Visite au monastère
Ah, le beau chant des moines à la prière! Certains scientifiques se sont demandés pourquoi ces braves serviteurs de Dieu, ayant parfois, en plus, fait vœu de silence, passaient autant de temps à prier ou chanter à haute voix (de trois à quatre heures par jour en fait). La réponse a été trouvée dans un lieu moins pieux, puisqu’il s’agit d’un laboratoire d’acoustique aux États-Unis. On y a enfermé des étudiants dans des chambres sourdes (anéchoïques), dans le noir et en leur mettant des gants. À ce régime, il suffit de quelques heures pour que débutent des tremblements nerveux chez les sujets. Nous avons en effet besoin d’une constante auto stimulation de nos sens pour conserver notre équilibre, d’où ces “bruits” que commettent les moines plusieurs heures pas jour.
Vive le bruit
La stimulation sonore est la plus importante de nos cinq sens. C’est l’oreille qui nous avertit le mieux des dangers de notre environnement. Si un féroce grizzli pénètre dans votre salon pendant que vous regardez paisiblement la télévision, vous allez d’abord l’entendre, ce qui vous fera tourner la tête avant de le voir et de vous dire que vous n’auriez jamais dû accepter ce séjour d’une semaine tout compris dans une cabane au Canada!
Mais pas n’importe lequel
Notre organisme fait une grande différenciation entre les bruits. Les sons aigus sont des fréquences qui “chargent” notre organisme, qui provoquent une excitation, voire un énervement. C’est le cas de bébé qui hurle à trois heures du matin. Ça nous met en alerte, nous fait comprendre que ce n’est pas agréable, puis nous donne une furieuse envie de lancer le chérubin par la fenêtre! Tous les sons d’alerte sont ainsi des fréquences aiguës: sirène de pompier, appareil médical, alarme antivol, concierge portugaise qui se manifeste parque vous salissez l’escalier qu’elle vient de passer trois heures à astiquer.
À l’inverse, les fréquences basses “déchargent”. Ce sont les sons graves d’un concert pop ou d’une soirée discothèque qui vont amener un côté “défoulant” à l’organisme. Mais les fréquences graves incitent aussi à la peur, car elles recouvrent également les sons de tremblements de terre ou les frémissements d’un volcan. Des extrêmes graves peuvent nous mettre sérieusement mal à l’aise. Un restant de nos instincts primitifs peut-être?
Gardons le rythme
Nous sommes très sensibles aux rythmes musicaux. Qui n’a pas vu un petit enfant marcher spontanément au pas et en rythme en écoutant une musique militaire ou une fanfare quelconque? Les chants de travail ont, dans toutes les civilisations, permis aux hommes de se stimuler et de coordonner leurs mouvements pour une manœuvre (chants de marins, cris guerriers, personne recevant une masse de 20 kg sur l’orteil du pied droit).
Ces musiques existent toujours à l’heure actuelle. Ce sont celles diffusées dans votre supermarché préféré ou celle de votre radio FM que vous mettez à fort volume pour vous réveiller le matin. Tous ces sons obéissent à des règles très précises: la pulsation rythmique va par exemple se situer vers 110 ou120 bpm (battements par minute), soit légèrement au-dessus de votre rythme cardiaque (environ 90 bpm lorsque vous êtes en activité). Or, ce rythme cardiaque va légèrement augmenter suite à cette stimulation. Attention, cette accélération est infime et ne va pas provoquer de tachycardie lorsque vous irez faire vos prochaines commissions (par contre, la lecture du ticket de caisse, si)! À l’inverse, une pulsation lente (70 à 80 bpm) aura un effet relaxant. C’est ce type de musique que vous choisirez pour agrémenter la tentative de séduction minutieusement préparée de longue date sur une personne de votre choix que vous appréciez particulièrement.
