Introduction
Grâce ou plutôt à cause de mon job, je fais des voyages aériens fréquents.
C'est une nouvelle expérience pour moi et je voulais partager avec vous ces moments qui sont parfois intéressants.
Des voyages mais avant tout des rencontres
Lors de mes déplacements, je n'ai guère le temps de visiter les villes dans lesquelles je me rends car la masse de travail qui m'attend est toujours trop importante.
Je n'ai donc pas franchement le temps de visiter les villes ou de faire connaissance avec l'autochtone. Tout au plus, je fais connaissance de personnes qui travaillent avec moi pour quelques jours et qui habitent dans le coin mais c'est tout.
Par contre, là où j'ai un peu plus de temps, c'est quand je rencontre des gens dans l'avion qui m'amène ou me fait quitter le pays!
C'est une opportunité que j'essaie de saisir aussi souvent que je le peux mais ce n'est pas facile car d'une façon générale, les individus sont timides, voire hostiles à parler à quelqu'un qu'ils ne connaissent pas.
Et pourtant, c'est un peu comme tout, si personne ne fait le premier pas, on ne se serait jamais parlé, y compris sur Cuk!
Bref, sur les dizaines de vols que j'ai effectués ces derniers mois, j'ai sélectionné trois rencontres qui à mon échelle m'ont marqué... malgré des rencontres éphémères puisqu'un vol ne dure que quelques heures.
La belle...
C'était un vendredi après une très longue semaine passée à Londres et j'étais donc passablement fatigué. En arrivant dans l'avion, ma place était contiguë à une jolie blonde aux yeux bleus d'environ 24 ans (mais oui, le cliché!).
Comme d'habitude, je salue cette personne (toujours saluer son voisin, c'est une question de principe et d'éducation).
Vu ma fatigue, j'ai pensé que j'allais m'endormir assez rapidement mais alors que j'étais à peine assis, j'ai vu qu'elle lisait le "Wallstreet Journal" et un titre du journal attira mon attention: "Can Apple make it?"
Comme tout le monde ici, ma dépendance pour cette marque m'a poussé à lui demander de pouvoir emprunter ce feuillet. Elle accepta avec joie et non seulement elle me tendit le journal, mais en plus elle alluma la lampe de lecture pour mon siège.
Quelques minutes après le décollage, j'ai fini l'article et j'ai rapidement feuilleté le reste du journal qui était en ma possession. Cette revue rapide a dû attirer; son attention car vers la fin, elle m'a demandé s'il n'y avait rien d'intéressant.
Je lui ai répondu que j'étais surtout intéressé par l'article sur Apple et que vu que mon wee-kend commençait, je n'avais pas trop la patience de lire quelque chose d'autre sur l'économie.
Elle a ri et aussitôt laissé tombé son journal et nous avons normalement entamé une discussion classique. Où vas-tu? Pourquoi? Pour combien de temps? Etc.
Après ces banalités, on a enchaîné sur d'autres banalités: nos vies professionnelles!
Jusque-là, rien de très original à l'exception de sa situation... elle ne travaillait pas mais recherchait intensément un travail. Et le chômage? Elle n'y avait pas droit. Pourquoi?
Et là, il faut que je cite ce qu'elle m'a dit: "Parce que je n'ai pas fait d'étude et que j'étais une joueuse de tennis professionnelle..."
Mon sang n'a fait qu'un tour et je me suis bêtement exclamé "C'est vrai? Tu étais une ancienne joueuse de tennis pro?" avec un air aussi crétin que médusé.
Elle me raconte son histoire: joueuse en pleine ascension et alors qu'elle était dans les 700ème mondiale, elle a subi un incident en plein match à la fin de l'année 2006. Après une opération importante et une longue rééducation, elle tente de rejouer mais c'est peine perdue: chaque coup était terriblement douloureux.
À regret et après beaucoup de larmes, elle décida de raccrocher et se chercher une nouvelle voie.
Ce qui m'a touché chez cette personne, ce n'est pas simplement sa beauté mais bien son histoire singulière que, comme je vous l'avais raconté, j'aurais souhaité vivre.
Les brutes... (en voie d'extinction)
Dans tous les aéroports où je me suis rendu, on a fait des enclos à l'attention de cette espèce.
Certains espaces ont été construits avec une réelle volonté d'offrir une oasis à ses visiteurs alors que d'autres sont de véritables cages.
Pour ceux qui se demandent de quoi je parle, je suis en train de décrire les zones fumeurs. C'est assez marrant de voir comment on traite cette espèce - les fumeurs - à travers les aéroports du monde entier! J'aurais réellement aimé mettre quelques photos ici car il y a vraiment de quoi se marrer de temps en temps.
J'ai vu des drogués s'agglutiner dans des cages en verre un peu comme si on essayait de mettre 10 personnes dans une cabine téléphonique. Leur regard en disait long sur leur souffrance...
