Je suis intervenu au Liban de février à juillet de cette année.
Pourtant, je ne suis pas membre de la mission “d’interim” créée en 1978 par le Conseil de sécurité, mais toujours présente.
Coup d’oeil posé en diagonale sur un pays qui danse sur un volcan, avec des gens attachants, d’autres …collants.
J’attendais de longue date l’élection du nouveau Président de la République avant que d’y aller de mon couplet: il tarde, et pour cause, nous devons en être au huitième report: Nabih Berri, le Président du Parlement a reporté le vote prévu le 21 au 28.
Je crains qu’il n’y ait un nouveau prétexte à report, aussi, aujourd’hui, il s’agit plus de donner un coup de main au BossBien-AiméPatrond’Ici comme il l’a demandé, pour occuper une case de date de parution.
Il sera donc plus épisodique que politique, M8 en bandoulière, quoique…
Je vous avais donné le choix entre traiter du Liban et de l’Algérie, nous avions eu un peu de retour vers Timgad. Il est donc temps d’aller faire un tour au Pays du Cèdre.
4 millions d’habitants pour 10 500 kilomètres carrés, soit moitié moins d’habitants pour le quart de la surface de la Suisse. Oui, mais des Libanais, il y en a partout sur la planète et New-York recense plus de ressortissants libanais que…Beyrouth. Et chaque année ils injectent une douzaine de milliards de dollars dans l’économie locale. On s’explique ainsi la prospérité superficielle (car il existe des zones misérables d’un complet chaos, dans le sud et l’est) d’un pays qui autrement ne serait qu’un champ de ruine
Beyrouth…capitale, toujours en reconstruction, et souvent…surprenante.
Au mois de mars dernier le Salon du Mariage s’est tenu, et on a pu y voir de drôles de choses: les traiteurs qui garantissent que toute leur vaisselle est en vermeil, les loueurs de…yachts, les reportages où on garantit au moins un passage d’hélicoptère sur le cortège, quatre Louma dans la réception, ‘faut bien ça… J’oubliais, les robes incrustées de pierreries dont le prix est SG, euh…, non Selon Grosseur c’est pour les homards.
BIel, le parc des expositions, a été gagné sur la mer, soit plusieurs hectares, en déversant les gravats de la guerre des années 80.
Il y avait, là aussi comme exposant, un fabricant de lingerie, le budget moyen de lingerie pour un mariage frise les 3000 $, aussi ce n’est pas un marché à laisser passer. Bon, pour les messieurs, voici leur premier cadeau: j’aime bien les défilés qui ne sont pas mirlitaires.
Il y a pire en rayons. Qui a dit que les noirs étaient mal rendus avec le M8?
Pour ceux qui en veulent plus, c’est par là.
Dans la rue, il y a aussi la Suisse, présente avec de jolis 4×4 en 4 litres et plus.
Il est intéressant de regarder les stickers du haut.
Il vaut mieux annoncer la couleur…mais désolé pour la qualité d’image.
En effet, il y a des moraines du passé qui attirent l’oeil et l’objectif. Par exemple cette carcasse du Hilton qui devait être inauguré quelques jours après que n’ait éclaté le premier conflit, et jamais reconstruit depuis trente ans.
Zut, je n’avais pas vu que le premier plan était zone militaire…
En deux secondes, je suis entouré d’uniformes: Que fais-tu là? Je réponds que je ne comprends par l’arabe (en fait ici un dialecte proche de ce qui se parle en Syrie) et que je suis français en mission d’assistance… La réponse laisse songeur: “Ah, très bien, Bienvenue au Liban, Cher Monsieur. Si vous nous aviez dit que vous filmiez pour Al Manar je vous aurait pété quelques dents.”
Donc cet officier ne devait pas être très copain avec le Hezbollah…
Pendant ce temps, et juste derrière, à la mode de Jacques Prévert et de son Inventaire, voici le premier balayeur, qui rime donc (mais pauvrement) avec “raton laveur”.
