Introduction
La première fois que j'ai entendu parler de cette femme, c'est quand elle a été nommée à la tête d'HP. C'était en 1999 et j'étais assez étonné de ce choix car généralement, dans le milieu de l'informatique, il est rare qu'une femme (blonde de surcroît!) prenne les plus hautes fonctions.
Plus tard, elle fut encore plusieurs fois sous les feux de la rampe puisqu'elle annonça la fusion avec Compaq qui était en fait un rachat. Puis, elle présenta la version iPod estampillée HP et enfin, quand elle fut limogée.
À l'époque, j'en avais même parlé à quelques reprises dans mes analyses sur les résultats financiers d'Apple et j'avais dit tout le bien que je pensais de cette collaboration.
Aujourd'hui, après avoir lu son livre "J'ai pris des décisions difficiles", je ne peux m'empêcher de venir vous parler de cette femme que je trouve exceptionnelle.
Mais qui est Carly?
Née en 1954 au sein d'une famille modeste, Cara Carleton (son vrai prénom qui a aussi une histoire originale) a toujours eu des parents très attentionnés, qui ont toujours demandé le meilleur de leurs enfants.
Comme elle le dit elle-même, ses parents ne voulaient rien de moins que la perfection de la part des enfants.
La cellule familiale était classique et seul le père travaillait. Il gravit tous les échelons de la justice et fut tour à tour avocat, assistant, professeur de droit et enfin, en 1973, il fut nommé par le président des États-Unis de l'époque, Richard Nixon, comme juge fédéral à la cour suprême.
Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est l'équivalent du Tribunal Fédéral en Suisse.
D'une façon générale, pour être nommé, il faut être reconnu par ses pairs mais surtout, avoir de bons liens politiques puisque chaque juge est nommé par le président en place.
Carly a donc grandi dans un environnement intimement lié aux règles et a dû s'adapter à des situations extrêmement différentes puisque toute la famille a dû suivre le père lors de ces nombreux déplacements géographiques que lui imposait sa carrière.
En tout, ce n'est pas moins de 6 déménagements auxquels elle a dû faire face d'un bout à l'autre des USA durant son enfance et adolescence, y compris l'Afrique (à 14 ans).
Ça peut sembler anecdotique, mais le fait d'avoir un père qui soit un expert du droit, une famille soudée et attentive ainsi que des changements fréquents ont profondément façonné Carly.
Tout au long du livre, on retrouvera ces différentes expériences sous des traits de caractère comme la rigueur, la loyauté, la franchise et la dévotion ainsi que la détermination.
Un parcours atypique
Ses parents, toujours très préoccupés par l'éducation des enfants, inscrivirent Carly à des cours de français et de piano dès l'âge de 4 et 7 ans.
Alors que la plupart des enfants se rebellent contre l'autorité parentale, Carly fera tout pour satisfaire ses parents. Elle ira même au-delà de ce qu'on lui demande puisque très souvent, ses objectifs se situent bien plus haut.
Après avoir eu une scolarité exemplaire avec des A dans pratiquement toutes les branches (c'est la meilleure note aux USA), Carly s'orienta dans deux domaines qui lui plaisaient, à elle et bien sûr, aussi à son père: l'histoire et la philosophie.
Dans le but de tirer la substantifique moelle de la littérature et de la philosophie, elle apprit tour à tour le français de 4 à 22 ans (livre préféré: L'Étranger de Camus), le grec classique (pour lire Platon et Aristote), le latin, l'allemand et pour rire, l'italien.
Carly finit par obtenir à 22 ans une licence en Philosophie et Histoire Mediévale à la prestigieuse Stanford University.
Alors qu'elle travaillait 3 fois par semaine dans un salon de coiffure en tant que réceptionniste pour subvenir à ses besoins, elle savait que la philosophie et l'histoire étaient des sujets passionnants, mais qu'elle n'en ferait pas un travail.
La carrière de "pianiste professionnelle" lui parut être une option mais la vie qui était liée à cette discipline – la solitude – ne l'enchantait pas.
À nouveau, Carly prit une direction qui était plus liée à la volonté de suivre les traces de son père qu'à suivre ses propres envies: la faculté de droit. Le père fut évidemment charmé par le choix de sa fille qui suivait ses pas.