Par contre, d'autres aéroports sont beaucoup plus humains car ils laissent de grands locaux à disposition des gens qui n'arrivent pas à se passer de leur drogue pendant quelques heures.
Je plains cette espèce mais après tout ce que j'ai dû subir y compris dans un vol Genève – Los Angeles il y a longtemps, je trouve que c'est encore bien gentil de laisser une zone à l'attention des fumeurs dans les aéroports.
Le truand...
J'étais dans un vol en direction de Washington quand j'ai été attiré par 2 détails chez le passager qui était à droite de mon collègue: son passeport et sa lecture.
Le premier était définitivement un passeport américain mais je n'en avais jamais vu de ce style: il était rouge et on pouvait lire et toute lettre "OFFICIAL".
Je me suis même demandé si les ricains malins avaient modifié leur passeport en y inscrivant "Officiel" dessus contrairement aux faux...
Bref, j'ai surtout été attiré par un second document qui ressemblait à un polycopié et qui portait le titre "Causes of conflits in Iraq" (Causes des conflits en Irak).
Moi et mon collègue on se moque gentiment de tout ça en Français et on discute d'autres choses pendant une heure. Après le premier service, on voit que notre voisin attaque un document plus volumineux et qui portait un titre assez énigmatique en se référant encore une fois à l'Irak.
Au bout d'un moment, notre voisin s'adresse à nous avec un assez bon Français et nous dit: "Vous savez, je vous comprends."
On a d'abord ri parce qu'il a du bien comprendre ce qu'on disait plus tôt et un ricain qui parle français, c'est assez rare. La discussion s'enchaîne et c'est avec effarement qu'on apprend que ça fait quelques heures qu'on est assis à côté d'un général deux étoiles (Major General) de l'armée américaine basé en Allemagne et qui s'occupe directement de la logistique pour 150'000 hommes sur le terrain (Afghanistan et Irak).
On était donc en route pour quelques heures encore avec un des 300 généraux de l'armée américaine... ça promettait pour les heures à venir.
Malheureusement, c'est un peu comme d'espérer comprendre la physique fondamentale parce que vous êtes auprès de Stephen Hawking pour quelques heures. Le fossé qui vous sépare de cet être est tout simplement trop important pour qu'il puisse se mettre à votre niveau et vous n'arriverez pas à vous mettre au sien.
Pour commencer, il faut comprendre un point fondamental: on est en guerre!
Ben oui, vous vous croyiez tranquille dans votre petite vie d'Européen moyen (ou même si vous êtes ailleurs) et ne saviez pas que vous étiez en guerre? Ce n'est pas seulement les USA qui sont en guerre, c'est tous les pays "libres" qui sont en guerre contre ces pays (pas d'adjectif dans ce cas).
Bref, vous l'aurez deviné, malgré une discussion très aimable et polie, ça a été une discussion à sens unique.
Pour notre camarade, la prochaine élection ne porte qu'un seul gagnant logique: Mike Huckabee, voire John McCain si vraiment il n'y a pas d'espoir...
Depuis l'Europe, vous connaissez plus John McCain car c'est lui qui mène pour le camp républicain. Toutefois, pour ceux qui ne connaissent pas Mike, il faut que je mette vos notes à jour: c'est un ancien pasteur, il supporte la guerre (bon, ça, vous vous en doutiez) et c'est surtout un fervent défenseur de l'idée "créationniste".
Ça vous place bien le gaillard et notre camarade.
Avec des gens comme ça, on n'est pas encore arrivé qu'on est déjà mal parti...
Conclusions
La vie est, comme vous le savez, pleine de surprises. Pour les découvrir, il suffit de parler à son voisin... dans le bus, dans le train ou dans un avion.
T
, le 27.02.2008 à 01:51
T tu as oublié de poser la question : Et vous, quelles rencontres marquantes avez-vous faites ?
, le 27.02.2008 à 02:26
Innocemment occupé à lire ces lignes, un souvenir ressurgit: je rentrais de New York sur un vol Air France qui allait me poser à Paris, avant de transborder dans un coucou plus modeste à destination de Genève.
A cette époque, et on peut parler d’époque puisque c’était en 1997, non seulement on pouvait embarquer 125ml de dentifrice en cabine sans qu’on vous déplie un prospectus de Guantanamo sous le nez, mais surtout, la brute qui n’est pas en voie d’extinction en moi trouvait les vols long courrier plus courts puisqu’il était encore autorisé de s’en griller une à 10’000 mètres.
Les places fumeur n’existaient plus à proprement parler, mais AF proposait des poses clopes à au moins deux reprises pendant le vol.
