Le rôle d’un CIO dans un monde nu­mé­rique

In­tro­duc­tion

Ras­su­rez-vous, au­jour­d'hui, on ne va pas par­ler du Co­mité In­ter­na­tio­nal Olym­pique ou du der­nier té­lé­phone à la mode mais d'une per­sonne qui, de près ou de loin, in­fluence notre quo­ti­dien.

En effet, pour beau­coup d'entre nous, l'in­for­ma­tique est pré­sente au quo­ti­dien et, gé­né­ra­le­ment, un CIO joue un rôle clé dans cet en­vi­ron­ne­ment.

Mais qu'est-ce que c'est qu'un CIO? En an­glais, il existe une blague pour par­ler de ce poste et l'acro­nyme se tra­duit ainsi: Ca­reer Is Over (car­rière ter­mi­née)!

Un peu plus sé­rieu­se­ment, CIO si­gni­fie Chief In­for­ma­tion Of­fi­cer ou en fran­çais, on peut le tra­duire par Di­rec­teur de l'In­for­ma­tion ou, dans cer­tains cas, Di­rec­teur In­for­ma­tique.

Que fait cette per­sonne? Quel est son rôle? À quoi sert-elle?

Je vous pro­pose de dé­cou­vrir au­jour­d'hui cette per­sonne et son équipe, car leur rôle est tou­jours plus im­por­tant dans nos vies et, sur­tout, dans nos en­vi­ron­ne­ments pro­fes­sion­nels.

Petit his­to­rique

Cer­tains gagnent leur vie grâce à l'in­for­ma­tique, d'autres l'uti­lisent comme un outil pour mener à bien leur tra­vail et, enfin, même si vous ne tou­chez pas à un or­di­na­teur de l'an­née, votre fiche de sa­laire, vos dé­comptes d'heures ou l'ac­cès à votre bâ­ti­ment sont pro­ba­ble­ment gérés par un or­di­na­teur.

En bref, l'in­for­ma­tique fait par­tie in­té­grante de notre vie et, plus par­ti­cu­liè­re­ment, les in­for­ma­tions qu'elle gère.

Il n'en a pas tou­jours été ainsi.

Au fil du temps, l'être hu­main a in­venté plu­sieurs mé­thodes pour gérer, contrô­ler et trai­ter l'in­for­ma­tion. Mais de­puis 1940, les or­di­na­teurs ont d'abord com­mencé à as­sis­ter les mi­li­taires et, au­jour­d'hui, les or­di­na­teurs sont om­ni­pré­sents dans nos loi­sirs mais sur­tout dans le cadre de notre tra­vail. Et ceci in­dé­pen­dam­ment du fait que vous soyez actif dans le sec­teur pri­maire, se­con­daire ou ter­tiaire.

Je ne vous ferai pas un long his­to­rique de l'in­for­ma­tique, mais sim­ple­ment un ré­sumé. Au pire, qui vous savez est votre ami si vous sou­hai­tez en­ri­chir votre culture sur le sujet.

À l’époque, dans les an­nées qua­rante et 50, seuls des sa­vants ou des per­sonnes ex­trê­me­ment for­mées pou­vaient ma­ni­pu­ler des or­di­na­teurs. Au­jour­d'hui, même un type avec un quo­tient in­tel­lec­tuel anor­ma­le­ment bas et des res­pon­sa­bi­li­tés im­menses peu ai­sé­ment uti­li­ser un or­di­na­teur:

Bush en ac­tion sur un or­di­na­teur…

Ce n'est qu'à par­tir des an­nées cin­quante et 60 que l'in­for­ma­tique com­mença à en­va­hir les en­tre­prises avec des lan­gages de pro­gram­ma­tion dé­diés et des ma­chines ap­pe­lées Main­frame.

Un des pre­miers main­frame par IBM (le 701 en 1953)

Plus tard, dans les an­nées 70 et 80, toutes les en­tre­prises ou presque ont com­mencé à adop­ter des ma­chines qui per­met­taient de fa­ci­li­ter le trai­te­ment des in­for­ma­tions. C'est éga­le­ment à cette époque que furent in­tro­duits les pre­miers mi­cro-or­di­na­teurs dont le cé­lèbre Apple I de notre marque fé­tiche.

En en­tre­prise, l'adop­tion d'or­di­na­teurs pour trai­ter des in­for­ma­tions prit une am­pleur ma­jeure et le per­son­nel a dû être formé et s'adap­ter à l'uti­li­sa­tion d'une ma­chine qui n'avait rien de convi­vial.

C'est donc dès les an­nées soixante-dix que des scien­ti­fiques ont dû élar­gir leurs com­pé­tences puisque le but n'était plus de gérer un or­di­na­teur avec quelques ter­mi­naux ac­cro­chés au bout… les res­pon­sa­bi­li­tés com­men­cèrent à s'étendre bien au-delà de ça.

Être CIO au­jour­d'hui

Grâce à mon mé­tier, j'ai la chance d'être au contact de CIO tous les jours ou presque. Bien sûr, il y a une grande dif­fé­rence entre un CIO qui s'oc­cupe de mil­liers d'or­di­na­teurs et, plus mo­des­te­ment, d'un res­pon­sable in­for­ma­tique qui gère une di­zaine de ma­chines.

Par­fois, il n'y a même pas un res­pon­sable in­for­ma­tique mais juste un bon "geek" qui veut bien faire des heures sup­plé­men­taires pour que tout marche bien parce qu'il aime ça. Tou­te­fois, gé­né­ra­le­ment, quand il y a un pro­blème, le pa­tron et/ou les col­lègues n'hé­sitent pas à en­gueu­ler notre bon sa­ma­ri­tain.

Je suis sûr que pas mal de lec­teurs de Cuk se re­con­naî­tront dans la des­crip­tion que je viens de faire… (j'en ai aussi fait par­tie).

Le rôle d'un CIO est "simple" et je donne ci-après une dé­fi­ni­tion idéale: un CIO fait par­tie de la di­rec­tion gé­né­rale, ré­pond di­rec­te­ment au CEO (Chief Exe­cu­tive Of­fi­cer ou Di­rec­teur Gé­né­ral) et est res­pon­sable des "in­for­ma­tions" de l'en­tre­prise.

Der­rière cette simple phrase, il se cache des cen­taines de res­pon­sa­bi­li­tés. Les plus no­tables sont cer­tai­ne­ment le fait d'of­frir un en­vi­ron­ne­ment in­for­ma­tique adapté aux be­soins pré­sents et sur­tout fu­turs de l'en­tre­prise.

Mais concrè­te­ment, que si­gni­fie cette dé­fi­ni­tion?

