! Ils ne vé­ri­fient pas leurs in­for­ma­tions (je parle en gé­né­ral), biaisent, tronquent et sur­tout orientent leurs com­men­taires alors qu’ils de­vraient res­ter neutres et ob­jec­tifs, qu’ils soient de droite comme de gauche d’ailleurs.

Je me suis d’abord dit que, étant jour­na­liste pro­fes­sion­nelle, je n’al­lais pas ré­pondre. L’«ana­lyse» de TTE est un mé­ca­nisme connu quand on n’aime pas la nou­velle: on tue le mes­sa­ger. Mais il y a tout de même des choses qu’on ne peut pas lais­ser dire, et je ne vais pas me ca­cher der­rière JFV qui a réagi en pre­mier et qui a dit l’es­sen­tiel par rap­port à TTE.

Je ne peux pas lais­ser pas­ser ce que Yip.

Lorsque tu re­gardes un sujet de 90’ se­condes à la TV, il est là pour te don­ner une im­pul­sion, et ne pré­tend pas être ex­haus­tif. A toi d’ap­pro­fon­dir (on te prend pour une per­sonne adulte et res­pon­sable – scan­da­leux, n’est-ce pas?). Lorsque tu lis 2000 signes dans un quo­ti­dien, c’est un peu la même chose. Il faut que tu ap­pro­fon­disses par toi-même.

Cela dit, ces mé­dias ap­pro­fon­dissent aussi (émis­sions ma­ga­zine, do­cu­men­taires, dé­bats à la TV, édi­tos, ar­ticles de fond dans les quo­ti­diens, et longues ana­lyses dans les heb­dos, les men­suels gé­né­ra­listes ou spé­cia­li­sés.

Lorsque je pro­duis mes 90” ou mes 2000 signes, ce­pen­dant, le tra­vail de fond est géant. Syn­thé­ti­ser une nou­velle, c’est ce qu’il y a de plus dif­fi­cile. Cela dit juste en pas­sant.

Il ne faut ja­mais ou­blier que der­rière la nou­velle il y a un in­di­vidu avec sa sub­jec­ti­vité, et que cela ne s’ef­face ja­mais com­plè­te­ment. Et comme dans tous les mé­tiers, il y a dans la pro­fes­sion des gens plus doués et des gens moins doués.

Mais per­sonne, PER­SONNE, dans un jour­nal qui n’est pas ex­pres­sé­ment basé sur les men­songes qui font mous­ser les people (mais ce n’est pas de ceux-là qu’on parle, n’est-ce pas, on est dans la crise), per­sonne donc, n’écrit “n’im­porte quoi”. Une fois ça pas­se­rait, mais soyez as­su­rés que vers la 3e, quel­qu’un qui fe­rait ça (et pro­vo­que­rait des ré­cla­ma­tions) ver­rait vite la cou­leur de la porte de sor­tie.

On a trop ten­dance à taxer de n’im­porte quoi des opi­nions qui di­vergent avec la sienne propre.

Il manque une chose aux jour­na­listes pro­fes­sion­nels : un conseil de l’ordre comme ceux du monde mé­di­cal, gar­diens d’un mi­ni­mum de confra­ter­nité et d’éthique (ceux qui manquent à cette éthique sont par­fois punis plus du­re­ment par les ins­tances or­di­nales que par les tri­bu­naux).

Mais cela existe, cher ami, en Suisse comme en France, comme dans la plu­part des pays dé­mo­cra­tiques d’ailleurs, et les in­ter­ven­tions de ces or­ga­nismes sont par­fois raides et dures.

Je pré­fère aussi ne pas en sa­voir da­van­tage sur ce que tu penses de nous. Mais j’ai bien com­pris que nous ne sommes ni neutres, ni ob­jec­tifs, ni éthiques. C’est ton avis par­fai­te­ment ob­jec­tif, n’est-ce pas?

ECRI­TURE

25)
Gol­de­vil
, le 16.10.2008 à 10:44

Je ne suis pas d’ac­cord quand on dit que la crise fi­nan­cière n’a pas né­ces­sai­re­ment d’im­pact sur le monde réel.

Il est vrai que l’uni­vers fi­nan­cier est fort dif­fé­rent du monde réel. Les so­cié­tés ont une va­leur qui peut être très éloi­gnée de leur ac­tifs. Une so­ciété non en­det­tée qui pos­sède des bâ­ti­ments et avec des ré­sul­tats en équi­libre peut être ca­pi­ta­li­sée à une va­leur in­fé­rieure à ces ac­tifs. Par contre deux ga­mins doués en in­for­ma­tiques qui bri­colent dans un ga­rage peuvent être éva­lués à des sommes folles.

Néan­moins, la crise ac­tuelle à un im­pact di­rect. Les banques prêtent moins et plus dif­fi­ci­le­ment. Elle doivent jouer la su­reté au maxi­mum.

Et ça, c’est un frein au dé­ve­lop­pe­ment éco­no­mique des en­tre­prises. Les gens au­ront plus dif­fi­cile d’ob­te­nir un em­prunt pour ache­ter un lo­ge­ment. Cela va faire li­mi­ter l’évo­lu­tion des prix voir faire stag­ner le prix du lo­ge­ment. Etc… In­di­rec­te­ment cela touche toute l’éco­no­mie, tout le monde.

Le cré­dit ban­caire est l’huile qui fait tour­ner les rouages de l’éco­no­mie.

Donc il est évident qu’un fort ra­len­tis­se­ment éco­no­mique va ap­pa­raître et nous se­ront tous tou­ché d’une ma­nière ou d’une autre.

26)
al1
, le 16.10.2008 à 10:48

:-)

Fran­çois, qu’est-ce qui te fait croire que tu auras TOU­JOURS une connec­tion in­ter­net ? Qu’est-ce qui te fait croire que tu auras TOU­JOURS du cou­rant ?

Pro­fites d’avoir en­core tout ça pour com­men­cer à ap­prendre à t’en pas­ser ! Sinon tu vas mor­fler ! Ce qui nous pend au nez va faire bobo à ceux qui ne sont pas pré­pa­rés.

27)
Anne Cuneo
, le 16.10.2008 à 10:53

Fran­çois, qu’est-ce qui te fait croire que tu auras TOU­JOURS une connec­tion in­ter­net ? Qu’est-ce qui te fait croire que tu auras TOU­JOURS du cou­rant ?

Bonne ques­tion, al1! Pour cette rai­son j’ai gardé une ma­chine à écrire mé­ca­nique, j’ai des pro­vi­sions de bou­gies et des al­lu­mettes, d’encre et de plumes, de pa­pier – et je sais où je pour­rai louer un che­val pour aller dis­tri­buer mes pe­tits n’im­porte quoi aux lec­teurs dès le len­de­main du grand Tilt – ce sera la moindre des choses, puis­qu’il aura été de ma faute, bien en­tendu. ;~)))

ECRI­TURE

28)
Sa­luki
, le 16.10.2008 à 10:56

Je ne suis pas tou­jours d’ac­cord avec TTE, mais ce qu’il nous a ra­conté au­jour­d’hui s’ap­pelle aussi “pré­dic­tion au­to­réa­li­sa­trice” voir ici

29)
So­heil
, le 16.10.2008 à 11:12

A par­tir du début des an­nées 90 j’ai pro­gres­si­ve­ment vu ar­ri­ver, dans les textes que je de­vais mettre en page pour mes clients, un cer­tain nombre de termes nou­veaux pour moi. On y par­lait de plus en plus de nou­veaux ins­tru­ments fi­nan­ciers, de pro­duits dé­ri­vés, de hedge funds ou equity bro­ke­rage … Un jour j’ai fini par de­man­der qu’on m’ex­plique ce que si­gni­fiaient ces bar­ba­rismes et on m’a ex­pli­qué. Je ne suis pas sûr d’avoir tout com­pris, je l’avoue, mais m’a ré­ac­tion a été im­mé­diate: “mais c’est mal­hon­nête!” On m’a ré­pondu que je pou­vais pen­ser ce que je vou­lais, mais que c’était comme ça que ça mar­chait. Je suis content de voir que ça ne marche pas si bien que ça. Il y avait quelque chose de pourri au royaume des éco­no­mistes. Ils construi­saient des châ­teaux de cartes et les re­ven­daient comme des châ­teaux en Es­pagne. Même si je sais bien que nous al­lons le payer cher, je suis quand même content que leur châ­teau s’écroule enfin.

30)
coa­coa
, le 16.10.2008 à 11:13

Rien de grave, cette crise

Je viens de lire un pa­pier sur Zie­gler au sujet de son der­nier livre (pa­pier réa­lisé par un de ces co­chons de jour­na­listes qui bour­si­cotent sur le dos des pauvres… Non, c’est pas ça, j’ai mal com­pris ?), La Haine de l’Oc­ci­dent

Je le cite : “On met 1700 mil­liards de dol­lars pour sau­ver les banques alors que les Ob­jec­tifs du Mil­lé­naire fixés par l’ONU et qui veulent ré­duire la pau­vreté de moi­tié d’ici à 2015 ne se­ront pas at­teints faute d’ar­gent.”

Woaw !

31)
stefb
, le 16.10.2008 à 11:21

ce n’est pas fa­cile d’être à contre-cou­rant.

Jean-Ma­rie Bi­gard en sait quelque chose :-)

32)
Ca­plan
, le 16.10.2008 à 11:23

Les mé­chants jour­na­listes sont des ir­res­pon­sables qui sa­botent l’ex­cellent tra­vail des gen­tils tra­ders? On aura vrai­ment tout lu!

Mil­sa­bor!

33)
coa­coa
, le 16.10.2008 à 11:42

J’écoute Ano­ther World de An­thony and the John­sons sur le pré-al­bum “Ano­ther World”.

34)
To­TheEnd
, le 16.10.2008 à 11:55

C’est mar­rant cette vo­lonté de dé­mon­trer la dé­bi­lité de mes pro­pos en trans­for­mant ce que j’ai dit au fil des in­ter­ven­tions. Je vois qu’on a beau­coup d’ap­pren­tis jour­na­listes.

Les mé­dias ne sont as­su­ré­ment pas res­pon­sables de la crise fi­nan­cière. Celle-ci est im­pu­table à des banques qui ont pris des risques in­con­si­dé­rés, on est tous d’ac­cord là-des­sus et je le dis clai­re­ment pour­tant. Par contre, ce dont les mé­dias sont res­pon­sables, c’est de mettre de l’huile sur le feu en fai­sant appel à l’ins­tinct de peur des lec­teurs, au­di­teurs et autres té­lé­spec­ta­teurs en fai­sant pla­ner le spectre “de tous les dan­gers” pour faire mon­ter leurs au­diences.

En cela, ils ac­cen­tuent une crise qui au dé­part ne tou­chait que des ins­ti­tu­tions fi­nan­cières… bien sûr, l’éco­no­mie réelle au­rait été tou­chée mais l’im­pact est am­pli­fié par la peur qui est ins­tau­rée par les mé­dias.

Anne nous fait part de son ex­pé­rience mais l’autre jour, alors que je me plai­gnais de ce que Ro­che­bin (notre PPDA à nous) vé­hi­cu­lait aux infos du soir, elle me di­sait que “per­sonne ne l’écoute et tout le monde sait qu’il dit n’im­porte quoi”. Bien sûr. Le pro­blème, c’est que j’ai peine à croire que 60% (parts de mar­ché) des foyers ro­mands par­tagent cet avis. Je pense plu­tôt que 59% de ceux qui re­gardent cette ca­ri­ca­ture d’in­for­ma­tion sont per­sua­dés qu’ils vont être tou­chés et qu’il faut se pré­pa­rer au pire… ce qui va as­su­ré­ment pro­vo­quer une ré­ces­sion.

Bien sûr, je n’ou­blie pas de re­mer­cier les 1% de mé­dias qui font bien leur tra­vail et qui sont cités dès qu’on ose dire du mal du 99% res­tant.

Bref, heu­reu­se­ment que j’ai pu­blié ça le jeudi… et pas ven­dredi ma ré­pu­ta­tion en au­rait pris un coup!

T

35)
Anne Cuneo
, le 16.10.2008 à 12:03

Anne nous fait part de son ex­pé­rience mais l’autre jour, alors que je me plai­gnais de ce que Ro­che­bin (notre PPDA à nous) vé­hi­cu­lait aux infos du soir, elle me di­sait que “per­sonne ne l’écoute et tout le monde sait qu’il dit n’im­porte quoi”.

Tu parles de dé­for­ma­tion du pro­pos!

Je n’ai ja­mais rien dit de pa­reil, parce que ce n’est pas cela que je pense. Pour ce qui est de ce que j’ai réel­le­ment dit, je n’entre pas dans la po­lé­mique.

Et à part ça, en fait, 600’000 per­sonnes l’écoutent tous les soirs ;-)

36)
jo­sif­fert
, le 16.10.2008 à 12:27

TTE

Merci d’avoir pris le risque d’écrire ton ar­ticle en toute ” mo­des­tie ”. En effet, tu t’aven­tures dans un do­maine que vi­si­ble­ment tu ne maî­trises pas. J’en veux pour preuve la confu­sion qui règne dans ton ar­ticle, entre crise fi­nan­cière et crise éco­no­mique. Il me semble que lors­qu’on re­garde le monde du fond de sa val­lée avec les ju­melles, entre deux verres de rouge, il est vite fait pour tout le monde de tom­ber dans des cli­chés à la con. Mais tu as eu le cou­rage de dire ce que tu penses, cela est à ton hon­neur.

En te li­sant, il m’est ar­rivé de me re­voir en pleine pé­riode de bom­bar­de­ment de Bel­grade, lorsque j’étais re­por­ter pour AP et Reu­ters. Je li­sais ré­gu­liè­re­ment la presse serbe na­tio­na­liste avec un col­la­bo­ra­teur qui maî­tri­sait la langue, et j’ai re­trouvé le même type d’ar­gu­men­taire dans tes pro­pos. En en­semble sim­pliste, ré­duc­teur, parti pris, pla­nant au-des­sus des autres, et ca­té­go­ri­sant les ac­teurs de la com­mu­ni­ca­tion en cli­ché tout fait, et en met­tant en avant de ma­nière cy­clique et af­fir­ma­tive l’idée d’une vo­lonté obs­cure de nuire. En un mot, le com­plot.

Et bien non, la réa­lité est plus ob­jec­tive que ça et simple dans la mé­ca­nique de com­pré­hen­sion, mais très com­plexe à cer­ner dans son en­semble. Mais sache que la li­berté d’ex­pres­sion et l’au­to­no­mie de ju­ge­ment sont quelques choses de vital, de constam­ment re­cher­ché dans le tra­vail de jour­na­liste.

Pour preuve… t’en bé­né­fi­cies toi aussi de cette li­berté d’ex­pres­sion dans cet ar­ticle.

Au pas­sage, un merci à JFV pour avoir remis les pen­dules à l’heure et à Anne Cuneo pour avoir osé prendre la dé­fense de la ca­té­go­rie.

Ce­pen­dant TTE, n’ar­rête pas d’écrire, pro­po­ser et/ou in­ter­ve­nir. Mon post n’est pas en mes­sage de cen­sure.

37)
levri
, le 16.10.2008 à 12:55

faites acte de ci­visme comme moi pour contrer les ef­fets dé­vas­ta­teurs de cette crise : je viens de com­man­der un nou­veau Mac­Book Pro!

J’adore cette confu­sion, j’écoute France Inter au petit dé­jeu­ner, et sou­vente fois le mot “consom­ma­teur” rem­place “ci­toyen”.

@ 17- zit : heu­reu­se­ment que tu es là pour re­mettre les choses en per­pec­tive ! J’ai le même com­por­te­ment que toi vis à vis des mé­dias, la dif­fé­rence c’est que ma radio est blo­quée sur France Inter de­puis des an­nées, et que je n’ai au­cune in­ten­tion de la chan­ger pour si peu.

@ 21- al1 : si l’au­tar­cie peut être en­vi­sa­geable pour une mi­no­rité, elle me semble dif­fi­ci­le­ment en­vi­sa­geable pour des gens vi­vant en ap­par­te­ment dans des mé­ga­lo­poles et dans un monde ou règne la sur­po­pu­la­tion.

Pour ce qui est des jour­naux et des jour­na­listes qui y contri­buent, le mar­ché pousse quand même à aller dans le sens du vent, trop sou­vent dans la ré­dac­tion des ar­ticles on trouve peu de faits et beau­coup de vent, une touche de sen­sa­tion­nel est tou­jours du meilleur effet et at­tire le client qu’il est pré­fé­rable de ne pas trop bous­cu­ler, je n’ai pas lu ou en­tendu grand monde se po­sant la ques­tion de la via­bi­lité à moyen terme du mo­dèle éco­no­mique ac­tuel, la dé­crois­sance est in­con­ce­vable, ou alors évo­quée juste pour jouer à se faire peur, la quasi to­ta­lité de la presse n’a au­cune ré­flexion sur des chan­ge­ments en­vi­sa­geables de nos modes de vie.

Une brève en­ten­due à la radio ce matin : “Un mil­liard de per­sonnes me­na­cée de fa­mine”… mais aucun rap­port avec la “crise éco­no­mique” et de toute façon ils ne sont pas de chez nous.

PS : je trouve que sui­vant les in­jonc­tion de Fran­çois, TTE est par­ti­cu­liè­re­ment ré­servé dans ses com­men­taires… (jus­qu’à pré­sent ?)