Mais cette option ne fit pas long feux. La mort dans l'âme, après quelques mois de cours et une santé qui se détériorait à cause de ce choix "contre-nature", elle s'apprêtait à dire à son père que le droit n'était pas une matière pour elle.
Bien entendu, les parents furent très déçus, tout particulièrement son père.
Il fallait que Carly se trouve une voie à elle et non liée à l'ambition ou l'envie de ses parents et proches!
Elle se mit à chercher un emploi dans l'espoir que cette entrée dans la vie active lui donnerait des idées pour mieux imaginer son futur.
Après s'être rendue à tous les entretiens qu'elle avait pu obtenir comme secrétaire ou réceptionniste, ce fut Marcus & Millichap, une entreprise active dans les surfaces commerciales immobilières, qui lui donna sa chance.
Si elle a obtenu ce job, c'est grâce à son certificat de dactylo que Carly avait acquis pendant son lycée et sur insistance de sa mère...
À la base, ce travail n'avait rien de glorieux mais pour une jeune femme qui n'avait jamais vraiment dû faire ses propres choix, c'était une première victoire de s'émanciper de la sorte alors que les parents affichaient leur inquiétude sur ce choix.
À force de travail acharné, Carly s'est vite rendue indispensable dans cette petite entreprise et très rapidement, les patrons lui ont donné plus de responsabilités.
En 1977, elle se maria et partit en Italie avec son mari qui avait trouvé un poste à Bologne.
Dès l'année suivante, elle entreprit de réaliser un MBA qu'elle obtint en 1980 à l'université du Maryland (encore un déménagement).
Alors qu'on lui conseillait de réaliser un doctorat, elle voulut se confronter à la vie active et profita des forums qui étaient organisés sur le campus pour rencontrer toutes les grandes entreprises dans un nouveau tailleur qui lui avait coûté toutes ses économies.
Tout le monde déconseilla Bell System et c'est pourtant cette entreprise qu'elle choisit pour faire ses armes.
Avec plus d'un million d'employés et une réputation digne des pires administrations publiques, personne ne voulait s'engager. Toutefois, pour Carly, ces aspects et les rumeurs de libéralisation lui laissèrent penser que cette entreprise vivrait des bouleversements importants dans les années à venir et qu'elle voulait en faire partie.
Après une formation "générale" de neuf semaines qui lui apprirent beaucoup, elle choisit d'aller dans la vente, le cœur des activités commerciales.
L'apogée
Je vous fais grâce des 19 ans qui ont suivi entre divorce, nouveaux postes, mariage, nouvelles responsabilités, la mort de sa mère, etc. Non pas parce que ce n'est pas intéressant (au contraire), mais parce que si elle a écrit un livre, ce n'est pas pour que je vous le résume.
En 1999, comme le couronnement de sa carrière, un chasseur de tête contacte Carly pour lui proposer la place de directeur général (CEO) de Hewlett-Packard.
Après des mois de négociations secrètes et une fois que Carly était bien certaine que HP et son conseil d'administration étaient sûrs qu'ils voulaient bien d'elle, elle dit "oui".
Ce faisant, ce que beaucoup oublieront de mentionner, Carly renoncera à 85 millions de dollars chez Lucent car moins de deux mois plus tard, elle aurait pu transformer ses options.
Bien sûr, HP lui fit une jolie proposition sous la forme d'un salaire annuel de 1 million de dollars par an et 65 millions de dollars en options. Mais elle était en deçà de ce qu'elle pouvait toucher chez Lucent et ce n'est donc pas l'argent qui la motivait, mais les défis qu'il fallait relever.
Carly en 2002
Dès le départ, les objectifs à relever sont immenses et totalement sous-évalués par l'équipe dirigeante en place et, plus inquiétant, par le conseil d'administration lui-même.
À la lecture de ce livre, je me rends compte que même dans les très grandes boîtes qui publient de très bons résultats, tout ne coule pas de source.
Une équipe de direction, tout comme un conseil d'administration, sont avant tout composés de femmes et d'hommes. Ceux-ci, à différentes échelles, sont géniaux, cupides, incompétents, nonchalants, intelligents, opportunistes, etc.
Bref, ils reflètent notre société, ni plus ni moins.
