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Or­di­na­teurs équi­tables – ça existe?

Nous ache­tons au­tant que pos­sible les pro­duits du com­merce équi­table, celui dans le­quel le pro­duc­teur (du concep­teur à l’ou­vrier, ou au pay­san) est payé équi­ta­ble­ment; celui qui s’oc­cupe de faire en sorte que la na­ture soit équi­ta­ble­ment en­tre­te­nue lors­qu’elle est sol­li­ci­tée – que ni l’un ni l’autre ne soient ex­ploi­tés. Les ba­nanes, le café, certes… Et les or­di­na­teurs?

Ré­cem­ment, j’ai ren­con­tré un jeune Sud-amé­ri­cain qui, il y a une quin­zaine d’an­nées, a réussi à fuir son pays, et, après un pé­riple sur le­quel on pour­rait (et il de­vrait) écrire un roman, il est ar­rivé en Nor­vège, où il vit dé­sor­mais. Ap­pe­lons-le Pablo.

Il a été, je crois, adopté par une fa­mille scan­di­nave; en tout cas, il a fait des études, c’est un scien­ti­fique, et il était en Suisse pour un sé­mi­naire à l’Ecole po­ly­tech­nique de Zu­rich.

Un type assez si­len­cieux, qui n’a pas dit trois mots de toute la jour­née. Jus­qu’au mo­ment d’une dis­cus­sion sur les prix res­pec­tifs des or­di­na­teurs por­tables des pré­sents: on com­pa­rait. Tous ou presque pen­saient «avoir fait une af­faire.»

«Vous savez ce que vous faites en réa­lité, lorsque vous ré­pon­dez aux sol­li­ci­ta­tions de la concur­rence, et cher­chez à “faire une af­faire”?» a sou­dain de­mandé Pablo.

Et comme nous le re­gar­dions, assez éton­nés par cette sou­daine ir­rup­tion dans une dis­cus­sion d’où il avait, jusque là, été ab­sent, il a re­pris:

«Lorsque vous vou­lez payer vos vê­te­ments, vos ba­nanes, ou vos or­di­na­teurs, le moins cher pos­sible, vous le faites au prix du sang des autres.»

Nous n’étions plus seule­ment éton­nés, nous étions figés sur place.

«Je peux vous en par­ler en connais­sance de cause», a-t-il pour­suivi, «j’ai été un en­fant es­clave, et parce qu’on ne me payait guère, qu’on m’at­ta­chait à mon lit la nuit, qu’on me don­nait juste de quoi ne pas cre­ver de faim, vos fruits exo­tiques coû­taient moins cher au su­per­mar­ché. Les or­di­na­teurs, je ne sais pas, parce qu’ils se font sur­tout en Asie, mais chaque fois que j’en touche un, je ne peux pas m’em­pê­cher de pen­ser à ceux qui les fa­briquent, et qui ne gagnent pas assez, qui vivent mal. Je ne sais pas pour­quoi je vous dis tout ça, je sais que ce n’est pas cool, que de toute façon vous pen­se­rez que c’est du gnan­gnan sen­ti­men­tal.» Et dans le si­lence le plus pro­fond, il a donné l’es­to­cade: «Quoi que vous payiez, c’est tou­jours trop peu. Dans la so­ciété de consom­ma­tion, ce sont tou­jours la sueur, le mal­heur, le sang des autres qui casquent la dif­fé­rence.»

La soi­rée a eu de la peine à se ter­mi­ner gaie­ment, vous le com­pren­drez. Je vous la ra­conte pour vous ex­pli­quer par quel dé­tour j’en suis venue à me de­man­der si nos or­di­na­teurs étaient plus ou moins “équi­tables”.

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Tech­nique de pointe sans droits? La ques­tion est posée.

L’ob­ses­sion du «meilleur mar­ché»

Un tour de la ques­tion m’a un peu ef­fa­rée.

D’abord, j’ai dé­cou­vert un pro­blème sans doute évident, mais qui ne m’a guère pré­oc­cu­pée jus­qu’ici; il im­plique un com­por­te­ment plus in­cons­cient que conscient qui est aussi le mien. Nous nous plai­gnons conti­nuel­le­ment de la mon­dia­li­sa­tion; Pablo vous dé­mon­tre­rait, si vous le ren­con­triez, que c’est en par­tie à cela que sont dus les dys­fonc­tion­ne­ments ac­tuels de la so­ciété (des so­cié­tés). Etre en com­mu­ni­ca­tion avec le monde en­tier, c’est mer­veilleux, c’est un fac­teur de pro­grès. Mais la mon­dia­li­sa­tion est uti­li­sée au­jour­d’hui beau­coup plus pour dres­ser les tra­vailleurs les uns contre les autres, pour pro­fi­ter du re­tard so­cial de cer­taines ré­gions du monde pour ac­croître les bé­né­fices d’une mi­no­rité, que pour le bien du plus grand nombre. Et dans la concur­rence com­mer­ciale, com­ment ac­croît-on ses bé­né­fices? En payant la fa­bri­ca­tion le moins pos­sible, en ven­dant le pro­duit au meilleur prix pos­sible, et en fai­sant le pro­fit le plus im­por­tant pos­sible.

La com­pé­ti­tion entre cou­reurs (quel que soit le do­maine), c’est sain. Mais le pro­blème, c’est lorsque la com­pé­ti­tion se fait à n’im­porte quel prix, et même dans une cer­taine me­sure, en tri­chant.

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La glo­ba­li­sa­tion en chan­tant? Pas pour tout le monde…

La «triche» la plus im­por­tante, c’est le coût de la main-d’œuvre: on achète un pro­duit fa­bri­qué (on paie un ser­vice rendu) à l’autre bout du monde par un tra­vailleur qu’on a sous-payé, qui vit dans des condi­tions in­dignes. Et «grâce» au fait que ces tra­vailleurs existent, on fait pres­sion sur le sa­laire de ceux des pays dé­ve­lop­pés, ou on les met tout sim­ple­ment au chô­mage parce qu’ils «coûtent trop cher», ce qui les oblige de toute façon à re­cher­cher, de plus en plus déses­pé­ré­ment à me­sure que leur bud­get di­mi­nue par rap­port au coût glo­bal de la vie, des pro­duits bon mar­ché. Le cercle vi­cieux est en­clen­ché. Et j’y par­ti­cipe au­tant qu’un(e) autre.

Or­di­na­teurs (in)équi­tables

Il en va de même avec les or­di­na­teurs.

Lors­qu’on parle de com­merce équi­table, on parle le plus sou­vent de pro­duits agri­coles: lé­gumes, fleurs, café, cacao, etc. On a pensé aux bal­lons de foot­ball, on a pensé aux chaus­sures de sport – mais, cu­rieu­se­ment, on a peu consi­déré les or­di­na­teurs sous cet angle-là. Y com­pris les Mac.

On a bien éva­lué la consom­ma­tion; on a (un peu) exa­miné la pol­lu­tion pro­vo­quée, mais on a peu ré­flé­chi aux condi­tions de fa­bri­ca­tion.

Pen­dant très très long­temps, à l’époque où les Macs eu­ro­péens étaient fa­bri­qués en Ir­lande ou au nord de l’An­gle­terre, par des tra­vailleurs sans doute moins payés qu’un ou­vrier de l’in­dus­trie au­to­mo­bile al­le­mande, mais qui pou­vaient se pré­va­loir d’un dia­logue syn­di­cal, nous avons ré­clamé parce que les Macs étaient hors de prix. Du coup, on y re­gar­dait à deux fois avant de les ache­ter, et on se plai­gnait à n’en plus finir.

Nous, le noyau dur, on conti­nuait à les choi­sir, parce que la sim­pli­cité de l’in­ter­face que nous avons qua­li­fiée d’hu­maine nous im­por­tait plus que le prix. Mais bien­tôt, il a fallu pro­cé­der à des ré­vi­sions dé­chi­rantes: «nous» étions tou­jours moins nom­breux, et le spectre de la dis­pa­ri­tion du Mac se so­li­di­fiait de jour en jour.

C’est alors qu’est in­ter­venu un pa­tron mo­derne, ce­lui-là même qui avait su ex­ploi­ter gé­nia­le­ment une in­ven­tion faite par un autre (l’in­ter­face «hu­maine»), chez IBM si mes sou­ve­nirs sont bons, mais dont per­sonne n’avait su voir les mé­rites, sauf lui et quelques-uns de ses co­pains (je ne re­fais pas ici l’his­toire du Mac, ce n’est pas mon pro­pos). Les iMac, les iBook et autres G3 ou 4 ont bien­tôt fait leur ap­pa­ri­tion, puis les iPod, et au­jour­d’hui j’ob­tiens pour 1’500 € une ma­chine qui a dix, cent, fois plus de pos­si­bi­li­tés que mon pre­mier Po­wer­Book, payé quelque chose comme 5’000 € (20 MB de disque dur, et si j’avais pris le plus puis­sant, ç’au­rait été en­core bien plus cher). Et puis il a lancé l’iPod, et il a com­plè­te­ment re­quin­qué son en­tre­prise.

Mais com­ment a-t-il fait, ce Steve Jobs?

Fa­cile, il a fait comme les autres: il a dé­lo­ca­lisé, sur­tout en Asie.

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iS­weat – iSueur, c’est ainsi que de nom­breux tra­vailleurs asia­tiques ap­pellent les ate­liers où ils tra­vaillent.

Le ma­ga­zine en ligne ethiscore.​org a fait une éva­lua­tion des or­di­na­teurs les plus connus sur le plan de la «pro­duc­tion équi­table», ap­pe­lons-la comme ça. Je vous laisse aller voir. Pour les non-an­glo­phones, je ré­su­me­rai quelques ré­sul­tats.

Le plus par­lant, c’est le ta­bleau ré­ca­pi­tu­la­tif de tous les or­di­na­teurs exa­mi­nés, que je vous laisse aller consul­ter ici.

Les ru­briques «Droits hu­mains» et «Droits des tra­vailleurs» sont né­ga­tives pour pra­ti­que­ment tout le monde.

La Pomme – équi­table ou scé­lé­rate?

Apple re­çoit des mau­vais points sur le plan de l’en­vi­ron­ne­ment, de la pol­lu­tion et de l’uti­li­sa­tion des ma­tières toxiques, des droits hu­mains (fa­bri­ca­tion dans dix pays dont le ré­gime est to­ta­li­taire ou «op­pres­sif»), main d’œuvre (fa­bri­ca­tion dans des ate­liers «sweat­shop»). Il y a d’autres re­proches, mais ils sont moins graves. Je vous laisse aller voir ici. Et il y a un bon point: l’éco­no­mie d’éner­gie.