Allons au cinéma
Tous ces phénomènes sont bien connus des compositeurs de musiques de film, mais souvent de manière plus instinctive que par un apprentissage académique. Il n’en reste pas moins que vous aurez droit à des sons graves à l’approche du gros méchant baveux, puis à des notes aiguës et accélérées lors de l’attaque soudaine de celui-ci (et par-derrière en plus, oh le vilain), puis d’un accord puissant et bien rempli (en majeur) lorsque le gentil aura trucidé au risque de sa vie la bête immonde. S’ensuivra une musique douce, mélodique, au rythme lent, lorsque ce même gentil embrassera avec tendresse la très belle inconnue (pas trop vêtue, en plus) qu’il viendra de délivrer. (Ensuite ils auront un marmot qui criera toutes les nuits à trois heures du matin, mais pour cela, voir plus haut!)
La musique, c’est utilitaire, rien de plus!
Quand je dis cela à des collègues musiciens, je me fais mal voir, mais réfléchissons un instant.
Tous les exemples donnés ci-dessus ont un rôle “utilitaire” (stimuler, alerter, synchroniser, détendre). La musique est nécessaire pour toutes les illustrations des grands moments de la vie: mariages, enterrements ou autres actes officiels de l’existence.
Et la musique de “loisirs” me direz-vous, celle de votre discothèque ou de votre lecteur MP3? Essayez (par la pensée) de d’abord supprimer toutes celles qui comprennent au moins un chanteur ou une chanteuse. Que reste-t-il? Si vous êtes un fan de musique classique ou de jazz, voire de musique “new-age ”, vous sauvegarderez quelques titres, mais pour les autres?
L’essentiel des musiques que l’on écoute, en dehors de leur rôle pur de stimulation cité plus haut, sont là pour illustrer un texte, c’est tout! Ce que vont voir les gens lors d’un concert, c’est d’abord le chanteur (ou la chanteuse). Exemple simplissime: Tout le monde sait qui est, en tout cas dans le monde francophone, Patrick Bruel. Citez-moi le nom d’un seul de ses musiciens!
Lorsque vous assistez à un concert, le musicien fait trois choses: il stimule (donne la pulsation), il illustre (donne une consonance de style, par exemple “jazzy” ou “latino”), il crée une atmosphère sonore (incite à un type d’émotion comme “joyeux” ou “nostalgique”). Là-dessus, le chanteur (la chanteuse) raconte l’histoire, celle que le public est venu chercher.
Pas si “faire valoir” que cela tout de même
Mais le musicien n’est pas qu’un simple “accompagnateur”. Le “son” d’un groupe est une alchimie ou le musicien tient un rôle prépondérant, même si le regard du public se dirige avant tout vers l’artiste qui chante. Être musicien, c’est posséder un réel pouvoir sur l’émotion de l’autre. La musique est donc à la fois très secondaire et fondamentalement importante. C’est ce qui fait son attrait.
, le 29.01.2008 à 00:59
Moi qui reviens du cinéma (Sweeney Todd), je confirme : durant tout le film, il n’y a que musique, et si on enlevait les dialogues, on ressentirait tout le film au travers de sa musique. Bon, étant une comédie musicale à la base, la musique est donc omniprésente.
Et je n’imagine pas un seul instant vivre sans musique. A vrai dire, je fais tout en musique… Sauf passer un examen. Mais sinon, je suis en perpétuelle écoute. Je ne vais jamais en ville ou à un rendez-vous sans musique, n’importe laquelle. Une manière de m’isoler des bruits ambiants, souvent peu agréables en ville. Est-ce que c’est grave docteur ?
, le 29.01.2008 à 01:31
“L’essentiel des musiques que l’on écoute sont là pour illustrer un texte, c’est tout!”
Je ne suis pas d’accord avec l’analyse à propos de l’utilité de la musique.