Tout d'abord, ça dé­pen­dra gran­de­ment de votre sec­teur d'ac­ti­vité. Si le petit ga­ra­giste du coin perd sa connexion à In­ter­net pen­dant quelques heures, les dom­mages à sa ré­pu­ta­tion, à ses ac­ti­vi­tés et à ses re­ve­nus se­ront très cer­tai­ne­ment li­mi­tés.

Tou­te­fois, le même cas de fi­gure ap­pli­qué à Ama­zon par exemple pen­dant 3 heures si­gni­fie­rait un manque à ga­gner d'en­vi­ron 3.6 mil­lions de dol­lars en août et dans les 50 mil­lions vers Noël. Et l'on ne parle même pas des consé­quences liées à la ré­pu­ta­tion de l'en­tre­prise ou aux clients qu'ils ont per­dus et qui ne re­vien­dront pas.

Bref, main­te­nir les in­for­ma­tions dis­po­nibles pour tous ceux qui en ont be­soin ne ré­pond pas à une po­li­tique au "jour le jour". C'est-à-dire que pour que les pannes soient évi­tées et que les sys­tèmes ré­pondent fa­vo­ra­ble­ment à la crois­sance et/ou chan­ge­ment de l'en­tre­prise, il faut sans cesse faire preuve d'an­ti­ci­pa­tion.

Tout le monde fait ça y com­pris au ni­veau privé. Par exemple, j'ai sou­vent vu dans le forum des gens de­man­der s'il de­vait plu­tôt opter pour tel sys­tème ou tel lo­gi­ciel en fonc­tion d'une liste de be­soins.

En d'autres mots, on dé­fi­nit un ca­hier des charges pour ache­ter le pro­chain or­di­na­teur ou lo­gi­ciel. Cette des­crip­tion tien­dra pro­ba­ble­ment sur quelques lignes alors que si une grande en­tre­prise sou­haite chan­ger de ré­seau, de sys­tème ou de lo­gi­ciel comp­table, il émet­tra un do­cu­ment qui peut conte­nir des cen­taines de pages…

Dans le mi­lieu, on ap­pelle ce do­cu­ment un Re­quest For In­for­ma­tion (RFI ou De­mande d'In­for­ma­tion) qui est gé­né­ra­le­ment suivi, une fois les in­for­ma­tions col­lec­tées, par un Re­quest For Pro­po­sal (RFP ou De­mande d'Offre).

La réa­lité d'un CIO

Avec tout ça, j'ai sur­tout dé­peint une si­tua­tion idéale et je n'ai même pas parlé des très nom­breuses et "fas­tueuses" in­vi­ta­tions qui sont adres­sées aux CIO pour as­sis­ter à des conven­tions ou lan­ce­ment de pro­duits. Je ne ren­tre­rai pas dans les dé­tails, mais gé­né­ra­le­ment, comme tous les grands clients, les CIO y sont très bien trai­tés.

Tou­te­fois, dans la réa­lité, il y a une ombre im­por­tante à ce ta­bleau et c'est, dans le fond, ce qui mo­tive mon in­ter­ven­tion de ce jour.

De­puis les an­nées 80, le bud­get consa­cré à l'in­for­ma­tique n'a cessé de croître et ce, d'une façon im­por­tante et dans pra­ti­que­ment toutes les en­tre­prises. Le pa­roxysme a pro­ba­ble­ment été at­teint dans les an­nées qui pré­cé­daient l'an 2000 avec son fa­meux "bug de la mort"… beau­coup de sys­tèmes (hard­ware et soft­ware) n'au­raient pas passé le cap. Les construc­teurs et autres édi­teurs de lo­gi­ciels s'en sont don­nés à cœur joie et les bud­gets ont ex­plosé pour évi­ter le pire.

Une fois le cap passé, et bien tout le monde a été sur­pris du peu de pannes qui se sont pro­duites.

D'une façon gé­né­rale, cet évé­ne­ment n'a pas servi de dé­clen­cheur à une ré­flexion ou à une éva­lua­tion des dé­penses liées à l'in­for­ma­tique (elles ont tou­jours eu lieu), mais à confir­mer que les coûts dans ce do­maine étaient tou­jours plus im­por­tants.

Alors de­puis une di­zaine d'an­nées, des ma­lins ont com­mencé à faire des cal­culs sa­vants comme comp­ter ce que les sys­tèmes d'in­for­ma­tion coû­taient dans les en­tre­prises et d'ar­ri­ver à un in­dice qui laissa tout le monde son­geur: Re­turn On In­vest­ment (ROI ou en­core Re­tour Sur In­ves­tis­se­ment).

Qu'est-ce que c'est?

C'est tout sim­ple­ment une façon de cal­cu­ler les mon­tants per­dus ou ga­gnés suite à un in­ves­tis­se­ment.

Plus concrè­te­ment, quand vous in­ves­tis­sez de l'ar­gent dans un lo­gi­ciel et/ou du ma­té­riel, vous vous at­ten­dez à un cer­tain ré­sul­tat.

Par exemple, grâce à de nou­velles im­pri­mantes, la comp­ta­bi­lité pourra im­pri­mer plus ra­pi­de­ment la fac­tu­ra­tion. Grâce à de nou­veaux équi­pe­ments ré­seaux, les in­for­ma­tions ar­ri­ve­ront plus ra­pi­de­ment sur les ma­chines de vos uti­li­sa­teurs et vous ferez ga­gner du temps à tout le monde. Ou en­core, en in­ves­tis­sant dans de nou­velles ma­chines de pro­duc­tion, votre équipe de gra­phistes bos­sera en­core plus vite.

Bref, vous voyez où je veux en venir. Tous ces in­ves­tis­se­ments sont réa­li­sés dans le but de re­nou­ve­ler des sys­tèmes qui sont de­ve­nus lents et qui ne sont peut-être plus sup­por­tés. Mais sur­tout, vous cher­chez à ga­gner du temps car ce der­nier coûte de l'ar­gent à votre en­tre­prise.

Seule­ment voilà, ce rai­son­ne­ment ou cette lo­gique d'éva­lua­tion a ses li­mites.

Pour être concret, je vais vous don­ner un exemple qui va vous pa­raître idiot mais je l'ai tel­le­ment en­tendu chez des clients que je ne peux pas m'em­pê­cher de le faire.

Sui­vant le sec­teur dans le­quel vous tra­vaillez, le dé­par­te­ment qui coûte le plus cher est sou­vent le sec­teur fi­nan­cier. La fac­tu­ra­tion, l'im­pres­sion, le sys­tème comp­table, les sau­ve­gardes, la haute dis­po­ni­bi­lité, etc. sont au­tant d'élé­ments qui, une fois ad­di­tion­nés, coûtent cher.