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Le vé­ri­table PC et Mac (ins­piré d’une cam­pagne pu­bli­ci­taire de Apple): «J’ai fait des mil­liards en ex­ploi­tant et en em­poi­son­nant le tiers monde». «Et moi de même.» Illus­tra­tion d’une cam­pagne an­glaise pour une in­for­ma­tique équi­table.

Ce qui me frappe, dans ce voyage à tra­vers les sites consa­crés au sujet, c’est l’af­fec­tion ma­ni­fes­tée à Apple en dépit de toutes les cri­tiques, par­fois graves, qui lui sont adres­sées. Je trans­cris ici, à titre d’exemple, ce qu’écri­vait ré­cem­ment l’or­ga­ni­sa­tion oe­cu­mé­nique “Pain pour le pro­chain”, qui re­groupe les dif­fé­rentes églises de Suisse et qui mène de­puis pas mal de temps une cam­pagne éner­gique en fa­veur des en­fants ex­ploi­tés du monde:

«Dom­mage ! Apple, mal­gré son de­sign sym­pa­thique et son ap­pa­rent dy­na­misme, fait par­tie des traî­nards du mar­ché au cha­pitre de la res­pon­sa­bi­lité so­ciale.

Dans les usines qui fa­briquent les com­po­santes des or­di­na­teurs Apple en Chine, aux Phi­lip­pines et en Thaï­lande, nos en­quêtes ont ré­vélé des abus cou­rants en ma­tière de droit du tra­vail : heures sup­plé­men­taires à la chaîne, sa­laires com­pri­més, sub­stances chi­miques ma­ni­pu­lées sans pro­tec­tion, li­ber­tés syn­di­cales ba­layées, contrats et as­su­rances so­ciales in­exis­tants, pour ne nom­mer que les plus vi­sibles.

Face à cette si­tua­tion, Apple se contente d’une at­ti­tude ré­ac­tive. Dé­non­cée en juin 2006 en rai­son des condi­tions dé­sas­treuses to­lé­rées dans une usine du four­nis­seur Fox­conn fa­bri­quant les pro­duits iPod en Chine, l’en­tre­prise ca­li­for­nienne a com­mandé un audit in­terne de l’usine et adhéré au Code de conduite de l’in­dus­trie élec­tro­nique (Elec­tro­nic In­dus­try Code of Conduct), créé deux ans plus tôt par Dell, IBM er Hew­lett Pa­ckard. De­puis cette an­nonce ce­pen­dant, Apple n’a guère re­parlé de res­pon­sa­bi­lité so­ciale. Sur son site In­ter­net, au­cune sec­tion n’est consa­crée à ce thème et son rap­port an­nuel fait l’im­passe sur le sujet. Im­pos­sible donc de sa­voir si Apple a pris des me­sures de fond pour évi­ter un scan­dale futur : ef­fec­tuer des au­dits ré­gu­liers dans les usines de ses four­nis­seurs les plus «à risque», puis éla­bo­rer avec les di­ri­geants d’usines des plans cor­rec­tifs, par exemple. Tout porte à croire qu’Apple, fi­na­le­ment, n’a pas en­core réel­le­ment adopté de po­li­tique concer­nant sa res­pon­sa­bi­lité so­ciale, pré­fé­rant élu­der le fait que ses pro­duits sont as­sem­blés dans des condi­tions in­dignes. Un constat fort dé­ce­vant pour une en­tre­prise qui pro­jette avec tant de soin une image de jeu­nesse, d’in­no­va­tion et de mo­der­nité.»

Pain pour le pro­chain (qui ana­lyse les condi­tions de tra­vail de plu­sieurs fa­bri­cants d’or­di­na­teurs, pro­pose l’en­voi à Apple et à quelques autres d’une carte pos­tale élec­tro­nique. Je me suis laissé dire que ces cartes en­nuyaient pro­di­gieu­se­ment les res­pon­sables – rien de tel pour les pous­ser à cor­ri­ger leurs dé­fauts, si suf­fi­sam­ment de monde le fait.

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La carte pos­tale élec­tro­nique de Pain pour le pro­chain.

Et je ne vou­drais pas ter­mi­ner ce tour de la ques­tion (qui ne fait qu’ef­fleu­rer les pro­blèmes) sans par­ler de la cam­pagne lan­cée par Green­peace en juin 2006, sur cette page. Ici, le ton est car­ré­ment à l’amour blessé. Nous ai­mons Apple, di­saient les ré­dac­teurs.

En jouant sur leur nom (green­peace = paix verte), ils se sou­hai­taient une Pomme «verte jus­qu’au tro­gnon». Apple est à la pointe de l’in­dus­trie, mais sur le plan «équi­table» la Pomme a ten­dance à tom­ber du pa­nier, di­saient-ils. Or, sur le plan de l’en­vi­ron­ne­ment, Apple de­vrait être un lea­der. «Que le Tigre morde!» sou­hai­taient ceux de Green­peace.

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J’aime ma Pomme – j’ai­me­rais tant la trou­ver en vert. Signé: ver­dis­sez ma pomme.​com (greenmyapple.​com)

Il sem­ble­rait qu’ils ont été en­ten­dus: neuf mois après le lan­ce­ment de leur cam­pagne, Steve Jobs a pu­blié un mes­sage pro­cla­mant: notre pomme sera plus verte, nous chan­geons notre po­li­tique. Et il dé­taille les me­sures prises pour trans­for­mer la pro­duc­tion et évi­ter un maxi­mum de gas­pillage de ma­tières pre­mières.

Pour ce qui est du re­cy­clage, dans ce mes­sage, Steve ne s’en­gage que pour les Etats-Unis. Mais enfin, bon… C’est un début. A nous d’exi­ger que cela de­vienne glo­bal (il y a une di­rec­tive eu­ro­péenne sur la­quelle s’ap­puyer, à ce sujet, ap­pe­lée WEEE, ou Waste Elec­tri­cal and Elec­tro­nic Equip­ment).

«Très bien, mais peut mieux faire», disent les spé­cia­listes des droits du tra­vail – car le mes­sage de Steve Jobs pré­sente un autre pro­blème en­core: il n’y est ques­tion ni des condi­tions de tra­vail, ni des tra­vailleurs eux-mêmes.

Là, tout reste à faire. Chez Apple au­tant que chez les autres. Tant sur www.​ethiscore.​org que sur www.​campagneoecumenique.​ch/​index.​php on trou­vera des ana­lyses et des pro­po­si­tions concrètes.

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Illus­tra­tion de la cam­pagne Green­peace pour une Pomme «verte jus­qu’au tro­gnon»

In­for­ma­tique équi­table – quelles al­ter­na­tives?

Les choses étant ce qu’elles sont, l’or­di­na­teur est dé­sor­mais par­tout. On ne peut pas dé­ci­der, comme pour la voi­ture: «Je vais m’en pas­ser.» Cela dit, puisque nous sommes obli­gés (et je ne dis pas «condam­nés», vous le re­mar­que­rez) d’uti­li­ser l’or­di­na­teur, au­tant le faire de ma­nière ré­flé­chie.

La ma­nière la plus «équi­table» d’abor­der le pro­blème, c’est peut-être, avant d’ache­ter un nou­vel or­di­na­teur, de se de­man­der si vrai­ment on en a be­soin. D’en­vi­sa­ger la pos­si­bi­lité de mettre à ni­veau celui qu’on pos­sède. De ne re­cher­cher que la puis­sance qui cor­res­pond réel­le­ment à ce que nous fai­sons.

La deuxième dé­marche, c’est d’exi­ger que la marque qu’on choi­sit (Apple pour nous) ne change pas toutes ses spé­ci­fi­ca­tions de telle sorte que nous soyons for­cés de chan­ger notre ma­té­riel au fil des pas­sages. Qu’on ne nous pousse pas à la consom­ma­tion, en d’autre termes. J’ai été frap­pée par une mon­tagne haute de trois étages de cla­viers en par­fait état, par exemple, que les Mac ne pou­vaient plus uti­li­ser parce qu’on avait passé à l’USB et qu’ils avaient tou­jours leur en­trée ronde (j’ai ou­blié son nom). J’ai été frap­pée éga­le­ment par le fait que lorsque mon PB G4 est tombé en panne ter­mi­nale, et avant que je puisse pas­ser au Mac­Book de­puis le­quel je vous écris, j’ai uti­lisé pen­dant plu­sieurs jours mon tout vieux Po­wer­Book 140 (il date de 1991, et je l’ai tou­jours gardé, avec le SE30, par sen­ti­men­ta­lisme); la seule chose à la­quelle j’ai dû re­non­cer, c’est le surf cou­leurs. Il est plus lent – mais il marche! Au­tre­ment dit, comme d’autres, je suis une consom­ma­trice sans dis­cer­ne­ment.

Et enfin, en choi­sis­sant un or­di­na­teur neuf, on pour­rait s’in­for­mer à haute voix sur les condi­tions de tra­vail de ceux qui le fa­briquent, exi­ger des contrôles stricts: ce genre de cu­rio­sité et d’exi­gence fait mer­veille lors­qu’il com­mence à se mul­ti­plier, et si on est suf­fi­sam­ment nom­breux, peut trans­for­mer l’exi­gence d’un or­di­na­teur «équi­table» en ar­gu­ment de vente. Steve Jobs a déjà com­mencé à s’en aper­ce­voir.

Voilà quelques consi­dé­ra­tions ins­pi­rées par la ren­contre de Pablo. On trou­vera de nom­breux sites qui donnent chiffres et ar­gu­ments. Par ceux que je vous in­dique, vous en trou­ve­rez d’autres.

Pour ma part, je n’ai voulu qu’in­ci­ter à la ré­flexion. Et peut-être sou­le­ver une ques­tion à la­quelle je n’ai pas de ré­ponse, mais nous pour­rions ré­flé­chir en­semble et faire des pro­po­si­tions: que se­rait un or­di­na­teur à 100% équi­table?

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Ate­lier de fa­bri­ca­tion d’iPod en Asie du Sud-Est. «On m’a dit que tout le monde veut un iPod de cou­leur, main­te­nant…» «Pas moi, je n’ai pas envie de me faire re­mar­quer.»

