Le cham­pagne…
Un jour, j'ai vu - et acheté - un tee-shirt, sur le­quel fi­gu­rait une ins­crip­tion que j'ai trou­vée amu­sante : "le cham­pagne, en cas de vic­toire, je le mé­rite; en cas de dé­faite, j'en ai be­soin". Cette ci­ta­tion au­rait, selon le pull en ques­tion, comme au­teur Na­po­léon.

Je pour­rais faire des re­cherches pour vé­ri­fier l'au­then­ti­cité de cette ci­ta­tion : je ne vais pas le faire, l'es­sen­tiel n'étant pas là.

Mais avant d'en­trer dans le vif du sujet, j'ai­me­rais re­mer­cier Fran­çois de ne pas m'avoir tenu ri­gueur de ma dé­fec­tion sou­daine pour cause d'exa­mens à pré­pa­rer, mon temps n'étant pas ex­ten­sible à l'in­fini. Mon billet du jour prouve qu'il a été d'ac­cord de re­mettre à ma dis­po­si­tion cet es­pace que j'ap­pré­cie tant.

Ven­dredi, donc, après des se­maines d'ef­forts et de ré­vi­sion in­ten­sive, j'ai ap­pris que j'avais réussi mon exa­men de "spé­cia­liste en droit du tra­vail" : si je n'ai pas goûté le sa­voir-être de la di­rec­tion du cours, j'ai en re­vanche beau­coup ap­pré­cié les en­sei­gne­ments et j'ai ap­pris moult choses du­rant ces sept mois de for­ma­tion.

Sur moi-même tout d'abord parce qu'on ne peut pas rai­son­na­ble­ment se "pour­rir la vie" à conci­lier vie pro­fes­sion­nelle, vie fa­mi­liale, for­ma­tion, ré­vi­sions, sans s'in­ter­ro­ger un brin sur sa mo­ti­va­tion pro­fonde.

Ré­pondre clai­re­ment à cette pre­mière ques­tion pren­drait trop de temps d'une part, re­lè­vant cer­tai­ne­ment da­van­tage du divan que du cla­vier d'autre part. Mais en ré­sumé, j'avais be­soin de me lan­cer un nou­veau défi, tant sur le plan privé que pro­fes­sion­nel, mon bre­vet d'avo­cat étant lar­ge­ment cou­vert de pous­sière.

En­suite, je me suis de­man­dée ce que j'al­lais pou­voir faire de ce nou­veau "titre" en cas de réus­site. Là, la ré­ponse était et est claire, "rien dans l'im­mé­diat", ceci pour une double rai­son : je n'ai pas fait, à ce jour, le tour de mon poste et j'ai signé une re­de­vance, qui pré­voit que je suis liée à mon em­ployeur en­core un cer­tain temps.

Bref, tout de­vrait être pour le mieux dans le meilleur des mondes puisque mes ef­forts ont été cou­ron­nés de suc­cès et que j'oc­cupe un em­ploi qui me convient. Tou­te­fois, un "dé­tail" m'em­pêche de lais­ser écla­ter ma joie : une femme, que j'ap­pré­cie énor­mé­ment n'a pas trouvé son nom sur la liste.

Pour m'être pri­vée du plai­sir de pas­ser du temps avec ma fa­mille plu­sieurs week-ends, pour avoir passé au moins au­tant de soi­rées à po­tas­ser, je crois être en me­sure de com­prendre l'éten­due de sa dé­cep­tion et de sa co­lère, de sa fa­tigue et de son dé­cou­ra­ge­ment.

Je me suis donc re­te­nue de lui dire que "il au­rait pu lui ar­ri­ver pire que de lou­per un exa­men", que "elle al­lait de toute façon le réus­sir lors de la pro­chaine ses­sion" et que "on ap­prend tou­jours plus de ses échecs que de ses réus­sites".