A cet effet, une sorte d’antichambre vestibulaire entre deux classes de voyageurs nous accueillait, nous autres parias…
C’est là, dans ce boudoir, que j’ai taillé un brin de causette avec A, un beau brin d’américaine à vrai dire, qui fumait des Cravens avec lesquelles elle partageait la même initiale, et le contenu du paquet avec moi.
Un échange de volutes et de volupté, une belle conversation dans la cabine hostile de l’Airbus Atroiscentstruc, pleine de toboggans d’urgence, de gilets de sauvetage et de masques à oxygène.
Nous parlions tous deux d’une voix douce, aux accents empreints de cette immédiate mélancolie de l’éphémère. Nous avions les oreilles un peu bouchées aussi, et les silences cotonneux entre deux phrases ne nous indisposaient pas, ils étaient l’occasion de regards tantôt complices, tantôt timides, qui s’égaraient parfois à travers le hublot. Nous nous sommes beaucoup souris. Nous n’avons pas beaucoup fumé.
Elle allait à Paris pour la première fois.
Et moi comme un con, je poursuivais le voyage jusqu’à Genève.
Arrivés à Charles de Gaulle, deux files nous ont séparés.
Nous nous sommes encore aperçus de loin, crié au revoir, avec un de ces derniers regards, mes amis, celui qui veut dire will I ever see you again?, puis poussés par les voyageurs, nous avons laissé le labyrinthe de serpentins nous guider vers nos douaniers respectifs.
Merci ToTheEnd pour avoir réveillé cet agréable songe,
Martin.
, le 27.02.2008 à 06:49
Très sympa ces petites histoires d’air (pour les histoires d’Ô, on attendra) mais un peu sec. Tu pourrais développer un peu, ToTheEnd, on n’en sait pas assez pour vraiment goûter tes aventures et être rassasiés.
Goût de trop peu pour les gourmands.
, le 27.02.2008 à 06:53
Spéciale François >
Il va falloir attendre encore un peu pour avoir le bonheur d’accueillir un nouveau jouet (un vrai nouveau) dans ta panoplie. La vie est cruelle avec le consommateur.
, le 27.02.2008 à 07:13
De bien belles histoires, avec en conclusion, une morale. Que demander de plus ?
, le 27.02.2008 à 07:17
Hello,
Perso mon souvenir le plus marquant dans les avions, c’est plutôt le voisin (de droite ou de gauche, mais pire quand c’est des deux côtés) qui a mangé quelques hamburgers de trop dans sa jeunesse (on pourrait aussi parler de cliché ici) et qui finit tjs par s’endormir sur mon épaule…charmant et fort sympathique. C’est marrant parce que la situation que je décris arrive plus souvent que celle de la jolie blonde ex-championne de tennis ;-) ToTheEnd si tu as un truc pour augmenter les chances d’être à côté d’une jolie blonde, n’hésite pas !!
Bonne journée à tous, Simon
, le 27.02.2008 à 07:52
Assis à côté d’un général américain, To The End a découvert que tout le monde ne pensait pas comme lui. Moi, j’ai été assis une fois une dizaine d’heures à côté d’un saoudien wahabite, parlant parfaitement le français, cultivé, sympathique. Il a entrepris de m’expliquer les beautés de l’islam et indirectement de me convertir. Le fond de la pensée était totalement fondamentaliste, la forme ressemblait au Mille et une Nuits. Et ce jour j’ai compris pourquoi des être plutôt éduqués, intelligents, pouvaient balancer un avion sur les Twin Towers. Terrifiant.
, le 27.02.2008 à 08:28
Comment ça s’est fini avec la jolie dame??
C’est vrai, goût de trop peu!:-)
Okazou, ils ne sont pas mal, ces portables. J’hésite…
, le 27.02.2008 à 09:15
Il y a bien longtemps, je travaillais en Italie en semaine avec un reste de vie familiale à Paris le week-end. Tous les Lundis matin je prenais l’avion (AZ 326 !) pour Milan et le Vendredi soir la navette fonctionnait (ou ne fonctionnait pas suivant la météo) dans l’autre sens.
Je l’ai fait pendant dix-huit mois avant de mettre le marché en mains à mes bosses: ou vous me donnez une promotion en France, ou je me casse.
Alors je dois dire deux ou trois choses:
• Je n’ai jamais eu, comme TTE, de voisine qui mérite une “conversation” dédiée.
• Je me suis vite rendu compte qu’une bonne moitié de l’appareil était composée d’habitués, comme le train de banlieue de 08:47
• J’ai eu comme voisin, un jour, un “haut responsable” d’un concurrent qui feuilletait son plan à trois ans et notamment leur nouvelle stratégie commerciale. J’ai louché pendant plusieurs jours à la suite de ce vol… Mes “hauts responsables” à moi n’ont cru goutte à ce que je leur ai rapporté et… nous nous sommes fait couillonner sur le marché italien.
