Deux remarques préliminaires afin que les choses soient bien claires :
- Je n'ai aucunement l'intention d'empiéter sur les thèmes de Madame Poppins
- Il n'y a aucune faute de frappe dans le titre. Le E majuscule indique bien le substantif.
Pour un peu mieux expliciter la deuxième remarque, je vais vous parler de l'Eternel féminin et non du Féminin éternel. Car, je pense que vous en êtes tous conscients, les trois grandes religions monothéistes sont particulièrement sexistes, voire machistes. Dieu est le Père, barbu et peut-être ventru. Il a un fils, mais pas de fille. Elohim manifeste tous les caractères masculins qu'on peut imaginer. Quant à Allah, mieux vaut ne pas en parler.
L'Etre suprême est donc un homme pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, c'est-à-dire pour environ les trois-quarts de l'humanité.
Mais il n'en a pas toujours été ainsi. Et c'est ce que l'exposition éponyme qui se tient encore pour quelques jours au Musée d'Art et d'Histoire de Fribourg a voulu nous démontrer (vous avez jusqu'à dimanche 6 avril pour la découvrir).
Toutes les religions qualifiées maintenant de mythologies ont fait la part belle à la moitié féminine de l'humanité. Dieux et déesses se partageaient le pouvoir sur la création. Et c'est vrai aussi et surtout sur les terres du Proche-Orient, berceau des trois religions monothéistes.
Reprenons du début : tous les paléontologues et autres préhistoriens sont d'accord: la première divinité vénérée et invoquée par nos aïeux était une femme, la Grande Déesse Mère, source de toute vie, que l'on retrouve sous des formes diverses.
Idole assise représentant sans doute la Grande Déesse Mère Lac de Gennesareth - 6000 av. JC |
Représentation symbolique du corps féminin et de ses attributs les plus importants Anatolie - 2500 av. JC. |
Au fur et à mesure du développement des différentes civilisations, les panthéons se remplissent de dieux et déesses ayant chacun et chacune des rôles bien définis: les dieux créent ce que demandent les déesses. Enki crée les rivières et les fleuves parce que sa mère Inana se plaint de ne pas disposer d'eau douce pour arroser ses cultures (mythologie sumérienne).
Mais, avec l'élargissement de ces panthéons, les hommes éprouvent le besoin de "spécialiser" leurs divinités. Pour les dieux, ce sera la guerre, la chasse, le tonnerre et les éclairs: force et violence. Pour les déesses, chacune des spécificités féminines se retrouvera dans une incarnation particulière, certaines pouvant toutefois être regroupées sur la tête d'une seule déesse.
L'érotisme
Mais l'érotisme peut aussi s'incarner avec beaucoup de retenue, particulièrement à l'aube de nos civilisations, car nos ancêtres pouvaient être très prudes comme en témoignent ces figurines trouvées en Palestine datant du début de l'âge du bronze (-1900 à env. -1500). Ce sont surtout les caractères secondaires de l'érotisme qui sont mis en évidence, ce qui fait la beauté féminine: la chevelure, les yeux, le cou orné de colliers. Les seins sont pratiquement inexistants ou l'on tente de les cacher et le sexe n'est pas apparent.
La maternité
Après l'érotisme, la faculté de donner la vie est évidemment le caractère féminin qui a le plus impressionné et intrigué nos ancêtres. C'est le rôle essentiel de la femme, celui qui permet à la race de se perpétuer. On retrouve ces déesses-mères depuis les âges le plus anciens. Elles figurent toute l'évolution de la maternité, de la gestation à l'accouchement.
La mère nourricière
Encore un domaine que personne ne conteste à la femme. La mère allaitant ou portant simplement son enfant est sans doute, avec la nudité érotique, le thème le plus souvent représenté dans l'iconographie ancienne. Il a aussi été repris abondamment par le christianisme dans la représentation de Marie
Fécondité et abondance
Source de vie et principe nourricier, il est normal que la femme soit devenue le symbole de la fécondité de la Nature et de l'abondance de ses bienfaits. Au point que même les déesses dont la virginité est à toute épreuve sont les gardiennes et garantes de cette fécondité, telle l'Artémis d'Ephèse ou Cybèle, la mère de toutes les moissons
Protectrice et consolatrice
Dans la droite ligne des qualités maternelles, nos déesses savaient protéger leurs adeptes, les conseiller dans les situations difficiles et les consoler dans les épreuves. Ulysse n'aurait pu accomplir son périple méditérranéen sans l'aide d'Athéna; les pleureuses accompagnaient les âmes des défunts et consolaient les vivants.
