Voilà plusieurs mois que je prépare plus ou moins mollement une humeur sur le changement climatique, ses origines et ses conséquences. Entre deux charrettes, des vacances et un week-end en Suisse (aux alentours du 8 septembre…), le temps est passé, mes beaux schémas se sont accumulés, et les événements se suivent et ne font que confirmer ce que tout individu intéressé par le sujet sait déjà, ou du moins dont il se doute… en espérant avoir tort!
Acte 1 : le pétrole
Les prix augmentent
Comme tout le monde a pu le constater dernièrement, son prix augmente à nouveau depuis quelque temps! La version officielle voudrait que se soit uniquement la conséquence de la dépréciation du dollar américain qui lui est intimement lié. Ce qui n’est pas faux, certes, mais insuffisant à expliquer des fluctuations qui vues avec le recul de courbes et contre-courbes sur dix ans ressemblent à s’y méprendre au phénomène oscillatoire d’un système mécanique en train de s’emballer : ici la production baisse un peu, le prix augmente, la consommation baisse à son tour (c’est la loi de l’offre et de la demande), le prix descend et la consommation repart à la hausse… Comme tout le monde le sait, dans un monde où la croissance est la ligne bleue de notre horizon, celle-ci se doit d’être, absolue, totale et réglementaire… à l’infini de préférence. Or, il semblerait que la production ne suive pas aussi bien que tout le monde le souhaiterait. Gênant, non?
Schéma WallStreet online cours du Brent (pétrole de la mer du nord) Vous pouvez aussi visiter ce site qui vous donnera en direct ou presque les cours du NYMEX
Serait-ce donc le fameux “peak oil” appelé encore plateau de production?
N’étant pas un spécialiste international reconnu, ni devin, je me contenterai d’une réponse de normand : pt’ête ben qu’oui, pt’ête ben qu’non…
Vous avez dit “Peak Oil”?
L’exploitation d’une ressource naturelle non renouvelable (du moins à l’échelle humaine, car il a fallu en effet plusieurs millions d’années pour que “dame nature” fabrique sous nos petits pieds charbon, pétrole et gaz…) ne peut être infinie puisque les réserves sont, elles, finies. Sa consommation en revanche se voudrait infinie pour répondre au dogme de la célèbre CROISSANCE! Arrive donc le moment fatal où les deux courbes, celle de la production et celle de la consommation viennent à se croiser ou plus exactement se toucher car tout le monde aura compris que la consommation ne peut être supérieure à la production! C’est de la mathématique bête et méchante. Reste à savoir quand. Là est la question.
Consommez, consommez, il en restera toujours quelque chose?
Jusqu’à ce jour, si la consommation augmentait régulièrement d’année en année, la production suivait allègrement, les découvertes de nouveaux gisements ci et là comme ceux de la mer du Nord dans les années 70 qui ont fait la richesse de la Grande-Bretagne de Thatcher (pays exportateur de brut jusqu’en 2005) et de la Norvège, nous ont permis de consommer sans compter. L’évolution des techniques pétrolières a fait le reste… pour le plus grand bonheur de l’économie libérale et délocalisatrice… De fait, quand le pétrole coule à flot et ne coûte rien, il est aisé de transporter tout et n’importe quoi d’un bout à l’autre de la planète. À tel point par exemple que la ville de Paris n’achète plus ses pavés de granit à la Bretagne, au Massif Central ou à la Corse, mais… à la Chine! et que sous l’impulsion de l’OMC, de la Banque Mondiale et autres instances, les pays en sont arrivés à se spécialiser dans ce qu’ils pouvaient faire de mieux : tel pays dans tel type d’agriculture ou d’élevage, tel autre dans la fabrication de biens de consommation bas de gamme (qui a parlé de la Chine?) ou à forte valeur ajoutée (aviation, recherche, etc.). Tout cela étant finalement permis par des transports à vils prix.
La courbe de la production put suivre pendant des années la courbe de la consommation.
Jusqu’au jour où…
Mais ne pourrait-on prévoir plus ou moins ce moment fatal?
Difficilement, car le problème réside dans la véracité des chiffres. Ceux de la consommation sont relativement bien connus et ne posent pas de problèmes pour être produits. En revanche, ceux de la production posent problème, car ils dépendent des réserves. Or ces chiffres ne sont pas officiels et ne dépendent d’aucun organisme international indépendant. Ils sont fournis par les pays exportateurs de pétrole et par les compagnies pétrolières. Symbolique de la richesse de ceux-ci, ils ont donc valeur stratégique. Le plus grand flou entoure donc la réalité des réserves des uns et des autres. Comme au poker, il n’est de l’intérêt de personne d’admettre la faiblesse de son jeu.
L’Agence Internationale de l’Énergie, l’AIE se contente donc de collecter les chiffres distillés par ces pays et les sociétés exploitantes (BP, Exxon, Total…) pour établir ses statistiques.
Il existe ainsi des indices permettant de se faire une idée de la réalité. Il s’agit des découvertes de nouveaux gisements et des réserves potentielles qui leur sont associées. D’années en années de nouvelles découvertes se font. On peut donc faire un joli graphique avec une courbe montrant les réserves potentielles cumulées par années de découverte. Dans les années 40-50, un ingénieur de la Shell aux États-Unis King Hubbert calcula à partir des courbes des découvertes/réserves, de la consommation et de la production américaine de pétrole (pays alors énergétiquement indépendant) qu’un plateau de production surviendrait dans les années 70. Ce qui fut le cas aux USA. Mêmes motifs, même punition pour la mer du nord (origine du Brent) en 1999. Il apparut ainsi que le pic des découvertes précédait d’une quarantaine d’années celui de la production.
Appliqué à la production mondiale, le pic des découvertes se situant dans les années 60 mènerait à penser à un pic de production dans les années 2005-2010.
Est-ce le cas? Peut-être. C’est du moins ce que pensent certains membres de l’ASPO tel Collin Campbell, association composée d’anciens ingénieurs et dirigeants de compagnies pétrolières. D’autres, plus “optimistes” (paraît-il) pensent que ce sera pour plus tard… L’AIE (dont je vous recommande la lecture du rapport téléchargeable) penche elle-même depuis récemment pour un pic vers 2012 , Total vers 2020. Mais comme le dit Jean Laherrere, nous ne pourrons déterminer le peak oil avec précision qu’a posteriori, quand nous serons dedans depuis longtemps!
Schéma sommaire de mon fait montrant les trois courbes de production, consommation et découverte auxquelles j’ai superposé une courbe des prix (elle aussi schématique), montrant que depuis ses origines le cours du pétrole n’a que peu fluctué (je n’ai pas tenu compte des crises et de l’Histoire…), mais qu’à l’approche du pic, elle est fluctuante pour partir à la hausse définitivement…
Une chose est certaine : Le peak oil est inéluctable et nous en sommes proches!
Oui, mais encore?
Les conséquences d’une production qui ne suit plus la consommation est l’augmentation de son coût. Encore la loi de l’offre et de la demande. Il suffit donc de faire baisser la demande, voire de ne plus consommer de pétrole pour que ses réserves soient infinies et son prix… nul. Mais l’exercice intellectuel s’arrête là. La réalité est tout autre comme vous aurez pu le remarquer.
[màj] Al’heure où je suis en pleine relecture de cette première partie voici trois articles en liens venant corroborer mes dires.
- The Gardian : Le compte à rebours a commencé (fr)
- ASPO : James Schlesinger Les piquistes ont gagné (gb)
- The Atlantic : Déclin de la production saoudienne (fr)
Utilisation du pétrole.
Notre mode vie dépend aujourd’hui du pétrole, si ce n’est directement pour ce qui concerne les plastiques, la chimie, le chauffage, les transports terrestre, maritime et aérien… du moins indirectement pour la mise en œuvre et la distribution de nos biens de consommation, béton (chauffage à 1450° de calcaire et d’argiles) avec lequel on fabrique des barrages hydroélectriques, des centrales nucléaires, des aéroports, des bâtiments… mécanisation de l’agriculture et engrais, transport des “travailleurs”, etc. Je vous laisse dénicher LE produit qui ne nécessite pas de pétrole aujourd’hui pour arriver dans vos mains ou vous rendre un quelconque service… Si vous ajoutez à cela les autres énergies fossiles, gaz et charbon, l’ensemble représente 83 % de nos ressources énergétiques… Les “camemberts” qui suivent sont extraits du dernier rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie. Même si les chiffres de l’AIE sont sujets à caution pour certains, ils ont l’avantage de faire consensus et d’être officiel. La réalité est sûrement différente, mais ce sont les proportions globales qui importent (J’ai ainsi entendu dire par des Verts que la part du nucléaire dans le monde était inférieure à celle de l’hydraulique… mais qu’importe, tant qu’on ne prend pas prétexte de chiffres faux pour “vendre” sa camelote. J’ai donc choisi des chiffres officiels.)
Mais alors? Qu’adviendra-t-il s’il n’y a plus de pétrole?
Tout d’abord, le peak oil ne signifie pas la fin du pétrole, mais simplement un prix qui de jour en jour sera toujours plus prohibitif, car le produit sera, lui, de jour en jour plus rare. D’autre part, il restera toujours du pétrole pour la bonne raison que les derniers barils ne seront pas exploités, car l’énergie, le pétrole soi-même, nécessaire à son extraction et à sa transformation en essence, solvant, plastique et autre sera supérieure au résultat obtenu. Les derniers barils hanteront les musées…
On peut donc considérer que le pétrole est une ressource infinie et que seule son exploitation est finie, car limitée dans le temps.
Il ne reste plus qu’à adapter les usages actuels du pétrole à d’autres sources, d’autres procédés, ou tout simplement à optimiser son usage, direz-vous. Malheureusement, ce n’est pas si simple, car le prix à ce jour du pétrole a toujours joué en sa faveur. Ne coûtant rien ou presque, les autres procédés ou sources sont demeurés beaucoup trop chers. À ce propos on notera avec le schéma suivant que le prix du pétrole en 2007 est moins élevé qu’en 1979-80.
Schéma ancien (2001) montrant l’évolution du prix en dollar actualisé (en bleu) et en dollars de l’époque (en rouge). Question subsidiaire : sauriez-vous retrouver les deux guerres mondiales, le 11 septembre ou la “crise de 29” à partir de la courbe rouge (dollars constant ou réactualisé) sans les indications de la partie haute?
Que sont alors les solutions de substitution ou d’évitement?
La première et de loin la plus efficace serait de faire des économies de consommation afin de repousser l’échéance fatale. Nos pays en ont été capables dans les années 70, souvenez-vous de la fameuse chasse au Gaspi d’alors en France. Qu’en est-il aujourd’hui? Rien! On en cause éventuellement, on invente le développement durable et en France toujours, le Grenelle de l’Environnement… dont le fond de commerce au passage n’est pas la fin prochaine du pétrole, mais le réchauffement climatique. Je reviendrai sur ce problème.
Les transports
Si vous avez bien parcouru le compte rendu de l’AIE, vous avez pu constater que 60 % du pétrole est consacré aux transports dans le monde.
Afin de limiter l’usage du pétrole dans les transports, certaines solutions efficaces sont évidentes et devraient à mon sens, être les premières mises en œuvre :
Se déplacer moins souvent, moins vite et moins loin…
Vaste programme! Les conséquences de telles mesures sont énormes pour ne pas dire bouleversantes. Voyons comment.
Transport de personnes
Il faudrait accepter d’une part des réductions drastiques des vitesses autorisées et en toute logique de la puissance des moteurs et d’un limitateur embarqué de vitesse. Il faudrait d’autre part habiter au plus près de son travail et par voie de conséquence de reconcentrer les villes, interdire le mittage et le pavillonnaire à l’infini. Le problème est un peu moins crucial en Europe dont les centres-villes n’ont pas disparu à l’inverse des États-Unis, mais partout les lotissements continuent à coloniser les campagnes. Ce mode de vie implique donc un retour à la ville, un abandon des vastes pelouses à tondre le dimanche et une redécouverte des commerces de proximité… Pour finir, se déplacer moins souvent implique de concentrer activité de travail de vie et de loisir dans un périmètre restreint… ce à quoi ne nous préparent ni les compagnies aériennes low-cost ni les TGV ni les autoroutes et encore moins les camps de consommations en périphérie des villes… Vous l’aurez compris, vivre comme nous le faisons n’est permis qu’avec un pétrole abondant, gratuit ou presque… quand celui-ci viendra à manquer de par son prix prohibitif… Je vous
Transport de marchandises
Des transports bon marché facilités par un pétrole gratuit (ou presque) nous a permis dans un premier temps de spécialiser des régions (ici l’agriculture et rien d’autre, là l’industrie et rien d’autre, ailleurs, le tourisme et rien d’autre non plus) et dans un second de faire fabriquer au moindre coût à l’autre bout de la planète tout et n’importe quoi. Le granit parisien des bordures de trottoirs et du pavé provient aujourd’hui de Chine pour ne citer qu’un exemple. Dans la même veine, je ne peux m’empêcher de rappeler le nombre de kilomètres parcourus par un yaourt aux fruits pour atteindre votre table. Les chiffres varient selon les études, mais qu’importe la justesse… de trois à sept mille kilomètres! Je vous mets en lien cet article paru fin septembre dans un journal suisse Comment notre caddie réchauffe le climat qui traduit en litre de pétrole l’énergie nécessaire à la production et au transport de quelques produits alimentaires… En bref, il faut acheter local! Si tant est que le consommateur soit l’unique responsable! mais c’est une autre histoire!
