L'histoire a commencé au début du mois de décembre quand Madame me signale qu'elle aimerait visiter l'exposition Ferdinand Hodler au Musée d'Orsay à Paris. Connaissant mon peu d'enthousiasme pour notre peintre national, elle propose même une visite éclair, seule : départ par le premier TGV de 7 h.17 et retour par le dernier, 19 h.09, ce qui laisse quand même six heures de libre à Paris.
Mais bon, même si Hodler n'est pas ma tasse de thé, il y a bien d'autres choses à faire, voir ou revoir à Paris pour ne pas laisser à Madame seule le plaisir de s'y rendre, à commencer par cette exposition "La Méditerranée des Phéniciens" à l'Institut du Monde Arabe. Et puis, il y a aussi ce "nouveau" musée des civilisations anciennes du quai Branly. Voilà de quoi vous écrire une petite chronique avec quelques photos intéressantes.
La visite éclair se transforme donc rapidement en saut de puce, toujours de 7 h.17 à 19 h.09, mais avec une nuit entre les deux et un programme d'enfer est mis au point : après-midi: IMA - soirée: théâtre, resto - matinée: Orsay - après-midi: Branly.
Pour pouvoir respecter cet horaire de forçats, on décide d'abandonner notre hôtel habituel rue Ste Opportune (joli,. comme nom, pas vrai) pour se rapprocher de notre zone d'activités qui se situe sur la rive gauche. Passage obligé par Internet et quelques deux heures plus tard, tout est organisé : TGV, hôtel, entrées aux musées et même restaurant, tout est réservé et payé, sans oublier la "colonie de vacances" pour notre chienne Ithia.
Au jour et à l'heure dits, nous voici donc embarqués (pas pour Cythère) et rendus gare de Lyon 3 h. et 30 minutes plus tard. L'hôtel, situé à une centaine de mètres d'une station de métro, correspond tout à fait à l'image que nous en avions - ce qui n'est pas toujours le cas. Et de plus, avec une vue imprenable sur
Comme vous pouvez le constater, le temps n'est pas au beau fixe (à vrai dire, il est même épouvantable, avec un vent à décorner les boeufs si, par hasard, ils fréquentaient les bords de Seine). Mais, vous vous rappelez certainement que notre agenda ne prévoit pas de promenade sentimentale le long de ses berges.
Descente en flânant du boulevard St Germain pour arriver à l'Institut du Monde Arabe où nous attend ma première déconvenue et grosse rogne. Petit dialogue (simplifié) au passage du portique de sécurité:
- Bonjour, Monsieur, Madame, posez vos affaires ici. Ah, Monsieur, on ne peut pas photographier dans l'exposition.
- Mais, Mademoiselle, je viens spécialemenent ici pour écrire un article .cuk et si je ne peux pas mettre de photos, il perd 80% de son intérêt.
- Grand sourire - Mais bien sûr, Monsieur, mais il faut une autorisation. Alors, voici un badge "Visiteur" - vous montez au 8e étage - bureau 803 - Service de la communication (c'est juste à côté de la réception) - on vous délivrera l'autorisation
En route donc pour le 8e étage, saluons la réceptioniste à qui nous expliquons le problème : Je vous en prie, asseyez-vous, Monsieur, j'appelle le Servivce de la Communication.
Dix minutes de téléphone plus tard, sans qu'on ait vu l'ombre d'un membre du Service de la Communication - pause thé oblige sans doute, il est 15 h.30 : "Désolée, Monsieur, il faut faire une demande par courrier électronique dix jours à l'avance ...."
Conclusion : vous n'aurez pas de photos des Phéniciens en Méditérranée et, finalement, vous n'aurez pas non plus de compte-rendu de l'exposition qui m'a beaucoup déçu (non, non, rien à voir avec ma rogne initiale!). L'exposition et la guide mettent surtout en avant LA contribution majeure des Phéniciens au développement de notre civilisation, c'est-à-dire l'écriture alphabétique, matrice de tous les alphabets grec, latin, arabe, hébreu, etc. Contribution majeure inspirée surtout par la nécessité qu'ils avaient de communiquer avec leurs clients. Certes, il y eut Carthage qui, au moment de sa splendeur, avait depuis longtemps coupé tous les ponts avec la maison mère passée depuis plusieurs siècles dans la sphère perse d'abord, grecque ensuite. Et la seule contribution de Cathage qui nous reste, c'est le passage des Alpes par des éléphants et les délices de Capoue (oublions Salammbô et Mérimée)
Les quelques objets exposés étaient pour beaucoup, sinon la plupart, des fac-simile et qu'on le veuille ou non, l'émotion n'est pas la même devant une copie, aussi bien faite soit-elle, que devant un original. En bref, grosse déception, juste compensée par le fait que nous avons eu du temps pour "bouquiner" à la librairie de l'Institut, ce qui m'a permis de retrouver un vieil ami, Omar et de faire connaissance d'un singulier personnage Nasr Eddin. Mais je vous en parlerai un peu plus loin.