Au sujet du test “Bruel” on pourrait le prendre à l’envers et se dire: si les musiciens n’étaient pas là (P. Bruel compris) y aurait-il du public dans la salle? Si P. B. venait juste déclamer ses textes, personne ne viendrait le voir! Ou si peu…
Je pense que si la majorité des musiques sont illustrées par du texte (et non l’inverse!!), C’est que par essence la musique est un art abstrait (c’est ce qui fait justement sa force) et qu’on a besoin de l’illustrer avec du texte pour l’apprivoiser plus facilement. Un peu comme la littérature jeunesse qu’on illustre avec des images pour que les enfants l’apprivoisent plus facilement. Qu’on prenne un Don Giovanni de Mozart ou un Milord de piaf, le texte aura beau avoir de la valeur, ce qui compte le plus, et de loin, c’est la musique.(composition et interprétation). Et que dire de ce qu’on écoute en majorité: la musique Anglo- Saxonne, qui comprend les paroles? personne ou presque, c’est bien la musique qu’on écoute! Quand je parle de musique, je parle aussi du chanteur, qui est un musicien à part entière, et même le plus important.
, le 29.01.2008 à 06:37
Je suis assez d’accord avec Jeansérien.
J’écoute les textes, même en français, des auteurs qui le méritent. Souvent, c’est leur musique et leur voix (en tant qu’instrument, les paroles en tant que rythmique) qui m’intéressent.
Je ne sais pas vous, mais moi, des fois, on me demanderait de quoi parle la dernière chanson (pourtant en français) de X ou Y, j’aurais peut-être de la peine à répondre.
Par contre, impossible de bosser avec de la chanson française. Les mots viennent cogner dans ma tête ceux que je dois écrire. Donc là, on passe à l’anglo-saxon, au corse ou à tout ce que vous voulez, mais si possible toujours avec une voix.
, le 29.01.2008 à 06:47
Voilà pourquoi ma prof de physique m’énervait autant : c’était à cause de sa voix aigüe ! Et pourquoi mon prof d’histoire m’endormait autant, il avait une voix très basse !
Moralité, restons à l’écrit !
, le 29.01.2008 à 06:51
Voici un texte bien intéressant, Roger, qui va permettre à chacun d’exposer des points de vue très différents sur sa façon d’envisager la musique.
D’ailleurs, il faudrait au préalable définir ce qu’est la musique car elle est multiforme. Pour la très grande majorité des gens, aujourd’hui, la musique se résume essentiellemet à ce que j’appelle personnellement la chanson : la musique, sous sa forme la plus simple, mise au service d’un texte (souvent indigent). Et comme tu le rappelles, lorsque ledit texte est du chinois, c’est-à-dire que très peu de gens sont capables de le comprendre, il ne reste qu’une voix sur une musique. La voix comme instrument que l’on retrouve dans l’opéra (livret souvent incompréhensible) ou dans la musique baroque, par exemple, où il n’est pas nécessaire de comprendre ce qui se dit pour apprécier la musique proposée.
Le baroque nous permet de différencier la musique-musique de la musique fonctionnelle, que tu nommes musique utilitaire. La musique-musique, ramenée à cette riche époque (que l’on s’est appauvris depuis !) serait la musique sacrée, qui s’adresse à l’univers, tandis que la musique fonctionnelle serait la musique religieuse qui reproduit, par exemple, le schéma du rituel de la messe. Une messe de Bach, le Requiem de Mozart, un Te Deum, mais aussi les musiques rituelles que l’on trouve partout dans le monde, chez les pygmées Aka ou les coupeurs de tête de Nouvelle-Guinée, le kan ha diskan breton, ces musiques sont de parfaits exemples de musiques fonctionnelles. Comme d’ailleurs, le tango, le boogie-woogie ou la rumba. Toutes les musiques « à danser » sont des musiques fonctionnelles. Comme, aussi, les musiques de film et les musiques qui emballent la publicité. Et puis, comme tu le disais, les chants de travail. L’essentiel de la musique a sans doute une fonction.
Restent quelques bastions musicaux pour la musique-musique. Le jazz, comme tu le rappellais, la musique contemporaine, certainement, mais aussi la musique qui sort du fifre du berger dans sa montagne. Une musique « gratuite », pourrait-on dire, une musique qui ne s’adresse ni a Dieu ni à Diable, une musique qui n’est pas hymne, ni revendication. Une musique qui s’adresse, quelle que soit sa complexité ou son extrême simplicité, au monde.