La pre­mière af­fir­ma­tion clas­sique n'a aucun sens : on trouve for­cé­ment tou­jours quelque chose de pire que ce qu'on vit. La se­conde est une phrase creuse, la per­sonne de­vant préa­la­ble­ment dé­ci­der de se re­pré­sen­ter et se sen­tir le cou­rage de re­mettre l'ou­vrage sur le mé­tier.

Si les deux pre­mières phrases sté­réo­ty­pées sont des co­quilles vides, la der­nière af­fir­ma­tion est la plus aga­çante lors­qu'on a "le nez dans le gui­don". Ce­pen­dant, si je suis vrai­ment hon­nête, en re­gar­dant tout au fond de moi, ce sont ef­fec­ti­ve­ment mes échecs qui m'ont ap­pris le plus de choses dans la vie. Même s'il m'a par­fois fallu des an­nées pour en prendre conscience et l'ad­mettre. En d'autres termes, mes échecs sont de­ve­nus, avec le temps, mes plus belles réus­sites et j'es­père que très pro­chai­ne­ment, mon amie pourra en dire de même.

Est-ce que vous par­ta­gez cette opi­nion ? Si oui, qu'est-ce que vos échecs vous ont-ils per­mis de com­prendre ?

21 com­men­taires
1)
DOMZ
, le 06.10.2008 à 06:36

Je crois bien Mme Pop­pins qu’on sait tous que les vraies le­çons viennent des échecs et que les vraies réus­sites viennent de l’ef­fort et de la per­sé­vé­rance et pour­tant on est ainsi fait qu’on l’ou­blie dans le feu de l’ac­tion… mais je peux vous confir­mer qu’avec un peu de sa­gesse on peut faire bais­ser dra­ma­ti­que­ment ce délai de ré­flexion! Par contre pour le der­nier point ce ne semble plus être très po­pu­laire dans une cer­taine jeu­nesse ( où sont les pa­rents?) qu’il faut faire des ef­forts pour ob­te­nir des ré­sul­tats… Merci pour ce billet d’hu­meur.. Ps après Wa­ter­loo Na­po­léon a aussi dit en ren­trant chez un au­ber­giste:” Nous sommes vain­cus!” celui au­rait dit:” dé­solé, je n’ai que 19 chaises!” mais je n’ai pas le temps de faire de re­cherches sur l’au­then­ti­cité de la ci­ta­tion :-)

2)
Fran­çois Cuneo
, le 06.10.2008 à 06:48

Primo, un tout grand bravo.

Il sem­ble­rait que ce soit vrai­ment un gros truc, ce que tu as réussi là.

Deuxio, c’est moi qui dois dire merci, pas toi.

Ter­tio, je ne sais pas vrai­ment si j’ai ap­pris de mes échecs, je ne dis pas que je n’en ai pas eu, je les ai ou­bliés.

Vrai­ment.

Et lorsque pour ré­pondre à ta ques­tion, j’ai com­mencé à creu­ser, eh bien j’ai vite remis le sable dans le trou.

3)
Jé­ré­mie
, le 06.10.2008 à 07:23

Bien(re)venue, et fé­li­ci­ta­tions!

Pour ma part, j’ai beau­coup de peine avec cette idée que les er­reurs nous ap­pren­draient quelque chose… Pour moi, je l’as­si­mile au prof d’an­tan qui met­tait des coups de ba­tons pour faire en­trer les conju­gai­sons, ou en­core – étant théo­lo­gien, on ne se re­fait pas – à une image d’un dieu qui te fait un coup vache pour que tu ap­prennes quelque chose… Perso, ces deux fi­gures-là, je les fuit aussi vite que pos­sible.

4)
fx­prod
, le 06.10.2008 à 07:46

MAAAAAME POP­PINS LE RE­TOUR

bien heu­reux de votre réus­site “sco­laire”.

Avoir un diplôme qui ne servira peut-être pas c'est une folie ou un défi

Elle me man­quait la ques­tion du lundi matin, celle qui fait ré­flé­chir et vous pourri la jour­née, d’ailleurs pour celle-ci je suis “mat”.