J'en étais tellement ragaillardi que je n'ai pas pu m'empêcher de faire un pied de nez à l'IMA avec ça :
A l'entrée de la rampe vous conduisant aux salles, Madame attire mon attention sur un petit panneau, du genre
O rage, o désespoir !!!
Là, je ne résiste pas :
- Pardon, Mademoiselle, pouvez-vous me dire pourquoi je peux photographier tout le Louvre ou tout Orsay, mais rien ici ?
- Monsieur, l'architecte ne veut pas qu'on photographie son oeuvre sans son autorisation (tiens, voilà encore du nouveau - décidément Mr. Eiffel aurait pu doubler voire tripler sa fortune avec les droits d'auteur sur sa tour).
- Mais, Mademoiselle, je ne veux pas photographier le bâtiment, seulement des objets exposés
- Désolé. Monsieur, mais la lumière les abîme, c'est pourquoi il y en a si peu (de lumière évidemment).
- Je n'ai pas besoin de lumière ambiante, les objets sont suffidamment éclairés pour que je puisse prendre quelques photos pour un article pour .cuk
- Ah, mais si vous voulez des illustrations pour un article, toutes les photos sont à disposition sur le site du Musée sans droit d'auteur !
Ça, c'est la phrase qui tue et le comble, c'est qu'elle a raison, j'ai vérifié. Bon, il y a quand même quelques restrictions. Mais :
- si je veux écrire un article "spécialisé" sur les techniques alimentaires de Papouasie, je ne doute pas de trouver toutes les images nécessaires pour illustrer ma thèse, mais ...
- si je veux vous montrer les pièces "coups de coeur" que j'ai rencontrées dans le musée, où vais-je aller les chercher et surtout, je n'ai pas réussi à télécharger les images dans un format autre que 132x192 px. D'accord, il y a Skitch et la capture d'écran.
J'aime que mes souvenirs soient personnels, donc je n'achète pas de cartes postales stéréotypées et je ne crois pas qu'une interdiction de photographier incite à les acheter. La plupart des musées que je connais autorisent les prises de vue sans flash et sans pied. D'autres demandent une contribution particulière comme le Musée du Caire, par exemple. Je ne rechigne jamais à la verser et les gardiens sont particulièrement aimables avec les photographes autorisés. Au Caire, par exemple, après que, sur dénonciation d'un groupe de Français (merci la solidarité, ils nous avaient entendu parler) sans doute particulièrement frustrés de ne pas pouvoir photographier, le gardien-guide ait vérifié que j'étais bien en possession du l'autorisation, il a spontanément éclairé l'intérieur d'un vase d'albâtre du trésor de Tout Ank Amon "pour que la photo soit belle".
Et voilà la saga terminée : vous n'aurez ni photos de l'Institut du Monde Arabe, ni du Musée du quai Branly - à propos c'est le même architecte, Jean Nouvel, qui a dû protéger ses droits d'auteur de la même façon pour les deux bâtiments.
Alors, je vous livre une nouvelle version de la vue de notre chambre d'hôtel, non soumise à droit d'auteur !!!
Puis écoute la flûte ! la harpe de David, c'est cela ;
Pour le passé, pour l'avenir, plus aucun tracas !
Sois heureux aujourd'hui ! le but du plaisir, c'est cela !
Pas très "musulman" ces lignes qui s'inspirent plus d'Epicure que du Coran. D'ailleurs, on pourrait les compléter par
Un bout de pain ou quelques mets simples que j'aime
Goûtés dans les ruines près de toi,
Vaut mieux que du sultan la richesse suprême
Les Rubayat d'Omar Khayam sont les perles de la littérature poétique du Moyen-âge persan. A signaler que outre une poésie très "épicurienne", Omar Khayam fut un très éminent astronome et mathématicien.