Un petit mot sur les fréquences pour ne pas partager ton point de vue. Je suis un spécialiste reconnu (et recherché !) pour calmer les enfants par la voix. Ils pleurent, je leur parle, ils se taisent et me regardent en silence, calmes et rassurés. Or, je suis baryton-basse.
Quand j’étais môme, j’adorais le son criard de la trompette. Aujourd’hui, j’adore les instruments graves : contrebasse, tuba, clarinette basse, flûte octobasse… Les instruments « populaires » et brillants comme le violon, les chanteurs et chanteuses « populaires » comme les ténors et les sopranos, je ne les cherche plus en concert. Je recherche les instruments graves et pas seulement parce qu’à mon âge nous sommes sensés perdre les aigus.
Pour en finir sur la musique, n’oublions pas qu’elle a pu commencer avec la percussion rythmée de deux galets.
, le 29.01.2008 à 07:12
Et tout ça pour ça? :)
, le 29.01.2008 à 07:41
et en plus ils faisaient des étincelles, donc je puis énoncer sans erreurs que la musique est à l’origine du feu…..
, le 29.01.2008 à 09:08
heuuuu le guitariste de Patriiiiickkkkkkkk c’est John Woolof
J’ai gagné quoi ???
;)
, le 29.01.2008 à 09:25
Anakyn : gagné. Pour le prix, s’adresser au rédacteur en chef !
De l’importance de la musique derrière le chanteur ? Etant moi-même musicien, je ne vais pas saborder ma profession, mais pour rappel, Claude Nougaro, peu avant sa mort, a “dit” les texte des ses chansons sans musicien, tout seul sur scène. J’ai vu un extrait à la télévision, c’était captivant.
Pour les intervenants qui endorment, ce sont surtout des voix sourdes (et non basses), donc avec peu d’ harmoniques, qui provoquent l’ennui, car la captation du message devient difficile.
, le 29.01.2008 à 09:59
Tout comme Jeansérien et Okazou, je trouve ta définition de la musique très réductrice. Si, comme tu le suggères, je supprime les “voix” de ma bibal-ithune il m’en restera encore les 4/5… et si comme le suggère Okazou je prends en considération la musique baroque, l’opéra, les “voix bulgares” et autres “voix-instruments” du grégorien au Pierrot Lunaire, je ne me serais débarrassé que de quelques de poètes français et bardes anglo-saxons bien connus…
D’autre part, chantant moi même depuis des lustres le répertoire “classique” des Requiem et autres Stabat Mater, j’avoue faire totalement abstraction du sens de ces textes qui sinon me feraient fuir eu égard leur totale indigence : Credo in unum deum… Agnus dei qui tollis peccata mundi… Verbe égal au très haut, notre unique espérance… Selig sind die da Leid tragen… Tu parles ! Et fort heureusement, je ne suis pas le seul dans les chœurs que je fréquente, je pense même que nous sommes la majorité, quand ce n’est la totalité des pupitres ! Mes deux requiems préférés ont par ailleurs été écrit par un athée convaincu, Gabriel Fauré et un agnostique transit, Johannes Brahms !
Quant à Bruel… passons, mais Brassens ? Un seul de ses musiciens ? Il me parait surprenant de renvoyer son contrebassiste au rang d’aimable accompagnateur…
, le 29.01.2008 à 10:10
Bizarre, il y a une association d’idées qui me déplait… Serais-je victime de la société bien pensante et qui, aujourd’hui, est mal à l’aise avec des idées reçues telle que la concierge qui est forcément portugaise et qui crie comme une sirène? Pourquoi ne pas simplement écrire “concierge”?
, le 29.01.2008 à 10:46
La musique pourrait être aussi une forme “abstraite” de langage s’adressant directement aux synapses sans passer par le vecteur de la parole ?
J’ai eu une période où je n’écoutais que de la musique “sans chanteur”, et par exemple à la fin des années 60, le groupe français “Magma” utilisait la voix comme un instrument, à travers un langage “inventé” et sans signification.