Déesse Nout dans un sycomore. La déesse se manifeste à un couple de défunts à qui elle verse
l'eau de la purification
Egypte - Nouvel Empire - 20e dynastie - 1150 av JC:
L'Eternel féminin
Face à ces cohortes de déesses, notre Yahvé biblique paraît bien solitaire. Pourtant, ce ne sont pas les femmes au caractère bien trempé qui manquent dans le Livre. A commencer par Lillith, première femme d'Adam, façonnée comme lui, et en même temps, par l'argile de l'Eternel, animée également du souffle divin et donc l'égale de son époux. Cela a beaucoup déplu aux exégètes (mâles sans doute) qui l'ont transformée en démone pour la remplacer par l'insipide Eve. Et si Sarah et Rebecca peuvent s'inscrire dans la ligne des vertus maternelles, Esther n'a rien à envier à Sekmet, Holopherne ne me contredira pas.
Dans le livre-catalogue de l'exposition fribourgeoise (L'Eternel féminin - Editions Labor et Fides - ISBN 978-2-8309-1246-3) Othmar Keel nous donne une assez longue analyse des textes bibliques insistant sur le fait qu'à aucun moment Yahvé ne revêt des traits masculins. Il nous rappelle même qu'Osée lui fait dire : "Je suis Dieu et non pas mâle". Il intègre des comportemaent de dieux maculins et féminins comme celui de Khnoum associé à Hathor lors de la création des hommes ou dans la gestion du déluge. Dans le rècit mésopotamien, Enlil, dieu suprême, décide de se débarrasser des hommes devenus arrogants. Ea, dieu de la Sagesse, souhaite qu'on fasse la distinction entre les bons et les mauvais et conseille Utanapishtim pour la création d'un bateau. Après le déluge, Enlil n'est pas très content du sauvetage, mais Inana, la grande déesse-mère, désespérée de la disparition de ses créatures, lui arrache la promesse de ne jamais recommencer. Dans le récit biblique, Yahvé effectue les trois démarches, ce qui rend son comportement un peu incohérent, ne trouvez-vous pas ? Surtout quand il fait sienne la promesse arrachée par la déesse-mère en des termes très "féminins" : "Comme une mère console, je vous consolerai"
Et puis Yahvé va devenir Elohim, "le Seigneur, der Herr, the Lord". Il va perdre son aspect féminin, il va même perdre .... sa femme ! Oups ... un alter ego féminin à Yahvé, le dieu unique... je rêve... j'affabule... et pourtant. Connaissez-vous Ashera ? Non ? Moi non plus et ma rencontre avec elle à Fribourg a été un véritable événement.
Ashera est une divinité mentionnée à plusieurs reprises dans la Bible, la dernière fois lorsque Josias entreprend la grande réforme religieuse qui chasse du temple de Salomon les divinités étrangères dont Baal Hammon et Ashera. Ashera était donc considérée comme la compagne de Baal jusqu'à ce qu'en 1975 un archéologue israélien ne découvre les ruines d'un caravansérail dans le désert entre Gaza et Eilat et qu'il relève, parmi les inscriptions figurant sur les murs, des formules qui provoquèrent la stupeur : des bénédictions Au nom de Yahvé et de son Ashera! C'était la première fois que l'on trouvait associés les noms de Yahvé et d'Ashera.
Quel était le rôle d'Ashera auprès de Yahvé ? Important sans doute, car dans Jérusalem même, les fouilles archéologiques ont mis au jour plus de 400 statuettes la représentant. Voulez-vous faire sa connaissance? La voici
Pas tellement désincarnée Madame Yahvé ! Ce qui est mis en évidence, c'est la douceur de ses traits et surtout ses seins, symbole de fécondité, d'abondance, mais aussi d'érotisme. La coiffure est particulièrement soignée. Les petites statuettes étaient généralement polychromes et souvent offertes lors des cérémonies de mariage pour renforcer la féminité des épouses.