Quant à Nasr Eddin Hodja, je l'ai découvert, atttiré par le titre du livre qui conte ses aventures : Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin Hodja. Vous avouerez qu'un tel titre intrigue. Je me le suis procuré et ai commencé à savourer les dits et faits de ce héros légendaire qui aurait vécu en Turquie au XIIIe siècle (il paraît qu'on y montre encore son tombeau ... vide). Ces histoires (plus de 600 pages quand même) sont pleines d'humour, de naîveté parfois, de roublardise souvent. Allez, je vous en livre une :
- Nasr Eddin, toi qui es versé dans les sciences et les mystères, dis-nous quel est le plus utile, du soleil ou de la lune ?
- La lune, sans aucun doute. Elle éclaire quand il fait nuit, alors que ce stupide soleil éclaire quand il fait jour.
Il reste encore heureusement pas mal de longues soirées d'hiver pour savourer Omar Khayam et Nasr Eddin, en alternance.
, le 07.02.2008 à 00:28
En 2004, le droit à l’image sur la Tour Eiffel a rapporte 1,1 million d’euros !
Mais Gustave n’y est pour rien :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tour_Eiffel#Une_exploitation_commerciale_rentable
Extrait : Gustave Eiffel envisage alors d’exploiter commercialement l’image de sa tour. Jules Jaluzot, directeur du Printemps, lui propose même de lui racheter les droits exclusifs de reproduction pour fabriquer des copies en série et les vendre dans son magasin. Mais l’initiative provoque un tollé de nombreux artisans et Gustave Eiffel renonce à son idée initiale en abandonnant ses droits d’auteur dans le domaine public.
Ainsi, il est évident que Gustave Eiffel s’est privé d’une source de revenus très importante. Pour avoir un ordre d’idée du manque à gagner, il suffit d’imaginer ce qu’aurait pu rapporter l’exploitation commerciale de l’image sur les cartes postales représentant la tour Eiffel. Avec plus de 5 milliards d’unités, en cumulé depuis 1889, les cartes postales figurant le monument sont les plus vendues au monde22.
, le 07.02.2008 à 05:23
Hôtel de Suède?
Npus y logions famille et amis en voyage de noces !
Pour ce qui est des photos, un scandale ! Mais pour un musée qui l’autorise, comme tu cites Le Caire, il y en a deux qui l’interdisent pour vendre leurs cartes postales.
, le 07.02.2008 à 06:50
L’interdiction de photographier est constante pour les expositions. Mais pas pour le fond. Probablement pas seulement en France.
, le 07.02.2008 à 08:50
Je ne comprends pas cette envie de photographier des oeuvres dans des musées. Je serai pour l’interdiction généralisée. Pour le respect envers les oeuvres exposées, les autres visiteurs, tout simplement.
, le 07.02.2008 à 08:55
Merci pour la citation des Rubayat d’Omar Khayam
, le 07.02.2008 à 09:25
huguesh n’est pas loin de vouloir interdire les photographes, professionnels et amateurs compris, me semble-t-il, afin de protéger les fleurs, les animaux, les montagnes, les monuments, etc. Bof !
Merci Hervé de mettre ta culture et tes photos à disposition de ceux qui ne peuvent pas visiter Moscou, Paris ou l’Amérique des Civilisations anciennes.
, le 07.02.2008 à 09:48
C’est renversant de voir à quel point on ne peut plus photographier, où que ce soit…
Je me souviens d’un concert d’Arno, j’étais dans les loges deux heures avant, j’avais demandé au théâtre l’autorisation de le photographier en concert, mais on m’avait répondu que l’autorisation ne pouvait venir que de lui, quant à eux, ils étaient d’accord.
Le gars ne m’a pas répondu, finalement, trois téléphones à son agent en train de manger une pizza, et c’est non.
Ça m’énerve, je trouve ça tellement prétentieux…
Dans l’autre sens, l’autre jour, aux Enfoirés à Strassbourg, au dernier moment, je décide de ne pas prendre mon G9, vu que je pensais qu’on allait certainement me le confisquer.
Ben non, zut, tout le monde photographiais, avec des téléphones, des compacts, bref, sans le moindre problème.
C’est un peu pénible tout ça.
Sinon, magnifique, la photo de nuit de Notre Dame.