38)
Tom25
, le 16.10.2008 à 12:58

Je me suis d’abord dit en li­sant l’ar­ticle : “oh­lala, le TTE il a dû perdre gros !”. Mais non, il a gagné gros ! Alors pour­quoi tant de haine ? Le re­mords de ga­gner plus d’ar­gent sur le dos d’autres per­sonnes qu’on en gagne à la sueur de son front ?
Nous, le bas peuple qui ne com­pre­nons rien à rien, nous aper­ce­vons au fil de notre vie de tra­vail que ceux qui spé­culent sur notre tra­vail gagnent plus que nous en tra­vaillant. “Tra­vailler plus pour ga­gner plus”, mais les spé­cu­la­teurs gagnent plus en­core.
TTE, je ne consomme plus non pas par peur, non pas par manque d’ar­gent, mais parce que tous ces cons me font ch… !
Si je payais plus les traite de ma mai­son, mon ban­quier me la sai­si­rait en me di­sant “bu­si­ness is bu­si­ness !” . Je ne bour­si­cote pas, je laisse même beau­coup d’ar­gent sur mon compte cou­rant (pas de pla­ce­ment), je suis con je sais. Et qu’est ce que j’ap­prends ? Que je pour­rais perdre une par­tie de mon po­gnon parce qu’un cré­tin a joué avec mon blé ? Puis on me dit “mais non, on va vous pi­quer des im­pôts qui vous ren­flouer le bazar. Et vous y ga­gne­rez puisque cet ar­gent va être remis en bourse et vous aurez le double dans 10 ans !”.
Qu’est ce que j’ai dit plus haut ? Je ne bour­si­cote pas, je NE veux PAS bour­si­co­ter ! Je trouve ce prin­cipe im­mo­ral, dé­gueu­lasse et tout le reste. Et sous pré­texte que ce sys­tème est en crise on m’oblige au­jour­d’hui à le faire ?

Concer­nant les jour­na­listes, ben c’est comme par­tout, il y a de tout. Ce que j’ai­me­rai qu’ils me disent, c’est ce qu’il se pas­se­rait si on ne ren­flouait pas les banques ? Un re­tour en ar­rière ? Oui mais dans quel do­maine ? On au­rait moins de quoi ?

Mon res­senti à moi, c’est qu’une part de plus en plus im­por­tante du tra­vail de cha­cun est pré­le­vée (je ne parle pas de so­cial, mais de frais fi­nan­ciers). Et on nous dit “at­ten­tion ! Si crise plus de tra­vail”. Mais quid de ce pré­lè­ve­ment ? Et si tout se cas­sait la gueule ? Pour­rais-je tra­vailler moins, subir moins de pré­lè­ve­ment, et au final vivre mieux ?
Je pense ne pas être le seul à me poser cette ques­tion.

Edit : Alec6, tu viens pos­ter ? Et ton ex­cellent film sur l’ar­gent dette ? Je ne vou­drais pas te voler la ve­dette en le pos­tant moi-même.

39)
levri
, le 16.10.2008 à 13:14

@ Tom25 : au vu de l’au­to­ma­ti­sa­tion des sys­tèmes de pro­duc­tion, cer­tains au­teurs de Sci-Fi des an­nées 50 en­vi­sa­geaient des so­cié­tés où on ne tra­vaillait plus que quelques heures par se­maines… ils étaient to­ta­le­ment dans l’er­reur, il est évident qu’il faut tra­vailler plus pour ga­gner plus !

40)
Tom25
, le 16.10.2008 à 13:21

C’est pour ça que je n’ai pas écrit “ga­gner plus” mais “vivre mieux”, j’au­rais pu écrire “vivre plus” .

Pour ré­su­mer ce que j’ai écrit, la plu­part des gens sont dé­goû­tés par ce sys­tème. Et on nous oblige à le sau­ver sans même avoir ex­ploré d’autres voies. Sans même avoir abordé l’idée qu’il puisse exis­ter d’autres so­lu­tions en­vi­sa­geables.

41)
Moi-même
, le 16.10.2008 à 13:25

jo­sif­fert

Merci d’avoir pris le risque d’écrire ton com­men­taire en toute ” mo­des­tie ”. En effet, tu t’aven­tures dans un do­maine que vi­si­ble­ment tu ne maî­trises pas. J’en veux pour preuve la confu­sion qui règne dans ton com­men­taire, entre parti pris et in­for­ma­tion. Il me semble que lors­qu’on re­garde le monde du fond de sa val­lée avec les ju­melles, entre deux verres de rouge, il est vite fait pour tout le monde de tom­ber dans des cli­chés à la con. Mais tu as eu le cou­rage de dire ce que tu penses, cela est à ton hon­neur.

En te li­sant, il m’est ar­rivé de me re­voir en pleine pé­riode de bom­bar­de­ment de Bel­grade, lorsque j’étais simple ci­toyen un peu plus alerte que les autres. Je li­sais ré­gu­liè­re­ment la presse mon­diale “mo­dé­rée” et “dé­mo­cra­tique”, et j’ai re­trouvé le même type d’ar­gu­men­taire dans tes pro­pos. En en­semble sim­pliste, ré­duc­teur, parti pris, pla­nant au-des­sus des autres, et ca­té­go­ri­sant les ac­teurs de la com­mu­ni­ca­tion en cli­ché tout fait, et en met­tant en avant de ma­nière cy­clique et af­fir­ma­tive l’idée qu’un peuple tout en­tier était l’in­car­na­tion d’Hit­ler, de Sta­line et Mao réunis. En un mot, la ca­ri­ca­ture et la mau­vaise foi.

Et bien non, la réa­lité est plus ob­jec­tive que ça et simple dans la mé­ca­nique de com­pré­hen­sion, mais très com­plexe à cer­ner dans son en­semble. Mais sache que la li­berté d’ex­pres­sion et l’au­to­no­mie de ju­ge­ment sont quelques choses de vital, de constam­ment re­cher­ché dans le tra­vail de jour­na­liste.

Pour preuve… t’en bé­né­fi­cies toi aussi de cette li­berté d’ex­pres­sion dans ce com­men­taire.

Ce­pen­dant jo­sif­fert, n’ar­rête pas d’écrire, pro­po­ser et/ou in­ter­ve­nir. Mon post n’est pas en mes­sage de cen­sure.

Moi-même

42)
Joël (ex­Gli­mind)
, le 16.10.2008 à 13:51

La pro­pa­gande com­mu­niste a vécu, voici l’heure de la pro­pa­gande ca­pi­ta­liste!

43)
stefb
, le 16.10.2008 à 14:02

44)
So­heil
, le 16.10.2008 à 15:02

@Zit (17) Scep­ti­cisme en­tiè­re­ment par­tagé.

@Tom25 (38) De toute façon le sys­tème ac­tuel s’ef­fon­drera un jour ou l’autre, mais quand et pour faire place à quoi? Ceux qui veulent le sau­ver ne ré­flé­chissent pas, ils pensent par ha­bi­tude, ce qui n’est déjà plus pen­ser. Des amis Li­ba­nais qui ar­ri­vaient de Bey­routh à la fin de la guerre ci­vile me di­saient, op­ti­mistes, que tout al­lait re­prendre comme avant. Ils ne voyaient pas que non seule­ment c’était im­pos­sible, mais que ce n’était même pas sou­hai­table et que, les mêmes causes pro­dui­sant les mêmes ef­fets, si tout re­com­men­çait comme avant, ils iraient droit vers une nou­velle guerre ci­vile.

Comme tous les em­pires, l’em­pire amé­ri­cain va mou­rir de sa belle mort, et ce n’est pas moi qui irai pleu­rer sur sa tombe. Mais quel sera le prix à payer? Après la chute de l’em­pire ro­main, et du­rant un mil­lé­naire, l’Eu­rope a connu une pé­riode qui avait son charme, certes, mais qui était néan­moins gou­ver­née par la toute-puis­sance d’un dogme qui vouait au bû­cher tous ceux et toutes celles qui avaient l’au­dace de s’en écar­ter. A quel dieu ou à quel maître de­vrons-nous de­main jurer fi­dé­lité?

45)
alec6
, le 16.10.2008 à 15:52

Dam­ned ! j’ai du bou­lot et n’ai pas le temps de lire toutes les in­ter­ven­tions, mais je pense que je ne serai pas le seul à ré­agir ainsi.

Soit.

Quand je pense que TTE nous a pondu un pa­né­gy­rique di­thy­ram­bique (ça sent le pléo­nasme) sur les cours et confé­rences de Jan­co­vici… c’est à croire qu’il n’a rien com­pris !

J’avais prévu de pondre une hu­meur à ce pro­pos, je vais es­sayer de la finir ce soir ou ce WE.

Pour faire bref, je pense que l’ori­gine de cette crise est avant tout une crise de crois­sance.
Je m’ex­plique. C’est bien jolie de croire à une sainte crois­sance fi­nan­cière parée de toutes les ver­tus, faut-il en­core que cette crois­sance s’ap­puie sur qq chose de concret. C’est ef­fec­ti­ve­ment ce qui fut le cas pen­dant deux siècles, quand le ca­pi­ta­lisme (mais le Gos­plan so­vié­tique avait le même crédo) était fondé sur un dé­ve­lop­pe­ment ma­té­riel ne de­vant son exis­tence qu’à une éner­gie de plus en plus abon­dante et de moins en moins chère. Idem d’ailleurs pour les ma­tières pre­mières qu’elles fussent fos­siles ou mi­né­rales. A par­tir du moins ou l’on ex­ploite de tels fi­lons qui par dé­fi­ni­tion ne sont pas re­nou­ve­lables, il faut bien s’at­tendre à ce que leur “pro­duc­tion” fi­nisse par bais­ser.

Nous n’en sommes pas là, certes ! Mais on le constate pour le pé­trole de­puis qq temps, la “pro­duc­tion” (quel vi­lain mot, au­quel je pré­fère ex­trac­tion plus près de la réa­lité) stagne de­puis peu aux alen­tours de 85 mil­lions de ba­rils jours. En bref nous ne pou­vons plus nous per­mettre de crois­sance dans l’ex­ploi­ta­tion de nos res­sources na­tu­relles fi­nies. Or je rap­pelle que la crois­sance si­gni­fie consom­mer plus qu’hier et moins que de­main. Ex­ploi­ter une res­source finie au même rythme amène fa­ta­le­ment à sa dis­pa­ri­tion à terme, mais l’ex­ploi­ter dans le cadre de “la crois­sance” si­gni­fie at­teindre un maxi­mum de crois­sance… puis un dé­crois­sance obli­ga­toire et ré­gle­men­taire, et ce, plus ra­pi­de­ment qu’avec une ex­ploi­ta­tion constante.

Or notre sys­tème éco­no­mique et so­cial ne fonc­tionne que sur la crois­sance. Mais voilà… nous ne sommes plus 2 pe­tits mil­liards comme en 1929 avec un pays (les US) re­gor­geant de char­bon, de pé­trole et de mi­ne­rais. De­puis les an­nées 70 les éta­su­niens im­portent du pé­trole, de­puis 2005 les bri­tan­niques im­portent à nou­veau du pé­trole, de­puis 10 ans les chi­nois ont une crois­sance de 10% par an. Et tout le monde d’ap­plau­dir ! 10% de crois­sance… ça fait rêver ! la trique ! pria­pisme à tous les étages du WTC ! Mais 10% c’est un dou­ble­ment en 7 ans seule­ment et dou­bler si­gni­fie ex­traire, pro­duire, consom­mer, gas­piller et pol­luer au­tant que pen­dant TOUTE la pé­riode pré­cé­dente ! de­puis l’exis­tence de la Chine ici prise en exemple. Mais la re­marque vaut pour des crois­sances de 3%… le dou­ble­ment ne s’ef­fec­tue qu’en 23 ans ! Le ré­sul­tat est le même !

En bref donc, la crois­sance ma­té­rielle ne suit plus ET NE POURRA PLUS SUIVRE ! qu’on le veuille ou non !
Au pas­sage d’ailleurs nous se­rons 7 mil­liards d’ici 2011… 70 mil­lions de plus par an sur une pla­nète qui ne gran­dit pas et dont les res­source na­tu­relle s’épuisent et sont gas­pillées à l’envi !

La crise est sys­té­mique ? Soit. Consé­quence des taux hy­po­thé­caires pour­ris, et de voyous pa­ten­tés, de mé­chants ca­pi­ta­listes et autres tra­ders de grands che­mins ? Soit. Mais je crains la crise plus pro­fonde. In­hé­rente pour tout dire avec notre mode de vie et notre vi­sion dé­bile de l’uni­vers.

L’homme au centre avec la na­ture pour le ser­vir… que cette ex­pres­sion soit ca­pi­ta­liste ou com­mu­niste, elle est sem­blable. Les deux sys­tèmes ont ex­ploité jus­qu’à la corde les res­sources na­tu­relles dans le mé­pris le plus total. Qu’im­porte dès lors les dif­fé­rences so­ciales entre les deux sys­tèmes, ce n’est plus ici le sujet !

Cer­tains pré­co­nisent une re­lance Key­né­sienne ! Mon cul oui ! Nous n’en avons pas les moyens. Même pas en rêve ! Le pé­trole baisse ? Nor­mal, sa consom­ma­tion, crise ai­dant, chute, son prix aussi. Mais la moindre hausse de consom­ma­tion en­traî­nera fa­ta­le­ment une ex­plo­sion de son prix ! et la consom­ma­tion bais­sera à nou­veau… Mais… les res­sources ne vont pas se re­cons­ti­tuer pour au­tant. Elles sont fi­nies ! Jan­co­vici nous l’a ex­pli­qué en long en large et en tra­vers.

Plus de crois­sance phy­sique pos­sible, plus de crois­sance fi­nan­cière in­fi­nie pos­sible. C’est aussi con que ça.

En der­nière ana­lyse je me de­mande si le prin­cipe de “la main in­vi­sible du mar­ché” chère à Adam Smith n’est pas le meilleurs qui soit, puis­qu’il dis­pose de cette fa­culté à s’au­to­dé­truire à nulle autre pa­reille. Or, pour af­fron­ter les deux vrais crises qui nous pendent au nez, soit la crise éner­gé­tique et la crise en­vi­ron­ne­men­tale, nous n’avons qu’une seule so­lu­tion : la dé­crois­sance or­ga­ni­sée.

La dé­crois­sance est un gros mot ? Le peak-oil aussi, bien sûr ! Alors tant pis, nous ne vou­lons pas or­ga­ni­ser la dé­crois­sance ? elle s’or­ga­ni­sera sans nous ! nous su­bi­rons donc la dé­crois­sance.

C’est d’ailleurs ce que nous sommes en train de subir : une dé­crois­sance fi­nan­cière.

La main in­vi­sible du mar­ché… il n’y a que ça de vrai !!

46)
chris­to­pherb1973
, le 16.10.2008 à 15:55

Sans trop en­trer dans la po­lé­mique, car je ne suis pas un spé­cia­liste en la ma­tière, j’ai quand même l’im­pres­sion qu’il manque cer­tains as­pects à cet ar­ticle (ou peut-être suis-je confu?) et de li­mi­ter cela à l’im­pact du jour­na­lisme me semble un peu res­treint. De plus, ce ne sont pas que les banques qui sont af­fec­tés, mais bien l’éco­no­mie dans son en­semble. La bourse y est liée, sans pour au­tant être 100% la source, ni le point cen­tral du pro­blème, mais bien la ré­flexion de la confiance de l’in­ves­tis­seur moyen dans l’éco­no­mie.

De plus, je ne suis pas d’ac­cord avec le concept que la ma­jo­rité des gens ne sont pas tou­chés par cette “crise” et qu’il n’y a que les pla­ce­ments qui sont tou­chés…

-Que dire de l’Ice­lande qui ac­cu­mule main­te­nant une dette au ni­veau ban­caire de 100 mil­liards alors que le PIB est de l’ordre de 14 mil­liards? Sû­re­ment l’ha­bi­tant moyen y verra un im­pact?

-Que dire des em­ployés dans le do­maine de la construc­tion aux E.-U. qui n’ont plus de tra­vail à cause de la dé­grin­go­lade du mar­ché im­mo­bi­lier? Ce sont des gens “moyens” pas né­ces­sai­re­ment dans la bourse qui eux aussi sont af­fec­tés. Comme ils ont moins de pou­voir d’achat et que cela se ré­per­cute sur le reste de l’éco­no­mie amé­ri­caine dont 70% dé­pend sur la consom­ma­tion in­terne au pays…

-Que dire d’un pays comme le Ca­nada, dont une par­tie non né­gli­geable du re­venu (et em­plois…) pro­vient de la vente des ma­tières pre­mières aux Etats-Unis?

-Que dire de la Chine, un pays où une grande par­tie de la po­pu­la­tion vivent pour pro­duire les biens uti­li­sés par l’amé­ri­cain moyen? À noter que le “trade de­fi­cit” (veuillez m’ex­cu­ser d’uti­li­ser des termes de ma langue ma­ter­nelle…) à com­mencé à bais­ser, donc moins de pro­duc­tion car moins de ventes donc baisse du ni­veau de vie là-bas…

Ayant vécu quelques temps en Suisse, j’ai constaté que les crises (sou­vent issus des Etats-Unis) y ar­rivent avec quelques an­nées de re­tard et avec une am­pleur moindre (et c’est tant mieux pour l’hel­vète moyen, il a le temps de voir venir…) mais la réa­lité, c’est qu’au­jour­d’hui, selon où l’on se trouve, on peut déjà consta­ter un ra­len­tis­se­ment…

Oui, la dé­fi­ni­tion d’une ré­ces­sion, c’est deux tri­mestres avec une baisse… Donc par dé­fi­ni­tion, on ne peut noter l’ar­ri­vée que six mois après que celle-ci ait com­men­cée, mais cela n’em­pêche pas qu’une ré­ces­sion peut être en cours 6 mois avant qu’on ne puisse of­fi­ciel­le­ment l’ap­pe­ler ainsi. Là, on joue avec les mots.