Carly décrit à merveille tous ces dysfonctionnements et ce qu'il en coûte de les changer, de les corriger pour que tout le monde tire à la corde du même côté!
Tout y passe, du rachat de la maison et du garage (plus de 2.1 millions de dollars) où les fondateurs d'HP ont fait leur début en 1939, à la fusion avec Compaq qui n'est en fait qu'un rachat, à l'effondrement de la bulle Internet et des marchés financiers en général, les licenciements massifs, les investisseurs qui suivent le titre trimestriellement, les projets philanthropiques de la marque qui étaient importants pour elle, etc.
Encore une fois, il faudra lire le livre (la moitié) pour bien comprendre ce qui s'est passé chez HP de 1999 à 2005. Carly y est avide de détails et décrit extrêmement bien la vie d'une entreprise de cette taille qui opère à l'échelle planétaire avec des sommes en jeu considérables.
Personnellement, j'aurais aimé qu'elle parle de la collaboration avec Apple, un avis externe m'aurait bien plu.
Carly et ses détracteurs
Malgré la foison de détails et de noms que Carly donne, ce livre est facile à lire et s'avère divertissant tant on suit avec appétit son raisonnement et les événements narrés.
Mon seul regret, c'est que plus on s'enfonce dans le livre, moins elle parle de sa vie privée à l'exception de la mort de sa mère.
Je ne cherche pas à avoir des détails sordides ou des événements croustillants sur sa vie conjugale, mais plutôt de comprendre à quel point cette dernière entreprise lui a dévoré sa vie car le jour où tout s'est arrêté sans explication (ou presque), j'ai l'impression que quelque chose s'est arrêté en elle.
C'est souvent ainsi quand on se donne entièrement à un projet ou à une cause. Plus rien ne compte et l'on commet, à mon sens, une erreur: on perd de vue le sens des réalités.
Au-delà de l'éveil que je souhaite susciter en vous pour que vous lisiez ce livre, je voulais également rétablir quelques faits au sujet de cette femme et de sa présidence à la tête de HP.
Pourquoi?
Parce que personne ne l'a attaquée en justice, mais beaucoup donnent des interviews anonymes à la presse pour dire tout le mal qu'ils pensent de Carly. Des courageux en somme...
Je ne me sens pas un défenseur investi d'une mission particulière mais depuis la sortie de ce livre aux USA en octobre 2006, aucun procès pour diffamation ou autre n'est venu entacher les écrits de Carly.
Donc, est-ce que tout ce qu'elle a écrit est juste? J'ai tendance à dire oui mais pas tout le monde est de cet avis, évidemment.
Beaucoup essaient de lui mettre sur le dos les faibles performances de la marque, sa perte d'identité suite au rachat de Compaq et la première perte financière historique de la marque depuis 1939.
Vous le savez bien, les chiffres, on leur fait dire n'importe quoi quand ils sont extraits de leurs contextes.
Très brièvement, je vais rétablir une ou deux choses à l'aide de quelques graphiques et chiffres qui sont totalement objectifs.
Ci-dessous, un résumé du chiffre d'affaires de HP de 1988 à 2006:
Comme on peut le voir, alors que toute l'industrie informatique était en pleine croissance avant 2000, HP avait marqué le pas en 1998. Carly prit ses fonctions en 1999 jusqu'au début de l'année 2005 (j'ai mis en exergue cette période).
On remarque également qu'en 2001, la croissance du groupe fut négative mais ce constat n'est pas imputable à Carly en particulier puisque tous les grands constructeurs et vendeurs de services informatiques ou réseaux ont connu ce creux cette année-là.
Comme vous le savez si vous suivez mes analyses financières sur Apple, le chiffre d'affaires ne veut pas dire grand-chose. Vous allez donc tous me demander à l'unisson: et les bénéfices alors?
Encore une fois, je vous invite à observer une autre illustration:
Ce déficit est important pour deux raisons: il est le premier de l'histoire de la marque et il est sérieux puisqu'il indique une perte de 903 millions de dollars.
Toutefois, il s'explique assez facilement puisque non seulement le marché informatique et réseaux sont toujours en plein marasme, le groupe doit comptabiliser des frais liés au rachat de Compaq. Ce sont donc plus de 2.2 milliards de dollars qui vont lourdement peser sur les résultats de la compagnie cette année-là.