En 622 av. JC, sous l'impulsion des milieux ultra-consevateurs qui veulent se débarrasser des influences cananéennes, Josias expulse Ashera du Temple de Salomon où elle était vénérée sous la forme d'un arbre. Et c'est sous cette forme également que la Bible célèbre ensuite "La Sagesse divine". Mais si l'antique Ashera avait encore les traits caractéristiques de la Grande Déesse Mère, Cokmah, elle, s'apparente plutôt à Maat, voire à Isis, les égyptiennes. Pourtant, selon le livre de la Sagesse. elle trône aux côtés d'Elohim, comme une Reine des Cieux. Une description très concrète d'une notion abstraite.
Qu'avons-nous fait de nos déesses ?
En éjectant Ashéra du Temple, en rebaptisant Yahvé, le Livre a désacralisé la moitié de l'humanité. Les qualités féminines ne sont plus transcendantes, elle n'existent que pour servir le mâle. De déesse, maîtresse de la vie et souvent de la mort, la femme est devenue "la servante du Seigneur". A un moment, le christianisme va même jusqu'à s'interroger sur l'existence de son âme et les paroles profondes de Paul, encore très souvent reprises lors des des cérémonies de mariage, restent encore au travers de la gorge de ma femme: "Femmes, soyez soumises à vos époux...".
Confrontée aux puissantes déesses qui avaient nom Minerve (la vierge sage), Junon (l'épouse gardienne de la maternité), Diane (reine de la Nature), Vesta (gardienne du foyer), l'Eglise a bien dû se résoudre à remettre en place un succédanné féminin. On va donc exalter la figure de Marie. Mais attention, hein, pas question d'en faire une FEMME. Non, tout au plus une mère consolatrice et médiatrice. Car l'ennui, c'est que Marie a enfanté. Comme Danaé donnant le jour à Persée, Alcmène engendrant Hercule ou Léda, mère de Castor et Pollux. Mais ces dames avaient au moins eu le mérite de séduire Zeus, tandis que Marie n'aura que la satisfaction de rester vierge. Car l'érotisme, c'est le domaine des sorcières et l'acte d'amour s'est transformé en "péché de la chair" auquel on doit bien se soumettre vu l'ordre "Croissez et multipliez", mais seulement dans ces conditions. A se demander pourquoi l'Eglise catholique est opposée à la conception in vitro.
Il est assez surprenant de constater que les églises réformées ont encore accentué la désacralisation de la feminité en éliminant quasiment complètement celle qui restait à Marie. Le mouvement s'accélère d'ailleurs avec le féminisme qui ne demande pas le respect et la valorisation des qualités éternelles de la femme, mais revendique la parité masculine. Héra veut devenir Zeus, Athéna souhaite se transformer en Apollon et Aphrodite, comme d'habitude, ne sait pas sur quel pied danser !
O tempora, o mores !
J'aimerais terminer cette chronique par une dernière image : celle de la féminité vue par l'Egypte ancienne
Dressée sur un lion, symbole de sa puissance, elle est accompagnée, à sa droite, par Minh, dieu de la puisance sexuelle masculine et, à sa gauche, par Reschef, dieu des maladies et de leur guérison. En-dessous, des offrandes pour "La Sainte, Dame du ciel, Maîtresse de tous les dieux, Oeil du dieu du soleil, sans pareille". Décidemment, le christianisme n'a pas tout à fait la même notion de la sainteté féminine que les anciens égyptiens.
Crédits
- Toutes les photos (à l'exception de la Vierge allaitant de Roger de la Pasture - merci Google) sont issues de mon 350D et prises lors de l'exposition fribourgeoise. Merci au Musée de ne pas avoir fait avorter ma chronique.
- La plupart des textes explicatifs en italique figurant sous les photos sont extraits ou inspirés du livre d'Othmar Keel - L'Eternel féminin (op. cit.)
, le 03.04.2008 à 00:50
Déesses ou dieux, on sait se débrouiller sans, mais c’est vrai qu’une déesse à côté du dieu de nos religions monothéistes aurait peut être relativisé “l’absolu” de celles ci. :)
PS : à la vision de certaines de ces illustrations je réalise que la mode des mamelles siliconées ne date pas d’hier ! :D
J’écoute Tits on the Radio des Scissor Sisters sur l’album We Are Scissor Sisters & So Are You
, le 03.04.2008 à 01:01
Euh…
Et puis non, rien, considérez que je suis déjà sorti !