Enfin, je crois que beau­coup a déjà été dit au sujet de cet ar­ticle… La seule chose que j’ai­me­rais sa­voir, TTE, c’est en quoi ton club d’in­ves­tis­se­ment place son ar­gent… :-)

47)
coa­coa
, le 16.10.2008 à 15:58

alec6, merci.

48)
alec6
, le 16.10.2008 à 16:04

Pour faire en­core plus bref, cette crise fi­nan­cière me fait pen­ser à ces chaines alac’ qui traînent de­puis des lustres, entre amis au début, puis sur in­ter­net… En­voyez cette lettre à dix de vos amis, et 5 euros au pre­mier de la liste. Vous serez riches !

Mon cul oui ! la po­pu­la­tion de vos amis et des amis de vos amis n’est pas in­fi­nie, et vient le mo­ment fatal où ça ne fonc­tionne plus !

“Il faut vrai­ment être con ou éco­no­miste pour croire à une crois­sance in­fi­nie dans un monde fini”, comme l’a dit je ne sais qui !

49)
alec6
, le 16.10.2008 à 16:18

Pour bien sai­sir la fi­ni­tude de notre monde, j’ex­plique sou­vent à mes en­fants qu’il faut ima­gi­ner la terre comme une sphère de 1,20m (il suf­fit d’écar­ter un peu les bras, oui comme ça… un peu moins, même… par­fait!) et se dire quel la pro­fon­deur des océans n’y ex­cède pas un mil­li­mètre et la hau­teur des plus hautes mon­tagne un autre mil­li­mètre (faites ça avec les doigts… deux mil­li­mètres), c’est pas bézef, hein ?

Notre en­geance pré­ten­tieuse et bê­lante grouille sur l’épais­seur d’une feuille à ci­ga­rette… et en­core… 70% n’est que de l’eau et le reste se dé­ser­ti­fie à grands pas.

Et nous vou­lons de la crois­sance ! hein TTE ! de la crois­sance ?

Fran­che­ment, si des ex­tra­ter­restres nous ob­servent, ils doivent bien se mar­rer de­vant tant de conne­rie et de suf­fi­sance. C’est à pleu­rer.

Aux der­nières nou­velles (as­tro­no­mi­que­ment par­lant), nous sommes bien seuls dans ce coin paumé de la ga­laxie et la seule chose qui nous vient à l’es­prit est de tout foutre en l’air ! Il y a même des cons pour ne rêver que d’ar­gent, de pou­voir et de grosse ba­gnole !

Mi­nables !

50)
jo­sif­fert
, le 16.10.2008 à 16:23

A Alec6

Concer­nant ta ci­ta­tion “il faut vrai­ment être con ou éco­no­miste pour croire à une crois­sance in­fi­nie dans un monde fini”, et ton post, ton ju­ge­ment ne me semble pas exact.

En effet, dans un monde en crois­sance en tant que nombre d’ha­bi­tants, le fait d’ap­pli­quer sur large échelle le même mo­delé éco­no­mique, ga­ran­tit la pos­si­bi­lité d’as­su­rer la crois­sance. Si tu veux, la cycle de pro­duc­tion, pou­voir d’a.​chat, achat, pro­duc­tion… est as­suré par le fait qu’il y aura tou­jours quel­qu’un à qui vendre. Et comme le nombre d’hu­mains ne cesse de croître, je te laisse ima­gi­ner.

Pour la fi­nance n’est pas im­por­tant de sa­voir qu’est-ce que est de­venu le pre­mier ache­teur, ni même s’il est en me­sure de conti­nuer à ache­ter. L’im­por­tant est de trou­ver un nou­vel ache­teur avec qui per­pé­tuer le mo­dèle spé­cu­la­tif et s’as­su­rer de la conti­nuité du flux fi­nan­cier.

Bon ou pas bon ? Bien ou pas bien ? Mo­rale ou pas mo­rale ? Équi­table ou pas ? Le débat se trouve ailleurs pour eux.

51)
jo­sif­fert
, le 16.10.2008 à 16:38

*JE VOU­DRAIS SA­VOIR QUI S’EST PER­MIS DE MO­DI­FIER MON COM­MEN­TAIRE POST 41, EN CHAN­GEANT LES MOTS, L’UTII­SA­TEUR ET EN TOUR­NANT EN DÉ­RI­SION MON MES­SAGE ET QUI PLUS EST EN VER­ROUILLANT LA MO­DI­FI­CA­TION.

J’EN AP­PELLE AU RES­PON­SABLE DE CE LIEU EN DÉ­NON­ÇAIENT CETTE AT­TI­TUDE TY­RAN­NIQUE ET MAL­HON­NÊTE ! *

52)
Fran­çois Cuneo
, le 16.10.2008 à 16:48

Je viens de lire un pa­pier sur Zie­gler au sujet de son der­nier livre (pa­pier réa­lisé par un de ces co­chons de jour­na­listes qui bour­si­cotent sur le dos des pauvres… Non, c’est pas ça, j’ai mal com­pris ?), La Haine de l’Oc­ci­dent Je le cite : “On met 1700 mil­liards de dol­lars pour sau­ver les banques alors que les Ob­jec­tifs du Mil­lé­naire fixés par l’ONU et qui veulent ré­duire la pau­vreté de moi­tié d’ici à 2015 ne se­ront pas at­teints faute d’ar­gent.”

L’autre jour, je l’écou­tais à la radio tôt le matin, Zie­gler. Ce qu’il dit est tel­le­ment juste.

Cette phrase fi­nale est tel­le­ment évi­dente.

C’est à pleu­rer, ce qui se passe, cet ar­gent qu’on ar­rive à dé­blo­quer sou­dain, alors que l’on ne fait rien en rap­port avec la pau­vreté par exemple en Afrique, mais en fait par­tout dans le monde.

C’est à pleu­rer aussi, cette ar­ro­gance des fi­nan­ciers, qui nous ont dit moins d’Etat pen­dant des an­nées, et qui main­te­nant sup­plient l’Etat de les aider.

C’est à pleu­rer de sa­voir à l’avance que dans deux ans, ils re­di­ront moins d’Etat, et qu’on fera com­prendre à ceux qui s’éton­ne­ront qu’ils sont des grands naïfs.

53)
Moi-même
, le 16.10.2008 à 16:48

@ Jo­sif­fert

Ah ces (cer­tains) jour­na­listes, tou­jours prompts à mon­ter sur leurs grands che­vaux et à crier à l’in­jus­tice. Cher ami, re­gar­dez at­ten­ti­ve­ment votre com­men­taire (post no 36): il n’a en rien été al­téré. Je n’ai fait que du co­pier-col­ler dans le post 41, en ajou­tant quelques mo­di­fi­ca­tions. C’est “mar­rant”, vous dé­non­cez “un com­plot” dans votre post no 36 et criez “au com­plot” quelques lignes plus loin. Ah, cette clair­voyance jour­na­lis­tique….

Cor­dia­le­ment,

Moi-même

54)
Fran­çois Cuneo
, le 16.10.2008 à 16:51

*JE VOU­DRAIS SA­VOIR QUI S’EST PER­MIS DE MO­DI­FIER MON COM­MEN­TAIRE POST 41, EN CHAN­GEANT LES MOTS, L’UTII­SA­TEUR ET EN TOUR­NANT EN DÉ­RI­SION MON MES­SAGE ET QUI PLUS EST EN VER­ROUILLANT LA MO­DI­FI­CA­TION.

J’EN AP­PELLE AU RES­PON­SABLE DE CE LIEU EN DÉ­NON­ÇAIENT CETTE AT­TI­TUDE TY­RAN­NIQUE ET MAL­HON­NÊTE ! *

Jo­Sif­fert

Jo­sif­fert, je n’en sais rien.

Je pen­sais qu’il n’y avait que les gens qui écri­vaient les com­men­taires qui pou­vaient mo­di­fier le leur.

Si ce que tu dis est vrai, c’est in­to­lé­rable.

Je vais voir avec Noé ce qu’il en est des sé­cu­ri­tés.

Je vois une so­lu­tion: est-ce que qqn sur TON or­di­na­teur n’au­rait pas pu te jouer un tour, avec la connexion ac­ti­vée?

55)
To­TheEnd
, le 16.10.2008 à 16:55

Il n’y a pas de quoi faire une CRISE Jo… le com­men­taire 41 n’est pas le tient, c’est celui de “Moi-même”… si tu cliques sur son nom, tu pour­ras lui écrire. Perso, j’ai trouvé la contre­pè­te­rie assez bonne.

chris­to­pherb1973: ce n’est pas un club mais tout sim­ple­ment un fond de pla­ce­ment qui re­pose sur les in­dices prin­ci­paux… il a été conçu pour être par­ti­cu­liè­re­ment per­for­mant quand les mar­chés sont mo­roses, voire en baisse.

T

56)
Fran­çois Cuneo
, le 16.10.2008 à 16:58

Ah ces (cer­tains) jour­na­listes, tou­jours prompts à mon­ter sur leurs grands che­vaux et à crier à l’in­jus­tice. Cher ami, re­gar­dez at­ten­ti­ve­ment votre com­men­taire (post no 36): il n’a en rien été al­téré. Je n’ai fait que du co­pier-col­ler dans le post 41, en ajou­tant quelques mo­di­fi­ca­tions. C’est “mar­rant”, vous dé­non­cez “un com­plot” dans votre post no 36 et criez “au com­plot” quelques lignes plus loin. Ah, cette clair­voyance jour­na­lis­tique….

Tout s’ex­plique: mais fran­che­ment, ce type de com­men­taire n’est vrai­ment pas très clair. Sur­tout lors­qu’on est dans un fil de dis­cus­sion, qu’il n’est pas fa­cile de suivre. Là, j’ai dû ou­vrir deux fe­nêtres, com­pa­rer les deux com­men­taires.

Et Jo­sif­fert, tu ne pou­vais mo­di­fier le com­men­taire de Moi-même puisque ce n’est pas toi qui l’a écrit.

57)
To­TheEnd
, le 16.10.2008 à 16:58

Aha­ha­hah, heu­reu­se­ment que les jour­na­listes ne peuvent pas tirer… il y au­rait beau­coup de ba­vures.

T

58)
To­TheEnd
, le 16.10.2008 à 17:04

Fran­çois: je ne me sou­viens pas très bien de ton “camp” quand l’Etat a été forcé d’in­jec­ter des mil­liards dans Swis­sair… et que cette boîte a été ven­due pour quelques mil­lions (per­dant tout l’in­ves­tis­se­ment).

Le cal­cul de l’Etat était simple: qu’est-ce qui coûte le plus cher, lais­sez mou­rir Swis­sair et tous les mil­liers d’em­plois qui al­laient avec ou in­jec­ter “à perte” de l’ar­gent pour sau­ver un sec­teur?

Tu manques, comme d’autres, ma conclu­sion. Si les banques de­mandent l’aide de l’Etat, ce der­nier est gé­né­ra­le­ment gras­se­ment payé en re­tour (12% d’in­té­rêt + la plus­va­lue sur les ac­tions).

Enfin, pour ceux qui pensent que c’est la fin du sys­tème (quelle mé­moire courte), je leur donne ren­dez-vous dans 3 ou 5 ans…

T

59)
alec6
, le 16.10.2008 à 17:06

@ Jo­sif­fert : les contri­bu­teurs ont en effet la pos­si­bi­lité d’in­ter­ve­nir sur les posts des autres, mais aucun ne s’est per­mis à mon sens… de mo­di­fier à ce point le tien, tout au plus se per­met-on par­fois de cor­ri­ger des fôtes de frappe.

“Moi-Même” s’en ex­plique plus haut. Au pire s’agit-il d’un mau­vais “co­pier col­ler” ou plu­tôt d’une ab­sence de “ci­ta­tion”.

60)
Fran­çois Cuneo
, le 16.10.2008 à 17:09

Non non alec7, les contri­bu­teurs ne peuvent pas mo­di­fier les posts des autres.

Lors­qu’on clique sur en­voyer ou je ne sais quoi, ça bloque.

La preuve, sans s’en rendre compte, jo­sif­fert a es­sayé de mo­di­fier le com­men­taire de Moi-même, et il n’a pas pu.

Je crois que moi je peux, j’avais fait un test une fois, mais je n’en suis même pas sûr.

61)
Fran­çois Cuneo
, le 16.10.2008 à 17:12

Fran­çois: je ne me sou­viens pas très bien de ton “camp” quand l’Etat a été forcé d’in­jec­ter des mil­liards dans Swis­sair… et que cette boîte a été ven­due pour quelques mil­lions.

Le cal­cul de l’Etat était simple: qu’est-ce qui coûte le plus cher, lais­sez mou­rir Swis­sair et tous les mil­liers d’em­plois qui al­laient avec ou in­jec­ter “à perte” de l’ar­gent pour sau­ver un sec­teur?

Tu manques, comme d’autres, ma conclu­sion. Si les banques de­mandent l’aide de l’Etat, ce der­nier est gé­né­ra­le­ment gras­se­ment payé en re­tour (12% d’in­té­rêt + la plus­va­lue sur les ac­tions).Enfin, pour ceux qui pensent que c’est la fin du sys­tème (quelle mé­moire courte), je leur donne ren­dez-vous dans 3 ou 5 ans…

J’ai très bien lu ta conclu­sion.

La BCV en effet s’en est sor­tie et a rem­boursé (à ce que je sais) l’Etat, avec in­té­rêt.

Mais si elle s’était plan­tée?

Et la ques­tion n’est pas là: on a trouvé l’ar­gent pour sau­ver les gugus qui jouent pour faire un po­gnon pas loin d’être mal­hon­nête, en une ou deux séances entre gen­tils Eu­ro­péens.

Par contre, rien pour éra­di­quer la fa­mine.

Je sais, ça fait gamin de dire des choses comme ça. Mais c’est ainsi, ça m’in­sup­porte.

Quand à Swis­sair, bien sûr qu’il fal­lait aider et sau­ver le plus d’em­plois pos­sibles, mais à nou­veau, les Bru­gis­ser et autres di­rec­teurs ab­jects s’en sont tirés eux. Et cer­tains hon­teu­se­ment bien.

62)
jo­sif­fert
, le 16.10.2008 à 17:18

Merci Fran­çois, l’af­faire est clos.

Concer­nant les in­ter­ven­tions der­nières de moi-même et TTE, je me per­met­trais de ra­jou­ter que le pla­giat et la ma­ni­pu­la­tion de texte n’ont rien à voir avec la li­berté d’ex­pres­sion. Qui plus est, en agis­sant de la sorte on gé­nère une grande perte de temps dans une com­mu­ni­ca­tion pour une fois in­té­res­sante.

63)
Tom25
, le 16.10.2008 à 17:18

@ jo­sif­fert, ton post est en 36, quel­qu’un d’autre a créé un nou­veau post en 41 en re­pre­nant le tiens, mais il n’a pas édité TON post. Ou alors … je se­rais ex­trê­me­ment sur­pris. Quant à sa­voir qui a écrit ce post 41, qui est ce Mr Moi-même, enfin Soi-même, j’ai ma pe­tite idée.

Sinon per­son­nel­le­ment, je n’ai rien perdu ces quelques der­niers mois de crise. Mais ça fait 10 ans que je perds sur mon sa­laire. Je vou­lais aussi ajou­ter que j’ai par­fois du mal à com­prendre que, au kg, cer­taines den­rées ali­men­taires coûtent plus que cer­tains gad­gets tech­no­lo­giques. J’en re­viens à ma ques­tion, si la crise conti­nue, de com­bien aug­men­te­rons les ali­ments, et de com­bien les gad­gets ?
De quoi avons-nous peur exac­te­ment ? De ne plus avoir un nou­veau Mac à chaque Key­note se­mes­trielle, ou de ne plus avoir à bouf­fer ?

Alec, avant le terre tour­nait au­tour d’un axe qui al­lait du pôle nord au pôle sud, au­jour­d’hui, elle tourne au­tour de Bush et de Sarko, et comme ils ne sont pas pil poil dia­mé­tra­le­ment op­po­sés, ça ne tourne plus rond ! :•)

64)
In­connu
, le 16.10.2008 à 17:28

Pas de pro­blème, on est bien en Suisse : dès qu’on parle d’ar­gent… on cause!

65)
Moi-même
, le 16.10.2008 à 17:33

Pour clore le débat des posts, je me suis juste per­mis de re­prendre le post no 36 de Jo­sif­fert, et d’y ajou­ter quelques mo­di­fi­ca­tions de mon cru, car les phrases du genre Il me semble que lors­qu’on re­garde le monde du fond de sa val­lée avec les ju­melles, entre deux verres de rouge, il est vite fait pour tout le monde de tom­ber dans des cli­chés à la con. ne me sem­blaient pas très ap­pro­priés pour dé­fi­nir quel­qu’un comme TTE, qui nous a pondu un ex­cellent ar­ticle sur son (ex-) job, et après la lec­ture du­quel on peut conclure qu’il pas­sait plus de temps aux 4 coins du globe à être confronté à la réa­lité du ter­rain, qu’à si­ro­ter des verres au fond de sa val­lée. Si on tait toutes les voix dis­cor­dantes, à quoi bon faire un débat, vu que tout le monde aura un avis mo­no­li­thique (qui mène à la dic­ta­ture comme tout le monde le sait). Je ne vois pas en quoi votre “qua­lité” de jour­na­liste vous donne plus de poids qu’à mon bou­lan­ger fa­vori: je suis sûr qu’il au­rait des choses in­té­res­santes à dire sur le sujet.