41 com­men­taires
1)
GG
, le 14.06.2007 à 00:16

Pe­tite er­reur sur l’in­ven­tion de “l’in­ter­face hu­maine” : ce n’est pas IBM, mais Xerox qui avait créé ces concepts (fort amé­lio­rés par Apple, quand même).

Sinon, bel ar­ticle, comme d’hab.

2)
loic
, le 14.06.2007 à 01:22

Tout à fait d’ac­cord… et pour­tant c’est ten­tant de chan­ger, un por­table, ça re­vient au même prix de le chan­ger tous les ans (en re­ven­dant l’an­cien) que de le gar­der jus­qu’à la désué­tude (entre 5 et 6 ans).

Pa­reil pour les ap­pa­reils pho­tos, na­tels,…

Faut avouer que c’est ten­tant, mais la photo de l’ate­lier de fa­bri­ca­tion de­vrait être dans les jo­lies boites du pa­cka­ging.

Il faut aussi voir les res­sources na­tu­relles et le coût en éner­gie lors de la pro­duc­tion. Il n’y a pas beau­coup de ma­tière dans ces ma­chines, mais cer­taines coûtent cher et ne se trouvent que dans cer­tains pays… d’ex­trême pau­vreté quand ce n’est pas en guerre.

Si c’est vrai pour les puces des té­lé­phones por­tables, ça doit l’être pour les or­di­mi­nis aussi, non?
http://​www.​globaleducation.​ch/​francaisP/​telephone_​portable/​Te_.​htm

4)
nau­ti­le­bleu
, le 14.06.2007 à 07:11

Très bon ar­ticle! La ré­flexion de Pablo, je me sou­viens l’avoir lue dans To­ta­le­ment in­hu­maine de Jean-Mi­chel Truong. Je vous in­vite à lire ce pam­phlet si vous le ne connais­sez pas. Vous ne re­gar­de­rez plus votre or­di­na­teur de la même façon en­suite!

5)
Guillôme
, le 14.06.2007 à 08:01

Oui, mais bon, Allah n’est pas obligé…

6)
gaggy
, le 14.06.2007 à 08:39

Un re­por­tage vidéo à pro­pos de l’ex­ploi­ta­tion des ou­vriers qui fa­briquent nos or­di­na­teurs, sur la TSR, dif­fusé la se­maine pas­sée: Re­por­tage de Nouvo

7)
AleX54
, le 14.06.2007 à 08:47

Cer­tain di­ront qu’un en­fant es­clave, ça parle comme un com­mu­niste… un bol­che­vik peut-être même.

En fait, c’est toute la ri­chesse oc­ci­den­tale qui s’est ga­gnée sur l’es­cla­vage, le vol des ma­tières pre­mières et l’op­pres­sion. Et en­core au­jour­d’hui.

C’est pré­ci­sé­ment pour cette rai­son que le ca­pi­ta­lisme ne marche pas. Si l’on rai­sonne de façon glo­bale, puisque le ca­pi­ta­lisme est glo­bal, on constate que la plu­part des pays du monde sont pauvres et ma­lade. Au sein des pays riches et bien por­tant, la si­tua­tion est loin d’être rose (quart monde et tra­vailleur pauvres). Donc le ca­pi­ta­lisme est un échec si l’ob­jec­tif d’un sys­tème éco­no­mique est d’as­su­rer la pros­pé­rité de tous.

Pour­quoi la sacro sainte concur­rence libre et non faus­sée n’in­tègre pas les ques­tions so­ciales, ou d’en­vi­ron­ne­ment ? Parce qu’il doit y avoir in­éga­lité pour que le sys­tème fonc­tionne, c’est on­to­lo­gique, c’est sa na­ture, son “pé­trole”.

(edit or­tho­graphe)

8)
Tom25
, le 14.06.2007 à 09:27

Ca fait un mo­ment que je me fais ces ré­flexions quand j’achète un truc pour moi ou un jouet pour mes filles : Cet objet a-t’il était fa­bri­qué par un gosse dans une cave ? Ca fait pas mal de temps que je freine mes achats parce que cette ques­tion ma gâche mon plai­sir. De­puis 5 ans j’ai acheté un vélo (il y a 3 ans), un Trek, en­tiè­re­ment monté aux USA. Non pas que j’aime les ri­cains, La­pierre fait des su­pers vélos, ils sont à 70 km de chez moi, mais “ils” c’est le siège, la pro­duc­tion, elle, est en asie. :•( .

Mal­gré tout ça je vais re­nou­ve­ler mon ma­té­riel, au moins un de mes 2 Macs. Cela de­vient très pé­nible de dé­ve­lop­per avec des ma­chines qui rament. Tout ça pour dire qu’on a tous nos rai­sons, sim­ple­ment je pense que nous de­vons plu­tôt frei­ner nos ar­deurs au lieu de “pous­ser à la roue” la consom­ma­tion.

Tiens, je me fais une autre ré­flexion alors que j’avais la sou­ris sur le bou­ton “En­voyer”. Qui en­tend on le plus se plaindre en ce mo­ment ? enfin de­puis un bon mo­ment ? Les ma­jors ? Ils n’ar­rivent pas à dé­lo­ca­li­ser leurs stars, je viens juste de me de­man­der si après tout, ce n’est pas ça qui les frustre ?

Merci pour cet ar­ticle Anne.

9)
alec6
, le 14.06.2007 à 09:41

Merci Anne ! (il s’agit du port ADB vs le port USB ac­tuel)

Comme le dit Alex54 (dont je ne suis pas un sous mul­tiple ! ;-)), notre ci­vi­li­sa­tion de la consom­ma­tion in­fi­nie est in­trin­sè­que­ment in­éga­li­taire. C’est de la ther­mo­dy­na­mique de base ! si on veut de la consom­ma­tion et de la crois­sance in­fi­nie pour une par­tie de l’hu­ma­nité il faut né­ces­sai­re­ment qu’une autre par­tie ne la connaisse pas. Pour qu’un sys­tème fonc­tionne il faut du “chaud” d’un côté et du “froid” de l’autre. Sans cela… point de mou­ve­ment.
C’est la loi des cinq C en­core une fois !

10)
Ma­dame Pop­pins
, le 14.06.2007 à 10:05

Je se­rais bien em­prun­tée pour don­ner ne se­rait-ce qu’une piste, une idée pour que l’or­di­na­teur aussi soit plus équi­table.

En re­vanche, j’ai en­tendu par­ler ce matin à la radio de ce pro­jet, qui vise à per­mettre à cer­tains “dé­fa­vo­ri­sés” d’ac­cé­der à l’or­di­na­teur, dont la vie est ainsi pro­lon­gée : ne rê­vons pas, cer­tains “pas­sion­nés” ont ten­dance à chan­ger tout le temps, pour un oui ou pour un non…

Je doute que les or­di­na­teurs mis à dis­po­si­tion par le pro­jet Joker aient été construits de façon équi­table mais au moins, ils vont durer plus long­temps et per­mettre de ré­duire, un tout petit peu, la frac­ture nu­mé­rique.

Merci pour cette ré­flexion, Anne : je l’avoue, je ne m’étais ja­mais posée de ques­tions à ce sujet !

11)
Tom25
, le 14.06.2007 à 10:12

Une moi­tié du monde crève de ma­la­dies “phy­siques”, manque de nour­ri­ture, ma­la­dies in­fec­tieuses se soi­gnants très bien chez nous. Le pro­blème est de leur trou­ver à bouf­fer pour que leur corps puissent se dé­fendre.

La deuxième moi­tié crève de ma­la­die “psy­cho­lo­giques”, sui­cide, ano­rexie, bou­li­mie … parce qu’elle culpa­bi­lise d’ex­ploi­ter la pre­mière moi­tié. Et le pro­blème est de les faire ar­rê­ter de “bouf­fer” tout en main­te­nant la consom­ma­tion.

Ce qui fait “sou­rire” (notez les guille­mets) c’est que le pro­blème de la deuxième moi­tié est pa­ra­doxa­le­ment plus dif­fi­cile à ré­gler que celui de la pre­mière. Et comme on aime la dif­fi­culté, on s’oc­cupe et on parle bien plus de ce se­cond pro­blème.

Une so­lu­tion se­rait de rendre la pre­mière moi­tié consom­ma­trice. Mais … ac­cep­te­ront-ils de conti­nuer à tra­vailler dans les mêmes condi­tions ?

12)
Fran­çois Cuneo
, le 14.06.2007 à 10:19

Le pro­blème, c’est que dans le monde dans le­quel on vit, on est en per­ma­nence en pleines contra­dic­tions. Nous avons une éthique, je pense, cha­cun la pla­çant là où il peut, et des en­vies aussi.

Alors c’est vrai que je ne sup­porte plus non plus de jeter, d’ache­ter à vil prix. Quand je fais voler mon petit avion avec Ba­sile, je me dis que ce petit avion, qui a coûté 30 francs, me fait un monstre plai­sir parce que d’autres ont dû souf­frir pour le construire.

Alors on fait quoi, nous, là? Hein?

La seule so­lu­tion, mettre la pres­sion pour que l’éthique soit mise en place par les fa­bri­cants.

Swit­cher l’a bien mon­tré, c’est pos­sible.

Mieux, pour faire pas­ser la pi­lule, il sem­ble­rait même que ce soit ren­table pour tout le monde.