Transports alternatifs
En d’autres termes : les transports en commun, les covoiturages, la marche à pied ou le vélo (roller, patinette…). En terme d’efficacité énergétique la question ne devrait même plus se poser pour savoir lequel de deux modes de transports, l’automobile individuelle et un bus par exemple est le plus efficient. Pourtant, en France du moins, l’État s’obstine depuis quelques décennies à mépriser le développement de ces réseaux. Même si le TGV fait la gloire de nos campagnes, la réalité est plus triviale, et le développement de ses liaisons Paris – province masque l’abandon de nombreuses voies ferrées inter-régionales et le tracé même des lignes TGV montre de manière flagrante la façon toute parisienne et centralisatrice de penser les déplacements. La dernière ligne Paris-Strasbourg en est un exemple édifiant : Paris Reims ou Paris Strasbourg sont faciles et rapides, mais Reims Strasbourg ou Nancy Strasbourg ne sont que vues de l’esprit! Ce genre de déplacement continuera à s’effectuer en voiture et autoroute. Autre exemple , si la Suisse propose un passe permettant l’utilisation de tous les transports en commun, nous en sommes encore loin en France.
Amélioration des systèmes existants
Reste ensuite les ersatz qui font rêver dans les chaumières… Concernant les moteurs thermiques par exemple, il existe plusieurs techniques permettant de consommer moins ou différemment
- Le procédé Pantone qui permet d’augmenter substantiellement le rendement d’un moteur, mais qu’une essence pas chère n’a jamais justifié le développement aux yeux des constructeurs. La force de l’habitude faisant le reste, un procédé éprouvé (le diesel par exemple) étant plus intéressant pour le marketing, l’industriel et le consommateur…
- Le moteur Stirling Wikipedia schéma animé – site personnel. Mêmes remarques. L’invention remonte au milieu du XIXe siècle, mais n’a jamais été optimisée si ce n’est dans des applications ponctuelles (groupe électrogène Philips, moteurs de sous-marins. Pour faire bref ce type de moteur est poly carburant (il suffit d’une source de chaleur, a un excellent rendement à régime constant seulement.
- Le moteur rotatif ou procédé Wankel
- Le générateur électrique embarqué constitué d’un moteur Stirling produisant directement de l’électricité alimentant le moteur électrique de traction… Ce type de véhicule est resté à l’état de projet, l’avantage est d’avoir un véhicule électrique qui fabrique son courant à partir de n’importe quel carburant, il suffit de chauffer…
- Le charbon liquéfié tel que les Allemands l’ont fait pendant la Seconde Guerre mondiale avec le fameux procédé Fischer Tropsch qui présente l’inconvénient d’être gourmand en énergie et passablement polluant notamment en gaz à effet de serre… mais nous y reviendrons. Le principe est intéressant en temps de guerre pour une utilisation limitée… Mais pour une utilisation massive…
Les agro carburants
Petit tour du propriétaire. Deux grandes options se présentent : la production via l’agriculture “classique” de carburants dits verts et la valorisation des déchets agricoles. On remarquera au passage que toutes les énergies fossiles sont “bio” dans le sens où elles sont issues de la décomposition d’éléments organiques (plantes et micro-organismes) ayant vécu grâce à l’énergie solaire (photosynthèse) il y a 600 millions d’années et transformées par la divine providence des mouvements de terrain et autre tectonique des plaques…
Les cultures dédiées.
Petit rappel : quelle que soit la plante choisie, maïs, blé, soja, palmier à huile, canne à sucre, betterave, algues … il faut à l’instar de toutes les cultures intensives labourer, amender (engrais), semer, traiter, récolter, transporter vers les unités de distillation qu’il faudra construire et entretenir, transformer (en chauffant entre autres), transporter à nouveau avec des véhicules qu’il est nécessaire de construire et enfin distribuer… Il n’est pas utile de faire de grandes études pour comprendre qu’il sera incontournable d’utiliser une quantité d’énergie non négligeable pour effectuer toutes ces phases “classiques”, sans parler de l’énergie indispensable au déplacement des personnels de la filière.
Je rappelle pour la blague que la consommation française de pétrole est d’environ 90 millions de tonnes, que la production à l’hectare est d’une tonne et que la surface totale de la France, champs, forêts, montagnes, rivières, lacs, routes et surfaces urbanisée est de 55 millions d’hectares… Il est donc impossible de remplacer ne serait-ce qu’à moitié le pétrole actuel par des “bio” carburants si nous voulons conserver nos stades de foot, nos aéroports, nos villes et accessoirement quelques champs pour se nourrir…
Nous allons donc (comme tous les pays occidentaux ainsi que les pays émergents, importer ce nouvel “or vert” de pays lointains dont nous allons non seulement raser les forêts, mais aussi occuper une place non négligeable de leurs cultures vivrières traditionnelles. Manger ou conduire, il faudra bien choisir. Sans parler bien entendu du transport nécessaire à la distribution à nos pompes à essence du fameux “bio carburant”. Le petit article du Monde que voici en rajoute une couche quant au soit disant gain en GES de ces cultures. Et cet autre sur l’impact sur les forêts tropicales. Lire aussi cet article en anglais. Il apparaît que la filière actuelle ne fonctionne que grâce aux subventions d’une part, mais surtout que ses zélateurs ne prennent pas en compte le bilan énergétique global : quelle énergie totale est nécessaire pour produire un litre de “bio carburant”. Or le coût actuel de cette énergie, le pétrole est… insignifiant ! et absolument pas pris en compte. En d’autres termes, la production de bio carburants est liée à celle du pétrole, tant par sa production que par son prix! Il n’est par ailleurs même pas certain que vous ayez suffisamment de “bio” carburants pour faire le processus complet, de la production à la distribution en passant par toutes les phases.
Pour résumer les agrocarburants coûtent cher en énergie, prennent la place des cultures vivrières classiques (un plein de 4X4 est l’équivalent en nourriture végétale d’une année pour un individu, 50 pleins par ans = 50 individus, un million de 4X4 = deux millions de voitures classiques = 100 millions d’humains qui ne sont plus nourris!), sont responsables de la destruction de forêts tropicales (poumons de notre planète), sont responsables de la disparition de la faune, de la flore et des populations de ces forêts (ben oui, m’sieurs dames, les Indiens peinturlurés, ces bons sauvages sont en train de crever et tout le monde s’en fout, les ours blanc en revanche font la une des journaux!), sont émissifs en termes de GES car non seulement le bilan carbone n’est pas bon, mais la production de méthane et surtout de protoxyde d’azote via les engrais y étant associé est catastrophique, or ces deux gaz sont respectivement 25 et 298 fois plus efficaces que le CO2. Les agrocarburants sont donc une fausse bonne idée pour ne pas dire une arnaque et si je me laissais aller… une vraie connerie!
Valorisation des déchets.
S’il est une filière prometteuse, c’est celle-ci. Mais attention! il ne faut pas imaginer une seule seconde que le bénéfice pour l’automobiliste sera immédiat. Il sera nul! Seul l’agriculteur pourra tirer parti de cette valorisation et/ou de cette diversification de culture. Dans un premier temps, le plus simple est de méthaniser les déchets agricoles existants pour faire de l’électricité redistribuée sur le réseau. La méthanisation consiste à mélanger dans une cuve tous les déchets agricoles (fanes, lisiers, purins…) et/ou ceux issus des industries agroalimentaires locales (si elles n’ont pas déménagées pour Tataouine), ces déchets en pourrissants produisent du méthane (CH4) qui brûlé sur place fait tourner des turbines et des alternateurs. La chaleur résiduelle peut être utilisée tout d’abord pour accélérer la méthanisation puis pour chauffer des locaux ce qui n’est utile qu’en hiver dans les régions froides ou pour faire tourner des moteurs Stirling pour tirer partie au maximum de l’énergie produite. D’autre part, les agriculteurs pourraient planter les surfaces en jachère d’oléagineux à usage personnel pour leurs propres machines agricoles. Le procédé est simple, une presse suffit… et une autorisation de l’État. Cette dernière étant la plus difficile à obtenir, TIPP et lobbies pétroliers obligent! Je rappelle au passage que Rudolf Diesel inventa le moteur éponyme en 1897 pour permettre aux agriculteurs de brûler des huiles lourdes et travailler leurs terres en toute autonomie… c’était sans compter sur la Real-Politik… Toute autre production est un gouffre énergétique non rentable pour les raisons données plus haut (distances, rendements énergétiques, choix entre nourriture ou énergie, destructions de forêts…).
L’hydrogène
Formidable! Nos voitures demain, rouleront à l’hydrogène! oui Monsieur! sans polluer puisque sa “combustion” ou plutôt la réaction chimique qui associe deux atomes d’hydrogène à un atome d’oxygène produit de la chaleur et de l’eau! et sans surcoût! ou si peu! Ben voyons! Après le père Noël, l’hydrogène! Il faut tout de même avoir un culot monstre pour oser parler d’un système aussi stupide, n’ayons pas peur des mots. L’énergie nécessaire à sa production (il n’existe pas à l’état naturel), à son stockage (il est très volatil) et à sa distribution est telle qu’elle ruine d’entrée tout espoir de faire un jour quelque chose d’intéressant avec. Il serait tellement plus efficace d’utiliser directement l’électricité ou la chaleur nécessaire à sa production pour faire fonctionner des transports ou autres.
Quant à la pile à combustible… elle est actuellement hors de prix et risque de le demeurer encore longtemps, a fortiori pour de petits véhicules. Là est le problème, que ce soit avec de l’hydrogène ou du gibolin, personne n’imagine une seconde de devoir abandonner son véhicule personnel, mais espère en un miracle scientifique, technique et énergétique qui lui proposera demain de rouler comme aujourd’hui, mais sans polluer, sans détruire la planète…
Pour conclure cette partie consacrée aux transports, il apparaît clairement que réduire les distances et la vitesse et simplifier les procédés serait le plus efficace pour faire face à la pénurie croissante de pétrole qui nous attend et accessoirement au réchauffement climatique. En effet, LE PROBLÉME d’une énergie bon marché est le gaspillage induit qui se traduit par une inflation des déplacements et des distances parcourues et la croyance dans un système économique fondé sur cette “entropie” maximum que l’on nomme CROISSANCE.
On remarquera au passage que la rentabilité de la main-d’œuvre occidentale et dans une certaine mesure de son “chômage” organisée trouve son origine dans une énergie bon marché. L’exemple du granit chinois est, il me semble, on ne peut plus parlant!
L’habitat
Mais le pétrole tient aussi une part importante dans l’habitat, et ce à plusieurs niveaux. Il serait plus honnête de parler en fait des énergies fossiles dans leur globalité i.e. le charbon, le gaz et le pétrole. Tout dépend en fait du pays, de ces ressources énergétiques, de sa politique et du poids de sa monnaie sur le marché international… vaste sujet.
La construction
L’essentiel de la construction se fait aujourd’hui en béton, et qui dit béton, dit ciment plus sable et granulat divers, mais qui dit ciment dit… chaleur. 1450° environ pour cuire du calcaire et de l’argile. Le plâtre fabriqué à partir de gypse demande certes moins de chaleur (200 à 400°), mais demeure néanmoins de l’énergie. À cela il faut rajouter l’ensemble des matériaux de gros et second œuvre qui, de plus en plus techniques (des enduits aux doubles vitrages en passant par les huisseries, les fluides, les peintures, les sols, les adductions et les évacuations, l’isolation et le reste) demandent de plus en plus d’énergie pour être conçus, transportés (le granit chinois…) et bien sûr mis en œuvre.
Avant même d’être livré et de fonctionner un bâtiment ou un ouvrage d’art (pont, tunnel…) aura consommé énormément d’énergie. Sa durée de vie dépendra de sa qualité de réalisation mais aussi de sa conception. Le pavillon américain (encore lui) construit en matériaux légers n’a qu’une espérance de vie de deux ou trois décennies quand la même chose en Europe peut espérer durer un siècle… Mais même les tours ne sont pas éternelles, a fortiori quand elles sont mal conçues et qu’une bande d’agités… (M. et Mme Palersolidesédeutourla ont un fils… Oussama. Vous connaissez tous la blague…).
Devoir reconstruire des bâtiments ou devoir les améliorer en les restructurant tous les quatre matins demande évidemment plus d’énergie que lorsque leur construction et leur conception sont pérennes. Les besoins évoluant, les normes aussi, la population augmentant et/ou vieillissant (tout dépend des pays), la construction a encore un bel avenir… si l’énergie reste bon marché!
Les problèmes principaux étant posés, les solutions sont évidentes, mais difficiles à mettre en œuvre :
- Construire durable i.e. pour un siècle minimum sans qu’il soit besoin d’effectuer de gros travaux. Dans ce domaine, nous n’en sommes pas loin en Europe, mais ce n’est pas le cas aux États-Unis, au Japon et dans de nombreux pays.