En­suite, ce n’est pas du pla­giat (je n’ai pas pris votre texte de A à Z afin de le pu­blier sous mon nom), mais plu­tôt de la dé­ri­sion. Quand on se donne le droit de cri­ti­quer les autres et de faire des pa­ral­lèles dou­teux, on doit s’at­tendre à être cri­ti­qué (ou pris en dé­ri­sion) par les autres. Sinon, au­tant pas­ser tous les co­miques de­vant un pe­lo­ton d’exé­cu­tion.

@Tom25: On se connaît?

Pour en re­ve­nir au débat, je suis assez d’ac­cord avec Fran­çois: c’est quand même cho­quant que les mêmes qui nous ont ra­battu les oreilles pen­dant des an­nées sur le lais­sez-faire et le non-in­ter­ven­tion­nisme de l’Etat, soient les pre­miers à se tour­ner vers lui dès que ça com­mence à mal aller.

66)
alec6
, le 16.10.2008 à 17:39

Hi hi hi ! bonne re­marque Tom ! l’axe du bien ne tourne pas rond !

‘tain, je ne pour­rai pas chan­ger de Mac bouc le mois pro­chain !! m’en fout il n’a pas de fire ouire !

67)
To­TheEnd
, le 16.10.2008 à 17:44

FC: faux. L’Etat n’est pas in­ter­venu pour sau­ver des gens qui ont fait des conne­ries (toutes cette équipe s’est faite virée) mais bien pour sau­ver une banque qui avait les éco­no­mies de mil­liers de per­sonnes et qui sou­te­naient tout au­tant de PME et autres.

Oui, pas grand chose pour éra­di­quer la fa­mine… mais si on ne sau­vait pas cer­taines de ces ins­ti­tu­tions fi­nan­cières, que se se­rait-il passé?

Jo: “on gé­nère une grande perte de temps dans une com­mu­ni­ca­tion pour une fois in­té­res­sante.” je suis mort de rire… pra­ti­que­ment 60 com­men­taires pour dire à quel point je suis dé­bile, à quel point je me trompe, à quel je n’y connais rien, à quel point je suis ir­res­pon­sable, à quel point je ne com­prends rien, etc. etc.

Oui, c’est vrai­ment très in­té­res­sant.

T

68)
jo­sif­fert
, le 16.10.2008 à 17:49

*POUR CLORE A MON TOUR DÉ­FI­NI­TI­VE­MENT *

Mais Moi-même, stp avant d’écrire prends la peine de bien lire !

Je ne me suis pas per­mis de trai­ter qui que ce sois de CON ! J’ai bien sou­li­gné le risque que “nous tous en­cour­rons” d’être pié­gés, sous cer­taines condi­tions, et d’ar­ri­ver même à adop­ter “des cli­chés à la con”. Per­sonne n’est jugé ! La val­lée est une al­lé­go­rie, je ne connais rien de TTE.

STP ap­prends à faire la dif­fé­rence entre l’IDEE et la per­sonne qui l’EX­PRIME. C’est pri­mor­dial pour ne pas semer la pa­gaille et man­quer de res­pect à la per­sonne.

Rien à dire SUR TTE, au contraire si tu lis bien.

Mais main­te­nant, lais­sons la place et le temps aux autres pour s’ex­pri­mer et nous pour nous en­ri­chir. Nous ne sommes pas for­ce­ment chez nous.

69)
Joël (ex­Gli­mind)
, le 16.10.2008 à 17:54

…Tu manques, comme d’autres, ma conclu­sion. Si les banques de­mandent l’aide de l’Etat, ce der­nier est gé­né­ra­le­ment gras­se­ment payé en re­tour (12% d’in­té­rêt + la plus­va­lue sur les ac­tions). …

Si c’était un si bon in­ves­tis­se­ment alors pour­quoi tes pe­tits amis du privé ne posent-ils pas leur thune de­dans… cqfd!

70)
levri
, le 16.10.2008 à 18:00

@ 45- alec6 : en gros je suis d’ac­cord avec ton post, j’étais bien trop flem­mard pour faire un Nième rap­pel de ces quelques évi­dences, ça me donne l’im­pres­sion de ra­do­ter ! et comme je le di­sais pré­cé­dem­ment le mot “dé­crois­sance” (même rai­son­née) semble être tabou.

@ Fran­çois Cuneo : “l’ar­gent pour éra­di­quer la fa­mine” est sou­vent versé sous forme de do­ta­tion ali­men­taire, ce qui at­té­nue juste le pro­blème jus­qu’à la sai­son sui­vante, ce qui m’in­sup­porte c’est d’avan­tage la mon­dia­li­sa­tion qui fait perdre ses re­pères aux peuples que le fait que le FMI ou autres n’y aille pas de son porte mon­naie.

@ 62- jo­sif­fert : “on gé­nère une grande perte de temps dans une com­mu­ni­ca­tion pour une fois in­té­res­sante.”… heu, t’exa­gé­re­rais pas un poil là ?

71)
To­TheEnd
, le 16.10.2008 à 18:13

Et voilà, il ne man­quait plus que le CQFD…

Mais tout le pro­blème est là. Les banques ne se prettent plus d’ar­gent car elles ont peur de ne plus le re­voir… d’où une grosse crise fi­nan­cière puisque plus per­sonne ne prête à per­sonne.

C’est assez CQFD là? Et c’est moi qui ne com­prend rien…

T

72)
marc­di­ver
, le 16.10.2008 à 18:19

Bon les amis…

D’em­blée je vais le dire : je ne connais rien à l’éco­no­mie. Mais j’ai perdu quand même un peu d’ar­gent avec cette crise, étant donné que j’ai suivi les conseils de pla­ce­ment de mon conseiller. Je ne lui en veux pas du tout, je peux com­prendre. Ce que j’ai­me­rais dire, c’est que je trouve to­ta­le­ment in­dé­cent les sa­laires des di­ri­geants des grandes banques. Qui peut m’ex­pli­quer pour­quoi un être hu­main peut ga­gner au­tant d’ar­gent, le poids des res­pon­sa­bi­li­tés ? Ok, il est énorme ce poids-là, mais c’est plus du sa­laire ce que l’on en­tend, c’est de l’in­dé­cence crasse ! Pour­quoi un être hu­main peut-il ga­gner au­tant que des cen­taines de fa­mille réunies, et in­di­rec­te­ment faire perdre l’ar­gent de ces fa­milles sans risque pour lui ? Soyez cer­tains qu’en écri­vant ce com­men­taire, je suis conscient du côté po­pu­liste de mon pro­pos, mais néan­moins, je le main­tiens.

PS : et il n’y a pas que les ban­quiers !

73)
Moi-même
, le 16.10.2008 à 18:23

Ce qui m’in­té­res­se­rait de sa­voir, c’est quel est le mé­ca­nisme qui régit la pen­sée des joueurs de ca­sino à grande échelle, par­don, des ins­ti­tu­tions fi­nan­cières.

Je suis per­son­nel­le­ment al­ler­gique à l’in­té­rêt, aux fonds de pla­ce­ment et autres. Je me l’ex­plique de façon sui­vante:

Etant petit, j’ai eu de l’ar­gent de poche, di­sons 2 uni­tés mo­né­taires. Un mars coû­tait 1 unité mo­né­taire, un pa­quet de bon­bons 0.70 uni­tés et un pa­quet de che­wing-gums 0.60 uni­tés. Bien que mon envie était très forte d’avoir les trois tout de suite, je n’y ar­ri­vais pas. En effet, je de­vais faire un choix et at­tendre la se­maine pro­chaine pour avoir l’un des trois ar­ticles convoi­tés, mais ja­mais les 3 en même temps. Bien sûr, j’au­rais pu faire un em­prunt au­près de l’Etat (mes pa­rents), mais je ne pense pas qu’il m’au­rait ren­floué toutes les se­maines.

J’au­rais éga­le­ment pu spé­cu­ler sur l’in­at­ten­tion de la ven­deuse et m’em­pa­rer d’un ar­ticle convoité man­quant, mais, mal­heu­reu­se­ment, l’Etat (les pa­rents) a “bien” fait les choses et m’a édu­qué selon son idéo­lo­gie propre (tu ne vo­le­ras point, tu re­gar­de­ras à droite et à gauche avant de tra­ver­ser etc). Je pense que si ma “spé­cu­la­tion” avait réussi, la ven­deuse au­rait été flouée et je me se­rais senti mal après.

Au­jour­d’hui, étant un peu plus grand, je suis le même prin­cipe. Je consomme selon ce que je gagne, selon mes moyens. Je ne peux tout avoir en même temps. Et l’ar­gent “dort” sur un compte cou­rant. J’ai le sen­ti­ment que si je pla­çais mon ar­gent dans un “hedge fund”, des mil­liers de tra­vailleurs se fe­raient op­pres­ser de l’autre côté du globe afin d’as­su­rer un ren­de­ment plus consé­quent à mon pla­ce­ment.

D’ailleurs, ça ne choque per­sonne que l’ar­gent qu’on gagne doit OBLI­GA­TOI­RE­MENT tran­si­ter par un compte cou­rant sur le­quel la banque pré­lève des frais? Je sais que c’est un ser­vice, mais quand même.

J’ai­me­rais lire l’avis d’autres per­sonnes ( et plus par­ti­cu­liè­re­ment celui de ceux qui bour­si­cotent ): qu’est-ce qui vous pousse à le faire? Le désir de consom­mer plus? Le désir d’en avoir tou­jours plus sur le compte? Êtes-vous fé­ti­chistes des rap­ports de fin de mois: plus le solde est haut, mieux vous vous sen­tez?

@ Jo­sif­fert,

ex­cuse-moi d’y re­ve­nir, mais je n’ai ja­mais dit que tu l’as traité de con, tu as juste in­si­nué qu’il a des cli­chés à la con, c’est dif­fé­rent, tu as rai­son.

Je te cite (Source post 36,16-10-2008: 12h27):

En effet, tu t’aven­tures dans un do­maine que vi­si­ble­ment TU ne maî­trises pas. J’en veux pour preuve la confu­sion qui règne dans TON ar­ticle, entre crise fi­nan­cière et crise éco­no­mique. Il me semble que lors­qu’on re­garde le monde du fond de sa val­lée avec les ju­melles, entre deux verres de rouge, il est vite fait pour tout le monde de tom­ber dans des cli­chés à la con.

Mais lais­sons de côté le débat sé­man­tique, TU as rai­son.

74)
jo­sif­fert
, le 16.10.2008 à 18:42

A marc­di­ver.

Je pro­pose de faire un petit exer­cice sans pré­ten­tion afin de nous caler dans la réa­lité.

Sup­po­sons un mo­ment que toi, mac­di­ver, tu est un ven­deur en as­pi­ra­teurs. Un com­mer­cial. Ton pa­tron te pro­pose 1500,- € par mois + 10 % de ton chiffre d’af­faires.

Le pre­mier mois, tu vends pour 2000,- €, ton pa­tron est content de toi et il te ver­sera = 1500,- € (ton fixe) + 200,- € (ton % sur tes ventes).

La pre­mière année, tu vends pour 50.000,€, et ton pa­tron est content de toi, il te ver­sera = 24.000, € + 5.000,- €.. Par tes ventes, tu gagnes ta vie et par la même oc­ca­sion tu par­ti­cipes à la crois­sance de l’en­tre­prise, des postes de tra­vail, au dé­ve­lop­pe­ment tech­no­lo­gique, etc.

La deuxième année, tu vends pour 2.000.000,- €, et ton pa­tron est très content de toi, comme les em­ployés de l’en­tre­prise et leurs fa­milles ac­ces­soi­re­ment. Il te ver­sera sur l’an­née (et il y a forte chances que t’es­saye­ras de re­né­go­cier ton sa­laire au vu de tes ré­sul­tats) = 24.000,- € + 200.000,- €. Par tes ventes….

La troi­sième année, tu vends 10.000.000,- €, et ton pa­tron est très très content de toi, comme les autres danse l’en­tre­prise. Ton gain sera = 24.000,- € + 1.000.000,-€. de com­mis­sions. Par tes ventes, et pa­tati et pa­tata.

La ques­tion est la sui­vante : où pour­rait se trou­ver le pro­blème ?

75)
AleX54
, le 16.10.2008 à 18:44

Ce qui est cho­quant aussi, c’est la vo­lonté po­li­tique de ne plus lais­ser une banque cou­ler à l’ave­nir.

Au­tre­ment dit, les ban­quiers de­viennent ir­res­pon­sables puisque ils se­ront rat­tra­pés en cas de pro­blème.

Je vou­drais dire aussi que l’ave­nir n’est pas pré­vi­sible, no­tam­ment pour ce qui concerne les sys­tèmes com­plexes (c’est le cas de l’éco­no­mie). Une de leurs ca­rac­té­ris­tiques est la no­tion de pro­priété émer­gente. Ce sont des pro­prié­tés qui peuvent ap­pa­raître sans être dé­duc­tibles.

Rien ne dit au­jour­d’hui que la crise ac­tuelle se ré­sou­dra comme celle d’avant. Rien ne dit que le sys­tème lui sur­vi­vra, on le saura après. Et si le sys­tème doit s’ef­fon­drer, ce sera pro­ba­ble­ment pour une rai­son im­pré­vue.

TTE peut bien faire l’in­tel­li­gent, ce n’est qu’un chan­ceux (si ses gains sont réels).

C’est comme si le ga­gnant du Loto nous ex­pli­quait sa stra­té­gie.

Bref, je ne vois pas en quoi c’est ar­ticle est à contre cou­rant. Il tente d’ex­pli­quer la crise, non pas par une ca­rac­té­ris­tique in­trin­sèque du sys­tème, mais par le rôle des mé­dias et le manque de confiance qu’ils gé­né­re­raient. En se sens, l’ar­ticle cherche à cau­tion­ner le sys­tème en le dé­doua­nant de sa res­pon­sa­bi­lité, ce qui n’est pas, pour le moins, à contre cou­rant. C’est juste le moyen d’y par­ve­nir qui dif­fère et en­core. Ce n’est qu’une façon de plus de re­por­ter la faute sur quel­qu’un d’autre.

76)
Tom25
, le 16.10.2008 à 18:45

TTE, c’est bien ce que dit Gli­mind, pour­quoi tes co­pains (bour­si­cot­teurs et ban­quiers) ne re­mettent pas LEURS thunes en jeu ? Tu le dis toi-même ci-des­sus, parce qu’elle n’ont pas confiance, et non pas parce qu’elles n’en ont pas !

Autres choses, mais je n’y com­prends sû­re­ment rien, je n’ai que des im­pres­sions. Il a été dit que les ac­tion­naires avaient tout perdu avec la faillite. Je n’en suis pas convaincu. Il me semble que des mon­tagnes de frics vir­tuels ont été créés, on l’a dit plu­sieurs fois les va­leurs en bourses ne re­flé­taient plus du tout la va­leur réelles des en­tre­prises. Les ac­tion­naires ont ef­fec­ti­ve­ment perdu le ca­pi­tal vir­tuel qu’ils avaient ar­ti­fi­ciel­le­ment créé, mais les in­té­rêts que ça leur a rap­porté, ils se les sont gar­dés.

De toute façon on dit JOUER en bourse. Qu’un type joue SON po­gnon je m’en fout. Que des types jouent le po­gnon de tout un pays, même de plu­sieurs pays, je n’ap­pelle plus ça un jeu. Ca fait des an­nées que ce gens nous disent qu’ils savent ce qu’ils font. Au­jour­d’hui en­core on nous dit qu’on y com­prends rien, mais que ce sera pire si on ne paye pas par l’in­ter­mé­diaire de nos im­pôts des mil­liards d’in­ves­tis­se­ments.
Alors vous vous plai­gnez de vous faire in­sul­ter, mais ne vous bâtez plus, le CON C’EST MOI ! Je n’y com­prends rien, je n’ai ja­mais rien voulu y com­prendre, mais je me fais en­core ni­cker une par­tie de mon po­gnon sans rien sa­voir de plus.
QUI est ruiné ? QUI se re­trouve en slip ? HEIN ? Non mais j’ai­me­rai sa­voir. On me dit qu’il y a des gens qui risquent des mil­liards pour que notre éco­no­mie puissent fonc­tion­ner. Ils font ça pour mon bien, ils tra­vaillent biens et tout tra­vail mé­ri­tant sa­laire ils sont riches à mil­lions puisque c’est à la hau­teur de ce qu’ils in­ves­tissent. Main­te­nant j’ai­me­rai sa­voir quelles grandes for­tunes ont été rui­nées ? les risques sont énormes nous dit on de­puis des an­nées. Pour­tant je ne vois pas pleins de châ­teau à vendre sur eBay, je n’y vois pas des Fer­ra­ris bra­dés pour que ces an­ciens ac­tion­naires puissent bouf­fer !
Parce que des gars qui n’ont pas fait de conne­ries dans leur bou­lot et se re­trouvent dans la rue à faire la manche on en voit “trop” fré­quem­ment.
Je le ré­pète, LE CON c’est moi. J’ai vrai­ment l’im­pres­sion de me faire mettre le doigt jus­qu’au coude par tous ces types ! Et je me dis que tous ces bour

77)
marc­di­ver
, le 16.10.2008 à 18:49

Jo­sif­fert

Je sais que le sys­tème est fait ainsi, c’est de l’arith­mé­tique, les 90 % res­tants se re­trouvent ailleurs… Mais ex­plique-moi pour­quoi quand le ven­deur en as­pi­ra­teur n’a rien vendu et se re­trouve avec des stocks d’in­ven­dus, pour­quoi son pa­tron part avec une grosse par­tie de la caisse ?