13)
tio­neb
, le 14.06.2007 à 11:13

exellent ar­ticle Anne! Que penses-tu de Yves Béhar qui pré­sente cette fin de se­maine à Art Basel, l’or­di­na­teur XO , des­tiné à ré­duire la frac­ture nu­mé­rique entre le Nord et le Sud”, le tout pour 100 dol­lars, pour les pays en voie de dé­ve­lop­pe­ment?

va­che­ment am­bigue de pro­po­ser un or­di­na­teur à ce prix afin de pro­mou­voir le dé­ve­lop­pe­ment “équi­table”, alors que ces ob­jets sont pro­duits à Taï­wan dans les usines de Quanta, la plus grande marque de por­tables du monde, qui tra­vaille aussi pour Dell et Apple (condi­tion de tra­vail…)

re­marques sub­jec­tives ou­vertes à la dis­cus­sion:

1)100 dol­lars.. ef­fec­tuer des fonc­tions in­for­ma­tiques à des coûts de plus en plus bas, par des puces de plus en pe­tites ac­croît de ma­nière in­ver­se­ment pro­por­tion­nelle la consom­ma­tion en ma­té­riaux et en éner­gie de­man­dée par les pro­ces­sus de fa­bri­ca­tion

2) dé­marche louable sur le fond, je ne peux m’em­pê­cher qu’il s’agit éga­le­ment d’un coup de mar­ke­ting…

3) ces ordis, s’ils per­mettent de se sen­si­bi­li­ser au monde in­for­ma­tique, n’ont rien à voir avec la ma­chine qui me per­met d’écrire ce mes­sage, genre pour l’afrique des “sous-or­di­na­teurs”…

4)100 dol­lars…pour un ni­gé­riens qui n’en gagne à peine 40 par mois, au­tant dire qu’un mac­book est moins cher pour un amé­ri­cain moyen…ok la dé­marche fait éga­le­ment par­tie de pro­jets hu­ma­ni­taires.

je fais ma théo­rie, mais on par­ti­cipe tous à cela, donc je re­tourne à mon com­poste:-)

14)
Ca­plan
, le 14.06.2007 à 12:02

Je suis en­tiè­re­ment d’ac­cord avec le com­men­taire 7 de AleX54!

Le ca­pi­ta­lisme ne peut fonc­tion­ner QUE par l’ex­ploi­ta­tion. Sinon, on peut l’ap­pe­ler comme on veut, mais pas ca­pi­ta­lisme. Ca­pi­ta­lisme à vi­sage hu­main, ça ne veut rien dire. C’est même un non-sens.

Et le com­mu­nisme, alors? Ça n’a pas mar­ché, c’est vrai. En par­tie à cause de la struc­ture in­terne et en grande par­tie à cause des ca­pi­ta­listes qui on tout fait pour que ça foire à l’aide de blo­cus. On se ré­jouit d’ailleurs beau­coup que Cuba re­tourne dans le giron ca­pi­ta­liste et re­de­vienne le bor­del des USA, comme au bon vieux temps!

Mil­sa­bor!

15)
Anapi
, le 14.06.2007 à 13:17

Mouais.

Je ne vou­drais pas gâ­cher ce bel una­ni­misme anti-ca­pi­ta­liste, d’au­tant que la cause est juste, mais je trouve qu’il y a quand même trop de rac­cour­cis.

Quels sont les pays en de­hors de l’éco­no­mie de mar­ché ? La Corée du Nord, une par­tie des pays Afri­cains (dans le sens où ils n’échangent que peu de biens avec les autres pays), Cuba ?

Vous trou­vez que ces pays vont bien ?

Quels sont ceux qui il y a en­core peu de temps étaient en de­hors ? L’URSS, la Chine.

Pen­sez vous vrai­ment qu’ils étaient mieux avant ?

Je ne parle pas des li­ber­tés in­di­vi­duelles, elles n’ont pas tel­le­ment évo­luée entre l’avant et l’après éco­no­mie de mar­ché. Je parle de la nour­ri­ture, de l’édu­ca­tion, de la santé, de l’es­pé­rance de vie. Ca me rap­pelle les confé­rences TED dont cuk avait parlé. Par exemple, celle d’Hans Ros­ling . On y voit que l’aug­men­ta­tion du PIB per­met le dé­ve­lop­pe­ment du ni­veau de vie des in­di­vi­dus, ce qui a par­ti­cu­liè­re­ment été vi­sible en Chine au cours des dix der­nières an­nées.

Il faut être un consom­ma­teur avisé (un consom­mac­teur) et il faut exi­ger un haut ni­veau d’in­for­ma­tion de la part des ven­deurs. Mais re­fu­ser de consom­mer des biens au motif que les gens qui les pro­duisent n’ont pas le ni­veau de vie du Suisse moyen me pa­raît contre­pro­duc­tif.

16)
Mar­co­li­vier
, le 14.06.2007 à 13:50

Ca­plan (#14) s’il te plaît, est-ce que tu vas finir par dire que si les com­mu­nismes se sont éri­gés sur un lit comp­tant des mil­lions de morts, la faute et res­pon­sa­bi­lité pre­mière en re­vient aux ca­pi­ta­listes ?

Ne tombe pas dans la mons­truo­sité sans lo­gique !

En­suite, le ca­pi­ta­lisme, comme ab­so­lu­ment tout sys­tème, s’il est laissé to­ta­le­ment libre et sans contrôle (sans checks and ba­lances), il se trans­forme en une mons­truo­sité. La grande dif­fi­culté de la chose pu­blique a tou­jours été de pré­ser­ver suf­fi­sa­ment de li­berté pour fa­vo­ri­ser le dé­ve­lop­pe­ment et l’épa­nouis­se­ment des per­sonnes, de la so­ciété, des arts et de l’éco­no­mie, tout en main­te­nant des li­mites per­met­tant la pré­ser­va­tion du groupe et de leurs membres.

Un ré­sumé de cela pou­rait être “un juste équi­libre entre l’in­di­vidu et le groupe”.

Tout sys­tème qui va dans un de ces ex­trêmes se trans­for­mera en mons­truo­sité car l’homme est com­posé de ces 2 par­ties ap­pa­rem­ment contra­dic­toires. Le ca­pi­ta­lisme to­ta­le­ment libre nie une par­tie de la réa­lité de l’homme en consi­dé­rant que seul l’in­di­vidu existe, au dé­tri­ment du groupe. Mais pire en­core, le com­mu­nisme quant à lui est fon­da­men­ta­le­ment per­vers dès son ori­gine. Il consi­dère non seule­ment que le groupe prime par des­sus tout, au dé­tri­ment de l’in­di­vidu, mais qu’en plus, il faut pu­ri­fier ce groupe en ex­ter­mi­nant une par­tie de sa po­pu­la­tion (les ca­pi­ta­listes, les en­ne­mis du peuple).

Ca­plan, il est temps de se ré­veiller. Le com­mu­nisme a connu beau­coup de pro­blèmes in­ternes, certes, mais l’idéa­li­ser et re­je­ter im­pu­né­ment la faute de son échec sur “les” ca­pi­ta­listes sans avoir l’hon­nê­teté in­tel­lec­tuelle de prendre en compte la per­ver­sion in­tel­lec­tuelle, phi­lo­so­phique et mo­rale de cette idéo­lo­gie, per­ver­sion qui ne peut que mener à l’échec et au gé­no­cide, c’est se faire com­plice d’une des pires mons­truo­si­tés du XXe siècle. Pas de quoi être fier…

Quant au ca­pi­ta­lisme, qui prend la di­rec­tion du com­mu­nisme au ni­veau de ses mé­ca­nismes et de son uni­la­té­ra­lisme in­di­vi­dua­liste, il y a certes fort à craindre si on ob­serve l’his­toire.

Anne, merci pour cet ar­ticle qui nous rap­pelle que les tech­niques, les ou­tils, les idées mêmes, doivent être au ser­vice de l’homme et non le contraire.

17)
al1
, le 14.06.2007 à 15:55

Dites, tout ça m’amène à une ques­tion à la­quelle quelques uns d’entre vous peuvent ré­pondre :

Si de­main j’achète une éo­lienne pour ins­tal­ler une par­tie de mon ré­seau élec­trique en 12 ou 24 volts, est-ce que je peux en­vi­sa­ger de bri­co­ler mon mac (iMac G4 que j’ai déjà dé­monté pour le boos­ter et dé­pous­sié­rer) pour qu’il uti­lise ce ré­seau ?

18)
Anne Cuneo
, le 14.06.2007 à 17:25

Voilà, voilà… C’est comme un fait ex­près: chaque fois que mon hu­meur pa­raît, je me re­trouve loin de tout or­di­na­teur.

Merci de toutes vos re­marques. Il n’y a pas grand-chose à ajou­ter, sinon qu’il faut tou­jours com­men­cer quelque part. Alors soyons conscients: per­son­nel­le­ment, les trucs bon mar­ché Made in China, j’évite au­tant que pos­sible. Je pré­fère la pro­duc­tion lo­cale, chaque fois que c’est fai­sable. Mais il y a des gens pour qui le pro­duit Made in China consti­tue la seule pos­si­bi­lité.

Quant à la ques­tion de tio­neb sur l’or­di­na­teur XO, j’avais écrit une hu­meur là-des­sus. Je suis convain­cue que pour ce que nous fai­sons au quo­ti­dien, cet or­di­na­teur est plus que suf­fi­sant. Pas pour les pro­gram­meurs, pas pour les mon­teurs, les mu­si­ciens, bien sûr, mais eux peuvent tou­jours s’of­frir des ma­chines sur­puis­santes – ce ne sont plus des jou­joux, à ce mo­ment-là (comme mon por­table l’est en grande par­tie pour moi, fran­che­ment), mais des ins­tru­ments de tra­vail.

19)
Tom25
, le 14.06.2007 à 18:28

Vous trou­vez que ces pays vont bien ?

Mais on ne di­sait pas que NOUS n’al­lions pas bien, on di­sait juste qu’on était par­fois mal à l’aise d’al­ler aussi bien jus­te­ment, par rap­port à ceux qui nous per­met­taient de nous of­frir nos pe­tits jou­joux. Ce sujet sou­lève le cœur car je suis sûr que d’autres ont la même im­pres­sion que moi : Non content d’aug­men­ter leur marge en ex­ploi­tant ces per­sonnes, des en­tre­prises ex­ploitent le filon de notre culpa­bi­lité pour en­core aug­men­ter leur prix en nous fai­sant croire qu’ils ré­per­cu­te­rons cette somme pour amé­lio­rer les condi­tions de tra­vail, em­pê­cher la dé­lo­ca­li­sa­tion etc. Je ne dis pas que per­sonne ne le fait, je dit que je pense qu’on se fait sou­vent abu­ser. Et c’est in­ad­mis­sible. Je par­lais des vélos plus haut, la der­nière vis est pla­cée en France et zou -> Made in France. C’est quand même un comble non ? Beau­coup de gens sont prêt à payer plus pour évi­ter qu’un par­tie du monde ne soit ex­ploi­tée, mais aussi pour main­te­nir leurs em­plois, et on leur ment ! Dans la vie, on fait ce qu’on dit, on dit ce qu’on fait !