:-D
Didier
, le 03.04.2008 à 07:03
Le terme “callipyge” est finalement étonnant puisque Larousse le signale une fois comme “belles fesses” et une fois comme “fesses exagérément développées”… moralité, de “grosses” fesses, c’est avoir de “belles” fesses… Remarquez, cela confirme le dicton de ma jeunesse : les hommes sortent avec les maigres et ils rentrent avec les rondes !
Drôlement intéressant, ton billet, merci !
, le 03.04.2008 à 07:18
Superbe travail, et les images sont très belles. J’ai du temps, je vais aller voir cette exposition, merci Hervé.
Madame Poppins, en grec ancien (et actuel aussi) la racine grecque kalos qui a évolué en calli, comme dans calligraphie, signifie beau, et c’est exactement mon avis. Ça compte, de belles… lettres.
Ci-dessous, un autre Cukien parle de stéatopyge, mais sa distinction n’est pas très précise.
Une fois encore, en grec ancien (et actuel aussi), la racine grecque steatos qui pourrait être mentionnée signifie gras, comme dans stéarine, stéatorrhée. Ou dans la stéatite, une pierre très facile à travailler, d’aspect lisse, comme huilée. Et qui a dit que des fesses avec un peu de gras valent moins que d’autres?
, le 03.04.2008 à 07:20
Magnifique article, mais il conviendrait d’écrire « L’Éternel féminin », sur un Mac la typographie coule de source.
Mme Poppins votre Larousse confond callipyge et stéatopyge.
, le 03.04.2008 à 07:34
Superbe humeur, pleine de sensibilité, de connaissance et de culture Superbes photos
Merci Hevé
, le 03.04.2008 à 07:36
Qu’en est-il de l’Islam qui lui va cacher tout ce que présente la femme.. Mais c’est sûrement un autre débat
, le 03.04.2008 à 08:00
je vais aller derechef écouter Brassens et sa vénus Callipyge.
, le 03.04.2008 à 09:24
Ah, je me régal, après 2 jours de test de logiciel, un article sur une expo.
A Mme Poppins : mon interprétation du dicton “les hommes sortent avec les maigres et ils rentrent avec les rondes” c’est juste que les hommes sortis plein d’espoir revoient leurs critères à la baisse au fur et à mesure de la soirée. C’est pas ça ? Bon ok la prochaine fois je suivrais Didier. Merci encore pour l’article.
Bonne journée Nouwanda
, le 03.04.2008 à 09:36
Un billet qui remet quelques idées à leur place, super ! J’adore. la figurine d’Ashera est vraiment très belle, aussi douce qu’érotique.
La religion est une arme de destruction massive…
, le 03.04.2008 à 10:15
Merci Hervé, bel article qui m’a appris beaucoup de choses… dommage que l’expo ne fasse pas un tour par Paname !, c’est comme les apéro Cuk… trop loin ! à la différence que tu nous donnes à voir et apprécier celle ci trop éloignée pour certains.
, le 03.04.2008 à 12:58
Et voilà que nous allons encore nous faire reprocher de ne pas décrire le vin que nous buvons aux Apéro Cuk!:-)
Oui, quelles belles photos, et quel article intéressant. Yahvé qui pourrait être une femme?
Ce serait top ça!
, le 03.04.2008 à 13:22
J’ai horreur du Larousse dont la précision est pour le moins approximative …
Cependant, la signification populaire des mots évolue au fil du temps et des modes, après avoir pendant des siècles employé “callipyge” pour des représentations “voluptueuses”, dés que la mode est aux formes plus près des os, on assimilera le “callipyge” à gras ou “exagérément développé”… l’usage général change le sens initial du mot.
Ce qui peut être “beau” à un moment peut être considéré comme “gras” dans un autre contexte.