78)
hump­tius dump­tius
, le 16.10.2008 à 18:50

Aux alen­tours du com­men­taire 12, j’avais com­mencé un truc sur la croyance, la pré­dic­tion, l’au­to­rité, la ré­fé­rence, l’in­fé­rence, etc., tous nobles mots, et, donc, je m’en étais re­tourné à mon cher David Hume (phi­lo­sophe écos­sais, qui n’a pas in­venté le ca­ou­tchouc) lorsque le train du monde, la noble in­cer­ti­tude du temps, et le reste, m’ont en­voyé ailleurs. Re­dé­mar­rant à hau­teur de 63, la ques­tion de l’in­duc­tion ré­duite à com­ment juger des évé­ne­ments fu­turs pa­rait for­te­ment in­dexée sur ce prin­cipe mis en évi­dence par Pierre Dac (ou un autre, mais c’est sa voix que j’en­tends) : « lors­qu’on sait c’qu’on sait et qu’on croit c’qu’on croit, on a bien rai­son de pen­ser c’qu’on pense…», soit un beau ré­sumé de l’illu­sion pa­ra­noïaque. Pour ré­su­mer, Hume es­ti­mant qu’il n’y a pas de liai­son né­ces­saire entre les faits, en vient à cette conclu­sion déses­pé­rante, dès qu’on voit une es­pèce de ré­gu­la­rité dans quelque chose, on en fait une théo­rie la­quelle dans la ma­jo­rité des cas peut être re­bap­ti­sée sans dom­mages, ha­bi­tude, cou­tume, rou­tine, lieu com­mun. Mais comme j’au­rais été obligé de tout lire (je parle des hu­meurs-com­men­taires, pas de Hume) pour en venir à bout, je fais juste une re­marque sur la main in­vi­sible, cette ma­gni­fique for­mule due à Adam Smith (phi­lo­sophe écos­sais, qui n’a pas (non plus) in­venté le ca­ou­tchouc) et que l’on em­ploie fré­quem­ment pour su­bli­mer toute ques­tion re­la­tive au mar­ché.

La fa­meuse « In­vi­sible Hand » n’ap­pa­raît que deux fois dans l’œuvre smi­thienne, une fois dans la _Theory of Moral Sen­ti­ments_ : « The pro­duce of the soil main­tains at all times nearly that num­ber of in­ha­bi­tants which it is ca­pable of main­tai­ning. The rich only se­lect from the heap what is most pre­cious and agreeable. They consume lit­tle more than the poor, and in spite of their na­tu­ral sel­fi­sh­ness and ra­pa­city, though they mean only their own conve­niency, though the sole end which they pro­pose from the la­bours of all the thou­sands whom they em­ploy, be the gra­ti­fi­ca­tion of their own vain and in­sa­tiable de­sires, they di­vide with the poor the pro­duce of all their im­pro­ve­ments. They are led by an in­vi­sible hand to make nearly the same dis­tri­bu­tion of the ne­ces­sa­ries of life, which would have been made, had the earth been di­vi­ded into equal por­tions among all its in­ha­bi­tants, and thus wi­thout in­ten­ding it, wi­thout kno­wing it, ad­vance the in­ter­est of the so­ciety, and af­ford means to the mul­ti­pli­ca­tion of the spe­cies.»

… et une autre dans _An In­quiry into the Na­ture and Causes of the Wealth of Na­tions_ : « Every in­di­vi­dual ne­ces­sa­rily la­bours to ren­der the an­nual re­ve­nue of the so­ciety as great as he can. He ge­ne­rally, in­deed, nei­ther in­tends to pro­mote the pu­blic in­ter­est, nor knows how much he is pro­mo­ting it. By pre­fer­ring the sup­port of do­mes­tic to that of fo­reign in­dus­try, he in­tends only his own se­cu­rity ; and by di­rec­ting that in­dus­try in such a man­ner as its pro­duce may be of the grea­test value, he in­tends only his own gain ; and he is in this, as in many other cases, led by an in­vi­sible hand to pro­mote an end which was no part of his in­ten­tion. Nor is it al­ways the worse for the so­ciety that it was no part of it…»

En ré­sumé, chez Smith, la main in­vi­sible, c’est celle de l’In­fi­nite Crea­tor, du Di­vine Au­thor, du Uni­verse Ar­chi­tect, de la Pro­vi­dence, bref on re­gret­tera juste qu’il n’ait pas ex­ploré l’autre hy­po­thèse : si le « doigt de Dieu » (Bas­tiat, Har­mo­nies éco­no­miques, p. 334) n’est pas der­rière pour or­ga­ni­ser la re­dis­tri­bu­tion, que de­viennent alors la so­ciété, l’in­té­rêt pu­blic.

Ce n’est ja­mais qu’une conti­nua­tion de ce qu’avait avancé Ber­nard Man­de­ville dans la Fable of Bees où est es­quis­sée la dé­mons­tra­tion que les vices pri­vés font les ver­tus pu­bliques. Là je re­pique une vieille note que j’ai faite, en l’état désor­donné où elle se trouve :

La ques­tion est posée par Man­de­ville, dans sa Fable…, à l’imi­ta­tion de celles de La Fon­taine, quand il sou­tient que les vices pri­vés, luxe, etc. font les ver­tus pu­bliques, le thème est ainsi pré­senté dans la Pré­face : « I first slightly touch upon some of the Faults and Cor­rup­tions the se­ve­ral Pro­fes­sions and Cal­lings are ge­ne­rally char­ged with. After that I shew that those very Vices of every par­ti­cu­lar Per­son by skil­ful Ma­na­ge­ment, were made sub­ser­vient to the Gran­deur and worldly Hap­pi­ness of the whole. Lastly, by set­ting forth what of ne­ces­sity must be the conse­quence of ge­ne­ral Ho­nesty and Vir­tue, and Na­tio­nal Tem­pe­rance, In­no­cence and Content, I de­mons­trate that if Man­kind could be cured of the Fai­lings they are Na­tu­rally guilty of, they would cease to be ca­pable of being rais’d into such vast, potent and po­lite So­cie­ties, as they have been under the se­ve­ral great Com­mon­wealths and Mo­nar­chies that have flou­ri­sh’d since the Crea­tion.»

La question est celle du skilfull Management…
Donne comme exemple, le plaisir qu'il a à marcher dans les rues de Londres, puantes et malaisées, et celui qu'il trouve à y découvrir un Jardin enchanteur rempli de fragrances merveilleuses… Même le pire de la multitude apporte au bien commun, etc. Les bordels permettent aux femmes honnêtes de vivre en paix, les instruments de musique qu'on y trouve enrichissent les artisans, et l'avarice est la mère de tous les vices, la prodigalité le péché le plus noble…

Comme le rap­por­tait Mon­tes­quieu, « Dans une grande ville, dit l’au­teur de la Fable des abeilles, t. I, p. 133, on s’ha­bille au-des­sus de sa qua­lité, pour être es­timé plus qu’on n’est par la mul­ti­tude. C’est un plai­sir pour un es­prit foible, presque aussi grand que celui de l’ac­com­plis­se­ment de ses dé­sirs.»

En v.o. :
« The poorest Labourer’s Wife in the Parish, who scorns to wear a strong wholesom Frize, as she might, will half starve her self and her Husband to purchase a second-hand Gown and Petticoat, that cannot do hera half the Service; because, forsooth, it is more genteel. The Weaver, the Shoemaker, the Tailor, the Barber, and every mean working Fellow, that can set up with little, has the Impudence with the first Money he gets, to Dress himself like a Tradesman of Substance: The ordinary Retailer in the clothing of his Wife, takes Pattern from his Neighbour, that deals in the same Commodity by Wholesale, and the Reason he gives for it is, that Twelve Years ago the other had not a bigger Shop than himself. The Druggist, Mercer, Draper, and other creditable Shopkeepers can find no difference between themselves and [133]Merchants, and therefore dress and live like them. The Merchant’s Lady, who cannot bear the Assurance of those Mechanicks, flies for refuge to the other End of the Town, and scorns to follow any Fashion but what she takes from thence. This Haughtiness alarms the Court, the Women of Quality are frighten’d to see Merchants Wives and Daughters dress’d like themselves : this Impudence of the City, they cry, is intolerable ; Mantua-makers are sent for, and the contrivance of Fashions becomes all their Study, that they may have always new Modes ready to take up, as soon as those saucy Cits shall begin to imitate those in being. The same Emulation is continued through the several degrees of Quality to an incredible Expence, till at last the Prince’s great Favourites and those of the first Rank of all, having nothing else left to outstrip some of their Inferiors, are forc’d to lay out vast Estates in pompous Equipages, magnificent Furniture, sumptuous Gardens and princely Palaces.
To this Emulation and continual striving to out-do one another it is owing, that after so many various Shiftings and Changings of Modes, in trumping up new ones and renewing of old ones, there is still a plus ultra left for the ingenious; it is this, or at least the consequence of it, that sets the Poor to Work, adds Spurs to Industry, and encourages the skilful Artificer to search after further Improvements.»
En même temps, il faut noter que Montesquieu se place dans un point de vue économique qui explique sa manière de critique, savoir que le produit économique du monde est constant, ce qui n'est évidemment guère possible, ni rationnel à vrai dire, mais à si noble penseur, on ne cherche point de poux…

Fin de ma note.

Cela pour dire que les croyances à la ré­gu­la­ri­sa­tion des choses en ma­tière so­ciale et éco­no­mique s’ap­puient sur des hy­po­thèses bien aven­tu­reuses, soit l’exis­tence de Dieu, et en fait il n’y en a pas d’autres quand on y fait bien at­ten­tion.

Et comme je me sens un rien fa­ti­gué par ma jour­née, nous abré­ge­rons et en ter­mi­ne­rons avec notre tant-aimé Georg-Chris­toph Lich­ten­berg :

« Wie man alte Bücher stu­diert, in der Ab­sicht Wah­rheit zu su­chen, so kann man wohl zu­wei­len eine Aus­beute erhal­ten, die an­dern ent­gan­gen ist, al­lein man ris­kiert auch zu­wei­len, die beste Zeit seines Le­bens zu ver­kuxen.» Su­del­buch, H, 56.

79)
jo­sif­fert
, le 16.10.2008 à 18:56

Je te com­prends par­fai­te­ment marc­di­ver, mais là il ne s’agit plus de fi­nances mais de droit pé­nale.

Et la réa­lité est bien dé­gou­tante. Mais là on change de sujet de dis­cus­sion à mon avis.

80)
To­TheEnd
, le 16.10.2008 à 19:15

Ahhh… enfin des ques­tions. Peut-être que ça sera plus in­té­res­sant.

marc­di­ver: la rai­son pour la­quelle des boîtes payent très cher leur top ma­na­ger est assez simple. Jus­qu’aux an­nées 70-80, la plu­part des en­tre­prises avaient sur­tout une ac­ti­vité lo­cale ou ré­gio­nale. Avec l’ou­ver­ture des mar­chés et la glo­ba­li­sa­tion, beau­coup d’en­tre­prises ont pu se dé­ve­lop­per sur de nou­veaux mar­chés… y com­pris les en­tre­prises concur­rentes qui sont ve­nues gri­gno­ter des parts de mar­ché sur des ter­ri­toires “pro­té­gés”! Du coup, le pro­fil des ma­na­gers de haut ni­veau a changé… on a donc com­mencé à re­cru­ter à l’étran­ger car nous n’avions pas d’ex­per­tise lo­cale (es­saye d’en­voyer un bon Vau­dois qui ne connaît rien au mar­ché chi­nois à Pékin pour ou­vrir un Bu­si­ness…). Très vite, dans les an­nées 80-90, beau­coup d’en­tre­prises ont en­gagé des ma­na­gers “in­ter­na­tio­naux”… et ces gars ont tout sim­ple­ment fait jouer la concur­rence. Ce n’est pas un gage de réus­site ou une as­su­rance, mais voilà, c’est un peu comme quand on va à l’hô­pi­tal… on pré­fère tous que ce soit le pro­fes­seur qui nous opère plu­tôt que celui qui a fini ses études l’an­nées der­nière. Donc, en ré­sumé, quand tu as un super CV, que tu as gagné de grosses af­faires ou que tu as sauvé de grosses boîtes, ça se sait et tu es très de­mandé. En plus, beau­coup sont tout de même pru­dents (ma­lins? pro­fi­teurs?) et ils prennent une as­su­rance en di­sant: “Si ça se passe mal, je veux tout de même par­tir avec XX mil­lions”… et si un conseil d’ad­mi­nis­tra­tion ac­cepte ces condi­tions, et bien voilà, ça ar­rive!

Moi-même: je bour­si­cote de­puis une quin­zaine d’an­nées plus par in­té­rêt que par be­soin. C’est tou­jours in­té­res­sant de miser à contre-cou­rant. Ache­ter de l’Apple quand plus per­sonne n’y croit ou vendre quand tout le monde pense qu’on va en­core battre des re­cords pour le 3ème jour de suite… et dé­ve­lop­per des stra­té­gies un peu plus com­plexe avec d’autres pro­duits fi­nan­ciers. En bour­si­co­tant, je pense que tu dé­ve­loppes beau­coup le sens de l’ana­lyse et qu’il faut ap­prendre à iso­ler le “bruit”… c’est à dire ceux qui disent ce qu’il faut faire. Ce genre de truc sert éga­le­ment dans la vraie vie… et sur­tout quand tu bosses dans un en­vi­ron­ne­ment dif­fi­cile.

T

81)
marc­di­ver
, le 16.10.2008 à 19:21

TTE,

Je te com­prends bien… mais si le sys­tème est ai­sé­ment com­pré­hen­sible, je ne peux pas l’ac­cep­ter to­ta­le­ment ! Ca va trop loin !

82)
Sa­luki
, le 16.10.2008 à 19:26

Pour sa­voir quand la crise a com­mencé, sui­vez les cours du frêt, en chute libre.

Je ne m’en suis ja­mais pré­oc­cupé, mais main­te­nant j’achète de la came par contai­ners en­tiers, ça a du bon de voir ça: même pen­dant que le pé­trole mon­tait aux cimes les cours du frêt s’ef­fon­draient. N’im­porte quel trans­por­teur pou­vait s’en aper­ce­voir chaque jour dans ses négos avec les af­frê­teurs.

83)
pti­suix
, le 16.10.2008 à 19:47

Juste en pas­sant, pour ceux qui laissent leur ar­gent sur leur compte cou­rant: Vous ne croyez quand même pas qu’elle le gardent au chaud sans le faire tra­vailler ?

P.

84)
fx­prod
, le 16.10.2008 à 20:19

Je pro­pose de faire un petit exer­cice sans pré­ten­tion afin de nous caler dans la réa­lité.

Sup­po­sons un mo­ment que toi, mac­di­ver, tu est un ven­deur en as­pi­ra­teurs. Un com­mer­cial. Ton pa­tron te pro­pose 1500,- € par mois + 10 % de ton chiffre d’af­faires.

Le pre­mier mois, tu vends pour 2000,- €, ton pa­tron est content de toi et il te ver­sera = 1500,- € (ton fixe) + 200,- € (ton % sur tes ventes).La pre­mière année, tu vends pour 50.000,€, et ton pa­tron est content de toi, il te ver­sera = 24.000, € + 5.000,- €.. Par tes ventes, tu gagnes ta vie et par la même oc­ca­sion tu par­ti­cipes à la crois­sance de l’en­tre­prise, des postes de tra­vail, au dé­ve­lop­pe­ment tech­no­lo­gique, etc.​La deuxième année, tu vends pour 2.000.000,- €, et ton pa­tron est très content de toi, comme les em­ployés de l’en­tre­prise et leurs fa­milles ac­ces­soi­re­ment. Il te ver­sera sur l’an­née (et il y a forte chances que t’es­saye­ras de re­né­go­cier ton sa­laire au vu de tes ré­sul­tats) = 24.000,- € + 200.000,- €. Par tes ventes….La troi­sième année, tu vends 10.000.000,- €, et ton pa­tron est très très content de toi, comme les autres danse l’en­tre­prise. Ton gain sera = 24.000,- € + 1.000.000,-€. de com­mis­sions. Par tes ventes, et pa­tati et patata.​La ques­tion est la sui­vante : où pour­rait se trou­ver le pro­blème ?

le pa­tron te vire par­ceque tu gagnes plus que lui et croit béa­te­ment qu’il ferra mieux que toi

85)
ocas
, le 16.10.2008 à 20:28

En­core un geste ci­toyen:

Nous vous re­mer­cions pour votre com­mande. Elle est ac­tuel­le­ment en cours de trai­te­ment. Vous re­ce­vrez sous peu un e-mail de confir­ma­tion.