Attention, amis Helvètes, ce n’est pas une blocherade, c’est un poème.
Au milieu de nulle part, on nettoie…
La particularité du Liban est bien l’extrême intrication des religions.
Dans un mouchoir de poche, on rencontre tout le monde.
Pratiquement côte à côte se trouvent la cathédrale maronite et la grande mosquée.
Quand on est à côté de la cathédrale maronite, on aperçoit les ruines d’un temple grec et plus loin la cathédrale orthodoxe.
Ils n’aiment pas trop les photographes en ce lieu…
Carrément mitoyenne se trouve l’ancienne cathédrale catholique qui est en cours de rénovation
Là, on tourne le dos au Parlement qui est de l’autre côté de la place. Donc le lieu est entretenu, ici aussi.
Je l’ai vu le matin, l’après-midi…
Le sponsoring/parrainage/affichage promotionnel est un bon moyen de faire connaître des produits qui autrement ne seraient point remarqués.
La Suisse n’est jamais très loin, n’est-il point ?
Cette église byzantine autre mosquée est à vingt mètres de la place.
…et un raton laveur
Bien entendu, je ne sais ce qui, dans le décor, me fait penser à Alec6 et Zit. Sans doute la richesse du coloris qui rappelle celle du ciré de Zit…
…ou alors le “Pantone Process Yellow” du graphiste?
Ah, j’oubliais, pour refermer le cercle, les restes des thermes romains de l’autre côte de la mosquée, sur l’esplanade des Martyrs. Les tentes ne sont pas celles des SDF de Paris, mais les protestataires pro-hezbollo-syriens qui tentent (sic) ainsi de faire plier le gouvernement Siniora.
ça fait plus d’un an que ça dure et que le Liban l’endure.
Un peu plus loin, il faut vraiment l’avoir vu, plumeau à la main en train d’épousseter des feux de circulation qui ne servent à rien puisque le quartier est bouclé, on rencontre…
…un autre raton-laveur
Il y a beaucoup de différences, notamment en matière de comportement face aux traditions entre la capitale et des régions où le poids des traditions est plus ressenti.
Un seul exemple de différences en matière de communication suffira à l’illustrer. La fameuse entreprise de lingerie n’hésite pas à mettre ses silhouettes dénudées sur les murs de Beyrouth, quoiqu’avec un semblant de message politique Il fera l’amour, pas la guerre, mais elle les recouvre prudemment dans la Tripoli bien plus prude, et vend tout autant de dessous affriolants dans sa boutique.
Je préfère ça à la pub du Hezbollah, pas vous?
C’est plus près du molleton de Popeck que de Marylin Monroë
En bord de mer, on retrouve des “souvenirs” des différents drames des trente dernières années.
Ci-dessous, à gauche, c’est une moraine de la guerre initiée en 1975 et squattée par des sans-autre-abri. Le soir on y discerne des lucioles de lampe à alcool ou de butane. A droite, les séquelles de l’attentat contre l’ancien Premier Ministre Rafik Hariri le 14 février 2005. Il n’était pas le grand ami des Syriens. On ne sait toujours pas officiellement qui l’a tué, même si la mision Brammertz le dit.
La reconstruction peut aller bon train selon que vous soyez privé (de tout) ou banquier.
Au Liban, “Phénix” s’écrit “Queban” en verlan.
Sa voiture pouvait bien être blindée, elle a dû s’envoler.
Citizens 4 Lebanon a érigé ce monument, “expiatoire”?
vérité . égalité . justice pour tous . liberté . solidarité . tolérance.
Il est surprenant de voir la traduction de “Liberté” en “Equality” plutôt que “Freedom”.
Je me suis rendu à Tripoli à 85 km au nord de Beyrouth pour voir et évaluer la boutique de ce fameux linger…
L’autoroute du Nord a été bombardée en juillet 2006 par les Israéliens et l’autopont détruit au niveau du Casino du Liban. C’est drôle de quitter subitement une quatre voies pour passer un gué. En juillet 2007, le pont était reconstruit et l’autoroute était réouverte à cet endroit.
