Hé ho, faut pas pous­ser… Vrai­ment?

Aver­tis­se­ment: cette hu­meur la ré­ponse d’Anne Cuneo à celle de Fran­çois Cuneo.

Pour évi­ter les confu­sions, je vous prie d’uti­li­ser l’hu­meur Hé Ho, faut pas pous­ser, com­men­taires pour com­men­ter ce que dit Fran­çois, ou ce qui suit ici.

Ce sera bien plus simple de suivre le même fil de dis­cus­sion sur le même sujet. Merci de jouer le jeu.

“La gloire est at­trayante; mais on ou­blie que pour en jouir seule­ment une année,la na­ture nous condamne à dîner trois cent soixante-cinq fois”

Pierre-Au­gus­tin Caron de Beau­mar­chais, fon­da­teur de la SACD, So­ciété des au­teurs et com­po­si­teurs dra­ma­tiques (1732-1799)

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Il me semble que dans l’hu­meur – on de­vrait ap­pe­ler ça l’ir­ri­ta­tion, pour une fois – de Fran­çois de ce jour, il y a une confu­sion.

Or il est es­sen­tiel de ne pas confondre.

Les bases

Tout d’abord un rap­pel. Si je parle plus de livres que de mu­sique, c’est parce que je connais mieux les chiffres pour les livres, mais les pro­por­tions, et les pro­blèmes de fond, sont plus ou moins les mêmes.

Pre­nons un livre qui coûte 20 euros.

Pour qu’il puisse ar­ri­ver chez le li­braire à ce prix-là, il doit coû­ter 4 euros – 5 à tout cas­ser – en sor­tant de chez l’édi­teur. Cela in­clut le lec­to­rat, les cor­rec­tions, la mise en page, l’ad­mi­nis­tra­tion, le sa­laire de l’édi­teur, une par­tie de la pu­bli­cité et les droits d’au­teur.

Les 4/5 autres vont aux in­ter­mé­diaires (dis­tri­bu­teurs et li­braires – pour la mu­sique dis­quaires), qui le plus sou­vent n’ont rien fait pour que le livre existe.

L’au­teur, lui, re­çoit 10 % du prix de vente, qui lui sont at­tri­bués par l’édi­teur. Si le livre est pu­blié en poche (le mar­ché le plus im­por­tant), ou dans un club du livre, l’au­teur ne re­çoit plus que 5 % (je n’ai ja­mais com­pris pour­quoi), les autres 5% al­lant à l’édi­teur.

Pour la mu­sique, les grands pro­duc­teurs genre EMI, Vir­gin ou Sony pos­sèdent aussi le cir­cuit de dis­tri­bu­tion et de vente, pas en­tiè­re­ment, mais en im­por­tance crois­sante – tout comme, pour le livre, des or­ga­ni­sa­tions du type Ha­chette en France et en Suisse ro­mande.

Pour eux, tout bénef, donc.

En tout cas, eux, ils vivent. Et comme ils sont grands, ils ont les moyens de se dé­fendre. Cer­tains sont allés jus­qu’à fa­bri­quer des au­teurs ou/et des ar­tistes de toutes pièces (exemple les feues Spice Girls – je tai­rai pu­di­que­ment un ou deux exemples ré­cents dans l’édi­tion fran­co­phone) pour faire de l’ar­gent. De toute ma­nière, le plus sou­vent seuls comptent pour eux ceux qui vont leur per­mettre de dis­tri­buer des suc­cès qui rem­portent le plus d’ar­gent pos­sible. Il y a des ex­cep­tions, des pro­duc­teurs/dis­tri­bu­teurs sin­cè­re­ment à la chasse aux ta­lents parce qu’ils consi­dèrent que le ta­lent est une den­rée pré­cieuse et fra­gile, qu’il faut pro­mou­voir à tout prix, même et d’au­tant plus peut-être, qu’il est aty­pique. J’en connais même un qui agit ainsi en ex­pli­quant à qui veut l’en­tendre que de son vi­vant Mo­zart n’était que moyen­ne­ment ap­pré­cié, on le trou­vait brouillon et touche à tout, pas assez concen­tré sur son tra­vail pour être un ta­lent sur qui on pour­rait miser. Ces gens-là sont d’une ra­reté dé­con­cer­tante.