, le 07.02.2008 à 10:18
Ben moi je suis aller voir un concert d’E.S.T. a Varsovie. les photographes était autorisés sur le premier morceau. Sachant que les morceaux durent facile 15 minutes, et que j’étais au premier rang. Je me suis tapé 15 minutes de photographes (ils devaient être 5 ou 6) gesticulant devant moi, prenant des photos a des moments inopportuns (un reflex ca fait un max de bruit quand même). Ca m’a gâché le début du concert (qui heureusement était fabuleux) et 15 ou 20 minutes sur un concert de 2h ca fait beaucoup je trouve.
, le 07.02.2008 à 10:19
@ Saluki : NON, “Notre Dame”
@huguesh
Est-ce manquer de respect à une oeuvre que de vouloir en emporter le souvenir et le faire partager aux amis ? ON devrait donc aussi interdire toute photo du Parthénon ou des Pyramides qui ne sont en plein air que parce que trop grands pour figurer dans un musée.
, le 07.02.2008 à 10:31
Parfois les amateurs compulsifs de mise en boîte des souvenirs prennent une sacrée place, et peuvent effectivement gêner les visiteurs ordinaires. Un photographe en train de photographier une peinture, c’est un peu comme un pilier, juste à la meilleure place d’observation (forcément, sinon la photo n’aura aucun intérêt).
La solution serait elle d’avoir des heures réservées aux photographes dans les expos ?
La mode de la conservation des souvenirs est actuellement généralisée, et tout le monde a un appareil photo et/ou un camescope, et parfois les maniaques du souvenir ont tendance à sacrément marcher sur les pieds (au propre et au figuré) de ceux qui voudraient simplement jouir du présent.
Il suffit de voir dans les spectacles ceux qui voudraient qu’on n’applaudisse pas trop fort car ils enregistrent, ou qui voudraient qu’on ne bouge pas car ils filment …
Dans le domaine privé on assiste à la même dérive, dans le moindre mariage vous verrez se précipiter une nuée de photographes, juste aux moments qui devraient être les plus émouvants. Cela donne peut être l’impression aux vedettes du jour d’être “people”, mais est ce le plus important ?
Je ne parle même pas du gamin qui doit ressoufler les bougies pour la photo …
Peut être vivons nous une époque formidable où la représentation de la chose prime sur la chose réelle :D
J’écoute Memories de Soft Machine sur l’album Jet Propelled Photograph
, le 07.02.2008 à 10:32
Cette phrase m’en rappelle une autre, qui donne aussi le vertige: “L’avantage de mourir jeune c’est qu’on est mort plus longtemps”. Malheureusement je ne sais plus qui en est l’auteur.
Autrement, je partage l’irritation d’Hervé face à ce vent de folie qui s’empare de notre société, qui conduit les architectes à exiger des droits d’auteurs toutes les fois qu’une de leurs constructions entre dans le champ d’un objectif. A force de vouloir tout protéger et tout breveter nous finirons comme le roi Midas qui, ayant demandé et obtenu de Dyonisos le don de transformer en or tout ce qu’il touchait, s’est finalement rendu compte qu’il allait mourir de faim et de soif.
Ça me fait penser à un film d’animation que j’avais vu en Chine il y a une vingtaine d’années. Le héros de l’histoire n’était autre que Afanti ou Efendi, l’un des avatars de Nasr Eddin Hodja (connu dans tout l’Orient, du Proche à l’Extrême, sous différents noms: Goha en Egypte, Djoha au Maghreb, Nasreddin Afandi au Kirghistan, Afanti en Chine…):
Afanti, donc, passant devant une maison où l’on fait cuire un mouton, s’arrête pour humer l’odeur appétissante. Le propriétaire de la maison le voit et exige d’Afanti qu’il lui paye une pièce d’or comme prix de l’odeur de mouton dont il n’est pas question que le passant bénéficie gratuitement. Afanti s’exécute, sort sa bourse, en fait sonner le contenu aux oreilles de l’avide propriétaire, puis la remet dans sa poche. Le propriétaire, qui s’attendait à être payé, se fâche et demande des explications. Afanti lui dit alors: C’est normal, j’ai profité de l’odeur de ton mouton, je te paye avec le son de mes pièces d’or.
Morale de l’histoire: pour avoir pris leurs bâtiments en photo, on devrait payer les architectes avec des photos de nos pièces de monnaie.
, le 07.02.2008 à 10:49
@Soheil
Je n’avais pas encore lu cette aventure de Nasr Eddin, mais je la trouve pleine de bon sens !!!