20)
al1
, le 14.06.2007 à 18:38

Anne, lors de la cam­pagne Green my Apple, j’ai comme beau­coup signé la pé­ti­tion, en y ajou­tant que j’ai­me­rai que ma pomme soit non seule­ment plus verte, mais aussi plus équi­table. Ca mange pas de pain…

C’est vrai qu’on peut faire pres­sion après des grosses boites pour des rai­sons d’image et de mar­ke­ting, mais le plus gros à faire est au ni­veau de nos po­li­ti­ciens pour qu’ils nous pondent une taxe au ki­lo­mètre (je pense par exemple au self où je vais tous les midi, on n’a plus le choix qu’entre la perche du nil, le pois­son des abysses ou le mou­ton de nou­velle Zé­lande) ou une charte du res­pect des droits de l’homme et de la terre pour que chaque pro­duit im­porté soit sou­mis à cer­taines condi­tions.

Quand je vois le score élec­to­ral des éco­los chez nous, je me dis qu’on est mal bar­rés…

En at­ten­dant il faut conti­nuer d’en par­ler au­tour de nous, par­ceque là où il y a le plus de bou­lot fi­na­le­ment c’est dans nos ha­bi­tudes de consom­ma­tions.

J’ai fait la ren­contre ré­cem­ment d’un jeune pro­duc­teur bio, ça a été un plai­sir de com­mu­ni­quer nos pas­sions, nos in­quié­tudes et so­lu­tions, et fi­na­le­ment nous avons trouvé un point de désac­cord : il dé­teste Apple ! Hé bien je vais vous dire, moi qui suis un pas­sionné du mac au point de me faire trai­ter ré­gu­liè­re­ment d’Aya­tol­lah, je ne pou­vais qu’être d’ac­cord avec lui : condi­tions de tra­vail y com­pris aux states (ho­raires de dingues), mé­pris des or­ga­ni­sa­tions éco­lo­gistes, re­cy­clage in­exis­tant (com­bien d’iPods morts au bout d’un an se re­trouvent à la pou­belle ?), … tout ça il va fal­loir que ça change !

Heu­reu­se­ment pour Apple, pour l’ins­tant il n’y a pas d’al­ter­na­tive quand on a goûté au mac, mais le vent pour­rait tour­ner, on n’a signé aucun pacte !

21)
Anne Cuneo
, le 14.06.2007 à 19:02

le plus gros à faire est au ni­veau de nos po­li­ti­ciens pour qu’ils nous pondent une taxe au ki­lo­mètre

Je trouve cette idée gé­niale! La route n’est ja­mais assez chère par rap­port à son coût glo­bal (y com­pris so­cial), maisla taxe au km pon­de­rait peut-être un peu les dé­lo­ca­li­sa­tions. Ce ne se­rait que jus­tice…

22)
alec6
, le 14.06.2007 à 22:54

J’al­lais ré­pondre à Ca­plan et à d’autres quand le bou­lot m’a rap­pelé à ses côté… dam­ned ! Tra­vailler plus pour ga­gner plus, yaksa d’vrai !

Bref… pour re­ve­nir au sujet ou plus exac­te­ment à l’une de ses di­gres­sions ha­bi­tuelles…
Le com­mu­nisme tout compte fait ne s’op­pose qu’en par­tie au ca­pi­ta­lisme. Les deux sys­tèmes ne sont que des va­riantes de la même façon d’abor­der le monde : l’homme y est au centre, il do­mine la “créa­tion” faite sur me­sure pour lui (cf la Gé­nèse, Bible acte I scène 2…), il en ex­ploite les res­sources na­tu­relles sans état d’âme jus­qu’à la corde et mas­sacre ses en­ne­mis sur l’au­tel du “meilleur sys­tème qui soit” (le leur). Je rap­pelle en pas­sant que l’épi­sode fas­ciste ger­mano-italo et dans une moindre me­sure es­pa­gnol était le fait de so­cié­tés ca­pi­ta­listes… Ben, oui, c’est con, mais l’Al­le­magne nazie mal­gré son ap­pel­la­tion de “na­tio­nal so­cia­lisme” a conti­nué ses pe­tites af­faires avec qui vou­lait bien en faire, tout le monde se sou­vient des af­faires IBM, IG Far­ben et (je l’ai dé­cou­vert ré­cem­ment) Henry Ford grand ins­pi­ra­teur par ses écrits et pu­bli­ca­tions (The In­ter­na­tio­nal Jew: The Worl­d’s Fo­re­most Pro­blem) d’Hit­ler et j’en passe… La France col­labo et la Suisse ban­quière éter­nelle n’ont pas été en reste… (je vous laisse cher­cher sur in­ter­net ou dans vos livres les ré­fé­rences et “anec­dotes”…)

D’un côté les uns nous ont pro­mis le Grand Soir quand les autres nous ven­daient les len­de­mains qui chantent, les pre­miers nous fai­saient le coup du sta­kha­no­visme quand les se­conds nous chantent quo­ti­dien­ne­ment en­core les joies du tra­vail plus pour ga­gner plus, de la pro­duc­ti­vité, de la com­pé­ti­ti­vité et de la ren­ta­bi­lité qui n’est fi­na­le­ment que la ver­sion mar­ke­ting et pu­barde de la même chose !
La pro­tec­tion de l’en­vi­ron­ne­ment dans tout ça, ma brave dame, un truc de pédés et de hip­pies ! C’est le pro­grès ! c’est le nu­cléaire ou la bou­gie… et puis du pas­séééé fai­sons table raaaa­seeeeeeu !

Fran­che­ment, s’il existe en­core des his­to­riens dans trois mille ans, il ne ver­ront pas de dif­fé­rences entre ces deux ver­sions de la même en­geance des­truc­trice. Le sort de la mer d’Aral n’a rien a en­vier à celui des fo­rêts Viet­na­miennes ! ni celui d’Hi­ro­shima à celui des gou­lags.

Je crois qu’il se­rait temps de voir les choses avec beau­coup plus de recul. Les apa­rat­chiks ca­pi­ta­listes ont peut-être été un peu plus nom­breux… mais à quel prix pour les autres, dé­lo­ca­li­sés ou non !

23)
To­TheEnd
, le 14.06.2007 à 23:07

In­té­res­sant mais je n’ai pas pu lire tous les com­men­taires car j’ai fait une de ces soi­rées hier soir… ma peau sent en­core le Rhum mal­gré 2 douches, c’est dire. Dé­solé si je ré­pète quelque chose qui a déjà été dit par quel­qu’un d’autre.

Pour com­men­cer et tout comme Anapi le fait re­mar­quer, je trouve que cer­tains rac­cour­cis sont par­fai­te­ment illé­gi­times.

Des évo­lu­tions dans les condi­tions de tra­vail sont ab­so­lu­ment né­ces­saires là-bas tout comme ici… mais ça pren­dra un cer­tain temps, sur­tout dans des pays qui ont fait preuve d’un obs­cu­ran­tisme dé­li­rant!

Les gens en re­gar­dant notre si­tua­tion ici ai­me­rait au­to­ma­ti­que­ment la re­créer ailleurs mais ce n’est pas pos­sible de faire un co­pier/col­ler car c’est com­pli­qué et donc, ça prend du temps!

Sa­viez-vous qu’en 1874, une loi fixait enfin l’âge mi­ni­mum d’un tra­vailleur à 12 ans? Que les jour­nées de tra­vail étaient li­mi­tées à 12 heures par jour et le di­manche était enfin in­ter­dit de tra­vail? Il fau­dra at­tendre 1936 pour que la se­maine de tra­vail soit fixée à 40 heures ainsi qu’un droit à 15 jours de va­cances payées!

Bref, si on y re­garde de plus près, nous n’étions pas mieux loti il y a 60 ans… ce n’est pas si vieux et beau­coup de grand-père doivent en­core s’en sou­ve­nir.

Je mets ma main à cou­per que les tra­vailleurs de ces pays ne de­vront pas at­tendre aussi long­temps pour bé­né­fi­cier de meilleures condi­tions de tra­vail!

Pour­quoi? Parce ce que cette mon­dia­li­sa­tion jus­te­ment per­met de com­pa­rer fa­ci­le­ment les condi­tions du monde en­tier. Bien sûr, ça ne se fera pas tout seul! Les ré­flexions comme Anne et le tra­vail d’as­so­cia­tions per­met­tront de faire chan­ger les choses plus ra­pi­de­ment.

Enfin, je re­joins plei­ne­ment les gens qui parlent d’édu­quer les consom­ma­teurs car dans la réa­lité, c’est bien eux qui peuvent tout chan­ger et très ra­pi­de­ment en ar­rê­tant d’ache­ter un pro­duit. Aux USA, les lob­bys qui “boy­cottent” les pro­duits sont ex­trê­me­ment puis­sants. Etran­ge­ment, alors qu’on est tou­jours prêt à gueu­ler sur les conne­ries aux ri­cains, on n’est pas prêt à mettre en place ce qui marche là-bas, c’est tout de même un peu ri­di­cule.

Per­son­nel­le­ment, je n’ai ja­mais acheté d’or­di­na­teurs neufs… à l’ex­cep­tion d’un G4 en 2002 ou 2003. De­puis, j’ai re­pris mes ha­bi­tudes et n’achète que de l’oc­ca­sion….

Enfin quelques re­marques sur des dé­tails de l’ar­ticle:

Quand les Macs étaient pro­duits en Eu­rope, ils n’étaient pas chers parce qu’ils étaient fa­bri­qués ici. Apple était hors de prix car dans les an­nées 80, elle fai­sait presque 60% de marges sur ses pro­duits. Au­jour­d’hui on est en­core à 30%… c’est presque 10% de plus que le sec­teur.

De plus, sur la pé­ren­nité des équi­pe­ments ou des spé­ci­fi­ca­tions, l’in­for­ma­tique évo­lue tout comme les stan­dards. Il est par­ti­cu­liè­re­ment dif­fi­cile pour ne pas dire im­pos­sible d’avoir un connec­teur ou “bus” iden­tique pour 10 ou 20 ans.

T (qui va se cou­cher)

24)
alec6
, le 14.06.2007 à 23:15

der­nier com­men­taire sur le sujet…

L’or­di­na­teur n’est pas et ne sera ja­mais équi­table pour la bonne rai­son qu’il est un pro­duit de consom­ma­tion comme les autres ce qu’il n’était pas il y a 15 ans quand seules les en­tre­prises et quelques rares happy few fri­qués pou­vaient se les payer. D’ailleurs ils étaient fa­bri­qués par chez nous, n’est-ce pas ? Mais dès qu’ils sont de­ve­nus des ob­jets de dé­sirs, de pas­sion, de jeux et de loi­sirs… ven­dus en su­per­mar­chés, ils sont donc de­ve­nus des ob­jets à consom­mer c’est à dire à être “dé­truits par l’usage” (dé­fi­ni­tion du La­rousse 1906, “je consomme de l’eau et du pain”).