En moyenne et en fonc­tion de la taille de votre en­tre­prise, on dit que faire une fac­ture coûte dans les CHF 20.-. Com­ment ar­rive-t-on à ce mon­tant?

Et bien en gros, on prend tous les coûts liés à l'in­fra­struc­ture in­for­ma­tique de la comp­ta­bi­lité et on di­vise par le nombre de fac­tures tout en ra­jou­tant quelques mi­nutes de tra­vail.

C'est là que je veux in­ter­ve­nir avec des ques­tions qui pour­raient être pro­non­cées par des res­pon­sables fi­nan­ciers:

Mais alors, est-ce que ça vaut la peine de fac­tu­rer des clients pour moins de CHF 20.-? Mieux en­core, dans cer­taines en­tre­prises, les coûts qui sont liés à la fac­tu­ra­tion se chiffrent en mil­lions de francs par an… ne fau­drait-il donc pas ar­rê­ter de fac­tu­rer?

Je vous le concède, jus­qu'à au­jour­d'hui, je n'ai ja­mais en­tendu quel­qu'un dire ça tel­le­ment c'est stu­pide! Si vous ar­rê­tez de fac­tu­rer, bien sûr que vous allez faire des éco­no­mies, mais vous de­vriez faire faillite en­core plus vite puisque vous ne re­ce­vrez plus de paie­ments…

Bref, je pense que tout le monde a com­pris où je vou­lais en venir.

Quand un CIO éva­lue un nou­veau sys­tème d'in­for­ma­tion, il éva­lue avant tout un outil qui doit amé­lio­rer le fonc­tion­ne­ment de son en­tre­prise.

Mais en­core une fois, il est fa­cile de tom­ber dans une ex­trême in­verse qui est to­ta­le­ment im­pro­duc­tive. Par exemple, ad­met­tons qu'une cen­taine d'em­ployés soient ré­par­tis sur l'étage d'un bâ­ti­ment et que chaque groupe dis­pose d'une im­pri­mante pour 10 per­sonnes, on dé­nom­bre­rait 10 im­pri­mantes sur l'étage.

Tou­te­fois, après quelques an­nées de bons et loyaux ser­vices, toutes les im­pri­mantes ou presque com­mencent à mon­trer des signes de fa­tigue, ne sont plus sup­por­tées par le construc­teur (ce qui vous oblige à faire des ré­serves de pièces ou opter pour des contrats de main­te­nance hors de prix) et vous dé­ci­dez ainsi de pro­cé­der à un chan­ge­ment de l'en­semble du parc.

Comme les nou­velles im­pri­mantes sont beau­coup plus per­for­mantes mais aussi un peu plus chères et que votre bud­get a fondu comme neige au so­leil (ben oui, le CEO ou Di­rec­teur Gé­né­ral vient de se payer une pe­tite im­pri­mante à la mai­son qui est deux fois moins chère que la pré­cé­dente alors for­cé­ment, il a la convic­tion qu'il en va de même pour le bu­reau), vous n'en ra­che­tez que 5.

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Les consé­quences? Et bien tout le monde marche plus dans les bu­reaux pour aller cher­cher ses im­pres­sions. Et alors?

Alors les gens po­si­tifs di­ront que c'est bien parce qu'on fait plus d'exer­cices, qu'on se ren­contre plus et que dans le fond ce n'est pas grave.

C'est vrai, ce n'est pas grave mais des sta­tis­tiques montrent qu'en moyenne, on ef­fec­tue une ving­taine d'im­pres­sions par jour… chaque dé­pla­ce­ment de­mande 10 se­condes de "marche" en plus que l'an­cien sys­tème et ça, pour 100 em­ployés.

Sa­vez-vous quelle perte de temps et donc d'ar­gent ça re­pré­sente par an pour l'en­semble de cette en­tre­prise de 100 em­ployés?

En ad­met­tant que les em­ployés soient payés CHF 40.- de l'heure, on ar­rive à la somme ron­de­lette de CHF 55'000.- par an!

Quand on sait qu'une im­pri­mante a une durée de vie de 3 à 5 ans, on se rend compte que l'éco­no­mie de quelques di­zaines de mil­liers de francs va coû­ter à l'en­tre­prise entre CHF 165'000 et 275'000.-.

Ri­di­cule n'est-ce pas?

Bref, à tra­vers ces deux exemples très simples, je te­nais à vous mon­trer une mi­nus­cule fa­cette de ce qu'un CIO et son équipe doivent éva­luer à lon­gueur d'an­née et ce, pour le pré­sent mais sur­tout le futur de l'en­tre­prise.

Mais ce n'est pas tout. Le plus dif­fi­cile pour un CIO n'est pas de s'oc­cu­per des par­ties opé­ra­tion­nelles mais c'est de com­prendre les be­soins de son en­tre­prise et les pro­ces­sus qui font vivre et gran­dir l'en­tre­prise.

Dans la plu­part des cas, le CIO et son équipe sont un centre de coûts et sont au ser­vice des em­ployés et de leurs be­soins. Par consé­quent, quand le chef des ventes de­mande à pou­voir vi­sua­li­ser les sta­tis­tiques sous une forme gra­phique et d'une façon heb­do­ma­daire, il se­rait un peu idiot de ré­pondre: "Pas de pro­blème, voilà le fi­chier Excel des chiffres 2005 de 54 MBytes… il ne reste plus qu'à sé­lec­tion­ner ce que vous vou­lez et faire vos graphes!"

Pour ré­pondre à ce be­soin, il fau­dra dé­fi­nir un ca­hier des charges avec les be­soins et dif­fé­rentes fonc­tions aux­quelles les ven­deurs et le chef des ventes au­ront accès. Ainsi, le CIO par­ti­ci­pera plei­ne­ment à l'évo­lu­tion des be­soins de son en­tre­prise et sera in­dis­pen­sable, comme d'autres dé­par­te­ments, à la crois­sance de l'en­tre­prise.

En­core une fois, dé­ve­lop­per les idées qui vous sont sou­mises c'est bien mais il faut tou­jours gar­der à l'es­prit l'im­pact qu'un nou­veau pro­ces­sus aura sur l'en­tre­prise et le temps né­ces­saire pour le dé­ve­lop­per et l'ap­pli­quer! Des dé­ci­sions prises au ni­veau théo­rique peuvent avoir des consé­quences dé­sas­treuses sur le plan opé­ra­tion­nel pour vos col­lègues ou l'en­tre­prise.

Enfin, je ne parle même pas des fu­sions entre en­tre­prises et qui sous-éva­luent sys­té­ma­ti­que­ment le coût de l'uni­fi­ca­tion des sys­tèmes. Là en­core, un CIO et sont équipes per­met­tront d'ef­fec­tuer les bonnes éva­lua­tions avant d'an­non­cer un ma­riage qui se ter­mi­nera par un fiasco.