5)
mrG
, le 06.10.2008 à 07:47

Tout d’abord, Bon­jour Ma­dame Pop­pins … fé­li­ci­ta­tion pour ta réus­site! Et heu­reux de te re­voir par ici.

Oui les échecs ap­prennent le mieux la vie. Pour­quoi, parce que ça a fait mal et qu’on ne l’ou­blie pas. La dou­leur de l’échec s’en va, pas l’ap­pren­tis­sage.

Ma moi­tié passe au­jour­d’hui son bre­vet d’avo­cate, pour la deuxième fois et, heu­reu­se­ment, que la par­tie orale. Je lui sou­haite d’être bre­ve­tée … ton ar­ticle du jour est en ce qui me concerne fort à pro­pos. Je lui ferai lire quoi­qu’il ar­rive au­jour­d’hui. Merci

à bien­tôt

G

6)
Sa­luki
, le 06.10.2008 à 07:58

Bon­jour et bravo !

Je ne suis pas du tout sûr du bel axiome sur la force de l’échec. “Axiome” parce que per­sonne ne l’a dé­mon­tré.

J’ai es­suyé des échecs, comme cha­cun, mais la mé­thode du Père Fran­çois, vite re­mettre le sable des­sus, est un sys­tème bou­gre­ment ef­fi­cace: si on ne re­garde que dans le ré­tro­vi­seur, la conduite en route si­nueuse est ris­quée.

7)
coa­coa
, le 06.10.2008 à 08:00

Tout d’abord, un im­mense bravo, j’ai com­pris par l’ab­sence (sur votre blog) l’im­pli­ca­tion qui a été la vôtre dans ce tra­vail.

Sur la ques­tion de l’échec, je pense qu’il n’est rien d’autre, ni plus ni moins, que ce que l’on en fait.

Pour ma part, j’ai eu la chance d’en connaître peu. Non pas que je sois par­ti­cu­liè­re­ment doué, non, plu­tôt tel­le­ment an­xieux que j’ai tou­jours tout fait pour m’en mettre à l’abri.

Cette peur m’a sou­vent, je m’en rends compte avec le recul, em­pê­ché d’oser, em­pê­ché de sau­ter dans l’in­connu.

Il y a quelques an­nées, quand je me suis lancé dans ma “car­rière” et que j’ai écrit mon pre­mier spec­tacle (dont Fran­çois a eu la grande gen­tillesse de par­ler ici), j’ai ac­cepté de sau­ter dans le vide… et je me suis écrasé sur le sol en contre­bas.

La pre­mière ver­sion du spec­tacle en effet, qui n’a été jouée qu’une seule fois lors d’un Fes­ti­val, avait sus­cité une at­tente im­mense (j’ignore tou­jours pour­quoi). Un grand nombre de pro­gram­ma­teurs im­por­tants étaient dans la salle, de nom­breux pro­fes­sion­nels s’étaient dé­pla­cés pour voir cette re­pré­sen­ta­tion, je crois n’avoir ja­mais sup­porté une pa­reille pres­sion de toute ma vie.

Au final, le spec­tacle était un échec. Certes re­la­tif, la ma­jo­rité des spec­ta­teurs l’avait ap­pré­cié, mais alors même que j’étais en train de le jouer, j’ai com­pris que je m’étais planté. Les pro­gram­ma­teurs par­ta­geaient d’ailleurs mon avis, char­mante en­trée dans le mé­tier (il faut sa­voir qu’un pro­gram­ma­teur se fait une idée très très très vite mais en­suite la change très très très len­te­ment).

Le len­de­main a été une des plus im­por­tantes, mais aussi des plus dif­fi­ciles jour­nées qu’il m’ait été donné de vivre (je mets de côté les deuils et autres rup­tures amou­reuses). J’avais envie de m’en­ter­rer. A quoi bon tout ça ?