Dans les représentations primitives, les énormes seins et le bassin large étaient des symboles d’abondance, évoquant à la fois la capacité pour la tribu de croître et par extension l’abondance alimentaire de la nature. Dans des sociétés plus modernes il n’était pas rare que l’épouse soit choisie pour “son bassin large”, sa capacité à donner une nombreuse progéniture au mâle. Quand la capacité de reproduction est devenue moins importante, les attributs physiques furent d’avantage considérés comme “érotiques”. Cette vision est relative, qui apprécierait encore la “taille de guêpe” obtenue grâce au corset, la peau blanche (cadavérique?) et les chairs flasques tant appréciées au XIX ème siècle? (les romantiques semblaient apprécier les “langueurs” pathologiques et la “phtisie” aussi)
Que certaines femmes se fassent implanter des machins siliconés pour avoir une poitrine “avantageuse” m’a toujours quelque peu sidéré, mais nous vivons une époque formidable où une autre mode est aux fesses et seins de “garçon”, et où on trouve simultanément les deux “problèmes de société” que sont l’anorexie et l’obésité.
À ma connaissance le mouvement réclame effectivement la parité “légale”, ce que je trouve tout à fait normal ! Et ce serait une exagération de dire que les féministes veulent se transformer en hommes, la majorité d’entre elles ne sont pas plus “hommasses” ou plus utilisatrices d’opérations transsexuelles que la moyenne de la gent féminine.
Qu’elles utilisent moins les peintures corporelles et les artifices sensés plaire aux hommes serait tout à leur honneur (un autre sens de “maquillage” n’est il pas “tromperie”), cela les rend elles moins “féminines”. La finalité, la “qualité éternelle” de la femme est elle d’avoir une existence uniquement subordonnée à celle de l’homme ?
Encore une fois nous vivons une époque formidable, et les mecs font de la “gonflette” pour “paraître”. Il n’est pas rare que les hommes se teignent les cheveux, se fassent des “mise en plies”, et on voit même apparaître des lignes de maquillage pour hommes …
J’écoute Make Up de Lou Reed sur l’album Transformer
, le 03.04.2008 à 13:32
Ah là j’avoue, quel bel article Hervé, sisi je te jure, je l’ai lu en entier! :)
, le 03.04.2008 à 16:46
Merci Hervé, vive l’Eternel féminin.
Jolies photos, bien éclairées, il n’y avait pas de vitres?
J’aime beaucoup les biseaux (moins le fond violet), très classe, sobre et élégant…
Ne pas oublier qu’à l’époque, la plupart des statues étaient peintes (ici, Aphrodite Callipyge du début de l’article dans une interprétation… “personnelle” ;-).
Et c’était une expo très locale, paske je ne vois aucune représentation “d’un p’tit peu plus à l’est”…
Parvati…
Sans parler d’Afrique, d’Océanie ou d’Amérique….
Enfin, une bien belle expo dont je te remercie pour la visite.
z (callipyge pas grand chose à cette affaire, je répêêêêêêête: heuuu, non, déjà sorti)
PS: dans un autre genre, un lien rappelé par JCC d’Urbanbike la semaine dernière: le visage de la femme dans la peinture, superbe travail, à ne pas louper pour ceux qui ne l’ont pas encore vu…
, le 03.04.2008 à 16:59
@zit
Des vitres, il y en avait plein… mis je commence à me débrouiller avec elles pour les éliminer. Pas toujours si tu fais très attention.
Quant à TON Aphrodite callipyge :
1. pourquoi blonde ? Aphrodite est méditéranéenne qui ont plutôt tendance au noir
2. pourquoi italienne ? Aphrodite est grecque, alors tu me mets cela en blanc-bleu
J’aime beaucoup le déhanchement de Parvati
Ceci dit, il est intéressant de constater que les commentaires se concentrent sur les fesses d’Aphrodite ! Sigmund, y a du travail pour toi !
, le 03.04.2008 à 17:53
Bon, mettons que c’était Venus, elle est bien italienne, Venus? (et le blond vénitien obtenu à force d’urine…)
Voilà pour Aphrodite, plus austère, la beauté grecque ;-)
z (quand aux fesses d’Aphrodite, c’est toi qui en as parlé le premier, je répêêêêêête: “aux belles fesses Je confirme, l’envers vaut l’endroit !”, on veut l’envers!)
, le 03.04.2008 à 18:05
@ hervé : Il me semble que dans l’antiquité il y avait (et il y a toujours) des blonds en Italie, en Espagne et en Grèce. Il y a même des roux en Espagne, et certains peuplements du Sud de l’Italie sont d’origine Celte.