Mais bon, re­ve­nons à la ma­jo­rité de ces gens qui servent d’in­ter­mé­diaires entre l’ar­tiste et le pu­blic.

Dans la me­sure où ils sont à la fois édi­teurs ou/et pro­duc­teurs et dis­tri­bu­teurs, ce sont eux qui de­vraient faire vivre l’au­teur. Cer­tains pro­duc­teurs et édi­teurs l’ont si bien su, par le passé, qu’ils payaient un sa­laire men­suel à leurs au­teurs ve­dettes, qu’ils pu­blient ou non, sim­ple­ment pour qu’ils conti­nuent à tra­vailler – une cou­tume qui va en se per­dant.

Or, il se pro­duit un phé­no­mène cu­rieux: dans la me­sure où le tra­vail de l’au­teur est in­tan­gible, je veux dire par là qu’il ne peut pas être me­suré à l’aulne du mar­ché de l’ar­gent, tout le monde a de plus en plus ten­dance a pen­ser que l’au­teur, puis­qu’il a réussi à pu­blier, à gra­ver un disque, à pla­cer un ta­bleau, à faire un film, à faire tour­ner un “soft” n’a pas be­soin d’ar­gent. L’écri­vain, par exemple, est tou­jours le der­nier payé par la plu­part des édi­teurs, à qui il ne vien­drait pas à l’es­prit de ne pas payer l’im­pri­meur dans les 30 jours. Et en­ten­dons-nous bien: l’im­pri­meur est payé sur tout le stock livré, mais l’au­teur n’est payé que sur ce qui est VENDU. Les re­tours, les exem­plaires abî­més dans les inon­da­tions ou les trem­ble­ments de terre, les vols, les in­ven­dus ne sont pas pris en compte dans ses ho­no­raires.

Faut-il payer pour une idée?

Tant qu’une idée ne de­vient pas un objet ven­dable sur le mar­ché est-ce que ça vaut vrai­ment la peine de la payer? Voilà le fond de la pen­sée des com­mer­çants à tous les ni­veaux – et ce qui est triste, c’est que c’est de­venu une idée ré­pan­due chez les consom­ma­teurs du monde en­tier. Or c’est de l’ex­pres­sion de son idée que vit un créa­teur, quel que soit son do­maine.

Une dis­cus­sion in­té­res­sante s’est dé­ve­lop­pée sur la liste Nisus de l’uni­ver­sité de Dart­mouth – elle vaut la lec­ture, pour ceux qui savent un peu d’an­glais, je vous en tra­duis juste un pas­sage. La dis­cus­sion porte sur­tout sur les pro­grammes d’or­di­na­teur, mais elle touche en fait tous les do­maines de la créa­tion:

“Il semble à peu près cer­tain qu’In­ter­net va chan­ger le mode de vente de la pro­priété in­tel­lec­tuelle. Avant l’in­ven­tion de l’im­pri­me­rie, le mo­dèle était le “pa­tro­nage” – au­tre­ment dit, un au­teur comme celui de la Chan­son de Ro­land pro­dui­sait une œuvre parce que quel­qu’un le payait afin de pou­voir l’en­tendre. Puis est venue l’im­pri­me­rie, et nous avons in­venté le prin­cipe du co­py­right (non sans dif­fi­culté – il a fallu des siècles pour que l’idée entre dans les moeurs). Le co­py­right a fonc­tionné es­sen­tiel­le­ment parce que l’im­pres­sion d’un livre, cela im­pli­quait un tra­vail consi­dé­rable ––un vo­lume pou­vait être pi­raté, mais cela im­pli­quait un coût im­por­tant, et le bé­né­fice n’en­cou­ra­geait pas un pi­ra­tage étendu. La mu­sique avait des li­mi­ta­tions dif­fé­rentes: lorsque les cas­settes audio ont paru, il est de­venu pos­sible de du­pli­quer les disques vi­nyle, mais la qua­lité était in­fé­rieure. Main­te­nant, nous avons at­teint le stade où la du­pli­ca­tion est par­faite, et in­croya­ble­ment fa­cile. … Il va donc fal­loir dé­ve­lop­per de nou­veaux mo­dèles [de co­py­right] … Quoi qu’il en soit, si tout cela consti­tue un pro­blème, c’est parce que la pro­priété in­tel­lec­tuelle n’a pas la va­leur d’un “objet”: pas de ma­tière pre­mière, donc prix ar­bi­traires.”