Pour bien jouer au touriste, il faut visiter la citadelle Saint-Gilles, Qal’at Tarablos, édifiée par Raymond de Saint-Gilles.
La porte d’entrée, en haut de la colline
Les pavés de l’entrée sont visiblement d’époque…
Il faut être exempt de vertige pour se promener partout
C’est un ensemble assez bien conservé y compris pour les salles
Oui, ça fait panorama de carte postale.
Deux autres lieux sont intéressants: le souk, et une grande mosquée,un peu au hasard, à la sortie de celui-ci.
La toiture des souks a été restaurée avec le concours de l’Unesco
Mon (ma) guide, cadre sup’ qui a vécu un peu partout en Europe, ne souhaitait pas que je diffuse son image en dehors de ma famille, je l’ai donc floutée, non pas que je dénie ce titre à (la famille) cuk, mais j’essaie de ne pas me parjurer pour si peu ;°)
La coiffe traditionnelle des femmes de Trablous (Tripoli). On dirait un hennin, n’est-ce pas?
Depuis quatre cents ans, une même famille de Tcherkesses fabrique du savon à faire damner un lecteur assidu de cuk. Leur nom indique leur origine: Al Charkass.
Il y en a pour tous les goûts: à la palme, évidemment, à l’huile d’olive, de santal, etc
Et le grand-père polit les savons un à un.
Il y a comme dans tous les souks le quartier des bijoutiers. Ils ont leurs propres modèles mais aussi tous les catalogues des grandes griffes du luxe et …
…ils reproduisent à la demande, comme à l’Ile Maurice.
Les ferblantiers occupent un autre secteur et cela donne envie de faire la cuisine.
A la sortie, j’avais un pressentiment qui s’est avéré faux: les braves “savetiers” connaissaient sans doute le qat-qat de mon amie et c’est le seul de la file qui n’avait pas une semelle de plomb. Voilà ce que c’est que d’être une notabilité: tout de suite des passe-droit.
Détail amusant en cette période-ci, elle m’a parlé d’un très bon Sofitel où elle a séjourné à bon compte en basse saison et que j’avais donc bookmarké en songeant à y emmener Madame Saluki. Apparemment quelqu’un a lu sur mon épaule et y squatte en bande.
Denver et damnation partout.
Au bout de la rue une mosquée, (j’ai oublié le nom, pardon), parmi les plus anciennes de la côte est de la Méditerranée, aménagée dans un caravansérail, est en cours de sauvegarde.
L’espace de prière est à ciel ouvert
La prière est dans trois heures, rien ne presse.
Il nous a repéré: je faisais indéniablement touriste ! Quant il a compris que j’étais Français, ce guide officiel de l’office de tourisme a refusé d’être payé en souvenir de ses études à Montpellier. Avec la politique actuelle de la France, tout sourire au syrien Bachir El Assad, le tarif sera largement différencié dans un futur proche.
Suivez le Guide, siouplait !
Il nous a conduit également dans une école coranique où il est interdit de photographier. Le Leica M est réputé être le plus silencieux des appareils. C’était vrai au temps des rideaux textiles. Maintenant, une légère toux pendant le déclenchement suffit…
Donc, je ne vous montrerai pas les images de l’intérieur.
Retour à Beyrouth.
Les constructions battent leur plein. Des banques, d’autres banques, des centres commerciaux.
C’est très vite construit !
L’immeuble en face n’est pas terminé que les mendiants sont en place.
Ce sera le CC le plus luxueux du monde.
Il est temps de vous raconter une anecdote préalable à la suite du récit.
A quinze jours de Pâques, j’ai souhaité assister à une messe, dans la cathédrale “provisoire”, en attendant la remise en état de St Elie que l’on a vu au début. Comme je ne savais pas où elle se trouve ( à quelques dizaines de mètres pourtant, elle aussi, du centre), j’ai demandé mon chemin à deux bonnes soeurs qui m’ont dit à peu près :”Suivez-nous jeune homme!”
