Fa­ti­gué de l’éter­nel play­lit iTunes à vos soi­rées? Pas­sez der­rière les pla­tines. Ici, nul be­soin de vous en­com­brer de gros ma­té­riel. Votre Mac et une chaîne hi-fi suf­fi­ront am­ple­ment. Voici djay , un fort sym­pa­thique lo­gi­ciel de mixage.

In­ter­face

Lors de la pre­mière ou­ver­ture de djay, voici l’in­ter­face dans la­quelle nous sommes di­rec­te­ment plon­gés.

Pre­nons quelques ins­tants pour la dé­cou­vrir.

À droite, se trouve la bi­blio­thèque iTunes. On y trouve toutes les play­lists et, ce qui n’est pas for­cé­ment le cas de tous les lo­gi­ciels de mixage, les mor­ceaux ache­tés sur le iTunes Music Store. La par­tie cen­trale est com­po­sée des deux pla­tines vir­tuelles. Pour char­ger un mor­ceau sur une pla­tine, rien de plus simple puis­qu’il suf­fit de le glis­ser des­sus. In­té­res­sons-nous main­te­nant aux com­mandes des pla­tines.

Le bou­ton “Play” per­met de jouer le titre chargé sur la pla­tine. Notez que comme de nom­breuses fonc­tions de djay, celle-ci peut être ac­ti­vée à l’aide du cla­vier. Sous ce bou­ton, se trouve la fonc­tion “Re­verse” qui per­met de jouer le mor­ceau à l’en­vers. Sym­pa­thique, mais à ne pas uti­li­ser abu­si­ve­ment non plus. Le cur­seur su­pé­rieur “Speed” per­met de faire va­rier la vi­tesse du mor­ceau. Cou­plé à l’ac­ti­va­tion du bou­ton “Key”, il per­met de faire va­rier la vi­tesse sans chan­ger la to­na­lité de la chan­son. Très in­té­res­sant pour don­ner un peu plus de punch à un mor­ceau trop lent ou pour se lan­cer dans des remix en­dia­blés. Le cur­seur nommé “Pitch” per­met de chan­ger la to­na­lité du mor­ceau sans en faire va­rier la vi­tesse.

Si­tuée sous la pla­tine vir­tuelle, cette par­tie de l’in­ter­face per­met de jouer sur le vo­lume du son grâce au gros cur­seur, de cou­per cer­taines fré­quences et d’ajou­ter plus de gain au cas où le mor­ceau en man­que­rait. Les deux lignes de té­moins verts (Vu-mètre) per­mettent de s’as­su­rer que le ni­veau so­nore ne sa­ture pas.

Pen­dant la lec­ture, il est pos­sible d’avan­cer dans le mor­ceau en fai­sant glis­ser la tête de lec­ture sur le disque. Il est aussi pos­sible d’ob­te­nir l’ef­fet “scratch” en main­te­nant le disque avec la sou­ris et en le fai­sant tour­ner. Per­son­nel­le­ment, je n’uti­lise ja­mais la fonc­tion. À noter que la qua­lité de rendu de tous les ef­fets de djay dé­pend de la puis­sance du Mac.

Le mix

L’uti­lité d’avoir deux pla­tines est na­tu­rel­le­ment de pou­voir ef­fec­tuer des en­chaî­ne­ments. Les en­chaî­ne­ments ma­nuels se font gé­né­ra­le­ment de la façon sui­vante. On uti­lise le “cross­fa­der” pour ef­fec­tuer une tran­si­tion entre les deux pla­tines.

Placé tout à gauche, le cur­seur ne lais­sera pas­ser que le son de pla­tine 1. Dé­placé vers la droite il lais­sera pro­gres­si­ve­ment en­tendre le son de pla­tine 2. Notez que les courbes du cross­fa­der peuvent être ré­glées dans les pré­fé­rences.

Mais peut-on être sûr que le mor­ceau qui at­tend sa­ge­ment sur la pla­tine 2 pen­dant que la 1 dé­verse ses dé­ci­bels, est bien calé? La pré-écoute ar­rive à la res­cousse. La pré-écoute per­met d’écou­ter dans un casque une autre source que celle dif­fu­sée dans la salle. Exemple: la pla­tine 1 joue un mor­ceau. Le cross­fa­der est collé du côté de celle-ci. Pen­dant ce temps, le DJ en­file son casque et ac­tive la fonc­tion pré-écoute.

Sur l’image, c’est la pla­tine 2 qui est dif­fu­sée dans le casque mais pas dans la salle. Cela per­met de pré­pa­rer tran­quille­ment le mor­ceau sui­vant tout en gar­dant une oreille sur celui en cours.

Pour cette fonc­tion, il fau­dra néan­moins se doter d’une in­ter­face audio sup­plé­men­taire. En effet, la sor­tie de votre Mac est déjà bran­chée à l’am­pli­fi­ca­teur de dif­fu­sion. Mais vu le prix de ce genre d’ob­jets, on ne court pas à la ruine.

Pen­dant le mix, il est pos­sible d’avoir re­cours à quelques ar­ti­fices pour amé­lio­rer les choses.

Il est pos­sible d’ajou­ter un effet d’écho ou de re­verb sur chaque pla­tine.

Il est aussi pos­sible de créer une boucle à la volée d’une par­tie du mor­ceau.

Si vous n’avez pas d’idée pour ef­fec­tuer une tran­si­tion, lais­sez djay s’en oc­cu­per en choi­sis­sant le type de tran­si­tion et sa durée.

Et enfin voici les deux fonc­tions ad­di­tion­nelles les plus utiles à mon sens.

Les “Jump points”.