Conclu­sions

Ce que cer­tains di­ri­geants ne com­prennent pas, c'est que l'in­for­ma­tique est bien sou­vent au cœur de l'en­tre­prise et ce, même si ce n'est pas le "core bu­si­ness" (le cœur de l'ac­ti­vité de l'en­tre­prise).

À cause d'elle, on ne dé­pense pas de l'ar­gent mais grâce à elle, on en gagne énor­mé­ment!

Dans un monde glo­ba­lisé qui sera tou­jours plus com­pé­ti­tif, seuls les ac­teurs qui maî­tri­se­ront to­ta­le­ment leur sys­tème d'in­for­ma­tion se­ront à même de s'adap­ter aux chan­ge­ments de leur en­tre­prise. Ils se­ront éga­le­ment les seuls à pou­voir amé­lio­rer le ren­de­ment de l'en­semble de l'en­tre­prise au tra­vers de sys­tèmes d'in­for­ma­tion tou­jours plus poin­tus et adap­tés à leur en­tre­prise.

Pour­quoi?

Parce que per­sonne d'autre qu'un di­ri­geant d'une en­tre­prise peut com­prendre son mé­tier et donc ap­pli­quer les amé­lio­ra­tions qui sont né­ces­saires à l'évo­lu­tion de l'en­tre­prise.

Ces der­niers temps, on com­presse, on ra­bote, on coupe, on tron­çonne et on ex­ter­na­lise de plus en plus. Le sum­mum est gé­né­ra­le­ment at­teint dans les en­tre­prises qui confient leur sys­tème d'in­for­ma­tion au Chief Fi­nan­cial Of­fi­cer (CFO ou Di­rec­teur Fi­nan­cier) sous pré­texte que c'est lui qui a le plus à faire avec ce dé­par­te­ment…

Quand on voit la com­plexité dans la­quelle s'en­fonce tous les jours le sec­teur fi­nan­cier, on peut réel­le­ment se de­man­der à quel point un type qui n'a fait que des maths et réa­li­sés des bi­lans sur toute sa car­rière peut com­prendre aux sys­tèmes d'in­for­ma­tion qui sont eux aussi tou­jours plus com­plexes.

Au­jour­d'hui, plus que ja­mais, les sys­tèmes d'in­for­ma­tion d'une en­tre­prise sont stra­té­giques et cru­ciaux pour la ges­tion et la crois­sance d'une en­tre­prise.

Sous-éva­luer cette réa­lité ou pire l'igno­rer, c'est lour­de­ment se trom­per sur ce que cette tech­no­lo­gie peut ap­por­ter à une en­tre­prise.

25 com­men­taires
1)
Fran­çois Cuneo
, le 12.07.2007 à 00:53

Et être CIO au ni­veau d’un col­lège, ou d’un éta­blis­se­ment sco­laire, c’est pas dur peut-être?

Hmmmm?

Sans comp­ter qu’on n’ar­rête pas de tout péter sur les ma­chines.

Dans le privé, tu fous tout le monde de­hors la troi­sième fois. Là, un petit de ma­ter­nelle qui te fout tout à la pou­belle cin­quante fois, qui t’ef­face le nom du disque, ben tu peux pas vrai­ment…

Je veux aller dans le privé! Faire le CIO im­por­tant!

bou­hou­hou­hou… je suis fa­ti­gué des fois…

2)
aacp
, le 12.07.2007 à 01:09

Moi c’est à la mai­son : 5 macs, un disque NAS et une im­pri­mante en ré­seau pour toute la fa­mille, comme Fran­çois “bou­hou­hou­hou… je suis fa­ti­gué des fois…” !

3)
Ma­dame Pop­pins
, le 12.07.2007 à 01:21

Chers Mes­sieurs CIO des en­tre­prises dans les­quelles j’ai tra­vaillé – tra­vaille,

Je vous prie de bien vou­loir ac­cep­ter mes plus sin­cères ex­cuses : sou­vent, je vous ai rendu cou­pable du moindre pro­blème in­for­ma­tique mais ja­mais, je n’avais réa­lisé à quel point votre job est… à la con ! Sur­tout avec des uti­li­sa­teurs comme moi….

Vous fé­li­ci­tant de ne m’avoir ja­mais viré de l’en­tre­prise (mo­ra­lité, je dois être une ga­mine de 5 ans), je vous ex­prime par là tout le plai­sir que j’ai à ne pas être moi-même CIO et vous sou­haite une ex­cel­lente conti­nua­tion, votre cause m’étant ac­quise grâce à TTE.

Dis­tin­guées sa­lu­ta­tions,

4)
Fran­çois Cuneo
, le 12.07.2007 à 06:22

Vous fé­li­ci­tant de ne m’avoir ja­mais viré de l’en­tre­prise (mo­ra­lité, je dois être une ga­mine de 5 ans), je vous ex­prime par là tout le plai­sir que j’ai à ne pas être moi-même CIO et vous sou­haite une ex­cel­lente conti­nua­tion, votre cause m’étant ac­quise grâce à TTE.

Heu… Tu dais que ce bon­heur a dû être par­tagé par les autres membres de ton équipe?:-)

5)
In­connu
, le 12.07.2007 à 10:26

En France on ap­pelle ça un di­rec­teur in­for­ma­tique, le di­rec­teur de l’in­for­ma­tion est à la télé. Pour ce qui est des im­pri­mantes je n’en met­trais qu’une et au sous-sol avec accès payant tel­le­ment je suis navré de voir les gens im­pri­mer tout et n’im­porte quoi : cer­tains im­priment tous leurs cour­riels avant de les lire !