- Construire avec des matériaux locaux à faible coût énergétique, ce qui signifie privilégier la brique et le plâtre et non le béton, mais ne rêvons pas, seul un coût prohibitif de sa fabrication limiterait intelligemment son usage. Par ailleurs, sa facilité de mise en œuvre et ses possibilités techniques le rendent souvent incontournable. Reste à évaluer le poids “carbone” de ce choix : fabrication, mise en œuvre, usage, entretien, dimension et situation du bâtiment, etc. Le problème est complexe.
- Construire en bois, car ce matériau, outre ses qualités isolantes, permet de stocker le CO2 principal gaz à effet de serre. Faut-il encore ne pas déforester les grandes forêts tropicales en y exploitant à outrance les essences rares qui font la fierté des salles de bain occidentales. Certaines essences européennes traitées de manière idoine rendent le même service.
Attention néanmoins à ne pas trop rêver devant les maisons dites “zéro énergie”. Ces constructions ne concernent que les pays riches et des propriétaires non moins aisés et donc mathématiquement moins nombreux…
Or, comme dit plus haut, habiter à la campagne coûte cher en transport, en isolation (plusieurs façades) et ne concerne somme toute, qu’une petite partie de la population européenne et a fortiori mondiale. S’il n’est pas inutile de se pencher sur le problème de la construction (ou de la réhabilitation) de l’habitat isolé (et même pavillonnaire en lotissement), l’essentiel demeure l’habitat collectif en milieu urbain de plus en plus dense.
L’implantation
Comme je l’ai laissé entendre plus haut, se faire construire une belle maison à la campagne est bien sympathique, mais demande de s’y déplacer et d’en repartir avec son véhicule pour aller chercher le pain que l’on a oublié (mais les suisses n’en mangent guère…) ou pour aller travailler (oui je sais les Français sont de toute façon en grève ou au chômage…). De plus la construction d’un beau lotissement dont nos campagnes occidentales ne sont pas avares, demande des raccordements aux réseaux importants (donc onéreux et gourmands en énergie) et ruine tout espoir de développement de transports en commun de par la faible densité de l’habitat. Les lotissements construits dans les années 60 sont aujourd’hui envahis de véhicules, car les garages conçus pour une seule voiture ne peuvent en accueillir deux ou trois nécessaires aux deux parents qui travaillent et à l’un ou aux deux enfants qui effectuent leurs études cent kilomètres plus loin non desservis par les transports en commun… Parfois même (selon les revenus, la famille disposera-t-elle de motos, scooters voire d’un véhicule “familial” permettant de transporter tout ce beau monde… Pour la plus grande joie des assureurs!
Cet exemple américain est emblématique de l’inconséquence humaine : on peut voir sur la gauche l’implantation d’hypothétiques panneaux solaires pour alimenter le pâté de maisons en électricité, maisons mal isolées, pourvues de clim et autres systèmes électriques nombreux et surtout implantées le plus loin possible les unes des autres et a fortiori des camps de consommation, de travail et de loisirs… nécessitant donc plusieurs véhicules. Cet exemple me fait penser aux voitures hybrides dont le coût carbone réel ruine le projet initial bardé de toutes les vertus : surpuissance du moteur (vitesse au-delà des limites officielles), sur équipement “séducteur” (climatisation, automatismes…).
À l’inverse, l’habitat urbain est beaucoup moins gourmand en énergie que ce soit pour sa construction pour des raisons évidentes d’économie d’échelle (je parle évidemment de coût énergétique), que pour ses coûts d’usage. Pour ne citer qu’un exemple, il paraîtrait que le taux d’équipement en véhicule des foyers français avoisine les 90 % quand ce même taux descend à moins de 45 % à Paris. Sachant par ailleurs que beaucoup de Parisiens motorisés n’utilisent que très peu leur véhicule. Je ne connais pas les chiffres des grandes villes dans le monde, mais il est fort à parier que les disparités sont les mêmes. Il est à noter que 50 % de la population mondiale vit en milieu urbain et que ce chiffre avoisine les 70 % en Europe. Quant à l’isolation, elle est plus efficace dans le collectif que dans le particulier en terme de ratio surface de façade/ surface habitable. On s’en serait douté.
Le chauffage
Le poste principal énergétique d’un bâtiment est son chauffage. Deux cas se présentent à nouveau : le collectif et le particulier. À l’exception bien entendu des immeubles collectifs surchauffés et des propriétaires non frileux de pavillons bien isolés, il paraît encore évident que les coûts énergétiques sont moins élevés pour le collectif que pour l’individuel. Cependant, les besoins et les normes en terme d’isolation et de bilan énergétique ont changé depuis quelques années et si la construction de bâtiments nouveaux collectifs ou individuels permet de les appliquer, l’isolation est plus facilement réalisable pour l’habitat individuel que pour l’immeuble hausmanien parisien. Reste à en connaître le coût moyen pour établir des comparaisons. Si tant est qu’elles soient utiles.
Dans tous les cas de figure, une bonne isolation se fait par l’extérieur afin d’éviter les ponts thermiques. Les solutions sont nombreuses en construction comme en rénovation (de très loin l’essentiel du parc), mais difficiles en mettre en œuvre pour de l’habitat ancien.
Par ailleurs, je pourrais citer les cloisons en briques qui non seulement isolent mais stockent la chaleur, l’aération en double flux qui permet de réchauffer l’air froid venant du dehors par l’air vicié mais chaud expulsé, les pompes à chaleur, les “puits canadiens” qui permettent de récupérer les calories du sous-sol, le chauffage au bois (quand on en dispose en quantité proche et surtout quand on valorise les déchets, car planter des forêts pour se chauffer est une véritable ineptie), le double ou triple vitrage, les toitures végétalisées… ce ne sont pas les solutions qui manquent. Le seul frein à leur application demeure leur coût face à celui du pétrole, qui je le rappelle pour la centième fois pour ceux qui dorment au fond de la classe… ne coûte RIEN! THIS, is the question!
Voici néanmoins quelques liens vers des expériences intéressantes, qui malheureusement ne sont que de belles expériences que chaque pays présente au monde à l’instar des pavillons nationaux des expositions universelles.
- Bedzed, ce lien-ci ou encore ce lien-là
- quartier Vauban à Freiburg
- La norme Minergie
- Ville chinoise de Dongtan.
Mais pour une maison écolo ou un quartier, combien de permis de construire pour du lotissement en bordure de villages ou pour du bâtiment dont on applique au sens strict les règles en vigueur sans aller plus loin au prétexte effectivement imparable du coût trop élevé ou encore combien de néoruraux (des Parisiens de mon espèce qui vont vivre à la campagne dans une grande maison assez loin du village, mais avec une vue… je ne vous dis pas!) ont une désaffection pour les maisons de ville ou l’immeuble ancien sans confort au centre du bourg?
Pour résumer ce passage sur l’habitat et ses activités connexes (y aller et en partir pour ses activités professionnelles, ludiques et contingentes), il vaut mieux habiter en centre-ville qu’à la campagne, y travailler au plus près et consommer le moins possible… Ce qui va à l’encontre de notre monde de vie actuel.
Tour d’horizon des autres énergies
Le premier schéma de l’AIE montre qu’en 2005 40 % de la part énergétique globale revenait au pétrole et 20 à 21 % au charbon et au gaz respectivement, je n’ai pas de chiffres plus récents, mais tout laisse à penser que la part n’a pas beaucoup varié depuis.
JM Jancovici sur son site Manicore explique mieux que je ne le ferais la difficulté de calculer la part exacte de chaque énergie selon le mode de calcul utilisé, ici pour l’électricité en France. La part des autres énergies se limite donc aujourd’hui à moins de 20 % dont le nucléaire et l’hydroélectrique pour l’essentiel! Je rappelle pour ceux qui se sont endormis sur leur écran que 80 % de notre énergie est donc d’origine fossile productrice de CO2 (entre autres) et responsable depuis un siècle et demi de l’augmentation des GES (gaz à effets de serre anthropique). Je reviendrai sur le sujet dans la prochaine partie.
Si le pic de production du pétrole nous guette et si chaque jour nous en rapproche un peu plus, c’est mathématique, le pic du gaz ne devrait pas tarder non plus, pas moins que celui du charbon, qui s’il est plus lointain est lui aussi fatal! Les énergies fossiles sont des matières premières naturelles non renouvelables à l’échelle de l’humanité (si l’homo sapiens a 100 000 ans, le charbon en a 600 millions soit 6000 fois plus) et ne se renouvellent pas quoi qu’on en dise. Les conditions climatiques et végétales actuelles à la surface de la planète n’ont rien à voir avec celles du carbonifère, qu’on se le dise!
Le charbon
Mais revenons au pic du pétrole, premier sur la liste. Quelle est la matière première la plus proche du pétrole? Le gaz, le charbon, l’hydroélectricité ou le nucléaire? Le charbon bien sûr! Ne pas oublier que le pétrole est une ressource naturelle polyvalente, plastiques, diesel essence, kérosène, engrais, bitumes, solvants, pharmacie, peintures, chauffage… la liste est infinie. S’il existe comme nous avons pu le voir sommairement dans les paragraphes précédents, des candidats à la succession, aucun de ces candidats ne remplace le pétrole dans sa globalité! THIS, is the question once again! une fois de plus!
Seul le charbon représente le candidat le plus proche chimiquement. Les coûts financiers, énergétiques et environnementaux n’en sont pas les mêmes, loin de là! sinon voilà belle lurette que l’Europe riche en charbon se serait convertie, or comme tout le monde a pu le constater depuis trente ans, les mines ont toutes fermé les unes après les autres! rentabilité oblige. L’industrie s’en étant désintéressée, ce sont autant de techniques qui n’ont pas évolué depuis cette époque, autant de puits à réouvrir… pour le plus grand bonheur du réchauffement climatique. J’en vois un qui lève le doigt en me montrant les possibilités de capture de CO2 et “d’enfouissement” sous le tapis… L’idée est bonne en effet, mais elle ne résiste pas deux secondes à l’analyse. D’une part le procédé est gourmand en énergie (transport, compression, injection souterraine, surveillance de looooongue haleine) et il est bien plus efficace de l’économiser, d’autre part le procédé n’a pas fait ses preuves d’innocuité (combien de temps des couches d’argile ou d’anciennes mines de charbon seront-elles étanches au CO2?) et pour finir, le principe ne peut s’appliquer qu’aux unités de production (centrales, usines chimiques) et non aux utilisateurs dilués (véhicules, avions, particuliers…) à moins d’accepter de rouler à 10 km/h sur autoroute dans une deux places de 5 tonnes!
Le gaz
D’une part, la production n’est pas au rendez-vous et géopolitiquement c’est l’ami Poutine qui nous tient par les… (80 % des fournitures européennes), d’autre part le gaz lui aussi produit du CO2, même si les autres polluants sont quasiment absents. Localement, la méthanisation est une excellente idée, localement seulement pour un usage limité comme expliqué plus haut.
L’électricité
Je ne l’apprendrais à personne, le 220 V ne fait pas voler les avions ni rouler les camions, nos voitures et nos mobylettes et ne produit pas davantage de solvants, de peintures, d’engrais, de chimie diverse… D’autre part l’électricité ne se stocke pas ou si peu (batteries pour l’essentiel, lac d’altitude pour les barrages, air comprimé, mais le procédé n’a pas encore fait ses preuves…).
Petit rappel sur la fabrication de celle-ci:
- la pile électrique d’un intérêt limité
- la pile à combustible qui nécessite de l’hydrogène… le problème étant de produire cet hydrogène, or ce qui se fait de mieux pour l’instant se fait avec… du pétrole! Bingo! ou par électrolyse (vous avez le droit de rigoler!)
- les cellules photovoltaïques (excellent article de Wikipédia) nécessitent encore beaucoup d’énergie pour être produite (et donc du…), les rendements ne sont pas terribles (17 % max) et la durée de vie limitée. Le rendement global est donc minable, au global les économies d’électricité sont donc plus efficaces
- l’alternateur (de la dynamo à la centrale nucléaire)
Ce dernier système est le plus répandu, car de loin le plus efficace (plus de 90 % de rendement). Pour faire tourner un alternateur, rien de plus simple, le plus ancien système connu est le moulin à eau ou le moulin à vent, en d’autres termes, le barrage hydroélectrique ou le barrage au fil de l’eau sur une rivière et l’éolienne. Étonnamment, l’éolienne aurait dû être un des premiers moyens de production électrique, mais était-ce l’héritage du moulin à vent qui l’a “ringardisé” et fait disparaître pendant de longues décennies ou plus simplement la plus grande efficacité des autres systèmes, plus gourmands en énergie primaire (charbon, pétrole, gaz puis nucléaire), certes, mais abondante et bon marché, ainsi que la plus petite surface utilisée rapportée à la production totale. De ce point de vue, une centrale nucléaire est à ce jour imbattable.