Si la consom­ma­tion de nour­ri­ture nous per­met de vivre et ac­ces­soi­re­ment de pas­ser quelques mi­nutes où le “roy va à pied”, la consom­ma­tion de ma­chins élec­tro­niques nous “bouffe” plu­sieurs heures par jour pour le plai­sir ou le bou­lot et leur fa­bri­ca­tion, leur usage et au final leur trans­for­ma­tion en dé­chets, nous gra­ti­fiera ad vitam de plas­tiques, mé­taux lourds et autres sa­lo­pe­ries can­cé­ri­gènes et ter­ra­to­gènes.

25)
VRic
, le 15.06.2007 à 09:42

Si de­main j’achète une éo­lienne pour ins­tal­ler une par­tie de mon ré­seau élec­trique en 12 ou 24 volts, est-ce que je peux en­vi­sa­ger de bri­co­ler mon mac (iMac G4 que j’ai déjà dé­monté pour le boos­ter et dé­pous­sié­rer) pour qu’il uti­lise ce ré­seau ?

Ce n’est pas le Mac qu’il fau­dra bri­co­ler dans ce cas, mais plu­tôt son ali­men­ta­tion sé­pa­rée (il me semble que l’alim de l’iMac G4 est sé­pa­rée et je ne se­rais pas sur­pris qu’elle soit en 24V, à vé­ri­fier).

Les por­tables sont évi­dem­ment plus adap­tés à cet usage, avec des consom­ma­tions rai­son­nables et des ten­sions d’en­trée cou­rantes entre 9 et 24 V conti­nus pour les­quelles existent déjà plein d’adap­ta­teurs sur al­lume-ci­gare de voi­ture. D’ailleurs c’est malin d’ins­tal­ler le ré­seau 12V/24V avec des connec­teurs de type al­lume-ci­gare, pour y uti­li­ser fa­ci­le­ment les ap­pa­reils exis­tants pour auto 12V ou ca­mion 24V.

De­puis la vogue d’in­té­gra­tion d’or­di­na­teurs dans les voi­tures, il existe des pro­duits dé­diés à quelques mo­dèles de bu­reau dotés d’ori­gine d’ali­men­ta­tions sé­pa­rées. Dont un adap­ta­teur pour bran­cher le Mac mini sur 12 V continu sans pas­ser par son transfo 220 V al­ter­na­tif ni mo­di­fier l’alim in­terne. Au moins une marque US fait ça. At­ten­tion: même si les ten­sions sont iden­tiques, un simple rem­pa­ce­ment de connec­teur ne suf­fira pas à y bran­cher l’iMac G4, qui re­quiert cer­tai­ne­ment un am­pé­rage su­pé­rieur pour ses com­po­sants “desk­top” et son écran in­té­gré.

Pour les mo­dèles à alim in­té­grée c’est trop com­pli­qué, car les blocs in­ternes four­nissent di­verses ten­sions et connec­teurs pour les dif­fé­rents com­po­sants. Dans ce cas mieux vaut pas­ser par un transfo en 220 al­ter­na­tif et ne pas bri­co­ler l’ap­pa­reil.

C’est d’ailleurs sou­vent avan­ta­geux de conver­tir en 220 al­ter­na­tif au pied de l’éo­lienne pour l’en­semble de l’ins­tal­la­tion, car sauf dans une toute pe­tite ca­bane, l’ali­men­ta­tion d’une mai­son en 12/24V pose des pro­blèmes de dis­tances et de prix:

  • câ­blages et connec­tions en double (à moins de tout pas­ser en 12/24, mais c’est contrai­gnant quant aux ap­pa­reils uti­li­sables des­sus)
  • la plu­part des équi­pe­ments sont plus cou­rants et moins chers en 220V
  • sur­tout, le câ­blage 220 per­met des dis­tances plus im­por­tantes pour moins cher. Pour ali­men­ter en 12V un frigo ou un or­di­na­teur de bu­reau qui de­mandent de forts am­pé­rages, au bout de quelques di­zaines de mètres il faut des sec­tions dé­li­rantes, qu’on a plus de chances de trou­ver en rou­leaux de plu­sieurs tonnes au pied d’un py­lône haute ten­sion que chez Cas­to­rama. Ceci dit sans vou­loir in­ci­ter per­sonne à voler des câbles EDF ou SNCF évi­dem­ment, même si c’est ap­pa­rem­ment à la mode ces temps-ci.
  • l’élec­tri­cité pro­duite est re­ven­due au ré­seau pu­blic à un prix avan­ta­geux lors­qu’elle n’est pas consom­mée (du moins en France)
  • le comp­teur et le contrat adap­tés évitent des bat­te­ries oné­reuses et pol­luantes (il reste utile d’en ins­tal­ler si l’on sou­haite une sé­cu­rité en cas de cou­pure de cou­rant, mais moins que si le ré­seau en dé­pen­dait en per­ma­nence)
  • pas d’in­ter­rup­tion les mau­vais jours, l’ins­tal­la­tion uti­li­sant le ré­seau pu­blic quand l’éo­lienne flanche (les éo­liennes ne fonc­tionnent pas cor­rec­te­ment quand il y a trop ou trop peu de vent)

Il est bien sûr ten­tant d’ali­men­ter di­rec­te­ment les ap­pa­reils qui uti­lisent sinon des trans­for­ma­teurs gas­pilleurs, mais ce n’est pas tou­jours avan­ta­geux.

L’ex­ploi­ta­tion la plus simple d’une pro­duc­tion 12V lo­cale éo­lienne ou pho­to­vol­taïque reste fi­na­le­ment l’éclai­rage. On voit en effet ar­ri­ver de plus en plus de lampes LED à la mise en œuvre très simple et no­va­trice (éclai­rages d’am­biance, de jar­din, si­gna­lé­tique, etc.), qui les rendent fonc­tion­nel­le­ment et ar­chi­tec­tu­ra­le­ment très in­té­res­santes mal­gré une ef­fi­ca­cité en réa­lité in­fé­rieure aux meilleures lampes fluo­com­pactes.

Pour ceux qui doutent de ce der­nier point au vu de l’évo­lu­tion en cours des écrans LCD, noter que les tests de puis­sance lu­mi­neuse sont biai­sés en fa­veur des LED, car celles-ci émettent dans une seule di­rec­tion per­pen­di­cu­laire à la sur­face du cir­cuit, alors que les autres émettent dans toutes les di­rec­tions, y com­pris donc à l’op­posé de la me­sure. Pour les com­pa­rer équi­ta­ble­ment, il fau­drait soit ins­tal­ler des dé­flec­teurs pé­na­li­sants sur les LEDs, soit pla­cer les autres dans des ré­flec­teurs fo­ca­li­sants. Et là les fluo­com­pactes sont pour l’ins­tant plus per­for­mantes que les LEDs, avec des avan­tages et des in­con­vé­nients: leurs di­men­sions et vol­tages les rendent adap­ta­tées aux lu­mi­naires exis­tants, mais per­mettent moins de li­berté. Les LEDs gardent l’avan­tage en ce qui concerne la durée de vie et le délai d’al­lu­mage, stric­te­ment ins­tan­tané alors que les fluo­com­pactes montent len­te­ment en tem­pé­ra­ture.

26)
Anne Cuneo
, le 15.06.2007 à 10:07

Sa­viez-vous qu’en 1874, une loi fixait enfin l’âge mi­ni­mum d’un tra­vailleur à 12 ans? Que les jour­nées de tra­vail étaient li­mi­tées à 12 heures par jour et le di­manche était enfin in­ter­dit de tra­vail? Il fau­dra at­tendre 1936 pour que la se­maine de tra­vail soit fixée à 40 heures ainsi qu’un droit à 15 jours de va­cances payées!

De­puis, hommes et femmes se sont bat­tus, et par­fois jus­qu’à la mort, pour les «trois huit». Et ceux qui les ont ob­te­nus, et plus en­core leurs des­cen­dants qui ont trouvé les 48 heures, de­ve­nus les 44 heures, puis les 40 (et en France les 35) les ré­clament pour que les autres les ob­tiennent. En 130 ans et beau­coup de pro­grès tech­nique, la preuve a été faite que cela suf­fi­rait. Cela s’ap­pelle la so­li­da­rité – et le fait qu’en Eu­rope on se com­por­tait mal avec les tra­vailleurs au­tre­fois n’ex­cuse pas ceux qui le font ac­tuel­le­ment en Chine. Plus cela risque de faire pres­sion, moins ça pren­dra de temps.

Quand les Macs étaient pro­duits en Eu­rope, ils n’étaient pas chers parce qu’ils étaient fa­bri­qués ici. Apple était hors de prix car dans les an­nées 80, elle fai­sait presque 60% de marges sur ses pro­duits. Au­jour­d’hui on est en­core à 30%… c’est presque 10% de plus que le sec­teur.

Mon SE30 a coûté 10’000 francs. Si la marge avait été de 30%, il au­rait coûté 7’000. Mon pre­mier por­table a coûté 8’000 francs. Si la marge avait été de 30% il au­rait coûté 5’600. En­core très cher. Mon Mac­Book 2 GB acheté le mois der­nier a coûté 2’100 francs. Avec 60% il coû­te­rait 3’000 francs. En­core beau­coup, beau­coup moins cher. La dif­fé­rence de prix s’ex­plique donc bien, aussi, par la dé­lo­ca­li­sa­tion.

27)
jd­muys
, le 15.06.2007 à 10:09

Face à ce joli consen­sus bien pen­sant, lais­sez moi ap­por­ter une dis­so­nance.

C’est ar­ticle, prose si­ru­peuse, est par­fai­te­ment po­li­ti­que­ment cor­recte, plein de bon sen­ti­ments, ceux dont l’en­fer (com­mu­niste par exemple) ont été pavés, mais bien pauvre en ana­lyse, et to­ta­le­ment dénué d’es­prit cri­tique.

Bel amal­game en effet: on as­so­cie la mau­vaise note que Green­peace a ap­porté à Apple, sans même men­tion­ner que quand on y re­garde d’un peu plus près (ana­lyses fa­ciles à trou­ver sur le web), tout n’était que pipo dans ce que di­sait Green­peace.