6)
zit
, le 12.07.2007 à 11:10

In­té­res­sant. Les exemples que tu donne sont assez im­pres­sio­nants (d’au­tant plus que le sur­coût de l’im­pri­mante loin­taine est très sous–éva­lué: en effet, mar­chant en moyenne dix se­condes de plus par page im­pri­mée, les em­ployés vont ren­con­trer des per­sonnes qu’elles ne connais­saient pas avant. Ré­sul­tat: des idylles vont se nouer heuu, on noue une idylle? entre des per­sonnes qui se connais­saient peu –perte sêche = 31 mn par jour pour 8 per­sonnes–, les sup­por­ters du Milan AC, jusque là in­tel­li­ge­ment can­ton­nés par le DRH dans les bu­reaux 27–0 à 27–15 vont se re­tou­ver en contact avec ceux de l’in­ter de Milan –bu­reaux 27–19 à 27–37– et ça va dis­cu­ter, dis­cu­ter, dis­cu­ter… –perte sêche = 29 mn par jour pour 17 per­sonnes– et bien sûr, pire que tout, ce bras­sage va per­mettre aux syn­di­cats de ren­con­trer plus de per­sonnes et donc d’étendre leur em­prise ma­lé­fique et ten­ta­cu­laire sur un sec­teur de l’en­tre­prise jusque là pré­servé –perte sêche en réunions, pots de re­mise de cartes, grêves = 47 mn par jour pour 49 per­sonnes–. Le cal­cul est vite fait: idylles =38853,33 fr par an, foot = 77236,67 fr par an, syn­di­cat = 360803,30 fr par an, soit, rien que pour ces 3 postes = 476893,30 fr, et c’est sans comp­ter les in­évi­tables dé­gats col­la­té­raux: idylles = perte de pro­duc­ti­vité due à la mé­lan­co­lie, gros­sesses in­évi­tables, gueule de bois de len­de­main de ma­riage, les en­fants ma­lades donc les pa­rents res­tent à la mai­son etc… En bref, l’en­tre­prise est cou­lée!).
z (on n’achète ja­mais assez d’im­pri­mantes, je ré­pêêête: on n’achète ja­mais assez d’im­pri­mantes)

7)
alec6
, le 12.07.2007 à 11:15

Un truc me chif­fonne TTE, pour­quoi ces fa­meux CIO n’équipent pas leurs en­tre­prises de Mac et de lo­gi­ciels GNU et conti­nuent à faire bouf­fer du ouin­dose à leurs em­ployés avec des plan­tades, des virus et j’en passe !

In­com­pé­tence ? ils ne savent pas cal­cu­ler la dif­fé­rence cu­mu­lée entre le prix d’un Mac et les plan­tades d’un PC ?
Ser­vi­tude pé­cu­niaire ? des­sous de table des re­ven­deurs pécé ?
Ha­bi­tude ? “tout le monde connait les pécé, n’est-ce pas”
Em­bri­ga­de­ment ? “Hors PC… point de salut ! Mac c’est pour les en­fants et les ta­fioles…”

Ou bien sont-ce les mac ad­dicts de notre es­pèce qui n’ont ja­mais vu la lu­mière chez Mi­cro­soft ?

8)
zit
, le 12.07.2007 à 11:23

Alec6, la ré­ponse à ta ques­tion est , sous le lien “sans mi­cro­soft, je se­rais à la rue”…
z

9)
Leo_11
, le 12.07.2007 à 11:24

Une fac­ture coûte 20 balles ??? j’ai reçu il n’y a pas long­temps un rap­pel pour 40 cen­times… ça c’est du pro­fit…

10)
In­connu
, le 12.07.2007 à 12:57

alec6: autre pos­si­bi­lité: l’in­adé­qua­tion de l’offre Apple pour les grands comptes.

Pour ce qui est du tra­vail col­la­bo­ra­tif, ce qui est per­mis par Apple est en re­trait par rap­port à ce qui est of­fert de l’autre côté (Lotus Notes par exemple). Leo­pard amé­liore les choses, certes, mais si ça de­mande un rem­pla­ce­ment du parc pour le faire tour­ner, Linux a des chances d’être plus convain­quant dans ce do­maine.

11)
Fi­lou53
, le 12.07.2007 à 12:58

Bon­jour.

Amu­sant ton exemple sur les im­pri­mantes: je suis en train de vivre le pro­blème ! On va nous sup­pri­mer toutes nos im­pri­mantes in­di­vi­duelles pour les rem­pla­cer par des ma­chines ‘dé­par­te­men­ta­les’ plus grosses. Le bon­heur ;-( Je crains le pire…

12)
Sé­bas­tien Pen­nec
, le 12.07.2007 à 13:01

Merci pour cet ar­ticle, TTE :)

alec6, Pour te don­ner un début de ré­ponse, sache qu’un CIO n’est pas for­cé­ment le maître ab­solu: la pres­sion est forte, sur toutes ces dé­ci­sions. Chan­ger du tout au tout une in­fra­struc­ture in­for­ma­tique pour pas­ser de PC à Mac est sans doute un défi énorme pour un tel per­son­nage.

Enfin, il ne faut pas ou­blier que les uti­li­sa­teurs sont un fac­teur très im­por­tant. Ex­plique à quelques cen­taines de per­sonnes que leur or­di­na­teur va chan­ger, qu’ils n’uti­li­se­ront plus Win­dows, et (le pire!) qu’ils n’y aura plus de menu dé­mar­rer en bas à gauche. Tu feras im­man­qua­ble­ment face à une grosse ré­sis­tance, et ta ten­ta­tive risque fort de cou­ler.

edit:

Reno, ne parle pas de Lotus Notes! :) Je le subis ces temps, et bien je pré­fé­re­rai de loin uti­li­ser un pro­duit du genre d’Out­look…

13)
To­TheEnd
, le 12.07.2007 à 13:16

Merci! Mais ça sent va­cances hein…

zit: tu n’as même pas parlé d’un autre pro­blème qui ar­rive sou­vent et ce, même quand des or­ga­ni­sa­tions ont des bacs à pa­pier dé­diés. Plus on est sur une im­pri­mante (je ne parle même pas des mul­ti­fonc­tions), plus il y a de chances de prendre ce qui ne nous ap­par­tient pas. Ceci en­traîne une double perte de temps puisque celui qui a im­primé re­lance une im­pres­sion puis­qu’il n’a pas trouvé sa photo de Q avec sa co­pine qu’il ve­nait d’im­pri­mer et qui se re­trouve dans le tas de pa­pier que la se­cré­taire du pa­tron va lui ap­por­ter pour son mee­ting stra­té­gique avec les ac­tion­naires…

alec6: c’est une bonne ques­tion qui ne peut mal­heu­reu­se­ment pas avoir une ré­ponse ex­haus­tive (pas le temps). Je donne néan­moins quelques pistes:

Tout d’abord, il faut sa­voir que quand l’or­di­na­teur a en­vahi les en­tre­prises, le Mac en était ab­sent. Par la suite, Apple a bien es­sayé de per­cer dans l’en­tre­prise avec A/UX mais des ma­chines in­adap­tées (ie: des desk­tops es­tam­pillés Ser­ver), des connexions pro­prié­taires (Ap­ple­Talk!), une vi­sion à long terme dou­teuse (au­jour­d’hui en­core, la stra­té­gie en­tre­prise est floue, alors ima­gine en 97 quand la boîte était au bord de la faillite) et un manque d’ap­pli­ca­tions stra­té­giques ont eu rai­son de cette ten­ta­tive.