À raison, certains pourront dire que ce rachat était donc une erreur. À titre personnel, je suis convaincu que non, quoi qu'en pensent les bleus et les rouges de chez HP. (Aujourd'hui encore, l'entreprise est un peu divisée en deux... les anciens de HP qui sont bleus et les anciens Compaq qui sont rouges. C'est ainsi qu'il se nomment).
Si HP est aussi fort aujourd'hui (même chiffre d'affaires qu'IBM, le numéro 1 du secteur), c'est grâce à la synergie et fusion de ces deux groupes qui ont été réalisées sous le règne de Carly.
Enfin, un des derniers arguments des détracteurs de Carly, c'est la valeur du titre pendant toute la durée de son mandat.
Là encore, je soumets à votre sagacité cet avant-dernier graphique:
À première vue, on pourrait dire que ces gens se trompent lourdement puisque depuis juillet 1999, date de son entrée chez HP, et juillet 2000, le titre est grimpé de 30 dollars à plus de 60 dollars!
À raison, certains pointeront du doigt qu'après ça, c'est une chute vertigineuse qui suit le parcours de Carly. C'est vrai, mais est-ce lié aux performances de la compagnie ou à la conjoncture morose d'après 2000 et des attentats du 11 septembre 2001?
Pour avoir une vision claire, je vous propose une superposition du titre avec quelques acteurs majeurs du secteur:
À l'exception d'IBM (et encore), toutes les marques comme Sun ou Dell ont connu un après 2000 difficile.
J'apprécie en particulier l'échec de Sun Microsystems car Scott McNealy, le CEO de Sun pendant 20 ans, est à l'origine des remarques les plus misogynes à l'encontre de Carly. Il a même fait réaliser une parodie du spot publicitaire sur l'épopée de Carly et du rachat du fameux garage d'HP.
Vu les résultats décevant depuis 2002 de Sun, peut-être que cet argent aurait été mieux employé dans la recherche et le développement?
Alors qu'il était à la base de Sun, Scott n'est plus CEO de Sun depuis 2006...
Le succès de HP suite au départ de Carly en 2005 et 2006 est intimement lié aux décisions qu'elle a prise durant sa présidence.
Epilogue
Encore une fois, je vous invite à lire ce livre poignant de sincérité et de vécu.
Connaissant bien la branche dans laquelle elle a évolué pendant 30 ans, j'ai aussi vu la vision qu'elle avait et l'attention particulière qu'elle portait à des détails stratégiques trop souvent délaissés par des managers ou autres CEO.
Que vous soyez un dirigeant ou non, vous serez forcément charmé par cette femme aux pratiques parfois originales, toujours empreinte de profondes réflexions et acharnée de travail.
Si je devais résumer ce livre, je ne citerais que cette phrase: "Nous ne pouvons pas toujours choisir les situations dans lesquelles nous vivons. Néanmoins, il nous appartient de choisir comment réagir à ces situations".
Ça s'appelle faire des choix et dans le fond, c'est ce qu'il y a de plus difficile dans la vie. Choisir de fumer ou pas alors que tous ceux qui vous entourent le font. Choisir d'étudier au lieu de sortir avec les copains. Choisir l'honnêteté plutôt que le mensonge. Prendre la voiture plutôt qu'aller à pied pour faire 500 mètres.
Nous sommes tous confrontés à ces choix et à bien d'autres au cours de notre vie et c'est à nous qu'incombe la décision de choisir tel chemin ou tel autre.
Ce livre n'est pas un règlement de compte avec la direction de HP. C'est la vérité du point de vue d'une femme qui a dû travailler bien plus dur qu'un homme pour prouver ses qualités et y arriver.
Les rumeurs disent que Carly est libre pour reprendre un poste de CEO et qu'elle réfléchit à un avenir politique.
Je lui souhaite un avenir radieux et la remercie chaleureusement pour ce livre qui m'a convaincu sur plusieurs points importants. Puisse-t-elle trouver sa nouvelle voie et vivre heureuse.