“Tous les gens” ne vont pas au concert pour “voir” le dernier chanteur à la mode! on peut également y aller pour être en prise directe avec la musique vivante! Il y a une interaction entre les musiciens et le public, dans certains cas ça peut devenir “magique”. (et en fermant les yeux on peut avoir une meilleure sensibilité) ;)
Certaines personnes n’ont peut être pas besoin qu’un “chanteur” mette les points sur les “i” et laissent leur esprit “surfer” sur les sons, créant leur propre interprétation mentale de l’ambiance musicale ?
Dans de rares cas le chanteur a une place prépondérante, lorsqu’il a quelque chose a dire, et jette ses tripes dans la musique. L’autre cas ou la chanson a de l’intérêt, c’est quand on participe en chantant soi-même ( tes exemples de chansons pour marquer le rythme du travail, ou les chansons folkloriques interprétées à la veillée et que tous le monde connaissait)
La musique utilitaire ? évidemment comme respirer est utilitaire, rien n’est indispensable de toute façon … :D
J’écoute Thaud Zaia de Magma sur l’album Kobaïa
Il peut y avoir différentes manières “d’écouter” la musique, ça peut être un simple bruit de fond rassurant meublant la vacuité de nos esprits, ou une écoute “critique” et “analytique”, ou une immersion totale.
J’écoute Slightly All the Time de Soft Machine sur l’album Third
, le 29.01.2008 à 10:58
Le seul commentaire que je ferais est lié à l’emploi à deux reprises du mot “émotion” dans le texte de Roger Baudet. Dans le reste du texte, une approche sous un angle un peu inhabituel mais qui laisse l’essence de la chose à des années lumière de ce qui est “généralement admis” aujourd’hui. Sorry Roger, copie à revoir
, le 29.01.2008 à 11:02
Ils sont quand même plus d’un milliard !
Oui, je sais, il fallait lire “que très peu de gens chez nous sont capables de le comprendre”, mais cette élision est quand même symptomatique de notre ethnocentrisme latent. Remarquez, sur ce point les Chinois n’ont rien à nous envier: à leurs yeux le monde est composé de Chinois et d’étrangers, où qu’ils se trouvent. Ainsi, quand ils viennent en Europe, ce ne sont pas eux les étrangers, ce sont les Européens.
A part ça, je n’ai rien à ajouter aux commentaires d’Okazou, Alec6 et Guillôme. Cet article sur la musique reflète une vision si étroite que je préfère l’ignorer. Et retourner à ma musique.
, le 29.01.2008 à 11:10
C’est un triste constat qui est fait là , sans doute sans le vouloir . Pour moi ,c’est bien la preuve que la “musique” est réduite de nos jours à la simple réunion d’un “chanteur” et de ses “musiciens” … Je trouve pourtant la manière de réfléchir à la substance même de la musique (les sons) et ce qu’ils provoquent chez nous , très intéressante . En tout cas c’est une question que je me pose très souvent : “Qu’est-ce qui fait qu’une musique me touche où non … ?” Je pense que cette dernière (question) aurait été plus constructive et aurait pu mener à une conclusion moins …. radicale ;-) !
Pour ce qui est du texte , il faut avouer que quand un chanteur utilise son instrument , il est le support de prédilection pour exprimer des émotions , des sentiments , des pensées , mais il ne faut pas pour autant oublier que la voix EST un instrument de musique comme les autres , et que ça faculté a déclamer ne la place pas au-dessus des autres , sinon il n’existerait pas de musique instrumentale , point .On pourrait aussi expliquer que l’écriture mélodique d’une mise en musique d’un texte est profondément liée à ce texte , et qu’elle est sensée le porter , l’accompagner , suivre son sens et le souligner aux moyens d’une multitude de procédé d’écriture (musicale) . Pour toutes ces raisons , je ne suis pas (du tout) d’accord avec cette analyse , bien que tout le développement m’ai fortement intéressé , le trouvant juste et pertinent .