Le nucléaire
Présentée de cette manière, une centrale nucléaire est une centrale thermique comme une autre. En France, la part du nucléaire dans la production électrique est de 80 % environ. L’électricité ne représentant que 20 % de l’énergie totale consommée, la part du nucléaire ne représente donc que 16 % du total pour faire court. Ce qui est peu malgré nos 80 % et l’est encore moins dans le monde où la part totale du nucléaire est de 11 %. Sachant que la construction d’une centrale prend du temps, beaucoup plus de temps que pour une centrale thermique classique, sachant par ailleurs que les ressources en uranium ne sont pas non plus infinies et que le passage à des centrales de 4e génération (type “surgénérateur” capable de brûler les déchets des anciennes centrales) n’est pas au point et encore moins opérationnel, que l’on soit pro ou anti nucléaire ne change rien à l’affaire, le nucléaire n’est pas le candidat à la succession du pétrole. Le lien suivant vous en dira plus. Vous pourrez télécharger le rapport britannique complet sur le sujet à la fin de l’article. Quand on connaît les problèmes de l’AIEA à contrôler une poignée de centrales par le monde, on imagine les pires difficultés dans le cas d’une “prolifération”, le mot est faible, de centrales censées produire l’essentiel de la production électrique mondiale… Que fait la Chine aujourd’hui? Elle construit une centrale thermique au charbon tous les cinq jours! La France elle aussi se lance à nouveau dans l’aventure notamment dans la Nièvre.
Si vous avez bien suivi, nous avons, en France pour l’essentiel et dans les pays occidentaux pour le principal, le choix, non pas entre le nucléaire et la bougie (ce qui sémantiquement parlant est un non-sens), mais entre le nucléaire et… le charbon! Et de ce point de vue… on en arrive à la conclusion qu’il vaut mieux une centrale nucléaire que cinq centrales au charbon:
L’hydraulique
Les centrales hydroélectriques pourraient être une bonne solution, s’il est encore possible d’en rajouter (pour l’Europe du moins) ou si l’on accepte le déménagement de million de personnes comme en Chine avec le barrage des Trois Gorges et si l’on fait abstraction des milliers d’hectares de terres agricoles noyées, d’une écologie locale bouleversée et accessoirement d’une production de méthane non négligeable. En effet, les limons des rivières stagnent au fond des lacs artificiels créés, se décomposent et produisent du méthane (23 fois plus efficace que le CO2 en terme de GES). Choix cornélien : barrage des Trois Gorges ou centrale nucléaire. J’en arrive à me dire que malheureusement le choix n’étant pas le nucléaire ou l’éolien, ou les économies d’énergies, mais le nucléaire ou un barrage monstrueux ou des centrales au charbon… il eut peut-être mieux fallu des centrales nucléaires.
L’éolien
Je ne présente plus les éoliennes dont la production électrique avoisine les 23 % au Danemark, 17 % en Espagne et 6 % en Allemagne. Nous ne parlerons pas de la France par pudeur… À noter que la Grande-Bretagne de Gordon Brown vient de décider de devenir le champion “of the World” de l’éolien “off shore”. À suivre…
Il existe bien entendu de nombreuses autres solutions pour produire de l’électricité à partir de centrales solaires thermiques, marémotrices, à vagues ou géothermiques pour ne citer que les exemples les plus connus. Manque de bol ces expériences ne sont souvent qu’à l’état de projet, ou ne représentent qu’une infime partie du parc de centrales électriques dans le monde. Or! Je le répète encore, le problème n’est pas d’avoir de bonnes idées et des solutions géniales, le problème est de les appliquer à grande échelle. Et face encore à une énergie fossile qui ne coûte rien… c’est ruiné d’avance.
Les économies d’énergies
C’est ici le point le plus intéressant et le plus efficace à mettre en œuvre, on l’aura bien compris dans les lignes qui précèdent. Il suffit pour l’essentiel de changer nos habitudes, bien plus que nos technologies, qui, je le rappelle n’ont que peu de chance de bouleverser notre monde en l’espace de quelques petites années, hormis dans les rêves d’enfants grandis trop vite…
L’association Négawatt essaye de faire passer ce message depuis des années, avec peu de succès malheureusement.
Il me reste à citer cette expérience danoise intéressante qui a consisté il y quelques années à rassembler plusieurs entreprises aux activités et aux déchets complémentaires. Il s’agit de Kalundborg. Malheureusement, je me dois de jouer encore une fois les troubles fêtes car d’une part l’expérience est à ma connaissance unique ou presque à ce jour et d’autre part incompatible avec le fonctionnement capitalistique de l’industrie que l’on peut regretter ou pas, mais qui est ainsi, c’est comme ça! En effet, même si je ne suis pas toujours d’accord avec les dangereux capitalistes et ultra-libéraux qui traînent sur ce site, il est un point sur lequel nous nous retrouverons. Une entreprise ne peut pas se permettre de n’avoir qu’un seul fournisseur et a fortiori un seul client. L’indépendance et la mise en concurrence est la base de son salut. Or, dépendre comme dans cette expérience de la bonne santé économique de ces voisins dont ce n’est pas le métier principal avec des investissements importants est risqué…, voire suicidaire. Pour se faire, seule une entreprise maîtrisant tous les processus de fabrication de ses produits peut se permettre cela. Or la mode est à “l’externalisation”, c’est-à-dire la gestion de multiples sous-traitants mis en concurrence tous les quatre matins. C’est le cas de nos fabricants d’ordinateurs qui ne prennent même plus la peine d’assembler et qui se contentent de vendre par correspondance (Apple Store, Dell…).
Une chose est certaine, l’augmentation prochaine du pétrole et du gaz va entraîner une inflation monstre qui fera apparaître le coût véritable de certaines solutions soit disant “miracle”. En revanche, l’agriculture bio locale, le transport ferré et côtier, la brique, le bois, l’électricité (opposé au gaz comme moyen de chauffage ou de cuisson) et j’en passe, seront de plus en plus compétitif. C’est déjà une bonne nouvelle.
Mais alors, que faire?
Je ne peux que vous enjoindre à relire le livre de Jancovici et Granjean dont j’ai fait l’année dernière la réclame sur ce site : “Le Plein S.V.P.” ou encore “La vie après le pétrole” de Jean Laherrère et Jean Luc Wingert. Sinon, vous aurez compris qu’instiller un cercle vertueux de comportement économe et innovateur ne peut se faire que par la mise en place d’une taxe progressive dans le temps sur les énergies fossiles et les matières premières non renouvelables. Le fameux “Grenelle de l’environnement” devrait d’ailleurs se contenter de mettre en place cette taxe, le plus rapidement possible. Et rien d’autre. Une énergie fossile chère, de plus en plus chère, incitera à réduire ses consommations et donc ses émissions, incitera à isoler ses habitations, à rouler moins vite, moins longtemps et moins loin, à utiliser des énergies renouvelables, à relocaliser les productions lointaines, etc. Les sommes collectées permettraient de rembourser nos fameux trous, déficits et autres faillites d’État… et parallèlement à investir dans la recherche d’autres sources énergétiques… Ne pas le faire, c’est de toute manière faire face tôt ou tard à ce problème… à la différence que l’augmentation du prix du pétrole à la pompe ou sur nos factures quotidiennes ne profitera pas à qui que ce soit si ce n’est à une récession due à l’augmentation de tous les prix et donc à une inflation galopante pour ne pas finir rapidement sur la paille.
Peut-on appeler cela la “décroissance”?
Peut-être, mais j’en parlerai par la suite. À ce propos la plupart des spectateurs du film d’Al Gore “An Inconveniant Truth” ont regretté l’absence de solutions de la part de son réalisateur. À bien y regarder, il me semble que sans le dire explicitement, l’ex futur président des USA en arrive à cette même conclusion. JM Jancovici sur le site de l’X n’en est pas bien loin non plus et bien entendu les tenants traditionnels de cette théorie dont je vous propose ce petit film.
Par ailleurs, les bruits de bottes turco-irakiens et dans la foulée américano-iraniens ou russo-américains en Europe de l’Est risquent de faire grimper les cours du pétrole et du gaz au-delà du raisonnable d’ici Noël. L’administration Bush semble bien partie pour une troisième guerre du pétrole avec l’Iran, histoire de masquer son incurie par une autre, de faire élire un nouveau Républicain, de s’approprier de grands champs pétroliers supplémentaires et de contrôler la croissance des voisins émergents proches : Chine et Inde. C’est d’ailleurs déjà le cas au Darfour entre les Américains et les Chinois.
Et pour finir!
- Q : To sum up, in your speech at ASPO in Cork next week, what will be your message to the conference, the oil industry and policy makers more widely?
- À : The message in short is that we are just about to enter hot water, quite serious hot water. And the danger is that we sit there blissfully like the frog in the pan of water gently heating on the stove until – as the Irish would say – it wakes up to find itself dead. In other words we may be sleepwalking into a problem which is actually going to be very serious and that it may be too late to do anything about it by the time we are fully aware.
- Q : And we are talking about the oil supply as well as climate change in those remarks?
- À : Exactly
un extrait de l’entretien de Lord Oxburgh, ancien dirigeant de la Shell, avec le journaliste David Strahan.
Fin du premier acte
Je me garderai bien de faire une conclusion à ce stade du débat car je ne doute pas qu’il y en ait… du débat! Je me réserve donc pour la suite qui vous causera de l’état climatique de notre planète.
Pour info, le cours du brut à NY frôlait vendredi 19 octobre les 90$ le baril, soit un mélange de spéculation (la loi de l’offre et de la demande) et d’inquiétudes…
Mais en attendant la fin du monde… comme l’a dit Épinçure : Carpe diem!
, le 22.10.2007 à 01:04
Bel article alec6, tous mes compliments.
Je pensais que le prix du brut atteindrai les 100$ fin décembre, mais au rythme où vont les choses je crois que ce sera avant le 15 novembre.
Et oui nous allons devoir modifier nos habitudes de consommation, notre mode de vie, notre habitat pour faire face à la pénurie de l’or noir. Plus vite nous prendrons ces mesures moins douloureux ce sera.
Plus le transport sera cher et moins la Chine sera l’usine de monde. Les sociétés pourront relocaliser leurs unités de production dans leur pays d’origine. Un jean ne devra plus faire 40 000kms pour trouver sa paire de fesses…
L’énergie avec l’eau et les ordures sont les enjeux majeurs des prochaines années. Certainement aussi la source des prochains conflits armés, hélas.
J’attends la suite de ton papier avec impatience, merci.
, le 22.10.2007 à 01:35
Non mais !
Plus d’une heure de lecture haletante sans avoir visité tous les liens, est-ce bien raisonnable?
Alec6, j’ai mon ordi allumé, une lampe aussi (basse conso quand même, mais 15 Euros le bout), j’ai dû remettre une bûche dans la cheminée, car il fait -2°C dehors et nous ne chauffons pas (au fioul) la nuit : ainsi tu pousses à une consommation énergétique indue. Mais ton article se lit sans reprendre souffle.
Bravo.
A propos, dis-moi: comment fera t-on dans le futur pour le transport des cubitainers de vins de Bordeaux? Certains Suisses devront s’en passer? Ah, bon, ça me rassure.
, le 22.10.2007 à 06:11
Superbe papier, alec6, qui se lit tout seul et devrait, si nous ne sommes pas trop idiots, nous amener à une réflexion en profondeur sur les comportements à adopter, les choix à acccomplir, pour éviter le fort vilain programme qui se profile sur l’horizon.
Tu es resté en-deçà de ce que l’on peut lire dans les liens que tu nous proposes. Cette réserve t’honore en même temps qu’elle te prémunit des niaiseries qui ne sauront manquer d’apparaître, à un moment ou un autre, dans les commentaires. Tu as de la marge.
Je m’autorise donc à me brûler les ailes au plus près du réel qui est bien plus grave et pressant que tu le présentes. On va encore me traiter d’extrêmiste mais c’est pas grave devant une telle nécessité.
Le pic du pétrole sera atteint lorsque sa production cessera d’augmenter. Il est donc possible que nous ayons déjà atteint ce pic de production.
Alors la grande question reste de savoir si nous allons enfin basculer vers les énergies solaires (soleil, vent, marée, géothermie, biomasse…) et une modification de notre style de vie. Je parie ce que vous voulez contre ce que je ne vous donnerai pas que tant qu’il restera une source d’énergie fossile exploitable sur la planète nous retarderons l’échéance et que le réchauffement de la planète continuera puisque nous ne modifierons pas radicalement et intelligemment notre façon de vivre. Ah oui ! Bien sûr, nous allons remplacer nos lampes à filaments par des lampes basse-consommation. Ce ne serait pas si grave et le danger si proche il y aurait de quoi éclater de rire.
Nous sommes rendus, dans nos habitudes et notre psychologie de consommation, à un point tel d’accoutumance (drogués accomplis que nous sommes) que nous ne céderons à la raison que lorsqu’il n’y aura vraiment plus moyen d’être cons et de rester en vie en même temps.
Pour payer notre dose, nous ferons la guerre à tout ce qui possèdera des ressources énergétiques fossiles. Les guerres du Koweit, d’Irak, d’Afghanistan (transit des ressources du Nord et du Nord-ouest) seront suivies immanquablement par les guerre contre l’Iran et le Vénézuéla. Il y a tellement de temps qu’on nous dit que les méchants gouvernants de ces pays-là sont des gros vilains qui doivent être supprimés qu’il va y avoir avant longtemps deux peuples qui vont vivre des joies démocratiques ausssi savoureuses que celles que vivent les Afghans et surtout les Irakiens depuis quelques années. Car tout ça se fera au nom de la démocratie, bien sûr. Et pour que nous puissions continuer à vivre comme nous vivons. Dixit Bush. Bien sûr, vous l’aurez compris, les beaux préceptes de démocratie qui nous habitent (tu parles !) seront jetés aux orties comme la défroque de l’apostat mais pour des raisons plus viles. Nous serons tous des défroqués de la démocratie mais vous verrez comme nous l’accepterons sans barguigner le moins du monde, ça passera tout seul.