, le 12.04.2007 à 00:16
Comme toujours un article passionnant à lire, je dois être fou d’attendre minuit passé pour lire le billet journalier de cuk, il m’arrive même de faire cela le we avec la déconvenue que vous pouvez imaginer.
lorsque j’ai lu ce mot cela m’a choqué, n’ayant pas le petit robert électronique mais un vieux petit larouse illustré de 1974 (que je devrais consulter plus souvent… hélas), j’ai cherché et trouvé que pairs serait mieux, à moins que la maman du père de la dame soit polygame
, le 12.04.2007 à 02:09
J’ai pas lu le livre, je vais essayer de le trouver en English sur HongKong.
Merci pour l’article TTE. J’ai suivit aussi cette periode de Cara chez HP/Compaq. Chapeau bas pour la dame, faut avoir des “couil*es” pour etre CEO de HP.
, le 12.04.2007 à 05:39
“il est rare qu’une femme (blonde de surcroît!) prenne les plus hautes fonctions.”
Tss, Tss… TTE, tu reprends un cliché sur les blondes, c’est pas bien.
, le 12.04.2007 à 07:06
Femme pour femme (pas blonde), lis donc la biographie (pas autobiographie) d’Angela Davis. Si tu veux faire la connaissance de quelqu’un de bien. Une pointure. Un autre monde.
, le 12.04.2007 à 07:29
rien de comparable Okazou. Cara n’a pas ete manipulee par des idees revolutionnaires…et par son entourage (amies?). C’est une biz woman avec des nerfs. Pas une hippie!
-> ok, je sors…
, le 12.04.2007 à 07:32
j’ai acheté le bouquin mais pas encore lu. merci pour l’article, qui confirme ma bonne opinion de Carly.
, le 12.04.2007 à 09:22
Ca sonne très objectif, dis voir, surtout en ce qui concerne la pedegere de la boite qui a inspire le monde de Dilbert, et ses cubicles, à Scott Adams (ancien d’HP). Si tu es deja allé à leur Performance Center de Böblingen, tu comprendras. ;)
De même, ce titre: “J’ai pris des décisions difficiles”… Sans vouloir lancer un Godwin, on a déjà entendu ça sorti de la bouche de Bush alors qu’il brandissait un soit-disant courrier officiel émanant du Nigeria et décrivant des ventes d’Uranium à l’Irak…
Carlie a-t-elle pris des décisions difficiles de nature à aider le BAN ?
, le 12.04.2007 à 09:31
Merci pour cet article, TTE.
Outre peut-être la difficulté supplémentaire de diriger un grand groupe quand on est une femme, cette histoire illustre également la difficulté de le faire quand tout le pouvoir de décision appartient aux actionnaires, que les employés ne sont pas pris en compte et que l’Etat refuse d’intervenir en quoi que ce soit. Car quand ce sont les actionnaires qui décident, seuls le bénéfice par action et le cours de l’action comptent, et le premier comme le second critère stagnent ou régressent pendant la période. Difficile d’être satisfait dans ces conditions.
, le 12.04.2007 à 10:36
Il manque juste un graphique à ce beau conte de fées : celui des effectifs d’HP. Les 150000 emplyés virés par Mrs Fiorina apprécieront.
, le 12.04.2007 à 11:32
Merci! J’ai effectué la correction…
3. pilote.ka: si je me suis permis cette remarque, c’est bien parce qu’elle l’utilise elle même.
7. Mirko: tiens, je ne savais pas que Scott avait bossé chez HP (et sur wiki je trouve rien de ça…). Je ne sais pas si elle a fait quelque chose pour le BAN dont tu parles. Je ne suis pas sûr qu’elle ait d’ailleurs fait quelque chose pour toutes les bonnes causes dans le monde. J’ai dit qu’elle était fantastique, pas la femme à Dieu.
8. archeos: honnêtement, la décision dans cette histoire n’est pas venue des actionnaires même si durant une période, ils ont exercé une certaine pression…
9. Haddock: difficile de savoir si tu parles au nom d’un poisson ou du capitaine à Tintin… dans un cas comme dans l’autre, ta connaissance du dossier en dit long sur tes pouvoirs d’analyse. Si tu veux faire ton gauchiste primaire, apprend au moins les bons chiffres! Sous l’ère Carly (5.5 ans), c’est 25’000 personnes qui ont été virées. Le chiffre que tu cites est lié à la réorganisation qui a eu lieu suite à la fusion Compaq/HP et figure-toi que c’est les anciens Compaq qui ont le plus contribués à ce chiffre… Enfin, bien que Carly n’ait viré personne les 2 premières années où elle était en place, son remplaçant (Mark Hurd) a annoncé moins de 2 mois après son arrivée aux commandes d’HP qu’il y aurait 14’500 licenciements sur 18 mois. Il a même ajouté “que les gens comprendraient car c’est pour le bien d’HP”. Mais focalisons sur Carly, c’est le mal dans toute sa splendeur, pas une cheffe d’entreprise qui doit prendre des décisions difficiles.