Je pourrais ajouter que, avec une seule destination au départ de Paris, Milan Linate, je connais 13 aéroports d’arrivée “grâce” au brouillard qui règne de manière assidue en hiver sur la Lombardie. Et ces destinations incluent Zurich, Orly (!!) et même l’inauguration de Rome Leonardo da Vinci – ça fixe les dates, ainsi.
, le 27.02.2008 à 10:26
Aïe, j’ai bien peur que je n’aie pas assez d’heures de vol à mon actif pour avoir vécu des expériences comme toi, TTE…
Mais ton expérience avec le général m’a bien fait rigoler ! ^^
, le 27.02.2008 à 11:02
Ma voisine de cabine la plus improbable (et la moins causante) a sans doute été… une chèvre. C’était sur un vol Khabarovsk-Moscou vers 1991-92, avec Air Kazakhstan, dans un Tupolev antégorbatchevien dont les sièges étaient encore siglés Aeroflot – sauf quelques autres modèles disparates dont certains n’étaient même pas fixés au sol… Nous avions fait escale à Irkoutsk et toute une tribu haute en couleurs avait pris d’assaut les quelques places restantes, avec bagages en tous genres, tapis roulés, poules dans des cages, bébés vagissants et, donc, une chèvre. Quatre heures de vol coincé entre le hublot graisseux et un moujik ventripotent, ladite Blanchettskaïa qui n’en bêlait que pour le reste de sandwich rassis dépassant de ma poche, juste sous une gouttière de condensation glacée suintant entre les plaques disjointes de la cabine, le tout dans un vacarme de vieux coucou vibrant, entre les feux croisés d’apostrophes en maints patois plus ou moins locaux et de remugles tout aussi exotiques, en vérité je vous le dis, ça marque autant qu’un aimable marivaudage avec quelque blonde de passage…
Eniotna
, le 27.02.2008 à 11:32
Depuis et un moment je me demandais si j’allais envoyer ce commentaire, Allez, finalement, j’ose… Donc, en fin d’après-midi, dans l’avion Genève-Bruxelles, miracle, une superbe créature s’installe dans le siège d’à côté, laissant flotter, outre sa chevelure d’un noir de jais, la fragance d’un parfum luxueux. La conversation s’engage, ma voisine vient d’Amérique du Sud, s’arrête pour quelques jours à Bruxelles, avant de continuer son tour d’Europe. A l’arrivée, je lui propose de profiter de la voiture qui m’attend. Elle me demande si je connais un hôtel où elle peut loger. Je n’ose lui offrit le mien, le Métropole au décor superbement kitsch, mais peut-être un peu cher, et la dépose dans un charmant petit hôtel du centre. Je l’accompagne à la réception en portant sa valise (on est galant, quoi). Là elle sort son passeport, où est écrit son mom : Eduardo quelque choses. Alors elle se retourne vers moi avec un charmant sourire en disant : “Yes, I’m a boy” Alors, vous auriez fait quoi à ma place?
, le 27.02.2008 à 11:35
j’aurais pris ma balise… et voguer sous d’autres cieux.
, le 27.02.2008 à 11:44
Rien de spécial, éventuellement j’aurais dit “ah bon”, à moins que tu n’aie eu l’intention de monter ses bagages et de partager sa chambre dans tes projets immédiats, je ne voie pas trop ce que ça changeait … et si telle était ton intention c’était peut-être l’occasion d’une expérience nouvelle … ;)
Et toi qu’as tu fait ?
, le 27.02.2008 à 11:49
Ah, c’était donc ça que me susurrait la chèvre dans le cou: «I’m a booOOooOooOoy…» ;-)
Eniotna
, le 27.02.2008 à 12:01
J’adore lire ce genre de tranches de vie, merci tout le monde !
Le nombre de fois où j’ai utilisé l’avion dans ma vie doit se compter sur les doigts d’une main, ou à peine plus. Et je n’ai fait aucune rencontre particulière là-dedans, désolé les amis. J’ai eu des conversations intéressantes avec de parfaits inconnus dans certains trains, mais pas de quoi faire un article pour cuk.ch, tant pis.
, le 27.02.2008 à 12:02
@ 12 Argos
Changer d’opticien
**
J’ai connu il y a un certain temps une superbe brésilienne, mannequin, qui aimait s’amuser à se faire accompagner de l’aéroport à son hotel par un voisin de vol quelque peu entreprenant. Arrivée à l’hotel, elle sortait son passeport de façon à ce que l’accompagnateur puisse bien le lire. C’était un faux passeport sur lequel elle avait mis comme prénom: “Eduardo”. Une fois le gentil accompagnateur disparu, elle sortait le vrai passeport pour s’enregistrer à l’hotel.