Consommons, mes frères ! Soutenons l’économie (libérale de marché) ! Défendons la mondialisation (capitaliste) ! C’est la seule issue (mortelle) possible ! Puisqu’on vous le dit…
—
Un autre monde est possible. Renseignez-vous.
, le 22.10.2007 à 06:13
J’aimerais voir l’évolution du prix du baril en Franc (suisses) ou en Euro, vu que le dollar semble la valeur-PQ du moment. Où puis-je me procurer un tel graphe?
, le 22.10.2007 à 06:20
Désolé, je n’ai pas pu résister à Gudule.
Sur des paroles de Boris Vian et une musique d’Alain Goraguer voici :
La complainte du progrès
Autrefois pour faire sa cour
On parlait d’amour
Pour mieux prouver son ardeur
On offrait son coeur
Aujourd’hui, c’est plus pareil
Ça change, ça change
Pour séduire le cher ange
On lui glisse à l’oreille
(Ah? Gudule!)
Viens m’embrasser
Et je te donnerai
Un frigidaire
Un joli scooter
Un atomixer
Et du Dunlopillo
Une cuisinière
Avec un four en verre
Des tas de couverts
Et des pell’ à gâteaux
Une tourniquette
Pour fair’ la vinaigrette
Un bel aérateur
Pour bouffer les odeurs
Des draps qui chauffent
Un pistolet à gaufres
Un avion pour deux
Et nous serons heureux
Autrefois s’il arrivait
Que l’on se querelle
L’air lugubre on s’en allait
En laissant la vaisselle
Aujourd’hui, que voulez-vous
La vie est si chère
On dit: rentre chez ta mère
Et l’on se garde tout
(Ah! Gudule)
Excuse-toi
Ou je reprends tout ça.
Mon frigidaire
Mon armoire à cuillères
Mon évier en fer
Et mon poêl’ à mazout
Mon cire-godasses
Mon repasse-limaces
Mon tabouret à glace
Et mon chasse-filous
La tourniquette
A faire la vinaigrette
Le ratatine-ordures
Et le coupe-friture
Et si la belle
Se montre encore rebelle
On la fiche dehors
Pour confier son sort
Au frigidaire
À l’efface-poussière
À la cuisinière
Au lit qu’est toujours fait
Au chauffe-savates
Au canon à patates
À l’éventre-tomates
À l’écorche-poulet
Mais très très vite
On reçoit la visite
D’une tendre petite
Qui vous offre son coeur
Alors on cède
Car il faut bien qu’on s’entraide
Et l’on vit comme ça
Jusqu’à la prochaine fois
, le 22.10.2007 à 07:42
Okazou, à l’exploitation (ou aux conflits si l’on est pessimiste) que tu imagines, ou que tu pressens …
… tu pourrais ajouter l’effet de la fonte des glaces en Arctique, qui provient précisément en grande partie de l’usage des produits pétroliers, et qui permettra de ficher en l’air cette partie de notre planète qui a été encore relativement protégée à ce jour de notre prédation. C’est paraît-il tout plein de pétrole là-dessous, et tous les pays limitrophes se préparent à la curée et à la disparition de toute la faune de ce dernier endroit intact, et à des pollutions circumpolaires encore inédites.
Alec, hum… Est-ce que Epinçure fut le premier épicurien ou non?
Merci pour ton article documenté et qui présente une synthèse équilibrée de cet énorme problème.
, le 22.10.2007 à 09:28
Edifiant article, Alec6! Ça valait la peine d’attendre!…
Je suis aussi de cet avis, Okazou. Mais la question est: “Où est la limite?” Ça ouvre tout simplement des perspectives effrayantes. Il y aura des remises en question qui risquent d’être inégalitaires. Le phénomène a déjà commencé dans un autre domaine: la santé. Il y en a clairement une pour les riches et une autre pour les pauvres, à l’intérieur d’un même pays comme la Suisse ou la France, sans parler des USA ou de l’Angleterre. On n’est pas sortis de l’auberge…
Milsabor!
, le 22.10.2007 à 09:56
Oulààà ! Je découvre cette contribution – pas si lourde que ça, finalement, eu égard au sujet – un peu avant d’aller prendre le TGV (est-bien raisonnable ?). Bon, j’ai enregistré le texte et je vais pouvoir lire à tête reposée sur papier, ce qui est moins fatigant pour mes yeux et soulage les centrales nucléaires.
Et zut à Okazou qui a cité Boris Vian avant moi !
A plus tard.
, le 22.10.2007 à 10:17
Merci à tous pour avoir eu le courage de lire toute ma prose, d’autant que les nombreux liens et pdf joints vous donneront matière à réflexion… entre autres passes temps.
Zallag, tu déflores en partie le deuxième acte en préparation dans lequel je vais m’étendre sur l’Arctique, ses températures, ses guerres roides et les réchauffements en cours… qui eux, font froid dans le dos !
L’actualité, de fait, s’accélère et la Une des Echos ce matin en témoigne. Il serait temps de s’en rendre compte ! Voilà tout de même quarante ans que le rapport Meadows (vous savez, le club de Rome…) nous a averti d’un déclin probable du pétrole vers les années 2000… certes, leurs “prédictions” (qui n’en étaient pas par ailleurs) se sont trompées de sept ou huit années, et les aveugles (vous voyez, je suis gentil) qui nous gouvernent en on conclu hâtivement que s’ils s’étaient “trompés” une fois, la théorie du “peak oil” était fausse… Le dernier rapport sur l’énergie en France vers 2020 – 2050 PDF produit par le cabinet du Premier Ministre est hallucinant, le “peak oil” y étant balayé d’un revers hautain de la main au prétexte que le Club de Rome… gna gna gna.
Ha, j’oubliais, un dernier lien politique pour vous faire frissonner.
, le 22.10.2007 à 10:45
Je n’en peux plus, Alec6. Super. Triste.
Lorsque, au moment où elle se construisait, Lewis Mumford (théoricien de l’urbanisme) hurlait que la Cité radieuse de Le Corbusier était la pire des solutions, qu’elle donnait naissance aux ghettos sociaux, et que ce qu’il fallait c’était rendre le centre des villes agréables, avantageux et généralement possibles à habiter par TOUS, il avait été mouché par “ceux qui savaient”, surtout lorsqu’il expliquait qu’en isolant les grands ensembles on générait une dépense d’énergie à la longue trop chère et peu supportable, et qu’il serait impossible à la longue d’y avoir une vie sociale. Il prévoyait que si la première Cité était pour les classes moyennes, on allait vite construire des containers pour les pauvres sur son modèle.
Lorsque les experts ont eu accumulé toutes les injures imaginables, Mumford a fini (tout en continuant à écrire dans le même sens) par soupirer:
“Ecoutez, je n’ai qu’un voeu: qu’on puisse graver sur ma tombe “Ci-git un homme qui s’est trompé du tout au tout.”
Mumford est mort en 1990 à 94 ans. Hélas, et tu le prouves, voilà un homme qui avait raison du tout au tout.
Aux amateurs, je conseille son “La Cité à travers l’histoire”, qui se lit comme un roman.
, le 22.10.2007 à 10:50
Mirko, bonne remarque ! pour nos riches économies et monnaies fortes, la hausse de l’un est en partie compensée par la baisse de l’autre, mais tout le monde aura remarqué que le monde ne s’arrête pas aux frontières géographiques européennes et que les autres contrées, lointaines et sauvages… voient des difficulté financières supplémentaires qui n’augurent rien de bon pour leur économie et leur stabilité politique…
D’autre part, la “richesse” induite par l’envolé des cours du brut pour les producteurs n’est que relative. Moins de quantité pour plus cher ou l’inverse ? Leur seule assurance est d’être certains de vendre leur camelote jusqu’au dernier baril, la concurrence, hormis celle des voisins, est inexistante. Je ne vais pas refaire la démonstration.
, le 22.10.2007 à 10:52
Merci pour le l’information Anne, je ne connaissais pas le bonhomme, même si son nom ne m’est pas inconnu tout à fait, je vais me pencher sur son ouvrage.
, le 22.10.2007 à 11:12
Bon article, beaucoup de liens mais j’en rajoute un :
Ziegler Cet homme serait un bon candidat au Nobel.
, le 22.10.2007 à 11:34
Passionnant.
Mais évidemment, pas très gai.
Nous vivons une période bien difficile. C’est clair que vivre à la campagne me pose deux problèmes:
Alec6, je sais que tu n’as pas tort. Mais dire que le pétrole ne coûte rien, même si dans l’absolu, c’est vrai, demander qu’on le surtaxe encore et encore, c’est sérieusement plus facile lorsqu’on habite à Paris, comme toi, sans voiture, avec un bon métro.
Pour moi, ça me pose un réel problème financier. Il y a un moment où pour pouvoir payer des recherches, les gens des régions périphériques participeront bien plus que les autres.
Alors je veux bien, pollueur payer, tout ça, mais il y a aussi une autre solution encore plus drastique que la tienne et celle des taxes que l’on veut ajouter les unes derrière les autres, en plus du prix qui flambe.
On supprime tous ces gens qui vivent hors des villes, ou on leur demande de venir y habiter.
De toute façon, avec les solutions proposées, ces gens, dont je fais partie, n’auront plus que ce choix, vu qu’ils n’auront plus l’argent pour aller bosser. Ou alors pour bouffer.
Et j’attends le “c’est bien fait pour eux, n’avaient qu’à pas y aller”.
, le 22.10.2007 à 11:50
Tu as parfaitement raison François, il apparaît justement que si le pétrole augmente “naturellement” aujourd’hui, il devient donc trop tard ou presque, pour le taxer car l’intérêt de la taxe est justement de prévenir une hausse “naturelle” inéluctable.
Au risque de jouer les Cassandre, je dirai que si nous sommes au début du “Peak Oil” comme il semblerait, l’avenir est sombre, très sombre et même pire que ce que l’on peut imaginer, parce que nous n’avons AUCUNE marge de manœuvre… rien n’est prêt ! et ce ne sont pas les guerre d’Iran à venir qui vont améliorer les choses et encore moins les délirants agro carburants, centrales nucléaires et éoliennes qui pourront y faire qq chose ! Je suis conscient d’aller loin, peut-être trop loin dans mes dires et de vous mettre le moral à zéro en ce lundi matin ensoleillé, mais je crains ne pas avoir tout à fait tort.
, le 22.10.2007 à 11:51
Si les transports en commun, les deux-roues, le covoiturage, la mise en œuvre de lignes de trains locales, etc.,deviennent vraiment une priorité de nos gouvernants, la résidence en-dehors des villes-lieux de travail restera possible, François. Mais pour ça, nécessité d’un effort général, d’une politique volontariste dans ce sens. Qui n’empêche pas de montrer l’exemple autant que possible, certes.
, le 22.10.2007 à 12:08
Une initiative intéressante :
5minutes pour la planete
, le 22.10.2007 à 12:13
Très beau travail.
, le 22.10.2007 à 12:21
C’était en ‘71 ou ‘72. Il habitait place d’Aligre, pour les parisiens.
Ballade de la désescalade (Graeme Allwright)
Ecoutez la ballade de la désescalade
Il n’est pas trop tard pour commencer
Plus toutes ces salades qui retardent
La venue du jour de clarté
Partons à la croisade de la désescalade
Avis à tous ceux qui veulent monter
Pour sortir de la panade, des frites et des grillades
Un peu moins chaque jour, et c’est gagné
Tous les jours, c’est la guerre des nerfs
Tous les jours, sur cette bonne vieille terre
Sur les prairies de la Normandie
Les vaches mâchent et les vaches chient
Et dans les bistrots du vieux Paris
On en fait autant avec esprit
Dans les yeux où le rouge et le jaune se mêlent
On commente les toutes dernières nouvelles
La douce sérénade, de la désescalade
Contre la fanfaronnade de l’absurdité
La désescalade, pourquoi est-ce qu’on tarde ?
Qu’est-ce qu’on attend pour commencer ?
Qui l’a écouté?
Qui l’a entendu?
, le 22.10.2007 à 13:01
On ne saurait te dire ce genre de choses, François, dans la mesure où c’est également, bien souvent, l’aspect financier qui pousse à l’achat ou la location loin de la ville, inabordable. C’est pourquoi une politique adaptée à notre environnement ne peut pas se contenter d’aborder le problème des transports comme s’il était indépendant des autres, mais doit également et peut-être surtout aborder le problème de l’habitat.
Mais cela suppose une action politique dans un domaine, l’immobilier, qui n’est actuellement soumis qu’aux lois du marché ; et j’attends quant à moi le “tu souhaites une société bolchevique” qui gratifie tout souhait d’une “ingérence de l’état” (quand il s’agit d’une action politique, au sens noble du terme) limitant la “liberté” (celle des promoteurs et du marché, pas celle des moins nantis obligés d’acheter ou louer à 20km de leur lieu de travail).