La fa­meuse af­faire de l’ex­ploi­ta­tion dans les usines Apple? Il a été in­di­qué que ce n’était que de l’af­fa­bu­la­tion. Mais l’ar­ticle n’a pas pré­senté ces in­for­ma­tions. (ce qui ne veut pas for­cé­ment dire que tout est idéal dans les usines d’Apple).

Sur le fond, le ca­pi­ta­lisme est le sys­tème qui de­puis le moyen âge a mul­ti­plié la ri­chesse glo­bale de l’hu­ma­nité par un fac­teur… grand.

Enfin nulle men­tion des tra­vaux des éco­no­mistes, dont cer­tains ont quand même eu le prix Nobel, qui théo­rise de ma­nière convain­cante l’in­té­rêt de cha­cun (théo­rie de l’avan­tage com­pa­ra­tif).

Alors ne je­tons pas la pierre sur le ca­pi­ta­lisme, dont nous sommes tous les ac­teurs quand nous choi­sis­sons le moins cher entre les deux T-Shirts sur les rayons. Que celui qui n’a ja­mais mis les pieds dans un su­per­mar­ché me jette la pre­mière pierre.

La concur­rence libre et non faus­sée est un mé­ca­nisme cor­rect et ef­fi­cace: il a pour effet de faire di­mi­nuer les coûts de pro­duc­tion, et aug­men­ter les ri­chesses pro­duites. Allez de­man­der aux pro­duc­teurs de ba­nanes ivoi­riennes s’ils sou­haitent re­ve­nir au mar­ché ré­gulé qui sub­ven­tion­naient de ma­nière ar­ti­fi­cielle les pro­duc­tions mar­ti­ni­quaises.

Met­tons plu­tôt en cause les éta­tismes, les jeux po­li­tiques, qui au lieu de rem­plir cor­rec­te­ment et ef­fi­ca­ce­ment leur rôle de re­dis­tri­bu­tion, ne font que ten­ter de tirer la cou­ver­ture à eux.

Jean-De­nis

28)
AleX54
, le 15.06.2007 à 10:35

Il est cer­tain que si l’on consi­dère les ex­pé­riences com­mu­nistes, elles ont échoué (en­core que Cuba ne soit pas for­cé­ment un échec, c’est même pour moi une source d’es­poir). Elle ont échoué aussi. L’échec com­mu­niste n’est pas la réus­site ca­pi­ta­liste. Le ca­pi­ta­lisme a réussi à vaincre le com­mu­nisme mais pas à fon­der une so­ciété juste, ou il fait bon vivre. Or c’est cela l’ob­jec­tif. Alors il me semble qu’il y a plus d’es­poir de fon­der une so­ciété sur un sys­tème éga­li­taire que sur un sys­tème in­éga­li­taire par na­ture. C’est pro­ba­ble­ment plus fa­cile de construire sur des bases saines.

Notre sys­tème est foi­reux mais on l’ac­cepte par ce que l’on est du bon côté du manche… Le re­tour de bâton va être sé­vère.

L’édu­ca­tion du consom­ma­teur me pa­rait un leurre, une ex­cuse, un in­di­vi­dua­lisme de plus. On re­porte la res­pon­sa­bi­lité de l’ac­tion po­li­tique sur les in­di­vi­dus et non sur la col­lec­ti­vité. Cela ne marche pas, ne se­rait-ce parce que cer­tain non pas les moyens de cette po­li­tique (800€/mois voir moins) et puis les ven­deur ont les moyens de faire pas­ser leurs pro­duits pour “bio”, “équi­table”, voire “éthique”, à coup de mil­lions de dol­lars de pu­bli­cité, de temps de cer­veau dis­po­nible. C’est très dif­fi­cile de lut­ter contre la pu­bli­cité men­son­gère, cela de­mande un ef­fort in­tel­lec­tuel cer­tain et quo­ti­dien que beau­coup ne peuvent pas sou­te­nir. J’ai mis per­son­nel­le­ment des an­nées pour dé­cou­vrir cela, pour faire la part de la ma­ni­pu­la­tion et du be­soin réel. Et ce n’est ja­mais gagné. C’est une idée anar­chiste en fait. Ce sont eux qui ont in­venté l’idée du boy­cot de cer­tain pro­duits au 19e. C’est ce qui me gène dans l’anar­chisme, l’in­di­vi­dua­lisme for­cené.

29)
alec6
, le 15.06.2007 à 10:43

Belle théo­rie “jd­muys”… si seule­ment le sys­tème fonc­tion­nait comme ça ! libre et non faussé ! manque de pot il est tous les jours faussé, par des sub­ven­tions par ci (agri­cul­ture) des sub­ven­tions dé­gui­sées par là (com­mandes mi­li­taires d’Etat à des avion­neurs de tout bord), col­lu­sion fi­nan­cière des mé­dias et des grandes en­tre­prises, liai­sons po­li­tiques et fi­nan­cières des mé­dias et du pou­voir (ici et ailleurs), baisse des im­pôts ici et hausse de la TVA ici aussi…

Dois-je rap­pe­ler par exemple que les sub­ven­tions agri­coles eu­ro­péennes font bais­ser les prix de nos ex­por­ta­tions à tel point que sur les mar­chés afri­cains fruits, lé­gumes et vo­lailles eu­ro­péens sont MOINS chers que les pro­duits lo­caux faits par une main d’œuvre bien moins payée que chez nous ? Consé­quence : pau­vreté, mi­gra­tions de la po­pu­la­tion agri­cole vers les villes et au final émi­gra­tion vers les pays riches… chez nous ! pour bos­ser dans les serres es­pa­gnoles, fran­çaises ou hol­lan­daises !

La concur­rence libre et non faus­sée est une vaste blague, parce qu’elle n’existe tout sim­ple­ment pas ! C’est fort dom­mage, c’est une belle théo­rie, mais je crains qu’Adam Smith (la fa­meuse main in­vi­sible du mar­ché), Ric­cardo et consort ne se re­tournent dans leurs tombes de­puis bien long­temps. Et puis… comme toutes les théo­ries, elle ne ré­siste pas à la pra­tique quo­ti­dienne !

30)
To­TheEnd
, le 15.06.2007 à 11:00

Heu… je n’ai pas ex­cusé ceux qui le font. J’ai dit qu’on ne peut pas trans­po­ser aussi “sim­ple­ment”.

Mon SE30 a coûté 10’000 francs. Si la marge avait été de 30%, il au­rait coûté 7’000. Mon pre­mier por­table a coûté 8’000 francs. Si la marge avait été de 30% il au­rait coûté 5’600. En­core très cher. Mon Mac­Book 2 GB acheté le mois der­nier a coûté 2’100 francs. Avec 60% il coû­te­rait 3’000 francs. En­core beau­coup, beau­coup moins cher. La dif­fé­rence de prix s’ex­plique donc bien, aussi, par la dé­lo­ca­li­sa­tion.

Alors là, c’est vrai­ment n’im­porte quoi. Loin de moi l’idée de vou­loir di­mi­nuer ton fan­tas­tique es­prit d’ana­lyse de jour­na­liste… mais tu com­pares une époque où un pro­ces­seur coû­tait 1’000 à 5’000 dol­lars début 80 et au­jour­d’hui où il coûte entre 200 et 400 dol­lars.

Cette dif­fé­rence de prix n’est pas due à ton “CQFD”, mais au prix des com­po­sants de l’époque. La pro­duc­tion en masse et les avan­cées tech­no­lo­giques ont tout sim­ple­ment fait bais­ser les prix. De plus, vu l’au­to­ma­ti­sa­tion de la fa­bri­ca­tion, il y a aussi fort à pa­rier qu’un PC des an­nées 80 de­man­dait plus de main d’oeuvre (temps homme) que les PC d’au­jour­d’hui.

(en­core que Cuba ne soit pas for­cé­ment un échec, c’est même pour moi une source d’es­poir).

Ha­haha… je ri­gole parce que je re­pense à mon pote qui passe toutes ses va­cances à Cuba parce que comme il le dit lui-même “Les filles là-bas sont bien plus sym­pas qu’ici”… et moi de dire que la “dé­tresse” de cette po­pu­la­tion les oblige à faire des choses d’un autre temps.

Mais bon, cha­cun ses sources d’es­poir hein…

T

31)
alec6
, le 15.06.2007 à 12:52

Oui, dom­mage en effet qu’Alex54 se soit lais­ser aller à une apo­lo­gie (ou presque) de Cuba à la­quelle je n’adhère pas, car le reste de ses pro­pos n’en étaient pas moins per­ti­nents.

32)
al1
, le 15.06.2007 à 18:33

VRic, merci et bravo, quel ta­lent ! :)

L’alim de mon iMac est in­terne, donc je me conten­te­rai d’ali­men­ter la lu­mière, qui est déjà en 12 volts (ha­lo­gène pour l’ins­tant, je pas­se­rai aux LEDs un de ces 4, ça va bien finir par bais­ser), en plus de mes pompes pour le la­gu­nage et l’ar­ro­sage (qui sont comme cha­cun sait les deux ma­melles du jar­di­nier écolo ! ;) ), et je fais de longues phrases si je veux.

Je di­gresse pen­dant que d’autres s’agressent (gen­ti­ment pour une fois gras), en gros c’est pas sur Cuk que je vais m’ai­grir ! ;)

C’est vrai que le débat est un peu tou­jours le même, d’un côté les bour­geois qui culpa­bi­lisent par­ce­qu’ils ont en­core un peu de cœur, et de l’autre les bour­geois qui re­ven­diquent leur égoisme : On est dans un monde de re­quins, donc soyons re­quins pis si t’es pas d’acc’ t’as qu’à r’tour­ner chez les bi­sou­nours et na­na­nè­reu !

Mes­dames mes­sieurs, in­utile de lire toutes ces en­fi­lades de com­men­taires, je viens de vous faire un ré­sumé en trois lignes ! ;)

En fait je dé­conne, ne croyez sur­tout pas que le débat est vain. Tout ça fi­nira bien par ren­trer dans nos ca­boches !