*
Un jour, et c’était déjà hier, sur la plate-forme de l’autobus, je regardais les femme qui descendaient la rue d’Amsterdam. Soudain, à travers la vitre du bus, j’en découvris une que je n’avais pas vu monter. Assise et seule, elle semblait sourire. A l’instant même elle me plut énormément, mais au même instant, je m’aperçus que c’était la mienne. J’étais content.
Mais, c’est signé Jacques Prévert.
Chaque personne est porteuse de sa biographie. Quand on rencontre quelqu’un, on y pense rarement. On ne remarque que les aspects extérieurs, alors qu’il y a, à l’intérieur, des films, des romans, des amours, des peines, des secrets, des désespoirs parfois, mais aussi des espoirs. Dans un avion, chacun, ou presque, rêve de se retrouver assis à côté d’une personne célèbre, d’une jolie blonde ou d’un joli brun.
Un soir, dans la file d’embarquement pour un vol de Los Angeles à New York, j’aperçois une très jolie blonde. Je me dis, évidemment, “Ah! si je pouvais me retrouver assis à côté d’elle!”
Mais ce ne fut pas le cas. Alors plusieurs fois je me suis levé, marchant d’un bout à l’autre de l’avion, mais trop timide pour l’aborder.
Le lendemain, à l’arrivée dans l’aéroport, je me décide quand même à lui parler, avec des mots d’une rare originalité: “Bonjour, je suis Français ( là, ses yeux se mettent à briller différemment) je vous trouve très jolie; est-ce que l’on pourrait se revoir à New York?” Elle me regarde et me dit: “Dommage que vous ne m’ayez pas dit cela hier soir en arrivant dans l’avion”.
Et vous,Madame Poppins, comment auriez-vous réagi?
, le 27.02.2008 à 12:11
Il me semble qu’il faut répondre « Nobody’s perfect »
, le 27.02.2008 à 12:13
Je ne l’aurais pas suivi(e) dans sa chambre, mais je crois que je serais passé sur ma déception et que j’aurais poursuivi la conversation dans le bar. Ces personnes-là ont une vie toujours intéressante, car complètement à part, forcément. Ça me fait penser qu’un jour je me suis fait draguer ouvertement en pleine rue de Bruxelles par un garçon… J’étais terriblement gêné et j’ai dégagé vite fait. Maintenant je me dis qu’après avoir mis les choses au clair, on aurait pu quand même discuter.
, le 27.02.2008 à 12:14
Argos, j’aurais sans hésiter présenté de suite la charmante créature à maman qui habite à deux pas de là…
, le 27.02.2008 à 12:18
Un jour j’étais assis à côté d’une blonde dans le vol Paris-New York-Washington, en classe affaires. Peu après le départ un steward vient voir la blonde et lui dit : “Mademoiselle, vous avez un billet en classe éco, vous devez changer de cabine”. La blonde refuse et devant l’insistance du steward pique une crise d’hystérie. Le steward va chercher le commandant de bord qui discute quelques instants à voix basse avec notre passagère récalcitrante : celle-ci se lève en sursaut, rassemble ses affaires et se précipite à l’arrière de l’avion ! Un peu surpris je demande des explications au commandant qui me répond : “C’est très simple, je lui ai demandé sa destination, elle m’a répondu Washington, alors je lui ai dit que la classe affaires s’arrêtait à New York”
, le 27.02.2008 à 13:54
Pour répondre aux questions, la suite fut celle-ci: Je l’ai invité(e) à dîner, et nous avons eu une conversation tout à fait passionnante sur nos vies et destins réciproques. Ensuite je l’ai sagement raccompagné(e) et pendant un temps, j’ai reçu de différents coins du monde des cartes postales signées Eduardo.
, le 27.02.2008 à 15:06
Mon cher to the end Imagine que deux avions s’écrasent sur la tour Eiffel et sur Versailles, nous serions en guerre. CQFD
, le 27.02.2008 à 17:28
une anecdote suisse…
Il y a une dizaine d’année, au mois d’août, je pris l’avion Paris Genève d’excellente humeur, étant en vacances…
Miracle, je m’asseyai à coté d’une très jolie blonde aux yeux bleus, et… suisse.
Pendant ce trop court vol, nous devisâmes joyeusement, et je devins imbattable sur les bonnes adresses genevoises de chocolaterie..
Au moment de se quitter, elle me glissa: “j’ai quelque chose à vous dire…”
Alors que le rose me montait aux joues, elle poursuivît: “Puis-je vous faire un compliment…? “
Intérieurement, j’étais prêt à crier “Yes !”, quand elle déclara, plongeant ses yeux bleus dans les miens (bleus aussi): “Vous parlez un français absolument parfait!”
Très flatté, je lui demandai si elle avait deviné ma nationalité…
Avec un grand sourire gourmand, frottant de la main son avant bras bronzé, elle lâcha: “Vous êtes arabe, n’est ce pas?”