Mac­Book Pro, 15 Pouces, Alu­mi­nium Re­fe­rence: Z0G0 320GB Se­rial ATA @ 7200 065-8077 Ac­ces­sory kit SM065-8090 Cla­vier ré­tro-éclairé (Suisse) & Guide de l’uti­li­sa­teur (Fran­çais) SM065-8087 Su­per­Drive 8x (DVD±R DL/DVD±RW/CD-RW) 065-8081 Intel Core 2 Duo à 2,53 GHz 065-8068 4GB 1066MHz DDR3 SDRAM – 2×2GB 065-8072

86)
Tom25
, le 16.10.2008 à 20:36

Je suis com­mer­cial, ma voi­ture est mon outil de tra­vail. Il y a quatre se­maines, comme tous les mois, j’ai ap­porté ma voi­ture chez mon ga­ra­giste pour la vi­dange. Je n’ai pas d’atome par­ti­cu­liè­re­ment cro­chu avec lui, il y en a pleins d’autres, mais bon, je suis chez lui.
Le soir, mon pa­tron m’a ap­pelé pour me dire qu’il avait pré­levé 500 € sur mon sa­laire pour les ver­ser di­rec­te­ment au ga­ra­giste qui avait ac­ci­denté ma voi­ture à Chi­cago. “Quoi ! me suis ex­clamé, mais qu’est ce qu’il fout avec ma ba­gnole à Chi­cago ? Je lui ai sim­ple­ment de­mandé une vi­dange ?!”.
“Mais Tho­mas, ne t’oc­cupes pas tu ne com­pren­drais pas. Sache que c’est pour ton bien, que si ni lui ni ses col­lègues ga­ra­gistes n’ame­naient les voi­tures de leur clients à Chi­cago il n’y au­rait pas de com­merce pos­sible. Et pour te ré­con­for­ter, je peux te dire qu’il avait ses propres voi­tures là-bas et qu’elles ont éga­le­ment été en­dom­ma­gées. Et ce ne sont pas des pe­tites R5 comme la tienne, mais des Fer­ra­ris, des Porsches, des Lam­bor­ghi­nis, etc. Il y avait plein de pe­tites voi­tures de pe­tits tra­vailleurs comme toi, et pleins de grosses ba­gnoles de gros ga­ra­gistes comme lui. Et toutes ont été abî­mées. Main­te­nant si je n’avais pas en­voyé tes 500 € pour ra­pa­trier ta voi­ture, tu n’au­rais plu pu tra­vaillé, donc … Vas ré­cu­pé­rer ta voi­ture de­main et re­tourne bos­ser !”.
Je suis re­tourné chez mon ga­ra­giste, et ma voi­ture était bien là. Bon ?! Je ne sais pas trop ce qu’elle a subi, ni si elle a la même va­leur qu’avant. Je vois aussi que ses voi­tures à lui sont là, mais comme je n’ai ja­mais fait at­ten­tion je suis in­ca­pable de dire s’il y en a plus ou moins qu’avant.

Hier j’ai ra­mené ma voi­ture pour sa vi­dange men­suelle. Et je m’aper­çois que les ta­rifs ont aug­menté ?! Merde ! Moi qui m’at­ten­dais à payer moins. D’ha­bi­tude quand je suis en si­tua­tion dé­li­cate avec mes clients, je fais des ef­forts, quitte à ne qua­si­ment rien ga­gner quelque temps, j’es­saye de me faire par­don­ner mes er­reurs. Mais mon ga­ra­giste m’ex­plique qu’il ne peut pas se per­mettre de se re­trou­ver dans la même si­tua­tion que le mois der­nier. Que sans lui plus au­cune voi­tures ne rou­le­raient, que plus per­sonne ne pour­rait tra­vailler. Je lui dit qu’il n’a qu’à plus em­me­ner ma voi­ture à Chi­cago alors, qu’il y em­mènent les siennes puisque c’est son mé­tier. Il me dit que non, la mienne aussi, que c’est né­ces­saire, mais que je n’ai pas à m’en faire, que tout est ren­tré dans l’ordre. Tout va bien il s’oc­cupe de ma voi­ture comme des siennes.
J’ai de­mandé à mon pa­tron de faire mes vi­danges moi-même, que je n’ai plus trop confiance et que je n’ap­pré­cie pas qu’il amène ma caisse à Chi­cago ou ailleurs tous les mois. Mais je n’ai pas le droit, je dois ame­ner ma voi­ture à un ga­ra­giste.

Bilan : J’ai perdu 500 €. Je ne sais tou­jours pas si ça vaut vrai­ment le coût pour nous qu’ils amènent nos ba­gnoles à Chi­cago, et je paye mes vi­danges plus cher.
Mais bon, comme m’a dit mon pa­tron, il y a en­core du Coca-Cola plein les rayons des su­per-mar­chés, et TF1 conti­nue d’émettre. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

87)
jokef
, le 16.10.2008 à 21:25

En effet, les jour­na­listes dé­forment, exa­gèrent, bossent mal… Peut-être qu’ils de­vraient ar­rê­ter de poser des ques­tions à ceux qui les prennent (et leurs lec­teurs avec) pour des cons. Genre les ban­quiers pour qui le mer­credi “tout va ne va pas si mal en Suisse, il y a de la li­qui­dité” mais qui le jeudi sup­plient l’Etat (donc le contri­buable) de voler à leur se­cours et de re­prendre leurs “po­si­tions toxiques” (sic) à hau­teur de 60 mil­liards de francs suisses comme cela a été an­noncé au­jour­d’hui pour l’UBS. Mais évi­dem­ment, il ne fau­drait pas le re­le­ver. Pas bon pour la confiance tout ça. La confiance en qui? Joa­kim

88)
AleX54
, le 16.10.2008 à 21:55

C’est je crois la par­ti­cu­la­rité de cette crise et sa dan­ge­ro­sité : les ac­tifs fre­la­tés.

Ce n’est pas une simple bulle qui éclate. La confiance a dis­paru parce que les fi­nan­ciers se sont in­gé­niés à dis­si­mu­ler les ac­tifs mal­sains au mi­lieu des ac­tifs sains. De sorte que plus per­sonne ne sait ce qu’il vaut lui-même et que tout le monde est sus­pect. De sorte aussi que les États qui ont prit (ou vont prendre) des par­ti­ci­pa­tions dans ces éta­blis­se­ments ne savent pas ce qui font réel­le­ment. (d’où les chiffres as­tro­no­miques qui ne se­ront “peut-être” pas at­teints) Ce n’était pas le cas des crises pré­cé­dentes.

Per­sonne ne sait. Il n’y a qu’à voir la tête des po­li­tiques fran­çais char­gés de “gérer” la crise. J’ai quand même ju­bilé, je dois le dire, de les voir si ri­di­cule, si peu com­pé­tent. C’est un de ces mo­ments ou ils ne peuvent pas ca­cher leur ma­laise, ou un petit bout de vé­rité ap­pa­raît. Ce ne dois pas être fa­cile de pas­ser à la télé et de dire n’im­porte quoi en le sa­chant.

Du coup, ils ont al­lumé des contre-feux : l’his­toire de la mar­seillaise, le tra­vail le di­manche…

89)
Bi­galo
, le 16.10.2008 à 22:18

Bon­soir,

Mail reçu de ma mère la se­maine der­nière, dont j’ignore l’ori­gine :

DE LA FACON D’EX­PLI­QUER DE FACON SIMPLE LES CHOSES COM­PLI­QUEES !!!

Crise des sub­primes: une ex­pli­ca­tion très simple pour ceux qui es­sayent en­core de com­prendre

Mme. Gi­nette a une bu­vette à Ber­tin­court, dans le Pas de Ca­lais. Pour aug­men­ter ses ventes, elle dé­cide de faire cré­dit à ses fi­dèles clients, tous al­coo­liques, presque tous au chô­mage de longue durée.

Vu qu’elle vend à cré­dit, Mme. Gi­nette voit aug­men­ter sa fré­quen­ta­tion et, en plus, peut aug­men­ter un peu les prix de base du “calva” et du bal­lon de rouge.

Le jeune et dy­na­mique di­rec­teur de l’agence ban­caire lo­cale, quant à lui, pense que les “ar­doises” du tro­quet consti­tuent, après tout, des ac­tifs re­cou­vrables, et com­mence à faire cré­dit à Mme. Gi­nette, ayant les dettes des ivrognes comme ga­ran­tie.

Au siège de la banque, des tra­ders avi­sés trans­forment ces ac­tifs re­cou­vrables en CDO, CMO, SICAV, SAMU, OVNI, SOS et autres sigles fi­nan­ciers que nul n’est ca­pable de com­prendre.

Ces ins­tru­ments fi­nan­ciers servent en­suite de le­vier au mar­ché ac­tion­naire et conduisent, au NYSE, à la City de Londres, au Bourses de Franc­fort et de Paris, etc., à des opé­ra­tions de dé­ri­vés dont les ga­ran­ties sont to­ta­le­ment in­con­nues de tous (c.à.d., les ar­doises des ivrognes de Mme Gi­nette).

Ces “dé­ri­vés” sont alors né­go­ciés pen­dant des an­nées comme s’il s’agis­sait de titres très so­lides et sé­rieux sur les mar­chés fi­nan­ciers de 80 pays jus­qu’au jour où quel­qu’un se rend compte que les al­coo­los du tro­quet de Ber­tin­court n’ont pas un rond pour payer leurs dettes.

La bu­vette de Mme. Gi­nette fait faillite.

Et le monde en­tier l’a dans le cul….

90)
Sa­luki
, le 16.10.2008 à 22:30

Bi­galo, on me l’a ra­con­tée hier, j’en ris en­core !

Mais pour moi, Gi­nette n’est pas un re­paire de po­ch’trons, elle est bien plus hup­pée, quoique… et je ne crois pas qu’elle ait des ar­doises.

91)
Bi­galo
, le 16.10.2008 à 22:35

@ Sa­luki.

Cela man­quait dans la dis­cus­sion, non ? ;-)))

92)
da­vi­de­sieb
, le 16.10.2008 à 23:22

Voilà un ar­ticle et une ri­bam­belle de com­men­taires qui m’ont pas­sionné, et, sans rien connaître (ou si peu…) du sujet, il est vrai­ment in­té­res­sant (ef­fa­rant?) de voir que la plu­part des com­men­taires se ré­vèlent presque in­ju­rieux à l’égard de TTE (sommes-nous vrai­ment in­ca­pables de mener une dis­cus­sion sans at­taques sous la cein­ture et dé­pla­cées?) et que, si vous lui re­pro­chez son ap­pré­cia­tion des jour­na­listes soi-di­sant gros­sière et non nuan­cée, vous faites exac­te­ment de même avec “les ban­quiers”, “les tra­ders” et autres “ca­pi­ta­listes” … N’est-ce pas un peu naïf et en­fan­tin de croire que nous sommes les vic­times d’une frange d’in­di­vi­dus qui pro­fitent de nous? Je ne crois pas aux “théo­ries du com­plot”, quelles qu’elles soient, il me semble bien plus rai­son­nable de pen­ser que la plu­part des évé­ne­ments sont es­sen­tiel­le­ment la suite lo­gique d’un nombre in­com­men­su­rable de pe­tites ac­tions, nos ac­tions, notre façon de vivre et, qu’on le veuille ou non, de consom­mer…

Bon, j’ai bien envie de me com­man­der un de ces nou­veaux mac­book; qui me prê­te­rait l’ar­gent? ; )

PS: je ne suis ni ban­quier, ni jour­na­liste…

93)
pm
, le 16.10.2008 à 23:30

je me sou­viens en­core d’un pro­fes­seur qui nous fai­sait part de son mal­heur en cours car il avait tout misé dans un mar­ché qui était ré­puté “sûr”

Un pro­fes­seur qui avait mis tous ses oeufs dans le même pa­nier et qui, donc, n’avait pas lu Knock : j’es­père au moins qu’il n’était pas pro­fes­seur d’éco­no­mie ;)

94)
XXé
, le 16.10.2008 à 23:55

Non non alec7

Argh ! Cuk est vic­time d’in­fla­tion pré­no­mi­nale !!!

Di­dier

96)
CHD
, le 17.10.2008 à 03:15

@TTE Mais alors que de­vraient faire les jour­na­listes ? Ne trai­ter que des bonnes nou­velles ?

97)
Moi-même
, le 17.10.2008 à 04:27

@ TTE

Merci pour ton té­moi­gnage, je com­prends mieux ton rai­son­ne­ment. C’est le “chal­lenge” qui te pousse à bour­si­co­ter, c’est le “jeu” (je sais pas si ce mot est ap­pro­prié) qui t’in­té­resse plus que l’aug­men­ta­tion de ton solde en banque. En fait, c’est comme le rai­son­ne­ment de cer­tains avo­cats: ils ac­ceptent des cas com­plexes, voire déses­pé­rés juste pour le sti­mu­lant in­tel­lec­tuel que cela re­pré­sente.

@p­tit­suix

J’ima­gine bien que la banque fait fruc­ti­fier l’ar­gent qui est sur un compte cou­rant ;). D’ailleurs, si je me rap­pelle bien et si j’ai bien com­pris, elle prête une par­tie de l’ar­gent ou le place quelque part. Par contre, je ne sais pas si les fonds qu’elle pos­sède “ef­fec­ti­ve­ment” ou en “li­quide” couvrent 10%, 20% ou 30% (plus, moins?) des avoirs des clients? Si quel­qu’un pou­vait éclai­rer ma lan­terne.

Mon grand fan­tasme se­rait de voir dé­bar­quer tous les clients à un ou deux jours d’in­ter­valle et re­ti­rer tous leurs avoirs en cash au gui­chet, juste pour rire. Je sais, ça n’ar­ri­vera pas, mais quand même :)

98)
AleX54
, le 17.10.2008 à 07:30

Mon grand fan­tasme se­rait de voir dé­bar­quer tous les clients à un ou deux jours d’in­ter­valle et re­ti­rer tous leurs avoirs en cash au gui­chet, juste pour rire. Je sais, ça n’ar­ri­vera pas, mais quand même :)

En es-tu cer­tain ?

C’est ce qui s’est passé en 29. Et on en est pas passé loin cette fois (il y a eu des queues à Londres pour je ne sais plus quelle banque).

édit : or­tho­graphe

99)
ysen­grain
, le 17.10.2008 à 08:43

J’adore, je bénis l’ex­pres­sion “éco­no­mie réelle”.

A ce que j’ai com­pris, les banques ont dé­conné ? non ? Une banque n’est pas un ma­chin éco­no­mique ? Les pertes des banques sont ap­pa­rem­ment bien réelles ? oui ? non ?

Donc je ne sai­sis pas la dif­fé­rence entre la plon­gée des banques/des bourses et l’éco­no­mie réelle.

Quel­qu’un peut m’ex­pli­quer ?

100)
Tom25
, le 17.10.2008 à 08:53

Ga­boly, elle est bien bonne :•) .

Toi-même, je pen­sais que tu avais un se­cond pseudo plus connu, je suis un peu moins sûr mais j’ai tou­jours des doutes. Je mour­rai sans sa­voir, mais ce n’est pas grave, il y a tant d’autres choses que j’ai­me­rai connaître avant de mou­rir.

Je ne suis pas sûr, mais en 1929 il était déjà im­pos­sible de re­con­ver­tir toute la mon­naie pa­pier en or, mais cette mon­naie pa­pier avait une cor­res­pon­dance en biens phy­siques. Au­jour­d’hui, on en est à se de­man­der s’il y a en­core des va­leurs phy­siques en face de notre mon­naie pa­pier.
Ils sont allé de­mandé quoi à leur banque les An­glais ? J’y ai pensé moi à aller à ma banque et de­man­der … quoi ? Des billets ? Si tout se casse la gueule que mes billets soient à la banque ou dans ma poche, ça ne chan­ge­rait pas grand chose ? De l’or ? A part les quelques al­liances et autres bi­joux je n’au­rais pas eu grand chose ? J’au­rais pris des chaises, des crayons, un PC de merde et je ne sais quoi d’autre.
Donc en fait, comme pas mal de Fran­çais je me de­mande si j’ai eu rai­son d’éco­no­mi­ser pour moi plus tard, et pour mes filles. En fait je me dis qu’un tiens vaut mieux que deux tu l’au­ras, alors je vais tout cla­quer, une grosse ba­gnole, un écran plasma, un Mac, un voyage en avion à l’autre bout du monde, etc. Donc, pour en re­ve­nir aux jour­na­listes, la peur qu’ils on donné aux gens, est-elle po­si­tive ou né­ga­tive pour la consom­ma­tion ? (si on consi­dère les jour­na­listes cou­pables de quoi que ce soit sur ce coup là).

Il n’y a pas, et il n’y aura ja­mais plus, la va­leur réelle des choses à don­ner en contre­par­tie de tout cet ar­gent nu­mé­rique qui se bal­lade de part le monde. On n’est pas tombé cette fois ci, on est re­parti dans les mêmes tra­vers, on tom­bera plus tard, de plus haut …

101)
quark
, le 17.10.2008 à 10:54

Moi, le post de TTE, il m’a bien in­té­ressé. Je ne prends pas po­si­tion, tous ces trucs me dé­passent.

Je constate quand même une chose: il s’en prend (un peu) aux mé­dias (aux jour­na­listes ?). Et on voit tom­ber une ky­rielle de mes­sages de gens qui s’of­fusquent, qui pro­testent, qui pré­tendent qu’il n’a rien com­pris… Et de­vi­nez quoi, ces pro­tes­ta­tions émanent de… jour­na­listes.

Bon, s’il s’en était pris aux ra­mo­neurs, nul doute qu’on au­rait eu des rous­pé­tances de ra­mo­neurs… Y a de très bons jour­na­listes, c’est sûr, hon­nêtes, cou­ra­geux et tout. Y a aussi beau­coup de conchon­ce­tés dans la presse.

En somme, y a du bon et du mau­vais. Dans le post de TTE aussi, sans doute.

Moi tout ce que je sais (enfin, ce que je pense), c’est que ça fait pas mal d’an­nées (de dé­cen­nies) que les riches de­viennent tou­jours plus riches, et les pauvres tou­jours plus pauvres. Et je pense qu’une fois cette crise pas­sée, ça sera exac­te­ment pa­reil.

102)
jo­sif­fert
, le 17.10.2008 à 11:15

A Sa­luki

Ci­ta­tion de Sa­luki :_”Pour sa­voir quand la crise a com­mencé, sui­vez les cours du frêt, en chute libre.” _

C’est très per­ti­nent, car 80% des ma­tières pre­mières de la pla­nète sont vé­hi­cu­lés par le fret ma­ri­time. D’ailleurs cet in­di­ca­teur-là a été tout de suite oc­culté, et vo­lon­tai­re­ment, par les spé­cia­listes.