Ou, ajou­tai-je, pas de prix du tout. Tout le monde sait qu’un ar­tiste passe son temps à ne rien faire… ;~)))

Petit dé­tail qui a ten­dance à pas­ser in­aperçu dans tout ça: SANS L’IN­VEN­TEUR, QU’IL SOIT AR­TISTE, IN­FOR­MA­TI­CIEN OU MA­THE­MA­TI­CIEN, IL N’Y AU­RAIT RIEN A VENDRE, ET LES GRANDS PRO­DUC­TEURS, EDI­TEURS ET DIS­TRI­BU­TEURS RE­POSENT EN­TIE­RE­MENT SUR LA VA­LEUR DE SES IDEES.

La si­tua­tion ac­tuelle

Dans une so­ciété juste, cet “autre monde pos­sible” que j’ap­pelle de toutes mes forces, où la loi se­rait enfin “à cha­cun selon ses be­soins”, non seule­ment les idées se­raient à tout le monde, mais aussi le pro­duit de ces idées: tout le monde tou­che­rait le juste sa­laire qui lui per­met­trait de vivre à son aise, on n’au­rait pas be­soin de dé­fendre ses œuvres puis­qu’on au­rait de quoi vivre même sans droits d’au­teur, et pa­ral­lè­le­ment l’idée de pi­ra­ter un mor­ceau de mu­sique ou de co­pier un livre, qui coû­te­raient beau­coup moins cher dans la me­sure où trois ou quatre in­ter­mé­diaires ne se su­cre­raient pas des­sus au pas­sage, ne vien­drait à per­sonne.

Dans une telle so­ciété, j’en suis per­sua­dée, la cri­mi­na­lité bais­se­rait de façon spec­ta­cu­laire.

Mal­heu­reu­se­ment, en at­ten­dant qu’elle soit ins­tau­rée, moi j’ai be­soin de bouf­fer tous les jours. Main­te­nant.

Je suis contre le fli­quage des clients, je suis contre le blo­cage des DVD, CD etc. pour em­pê­cher de co­pier, je suis contre les contraintes en gé­né­ral – beau­coup d’autres créa­teurs sont comme moi, ça tourne dans nos têtes de­puis des an­nées. Pour finir, puis­qu’on était contre tout ça, mais que le pi­ra­tage pre­nait pa­ral­lè­le­ment l’as­cen­seur il fal­lait tout de même trou­ver un moyen pour qu’on re­çoive un peu d’ar­gent: avec nos so­cié­tés de ges­tion, nous ou nos re­pré­sen­tants avons eu l’idée de la re­de­vance sur la copie pri­vée.

Voici la dé­fi­ni­tion qu’en donne la So­ciété suisse des au­teurs, “en­fant” de la SACD fran­çaise:

“Les re­de­vances sur les sup­ports vierges sont sou­mises à la ges­tion col­lec­tive obli­ga­toire.… [Elles] sont per­çues … au­près des fa­bri­cants et des im­por­ta­teurs de cas­settes vierges et d’autres sup­ports des­ti­nés à l’en­re­gis­tre­ment d’oeuvres par les par­ti­cu­liers. D’une cer­taine ma­nière, ce droit à ré­mu­né­ra­tion dé­dom­mage les au­teurs et autres ayants droit d’une oeuvre du pré­ju­dice causé par l’émer­gence des pro­cé­dés d’en­re­gis­tre­ment et de copie d’oeuvres ai­sé­ment ac­ces­sibles au pu­blic.”

C’est cette taxe-là, qui s’ap­plique déjà aux pho­to­co­pies (les­quelles ont si­gni­fié un manque à ga­gner énorme pour les au­teurs de livres – manque que la taxe sur les pho­to­co­pies cor­rige un tan­ti­net), aux CD vierges et aux cas­settes vierges, qui va être ap­pli­quée aux ba­la­deurs, et de­main peut-être aux or­di­na­teurs.

Pour Paul Mc­Cart­ney, Johnny Hal­li­day ou David Bowie, re­ce­voir un pour­cen­tage de cette taxe, cela ne fera pas grande dif­fé­rence. Mais pour un Mi­chel Buh­ler, un Roger Cuneo, ce n’est pas pa­reil. Pour lui, cela pour­rait faire toute la dif­fé­rence entre pou­voir consa­crer du temps à écrire de nou­velles chan­sons, ou de­voir prendre un autre tra­vail ré­mu­néré, pour sur­vivre.