Fi­na­le­ment, j’ai dé­cidé de “re­mettre l’ou­vrage sur le mé­tier”, et j’ai ré­écrit tout le spec­tacle. Les mois qui se sont écou­lés entre la pre­mière re­pré­sen­ta­tion ratée et la re­prise de My Way (9 mois) ont été rem­plis d’an­goisses de toutes sortes (est-ce que je suis fait pour ce mé­tier, est-ce que je vais en­core me plan­ter,…). Par la suite, l’ac­cueil qu’a reçu le spec­tacle m’a fait com­prendre que j’avais eu rai­son de m’y re­mettre.

Je dois dire de fait que l’échec ini­tial de My Way a été la plus pré­cieuse leçon de toute ma vie pro­fes­sion­nelle. Il m’a donné une chose pré­cieuse : le temps de re­dé­rou­ler les évé­ne­ments et de ré­flé­chir. J’ai ap­pris sur mon mé­tier, sur moi, mais sur­tout une chose es­sen­tielle : oser pré­sup­pose ac­cep­ter le risque de se plan­ter. Cela ar­rive par­fois. Mais ça n’en­lève rien à la for­mi­dable bra­voure de celle ou celui qui ose.

Quand je me suis re­trouvé la face sur le sol, j’ai pensé à ça : au moins, j’ai osé. Le nez dans la boue, je crois n’avoir ja­mais été aussi fier de moi. C’est pa­ra­doxal, mais bon, qui a dit que nous étions ra­tion­nels ? :-)

Par la suite, j’ai dé­cidé de tout mettre en oeuvre pour être à la hau­teur de cette bra­voure. Parce que j’es­ti­mais le mé­ri­ter.

8)
pilote.​ka
, le 06.10.2008 à 08:12

Hmmm… je reste du­bi­ta­tif.

Au fond tous les évé­ne­ments de la vie nous ap­prennent quelque chose.

Mais il vaut mieux pas­ser de suc­cès en suc­cès que d’échec en échec.

9)
ysen­grain
, le 06.10.2008 à 09:17

Je me joins à tous pour te re­dire ma joie quand j’ai vu l’an­nonce de ton suc­cès sur ton blog.

Ap­prendre de ses échecs: pour moi aucun doute. Je crois qu’au plan du pro­ces­sus men­tal, un échec s’ap­pa­rente à la perte. Il faut donc en faire le deuil. Une des “ré­ponses” qu’on peut ap­por­ter en si­tua­tion de deuil est de fait une ques­tion: “que vais je faire avec ce qui me reste ?”. on se met donc en si­tua­tion de ré­flexion plus ai­sé­ment.

Ré­ci­pro­que­ment, un suc­cès est gé­né­ra­teur de signe(s) de re­con­nais­sance et la sa­tis­fac­tion joyeuse en­traî­née doit sans doute faire sé­cré­ter quelques sub­tiles en­dor­phines ayant plu­tôt des pro­prié­tés apai­santes =>on est plus dans un mou­ve­ment de ré­flexion, en­core moins d’ap­pren­tis­sage.

11)
levri
, le 06.10.2008 à 11:05

Content de te re­voir Maame Pop­pins, et fé­li­ci­ta­tions pour ta réus­site à cet exa­men.

La ques­tion qui tue du lundi com­men­çait à nous man­quer, heu­reu­se­ment te voilà de re­tour, et nous al­lons de nou­veau pou­voir nous tor­tu­rer les mé­ninges en es­sayant de ré­soudre l’évi­dence exis­ten­tielle du début de se­maine…

Le mot “échec” sonne un peu dé­fi­ni­tif, après tout ce n’est qu’une ab­sence mo­men­ta­née de réus­site. L’”échec” fait par­tie de l’exis­tence et per­met jus­te­ment à l’in­di­vidu d’évo­luer dès les pre­miers ins­tants de la vie, bébé pique une co­lère parce qu’il n’est pas com­pris, il n’en ap­prend que plus vite à par­ler, en­suite avant de sa­voir mar­cher il tombe et se fait mal, mais après de nom­breux échecs finit par ac­qué­rir le sens de l’équi­libre. Ce sont nos échecs qui mettent en évi­dence nos ap­ti­tudes et in­fluencent nos choix.