Sans par­ler des chan­ge­ments d’ha­bi­tudes des uti­li­sa­teurs! Pour te mon­trer com­ment un uti­li­sa­teur est condi­tionné, je te donne un ra­pide exemple: un de mes potes qui était nul en in­for­ma­tique en avait marre des pro­blèmes sous PC… alors à force d’en­tendre que le Mac c’était fa­cile, il a migré. J’ai fait le sup­port pen­dant quelques mois et j’ai clai­re­ment aban­donné à force d’en­tendre des trucs aussi dé­biles comme “mais le rac­courci cla­vier sous PC n’est plus le même, ils sont nuls chez Apple”. Le vrai pro­blème, c’était l’uti­li­sa­teur, pas le Mac mais ça, pour le faire com­prendre…

D’une façon gé­né­rale, je pense que pour une pe­tite en­tre­prise qui dis­pose d’une di­zaine d’or­di­na­teurs et qui uti­lise des ap­pli­ca­tions iden­tiques dans les deux mondes, cette mi­gra­tion se­rait re­la­ti­ve­ment aisée… (je n’ai pas dit fa­cile). Cette même mi­gra­tion pour des cen­taines ou mil­liers de ma­chines se­rait tout autre chose!

De plus, très sou­vent, ou­tils de fac­tu­ra­tion ou de comp­ta­bi­lité en gé­né­ral sous PC, ne sont pas dis­po­nibles sous Mac… et c’est un gros pro­blème car tu ne peux pas ex­por­ter un cvs avec des mil­liards d’en­trées pour les re­prendre sous une ap­pli­ca­tion équi­va­lente sous Mac.

Au­jour­d’hui, pour ceux qui veulent quit­ter des gros sys­tèmes sous IBM, Sun ou même HP afin de mi­grer sous Mac ou même Linux, c’est ça le plus gros pro­blème: la mi­gra­tion. Et le pro­blème n’est pas for­cé­ment lié aux coûts de cette mi­gra­tion, mais au temps qui sera né­ces­saire pour que tout soit fonc­tion­nel.

Enfin, il est évident (et tu en sais quelque chose) que quand tout marche plus ou moins bien sous un sys­tème, tu ne touches plus rien. Prendre un PC de­main dans le cadre d’un en­vi­ron­ne­ment tout PC, ce n’est pas s’ex­po­ser à beau­coup de pro­blèmes. Tou­te­fois, prendre un Mac, c’est as­su­ré­ment dé­ve­lop­per d’autres pro­blèmes (car il ne faut pas dé­con­ner, mais le Mac n’est pas par­fait non plus) même si ça en ré­sout quelques-uns… mais je pense que tu sais déjà ce qui sera sou­levé par les uti­li­sa­teurs ou les di­ri­geants: les nou­veaux pro­blèmes, pas ceux que le Mac règle.

J’ai vu plus d’un CIO se faire virer parce qu’il avait “merdé” un simple up­grade de soft… alors un peu comme les jour­na­listes, les CIO font preuve de res­pon­sa­bi­lité (en­vers leur fa­mille, pas leur job) en ne chan­geant rien.

Voilà… c’était quelques pistes…

T

PS: très bien, je vois que cer­tains sont in­ter­ve­nus pen­dant que je ré­di­geais!

14)
FT'e
, le 12.07.2007 à 13:16

Pe­tite re­marque : Notes existe pour Mac, il se trouve qu’il n’est pas moins bon que l’al­ter-égo pour Win­dows quoique pas meilleur non plus.

15)
Ai­gle4
, le 12.07.2007 à 13:33

Bon­jour à tous,

Dans la VPC sur in­ter­net, les en­seignes ont bien com­pris le pro­blème et en­voient à leur clients par mail, une fac­ture sous forme de fi­chier PDF. Si le client veut une trace pa­pier c’est lui qui devra sup­por­ter le sur­coût des dix se­condes sup­plé­men­taires. S’il veut faire des éco­no­mies d’im­pres­sion et bien il devra ache­ter moins, là est la vé­ri­table source d’éco­no­mies.. ;=)) Ce­pen­dant ette théo­rie est contre­dite par l’ex­plo­sion des ventes sur le net. Au tarif an­noncé par TTE des dix se­condes, je n’ose ima­gi­ner com­bien re­pré­sentent à nos chers pa­trons les trois ou quatre mi­nutes, hors temps de trans­port, pour aller s’en griller une au pied de l’im­meuble… Ques­tion, com­ment font les fu­meurs pour trou­ver en­core un job ?

Pe­tite pro­voque, les Macs d’au­jour­d’hui ne sont-ils pas des PC comme les autres ? ;=))

16)
Joël (ex­Gli­mind)
, le 12.07.2007 à 14:35

Merci pour cet ar­ticle bien in­té­res­sant sur une pro­fes­sion dont je n’avais pas réa­lisé l’im­por­tance dans le contexte ac­tuel…

Tou­te­fois j’ai 2-3 pe­tites re­marques; pour­quoi avoir écrit tous ces termes en an­glais d’abord et non dans l’autre sens? ça pa­raît clair “Di­rec­teur in­for­ma­tique”, CIO, ça ne mêne qu’à une tra­duc­tion lit­té­rale moi­sie, quand j’ai lu “Di­rec­teur de l’in­for­ma­tion”, j’ai d’abord pensé à quel­qu’un tra­vaillant dans la com­mu­ni­ca­tion ou dans la do­cu­men­ta­tion…

La deuxième re­marque est sur le fond. LE pro­blème de base n’est il pas jus­te­ment la taille des (très) grandes en­tre­prises??? Pour­quoi la crois­sance est-elle le seul mo­teur??? Re­gar­dons un poil la na­ture (ani­maux par exemple) pour vite com­prendre qu’au delà d’une cer­taine taille, ça fout plus le bor­del qu’autre chose…

Concer­nant la fac­ture, dé­solé, mais je n’ar­rive pas à com­prendre non plus. A ce prix là, pour­quoi ne pas en­ga­ger des hu­mains, ils en fe­raient 5 à l’heure, à la main, tran­quille­ment et ça don­ne­rait un chiffre d’af­faire de 100.- de l’heure…

17)
be­noit
, le 12.07.2007 à 15:20

Tou­te­fois j’ai 2-3 pe­tites re­marques; pour­quoi avoir écrit tous ces termes en an­glais d’abord et non dans l’autre sens? ça pa­raît clair “Di­rec­teur in­for­ma­tique”, CIO, ça ne mêne qu’à une tra­duc­tion lit­té­rale moi­sie, quand j’ai lu “Di­rec­teur de l’in­for­ma­tion”, j’ai d’abord pensé à quel­qu’un tra­vaillant dans la com­mu­ni­ca­tion ou dans la do­cu­men­ta­tion