Ceci dit, pour compléter le tableau, pendant la visite guidée de l’exposition des Phéniciens, une petite dame, en catimini, mitraillait toutes les vitrines avec son téléphone portable, sans autorisation évidemment. Ça, c’est manquer de respect envers l’oeuvre que d’en faire telle image. Un G9, passe encore, mais un téléphone !
Je tiens à préciser que je m’arrange toujours pour ne prendre des photos que lorsque je ne dérange personne ou que personne ne me dérange ! J’ai souvenir d’avoir patienter plus de 25 minutes au soleil de Karnak pour avoir une photo de Ramsès II tenant sa fille préférée Bint Anath entre les jambes dans la grande cour du temple, sans la présence de touristes.
, le 07.02.2008 à 11:05
@ Soheil : j’ai lu la même histoire dans des contes du moyen âge français ;)
Mais c’est vrai que cette surprotection des “droits” des “créateurs” devient méchamment envahissante. Si cette politique avait existé dans le passé, nous pourrions rayer des catalogues 90% des oeuvres littéraires et musicales de notre patrimoine!
@ Hervé -9 : il n’est pas question de manque de respect, mais lorsqu’on est concentré sur la photo, sommes nous capable de nous immerger afin de sentir l’essence des choses?
Pour le Parthénon ou les Pyramides, je ne pense pas que leur prise de vue soit interdite, mais ces monuments ont été tellement mitraillés que je ne sais pas si un mitraillage de plus fera avancer l’humanité d’un pas important. :D
Faire “partager” mes photos de monuments connus avec des amis … je ne leur infligerai sûrement pas cette torture! S’ils sont intéressés par le sujet, un bon bouquin avec des photos travaillées et des informations de première bourre sera certainement plus intéressant.
Evidemment il y a l’aspect “moi à côté de” … la preuve picturale que “j’y étais” :D
J’écoute Dada Was Here de Soft Machine sur l’album Live at the Paradiso
, le 07.02.2008 à 11:21
Pas d’accord avec toi. Les bouquins (Madame en raffole, les bibliothèques en sont pleines) nous montrent des oeuvres aseptisées, sorties souvent de leur contexte. Les photos personnelles donnent les impressions… personnelles. Je me fiche éperdument de dire *j’y étais” (les amis à qui je montre les photos le savent parfaitement), ce qui m’intéresse, c’est de faire partager mes émotions. D’ailleurs, je ne suis jamais sur la photo et j’essaie toujours (comme dit plus haut) de n’avoir aucun personnage. C’est d’ailleurs pour cela qu’avant le numérique, j’ai toujours préféré la diapositive. Mais attention, séance dia = entre 20 et 30 minutes maximum avec une sélection extrêmement rigoureuse !
, le 07.02.2008 à 11:27
C’est effectivement préférable ! :)
A une certaine époque j’étais plutôt “albums photos”, ils permettent à chacun de regarder les photos à son rythme et à n’importe quel moment seul(e) ou en compagnie.
, le 07.02.2008 à 11:32
Fatigant, en effet, pour un photographe, de ne pas pouvoir exercer à cause de décisions débiles. Mais je comprends bien aussi ceux qui sa plaignent de l’impossibilité de jouir de l’instant à cause de nuisances parfois réelles (surtout les “cadreurs” vidéo, debout en plein milieu de la scène, pour mettre son grand–angle sous le nez de l’artiste, cette attitude m’énerve tellement que, quand je suis autorisé à faire des photos, je me fait le plus discret possible).
Par contre, je comprends de moins en moins l’interdiction d’amener un “vrai” appareil photo à un concert alors que n’importe qui va pouvoir faire de vraies magnifiques images pourries avec son téléphone…
Levri, une anecdote rigolote qui va bien dans ton sens: à l’enterrement de Robert Doisneau, plein de collègues célèbres et d’anonymes, le cercueil sort de la petite église, sous la pluie, le cameraman de TF1:
“Ça va pas, on la refait!”
Vaut mieux en rire qu’en pleurer!