Grâce à cette fonc­tion, il est pos­sible de dé­fi­nir trois points dif­fé­rents dans le mor­ceau afin de pou­voir y ac­cé­der ra­pi­de­ment. Par exemple, on dé­fi­nit le point 1 au re­frain, le point 2 sur la re­prise de la bat­te­rie, etc. Le plus in­té­res­sant, c’est que ces “jump points” sont sau­ve­gar­dés une fois le mor­ceau joué. Ce qui si­gni­fie qu’ils se­ront char­gés à chaque fois que le mor­ceau sera glissé sur la pla­tine.

Et pour ter­mi­ner, la fonc­tion de syn­chro­ni­sa­tion.

Ima­gi­nons que vous vou­liez jouer deux mor­ceaux au même tempo. Le pro­blème est que celui joué sur la pla­tine 1 est plus ra­pide que sur la pla­tine 2. Pour re­mé­dier à cela, il faut tout d’abord dé­fi­nir le tempo de chaque mor­ceau. Pour ce faire, il faut cli­quer en rythme sur le bou­ton “TAP” de chaque mor­ceau. Un nombre de bat­te­ments par mi­nute est alors af­fi­ché. Pour syn­chro­ni­ser la pla­tine 1 avec la pla­tine 2, il suf­fit de cli­quer sur le bou­ton “Sync” de la pla­tine 1 et le tour est joué. At­ten­tion, uti­li­ser cette fonc­tion en live n’est pas re­com­man­dée. Il vaut mieux dé­fi­nir les tempo avec le mix afin de ne pas avoir de mau­vaises sur­prises.

Le mix au­to­ma­tique

Si mixer vous en­nuie et que vous pré­fé­rez vous dé­han­cher sur la piste de danse, pas de pro­blème. djay s’oc­cupe de tout grâce à la fonc­tion “Au­to­mix”. Un petit tour par les pré­fé­rences s’im­pose.

Je re­com­man­de­rai de ne co­cher que la case “Shuffle” (aléa­toire). Les autres pa­ra­mètres étant, à mon sens, cor­rec­te­ment ré­glés pour de bon ef­fets.

Une simple pres­sion sur et nous voilà parti pour une nuit de folie comme dit la chan­son. Pour re­prendre le contrôle du mix, il suf­fit de cli­quer à nou­veau sur le bou­ton.

Les pe­tits plus

Vous sou­hai­tez crier votre amour à votre pu­blic? djay dis­pose d’un Voi­ceO­ver. Ceci va per­mettre d’ac­ti­ver le mi­cro­phone bran­ché sur l’en­trée audio du Mac et de pla­cer votre voix au-des­sus de la mu­sique.

Une série d’ef­fet est ap­pli­cable à chaque pla­tine. Ils sont ac­ces­sibles via le menu de la pla­tine puis “Ef­fets Audio Unit”.

Un “sam­pler” est à dis­po­si­tion pour en­voyer de courts ex­traits audio. Uti­lisé avec mo­dé­ra­tion, il per­met de dy­na­mi­ser les choses.

La soi­rée est ter­mi­née, vous fer­mez votre Mac, prêt à par­tir, lors­qu’une char­mante de­moi­selle (ou da­moi­seau, comme vous vou­drez) s’ap­proche de vous et vous de­mande le nom des titres joués lors de cette folle nuit. “Argh, je ne me rap­pelle plus!” al­lez-vous lui dire. Et bien non! djay a pensé à tout. Le lo­gi­ciel garde en mé­moire les titres joués et vous en fait une liste à ex­por­ter en PDF ou à créer dans iTunes. Ce n’est pas beau la vie?

Du coup, vous pro­met­tez à la per­sonne de lui en­voyer la liste par e-mail. Et du coup, vous ob­te­nez l’adresse de cette char­mante per­sonne. Hé­héhé. Bon ok, je sais, mé­thode de drague mi­nable mais bon, on fait ce qu’on peut. ;-)

Si l’en­vie d’en­re­gis­trer votre mix vous prend, djay peut le faire. Grâce au bou­ton “Rec” placé entre les deux pla­tines, votre pres­ta­tion est en­re­gis­trée dans le for­mat dé­fini dans les pré­fé­rences.

Il est même pos­sible de dif­fu­ser son mix en ré­seau local via “Bon­jour”.

Conclu­sion

djay est qu’un lo­gi­ciel de mix parmi d’autres mais il les sur­passe sur beau­coup de points. Son in­ter­face est très claire est pas trop char­gée. Il est ca­pable de lire les mor­ceaux ache­tés et est to­ta­le­ment in­té­gré avec iTunes. Le pa­ra­mé­trage des dif­fé­rentes op­tions audio telles que le pre-cue ou le Voi­ceO­ver se fait qua­si­ment au­to­ma­ti­que­ment. Fonc­tion in­té­res­sante, mais que je n’ai pas pu tes­ter, il y a pos­si­bi­lité contrô­ler les pla­tines via le track­pad mul­ti­touch des por­tables Apple.

Ni­veau prix, djay coûte 65 fr. (40 €). Ce n’est pas donné mais la plu­part des lo­gi­ciels de mix sont des­ti­nés aux pro­fes­sion­nels et bien plus chers. On ne parle même pas du prix pour s’équi­per en vrai ma­té­riel de DJ (pla­tines, table de mix, ampli, etc.). Il re­pré­sente un petit in­ves­tis­se­ment mais s’avère être très ef­fi­cace en soi­rée. Notez que la ver­sion démo au­to­rise 10 jours de dé­cou­verte du lo­gi­ciel. Il est pos­sible de la té­lé­char­ger sur le site de l’édi­teur.

J’es­père vous avoir pré­senté le mieux pos­sible ce mer­veilleux pro­gramme qu’est djay. Main­te­nant, je compte sur vous pour faire “péter la night” au rythme de vos mor­ceaux pré­fé­rés.

À bien­tôt.