Je dus alors confesser que français d’origine corse, j’avais bien quelques racines sarrazines, mais que mon bronzage estival et ma pilosité brune pouvaient prêter à confusion…
Nous nous quittâmes sur un grand éclat de rire, et c’était bien l’essentiel!
… mais peut être que les jolies blondes suisses préfèrent les bruns?
Bien sénégalaisement…
, le 27.02.2008 à 17:56
Il y a une bonne vingtaine d’années, un vol sur Mongolian Airlines. Pas de passagère extraordinaire, pas d’hôtesse aguichante, mais un vague sentiment de fin des haricots…
Milsabor!
, le 27.02.2008 à 18:33
Où et contre qui ? Nous irions semer la mort contre quel peuple ? Nos militaires violeraient des femmes de quel pays ? Quels enfants choisirions-nous de mutiler ? Nos bombes déchireraient quelles chairs ?
CQFD : Ce Qu’il Faut Dénoncer.
, le 27.02.2008 à 18:43
Toujours pendant ma période transalpine (cf plus haut @9) j’ai eu un “importantissime” RV un Lundi matin avec un client à Foggia (de l’autre côté de la botte en face de Naples). Pas d’autre solution que de partir le dimanche après-midi ;°(et de louer une voiture pour traverser la péninsule).
Quelle ne fut pas ma surprise de me retrouver seul, rigoureusement seul à bord. “On” m’a expliqué qu’ils avaient un complet en retour avec une agence de voyages. Champ’ et atterissage debout derrière le siège du copilote.
Ma valise (chouette, elle était très fatiguée…) n’est jamais arrivée.
A propos de Naples, un de mes agents attendait encore sa valise sur le tapis roulant qu’on m’avait déjà téléphoné pour me demander une “contribution” pour la récupérer. Les échantillons qu’elle contenait n’avaient aucune valeur pour les malandrins, mais ils avaient bien compris qu’ils en avaient une pour la boîte dont le n° de téléphone était bien répandu sur les liasses…
Une autre fois, un client en faillite mais qui voulait continuer à travailler avec nous …ensuite, m’a réglé ses arriérés en espèces. Nous avons réglé des notes de frais pendant quelques années avec ces 30 millions de lires, mais là j’ai pris le wagon-lit pour rentrer avec cette valisette et un ENORME ours en peluche pour ma fille qui a bien fait rire les douaniers. Z’en faites pas, il y a prescription et aujourd’hui ils reniflent plus vers les vertes vallées de l’est. ;°)
, le 27.02.2008 à 22:15
TTE, j’espère qu tu te dégourdis bien les jambes et que tu bois beaucoup plus (d’eau, hein!) que ce que te proposent les hôtesses, l’avion est un lieu de forte déshydratation…
Sinon, pour ma part, dans les transports en commun, je ne parle pas, à personne: j’en profite pour lire!
z (pis ça fait un bail que je n’ai pas volé, je répêêêeête: “j’ai toujours rêvé d’être une hôtesse de l’air…”)
, le 27.02.2008 à 23:30
Merci… c’est vrai que j’aurais pu être un peu plus explicite et offrir plus de détails mais le temps… c’est un problème.
J’ai tout de même ri et souri à quelques reprises en lisant vos histoires… sauf quand je suis arrivé sur celle de lilou en plein milieu de mon petit aéroport de Londres. Est-ce de la couenne ou du cochon me suis-je dit?
Ainsi donc, une bande de macaques fout un avion dans deux tours et c’est la guerre… quel dommage que Timothy McVeigh n’ait pas provoqué une guerre entre l’Amérique et les blancs cons de son propre pays, ça aurait été “comique” non?
lilou, si pour psycho, lettres ou socio c’est trop tard, West Point te tend les bras.
C’est Quand même Fou les Débilités (CQFD) qu’on peut lire sur le web.
T
, le 28.02.2008 à 13:04
Pour ne pas faire suite à ce charmant concert de commentaires amicaux témoignant d’un navrant entre soi, je voudrais souligner deux points un tantinet déplacés dans le bienpensant billet de ToTheEnd.
1 : le sexisme :
« Ce qui m’a touché chez cette personne, ce n’est pas simplement sa beauté, mais bien son histoire singulière » Auriez-vous fait la même réflexion s’il s’était agi d’un homme ?
2 : l’intolérance haineuse :
« Je plains cette espèce mais après tout ce que j’ai dû subir y compris dans un vol Genève – Los Angeles il y a longtemps, je trouve que c’est encore bien gentil de laisser une zone à l’attention des fumeurs dans les aéroports.» Sans commentaire.
3 : la xénophobie :
L’usage du terme ricains n’est en effet pas des plus élégant, utilisez-vous melon, youpin ou bamboula ?