Nous passons un barrage de l’armée.
Voyant que j’étais avec les bonnes soeurs, ils ne disent rien. Nous faisons quelques pas et alors l’une des religieuses, revient sur ses pas et invective le chef de poste. Ils viennent fouiller mon sac à dos: téléobjectif, KWay, bouteille d’eau.
“What else?”, comme dirait François Clooney.
Les frangines m’ont dit avoir tenu un langage de soudard au chef de poste, car elles tiennent à leur peau et à celle de leurs ouailles, et les poseurs de bombes peuvent même avoir l’air d’un vieil homme respectable. (Est-ce de moi dont elles parlent ?)
La nouvelle a fait le tour sans doute, car le prêtre va demander “au frère de passage” de faire la première lecture !
Dans trois secondes, il me parle…
Au cours de la messe il a narré diverses anecdotes qui se voulaient didactiques sur l’incompréhension du prochain, source d’aggravation des conflits. C’est ainsi que j’apprends qu’il est Autrichien. En sortant, je tiens ma revanche et elle tient en un mot: Grusskott ! A son tour d’ouvrir des yeux ronds!
Vous allez maintenant conprendre que le souci des bonnes soeurs a de quoi être fondé.
Début mai, bombe dans le CC Abc à Ashrafieh, côté chrétien, deux jours plus tard, réplique dans le CC Verdun, côté musulman modéré.
Je suis allé, plus tard, le 13 juin, dans un autre CC, CityMall à Doha. C’est un bijou.
Un hypermarché Géant, un BHV sont les locomotives
Mais on y trouve aussi des boutiques Armani, Lancel, Mont-Blanc. Normal: la famille qui a construit le CC possède toutes ces licences de distribution et aussi Monoprix. On y trouve même des 4×4 chinois, pas trop clinquants non plus qu’austères, moteur Mitsu, ponts rigides, mais suspension mixte barres de torsion/ressorts à lames, à 12K $…
On y trouve même des produits bien connus chez Cuk.
A 17 h 23 tout le monde dans le mall est à son téléphone portable. Tout le monde s”agite. Walid Eido, après six autres députés libanais anti-syriens depuis Rafik Hariri, a été assassiné à son tour.
Humour macabre mais quand même significatif des centres d’intérêt des jeunes: interrogé sur ce qui se passait, le responsable d’une des boutiques me donne les noms des deux footballeurs du Beirut FC qui ont eu la malchance de passer par là, et pas le nom du personnage qui était d’abord visé…
Cinq minutes plus tard, le CC était désert
Dommage, j’ai ainsi raté l’affaire du moment qui se vend sans ordonnance.
Je suis revenu le lendemain, tiens !
o0O0o
Au moment où paraît cette humeur devrait se tenir le même jour l’élection du nouveau Président de la République. Il est à souhaiter que cette fois-ci elle ait vraiment lieu après huit reports.
, le 28.12.2007 à 07:07
Reportage émouvant. Merci.
, le 28.12.2007 à 07:31
Monsieur Saluki,
merci pour cette vision assez juste de ce que peut voir aujourd’hui un touriste entre Beyrouth et Tripoli. Assurément, d’autres régions du Liban méritent aussi le détour et d’autres contacts plus personnels avec de vrais habitants ouvrent de nouveaux horizons, mais le lecteur de Cuk qui ne connaît pas ce tout petit pays, à la superficie proche de celle de la Gironde, peut déjà grâce à votre reportage se faire une idée un peu plus réaliste de la vie des Levantins.
Certaines des contradictions relevées résultent du mélange extrême des cultures, d’autres de l’absence quasi totale d’Etat. Ceci dit, je ne suis pas sûr que l’élection, au demeurant improbable, d’un président aujourd’hui changera grand chose à la donne. La seule perspective d’avenir pour ce pays à la vitalité rare, c’est un changement de régime en Syrie.
Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage …
, le 28.12.2007 à 08:23
Merci de m’avoir montré cette région un peu autrement que ce qu’on nous présente toujours.