On pour­rait être ten­tés de dire :

1. Qu’il y a eu bel et bien spé­cu­la­tion sur les ma­tières pre­mières .

2. Que l’aug­men­ta­tion du prix des ma­tières pre­mières a été oc­ca­sion­née seule­ment par une vo­lonté des mar­chés d’ac­croître les gains en mul­ti­pliant la de­mande afin d’aug­men­ter les prix dû à la ra­ré­fac­tion de l’ob­jet.

3. Que la spé­cu­la­tion sur les ma­tières pre­mières n’était rien d’autre qu’un en­semble d’opé­ra­tions de vente re­vente, s’ap­puyant sur un men­songe, la sous-di­sant de­mande en crois­sance. De­mande d’achat peut-être, mais pas d’aug­men­ta­tion réelle de la pro­duc­tion et en tout cas du fret. Pour la plu­part, il s’agis­sait d’opé­ra­tions de swap et de trans­ferts d’ac­qui­si­tions des stocks. Il n’y a pas eu de crois­sance de pro­duc­tion réel­le­ment éle­vée ni d’aug­men­ta­tion de la consom­ma­tion. Car le fret dans ce cas au­rait du aug­menté pro­por­tion­nel­le­ment. Or l’ob­jet (la ma­tière pre­mière) n’a pas bougé. Ceci sou­ligne le pos­sible men­songe, à sa­voir di­sait-ils, la Chine et les mar­chés émer­gents achètent les ma­tières pre­mières, car ils sont en crois­sance de pro­duc­tion. Il sem­ble­rait plu­tôt faux, si l’on ob­serve le fret.

En d’autres termes, les ma­tières pre­mières sont de­ve­nues des nou­veaux pro­duits d’in­ves­tis­se­ment es­sen­tiel­le­ment des­ti­nés à la spé­cu­la­tion, et lorsque l’on spé­cule sur les ma­tières pre­mières, cela veut dire que le mar­ché fi­nan­cier est pourri, et que l’on prend le risque de gé­né­rer une ré­ces­sion.

Rien que la chute du fret et l’aug­men­ta­tion de la de­mande sur les ma­tières pre­mières étaient LAR­GE­MENT SUF­FI­SANTES, même pour un aveugle des fi­nances, pour re­mar­quer que le sys­tème al­lait ex­plo­ser.

Il se pour­rait que le monde de la fi­nance pro­fite de l’igno­rance de la masse sur la réa­lité des mar­chés.

103)
To­TheEnd
, le 17.10.2008 à 11:24

ocas: très bonne config!

ysen­grain: c’est la même chose, mais on dis­tingue les deux par une no­tion de “temps”. Ce qui se passe en bourse au­jour­d’hui n’a ab­so­lu­ment au­cune in­fluence avec le chô­mage ou les ré­sul­tats fi­nan­ciers d’une boîte (à l’ins­tant)… par contre, un peu comme une grosse vague qui part du large, la crise fi­nira par at­teindre la “vraie vie”. L’iner­tie est énorme. Dans quelques se­maines ou mois, l’éco­no­mie réelle sera tou­chée et tu ver­ras les en­tre­prises pré­sen­ter de mau­vais ré­sul­tats fi­nan­ciers et li­cen­cier.

T

104)
zit
, le 17.10.2008 à 12:14

z (in­dis­pen­sable, je ré­pêêêêêêête : tout de suite !)

105)
levri
, le 17.10.2008 à 12:35

@ zit : c’est ce que je di­sais, t’as même pas osé l’écrire en toute lettre !!!

106)
jo­sif­fert
, le 17.10.2008 à 13:01

EX­CELLENT Zit !

107)
La­dya­lex
, le 17.10.2008 à 13:13

On peut aussi lire “cette crois­sance”… ;-)

108)
CHD
, le 17.10.2008 à 13:28

Je ne suis pas cer­tain que l’éco­no­mie “réelle” soit en si bonne santé que ça. De toute ma­nière, elle compte de moins en moins dans nos vertes contrés puis­qu’elle dé­lo­ca­lise à tout va (i.e. y com­pris les centres de R&D). Ce qui, en for­çant le trait, ne nous laisse que cette éco­no­mie “vir­tuelle” (e.g. en An­gle­terre il pa­rait que c’est quand même un 1/3 de l’ac­ti­vité to­tale qui ne vit di­rec­te­ment ou in­di­rec­te­ment que des banques et autres as­su­rances). Ces sommes “vir­tuelles” sont de­ve­nues “as­tro­no­miques” et sans com­mune me­sure avec l’éco­no­mie “réelle”. Par exemple, une tech­nique comme celle du carry trade suf­fit pour ex­pli­quer qu’un pays pour­tant for­te­ment ex­por­ta­teur ne voie pas sa de­vise mon­ter en consé­quence (tant mieux pour lui d’ailleurs, c’est ce que l’on appel le beurre et l’ar­gent du beurre). Bref, tant que ca marche c’est juste ma­gique mais bon­jour le stress dès que le sys­tème se grippe. Car c’est sur ce “vir­tuel” que re­pose tant de choses comme par exemple les pen­sions de re­traites de nom­breux pays (et pas des moindres). Les jour­na­listes ne sont pour rien dans cet état de fait, en tout cas beau­coup moins que ces prix nobel de l’école de Chi­cago qui nous on fait pas­ser ce sys­tème for­te­ment “com­plexe” pour un sys­tème sim­ple­ment “com­pli­qué”. D’ailleurs, je trouves que les jour­na­liste sont plu­tôt pon­dé­rés et qu’ils se gardent bien de par­ler de dé­pres­sion, alors que cela reste une pos­si­bi­lité lo­gique lorsque la confiance est morte. On nous a donné le sys­tème amé­ri­cain comme un mo­dèle à suivre, en ou­bliant que ce­lui-ci avait été dopé à gogo par deux guerres mon­diales, puis par une planche à billet un peu fo­folle, puis enfin par des bons du tré­sor tout pour­ris (i.e. leur ré­mu­né­ra­tion étant in­fé­rieur à l’in­fla­tion). Main­te­nant que le mo­dèle à un genou au sol, dif­fi­cile de croire que la confiance re­vien­dra fa­ci­le­ment, sur­tout que cela fait déjà un bon mo­ment qu’il y a une crise de confiance en­vers le monde po­li­tique (cf. les taux d’abs­ten­tion aux Etats-Unis).

109)
To­TheEnd
, le 17.10.2008 à 13:56

Les jour­na­listes ac­cen­tuent les ef­fets… mais ça fait que 20x que je pré­cise cet as­pect… peut être qu’au bout de la quan­tième, ça ren­trera!

En­core heu­reux qu’ils ne parlent pas de dé­pres­sion! On uti­lise ce terme quand la crois­sance af­fiche -10%! Mais tu ver­ras, quand on sera en ré­ces­sion et qu’on aura des in­dices à -1%… ils in­vi­te­ront des gars et ils de­man­de­ront: “Est-ce qu’on va droit à la dé­pres­sion?” Et là, en­core une fois, on vien­dra me dire que les gars ne font que leur tra­vail… et que c’est un mé­tier dont je n’ai au­cune idée comme c’est dif­fi­cile de syn­thé­ti­ser une in­for­ma­tion et qu’après il faut aller se ren­sei­gner.

D’ailleurs, quand tu va chez le mé­de­cin pour un re­froi­dis­se­ment, la pre­mière chose qu’il te dit c’est que tu as la grippe et la se­conde chose c’est que tu vas pro­ba­ble­ment dé­ve­lop­per une pneu­mo­nie fou­droyante et peut être même mou­rir… ainsi que tous les gens proches de toi puisque c’est conta­gieux.

Ben ouais, ce n’est pas pour te faire peur, il ne fait que son tra­vail…

T

110)
no­wall
, le 17.10.2008 à 14:17

je me sou­viens de sa­crées prise de tête avec TTE sur cer­tains fils (il est co­riace l’oi­seau), mais je dois ad­mettre que pour une fois il a rai­son. Les jour­na­listes re­cherchent de plus en plus le sen­sa­tio­na­lisme et le pa­thos, prin­ci­pa­le­ment les jour­na­listes télé. Que de crises de la vache folle, de la grippe aviaire, de Clears­tream, ets n’ont-ils pas bat­tus en neige pour vendre leurs sa­lades? At­ten­tion je ne dis pas du tout qu’ils sont la cause de la si­tua­tion ac­tuelle, mais s’ils avaient un peu fermé leurs ca­quets le vent de pa­nique ir­ra­tion­nel n’au­rait pas souf­flé sur cer­veau rep­ti­lien des por­teurs et la crise ne se­rait que fi­nan­cière et déjà ré­glée. Quel est le pour­cen­tage des jour­na­listes qui vé­ri­fient réel­le­ment les in­for­ma­tions qu’ils ex­priment lors­qu’il s’agit de po­li­tique/éco­no­mie/di­plo­ma­tie etc? La plu­part se bornent à ré­pé­ter ce qu’on leur dit dans les confé­rences de presse, dans les brèves d’agence de presse, ou pire à faire du mi­cro-trot­toir avec Ma­dame Mi­chud. Bien sûr cer­tains vous sortent des ex­perts de ceci et cela de leurs cha­peau, mais il y a au­tant d’avis que d’ex­perts donc c’est ir­re­ce­vable (vous vous rap­pe­lez du prix Nobel reçu par les 2 éco­no­mistes en 1997 je crois pour leur tra­vail sur l’auto-ré­gu­la­tion des mar­chés?…) Enfin, si ça vous amuse de suivre le trou­peau et d’ache­ter du Ta­mi­flu et des masques de chi­rur­gien, de ne plus man­ger de boeuf et de vite vite trans­fé­rer vos comptes à la Raf­fei­sen ça vous re­garde. moi je garde mes compte à l’UBS et ne vais pas chan­ger mes ha­bi­tudes de consom­ma­tion.

111)
CHD
, le 17.10.2008 à 14:58

@TTE Oui, merci, j’avais bien com­pris. Mais, en sup­po­sant que tu aies rai­son, je ne vois pas ce qu’ils ga­gne­raient à ac­cen­tuer la crise. Certes les pa­trons de presse font par­tit du sys­tème (i.e. qui consiste à faire le plus de chiffre pos­sible à court terme, y com­pris par­fois par des moyens ir­res­pon­sables à long terme) mais, tou­jours en sup­po­sant que tu aies rai­son, j’ai du mal à croire qu’ils prennent “sciem­ment” le risque de cou­per la branche sur la­quelle ils couvent leurs pré­cieux re­ve­nus pu­bli­ci­taires (ils sont co­riaces aussi ces oi­seaux là).

Edit: En fait, je suis bien convaincu que l’ex­ploi­ta­tion de la peur peut-être un mar­ché lu­cra­tif. Au pire, une bonne vielle guerre en­ri­chit au moins les mar­chants de ca­nons. Mais jus­qu’a preuve du contraire, une ré­ces­sion n’est lu­cra­tive pour per­sonne.

112)
vi­bert
, le 17.10.2008 à 15:10

Heu­reu­se­ment je constate que je ne suis pas le seul à être cho­qué par les rac­cour­cis sim­plistes et dé­ma­go­giques de To­TheEnd…

Mais je suis aussi af­fligé et consterné par l’aveu­gle­ment de cer­tains… Tis­sus de bê­tise, constat d’igno­rance, re­flex d’un ordre an­cien et sur­tout mon­ceau de suf­fi­sance (ça c’est le plus grave)…

Ajou­tez-y un soup­çon de “bonne conscience” et l’on com­prend mieux pour­quoi et com­ment notre monde va droit dans le mur. Avec ce genre de re­flexe, notre so­ciété sera in­ca­pable de chan­ger de cap, le jour ou cela sera im­pé­ra­tif. Si ce n’est déjà trop tard…

Es­pé­rons que les jeunes gé­né­ra­tions aient des idées neuves, plus construc­tives et moins fri­leuses…

113)
alec6
, le 17.10.2008 à 16:03

Pour les fans de la crois­sance, je rap­pelle une réa­lité ma­thé­ma­tique :

  • la crois­sance c’est plus qu’hier et moins que de­main;
  • une crois­sance de 10% par an par exemple, c’est 100 cette année, 110 l’an pro­chain, 121 l’an­née sui­vante, 133,1 l’an­née d’après… etc (et non 100,110,120,130…);
  • puis vient le mo­ment fatal du dou­ble­ment;
  • dou­bler la pro­duc­tion de sucres d’orge en deux ans si­gni­fie pro­duire en 2010 au­tant de sucres d’orges que mon en­tre­prise en a pro­duit jus­qu’en 2008 de­puis son exis­tence;
  • petit truc pour cal­cu­ler le dou­ble­ment de n’im­porte quoi (pro­duc­tion, crois­sance des né­nu­phars…) à par­tir d’un pour­cen­tage an­nuel (ou autre unité de temps) : il suf­fit de di­vi­ser 70 par le chiffre du pour­cen­tage, soit pour une crois­sance de 5% par an par exemple, un dou­ble­ment en 14 ans (70/5 = 14).
  • exemple des né­nu­phars dans un étang : je plante un né­nu­phar le 15 avril, le né­nu­phar double de sur­face tous les jour, le 25 juillet il oc­cupe la moi­tié de mon étang… en com­bien de jours aura-t-il oc­cupé tout ta sur­face de l’étang?
  • exemple du joueur d’échec ayant gagné face à son roi (c’est une lé­gende…) : le vain­queur pro­posa à son roi de poser un grain de riz sur la pre­mière case et de dou­bler sur la sui­vante et ainsi de suite jus­qu’à la 64e… com­bien de grains de riz le roi donna-t-il au vain­queur?

Ré­ponses (et un peu plus) de­main dans l’hu­meur du sa­medi par vote ser­vi­teur : Pas­sage du Nord-Ouest et pas­sage du Nord-Est.

114)
levri
, le 17.10.2008 à 16:19

@ 112- JFV : à mon humble avis notre so­ciété au­rait dû chan­ger de cap il y a une tren­taine d’an­née, mais bon, il n’est ja­mais trop tard pour es­sayer de bien faire. Il faut quand même consi­dé­rer que “notre so­ciété” est consti­tuée d’in­di­vi­dus, toi même, tiens tu le cap ?

L’es­poir fait vivre pa­rait-il, mais ce que je per­çois des “jeunes gé­né­ra­tions” tient plus du confor­misme ab­solu que de l’es­prit d’ana­lyse et d’aven­ture, comp­ter sur elles pour ré­pa­rer la merde lais­sée par leurs gé­ni­teurs me semble quelque peu uto­pique…

115)
zit
, le 17.10.2008 à 16:30

@ La­dya­lex, six et un (pas sept) parce que c’est la meilleure en­tame pos­sible au Back­gam­mon.

z (ou en­core trois et un, je ré­pêêêêêêête : ou bien quatre et deux…)

116)
Spa­rhawk
, le 17.10.2008 à 20:24

Mon grand fan­tasme se­rait de voir dé­bar­quer tous les clients à un ou deux jours d’in­ter­valle et re­ti­rer tous leurs avoirs en cash au gui­chet, juste pour rire. Je sais, ça n’ar­ri­vera pas, mais quand même :)

Si cela ar­ri­vait, même en ex­cel­lente si­tua­tion éco­no­mique ce se­rait as­su­ré­ment la ca­tas­trophe. Pre­nons la banque A à qui des gens ont confié 100 mil­liards. Elle va prê­ter une bonne par­tie de ces 100 mil­liards sous forme de cré­dits aux en­tre­prises, d’hy­po­thèques, etc. Il lui reste juste de quoi as­su­rer les mou­ve­ments cou­rants. Si les dé­ten­teurs de ces 100 mil­liards les lui ré­clament tous en même temps, elle ne peut pas payer et se re­trouve en faillite. Tout le sys­tème re­pose sur la confiance. Et celle-ci a été sa­cré­ment mal­me­née. Et je suis d’ac­cord avec TTE pour dire que les mé­dias en font trop et qu’ainsi la spi­rale s’ac­cé­lère. UBS s’est re­ca­pi­ta­li­sée, mais en rai­son de la perte de confiance, de­puis une somme 2-3 x su­pé­rieure a été trans­fé­rée dans d’autres banques ce qui la met de nou­veau en dif­fi­culté. Elle est so­lide, mais si la pa­nique gagne elle fera faillite. D’où la né­ces­sité des in­ter­ven­tions éta­tiques. Cela ne me fait pas plai­sir que la BNS prenne à sa charge les ac­tifs pour­ris, je suis plu­tôt d’ac­cord avec Chris­tian Le­vrat, le pré­sident du parti so­cia­liste suisse, qui au­rait plu­tôt vu l’aide éta­tique comme par­ti­ci­pa­tion au ca­pi­tal d’UBS sous forme d’ac­tions qu’on au­rait pu re­vendre avec bé­né­fice plus tard. Les risques au­raient été moindres.

117)
AleX54
, le 17.10.2008 à 21:25

Si l’on pense que les mé­dias ont l’in­fluence de faire va­rier le cours de la bourse de 10 à 20% dans une jour­née, quelle est donc leur in­fluence sur les élec­tions, sa­chant qu’il suf­fit de 1 à 3 % la plu­part du temps pour chan­ger le ré­sul­tat ?

je note aussi que mal­gré la per­sis­tance du dis­cours jour­na­lis­tique, les cours ont va­riés dans les deux sens …

118)
vi­bert
, le 18.10.2008 à 01:15

La perte de confiance des gens dans le sys­tème… fait par­tie des risques in­hé­rent au sys­tème ! C’est même une règle du jeux, per­sonne ne de­vrait s’en plaindre…

Les banques n’ont qu’a adop­ter une conduite qui ras­sure les gens et re­ve­nir à leur fon­da­men­taux (plu­tôt que de jouer en bourse, ou ache­ter des actif toxiques… ce n’est pas leur vo­ca­tion ini­tiale).