, le 22.10.2007 à 14:27
wouw, Ca c’est de l’article ! Je n’ose imaginer le temps de travail qu’il y a derrière !
Dans cet article, plein d’énergies alternatives sont passées en revue pour trouver la meilleur … en fait, il n’y a pas d’issue : comme tu le souligne, tout, dans notre société est basée sur la croissance. Ca implique que chaque personne consomme de plus en plus, et qu’il y a de plus en plus de personnes. Forcement, au bout d’un moment, quelque soit la source d’énergie qu’on utilise, ça vas péter.
En fait, on se comporte vis-a-vis de la planète exactement comme un sportif dopé :
– le sportif, en se dopant, obtient des performance largement supérieures de son corps, mais réduit drastiquement son espérance de vie ; Il le sait, mais gagner 100 ms lui apportera une notoriété mondiale. Et puis le concurrent fait pareil.
– la société (à l’échelle mondiale) développe constamment des outils pour obtenir toujours plus de la planète, sans penser une seconde à la viabilité de la situation. On sais maintenant que ce n’est pas viable sur le long terme, mais ça imposerait trop de sacrifices. Et puis les autres ne les font pas, ces sacrifices.
Pour le sport, on n’arrive pas à endiguer le phénomène … c’est pas bon signe, la société étant vachement plus volumineuse (et donc ayant donc vachement plus d’inertie) qu’un milieu sportif.
, le 22.10.2007 à 15:48
bien l’article …
… Mais ! Qui est prêt à se passer de voiture(s), à déménager plutôt que d’habiter à la campagne et non près de son lieu de travail (et oui parfois il faut savoir faire des choix douloureux), à supprimer la climatisation, baisser le chauffage à 16 plutôt qu’à 20°, à boycotter tous les produits jetables, à limiter à une seule TV pour la famille (pas de TV c’est pas plus pire), etc …
Non ! pas question c’est toujours “on” ou le gouvernement qui “devrait” faire quelque chose, et tous les bobos en coeur d’approuver et d’avoir de longues discussions sur ce qu’il “faudrait faire” … mais attention, faut pas toucher à notre style de vie, notre qualité de vie …
Les gouvernements n’ont rien fait dans le passé, et ne sont pas près de faire quelque chose, nos “politiciens” ne pensent que “croissance” augmentation de la démographie pour avoir plus de “consommateurs” … etc, ça m’étonnerait que ça bouge de ce coté.
Aussi c’est à chacun de décider, deux alternatives s’offre à nous : s’en battre l’oeil et après nous le déluge (peut être pas après nous d’ailleurs) ou FAIRE quelque chose tout de suite et maintenant!
Qui est prêt a supprimer la ou les voitures maintenant, arrêter d’acheter systématiquement le produit à la mode sans nécessité absolue juste MAINTENANT … et arrêter de discuter sur le “il faudrait faire quelque chose” ?
l’heure n’est plus au blabla stérile mais à l’action personnelle…
voilà
, le 22.10.2007 à 17:13
Nous vivons déjà dans une société de plus en plus inégalitaire, Caplan. Ce système économique est le plus inégalitaire qui soit dans la redistribution des richesses produites et ce n’est pas fini puisque les nantis mènent la barque au-dessus de la tête de nos élus ou la main dans la main avec eux ce qui n’augure rien de bon avec ce problème majeur qui poind à l’horizon de nos vies.
Il est évident, quelle que soit la manière dont tu retournes le problème, que nous devons nous diriger vers une socialisation plus grande de la société si nous voulons nous en sortir à moindres frais ou même tout simplement nous en sortir décemment. La démocratie sera notre plus grande sauvegarde et la solidarité l’outil le plus sûr.
Or, nous voyons des pouvoirs aux mains de ceux qui sont les plus opposés (opposition purement idéologique et/ou d’intérêt) à cette socialisation et cette solidarisation nécessaires, avec un Bush aux USA, un Sarkozy en France, un Blocher en Suisse qui n’ont de cesse que de nous entraîner à l’opposé de notre sauvegarde.
La démocratie est attaquée de tous bords et les pouvoirs se préparent plus que jamais à réprimer les citoyens au cas où ils auraient des exigences qui mettraient en péril le pouvoir des nantis et leurs biens. Le salon Milipol (contraction de militaire et de police) propose tout le matos nécessaire aux tyrans de toute obédience. Les compagnies de maintien de l’ordre (qui se renforcent sans que la presse s’en inquiète) mais aussi l’armée (exercices multipliés pour répondre aux conflits urbains) s’entraînent aujourd’hui plus que jamais pour maintenir les foules dans une obéissance contrainte. Les gouvernements se permettent de criminaliser toute contestation avec la mise en fichiers des ADN de toute personne ayant peu ou prou « troublé l’ordre public », c’est le flic qui juge d’autorité.
Plus nous approcherons de la disette en énergies fossiles et plus il sera difficile aux citoyens que nous sommes d’afficher des opinions contraires aux intérêts des grandes firmes transnationales et de contester les choix du pouvoir.
La mesure la plus importante à suivre est donc bien de défendre la démocratie. Sans elle, le pouvoir se laissera aller au totalitarisme, ce qu’il commence déjà à faire, par petites touches mais inexorablement. Caméras de surveillance, « drones » de surveillance des foules, pistolets paralysants « Taser »…, autant de moyens pour nous contraindre à rester dans le bon chemin, à suivre le berger en bêlant.
L’armée en guerre à l’extérieur, les milices à l’intérieur, des gouvernements autoritaires partout, voilà la direction que nous prendrons si nous ne trouvons pas de réponses saines et cohérentes à l’énorme question qui se pose aujourd’hui à nous en matière d’énergie.
—
Un autre monde est possible. Si nous le voulons vraiment.
, le 22.10.2007 à 17:28
Vivre en ville ou à la campagne ?
On se dirige aujourd’hui, et ça c’est très positif, vers un regroupement des habitats contre leur éparpillement. Cela signifie que priorité est donnée à l’érection (!) d’immeubles collectifs en Haute Qualité Environnementales (HQE) plutot que de maisons individuelles dans les villes et de recherche d’autonomie dans les villages.
Il s’agit d’éviter de gaspiller bêtement l’énergie dans des déplacements inutiles et de limiter au minimum les apports d’énergie pour chauffer les habitations.
Un village pourvu en commerces, en écoles, en équipements socio-culturels, en services de santé, est un village « autonome » que l’on n’a pas de raisons majeures de quitter pour se rendre à la ville avec les dépenses en transports que l’on imagine (ou que l’on connaît).
Une architecture HQE met à l’abri de dépenses inutiles tout au long de l’année, que ce soit pour se chauffer l’hiver ou se rafraîchir l’été. Une maison ou un immeuble mal conçu, mal pensé, qui doit se doter d’équipements gourmands en énergie pour faire le chaud ou le froid, c’est un échec architectural.
—
Un autre monde est possible. Un nouvel urbanisme, une nouvelle architecture.
, le 22.10.2007 à 17:39
Heuuuu….on peut faire une petite, mais toute petite exception hein, juste celle-là c’est promis, pour un petit truc qui me fait bien envie et qui sert à téléphoner et qui doit venir chez nous vers le 29 novembre !
Benoit
, le 22.10.2007 à 17:53
Merci pour cet article qui, même si malheureusement il ne m’apprends rien, a le mérite de tout mettre à plat de façon très claire et très synthétique.
A propos de l’hydrogène, il me semblait avoir lu récemment que le japon avait lancé la construction de sa première station ETM off-shore (en collaboration avec l’Inde). Ce système “peut” effectivement produire des quantité très conséquentes d’hydrogène. Tant pis pour les fonds marins qui vont être ravagés par les turbines…
, le 22.10.2007 à 17:54
C’est à chacun de voir (je suppose que tu es un grand garçon), personnellement je ne la ferai pas ! … encore une fois il faut d’abord être honnête avec soi-même : on s’en tape et on fait n’importe quoi, ou on agit en fonction de ses convictions …
, le 22.10.2007 à 19:34
merci pour cet article. Je cherche un site qui compare en Suisse le coût entre chauffage d’une maison au bois ou alors à l’elextricité. Cela existe-t-il ?
merci !
, le 22.10.2007 à 19:47
Ben voilà, je vis dans un village dont je vous parlerai bientôt ici. La population a augmenté de 25% en quatre ans principalement en raison d’un équipement majeur dans notre vallée: une école, oui, une école qui fédère les cinq villages !
Mais nous ne sommes quand même que…120 aujourd’hui.
Alors l’autonomie chérie n’est pas pour demain: un boulanger ne vit pas avec 120 habitants. Il fait donc une tournée de 60 km par jour. M°°° ! Il lui faut deux camionnettes pour que chacun ait du pain frais le midi. Services de santé, parlons-en (tiens je vais en parler aussi) : le premier CHU est à 55 km. T’as le temps de crever pour une blessure peu grave ou un AVC.
La question est donc Qui va payer pour la jolie bibliothèque,
Qui va payer un médecin pour venir s’installer par ici, sans 4×4, ni secrétaire (Il y a deux ans j’ai ravitaillé la zone car j’étais le seul à passer les congères ou à les contourner). Comme l’hôpital est à plus d’une heure, Qui va payer le poste de radiologie?
Qui va payer pour ça? Sûrement pas les parisiens. Et même si le pétrole vient à 500 euros le baril.
A ce moment là, pour avoir du pain il va falloir se le faire, mais Qui a encore un four à pain chez lui? Moi, je sais que je suis exceptionnel ;°°). Ce four fonctionne de temps en temps, mais je ne me vois pas m’installer boulanger pour me faire braquer par un viticulteur qui voudrait à tout prix troquer un carton de champagne contre une miche dorée.
, le 22.10.2007 à 19:56
Merci pour les bonne remarques ainsi que pour les liens intéressants et particulièrement à Haddock : _Une initiative intéressante : 5minutes pour la planete qui est de circonstance, même si parfaitement symbolique, mais en ces temps, c’est déjà énorme.
D’une manière générale, j’ai essayé de ne pas mettre la pression sur l’individu, sans pour cela tout reporter sur “l’autre” et de fait l’Etat, les entreprises… Il est une constante cependant qui veut que l’on culpabilise l’individu pour ce qui concerne des conséquences dont les choix ne sont pas le fait de l’individu : le chômage, la pollution, le déficit de la sécu et bien entendu pour ce qui concerne ma somme, le gaspillage, la fin du pétrole et le réchauffement… Néanmoins, j’avoue ne pas faire confiance à la sensibilisation et à l’esprit civique, d’autant que de ce côté là nos “dirigeants” ne montrent pas particulièrement l’exemple… (Vous voyez, je suis gentil pour une fois).
, le 22.10.2007 à 21:14
@ alec6
“5 minutes pour la planète” comme tu le dis est “parfaitement symbolique”, c’est une foutaise qui va juste permettre d’être fier de soi en se disant “qu’on a fait quelque chose”. On pourra en parler le lendemain du style “moi j’ai fait les barricades”. En réalité “on” n’a RIEN fait.
Concernant nos “dirigeants” et leur exemple, si on doit attendre quelque chose de ces gens la, on a pas fini d’attendre ! Et je suis surpris que tu en attendes un “exemple”. Comme dit précédemment, je répète : on fait quelque chose à son niveau, ou “on” s’écrase et on n’essaye pas de se donner bonne conscience en disant “qu’il faudrait faire quelque chose” !
De la provoc ça ? à vous de le dire … :)
, le 22.10.2007 à 21:31
Didier, je n’ai pas de réponse si ce n’est d’aller te balader sur le site de Minergie, donné plus haut. Pour ce qui concerne le chauffage tu auras compris que le plus efficace est l’isolation, par l’extérieur autant que faire se peut, mais ça ne suffit pas… pour le choix cornelien du bois et de l’électricité, j’avoue être dans le même dilemme en ce moment pour mon logement à Paris : la chaudière au gaz est morte, ou sur le point de rendre l’âme et j’hésite à passer au tout électrique, disposant par ailleurs d’une cheminé et d’un endroit pour stocker le bois qui peut se récupérer dans Paris…
Si tu disposes de bois sans soucis, je pense qu’il ne faut pas hésiter à investir dedans si le bois n’est pas coupé pour être brûlé mais provient de déchets divers, de coupes d’entretien… s’il n’est pas nécessaire d’effectuer un “plein” en voiture toutes les semaines… la liste des conrtaintes des avantages et des inconvénients est infinies. Mais en fonction de la configuration de ton habitat : rénovation, amélioration, construction, isolé ou semi collectif (maison de village ou de ville) tu auras déjà une orientation à tes réponses. Je pense néanmoins que l’électrique est le complément idéal à un chauffage au bois. Chauffage par le sol si tu as de belles hauteurs sous plafond, poële central si les pièces sont disposées sur plusieurs étages, chaudière à pellets si tu préfères un chauffage central classiques avec radiateurs, etc, etc.
Quant à l’électricité… vaste dilemme à nouveau, sachant qu’elle est en France à 80% nucléaire, 40% en Suisse si je ne me trompe pas et hydraulique…
J’espère avoir répondu à ta question en partie, du moins dans le cadre de mes connaissances et recherches…
, le 22.10.2007 à 21:35
Non Levri, ce n’est pas de la provoc, c’est la triste réalité… ai-je dit que j’attendais un exemple” ?