Aurélien
, le 29.01.2008 à 11:14
Je rejoins Jeansérien et François Cunéo, je ne suis pas totalement d’accord.
La plupart des groupes que j’écoute chantent en anglais, que je ne maîtrise pas complètement. Lorsque j’écoute une chanson en français, je suis tout de suite captivé par les paroles, alors que dans une autre langue, la voix n’est finalement qu’un instrument comme les autres si je ne fais pas l’effort de la comprendre, portant souvent la mélodie.
Et j’apprécie justement écouter une chanson sans forcément faire l’effort de comprendre les paroles, ne pas mettre la voix au-dessus du reste, mais bien au milieu. D’ailleurs je dirais même que c’est la raison pour laquelle je préfère écouter une chanson en anglais qu’en français.
Je ne dis pas pas plus que je m’en tape complètement des paroles, j’apprécie lorsque ce sont de beaux textes qui donnent également une autre dimension à la chanson.
, le 29.01.2008 à 11:21
Oui , 6ix a parfaitement raison , et c’est grâce a cette alchimie entre le texte et sa mise en musique , que l’on peut apprécier un chanson sans comprendre son texte. La mélodie est aussi importante que le texte , une chanson triste sonne triste , une chanson gaie sonne gaie , et cela , même les compositeurs de variété le savent , sans se mettre au niveau d’un Bach ou d’un Rameau , virtuoses de la rhétorique .
Aurélien
, le 29.01.2008 à 11:21
Oui , 6ix a parfaitement raison , et c’est grâce a cette alchimie entre le texte et sa mise en musique , que l’on peut apprécier un chanson sans comprendre son texte. La mélodie est aussi importante que le texte , une chanson triste sonne triste , une chanson gaie sonne gaie , et cela , même les compositeurs de variété le savent , sans se mettre au niveau d’un Bach ou d’un Rameau , virtuoses de la rhétorique .
Aurélien
, le 29.01.2008 à 11:22
Soheil, je ne pense pas que mon article reflète une vision étroite. Il a pour but de montrer un aspect de la musique sous un angle différent, c’est tout. Ceci dit, je suis agréablement surpris que la plupart d’entre-vous défendent la musique en tant que telle.
Ysengrain, la notion de “copie à revoir” est un jugement de valeur qui signifie pour moi “article nul”. Je préférerais que tu développes ta pensée, ce serait plus constructif.
, le 29.01.2008 à 11:59
Franchement, ce qui m’attire, dans une chanson, c’est la musique et le “son”. Mis à part des gens comme Boby Lapointe, Boris Vian ou Brel, par exemple.
Ce doit être pour ça que j’écoute principalement de la musique anglo-saxonne. Avec en plus le fait que les anglo-saxons ont une façon différente de faire de la musique. Je serais curieux de connaître leur secret…
Milsabor!
, le 29.01.2008 à 12:07
Aïe ! Aïe ! Aïe ! Je ne me reconnais absolument pas dans cette approche de la musique ! Mais… où donc est passé l’imagination ? Quand j’écoute un morceau, mon esprit s’envole et ce sont autant les notes que les paroles qui m’emportent. Un univers tout entier se créé dans ma tête. J’y plonge, j’y rêve et ce voyage peut revêtir mille aspects, avec autant de surprises qu’un voyage autour de la Terre… C’est ça la musique, pour moi.
Maintenant, pour ce qui est des bruits, je soupçonne l’article d’avoir simplifier un peu trop rapidement les conséquences de leur perception. J’irai bien me replonger dans un bouquin de Boris Cyrulnik, histoire de vérifier s’il n’a pas écrit quelque chose sur ça. Peut-être dans Le Lien, où il évoque les sons perçus par l’enfant dans le ventre de sa mère…
, le 29.01.2008 à 12:31
Je comprends le propos de ton article, mais on ne peut “causer” musique sans développer extensivement l’émotion qu’elle suscite. Réduire la diffusion musicale à ce qui se passe dans un ascenseur (désolé, mais c’est l’impression que me donne ton propos, même si ce n’est pas clairement exprimé comme tel) me parait pour le moins insuffisante, et pour le fou-dingue (donc j’implique grandement l’émotion) de musique que je suis, ce propos est inacceptable.