De plus la teinture existe depuis longtemps, et l’artiste peut peindre ses statues selon son goût :P
J’écoute Cos You Got Green Hair de Gong sur l’album Magick Brother
, le 03.04.2008 à 19:25
Désolé, j’ai bien l’envers, mais la photo n’est pas de moi. Il y a donc un copyright sur les fesses d’Aphrodite !
, le 03.04.2008 à 19:33
Le titre complet de l’exposition est : l’Eternel féminin …une face cachée du Dieu biblique, ce qui explique le confinement aux terres proche-orientales. D’ailleurs le terme L’Eternel est propre au dieu d’Israël.
, le 03.04.2008 à 20:10
Au temps pour moi, je n’avais pas saisi la subtilité de la majuscule à Eternel.
J’aime bien les rousses aussi (et puis j’arrête là! ;–)
z (et tant pis pour l’envers je répêêêêêêête: car c’est un bien bel endroit ;o)
, le 03.04.2008 à 21:30
Merci Hervé pour cette très enrichissante ballade.
Ces Dieux et ces Déesses tels qu’ils sont représentés, sont-ils une invention de l’être humain? Et ce serait l’être humain qui a “décidé” de les séparer en Dieux et Déesses.
Les Dieux, les Déesses et les Anges n’ont pas de corps physique, en principe, puisqu’ils “vivent” dans le monde de l’Esprit. D’ailleurs pas de vêtements non plus, puisqu’un vêtement n’existe que dans le monde matériel. Et de toute façon, ils n’ont rien à cacher que l’on pourrait “voir”. Pas besoin non plus de se protéger du froid, puisqu’il faut un corps physique pour sentir le chaud ou le froid.
Ils n’ont pas de voix grave ou aigue, puisque la voix provient du larynx qui appartient au monde de la matière. Et pour qu’un larynx émette un son, il faut de l’air.
Donc comment, à supposer qu’on puisse aller dans ce monde, peut-on reconnaître un Dieu d’une Déesse?
Mais aussi, quel est l’être (il doit bien y en avoir un qui l’a décidé en premier) qui a dit la première fois que c’était mal de se montrer nu? Et pourquoi? C’est à dire de montrer une certaine partie de son corps physique.
Ce qui d’ailleurs a créer en même temps le “voyeurisme”. Puisque sans cette interdiction, il n’y aurait pas de voyeurisme possible.
C’est juste une question.
, le 03.04.2008 à 21:30
Merci Hervé pour cette très enrichissante ballade.
Ces Dieux et ces Déesses tels qu’ils sont représentés, sont-ils une invention de l’être humain? Et ce serait l’être humain qui a “décidé” de les séparer en Dieux et Déesses.
Les Dieux, les Déesses et les Anges n’ont pas de corps physique, en principe, puisqu’ils “vivent” dans le monde de l’Esprit. D’ailleurs pas de vêtements non plus, puisqu’un vêtement n’existe que dans le monde matériel. Et de toute façon, ils n’ont rien à cacher que l’on pourrait “voir”. Pas besoin non plus de se protéger du froid, puisqu’il faut un corps physique pour sentir le chaud ou le froid.
Ils n’ont pas de voix grave ou aigue, puisque la voix provient du larynx qui appartient au monde de la matière. Et pour qu’un larynx émette un son, il faut de l’air.
Donc comment, à supposer qu’on puisse aller dans ce monde, peut-on reconnaître un Dieu d’une Déesse?
Mais aussi, quel est l’être (il doit bien y en avoir un qui l’a décidé en premier) qui a dit la première fois que c’était mal de se montrer nu? Et pourquoi? C’est à dire de montrer une certaine partie de son corps physique.
Ce qui d’ailleurs a créer en même temps le “voyeurisme”. Puisque sans cette interdiction, il n’y aurait pas de voyeurisme possible.
C’est juste une question.
, le 03.04.2008 à 22:03
Beau texte et belles illustrations Hervé. L’Artemis d’Ephèse, dont le temple fut une des sept merveilles du monde, m’a rappelé qu’une tradition y fait mourir la vierge Marie. On peut d’ailleurs visiter à Ephèse sa maison. Manière habile de récupérer celle qui a aussi été considérée dans l’antiquité comme une vierge. Vierge Marie qui pour les affreux incrédules n’est que le fruit du recyclage de la déesse Isis.