Tu remarqueras, je ne te fais pas de graphique non plus sur la pertinence de ton intervention… sur ce, je te laisse à ton aquarium ou à ta BD.
T
, le 12.04.2007 à 11:49
Il me semble que Scott Adams a bossé dans une banque puis chez Bell. Pas chez HP à ma connaissance.
, le 12.04.2007 à 12:08
Je suis moins un gauchiste primaire que toi un admirateur béat du grand capital. Mon chiffre vient de là : http://fr.wikipedia.org/wiki/Hewlett-Packard
, le 12.04.2007 à 12:20
J’ai bien conscience que je ne suis pas tout à fait dans le sujet mais j’aimerais rebondir sur la remarque fxprod, je connais aussi cette joyeuse folie et il semble que nous ne sommes pas seuls.
_Comment perdre son temps sur internet ?
LONDRES (Reuters) – Deux internautes britanniques sur trois perdent une partie considérable de leur temps à naviguer sur internet sans véritable but, montre une étude du cabinet YouGov.
Nombre d’employés se laissent distraire par l’information quasi-illimitée disponible sur le web et se laissent aller au “wilfing” en anglais, abréviation de “What Was I Looking For” (Qu’est ce que je cherchais ?).
Les “wilfers” d’outre-manche perdent quelque deux jours de travail par mois à errer sur internet, les hommes ayant une plus grande propension que les femmes à se livrer à ce type d’activité et les sites les plus visités étant ceux de commerce en ligne, indique l’étude publiée mardi.
Mais les “wilfers” ne font pas seulement perdre temps et argent à leur entreprise. Un tiers des hommes interrogés avouent que leurs visites répétées sur des sites pour adultes ont provoqué une dégradation de leur relation amoureuse._
Certes j’ai un but en me connectant sur cuk. Néanmoins je reste impressionné par la manière dont ces petits rituels nétophile se sont insinués dans mon quotidien. Sur ce bonne journée et assumons notre folie car « les Hommes sont si nécessairement fou, que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n’être pas fou.” (Pascal)
, le 12.04.2007 à 12:49
“Si tu veux faire ton gauchiste primaire, apprend au moins les bons chiffres!”
Bonjour TTE. Bien qu’étant sans doute de gauche (excuse-moi, ce n’est pas pour t’embêter), je lis toujours tes articles avec un grand plaisir, bien que tu sois sans doute de droite ;-) Tu pourrais cependant te passer de remarques tout aussi primaires, je n’en respecterais que davantage ton avis même si je ne le partage pas toujours. Si c’était une blague, pardonne moi, je n’avais pas capté.
Au plaisir de pourtant continuer à te lire, et avec nos remerciements à tous pour la qualité de tes interventions.
Filou
, le 12.04.2007 à 13:27
Alors, là, nous sommes bien d’accord. Une blonde chez les machos
, le 12.04.2007 à 13:54
JCC: excellent, je n’avais pas vu! Perso, je ne suis pas tout à fait d’accord avec la fin… à mon humble avis, je ne pense pas que cette femme s’inscrirait bien dans le giron de Steve et pour une raison bête: Steve est avant tout un impulsif alors que Carly est très réfléchie. Dans un monde idéal, ces deux forces réunies formeraient un binôme parfait… mais dans la réalité, Steve finirait probablement avec une hache dans le dos ou Carly avec des traces de pneus sur tout le corps devant le parking de la boîte… c’est aussi pour ça que j’aurais aimé avoir son point de vue externe sur Apple (pour peu qu’elle ait rencontré Steve himself).