, le 28.02.2008 à 13:13
“Ricains” = contraction de “américain”. Si vous trouvez ça aussi injurieux que l’affreux “melon”, vous souffrez manifestement d’une bien trop grande susceptibilité…
Franck “Froggy” Pastor
, le 28.02.2008 à 13:15
Houlàlà, mangez du chocolat, ça caaaaalme…
Eniotna
, le 28.02.2008 à 13:45
wgombrowicz: tu veux souligner deux points mais tu en cites trois… c’est l’inflation! Alors rapidement:
1. Si ça avait été un gars, j’aurais probablement titré “le sportif” et pas “la belle”. Je sais, c’est con de décrire le sujet en relation avec le titre… mais c’est la vie.
2. Vu qu’il y a la remarque “pas de commentaire”, j’imagine qu’on va en rester là.
3. Je généralise effectivement le terme “ricain” pour parler de cette équipe qui a majoritairement (on peut disserter sur ce point) voter pour le pire président de la planète et deux fois de suite!!! Pour moi, le ricain est bête, très polluant, patriotique (à ce niveau, il n’y a plus de place pour le cerveau) et pense que tous les problèmes se règlent à coup de TNT, RDX ou HMX.
Enfin, melon (je ne sais pas ce que c’est à part le fruit), youpin ou bamboula ne font pas trop partie de mon vocabulaire… je leur préfère Jude ou Bougnoule si vraiment je me moque de certains individus.
Mais je soupçonne que cette dernière question était un peu moqueuse…
Voilà, voilà, la récré est finie, il faut retourner à la mine.
T
, le 28.02.2008 à 13:58
@ 30. wgombrowicz
bah je dis ricains, aussie, froggies, brit, black etc, et c’est plus amical que dû à ma xénophobie ;)
, le 28.02.2008 à 15:21
à Eniotna : je suis très calme.
à ToTheEnd : je suis ravi que vous assumiez pleinement vos propos (28-02-2008 : 13h45) : “3_. Je généralise effectivement le terme “ricain” pour parler de cette équipe qui a majoritairement (on peut disserter sur ce point) voter pour le pire président de la planète et deux fois de suite!!! Pour moi, le ricain est bête, très polluant, patriotique (à ce niveau, il n’y a plus de place pour le cerveau) et pense que tous les problèmes se règlent à coup de TNT, RDX ou HMX._”, mais vous bénéficiez, grâce à ce site d’une audience que j’imagine importante et ce simple fait devrait vous inciter à davantage de circonspection. On ne connaît pas son lecteur et il convient de ne pas exacerber immodérément, lorsqu’on est rédacteur, les plus bas instincts de nos contemporains.
Je partage entièrement votre avis à un point près : c’est l’état américain qui est en cause, pas l’ensemble de ses citoyens. Je ne sais pas si vous êtes Suisse, Français ou Belge mais je ne considère aucun de ceux-ci (malgré l’actualité politique récente de ces trois pays) comme des fascistes.
Cordialement,
, le 28.02.2008 à 16:36
C’est 50.73% (plus de 62 millions de personnes tout de même) qui ont voté pour Bush la seconde fois. Les ricains ont donc gagné le droit démocratique d’être traité globalement pour les âneries qu’ils font. S’ils veulent changer la perception qu’on se fait d’eux, il faudrait qu’ils commencent à voter différemment et ça, c’est pas gagné.
Enfin, je n’ai pas tant d’influence que ça et ce site ne draine pas des millions de lecteurs. Tout au plus, on a le mérite de parler franchement des choses et ça, à mon humble avis, c’est un peu ce qui manque de nos jours.
Voilà, voilà… deux récrés dans le même après-midi, on va se faire engueuler.
T
, le 28.02.2008 à 17:54
Oh là, là…
Je me garderai bien des qualificatifs de melon, raton, bougnoule… mais il y a ceci ainsi que celà .
, le 28.02.2008 à 18:24
Je ne résiste pas : allez voir cette jolie photo fort à propos: photo
, le 28.02.2008 à 22:15
Saluki, je n’ai qu’une chose à dire:
“qu’ils s’entre–tuent tous, ça nous fera des vacances!”
z (ni dieu… je répêêêête: ni foi…)
, le 29.02.2008 à 08:37
To The End, selon toutes les informations que j’ai vues, il semble bien que moins de 50% des votants aient voté une seconde fois pour Bush. En cause, un système de vote, et surtout une fraude sur les bulletins de grâce aux “machines à voter”. J’en sais quelque chose, puisque ces mêmes machines ont été fournies par USAid dans le pays où j’habite pour truquer la dernière élection présidentielle. Enfin, j’ai été frappé que ma petite anecdote sur un transsexuel ait provoqué beaucoup plus de réactions que celle où je racontais avoir passé un certain nombre d’heures à côté d’un fondamentaliste musulman qui a tenté de me convertir.