, le 29.01.2008 à 12:34
@ JMeng “Peut-être dans Le Lien, où il évoque les sons perçus par l’enfant dans le ventre de sa mère”, peu dans Sous le signe du lien, mais surtout dans “Les Nourritures affectives”
, le 29.01.2008 à 12:42
la musique, bruit agréable à l’oreille, ou véhicule des émotions ?
Chacun doit en avoir une perception et une interprétation personnelle.
Certains en lisant un livre perçoivent une suite de mots, et annotent ou/et notent pour usage ultérieur et éventuelle citation les “bons mots” ou passages intéressants, alors que d’autres auront une assimilation plus intuitive et oublieront vite les mots pour ne garder que l’émotion générée par le livre.
Certains vont trouver certaines musiques “inécoutables”, d’autres considéreront la “variété” comme une bouillie consensuelle et primaire. Des facteurs physiques peuvent intervenir, quelqu’un ayant une perte d’acuité auditive dans certains registres ne percevra certainement pas la même chose que ceux qui ont une oreille parfaitement fonctionnelle. Il peut y avoir des facteurs psychologiques, comme par exemple rattacher un morceau à un moment particulier où on l’a entendu. Des choses annexes comme la mode, la beauté de l’interprète etc sont parfois à prendre en compte.
J’écoute Treacherous Cretins de Frank Zappa sur l’album Shut Up ‘N Play Yer Guitar
, le 29.01.2008 à 18:55
Je rejoins quelques avis prononcés plus haut. Pour moi, la musique, c’est avant tout un langage émotionnel, qui emporte dans des sensations, voire des émotions très fortes.
Le texte est pour moi un plus à la musique, surtout s’il est bien fait, mais ce n’est pas ma priorité. J’ai également 2-3 livres qui illustrent par écrit des albums, et le support visuel amène une autre dimension, mais un bon morceau sans cela restera un bon morceau (ou je devrais dire, un morceau qui me touche.)
Par contre, je trouve également que la (trop grande?) majorité actuelle des gens ont une plus grande tendance à suivre un chanteur, plutôt qu’un artiste, pour ce qu’il est, plutôt que pour ce qu’il joue.
Pour ma part, je suis allé voir Vanessa Paradis à l’Arena de Genève l’année dernière, mais c’était surtout pour les musiciens (Mathieu Chédid, Albin de la Simone…)! je suis peut-être une exception… d’ailleurs, j’ai souvent exploré des univers musicaux en me renseignant sur les musiciens présents sur un album ou sur une tournée.
, le 29.01.2008 à 20:14
Non, pas d’ethnocentrisme latent ou marqué, c’est beaucoup plus simple. Nous sommes sur un site francophone (c’est notre réalité incontournable) où tout ce qui n’est pas francophone est « chinois ».
, le 29.01.2008 à 20:14
Ce n’est pas un secret. Les Anglo-saxons travaillent généralement d’abord la mélodie et tout le reste en découle. Nous avons pour notre part deux façons de travailler. Soit nous partons d’un texte et nous cherchons à le mettre en musique, soit nous partons d’une structure d’accords sur laquelle nous plaquerons une mélodie. Mais il nous arrive aussi de travailler d’abord sur la mélodie.
Nous devons probablement cette différence d’approche à ce que, contrairement aux Anglo-saxons, nous ne sommes pas éduqués musicalement par les chants du temple qui forment à la mélodie et qui nécessitent de trouver les voix nécessaires au chant. La messe chantée a été abolie chez nous en même temps que la messe en latin. Mais surtout, nous fréquentons beaucoup moins les lieux de culte.
Ce qui différencie le plus la chanson française de la chanson anglo-saxonne ce n’est pas la musique, ce sont les chanteurs. Les Anglo-saxons ont de belles vraies voix de chanteurs. Pas nous, si on excepte Catherine Ringer, Halliday et quelques autres voix, remarquables à la fois par leur timbre et par l’étendue de leur tessiture. Le temple forme à la voix, pas l’église.