Au­juour­d’hui on ne dit plus Di­rec­teur In­for­ma­tique, le terme doit faire trop rin­gard, mais plu­tot Di­rec­teur des Sys­tèmes d’In­for­ma­tion (DSI), ce qui colle plus à la réa­lité du scope de ce poste. En effet les DSI (ou CIO) ont en charge le sup­port, le tran­fert, le trai­te­ment de toutes les in­for­ma­tions qui doivent cir­cu­ler à l’in­té­rieur comme à l’ex­té­rieur de l’en­tre­prise pour faire fonc­tion­ner celle-ci dans les meilleures condi­tions et cela in­clut aussi main­te­nant les com­mu­ni­ca­tions audio ou vidéo de plus en plus in­té­gré aux ré­seaux in­for­ma­tiques

18)
To­TheEnd
, le 12.07.2007 à 16:16

Gli­mind: ques­tions per­ti­nentes aux­quelles je vais es­sayer de ré­pondre ra­pi­de­ment.

Tout d’abord, pour la langue, c’est un peu une dé­for­ma­tion pro­fes­sion­nelle car dans ce mé­tier, tous les titres et les élé­ments tech­niques sont cités en An­glais. C’est aussi une vo­lonté de ne pas ajou­ter 200 mots à un vo­ca­bu­laire qui s’étoffe tous les jours un peu plus avec de nou­velles tech­no­lo­gies. Si tu cherches à tra­duire tous les jours des nou­veaux mots tech­niques en An­glais, ça sera dur et sur­tout in­com­pré­hen­sible. Par exemple, un switch de­vient com­mu­ta­teur, un hub de­vient ré­pé­teur, etc.

De plus, le terme “in­for­ma­tion” est de plus en plus usité dans le mi­lieu car l’in­for­ma­tique n’est pas tout sim­ple­ment faite de 0 et de 1. On parle d’in­for­ma­tions sous le terme d’un fi­chier Word, d’une re­quête SQL qui va re­tour­ner une in­for­ma­tion, d’un stream de don­nées voix qui trans­porte des in­for­ma­tions, etc.

Pour ce qui est de la crois­sance, je ne veux pas dé­mar­rer une dis­cus­sion de fond sur l’éco­no­mie en gé­né­ral et je désa­morce ton in­ter­pré­ta­tion de “crois­sance” en di­sant que je ne par­lais pas de crois­sance ex­terne ou or­ga­nique.

Si tu es sur un mar­ché ex­trê­me­ment com­pé­ti­tif, il n’y a pas 200 voies pos­sibles pour amé­lio­rer tes per­for­mances. Gé­né­ra­le­ment, tu com­mences par faire pres­sion sur tes four­nis­seurs, puis sur tes ef­fec­tifs (sa­la­riés) et en­suite, tu es­saies d’amé­lio­rer le fonc­tion­ne­ment de la boîte… et sur ce point, il y a en­core énor­mé­ment à faire.

Pour te don­ner un exemple, on dit qu’une so­ciété qui compte 100 sa­la­riés pour­rait ne rien pro­duire mais déjà se don­ner suf­fi­sam­ment de tra­vail au sein d’elle-même pour être oc­cu­pée. La plu­part des études réa­li­sées ces der­nières an­nées sou­lignent ce point: l’ef­fi­ca­cité in­terne d’une en­tre­prise est la­men­table (si je me sou­viens bien, on tourne dans les 34%). Il y a donc énor­mé­ment à faire en­core dans ce sec­teur et je re­viens à mon point de dé­part: dans un mar­ché très com­pé­ti­tif et si deux so­cié­tés ont la même taille, c’est celle qui sera la mieux struc­tu­rée, la plus com­pé­ti­tive et la mieux or­ga­ni­sée qui réus­sira.

Enfin, pour ton der­nier point, com­ment tu trai­te­rais ces don­nées réa­li­sées à la main? Il fau­drait les ren­trer dans un sys­tème et ce sys­tème à un coût d’achat, de main­te­nance, de fonc­tion­ne­ment, d’amor­tis­se­ment, etc.

Pre­nons un exemple simple et concret: c’est un peu comme une voi­ture. Ad­met­tons que tu te portes ac­qué­reur d’une ba­gnole à 30’000 balles et que tu vas la cher­cher au ga­rage. Une fois à la mai­son, tu t’aper­çois qu’entre le ga­rage et chez toi, tu as fait 7km en 20 mi­nutes… tu ne vas pas dire à ton conjoint: “Purée cette ba­gnole nous coûte CHF 4’285 balles le km ou CHF 1’500 balles la mi­nute! Pire, de­puis que je te parle, elle a en­core coûté CHF 2’000 alors qu’on ne roule même pas avec!” Et tu auras beau faire 1 mil­lion de km, chaque ki­lo­mètre te coû­tera en­core quelque chose. Le sys­tème de fac­tu­ra­tion coûte “tou­jours” quelque chose et ce, même si tu ne l’uti­lise pas. C’est là où in­ter­viens le fa­meux “20 balles par fac­ture” qui ne veut pas dire grand chose…

Je suis à la bourre… j’es­père que ce der­nier exemple t’a per­mis de com­prendre l’idée…

T

PS: j’avais raté be­noit qui a très bien ré­sumé l’af­faire…

19)
isell
, le 12.07.2007 à 20:22

Si tu cherches à tra­duire tous les jours des nou­veaux mots tech­niques en An­glais, ça sera dur et sur­tout in­com­pré­hen­sible. Par exemple, un switch de­vient com­mu­ta­teur, un hub de­vient ré­pé­teur, etc.

Une anec­dote sympa : je tra­vaille quo­ti­dien­ne­ment avec des qué­be­cois, et nos clients sont très sou­vent in­ter­lo­qués lorsque mon ca­ma­rade leur parle de “garde-bar­rière” au lieu de “fi­re­wall” ;-)

Sou­rires ga­ran­tis.

iS

20)
zit
, le 12.07.2007 à 22:01

D’ailleurs, les qué­be­cois ont un site for­mi­dable pour cela , toutes les tra­duc­tions de mots tech­niques y sont ré­per­to­riées, et hor­mis l’an­nec­dote ri­go­lote, ça peut s’avé­rer in­dis­pen­sable pour com­prendre un ma­nuel ou un ar­ticle tech­nique en langue an­glaise.
z

21)
Tom25
, le 13.07.2007 à 12:37

In­té­res­sant ar­ticle, merci. Une autre pe­tite anec­dote, qui date d’il y a 1 an lorsque j’ai fait swit­ché mes pa­rents sur Mac, on en par­lait à un de leur amis sur Win­dows qui a coupé court en di­sant : “Ouais enfin je ne vois pas pour­quoi ache­ter un Mac, il n’y a rien sur Mac, ni Word ni Excel ni …”. J’ai souri et n’ai rien dit. J’au­rais pu lui dire que Mi­cro­soft avait une suite Of­fice qui tour­nait très bien sur Mac, et qu’il y avait même d’autre lo­gi­ciels pour faire trai­te­ment de texte et/ou ta­bleur.