, le 29.02.2008 à 12:08
Rien de surprenant ! c’est un sujet plus “sensible” que celui des intégristes qui est quelque peu éculé. Dans les histoires de rencontres de travestis ou de transsexuels, le narrateur garde toujours une certaine distance de bon aloi, il est plus intéressant d’essayer de fouiller cette distance que d’en rajouter une couche sur les “barbus”.
Je fais partie des “innocents”, dans un groupe d’amis très proche j’ai par exemple mis plusieurs mois avant de me rendre compte que la copine d’un copain était en fait “un” … et c’est juste parce que un autre membre de la bande me l’a fait remarquer …
J’écoute Arnold Layne de Syd Barrett sur l’album Magnesium Proverbs
, le 29.02.2008 à 13:41
Bien joué le titre.
, le 29.02.2008 à 17:45
Okazou : Ben c’est pas beau la guerre, cela t’étonne ? Est-ce que jai signalé que j’étais heureux des guerres ? Non, simplement qu’il est très facile de comprendre que pour certains américains nous sommes en guerre. Maintenant, vous pouvez argumentez, TTE, que nous ne sommes pas en guerrre. Je pense que nous sommes dans une guerre “à bas bruit” avec de temps en temps des pics de violence.
, le 29.02.2008 à 21:00
Dans le même genre, il y a eu un truc qui s’appelait la guerre froide.
, le 29.02.2008 à 21:02
Je rajouterais pour Okazou: Si tu n’es pas en guerre avec eux, ils le sont avec toi.
, le 01.03.2008 à 21:04
lilou: comme d’habitude, ton argumentation est d’une puissance… atomique. Une guerre “à bas bruit”, vraiment?
Ce prendre un missile dans la gueule parce que des mecs à quelques milliers de km de là trouvent que ta barbe et ta hauteur te font ressembler à Ben… c’est pas assez bruyant pour toi?
Pour ton info, une bombe sur la gueule ou une balle dans la peau, ça fait du bruit.
Evidemment, le cul vissé dans un fauteuil bien au chaud à regarder la TV et un accès à Internet te permet de débiter autant de coups qu’un AK-47… mais ce qui te sépare de la réalité et de ta fiction vaguement excitée par deux séances “d’informations” quotidiennes est assez éloignée de ça.
Deux avions peuvent s’écraser sur ma gueule et les miens, ça ne me fera pas partir en guerre contre un pays tout entier.
Mais je pense que tant qu’on aura des gens comme toi qui seront à même de faire des raccourcis aussi primaires que “deux avions sur deux monuments à la con et je pars en guerre”, on est bien… je dirais même: en pleine sécurité.
Et rassure-nous, quand deux demandeurs d’asile vendent de la came, tu votes aussi UDC pour mettre tous les requérants d’asile dehors ou bien?
Après ça, tu signes “la vie est belle”… j’admire ton ironie mais regrette que tu te sentes obligé d’intervenir sur mes billets.
T
PS: sur ce, je vais m’en mettre une sévère ce soir…
, le 01.03.2008 à 22:37
… surtout si le pays en question n’a rien, mais vraiment rien à voir dans l’affaire, bien au contraire…
imho la guerre ou la violence en général, ce n’est qu’une affaire de connards qui n’ont rien dans le citron, et ne savent “s’exprimer” que de cette manière.
… l’autre cause peut être la soif démesurée de fric ou de domination des mêmes connards…
Dans tous les cas ce ne sont pas les dits connards qui vont au casse pipe …
, le 02.03.2008 à 18:12
Lilou, magnifique raisonnement. Le soir du 911, on se regardait tous dans le métro en se demandant si demain nous serions encore en vie… à Paris, France. Balancer le feu nucléaire, euh mais contre qui et pourquoi? Pareil, être en guerre, contre qui et pourquoi? Normalement, il faut une déclaration officielle en bonne et due forme non? Doubleyou ne sût que lire à ses ouailles des discours de propagande préparés par ses conseillers et faux-cons, bâtis sur un amalgame entre Saddam-armes de destruction massive-Al Qaïda-Axe du Mal, etc. Je préfère parler de lutte contre le terrorisme, le fanatisme religieux (j’insiste, il existe aussi aux States et pourrait s’étendre en France), l’intolérance, l’ignorance, la misère…
Rassure toi Witold, zavez encore une chance de changer, ne la loupez pô cette fois-ci… comme nous en France!
Euh, pourquoi tant d’insistance et de fantasme à être assis en avion à côté d’une blonde? ET LES BRUNES BORDEL ELLES COMPTENT POUR DES PRUNES? C’est vrai que tout le monde n’a pas la chance d’Argos… balise pas, grosses bises à Eduardo que l’on salue. Il y a 2 ans, revenant en en France, je me suis retrouvé coincé entre un dominicain “fourmi” très stressé, et un français pincé et vissé à son siège, alors que j’avais une de ses turistas… ah les vols de nuit en classe éco dans un 747 bondé…