Je ne pense pas qu’il faille des an­nées pour ana­ly­ser ou tirer parti d’un échec, il peut (et doit ?) être ana­lysé en temps réel et même par­fois an­ti­cipé, il peut venir de soi ou de causes ex­té­rieures non maî­tri­sables (mais dont il faut ce­pen­dant tenir compte).

C’est aussi une ques­tion d’état d’es­prit, ce qui sera consi­déré comme un échec aux consé­quences dra­ma­tiques par l’un ne sera qu’une ex­pé­rience à re­con­si­dé­rer pour l’autre.

Pour re­prendre ton exemple d’exa­mens, au vu des ré­sul­tats (et par­fois avant si on est lu­cide) on peut im­mé­dia­te­ment tirer des en­sei­gne­ments, si l’échec est dû à une in­suf­fi­sance d’étude du sujet, cela vient sou­vent d’un manque de mo­ti­va­tion, dans ce cas n’est il pas ju­di­cieux de choi­sir une autre voie ? L’échec peut être dû éga­le­ment à une in­suf­fi­sance in­tel­lec­tuelle, il fau­dra ac­cep­ter de pas­ser beau­coup plus de temps que d’autres à l’étude, ou choi­sir quelque chose plus en rap­port avec ses pos­si­bi­li­tés.

… Il y a quand même des échecs qui risquent d’en­ga­ger à long terme, il peut par­fois être per­ti­nent de ré­flé­chir avant de se lan­cer dans cer­tains trucs… ;)

12)
hp41
, le 06.10.2008 à 14:38

Bon­jour,

Avant de ré­pondre à la ques­tion de Ma­dame Pop­pins, per­met­tez-moi de vous dire que je suis un nou­veau venu sur cuk.​ch mais que je par­cours ce blog de­puis quelques temps déjà, de­puis un Mac connecté sur la par­tie nor­mande de l’In­ter­net.

Je trouve cet es­pace très agréable, que ce soit pour la va­riété des ar­ticles mais aussi pour la qua­lité de l’écri­ture et de l’ar­gu­men­ta­tion (ce qui fait aussi que j’ai mis du temps à oser m’ins­crire). Je suis d’abord venu lire les contri­bu­tions dans le do­maine de la pho­to­gra­phie (ah, le Nikon D3!) ou des lo­gi­ciels pour Ma­cin­tosh (j’ai, du coup, acheté Om­ni­Fo­cus). Mais en fait, tout est bon sur cuk.​ch…

Pour en venir au sujet du jour, je di­rais comme pilote.​ka que les suc­cès comme les échecs peuvent être source de ré­flexion puis d’ap­pren­tis­sage, pour au­tant qu’on sache prendre un peu de recul.

Évi­dem­ment, la plu­part du temps (enfin, je crois), la pre­mière ques­tion qui vient après un échec est “pour­quoi ai-je échoué”. Je suis ce­pen­dant aussi cu­rieux de mes suc­cès, car tout est per­fec­tible. At­ten­tion : il ne s’agit pas de tom­ber dans l’in­sa­tis­fac­tion sys­té­ma­tique mais sim­ple­ment d’ana­ly­ser les causes de ce qui fait qu’on ca­té­go­rise tel ou tel évè­ne­ment, de telle sorte à ne pas se trom­per ul­té­rieu­re­ment, ne pas se croire au-des­sus de la mêlée alors qu’on est juste moyen, etc.