A part ça, Effendi, je suis très bon public, j’avais découvert grâce à Jean–Claude Carrière et son “cercle des menteurs”, superbe recueil d’histoire “drôles” du monde entier. Et j’ai une petite édition pour enfants assez “improbable” d’histoires de Nasr Eddin Hodja: maison d’édition chinoise, imprimé en Chine, en Français traduit de l’arabe…?!
z (photographe discret, je répêêêêête, shhhhh…)
, le 07.02.2008 à 11:38
@ zit : le problèmes pour les pros, c’est que lorsqu’ils sont mandatés, ils n’ont parfois pas d’autre recours que le grand angle s’ils veulent éviter que la masse des “photographes” apparaisse dans le cadre … :P
, le 07.02.2008 à 11:43
Lorsque j’étais encore dans ma vie active de photographe du “coin” j’en ai vu des photos avec bobonnes à gauche du monument, à droite du monument et le monument tout seul, sans doute qu’elle était derrière.
La photo la plus amusant que j’ai vu dans ma carrière est celle d’un monsieur le derrière à l’air, il avait mis son appareil sur un pied, mis le retardateur pour être photographié à coté d’un cheval dans le pré, le problème étant que 10 sec. de retardement ne lui ont pas suffit à pas à passer des fils barbelés….
, le 07.02.2008 à 13:56
Il y a disons, … pas mal d’années, j’ai fait un voyage en train vers la Chine, par le Transibérien.
J’avais décidé de ne pas prendre d’appareil photo pour n’avoir aucune préoccupation technique, de cadrage, de lumière et de tout ce qui va avec la photo. Je voulais voir les choses en me disant qu’il fallait bien ouvrir les yeux et qu’il n’y aurait aucune chance de se rattraper sur les photos à la maison.
Aujourd’hui, je le regrette un peu, mais pas trop. Ce voyage, je l’ai fait et j’ai mes propres images en mémoire. Finalement, on n’est pas obligé de partager des images à chaque fois. Et voyager les mains dans les poches, quel plaisir! Essayez juste une fois, pour VOIR!
Milsabor!
, le 07.02.2008 à 14:21
@ Caplan : lors de voyage à l’étranger, voyager léger a aussi l’avantage de faciliter les contacts … l’autochtone ne perçoit pas de la même manière la main tendue et l’appareil photo sur la poitrine :D
, le 07.02.2008 à 22:49
L’appareil photo à la hanche, courroie à l’épaule est bien plus confortable et discret aussi, sinon, le look “photo–Rambo”, avec gilet à poches et plein de matos de partout, rend, bizarrement, le contact plus facile aussi…
z (qui collectionne les gilets à poches, je répêêêêêête: films vierges à gauche, films exposés à droite)
, le 07.02.2008 à 23:25
Bah, ça dépend avec qui quand même ! une fois j’étais avec des manouches, et ils se foutaient de la gueule de certains “touristes” entre eux, ils m’ont expliqué (version courte) que c’était jamais que des connards de touristes plein de fric qui se la jouait “baroudeurs”. Ce qui n’empêchait pas une nuée de gosse de les courtiser, et des adultes de les bonimenter.
Mais c’est vrai qu’il y a aussi, et de plus en plus, toute une couche de population qui serait prête à payer pour passer dans les journaux ou à la TV… celle là est peut-être sensible à l’exhibition de matos :D
Il y a contact et contact aussi, le contact pour le sourire sur la photo, et le contact en vivant avec les gens et adoptant leur mode de vie, ce n’est pas la même chose … et dans ce cas l’appareil photo fausse la donne.
, le 08.02.2008 à 10:48
Ah, mais je ne photographie pas “les gens”, donc s’ils sourient, c’est pas pour la photo ;-).
z (il faudrait pas me confondre avec un touriste, je répêêêêête: étranger partout)
, le 11.02.2008 à 19:28
J’veux une photo de la Domsbale! Ah elle a pas voulu? Pourtant c’est pas une oeuvre d’art. A part ça, il y a peu de choses que je déteste autant que les photographes amateurs qui prennent, en général au flash parce qu’il ne savent pas le débrancher, la photo du tableau dont on peut acheter une reproduction de bien meilleure qualité à côté de la sortie. Maintenant, préférer Domsbale à Hodler, c’est évidemment une affaire de goût, mais qui pourrait longuement se discuter.
, le 11.02.2008 à 23:32
Entièrement d’accord avec toi, la photo du Gaugin n’a été prise que pour passer ma rogne contre l’IMA (j’en avais pas encore contre le quai Branly, mais c’est venu après) et elle n’a pas été prise au flash !!!
bq% . Maintenant, préférer Domsbale à Hodler, c’est évidemment une affaire de goût, mais qui pourrait longuement se discuter. %
J’ai pas eu à choisir, j’ai vu les deux. mais j’aurais dû …. ça se discutait effectivement.