Hem… J’ose? Il est chouette ce M8!
, le 28.12.2007 à 09:42
Merci saluki de nous montrer ta vision de ce pays, mais ne disait-on pas il y a 30 ans(avant la guerre) que le Liban était la suisse de cette région du globe, qu’il y faisait bon vivre.
, le 28.12.2007 à 09:44
excellent reportage, et tres belles photos!
en fait la traduction est juste, les mots sont juste dans un autre ordre
ciao, n
, le 28.12.2007 à 09:50
Saluki, vous évoquez les Tcherkesses, peuple du Caucase auquel je m’intéresse, et leur présence au Liban. Ils y sont venus après que le tsar Alexandre II leur eut donné le choix entre la soumission et l’exil. Celui-ci fut dramatique. Au Liban, on les connaît pour avoir été les gardes du général Collet, et ils accueillirent avec lui de Gaule à Beyrouth. Des Tcherkesses établis, eux, depuis 400 ans au Liban représente pout moi une nouveauté. N’en auraient-ils pas rajouté un peu?
, le 28.12.2007 à 09:58
Merci Saluki pour ce roboratif reportage… j’ai particulièrement apprécié la succession des photos “mosque3.jpg” suivit de “queban1.jpg”…
message personnel : Le cubi t’attend !
Ne le prend pas mal François…
, le 28.12.2007 à 11:12
Trop d’honneur !
Je n’ai pas voulu faire le couplet sur Baalbeck comme j’ai préféré parler de Timgad et non pas de Tipasa. Dommage pour Camus.
Je pense qu’elle l’est encore et il y a plus de nom de banques sur les rues que de gnomes à Zurich.
J’aurais dû le voir!
Voilà une nouvelle qu’elle est bonne !
J’ai fait un tri rapide entre près de 2000 images, avec une idée de contraste, dont l’oubli de mise en ligne de la neige sur Beyrouth le 1er avril, alors qu’il n’y en a pas eu un poil en Champagne !
Autre détail: dans une entreprise, avant Pâques, on fait une vitrine dans le hall avec des oeufs et tout le toutim. Celle qui fait la composition s’appelle Aïcha et est voilée…
J’étais d’abord au Radisson. Quand le consortium qui m’envoie a appris qu’il y avait en permanence des officiers de la force d’interposition qui y logeaient…j’ai changé d’hôtel en deux heures: la cible potentielle primait sur le confort.
, le 28.12.2007 à 11:58
Ben moi j’etais au Liban en 93/94 pour une mission de 6 mois avec l’ONU sur Naqoura au Sud Liban en zone ALS (disparue depuis)…. Content de voir ces images ….J’avais a l’epoque ete marqué par l’empreinte laissée par les combats qui avait fait rage … Sacré peuple ces Libanais,toujours contents!
, le 28.12.2007 à 12:08
Un autre industriel qui possède quelques boutiques dont l’une a été détruite dans l’une des explosions en centre commercial m’a dit simplement : “Il m’en reste sept…”
Il se trouve que mon amie est issue de cette émigration un peu (beaucoup) forcée et je ne voulais pas surcharger le topic. C’est elle qui m’en a parlé de la sorte, et c’est pourquoi j’avais quelques kg de savon dans mes bagages. Je ne le jurerai donc pas sur la tête de mon pied de lit…
, le 28.12.2007 à 14:58
Un de mes correspondants “privés” me fait remarquer que j’ai mis en ligne une photo du premier étage du centre commercial désert, alors que nous étions au au RdC quand la frénésie d’appels a eu lieu (c’est vraiment le téléphone
arabelibanais…). C’est exact, mais l’image était tellement floue, l’émotion sans doute. Comme je l’ai dit à d’autres, “tu serres un peu les miches”, ce qui n’a rien à voir avec la boulangerie., le 28.12.2007 à 16:20
BEYROUTH (Reuters) – Pour la onzième fois depuis le 25 septembre, l’élection du président libanais, qui avait été fixée à samedi, sera de nouveau reportée “à la fin de la semaine prochaine”, a-t-on appris vendredi de source politique à Beyrouth.