Filou53: je comprends ce que tu veux dire et je te suis partiellement dans ce raisonnement. A titre justificatif, je ne dirais pas ça à certains membres qui fréquentent régulièrement ce site est qui m’ont l’air de gauche (notoirement!). Ce qui m’a agacé, c’est cette intervention navrante et pathétique du type qui n’a retenu qu’une chose sur 5.5 ans de travail acharné et qui le pointe du doigt comme le sommet de l’échec en essayant, bien maladroitement, de faire du sarcasme en parlant de conte de fées. D’autant plus que le chiffre est faux puisqu’il est en dessous de la réalité (ou comment ne rien comprendre et d’insister).
Bref, je ne m’estime pas franchement d’un parti puisque pour moi, ces derniers ne sont que la pale réincarnation des religions… le but n’est pas de croire à un Dieu plus qu’à un autre ou de croire à un parti plus qu’à un autre.
Ce en quoi nous devons croire, c’est à notre habiliter à anticiper les choses et à y répondre d’une façon adéquate et avec des moyens appropriés.
Bon… je retourne à mes polices… (comprendra qui suit le forum).
T
, le 12.04.2007 à 13:59
Oops, autant pour moi: c’est trompé par la parophonie de la sous-marque “Packard Bell” que je me suis emberlificote avec “Pacific Bell”…
Mais bon, un troll qui tient debout c’est plus un troll mais une attaque et on ne veut pas de ca sur Cuk, hein ? ;-)
, le 12.04.2007 à 14:45
bq%ToTheEnd% Ce qui m’a agacé, c’est cette intervention navrante et pathétique du type qui n’a retenu qu’une chose sur 5.5 ans de travail acharné et qui le pointe du doigt comme le sommet de l’échec en essayant, bien maladroitement, de faire du sarcasme en parlant de conte de fées. D’autant plus que le chiffre est faux puisqu’il est en dessous de la réalité (ou comment ne rien comprendre et d’insister). %%
Joli procès d’intention ! Je faisais simplement remarquer que pour être complet ton article aurait dû aborder aussi cet aspect des choses, où as-tu vu que je parlais de sommet de l’échec ? Mais je suis pathétique de m’intéresser aux gens. À moins que Wikipedia m’ait enduit d’erreur mon chiffre est exact, il ne tient évidemment pas compte de ce qu’a fait son successeur. Calme-toi et lis attentivement avant de t’emporter.
, le 12.04.2007 à 16:02
1. j’ai parlé des licenciements dans mon texte (sans parler chiffres)
2. ton chiffre est faux dans le sens où il fait référence à une seule restructuration… et il y en a eu 4… tu parles de 15k contre 25k en tout…
Je laisse la parole à Cabrel: Et ça continue encore et encore… c’est que le début d’accord d’accord…
T
, le 12.04.2007 à 16:17
pour coller avec l’actualité:
combien a t elle touché en étant virée?
est ce que la lecture de ce bouquin pourrait te faire comprendre qu’un grand PDG puisse partir quelque soit son bilan, avec un pécule de plusieurs millions?
, le 12.04.2007 à 16:52
Sauf erreur, elle a touché dans les 20-30 millions de dollars… mais vu que c’était lié à des options et d’autres trucs, je n’ai pas la patience d’aller rouvrir tous les documents de la SEC pour vérifier.
Je ne comprends toutefois pas ta dernière question… On est encore obligé de se taper cette discussion sur ces managers à la gomme qui partent avec des millions, quelque soit le résultat?
Je signale pour la 50ème fois (ne sachant pas si tu as déjà participé à ces discussions ici même) que c’est le conseil d’administration qui décide du salaire et des compensations des tops managers. Par conséquent, si un conseil d’administration est idiot au point d’engager un naze et lui promettre 20 millions quoi qu’il arrive, que veux-tu que je te dise?
Que l’un est malin et que les autres sont idiots! Mais, vois-tu, pour le moment, “malin” et “idiot” ne sont pas encore inscrits au code pénal et heureusement quand je vois le niveau de certaines interventions…
Tu veux demander des comptes? Tu peux t’adresser directement au conseil d’administration d’EADS.
Enfin, j’informe au passage que l’homme qui a repris la place de Carly gagne 10x plus de salaire (je ne parle pas des compensations)… mais ça, au stade où on en est, je pense que ça ne fera plus rire personne.