Que les as­so­cia­tions de consom­ma­teurs soient contre cette taxe, cela me choque pro­fon­dé­ment: alors comme ça, les ar­tistes ne sont pas des consom­ma­teurs dignes de pro­tec­tion?

Que Fran­çois pense que “les au­teurs se tirent une balle dans le pied”, cela me choque tout au­tant: non, Fran­çois, on ne se tire pas de balle dans le pied, d’abord parce qu’on n’a pas de quoi se payer un re­vol­ver, la plu­part du temps, et deuxiè­me­ment parce que si nos ges­tion­naires de droits ont ré­clamé en déses­poir de cause cette me­sure, c’est parce qu’à si­tua­tion déses­pé­rée, moyens déses­pé­rés: tant que TOUT n’est pas gra­tuit, nous avons be­soin d’ar­gent pour vivre. Voir la ré­flexion de Beau­mar­chais, le père du droit d’au­teur fran­co­phone, en tête de cette hu­meur.

Et cette idée qu’on a le droit de s’ap­pro­prier la créa­tion gra­tis, tous azi­muts et par tous les moyens part d’un prin­cipe er­roné: ceux qui la pra­tiquent en pro­cla­mant que “la pro­priété, c’est le vol” ne pensent bien sûr pas aux au­teurs, mais bien aux gros ca­pi­ta­listes qui s’en­ri­chissent ef­fec­ti­ve­ment sur notre tra­vail de créa­teurs et qui s’in­gé­nient par tous les moyens à nous abais­ser, à éli­mi­ner cer­tains d’entre nous (n’ai-je pas en­tendu un haut fonc­tion­naire suisse chargé de la culture et vi­vant d’elle dire: “Il faut éla­guer, il y a trop d’ar­tistes dans ce pays”?), à nous ou­blier, à ro­gner sur nos droits, et à plon­ger la main le plus pro­fon­dé­ment pos­sible dans la poche du consom­ma­teur.

C’est contre ceux-là qu’il faut lut­ter. Mais s’il y a UNE PER­SONNE dans la chaîne de pro­duc­tion d’une chan­son qu’on aime qu’il faut pré­ser­ver à tout prix, c’est le chan­son­nier – pour être sûr qu’on aura une autre chan­son de­main. C’est à cela que sert la re­de­vance sur les sup­ports vierges.

La “re­de­vance”

J’ai­me­rais pré­ci­ser pour conclure que la somme qui va être pré­le­vée, cela ne consiste pas en un se­cond paye­ment d’un CD, d’un DVD, d’un ba­la­deur ou autre. C’est une ten­ta­tive de ré­cu­pé­rer une ré­mu­né­ra­tion sur la part in­tan­gible de l’ob­jet: ni l’élec­tri­cité, ni le prix de l’iPod, de l’or­di­na­teur, du DVD phy­sique, ni le prix de l’en­re­gis­treur, du mul­ti­co­pieur quel qu’il soit, ne sont tou­chés: seule une miette des droits de l’au­teur (cela ne consti­tue qu’une par­tie de ce qu’il perd par le pi­ra­tage) est ainsi ré­cu­pé­rée par le créa­teur. Car il s’agit bien ici UNI­QUE­MENT du droit des au­teurs – de leurs idées. Plu­tôt que d’un “deuxième paie­ment”, il s’agit d’un unique paie­ment pour tous ceux qui ont été volés par le pi­ra­tage – d’une forme de so­li­da­rité vis-à-vis de nous, même de la part de ceux qui n’ont rien pi­raté, de re­con­nais­sance de notre tra­vail, une re­con­nais­sance dont nous avons be­soin, non pas pour “la gloire”, mais pour sur­vivre.

Ce n’est pas une so­lu­tion idéale, je suis d’ac­cord, c’est même un pis-al­ler; ceux d’entre nous qui re­fusent de pi­ra­ter paient pour les autres, et ces paie­ments pour­raient même les li­mi­ter dans leur tra­vail. En tant que créa­teur, on ne peut es­pé­rer qu’une chose: qu’une autre pa­rade sera trou­vée un jour pro­chain, que quel­qu’un pro­duira une idée gé­niale qui nous per­met­tra de nous adap­ter à une si­tua­tion qui d’une part ne plaît à per­sonne – et d’autre part per­met aux pi­rates de conti­nuer tran­quille­ment à tous nous voler.