Une de mes der­nières ex­pé­riences dans ce do­maine fût le contrôle de ma com­pé­tence lin­guis­tique en langue an­glaise pour l’avia­tion gé­né­rale (FCL 1.028 pour les connais­seurs). J’uti­li­sais de­puis 30 ans mon exa­men fran­çais, mais une ad­mi­nis­tra­tion eu­ro­péenne a dé­cidé que ces di­plômes n’avaient, à par­tir du prin­temps 2008, plus au­cune va­leur. Je me suis donc dit qu’il fal­lait, si je vou­lais conti­nuer à pas­ser la Manche de temps en temps, me mettre au goût du jour. Deux pos­si­bi­li­tés : bos­ser comme un ma­lade et viser la note maxi­male (6, sur une échelle par­tant de 1) qui me ga­ran­ti­rait un di­plôme à vie, ou aller voir, comme ça, l’air de rien et sur­tout sans le crier sur tous les toits. J’ai opté pour la deuxième op­tion. et ob­tenu… un ni­veau 5, que je dois re­mettre sur l’ou­vrage dans six ans. Mes pe­tits ca­ma­rades sont très en­vieux, car cer­tains bossent par­fois dur pour ob­te­nir le ni­veau 4 qui est un mi­ni­mum pour voler hors de ses fron­tières et dont la durée de va­li­dité est li­mi­tée à trois ans. Pour­tant, je consi­dère mon suc­cès comme un échec : je ne me suis pas fait suf­fi­sam­ment confiance, et j’ai loupé une oc­ca­sion de (beau­coup) mieux faire.

En tous cas, à Ma­dame Pop­pins : bravo pour votre réus­site à cet exa­men !

13)
Tom25
, le 06.10.2008 à 17:31

Je trouve cet es­pace très agréable, que ce soit pour la va­riété des ar­ticles mais aussi pour la qua­lité de l’écri­ture et de l’ar­gu­men­ta­tion (ce qui fait aussi que j’ai mis du temps à oser m’ins­crire).

Tout à fait, je l’ai dit maintes fois et d’autres aussi. Il n’y a pas d’exa­men pour s’ins­crire sur Cuk, et pour­tant j’avais les mains moites le jour où j’ai va­lidé mon ins­crip­tion. Je me suis dit “Tant pis si je passe pour un con, moi je connais déjà nombres de mes la­cunes, et eux les ou­blie­ront puisque je ne pos­te­rai plus si ça se passe mal.” Mais bon, je suis tou­jours là, j’ai même osé écrire mon nom et mettre un lien vers mon site. C’est qu’en plus d’être culti­vés ici, ils sont in­dul­gents et sym­pas.

Sou­vent je me dis que je ne vais pas assez fort à VTT ou à ski car je ne tombe ja­mais. J’ai réussi mon di­plôme. Je ne me suis ja­mais fait viré pour in­com­pé­tence.
Donc je pour­rais aller plus vite à ski et à VTT. J’au­rais pu viser plus haut pour mon di­plôme, pour mes em­plois. C’est ce qu’on me dit sou­vent, que je de­vrais mon­ter ma boîte, oser plus etc.
Je n’ai ja­mais eu d’ac­ci­dent de ba­gnole, et per­sonne ne me dit de rou­ler plus vite.

Je ne sais pas si je suis loin de mes li­mites, ou si je suis sur le fil ? Ce que je sais, c’est que je n’aime pas tom­ber. Ca m’est ar­rivé des fois bien sûr, mais ja­mais rien de bien mé­chant. Et loin de moi l’idée de me mo­quer de ceux qui tombent, au contraire, je les ad­mire. Tu pour­ras dire ça à ta co­pine Mme Pop­pins. Quant à toi je te fé­li­cite et je suis content pour toi de ta réus­site.
Cocoa, comme dit ci-des­sus, je t’ad­mire d’avoir osé.

14)
zit
, le 06.10.2008 à 17:48

Com­ment dire “wel­come back” en fran­çais ?

“Bon re­tour” ? (sonne mal, trop sec)

“Bien­ve­nue à nou­veau parmi nous” ? (lour­diiiiingue)

“Heu­reux de te re­lire” ? (bi­zarre, ça fait “ti­re­lire”)

“Heu­reux de te re­voir” ? (bin non, puisque je n’ai eu la chance de t’aper­ce­voir en coup de vent qu’à la der­nière Cuk­day)

Bref, ça fait un mo­ment que je ré­flé­chis sté­ri­le­ment à la ques­tion, et c’est un échec total !