, le 29.01.2008 à 20:48
Oui, oui, oui! Il faut entendre Elvis chanter How Great Thou Heart!
Milsabor!
, le 29.01.2008 à 21:30
Comme je sais ça depuis peu, je vous fais partager la “vérité”. Ce n’est pas ”… Elvis chanter How Great Thou Heart!”, mais … Elvis chanter How Great Thou Art !
Thou Art est la deuxième personne de l’indicatif présent en Anglais. Le “tu” qui n’est plus vu que dans les livres de rites religieux. Au preterit (ça vous rappelle des souvenirs ?) (:=(((( ) thou art devient thou artest
, le 29.01.2008 à 22:28
J’écoute Oh, Thou Precious Nectar Filled Form (or) A Little Fart de Ray Manzarek sur l’album The Golden Scarab
sacrée religion, parfois ! :D
, le 29.01.2008 à 22:55
François Charlet: ”…c’est grave docteur?”
Oui. Dans quelques années ce sera grave.
Mme Poppins: “L’écrit” et “les cris”: une même musique, ou tout au moins une même sonorité, ou presque, et pourtant…
, le 29.01.2008 à 23:30
Au temps pour moi! Erreur de copie. Merci pour le cours d’anglais! ;-)
Milsabor!
, le 30.01.2008 à 11:49
J’aime bien cet article ;–] tout en me demandant si Roger ne fait pas “un peu” de provocation pour tenter de faire réagir…
Pour ma part, j’écoute de la musique “parce que!” et c’est tout.
Mais en y repensant, la fonction utilitaire est souvent là, quand j’ai une activité manuelle (cuisine, bricolage), c’est même vital et, effectivement, souvent, je choisis un rythme tonique et entraînant genre rock, afro–cubain ou rythm and blues nerveux…
Le jazz cool, le classique, la bossa nova, le blues et autres musiques “tranquilles” sont plutôt propices à la lecture ou au travail intellectuel.
Pour ce qui est du chant, je ne vois pas pourquoi tu ne considère pas que c’est de la musique, car ton postulat de dire que “l’essentiel des musiques que l’on écoute, en dehors de leur rôle pur de stimulation cité plus haut, sont là pour illustrer un texte, c’est tout! ”, là je ne suis pas tout à fait d’accord, car, pour reprendre l’exemple de la musique chantée en anglais, je pense que si je faisais l’effort de comprendre ce que raconte la nana ou le type qui beugle dans le micro, j’aurais beaucoup moins envie d’écouter ce qu’ils disent… Nonobstant, malgré certains textes affligeants de mièvrerie et/ou de bêtise, les mélodies, le rythme et même le son de la voix font que je continue d’écouter et apprécier certains groupes ou chanteurs (Steel Pulse et ses bondieuseries rasta et son machisme vraiment limite –”Leggo beast”–, ou Prince et son ego surdimensioné).
Pour ce qui est d’aller assister à une représentation de musique “en vrai”, c’est plus complexe: pourquoi payer une somme de plus en plus importante pour aller s’entasser comme des sardines et écouter moins bien que le disque, voire pire, la même chose que le disque? Le tout avec un son trop fort et souvent complètement pourri! Il y a cependant quelques raisons qui me font continuer: parfois, il s’agit tout simplement de musiciens qui n’ont pas fait de disque, ou de tournées visant à préparer un disque, c’est donc seulement en se déplaçant qu’on peut les entendre… Ensuite, il y a la magie de certains musiciens qui, non content d’être talentueux en studio, réalisent chaque soir une performance différente, avec une énergie qui passe des musiciens au public et vice versa. Dans ces moments, on se retrouve dans un état de transe (a jeun, je précise), et ça, c’est magique! rare, mais magique…
z (amateur de magie, je répêêêêête: et de trucs “utilitaires”)
, le 30.01.2008 à 23:46
La musique fait certainement partie d’une des choses les plus importantes au monde…
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