Mais bon, c’est comme le ra­cisme, on a dé­crété que … et on ne va sur­tout pas aller voir de peur de de­voir se re­mettre en ques­tion après s’être rendu compte qu’on est dans l’er­reur de­puis des an­nées. Je n’ai tou­te­fois rien contre les win­do­siens, seule­ment contre ceux qui cri­tiquent le Mac sans en avoir ja­mais tou­ché. De toute façon, si une per­sonne a 10 pro­blèmes avec Win­dows, que vous la faîtes mi­grer sur Mac, elle vous vi­rera dès le PRE­MIER pro­blème car VOUS serez res­pon­sable. Au­tant la lais­ser avec SES pro­blèmes.

A mon an­cien bou­lot, j’avais eu du mal à ou­vrir un type de fi­chier que m’avait en­voyé un col­lègue sur PC, mais j’avais réussi, sans son aide. Il n’avait pas dai­gné me le ren­voyer sous un autre for­mat “tu nous fais chier avec ton Mac! Dé­merdes toi !”. Je lui ai ren­voyé le fi­chier après avoir tra­vaillé des­sus en for­mat cwk (Ap­ple­Works). NON MAIS ! Après l’avoir laissé ma­ri­ner, je lui ai ren­voyé en doc. Je suis comme le Ca­life d’Iz­no­goud, je suis trop BON.

22)
Smop
, le 13.07.2007 à 12:39

alec6 – J’ajou­te­rai au moins deux élé­ments à la ré­ponse de TTE sur le choix des pro­duits Mi­cro­soft : D’abord celui de la fri­lo­sité des DSI face aux so­lu­tions al­ter­na­tives compte tenu de leur res­pon­sa­bi­lité et des en­jeux ma­jeurs de l’in­for­ma­tique dans l’en­tre­prise. Tout comme pour celui qui choi­sis­sait IBM il y a vingt ans, on ne pourra pas re­pro­cher à un DSI d’au­jour­d’hui le choix de Mi­cro­soft.

D’autre part, la plu­part des DSI de Grands Comptes que j’ai pu ren­con­trer avaient un point com­mun, celui d’être avant tout des fi­nan­ciers. Ils rai­sonnent en termes syn­thé­tiques, à sa­voir di­rec­tion stra­té­gique et TCO (Total Cost of Ow­ner­ship/Ope­ra­tion), mais les équa­tions vont bien au-delà du simple coût de re­vient d’un PC contre celui d’un Mac. Par exemple, la fa­ci­lité de re­cru­te­ment et la four­chette de sa­laire du per­son­nel concerné sont des élé­ments es­sen­tiels dans le choix d’un sys­tème ou d’une chaîne ap­pli­ca­tive.

23)
maxim
, le 15.07.2007 à 16:08

Très in­té­res­sant, bravo! (En tant que p’tit nou­veau ici ze n’sais pas si ze dois tu­toyer ou vou­voyer?, Ze vais donc vou­voyer).

Il y a néan­moins (et les oreilles en plus) une di­men­sion qui vient ajou­ter de l’eau à votre mou­lin, parce que di­rec­te­ment connexe, mais dont vous n’avez pas en­core parlé:

– la sé­cu­rité;

– la pré­ven­tion qui en dé­coule…

Avec l’ar­ri­vée de l’in­for­ma­tique qua­si­ment à tout les échel­lons de l’en­tre­prise, celle-ci est de­ve­nue très très vul­né­rable.

Quel est votre sen­ti­ment à ce sujet et com­ment y re­mé­dier, l’en­tre­prise de­vant quand même res­ter “sous contrôle” de la di­rec­tion!

24)
To­TheEnd
, le 16.07.2007 à 09:16

maxim: ici, on se donne du “tu”… y com­pris quand on pro­pose de se mettre une barre à mine dans la gueule… (hu­mour)

La sé­cu­rité n’est qu’un as­pect de l’in­for­ma­tique et bien sûr, il est très im­por­tant (en­core plus quand on parle d’un sec­teur sen­sible). Qu’on parle d’une sé­cu­rité ac­tive ou pas­sive, le plus simple, c’est de tout ver­rouiller car il faut bien le dire, le pire en­nemi de la sé­cu­rité, ce ne sont pas les ha­ckers et autres in­for­ma­ti­ciens plein de bonnes ou mau­vaises in­ten­tions. Le pire, c’est les uti­li­sa­teurs qui parce qu’ils ont ins­tallé deux fois Word à la mai­son et va­gue­ment ins­tal­ler le dri­ver d’une im­pri­mante s’au­to­pro­clame “pro­fes­sion­nel” de la branche.

Ré­cem­ment, un ex­pert en sé­cu­rité a fait un test à la con et a mis en ligne pen­dant 6 mois une pub qui di­sait “Cli­quez ici pour être in­fecté par un virus”… et sur 259’000 vi­si­teurs, tu sais com­bien ont cli­qué sur ce pan­neau pu­bli­ci­taire? Plus de 400 dont 98% avait un PC… même si ce taux peut pa­raitre faible (0.16%), il re­flète bien l’in­cons­cience gé­né­rale qui sévit au sein de l’uti­li­sa­teur lambda.

Je ne parle même pas de ces fonc­tion­naires qui sont membres d’une agence sen­sible (CIA, NSA, DGSE, etc.) et qui perdent de temps en temps un lap­top conte­nant, je cite, des “in­for­ma­tions sen­sibles”.

Bref, la sé­cu­rité n’est qu’un vaste sujet et un sa­vant mé­lange entre: les contraintes d’ac­cès à l’in­for­ma­tion et la fa­ci­lité à trai­ter cette der­nière dans toutes les cir­cons­tances.

T

25)
maxim
, le 16.07.2007 à 16:22

T: tout à fait d’ac­cord, c’est une af­faire de “pro”. Je te le confirme, le cal­cul des coûts est édi­fiante (dans les ad­mi­nis­tra­tions c’est pas 10s par im­pres­sion que l’on peux ga­gner, mais au min. 1min!!!)

Merci pour ton ar­ticle et ton ac­cueil.

PS: pour la barre à mine dans la gueule, dé­solé! Ils sont en rup­ture de stock ac­tuel­le­ment (rires).