33)
zi­touna
, le 15.06.2007 à 19:07

Très ques­tion­nant, ton ar­ticle, Anne, une des so­lu­tions ne se­rait-elle pas de consom­mer moins?
Une ques­tion sup­plé­men­taire: quid de la taxe au ki­lo­mètre avec le “com­merce équi­table”? Pour­quoi cer­tains pro­duits “bios” sont-ils em­bal­lés dans du plas­tique?
Il ne s’agit pas d’apo­lo­gier Cuba, mais, pour­quoi donc toute l’amé­rique la­tine va-t-elle se faire soi­gner là-bas? hein?
T, à lire pour (presque) tout sa­voir sur les ji­ne­te­ras :Adios mu­cha­chos, de Da­niel Cha­var­ria, très drôle et très bien fait (lire aussi les autres livres du même au­teur, dont le beau­coup moins drôle “un thé en ama­zo­nie”: exellent!).
z (le ca­pi­ta­lisme sera-t-il so­luble dans le CO2? je ré­pêêête: le ca­pi­ta­lisme sera-t-il so­luble dans le CO2?)

34)
hen­rif
, le 16.06.2007 à 00:17

bq%To­TheEnd%. Je mets ma main à cou­per que les tra­vailleurs de ces pays ne de­vront pas at­tendre aussi long­temps pour bé­né­fi­cier de meilleures condi­tions de tra­vail %% Ah, ça c’est un vrai pari !

Vu la ré­serve de main d’œuvre à en­core plus bas prix dans les cam­pagnes chi­noises ou in­diennes, les condi­tions de tra­vail ne sont pas prêtes de s’amé­lio­rer. D’ici là, TTE aura perdu une main et aura plus de mal à nous faire sa leçon li­bé­rale.

Et n’ou­bliez pas le dé­ve­lop­pe­ment lo­gi­ciel non plus. J’ai un pote qui est en train de for­mer des Phi­lip­pins à écrire les lo­gi­ciels qu’il dé­ve­lop­pait jus­qu’alors… en at­ten­dant d’être viré pro­chai­ne­ment pour cause de dé­lo­ca­li­sa­tion.

Le monde en­chanté de la consom­ma­tion glo­ba­li­sée.

35)
AleX54
, le 16.06.2007 à 00:43

Ha­haha… je ri­gole parce que je re­pense à mon pote qui passe toutes ses va­cances à Cuba parce que comme il le dit lui-même “Les filles là-bas sont bien plus sym­pas qu’ici”… et moi de dire que la “dé­tresse” de cette po­pu­la­tion les oblige à faire des choses d’un autre temps.

Des potes comme çà, j’en sou­haite à per­sonne ! Et pas be­soin qu’il aille à cuba, l’autre temps est à notre porte.

alec6 : Je n’ai pas fait l’apo­lo­gie de Cuba, mais je re­place son his­toire, et ses tur­pi­tudes, dans son contexte. Ils ont fait de si belles choses dans un tel “mer­dier”.

Alors oui, Cuba ce n’est pas tout rose et a dé­rapé au final.

Mais com­ment peuvent-ils s’en sor­tir avec le blo­cus qu’ils su­bissent ? Doivent-ils se sou­mettre pour ne plus le subir ? En tout cas, il y a des idées a prendre, même s’il faut en lais­ser.

L’ar­ticle d’Anne nous fait poser des ques­tions car , chose rare, ne s’ar­rête pas là, et pro­pose ou re­cherche des ré­ponses. Un des ré­ponses, c’est l’ac­tion po­li­tique et syn­di­cale. C’est pour moi es­sen­tiel. C’est une ac­tion col­lec­tive. Mais ac­tuel­le­ment, l’ac­tion col­lec­tive est étouf­fée, mu­se­lée. Les gens n’osent bien sou­vent plus rien dire et pré­fèrent souf­frir en si­lence. Je le constate en tant que re­pré­sen­tant des per­son­nels. Des gens se cachent pour me par­ler de leurs pro­blèmes de mu­ta­tion. Comme si on pou­vait les en­tendre, comme si le simple fait de par­ler al­lait leur at­ti­rer des en­nuis ter­ribles. Et de fait, je paye ré­gu­liè­re­ment mon en­ga­ge­ment syn­di­cal. Alors les le­çons sur les mé­chants Cas­triste me font sou­rire dou­ce­ment, tant il est fa­cile de choi­sir le bon côté du manche.

Ça fait tel­le­ment long­temps que la gauche re­cule que l’on fini pas croire que c’est im­pos­sible d’avan­cer. Pour­tant il suf­fi­rait qu’on le veuille. Vrai­ment.

Pourvu qu’ça dure… mais c’est pas sûr.

36)
In­connu
, le 16.06.2007 à 08:41

Hier je vou­lais ache­ter de l’ail dans mon Fran­prix du quar­tier (Euh, pour les hél­vètes qui ne connaî­traient pas, c’est une des in­nom­brables chaîne de super mar­chés ur­bains à bas prix comme aussi Ed, U, ou autres Super 8). Comme j’en ai pris l’ha­bi­tude, je re­garde d’où pro­vient le pro­duit. Stu­pé­fait, je vois qu’il vient d’Ar­gen­tine ! Je suis en France et je trouve de l’ail d’Ar­gen­tine ! Comme je ne suis pas sûr du tout que c’est un pro­duit équi­table, je l’ai laissé. Conclu­sion, je suis ren­tré chez moi sans ail. Ca n’est pas grave, je suis re­venu avec un sac de pommes de terre bien d’cheu nous.

La pro­chaine fois que j’irai dans la ré­gion tou­lou­saine, je me four­ni­rai en ail rose ex­cellent…

37)
To­TheEnd
, le 16.06.2007 à 10:50

Mais non mon petit hen­rif: quand le baril de pé­trole at­tein­dra 300 ou 500 dol­lars, tu ver­ras comme les pays “pa­ra­di­siaques” vont se trans­for­mer en hor­reur pour tous les CEO et autres qui au­ront misé à 100% sur ces pays là pour pro­duire leurs biens (sauf peut être pour des pro­grammes in­for­ma­tiques par exemple). D’ici là, je suis cer­tain que tu in­ter­vien­dra en­core pour poin­ter du doigt tout ce que tout le monde sait déjà.

AleX54: les choses durent parce que comme dit ailleurs sur Cuk, les consom­ma­teurs ne ré­flé­chissent pas trop avant d’ache­ter. Et ré­plique ça au ni­veau mon­dial et tu auras un début de ré­ponse à des pro­blèmes très simples. L’ar­gent, c’est une es­pèce de pou­voir et je le re­con­nais vo­lon­tiers… mais l’in­tel­li­gence do­mi­ne­rait sans pro­blème l’ar­gent.

C’est ça qui manque le plus à l’hu­ma­nité, pas le pé­trole ou l’ar­gent.

T

38)
AleX54
, le 16.06.2007 à 12:07

C’est ça qui manque le plus à l’hu­ma­nité, pas le pé­trole ou l’ar­gent.

Je ne pense pas pa­reil. L’in­tel­li­gence ne manque pas pour in­ven­ter toute sorte de mé­ca­nisme pour ga­gner plus sur le dos des autres.

Je ne crois pas qu’on puisse comp­ter sur les in­di­vi­dus pour ré­gler les pro­blèmes col­lec­tifs. Ils peuvent par­ti­ci­per mais cette par­ti­ci­pa­tion doit être ac­com­pa­gnée par des ac­tions col­lec­tives, so­ciales.

Pre­nons l’exemple des pa­ra­chutes dorés, du “roa­ming” té­lé­pho­nique. Sans dé­ci­sions po­li­tique; on ne peut pas comp­ter sur les en­tre­prises pour s’auto ré­gu­lées. Même les ques­tions d’en­vi­ron­ne­ment qui mettent en jeu la sur­vie de tous, ne trouvent pas de ré­ponse.

Le bien, le mal, l’in­té­rêt col­lec­tif ou par­ti­cu­lier sont des va­leurs re­la­tives. Si vous n’avez pas de quoi man­ger, est-ce mal de voler du pain ?

Si on at­tend une ré­ponse spon­ta­née, j’ai peur d’at­tendre long­temps.

Même les pa­trons se sui­cident…

39)
Anne Cuneo
, le 16.06.2007 à 23:32

Je tra­vaillais au­jour­d’hui, je viens d’ar­ri­ver, et je constate qu’une fois de plus To­TheEnd me rentre dans le cadre. Je n’ai pas l’éner­gie de ré­pondre, d’ailleurs je vois que d’autres – que je re­mer­cie – ont déjà réagi à ma place.

Je suis par ailleurs en désac­cord ab­so­lu­ment total avec jd­muys, mais là, il me fau­drait un post d’un km pour m’ex­pli­quer – comme je tra­vaille jus­qu’à tard de­main aussi, je vais de­voir pas­ser.

Juste un truc: si quand on se parle, on le fai­sait gen­ti­ment. Sans se trai­ter de nuls?

40)
zi­touna
, le 17.06.2007 à 09:44

Ah, l’ail ar­gen­tin! Mon pre­mier choc de ce genre, c’était il y a 15 ans déjà, avec des oi­gnons de Tas­ma­nie… C’est comme ça quand on fait ses courses de pro­duits frais en grande dis­tri­bu­tion: on est com­plè­te­ment dé­con­necté du rythme de la na­ture. Ben oui, en ce mo­ment, tous les al­lia­cés de l’hé­mi­sphère nord ont ten­dance à ger­mer, et donc ne sont pas très pré­sen­tables… Pour l’ail rose de Lau­trec, c’est en­core très jeune. Mais que font les grai­ne­tiers? Y zont pas en­core réussi à faire croire aux aulx qu’on est déjà en au­tomne? Mi­nables, Mon­santo et Du Pont… Le seul ail d’cheu­nous en­core à peu près consom­mable, c’est l’ail fumé des Ar­dennes: comme leur cli­mat n’est pas assez sec pour le gar­der tout l’hi­ver, ils ont trouvé cette so­lu­tion élé­gante et goû­tue. Sinon, en ce mo­ment, c’est la pleine sai­son de la tige d’ail (es­pèce de ci­bou­lette de grosse sec­tion et très ri­gide, dé­li­cieux – ne se trouve que chez les épi­ciers asia­tiques, bi­za­re­ment, les gau­lois ne savent pas ce qui est bon –).
z (qui va aller faire son mar­ché, là, je ré­pêêête: qui va aller faire son mar­ché, là)

41)
zi­touna
, le 17.06.2007 à 12:31

Nou­velles fraîches du front de l’ail: l’ail de Ca­vaillon a li­béré Vitry!
Ce soir, c’est spa­ghetti!
z (les aulx sont beaux et l’ail est ca­naille, je ré­pêêête:les aulx sont beaux et l’ail est ca­naille)