, le 03.04.2008 à 22:08
@ bgc : heu … les dieux déesses et autres manifestations “surnaturelles” antiques étaient plutôt tout ce qu’il y a de matériel, puisqu’ils copulaient parfois avec des humains, ce qui donnait de nouveaux demi-dieux, Mr Zeus avait même une adresse postale, il habitait la résidence Olympe.
Pour ce qui est du dieu des 3 grandes religion monothéistes, nous sommes dans la confusion la plus totale, puisque d’après les textes officiels :
1) il créa l’homme à son image (ce qui permettrait de supposer qu’il est tout à fait matériel)
2) il est un dieu unique, mais voilà t il pas qu’on lui découvre une collègue et épouse cachée, il serait également le père, le fils et le saint esprit … trouble de la personnalité ou simplement différentes manifestations (avatars) ?
3) C’est un dieu de bonté … qui zigouille toute l’humanité en organisant une déluge partie lors d’une grosse colère (maniaco dépréssif ?)
4) on pourrait continuer comme ça longtemps, les dieux antiques, au moins on avait une vague idée de ce à quoi on pouvait s’attendre, et ils faisaient plus dans la vengeance de détail que dans la tuerie de masse.
Je suis assez d’accord avec ton commentaire sur le voyeurisme et autres tares annexes, l’interdiction de la nudité est une autre des contradictions de nos religions monothéistes. Qu’ils interdisent de cacher la “création de dieu dans toute sa gloire” et oblige à la nudité, je comprendrais, qu’ils l’interdisent, il faudra m’expliquer! :)
Autre illogisme, on doit se couvrir … mais il est interdit de sortir couvert … :P
J’écoute Religion’s Dead de Pretty Things sur l’album Freeway Madness
, le 03.04.2008 à 23:07
@Argos
En effet, Argos, c’est bien à Ephèse que Marie aurait terminé sa vie. D’ailleurs, c’est ici qu’elle a vécu, est morte et est montée au Ciel le 15 août (l’année n’est pas connue avec précision :-)
A signaler que comme c’est devenu un lieu de culte, l’entrée est gratuite, mais l’Etat a instauré un péage sur la route qui y conduit !
Une précision toutefois, Isis était loin d’être vierge : elle a récupéré le corps de son mari Osiris découpé par son frère Seth (une histoire d’héritage), l’a reconstitué pour que son phallus reprenne du service et engendre Horus.
, le 04.04.2008 à 12:21
Pour revenir au titre, le deuxième Faust, s’achève dans un dernier chant du Chœur mystique :
« Tout ce qui passe n’est que symbole, l’Imparfait ici trouve l’achèvement ; l’Ineffable ici devient acte ; l’Eternel-Féminin nous élève. »
La genèse du Faust de Goethe s’étend sur plus d’un demi siècle. « C’est à Strasbourg », dit Goethe, « vers 1771, que la légende a commencé à vibrer et à bourdonner en moi ». Et c’est le 28 Aout 1831, moins d’un an avant sa mort, qu’après une dernière mise au point, il scelle le manuscrit de ce qu’il appela « sa grande affaire ». Et il déclare alors : “Je peux désormais considérer ce qu’il me restera à vivre comme un pur présent des dieux, et rien n’importe plus de ce que je pourrai faire ou ne pas faire. »
Le deuxième Faust est peu connu et pas facile, très ésotérique. Goethe a dit à son secrétaire Eckermann qu’il a enfermé dans son œuvre plus d’un mystère, et que le Faust donnera à l’humanité future bien du fil à retordre.
Il a ajouté que ce sera le drame de l’homme de la fin du vingtième siècle. Faust, au début, n’est pas un vieillard ; c’est un homme d’une cinquantaine d’années, qui a tout étudié et reste insatisfait.
Il est intéressant de lire ou de relire le Prologue sur le théâtre, et la Dédicace, qui précèdent la tragédie.
, le 06.04.2008 à 22:54
Merci pour ces histoires de
fessesdéesses. Ça fait du bien., le 07.04.2008 à 11:11
Merci Hervé. Un article comme ça c’est un vrai bijou. Super texte bien documenté, belles photos qui illustrent parfaitement le propos…
Plein d’infos qui me sont bien utiles, pile dans mes recherches perso.