Et bin c’est pas grave, “ce qui ne nous dé­truit pas nous rend plus forts”, non ?

En gé­né­ral, pleutre que je suis, je n’en­tre­prends rien dont je ne sois pas cer­tain de la réus­site de l’en­tre­prise, ça évite l’échec. Et puis quand ça rate quand même, je ré­es­saye si j’ai vrai­ment envie de réus­sir, ou j’aban­donne, convaincu qu’en fait, si j’ai échoué, c’est que je n’avais pas vrai­ment envie d’un suc­cès, voire que l’idée n’était pas si bonne…

Tout est ques­tion d’état d’es­prit, tou­jours l’his­toire du verre à moi­tié vide ou à moi­tié plein (voire, pour un in­gé­nieur, dont la conte­nance n’est tout sim­ple­ment pas adap­tée au conte­nant ;o).

Et puis, il y a de pe­tits échecs, et de grands échecs, tou­jours pa­reil, c’est une ques­tion de point de vue… Et puis de chance aussi, tou­jours la chance (le Des­tin, di­ront cer­tains): un exa­men pour le­quel on n’a rien pré­paré, et c’est une ques­tion que l’on connaît sur le bout des doigts qui tombe, ou bien on a tout super bien ap­pris mais notre gueule ne re­viens pas à l’exa­mi­na­teur qui vient en plus de se faire lar­guer, dont le chien s’est fait écra­ser la veille après qu’il se soit aperçu qu’on avait dé­robé toute sa col­lec­tion de cou­vercles de boîtes de ca­mem­bert, et qui en plus vient de se prendre un PV pour excès de vi­tesse et perdre le der­nier point de son per­mis…

z (En tout cas bravo, Mââââââme P, je ré­pêêêêêêête : et ravi de vous re­lire ici)

15)
marc­di­ver
, le 06.10.2008 à 21:49

Merci Mme Pop­pins,

Dis, Coa­coa, une pe­tite ques­tion perso, est-ce que tu au­rais passé ton en­fance à Marly ?

16)
Ma­dame Pop­pins
, le 06.10.2008 à 21:54

DOMZ, j’adore les vain­cus, merci pour cette tranche de rire ! Mais je l’avoue, j’en ai un peu marre de faire des ef­forts pour ob­te­nir des ré­sul­tats : par­fois, j’au­rais très très envie que ça me topmbe tout cuit entre les mains, merci papa – merci maman de m’avoir donné le goût de l’ef­fort…

Fran­çois, moi aussi, j’ai en prin­cipe comme tac­tique de vite “ou­blier” mais les grandes claques de mon exis­tence se sont toutes rap­pe­lées à moi d’une ma­nière ou d’une autre, un jour ou l’autre; main­te­nant, quand je m’en prends une, j’at­tends pas “l’écho”, je me de­mande tout de suite “quoi en faire”, c’est fi­na­le­ment plus simple et plus ra­pide.

Jé­ré­mie, mince, et moi qui croyais jus­te­ment que le dieu était sup­posé être amour !

fx­prod, merci et pour l’ac­cueil et pour les fé­li­ci­ta­tions : moi aussi, ça me man­quait, cet échange du lundi en quin­zaine.

mrG, j’es­père, je croise, je tiens les pouces, es­pé­rant que ta “moi­tié” aura réussi au­jour­d’hui… Donne des nou­velles, ok ? Et rap­pelle-lui qu’il y a une vie en de­hors du droit ;-)

Sa­luki, mais à mettre trop de sable, on finit par se créer des obs­tacles…

Coa­coa, je crois que ce n’est pas moi mais toi qui de­vrais avoir un es­pace le lundi en quin­zaine : ton texte est ma­gni­fique, tu as tel­le­ment bien dit ce que tu as vécu, res­senti et ap­pris, merci mille fois. Et cha­peau pour ce che­main que tu as par­couru à cette oc­ca­sion.

pilote.​ka, en théo­rie, tous les évé­ne­ments de la vie nous ap­prennent quelque chose mais par­fois, quand on n’y prête pas assez at­ten­tion, ils passent à coté de nous sans lais­ser de grande trace…

A tout de suite, je re­viens, trop heu­reuse de vous avoir re­trou­vés !