Sans autre commentaire.
, le 28.12.2007 à 17:51
Ça aurait été sympa ton papier, Saluki, s’il ne s’en dégageait une furieuse odeur de bons et de mauvais Libanais et si étaient cités ici non seulement la Syrie mais aussi Israël et les USA. Je te pensais moins manichéen.
Quant à espérer comprendre ce qui se passe là-bas, c’est un peu vain. Ce qui est sûr c’est que personne au Liban n’est angélique. Y compris les chrétiens même si ça te défrise (façon de parler).
Allez, tu diras trois Pater et deux Ave et on n’en parle plus.
, le 28.12.2007 à 18:37
Cher Okazou, je ne parle pas des bons ou des mauvais Libanais… La distribution (statistique) de salopards est homogène dans un groupe armé en guerre civile. Il peut pourtant exister des points singuliers dans une courbe ;°(
Je suis allé déjeuner dans un charmant petit port, au Nord du Casino du Liban, d’où les Phalanges, celles qui ont massacré les Palestiniens de Chabra et de Chatila sous l’oeil goguenard de Sharon, tiraient à vue vers la corniche, puisque le golfe est arrondi, une bordée de 155 entre deux clopes.
Leur emblème demeure peint sur la falaise et se voit de loin au large.
Je n’excuse pas Israël d’avoir cherché à casser ceux qui leur balançaient des roquettes a l’abri de la frontière.
Mais que ferais-tu si ton voisin s’obstinait à te jeter par dessus la haie du désherbant sur tes rosiers?
Je n’ai jamais prétendu que je comprenais ce qui se passe là-bas: mes interlocuteurs, bien mieux informés que moi qui vont de Lions (architectes, médecins…) à des élus consulaires vedettes du petit écran, en passant par des chefs d’entreprise, se posent eux-même la question de l’issue possible.
Je ne suis pas sûr non plus que deux ou trois prières au Dieu que l’on honore dans l’une des trois religions du Livre fasse vraiment avancer le schmilblick. En revanche que Michel Aoun et le Hezbollah soient comme cul et chemise suffit, à mes yeux, à les disqualifier pour parler au nom du peuple libanais. Ils ont une excuse, cependant: ils se souviennent de Ribbentrop et de Molotov.
, le 29.12.2007 à 12:41
Rassurez-vous, Saluki, personne ne comprend rien à la situation actuelle au Liban, surtout pas les “experts” qu’on aperçoit sur les écrans télé. Pour ceux qui aiment le Liban, il n’y a souvent que les larmes pour pleurer. La plupart de ceux que j’y avais rencontrés sont mort assassinés, comme le grand Kemal Jumblatt, dont le fils Walid fait en comparaison bien pâle figure. Je préfère me souvenir des cigales de mer dégustées dans les guinguettes au bord de la mer, qui ont elles aussi disparu.
, le 29.12.2007 à 22:12
Un reportage intéressant avec des images de bonne qualité (de bien jolies couleurs entre autres, naturelles, justes…).
Magnifiques, les savons, effectivement!
Mais un manque criant, que dis–je, hurlant: et la bouffe, dans tout ça? Bin, oui, pour moi, Liban rime avec gastronomie, saveurs, je conçois que , plus occupé à tenir la fourchette que le Leica… mais quand même!
z (et les paysages, pas le temps de “battre la campagne”, je répêêêête: après avoir “couru les rues”?)
, le 30.12.2007 à 10:28
Zit
C’est un parti pris de rédaction si je suis resté un peu “ville”. Pour ce qui est de la table, j’ai eu droit à un dîner d’adieux où il y a eu …73 plats: nous nous déplacions le long d’une table de six mètres de long. Le plus original? De petits oiseaux, gros comme un abricot, confits… Miam !
Mais j’ai rapporté des épices et plein d’autres mines, sans barre, mais diantrement caloriques.