En fait je n’ai jamais été aussi consensuel dans un humeur, moi !
, le 22.10.2007 à 21:43
L’actualité s’emballe… Voici un article de plus sur le pic pétrolier par Robert Hirsh auteur d’un rapport pour le gouvernement américain en 2005 sur l’énergie.
Bonne lecture, mais c’est en anglais.
PS : Saluki, si un viticulteur te braque du pain contre une caisse de champ, j’apporte la farine !!
, le 22.10.2007 à 22:23
Tous ces commentaires me rappellent quelques chose… Qui avait déjà dit cela? Ne serait-ce pas notre ami Marx (Carl de son prénom)? Aurions-nous déjà atteint ce niveau d’industrialisation qui permettrait un renversement de la répartition des richesses? (Oula, désolé du GROS racourci de ses 5 volumes du Capital)
Un autre type a dit (Rudolf Steiner) qu’il y a fort longtemps, l’homme était uniquement spirituel. Il voyait dieux et divinités partout et il ne voyait que ça… Puis, arrive l’industrialisation et les avancées scientifiques et l’homme a perdu ses relations avec le spirituel (un dieu quelconque ou la spiritualité de l’homme simplement…). Il est devenu “maître” de la matière. Et l’ami Steiner pensait que lorsque l’homme aurait métrisé la matière il devra réapprendre ses relations avec le spirituel afin d’être équilibré.
Dans un cas comme dans l’autre, il me semble bien que les décennies qui arrivent seront un grand tournant dans l’histoire de l’homme…
—–—–—–—–—Un peu plus terre à terre maintenant. On parle beaucoup des énergies renouvelables et on les considère souvent comme “solution” à nos problèmes de production énergétique. Mais pour dire ce qu’il en est : “Ce n’est pas notre bouée de sauvetage !” Il faut dire ce qu’il en est, la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables coûte cher (à par l’hydraulique mais en europe le 80% du potentiel est utilisé, le 20% restant en grande partie le potentiel du turbinage de l’eau potable dans les régions montagneuses). Deux problèmes se poses quant à la production d’électricité ” à partir ER (énergies renouvelables): le prix et la disponibilité. Pour le solaire, pour une grande installation (pas le chalet de monsieur untel) bien dimenssionnée et optimisée on arrive à un coût de production de 50-80ct/kWh (5-7ct/kWh pour de l’hydraulique…). La disonibilité on en parle même pas… Nuage, été, hiver, jour nuit… Et comme on l’a déjà dit, le stockage d’électricité reste une chose très difficile. L’éolien reste très marginal en suisse malgrès un coût de prodution entre 15-40ct/kWh en fonction de la taille de l’engin et une disponibilité dépendente du vent (on l’aurait bien pensé!) qui n’est pas très fiable.
Bref, tout cela pour dire que les énergies renouvelables sont un “outils” pour diversifier la production électrique, décentraliser celle-ci et diminuer les coûts de transport ainsi qu’augmenter la stabilité du réseau et par la même occasion luter contre la sur-utilisation des lignes que l’on rencontre de plus en plus.
De plus, on ne peut pas remplacer une centrale nucléaire comme ça du jour au lendemain en pensant compenser cela par de l’ER. On est pas dans le même ordre de grandeur! Il y a aussi d’autres raisons liées à la stabilité du raiseau électrique et au flux de puissances mais je n’entrerai pas dans ces détails.
Pour donner une idée: La centrale nucléaire de Mühleberg en Suisse à une puissance installée de 355MW et produit annuellement 2700GWh. On sait aussi qu’une centrale nucléaire produit de jour comme de nuit et comme tous les jours de la semaine (plus ou moins) la même quantité d’électricité. En divisant l’énergie produite par année par 8760 heures que compte une année, on s’apercoit que la puissance moyenne de l’usine est de 308MW. L’installation fonctionne donc annuellement à environ 87% de sa capacité maximal. On a donc à faire à une production continue, stable, avec peu de variations et en gardant une cerataine marge, sait on jamais.
Essayons maintenant de compenser cette production à l’aide d’éolienne. Je prendrai comme référence l’éolienne de Collonges (VS) d’une puissance installée de 2MW (0.5% de la puissance installée de la centrale nucléaire, on est bien d’accord qu’il n’y a pas vraiment de comparaison possible..) et produit annuellement en moyenne 3.5GWh(0,1% de la production annuelle de notre centrale!). Sachant qu’une éolienne fonctionne environ 2000h par année (ben oui, il n’y a pas toujours du vent…même à Collonges…) On obtient une moyenne de 1.75MW de puissance de production sur l’année. Bien que pour de l’éolien, ce chiffre ne signifie rien. Les variations de vent sont tellements rapides et grandes que la puissance de production peut passer de 0.5MW à 2MW en quelques minutes. On a donc à faire à une production dépendante du vent et très variables dans le temps. Et on aime pas trop ça… On aime être maître de la production afin de synchroniser la consommation et la production. Et là, ce n’est pas optimal. Mais on produit de l’électricité “verte” ce qui est une bonne chose, nous sommes bien d’accord.
En précisant d’avance que l’on ne peut PAS remplacer simplement une centrale nucléaire par des éoliennes d’un point de vue fiabilité du raiseau et consommation-production, j’aime faire ce petit calcul. Uniquement en considérent l’énergie produite par année entre les deux systèmes. Il faudrait donc (2700GWh/3.5GWh) plus de 700 éoliennes de Collonges pour produire annuellement la même quantité d’électricité qu’une centrale nucléaire… Et la puissance installée serait de 1400MW soit presque quatre fois plus que celle de la centrale nucléaire. Cela est du à la disponibilité des éoliennes, au fait qu’elles ne peuvent pas produire tout le temps et d’une manière continue. Il n’y a pas photo… Alors qu’on me présente celui qui veut fermer nos cinq centrales nucléaire dans les cinq prochaines années et je vais lui expliquer la notion d’énergie et de puissance…
La seul solution actuelle et accessible de tous est l’économie intéligente d’énergie, comme présentée dans l’article!
A bon entendeur..
Julien
, le 22.10.2007 à 22:25
J’oubliais, Bravo pour l’article! Très intéressant et complet.
, le 22.10.2007 à 22:31
Mais justement, pas besoin!! Se passer de voiture? Ben plus de question à se poser si j’ai un tram ou un bus ou à pieds tout ce dont j’ai besoin.
Déménager en ville pret de mon travail? Oui y a qu’à voir les tops petits chez soi que je vois dans les revues d’archi durable ou les émissions de déco, ils ont l’air de bien vivre.
Supprimer la clim? Ben oui, si on supprime le besoin d’une clim, on supprime la clim.
Bisser le chauffage? Si on supprime l’installation même d’un chauffage chez soi, même plus besoin de le monter ou le baisser.
Boycoter des produits jetables? S’ils sont plus taxer ça se fera naturellement: taxons les produits BIC et autres Kleenex et vaisselle jetable, tu hésitera à 2 fois avant de les mettre dans ton caddie.
Limiter la TV? Ben déjà si on limitait l’achat de téléviseur fort honéreux en plasma qui consomment comme 10 TV pas chères avec tube cathodique, tout le monde est partant, non?
Donc si on prend globalement les problèmes, les “changements” se feront naturellement, pour un meilleur confort ET NON EN RETOURNANT à l’âge DE PIERRE!! (Quel âge il a d’ailleurs?)
Et si on prend pas le problème à bras le corps ben on se le prendra en pleine gue**le!!
, le 22.10.2007 à 22:47
Merci Couilloux pour ta contribution qui enfonce le clou… je ne suis pas un nucléocrate, loin de là, mais la réalité mathématique se fout des états d’âme !
Une seule question que je me pose à propos du nucléaire : Quid des recherches pour produire de l’électricité directement à partir de la chaleur sans passer par de l’eau , de la vapeur, des turbines et des alternateurs ? Au final, une centrale nucléaire est bien triviale… pas mieux que le charbon si ce n’est moins polluante.
, le 22.10.2007 à 22:57
Je suis tout à fait d’accord avec toi que le nucléaire n’est pas une clef au problème. Je crois que j’ai oublié de le mentionner dans mon commentaire. Mais à moyen terme on ne peut pas passer à côté. Avant que nos amis les chercheurs trouvent une solution que ce soit la fusion nucléaire (et non pas la fission) ou quoi que ce soit autre chose mais qui puisse produire de l’énergie en quantité suffisante, il faudra bien alimenter la consomation. Et ce n’est que théories de politiques que de mettre en avant comme solution miracle les énergies renouvelable (je ne pense pas à toi en disant cela).
Je le répète encore donc, la seule voie à suivre actuellement et l’économie d’énergie (que ça soit isolation des maisons, transports des marchandises à travers les océans etc) et diversification de la production électrique. Et surtout, continuer les recherches qui pourrait (si les lobbys pétroliers ne mettent pas trop de bâtons dans les roues) de trouver peut être une solution viable..
, le 22.10.2007 à 23:49
Une dernière remarque à propos du nucléaire et du pétrole, si tant est que je n’ai pas été assez clair (et Couilloux pas d’avantage), c’est le peu de relation existant entre les deux ! leur seul point commun est… le charbon. Les insuffisances du premier et la déplétion du second seront palliés par l’utilisation du troisième… pour le plus grand bonheur des GES en folie (gaz à effets de serre).
Pour les curieux non encore submergés de mes liens : un article du Guardian traduit en français par l’excellent site : ContreInfo.info.
Même motif, même punition sur Le Monde
, le 23.10.2007 à 00:37
encore la semaine dernière, 2 amis me soutenaient que de riches industriels avaient dans un tiroir secret la parade au pétrole et qu’ils attendaient avant de le donner pour mieux l’exploiter commercialement….
Vous êtes bien d’accord que malheureusement, Merlin l’enchanteur ne va pas passer? Qu’il est bien difficile aujourd’hui de garder secret une innovation technologique que c’est le bon moment pour le tout puissant d’ouvrir son tiroir s’il veut se faire un max de $ qu’il est temps d’arrêter de rêver et de reposer la faute sur les autres et de se prendre en charge! o)
, le 23.10.2007 à 00:47
Tu as juste cité nos “dirigeants” et leur exemplarité. :P
Mais on est d’accord donc, nous n’avons pas besoin d’exemple, mais d’action , et ce sont les individus qui doivent agir :D
Et un changement draconien de nos habitudes de vie… Ce qui n’empêche pas comme tu le dis de faire des recherches pour d’autres énergies.
Qui est ce “on”, et de quelle globalité parles tu ? et comment la nature changera t elle la terre pour qu’on puisse encore plus consommer pour satisfaire notre besoin de “croissance illimitée” ? abracadabra ? méthode Coué ? Statégie de l’autruche ?
J’attendais “l’âge de pierre” … le “besoin” d’une clim en Europe du Nord, ça me fait un peu rire. Il y a une différence entre baisser le chauffage et mettre un pull (ce qui peut diviser la consommation énergétique par 4 facilement entre 16 et 20°) … et pas de chauffage du tout !
Tu as le pouvoir de taxer ? ta manière de prendre “les problème a bras le corps” c’est donc d’attendre “qu’on” fasse quelque chose ?
Tu attends l’instauration d’une taxe pour boycotter les produits jetables ?
“Un meilleur confort” … reste à définir ce que tu entends par la ! Le confort pour toi, est ce une surconsommation effrénée et irréfléchie, et un gaspillage sans limite ?
Je vois que le retour à “l’âge de pierre” reste l’excuse favorite de ceux qui ne veulent pas prendre les choses en main par eux même, et qui attendent “qu’on” agisse à leur place … :D
, le 23.10.2007 à 01:15
32. alec6:
J’ai visité il y a quelques semaines le Green Office à Givizier
C’est un bâtiment ou l’architecte a poussé tres loin la conception de l’impact. Il répond à la norme Minérie-P-Eco (Eco = utiliser des matériaux respectueux de l’environnement comme le bois ou des briques d’argile non-cuites).
Le chauffage reposait sur 3 choses: – excellente isolation – d’un poêle à pellets – récupérateur de chaleur
, le 23.10.2007 à 09:04
oulà j’ai encore du mal m’exprimer c’est tout l’inverse de ce que je lis depuis 4 ans
“on” c’est moi qui vais faire retaper une construction lorsque je voudrais être propriétaire, bien réisoler, faire en sorte de choper les calories du jardin pour chauffer l’intérieur et faire en sorte dans l’idéal que je n’aurai pas besoin de chauffage j’ai la clim au boulot mais je ne l’allume jamais je prend souvent le train qui me prends plus de temps que en voiture que je laisse à la gare mais je prend le temps de lire j’achète jamais de jetable, ça fait un baille que j’ai pas acheté un produit bic, peut être depuis ma planche à voile mais quand je vais chez des potes qui ont choisis la facilité, j’aimerai que le grenelle serve à taxer ces produits pour qu’ils fassent le bon choix. Je suis pas prêt de renouveler ma TV
Voilà pour mon JE, ensuite pour mon “on” est une invitation à ce que tout le monde en fasse de même à commencer par mon père et ma mère mais c’est pas gagner…. je crée suffisamment d’incident familiaux comme ça pour ensuite me faire réprimander sur le net…. o)
, le 23.10.2007 à 10:23
alec6 ton dernier lien sur Le Monde est réservé aux abonnés, peut-être veux-tu parler de celui-ci : EDF
, le 23.10.2007 à 11:12
Merci Haddock, effectivement, c’était l’article en lien, je viens de réparer le lien.