Mais tout de même, pour ter­mi­ner, je vou­drais rap­pe­ler une vé­rité fon­da­men­tale. Il ne faut pas confondre “cou­pables” et “vic­times”: s’il n’y avait pas de pi­rates, il n’y au­rait pas be­soin de re­de­vance (c’est le nom exact de la chose) sur les sup­ports vierges. Ton “Hé! Oh! Ça va la tête?” est une ques­tion qu’il faut adres­ser aux pi­rates, Fran­çois, pas aux au­teurs. La tête, ça va très bien. C’est du côté de l’es­to­mac que ça pour­rait clo­cher.

Quelques ré­fé­rences

Un film avec Mar­cel Mar­ceau et Mi­chel Pic­coli sur le droit d’au­teur

Por­tail de l’Unesco sur le droit d’au­teu­rhttp

So­cié­tés de ges­tion suisses:

So­ciété suisse des au­teurs”:www.​ssa.​ch (théâtre, TV, ci­néma)

Suis­si­mage (TV, ci­néma)

Pro­Lit­te­ris (écrit et arts plas­tiques)

Suisa (mu­sique)

So­ciété de ges­tion fran­çaise (je ne connais pas les noms des autres):

So­ciété des au­teurs et com­po­si­teurs dra­ma­tiques

2 com­men­taires
1)
Gar­field-fr
, le 26.07.2007 à 15:12

Fran­çois,

Je suis vrai­ment de ton avis. Pour­quoi payer plu­sieurs ??? J’es­père qu’un jour, il y aura un ju­ris­pru­dence sur cet élé­ment car main­te­nant, j’ai vrai­ment l’im­pres­sion d’être une vache à lait.

Je pense que la so­ciété des ar­ticles fait fausse route. Elle se fé­li­cite mais elle ne voit pas les consé­quences.

Puisque nous se­rons taxer sur nos ba­la­deurs et or­di­na­teurs, com­ment vont-il pou­voir nous dire que l’on pi­ra­tage de la mu­sique alors que j’au­rai payé ma taxe en met­tant mes mor­ceaux sur mon iPod.

Au plai­sir

Ber­trand

2)
gamov
, le 01.08.2007 à 05:51

Je suis éga­le­ment assez sen­sible au pro­blème des au­teurs. Mais cette so­lu­tion de re­de­vance est à mon avis trop dés­équi­li­brée et in­juste.
Pour­quoi quel­qu’un uti­li­sant des DVD/CD vierges pour faire ex­clu­si­ve­ment ses ba­ckups de don­nées doit-il “payer” des au­teurs?!? C’est LUI l’au­teur de ses don­nées! La taxe est to­ta­le­ment hors sujet (ir­re­le­vant) dans ce genre de scé­na­rio.
Et puisque mal­gré tout les ar­tistes aussi font du “bu­si­ness”, je trouve com­plè­te­ment in­juste que cette uti­li­sa­teur soit, de ma­nière for­cée, cha­ri­table aux au­teurs qui se font voler leur créa­tion… Il a com­plè­te­ment RIEN à voir avec eux!!!
Pire, cela pour­rait “lé­gi­ti­mer” le pi­ra­tage dans l’es­prit du consomateur.​Il pour­rait se dire: Bon, puisque je paie cette taxe mais ces disques sont seule­ment pour mes don­nées, j’ai le “droit” de pi­ra­ter quelques chan­sons pour ce prix!
Une bonne so­lu­tion (à mon avis) était ces CD vierges pour mu­sique ex­clu­si­ve­ment qui étaient plus cher que des CDR pour don­nées parce qu’ils étaient jus­te­ment “taxés” pour les au­teurs… Mal­heu­reu­se­ment, lorsque le consom­ma­teur a re­mar­qué qu’il pou­vait gravé sa mu­sique (volée ou déjà payée!) sur des disques don­nées…
Bref, moi, ça me ré­volte au­tant que la pi­ra­te­rie. Et quand à “une meilleure so­lu­tion dans le futur”, j’y crois pas une se­conde. En Suisse, nous sommes des mou­tons, on paie et se tait. Un très bon exemple est la vi­gnette au­to­route qui était sup­po­sée être “tem­po­raire”…