17)
Ma­dame Pop­pins
, le 07.10.2008 à 06:58

ysen­grain, ce qui pré­do­mine, dans ce suc­cès, ce ne sont pas les en­dor­phines mais le sen­ti­ment que six mois de fa­tigue me tombe sur le dos, splash, clac ! Pa­raît que je dé­com­presse…

Levri, j’adore et adopte ta dé­fi­ni­tion de l’échec qui n’est qu’une ab­sence mo­men­ta­née de réus­site, c’est trop bien dit, merci ! Oui, cet échec peut être re­la­tif mais dès l’ins­tant où il y a une bonne grosse part d’in­ves­tis­se­ment (temps, éner­gie, ar­gent), je pense que la non réus­site sera tou­jours consi­dé­rée comme un échec, non ?

hp41, je suis ravie que mon ar­ticle ait été pour vous l’oc­ca­sion de vous en­re­gis­trer : j’es­père que vous pren­drez au­tant de plai­sir à com­men­ter qu’à lire. Et bravo pour l’exa­men d’an­glais : pour­quoi ne pas oser lors de la pro­chaine ses­sion ?

Tom25, de la me­sure dans toute chose, di­sait je sais plus qui et à trop flir­ter avec les ex­tremes ne fi­nit-on pas par se brû­ler les ailes ?

zit, pour­quoi ne suis-je pas convain­cue que tu sois un pleutre ? Heu­reu­se­ment qu’il y a aussi des gens pru­dents dans la vie !

Bonne jour­née, à bien­tôt,

18)
coa­coa
, le 07.10.2008 à 09:48

Ma­dame Pop­pins, j’ai trop de plai­sir à vous lire pour pou­voir une seule se­conde ima­gi­ner vous rem­pla­cer, mais merci pour le com­pli­ment.

Merci Fran­çois itou.

Marc­di­ver, oui, et mon frère était bel et bien dans ton groupe en co­lo­nie ;-)

19)
Franck Pas­tor
, le 07.10.2008 à 09:52

C’est moi le cou­pable ! C’est la pu­bli­ca­tion de la série d’ar­ticles sur LaTeX qui avait pris la place de ceux de Ma­dame Pop­pins ! Je n’avais pas réa­lisé, je le jure, je ne sa­vais pas com­ment la pu­bli­ca­tion des ar­ticles se­rait pla­ni­fiée, ne tirez pas !

Ah, l’échec… J’ai un pro­blème avec lui, je l’ai connu plu­sieurs fois à un haut ni­veau de consé­quences, il m’a à chaque fois rendu ma­lade, dans tous les sens du terme. La ca­pa­cité de ré­si­lience dé­pend de l’in­di­vidu. Je tra­vaille à la dé­ve­lop­per la mienne. Chaque jour­née a ses pe­tits échecs et ses pe­tits suc­cès, ça me per­met de voir mes pro­grès dans leur ges­tion ;-)

20)
marc­di­ver
, le 07.10.2008 à 13:55

Coa­coa, merci beau­coup ! Tu as de­viné ma pen­sée ! Un gars ex­tra­or­di­naire, déjà à cet âge-là ! Sa­lue-le bien !

21)
bgc
, le 12.10.2008 à 14:07

On peut dire aussi:

Réus­site: ré­sul­tat de ce que l’on a ap­pris “avant” (l’exa­men); par­fois une simple ques­tion de mé­moire.

Echec: peut nous ap­por­ter par ce que l’on va ap­prendre “après”, sur nous-même, sur la vie, etc…