Voila ce que les mé­dias ont très hon­nê­te­ment et très clai­re­ment ex­pli­quéé ! Leur seul tord est de ne pas l’avoir fait plus tôt (cer­tains l’ont fait)… Le rôle des mé­dias n’est pas de ca­cher la vé­rité (men­tir) à l’opi­nion afin de pro­té­ger le sys­tème et les pro­fits du sys­tème ban­quaire.

Le rôle de la presse est seule­ment d’ex­pli­quer le sys­tème (donc lo­gi­que­ment de faire nous aler­ter en ce mo­ment car le sys­tème est de­venu fon­da­men­ta­le­ment dan­ge­reux)… Oui il y a de quoi s’in­quié­ter ! 640.000.000 € perdu bê­te­ment par la Caisse d’Epargne la se­maine der­nière ! Vous ne croyez pas que le rôle de la presse est d’ex­pli­quer pour­quoi et com­ment ?

Et je dis ça sans être un gau­chiste n’est-ce pas ! Tout le monde l’a dit ce sys­tème est de­venu fou : la presse l’a re­layé et n’a fait que son mé­tier.

Si les gens re­tirent leur ar­gent de chez USB, c’est peut-être une ré­ac­tion nor­male ! Peut-être ont-il d’ailleurs rai­son de le faire ? Le rôle de la presse est d’ex­pli­quer les te­nants et les abou­tis­sants…

Et aux gens de dé­ci­der en­suite !

Je crois aux lois du mar­ché (et au ca­pi­ta­lisme donc)… Les lois du mar­ché vont pous­ser cer­taines banques (de nou­velles banques) à af­fi­cher de nou­velles mé­thodes et à se dé­mar­quer de leurs consoeurs moins pru­dentes. Et les gens iront pla­cer leurs éco­no­mies dans ces nou­veaux éta­blis­se­ments de pré­fé­rences. CQFD

Au final le sys­tème va s’auto ré­gu­ler… après une bonne grippe ! Et cela se sera fait un peu grâce à la presse qui aura ex­pli­qué en long en large et en tra­vers les vices du sys­tème ac­tuel…

119)
XXé
, le 18.10.2008 à 02:06

Les banques n’ont qu’a adop­ter une conduite qui ras­sure les gens et re­ve­nir à leur fon­da­men­taux

Voila ce que les mé­dias ont très hon­nê­te­ment et très clai­re­ment ex­pli­quéé !

Euh, tu ne sché­ma­tises pas un peu, là ?
Les ban­quiers sont tous des mé­chants et les jour­na­listes tous des gen­tils ???
Al­lons, soyons sé­rieux…

Bien sûr qu’il y a des ban­quiers mal­hon­nêtes mais il y a aussi des jour­na­listes qui n’ont qu’une envie : faire du sen­sa­tion­na­lisme.
Et évi­dem­ment qu’il y a des jour­na­listes hon­nêtes.

Mais crier plus fort que de rai­son n’est pas “dire la vé­rité” et il est clair que ça va par­ti­ci­per à ac­croître ou à créer des pro­blèmes.

Ce qui ne veux pas non plus dire que les jour­na­liste ont LE pou­voir. Mais un pou­voir non né­gli­geable, c’est cer­tain.

Bien sûr que le rôle des mé­dias n’est pas de men­tir, cer­tai­ne­ment pas ! Et il y a de nom­breux membres de cette pro­fes­sion qui sont fon­ciè­re­ment hon­nêtes. Mais bon sang, il faut tout de même que le ca­nard se vende et ça va sou­vent bien mieux en en ra­jou­tant une couche, en ayant des titres ac­cro­cheurs.

J’en ai en­core eu un exemple ré­cent dans la presse lo­cale, au sujet d’une as­so­cia­tion qu’on est en train d’es­sayer de dé­pla­cer. Un seul ar­ticle dans le jour­nal du coin. Non, pas dans le style “des gars tentent de sau­ver une as­so­cia­tion” mais bien un en­ter­re­ment en bonne et due forme avant même que nous n’ayons réel­le­ment pu ten­ter quelque chose. Et l’hon­nê­teté de la jour­na­liste en ques­tion ne peut être mise en cause : elle nous a de­mandé notre avis en… 5 mn par té­lé­phone. Parti pris ? Mais non, voyons…

Oui, le rôle de la presse est de dire pour­quoi la Caisse d’Épargne a perdu des mil­lions d’eu­ros. Mais j’ai­me­rais plus sou­vent voir des ar­ticles “contraires”, qui ex­pliquent que telle so­ciété a bien réussi.
Mais bon, les trains qui ar­rivent à l’heure n’ont hélas pas grand in­té­rêt…

Dé­solé, JF, mais je crains que tu n’ac­cordes un peu trop fa­ci­le­ment un blanc seing à tous les jour­na­listes…

Di­dier

120)
Tom25
, le 18.10.2008 à 11:01

Je re­poste ici le film d’Alec6 car je trouve for­mi­dable : l’ar­gent dette car il vaut vrai­ment le coût d’être re­gardé.

Concer­nant les “agres­sions” de cer­taines ré­ponses en­vers TTE, il me semble que ce der­nier a donné le ton dès son ar­ticle.

Concer­nant ces grands chefs au sa­laire exor­bi­tant, si je re­con­nais qu’ils sont sû­re­ment très in­tel­li­gents, je ne leur voue pas une ad­mi­ra­tion sans li­mite.
Ma se­cré­taire, dans mon pre­mier bou­lot, clas­sait les pa­piers n’im­porte com­ment de sorte qu’elle seule puisse se re­trou­ver dans son mer­dier. Avec ma chef de ré­gion on a vite remis les pen­dules à l’heure avant que ce ne soit trop tard.
Dans mon se­cond bou­lot, les com­mer­ciaux gar­daient LEURS contacts sous clef (vé­ri­dique) de sorte que quand ils n’étaient pas là tout était blo­qué.
Alec6, dans une autre hu­meur, a été sur­pris qu’avec un di­plôme d’in­gé­nieur je sois en ce mo­ment com­mer­cial. Je gagne plus avec un bou­lot bac -3 qu’avec un bac +5 ! Qu’est ce que vous vou­lez que je vous dise ? J’ai ré­sisté pen­dant 10 ans, puis j’en ai eu marre de dé­pendre de com­mer­ciaux vé­reux de mon se­cond bou­lot. Des gens qui parce qu’ils avaient les contacts nous trai­taient comme des lar­bins. Au­jour­d’hui la boîte coule car tous les lar­bins sont par­tis.
Ac­tuel­le­ment mes contacts sont notés noir sur blanc ! Quand je vais les voir, c’est payé par mon em­ployeur, avec la cas­quette de la so­ciété qui me verse mon sa­laire.
Tout ça pour dire que si cer­tains mé­ritent leur sa­laire de par leur tra­vail, d’autres savent ca­de­nas­ser au­tour d’eux pour l’im­po­ser.
Il y a un truc tout simple à faire pour sa­voir de quel ca­té­go­rie vous faîtes par­tie, vous pous­sez la porte de votre pa­tron (ou les ac­tion­naires) et vous lui dites (ce que j’ai fait mes 2 pré­cé­dents bou­lots) : “Vous me devez tant d’in­dem­ni­tés congé payé, tant de li­cen­cie­ment (légal), je signe et je me casse !”. S’il cherche à vous re­te­nir, ou s’il sort son ché­quier, vous sau­rez !

Je crois, je suis per­suadé même, que beau­coup de nos grands di­ri­geants sont là parce qu’ils ont ca­de­nassé leur place, et non pas parce qu’ils la mé­ritent !

Une der­nière chose, par rap­port à tout ce que j’en­tends sur la bourse (car on en en­tend beau­coup par­ler en ce mo­ment), j’avais cru au dé­part que les ac­tions sui­vaient les mar­chés por­teurs. Que c’est la pro­duc­tion qui ti­rait le reste. Plus ça va plus c’est l’in­verse. Une en­tre­prise qui va bien va fer­mer sur un coup fi­nan­cier.
Alors TTE va nous dire que c’est la faute des jour­na­listes qui ont ef­frayé le cul ter­reux à 1000 € par mois au fin fond de sa cam­brousse. Peut-être ? Mais je m’en fou. Ma ques­tion à moi c’est de sa­voir si c’est nor­mal qu’une en­tre­prise qui marche soit mise à terre parce qu’un cul ter­reux qui a mis 3 sous à sa banque a été ef­frayé par le jour­nal de 20 h ?

121)
AleX54
, le 18.10.2008 à 16:27

@ 118. JFV :

Un sys­tème basé sur la confiance (enfin sur la croyance qu’on va ga­gner plus, c’est pas la confiance en son voi­sin), me pa­rait un poil léger tout de même…

Quand aux jour­na­listes, ils sont quand même pas bien nom­breux à faire leur tra­vail et pour la plu­part se com­porte plus comme des ven­deurs du sys­tème que comme des ga­rants de la li­berté d’ex­pres­sion.

Il a quand même bien fallu dire que la bourse était au fond du gouffre. Ceux qui dé­nonce au­jour­d’hui le sys­tème de­venu fou en sont les or­ga­ni­sa­teurs. J’ai un peu de mal à croire qu’ils vont le chan­ger. Ils pé­rorent, mais ne font rien concrè­te­ment. Ils ne le peuvent pas en France.

Enfin la grippe est par­fois mor­telle. Par­fois aussi se sont les consé­quences de la grippe qui sont mor­telles. Déjà les grèves se mul­ti­plient car les gens ne com­prennent pas qu’il y ait de l’ar­gent pour sau­ver le sys­tème fi­nan­cier et pas pour sau­ver le sys­tème so­cial.

Ce ne se­rait pas le pre­mier sys­tème qui s’ef­fondre…

122)
Oka­zou
, le 19.10.2008 à 07:18

Non, les mé­dias n’en font pas trop. Comp­tez même sur eux (je parle des grands mé­dias « po­pu­laires ») pour être à l’écoute de « la voix de son maître » et frei­ner au­tant qu’ils le peuvent sans pa­raître tout à fait sou­mis aux « conseils » de mo­dé­ra­tion du pou­voir et de leurs pro­prié­taires.

Il faut s’ap­pe­ler To­TheEnd et être bien li­bé­ral, donc fort peu dé­mo­crate, pour vou­loir faire taire les jour­na­listes.

SI le sys­tême fi­nan­cier/éco­no­mique était sain c’est-à-dire qu’il rem­plis­sait en toute clarté, dans la plus par­faite trans­pa­rence, sa fonc­tion so­ciale, il ne vien­drait à l’idée de per­sonne d’ap­pe­ler les jour­na­listes à la conni­vence par le si­lence. C’est la pour­ri­ture de ce sys­tème, ses per­ver­sions, ses vices, que To­TheEnd veut ca­cher sous la car­pette.

Il y a là un jeu de tri­cheurs. Quand tout va ap­pa­rem­ment bien, on vante le sys­tème, mais quand la su­per­che­rie vient au jour, « Chuuuut ! », n’en par­lons pas.

In­dé­fen­dable.

Le ci­toyen à droit à la lu­mière. Une ex­cel­lente adresse (peut-être la meilleure en ce mo­ment) où le ci­toyen peut com­prendre ce qui se passe vrai­ment.

Bonne lec­ture à tous, les amis !

Pour To­TheEnd spé­cia­le­ment cette pre­mière lec­ture , et puis cette se­conde.

Mais je ne doute pas un ins­tant (pas un ins­tant !) que tu sau­ras ré­pondre brillam­ment à Sti­glitz et contes­ter son point de vue d’éco­no­miste. Il n’est pas du club des li­bé­raux ap­pren­tis-sor­ciers.

123)
foo­bar
, le 19.10.2008 à 12:09

Je penses que tu t’em­portes, per­sonne ne veut ca­cher la vé­rité et per­sonne ne veut faire taire les mé­dias. Mais c’est pas une rai­son pour les lais­ser dire n’im­porte quoi.

Je ne suis pas éco­no­miste, donc il n’est pas ques­tion pour moi de tran­cher sur la ques­tion ici. Je peux ce­pen­dant té­moi­gner de l’in­ap­ti­tude des TJ et de la pe­tite presse à re­la­ter les faits dans le do­maine de la phy­sique et de la science en gé­né­ral. Même sur les chaîne cultu­relles, et j’ai des exemples concrets. De ce fait, je ne peux que m’in­ter­ro­ger sur l’exac­ti­tude des in­for­ma­tions dans les autres do­maines.

124)
CHD
, le 19.10.2008 à 15:50

@foo­bar si tu es scien­ti­fique tu sais alors que la science ne four­nit que des mo­dèles pré­dic­tifs (e.g. Pto­lé­mée), des­crip­tifs (e.g. Ke­pler), ou ex­pli­ca­tifs (e.g. New­ton) va­lables jus­qu’à preuve du contraire et donc sus­cep­tibles d’évo­luer à tout mo­ment. Or beau­coup de scien­ti­fiques ou­blient leur de­voir d’hu­mi­lité lors­qu’ils s’adressent à des jour­na­listes. Le pro­blème est par­ti­cu­liè­re­ment aiguë en science éco­no­mique puisque celle-ci s’est long­temps pré­sen­tée comme une science dure alors que l’éco­no­mie est un sys­tème com­plexe et non un sys­tème com­pli­qué (je prends l’ou­ver­ture ré­cente du prix Nobel d’éco­no­mie aux sciences so­ciales comme un aveu). En bref, les éco­no­mistes ont prit l’ha­bi­tude de nous pré­sen­ter les conclu­sions de leurs ma­thé­ma­tiques en ou­bliant de pré­ci­ser que ce ne sont que des sim­pli­fi­ca­tions dras­tiques de la réa­lité qui re­posent sur des pré-re­quis par­fois im­pos­sible à réunir dans la vraie vie. C’est avec ce genre de com­por­te­ment épis­té­mo­lo­gi­que­ment mal­hon­nête que les scien­ti­fiques se sont dis­cré­di­tés et que l’on fait face au­jour­d’hui au re­tour en force des thèses créa­tio­nistes (de nou­veau au pro­gramme de cer­taines uni­ver­si­tés amé­ri­caines), etc.

125)
foo­bar
, le 19.10.2008 à 17:49

Heu en fait pas be­soin d’al­ler cher­cher si loin. Tiens, hier soir sur une chaîne cultu­relle j’ai en­tendu “nano, c’est un mil­lio­nième de mètre”. Et un peu plus tard “le prix de l’élec­tri­cité dé­pend du pé­trole”. Voilà, c’est des pe­tites bê­tises mais c’est tout ce qui me vient à l’es­prit à l’ins­tant.

Par contre je n’avais pas réa­lisé que les scien­ti­fiques s’étaient dis­cré­di­tés.

126)
CHD
, le 19.10.2008 à 18:58

Les scien­ti­fiques ? Pas tous évi­dem­ment mais suf­fi­sam­ment pour que cela en soit pé­nible. Di­sons que ce n’est pas parce que l’on est doc­teur que l’on ne se com­porte pas comme un gamin dans une cour d’école. Au point que des études ont tenté d’es­ti­mer l’im­por­tance du phé­no­mène: Scien­tists be­ha­ving badly . Per­son­nel­le­ment j’ai déjà vu de ma­gni­fique cas de fal­si­fi­ca­tions, de pla­giats et de so­phismes. Ca sur­prend la pre­mière fois, sur­tout de la part de grand pontes, mais on s’ha­bi­tue vite. En fait il y a de tout, exac­te­ment comme dans le reste de la po­pu­la­tion.

En bref on peut être prix Nobel et dire de ma­gni­fiques âne­ries. D’ailleur sans le fa­meux “a fait ses preuves avec le temps” du tes­ta­ment de Nobel, je pense qu’il se­rait pos­sible d’ob­te­nir le prix pour une ex­pé­rience tou­jours non ré­pé­tée comme la fu­sion froide .

127)
ur­ba­nose
, le 21.10.2008 à 20:34

Bravo M. To­TheEnd, je par­tage plei­ne­ment votre avis. :)

128)
D.​Rochebin
, le 20.11.2008 à 05:09

Si je peux me per­mettre de don­ner aussi mon avis: je crois que cer­tains se font bien des illu­sions sur le pré­tendu pou­voir des mé­dias. Il est vrai qu’il y a des ef­fets d’am­pli­fi­ca­tions, mais le média n’en est que le re­flet, non le créa­teur. Ces ef­fets existent dans une salle de mar­chés, dans les rap­ports entre en­tre­pre­neurs, etc. où l’in­quié­tude des uns gé­nère celle des autres. Le tout pour les mé­dias est d’en rendre compte sans l’exa­gé­rer – ni mi­ni­mi­ser non plus. Nous avons fait plein de re­por­tages équi­li­brés sur les sec­teurs qui se portent bien aussi; un Biver sur notre pla­teau don­nait par exemple le ton l’autre soir pour l’hor­lo­ge­rie: com­mandes à plus court terme de leur part, dans l’in­cer­ti­tude ré­gnante, mais rien de pire en l’état, etc. N’étions-nous pas au contraire sous la réa­lité quand de nom­breux ex­perts di­saient que l’UBS se­rait hors de toute crise … avant l’an­nonce du plan des 60 mil­liards? Si une cri­tique de­vait être faite aux mé­dias, c’est bien celle-là. A ma connais­sance aucun grand média n’a su en­quê­ter en amont sur l’énorme bulle qui se créait, avec des prêts in­con­si­dé­rés et une ti­tri­sa­tion dé­li­rante, et qui com­por­tait des risques mon­diaux. C’est un manque au­tre­ment plus dom­ma­geable que tel ou tel titre sen­sa­tion­na­liste ici ou là, non?