T
, le 12.04.2007 à 19:31
> TTE Merci pour ta réponse. Nous sommes, je pense, globalement d’accord. A bientôt pour d’autres aventures ;-)
Filou
, le 12.04.2007 à 21:17
Bonsoir à tous,
Je ne vais pas entrer dans la polémique ambiante sur la question de savoir si cette dame est estimable ou méprisable. Je pense que c’est un grand manager, avec tout ce que ça comporte de positif et de négatif. Je veux juste faire une remarque sur les conséquences de la politique produits de HP entre 1999 et 2005. Avant, j’étais un fervent utilisateur des serveurs Compaq et des portables HP. Depuis 2004, j’achète des serveurs IBM et des portables DELL. Et ce n’est pas par machisme envers la présidente… Dégradation de la qualité des produits, errance du support et du S.A.V., bref, pour le client que je suis, un bel exemple d’une fusion qui n’a pas été un succès, loin s’en faut, pour l’utilisateur… Et après tout, c’est ce qui compte, non ?
, le 13.04.2007 à 08:28
Indépendamment du fond, ce ne serait pas mal de vérifier ses chiffres quand on fait un Copier/Coller, ou quand on commente :
Haddock écrit 150 000 au lieu de 15 000, et tout le monde réagit comme s’il avait indiqué 15 000 !
NB – L’emploi du séparateur de milliers aurait vraisemblablement évité cette succession d’imprécisions, pour être gentil.
Depuis quand, 150 000 est inférieur à 25 000 ?
, le 13.04.2007 à 08:28
Loin d’être un spécialiste HP/Compaq, je ne peux pas confirmer tes mots ou les contredire…
Toutefois, les chiffres semblent dire autre chose puisque HP est aujourd’hui numéro 1 dans la plupart des secteurs que tu cites (serveurs et portables) alors que dans le passé, elle occupait la 2 ou 3ème place.
D’une façon générale, ce que je vois chez mes clients (grands comptes avec des milliers de PC), c’est que jusqu’en 2003/2004, tout le monde achetait des Dell et pas grand-chose d’autre. Depuis, je vois de plus en plus de boîtes qui achètent HP pour remplacer leur Dell.
Je ne puis dire si Dell est devenu moins bon ou si HP est devenu bien meilleur, mais le fait est que la marque prend de plus en plus de parts de marché.
Enfin, le Wall Street Journal avait titré début 2006: “Est-ce que Carly avait raison?” suite aux parts de marché gagnées et aux excellents résultats financiers…
Au-delà de ça, je pense qu’il y a une part non négligeable de subjectivité…
T
, le 13.04.2007 à 08:30
Bigalo: et bien alors son intervention est encore plus ridicule puisqu’il n’arrive même pas à recopier un chiffre…
T
, le 13.04.2007 à 10:30
Là tu touches le fond, comme j’ai cité ma source les lecteurs de bonne foi avaient rectifié d’eux-mêmes une faute de frappe anodine. D’après toi je suis donc navrant, pathétique et ridicule, je n’ai plus qu’à me couvrir la tête de cendres et partir en week-end. Carly est un génie et ToTheEnd un phare de la pensée, je m’incline devant leur supériorité.
, le 10.10.2007 à 22:00
Petite news… Carly vient d’être engagée comme “contributrice” à la future chaîne Fox Business Channel… une chaîne concurrente à Bloomberg et CNBC j’imagine. Ce truc démarre lundi…
Me réjouis de la voir en action!
T
, le 23.04.2015 à 13:13
C’est toujours dommage d’avoir apprécié quelqu’un et quelques années plus tard, de devoir revoir sa copie et donc, son jugement.
Depuis 2008, Carly s’est investie en politique aux USA au sein du parti Républicain. Au-delà du fait qu’elle n’a pas choisi le bon parti à mes yeux, elle a eu des remarques, commentaires et analyses débiles sur certains sujets importants comme l’écologie.
En 2010, alors qu’elle se présentait pour un siège au Sénat de Californie, elle s’était même moquée de sa rivale Démocrate en disant que l’écologie n’était pas un sujet sérieux et urgent… en 2015, la Californie vit sa pire sécheresse depuis 1200 ans, rien que ça.
Bref, les rumeurs la donne candidate pour le parti Républicain aux élections présidentielles des USA en 2016… à l’aide.
T