Merci Krynn pour l’info.
Comme le rappelle Alarche #42, il n’y a pas de plan “B”… la théorie du complot pétrolier ou automobilistique qui voudrait que des solutions miracles soient planquées dans les tiroirs est malheureusement une vaste blague. Si les procédés Pantone (le fameux “moteur à eau”) ou les moteurs Stirling n’ont pas été développés c’est uniquement parce que leurs mises au point et études n’apportait rien au constructeur. Pourquoi s’emmerder à construire un moteur économe quand c’est le client qui paye le carburant et que le prix de celui-ci n’est pas un frein.
Un bon point néanmoins pour les européens aux dires des américains eux-mêmes, nos taxes sur les carburants (TIPP) ont permis à nos pays de produire depuis des lustres des moteurs bien moins gourmands que ceux d’outre-atlantique. Comme quoi, la taxe…
, le 23.10.2007 à 11:20
Désolé donc, c’était juste un problème d’interprétation … réprimander ! … tout de suite les grands mots! ;)
Les parents, je connais ça, la quantité de choses inutiles que ma mère achète par exemple est tout bonnement invraisemblable.
Pour ta TV, il me semble que les technologies LCD sont énormément moins énergivores que les cathodiques tant au niveau de la consommation, qu’au niveau du coût énergétique de fabrication et de transport. Pour les plasmas je ne suis sur de rien, mais étant donne que c’est un produit à obsolescence programmée, je ne veux même pas en entendre parler ! de plus je ne suis pas assez accro a la TV pour installer des écran de plus d’un mètre de diagonale ! (la technologie plasma utilise un gaz, dont la déperdition au fil du temps génère une baisse de “qualité” progressive, pour finir par un écran en panne. A ma connaissance, rien n’a été fait jusqu’à présent pour permettre de recharger en gaz. c’est donc l’échange standard obligatoire)
, le 23.10.2007 à 11:25
Pour une fois c’est l’inverse, d’habitude celui qui dit “JE” passe pour un con et un nombriliste. On préfère les gens qui disent “ON”, qui ne ramène pas tout à eux. Alors là je vais dire JE (1 maison 4 personnes 2 bagnoles et 2 chats) :
• JE dépense (consomme) 1150 € d’électricité par an, soit 14000 KWh. (chauffage électrique et bois).
• JE fais environ 20000 km par an (loisir, trajet jusqu’au lieu de travail, je ne compte pas mes déplacements professionnels)
A comparer avec quelqu’un qui vit en ville. Il y a une école et une boulangerie dans le village, le centre de ravitaillement est à 6 km. Avant de fustiger ceux qui habitent en maison, il faut voir… Car me concernant, si vous voulez y aller par là, vous pouvez arrêter de chauffer, et même démolir, les restaux, les cinés, les musées et les bibliothèques de vos centres villes. Mon loisir à moi c’est VTT en plein air. Tout ce que je veux dire, c’est que les loisirs des citadins sont plus gourmands. Et je pense que le problème est de vouloir le beurre et l’argent du beurre. Ayé je reviens au ON. Mais il me semble que le choix n’est pas fait, d’ailleurs comme ça a été dit plus on n’habite pas la campagne par choix mais souvent par nécessité. Le choix de vivre à la campagne et d’y passer ses loisirs, sans chercher la foule du centre ville pendant son temps libre. Et à l’inverse, si on habite en ville, ne pas chercher la campagne à tout bout de champs. Car j’aimerai savoir si les km parcourus pour sortir de la ville pour son temps libre sont vraiment inférieur à ceux pour y rentrer pour le travail. Sachant que je suis plus prêt du centre de ravitaillement que certains habitants du centre ville.
, le 23.10.2007 à 13:04
Magistral, agent A!
On a bien fait d’attendre!
Par contre, le titre? Où c’est–y donc que t’en parles, de la fonte record de la banquise du pôle nord de cet été?
z (Tiens, je croyais que c’était Epicure: carpe diem, je répêêêêête: carpe diem, à bicyclèèèèèèteuuuu)
, le 23.10.2007 à 13:27
Zit… attends l’acte II !
je répète… l’acte II
, le 23.10.2007 à 13:35
Excellent article au fait. J’avais modifié mon texte et c’était passé à la trappe.
Concernant l’acte 2, j’ai entendu que certains armateurs se frottaient les mains en voyant que de nouvelles routes maritimes vont s’ouvrir avec la fonte des glaces.
C’est bien là ce qui m’énerve. Autant il est vrai qu’on ne peut pas attendre que les autres évoluent sans se remettre soi-même en cause, autant il serait temps que l’on mette à plat certaines attitudes de certains grands comptes…
QUI fait, et QUI doit faire un effort (financier ou dans son comportement) pour que les choses s’améliorent ?
QUI en profite ?
, le 23.10.2007 à 14:06
rien de neuf en fait mais une présentation qui secoue.
travail remarquable, merci.
ChB
, le 23.10.2007 à 17:58
Pour ceux que le procédé Pantone intéresse, voici un lien vers un site perso intéressant. On vient de me l’envoyer !
, le 23.10.2007 à 19:19
Alec6@53…
Ton dernier lien apporte une initiale qui m’est chère, très chère même selon les factures.
Je ne comprends pas comment ce type de moteur ne s’est pas plus développé? Des mécanos, il y en a, et, moi-même, je me sens capable d’en faire un. Mon voisin a un poste de soudage à l’argon, il soude de l’inox comme moi je me lave les dents…Ca pourrait faire un beau sujet de TP au lycée agricole du bourg.
Je vais lui en parler samedi.
, le 24.10.2007 à 17:32
bien l’bonjour, et…bravo pour l’article, ca a vraiment du te prendre du temps…
toute fois (ben, ouai, sinon j’écrirais pas de commentaire:-)), je rejoins “ChB” (j’ai pas lu tous les commentaires, désolé, si je vais répéter deux trois choses), il n’y a absolument rien de nouveau dans le language des spécialistes depuis 40 ans!!! ce que tu racontes, si le message général est correct, contient plusieurs imperfections, ce qui montre que même si tout le monde à accès à l’information par google ou wiki, on n’en devient pas un “expert” pour autant…ce que beaucoup de gens font en ces temps de “changements climatiques”
attention, je ne critique pas le fait que tu t’intéresses à la question et que cuk présente des sujets déjà discutés ailleurs!!
quelques remarques – l’expérience de dongtan, n’est vraiment, pour l’instant, à citer en exemple (ok planification d’une ville durable, mais pour l’instant il s’agit d’une ile habitée par une communauté de pêcheurs- qui n’ont pour l’instant même pas recu l’information qu’il allait se passer quelque chose d’ici peu…- et d’une réserve pour de nombreux oiseaux migrateurs…), c’est le cas typique de la volonté chinoise de changer le monde, mais qui dans les faits ne se retrouve encore rarement…
– C’est vrai que si Kalundborg fait cas d’école, ce n’est pas la panacée (tu as fait remarqué ses défauts vis-à-vis de la concurrence et autres règles du marché), cela reste tout de même un excellent exemple (avec des bénéfices chiffrés en millions!), le jour ou les industriels comprendront qu’ils ont avantages à coopérérer dans la gestion des ressources et déchets (qu’on appelle co-produits), sans pour autant enfreindre la légitime concurrence, on commencera à avancer…le pire c’est que ca avance déjà:
l’exemple de kalundborg ,…initiée dans les années 60… n’est pas unique!! depuis UNE MULTITUDE d’exemples d’écoparcs et autres synergies écoindustrielles ont vu le jour qui s’en sont inspiré voir le lien du PNUE, le projet anglais: NISP, et finalement un institut pas très loin de chez nous, à l’uni de lausanne, qui traite de la chose: IPTEH (faut bien faire sa pub:-))
théo avait d’ailleurs écrit une humeur ici
c’est la communication et l’information qui doit être favorisée!!!
je ne peux que vous conseiller de lire “vers une écologie industrielle, Suren Erkman, 2003”, ou est par exemple disséqué l’exemple de la symbiose de Kalundborg, d’une facon très vulgarisée
si on en cause depuis 40 ans, aujourd’hui de réels outils existent (en plus du changement de comportement nécessaire et à la base de la démarche):
– le management environnemental (pour entreprises, administration, régions etc.) par ex.: eco-entreprises
– autres analyses de cycle de vie qui permettent de comprendre la vie d’un produits depuis la matière première jusqu’à la tombe…
je trouve simplement que tu prends quelques racourcis un peu rapides, n’est pas journaliste qui veut, ce qui devrait d’autant plus nous forcer à prendre des précautions quand on présente un sujet…
par contre bravo de t’investir dans la rédaction d’un article de cette grandeur… et tu as une facons d’écrire qui est vraiment agréable!
, le 24.10.2007 à 22:44
Merci Tioneb pour ces remarques, ces encouragements et ces critiques constructives. Comme tu ne le sais peut-être pas je ne suis qu’un “vulgaire” designer, auteur officiel d’un petit bouquin sur les métiers que je connais le mieux (le miens et connexes), mais pas davantage… Quant aux raccourcis, j’ai essayé d’étayer ces chemins de traverse par des liens qui nécessitent d’être visités pour se faire une idée indépendante. D’autre part, il faut parfois choisir et choisir… c’est renoncer, n’est-il pas ?
Une remarque destructive à mon tour ;-)
Tu as publié trois fois le même post, il suffit de cliquer dans le petit crayon à droite et de “supprimer” le post, et hop ! ménage !
Rien d’autre à dire si ce n’est que la suite sera de la même trempe !
, le 25.10.2007 à 10:04
J’ai suivi quelques liens, notamment le film dans lequel on nous explique, entre autre, que les paysans Indiens se rebellent contre Colza-Coka. En effet, ces derniers se sont implantés là-bas je suppose car la main d’œuvre y est moins chère, et ils tarissent les nappes car s’il y a tout plein de saloperie dans le Colza-Coka, il y a de l’eau, obligé pour que ce soit liquide ;•) , sinon ça ressemblerait trop à de la coke à macher. Et les paysans n’ont plus d’eau pour leurs champs. On ne va donc pas implanter une entreprise là où l’environnement nous fourni ce dont on a besoin en quantité, on va là où le résultat financier sera le meilleur. Mais ce n’est une surprise pour personne, ce la a été dit dans cet article, dans ce film et ailleurs.
Lorsqu’on nous culpabilise en nous expliquant que si nous vivions à 10 dans un appart de 30 m2 dans un building de 250 étages ce serait bien parce qu’on réduirait notre facture de chauffage, je veux bien. J’ai expliqué plus haut que je vivais dans une maison et j’avais 2 bagnoles. Je veux bien mettre mon mode de vie à plat, le rendre publique, et qu’on me tape sur les doigts après avoir calculer mon impact écologique. Je voudrais aussi que sur chaque produit que j’achète, il y ait un chiffre impact écologique. Cela a été fait, il y a l’affiche plus haut où on nous donne le coût pétrole de tel et tel produit.
Personnellement je fais le rapprochement avec le problème des copies pirates. Il y a les “purs” qui ne copient pas et/ou qui font beaucoup d’effort pour avoir un mode de vie le plus écologique possible. Il y a ceux qui se disent que puisqu’ils paient la taxe, autant se faire une chtite copie de temps à autre et/ou qui s’offrent de temps à autres un petit billet d’avion pour les Seychelles. Puis il y a ceux qui se gavent, qui n’achètent jamais un CD et ont toutes les nouveautés et/ou qui achètent leur baguette de pain en 4×4. Et pour finir, il y a ceux qui se gavent en exploitant ces problèmes financièrement.
Edit : Après avoir posté, il est fréquent que notre commentaire n’apparaisse pas, il suffit de rafraîchir la page du navigateur.
, le 25.10.2007 à 10:49
@alc6 je l’ai envoyé plusieurs fois parce que je le voyais pas apparaître….et maintenant que j’en ai enlevés…y sont toujours…:-)
j’attends avec impatience la prochaine humeur!!
, le 17.07.2008 à 18:51
bonjour alec6 tu n’as pas une version powerpoint de cette présentation ? je prépare une présentation de 1h sur le sujet je trouve ton plan tres intéressant. A+ mitsch http://www.mitsch.be/economies-energies2007.pdf economies energies
, le 17.07.2008 à 19:22
mitsch: je suis pas le Parisien… mais ta présentation est intéressante et j’ai deux questions:
1. A qui s’adresse cette présentation?
2. Perso, je trouve qu’il manque un élément à la fin: que penses-tu que ces économies apporteront sur un plan global? C’est à dire, l’économie qui peut être réalisée face à la hausse de la consommation d’énergie globale.
T
, le 17.07.2008 à 22:38
pour totheend
action locale pour résultat global… oui tu as raison, mais quand je m’adresse est des individus, ils cherchent des solutions individuelles, le résultat est global, même si il faudrait que tout le monde bouge pour voir ce résultat. pensons global et action locale A+